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écrivain, résistant, critique d'art, traducteur, et poète français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Raphaël Jean Lépold Cassou[1] dit Jean Cassou, né le à Bilbao et mort le à Paris, est un écrivain, résistant, conservateur de musée, critique d'art, traducteur, et poète français. Il est également le directeur-fondateur du musée national d'Art moderne de Paris et le premier président de l'Institut d'études occitanes.
Préfet de la Haute-Garonne | |
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Naissance | |
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Décès |
(à 88 ans) Paris 5e |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Raphaël Jean Lépold Cassou |
Surnom |
Jean Noir |
Pseudonyme |
André Noir |
Nationalités | |
Formation | |
Activité |
romancier, poète, critique d'art, traducteur, résistant français, conservateur en chef du Musée national d'art moderne |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Lieu de détention | |
Distinction |
Compagnon de la Libération Grand prix national des Lettres Grand prix de la Société des gens de lettres Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1967) |
Jean Cassou naît à Bilbao[1] dans le pays basque espagnol. Son père est ingénieur des Arts et manufactures, sa mère est andalouse. Quand la famille s'installe à Saint Quentin, Jean a quatre ans. Son père décède alors qu'il n'a que seize ans. Jean Cassou effectue ses études secondaires au lycée Charlemagne en subvenant aux besoins de sa famille, puis commence une licence d'espagnol à la faculté des lettres de la Sorbonne à Paris. Il la poursuit en 1917 et 1918 en étant maître d'études au lycée de Bayonne et, ajourné plusieurs fois, n'est pas mobilisé pour la Grande Guerre.
Secrétaire de Pierre Louÿs, il tient à partir de 1921 la chronique « Lettres espagnoles » dans la revue Mercure de France, époque où il devient l'ami du poète espagnol Jorge Guillén avec lequel il entretient une correspondance fournie[2]. Il réussit en 1923 le concours de rédacteur au ministère de l'Instruction publique et publie en 1926 son premier roman. De 1929 à 1931, il est conseiller littéraire des éditions J.-O. Fourcade[3], aux côtés d´Henri Michaux.
Il est nommé inspecteur général des arts appliqués en 1929. Devenu inspecteur des monuments historiques en 1932, Jean Cassou est en 1934 membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et directeur de la revue Europe de 1936 à 1939.
En 1936, il reçoit le prix de La Renaissance[4],[5] pour Les Massacres de Paris d'où ressort « sa sensibilité d'artiste et de poète, sa vision colorée, émouvante et prenante »[6]. Louis Aragon considère Les Massacres de Paris comme le modèle d'un nouveau réalisme, à côté du Temps du mépris d’André Malraux, et comme « le véritable point de départ du roman historique dans notre temps et dans notre pays. »[7] Pour le chercheur Alexis Buffet, le roman, inspiré par le contexte du Front populaire, « fait de la Commune un enjeu mémoriel dans le cadre de la stratégie antifasciste de défense de la culture. »[8]
La même année, il participe au cabinet de Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire. Il est alors favorable à l'aide à la République espagnole, se rapproche du Parti communiste avec lequel il rompt en 1939 lors du pacte germano-soviétique. Lors de l’exposition internationale de 1937, il participe avec Matisse, Braque, Picasso ou Léger au comité d'organisation de l'exposition « Origines et développement de l'art international indépendant[9] », qui présente l'avant-garde internationale contemporaine du au au musée du Jeu de Paume dédié aux écoles étrangères depuis 1922.
En avril 1940, il est affecté au Musée national d'art moderne, qui était sur le point d'ouvrir au palais de Tokyo, dont il devient conservateur adjoint, puis conservateur en chef durant quelques semaines, avant d'être destitué en septembre 1940. Tandis qu'approchent les armées allemandes, il est envoyé au château de Compiègne et se consacre à la sauvegarde du patrimoine national.
Révoqué de son poste de conservateur du Musée d'art moderne par le régime de Vichy, il entre dans la Résistance dès septembre 1940, rédigeant ses premiers tracts. Il protège Wilhelm Uhde. Retrouvant certains de ses amis qui partagent ses opinions, Claude Aveline, Agnès Humbert, il rencontre le groupe clandestin du Musée de l'homme, Boris Vildé, Anatole Lewitsky et Paul Rivet. Avec Aveline, Agnès Humbert, Simone Martin-Chauffier, Marcel Abraham et Pierre Brossolette, il assure la rédaction du journal du groupe Résistance (six numéros de à mars 1941).
Tandis que de nombreux membres du groupe du musée de l'Homme sont arrêtés, il échappe à la Gestapo et se réfugie à Toulouse. Agent du « réseau Bertaux » à partir d'. Il est arrêté en [10] pour ses activités au musée de l'Homme et emprisonné à la prison militaire de Furgole à Toulouse où il compose de tête, sans la possibilité de les écrire, ses Trente-trois sonnets composés au secret, publiés clandestinement au printemps 1944 sous le pseudonyme de Jean Noir[11]. Grâce au Front national des musiciens, Henri Dutilleux en prend connaissance, et met l'un des poèmes, La Geôle, en musique. Darius Milhaud compose aussi pour voix mixtes, sur 6 de ses sonnets, dont La Barque funéraire.
Libéré après un an de prison, il est envoyé par la surveillance du territoire (ST) au camp d'internement de Saint-Sulpice-la-Pointe. Sur injonction de la Résistance au directeur de la ST, il est libéré en juin 1943 et reprend ses activités de résistant comme inspecteur de la zone Sud. Il est également rédacteur des Cahiers de la Libération et président du comité régional de Libération de Toulouse. Le gouvernement provisoire de la République française le nomme en commissaire de la République de la région de Toulouse ; il y côtoie Serge Ravanel, chef régional des FFI. En août, au moment de la libération de la ville, sa voiture rencontre une colonne allemande : deux de ses compagnons sont tués et il est laissé pour mort. Transporté à l'hôpital dans le coma, il est remplacé mais maintenu dans son titre, dont il démissionne après un an de convalescence.
En 1945, Jean Cassou retrouve sa fonction de conservateur en chef des Musées nationaux et est nommé conservateur en chef du Musée national d'art moderne, poste qu'il occupe jusqu'en 1965. Il est le premier président de l'Institut d'études occitanes de 1945 à 1952 et en 1956 le président du Comité national des écrivains. Il enseigne également à l’École du Louvre de 1961 à 1963. À la tête du Musée d’art moderne, il organise en 1953 une exposition de peintres américains, la première en France depuis quinze ans, financée par le Congrès pour la liberté de la culture (Congress for Cultural Freedom - CCF), lequel était lui-même financé par la CIA, mais secrètement — financement qui ne sera rendu public aux États-Unis qu'en 1967 —. Les artistes figurant dans cette exposition furent baptisés « les douze apôtres de Dulles »[12].
Parallèlement à ces activités nombreuses, il poursuit son œuvre et publie, notamment, en 1953, le pamphlet La Mémoire courte, "emblématique de l'esprit de la Résistance"[13] et réponse virulente adressée à son ami Jean Paulhan.
En 1964, il devient membre de l'Académie flamande des Beaux-Arts et de plusieurs autres académies étrangères.
De 1965 à 1970, il est directeur d'études à l'École pratique des hautes études.
Il est un militant actif du Mouvement de la Paix.
Il est le beau-frère du philosophe Vladimir Jankélévitch (1903-1985), dont il a épousé la sœur, Ida Jankélévitch, née le à Bourges et décédée le à Paris.
Jean Cassou meurt le [1] à son domicile situé au 4 rue du Cardinal-Lemoine[1]; il est enterré au cimetière parisien de Thiais (dans une tombe anonyme de la 21e division[14]).
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