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conflit armé principalement entre Israël et le Hezbollah De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le conflit israélo-libanais de 2006 ou guerre des 33 jours, connue au Liban comme la guerre de Juillet (حرب تموز, Ḥarb Tammūz) et en Israël comme la seconde guerre du Liban (מלחמת לבנון השנייה, Milhemet Levanon HaShniya), un épisode du conflit israélo-arabe, est une guerre qui oppose Israël au Liban (principalement le Hezbollah) lors de l'été 2006.
Date |
– (1 mois et 2 jours) |
---|---|
Lieu | Liban, Israël |
Casus belli | |
Issue |
Indécise
|
Israël | Hezbollah Amal Parti communiste libanais Parti social nationaliste syrien FPLP-CG Asaïb Ahl al-Haq Iran Liban |
Dan Haloutz Moshe Kaplinsky Udi Adam Eliezer Shkedi David Ben Ba'ashat Ehud Olmert Amir Peretz |
Hassan Nasrallah Imad Moughniyah Qassem Soleimani Nabih Berri Khaled Hadada Ali Qanso Ahmed Jibril Michel Sleiman Khaled Haddadi |
40 000 hommes[3] |
5 000 à 10 000 hommes[4] |
119 morts[5] 400 blessés[5] 2 prisonniers (blessés mortellement)[5] 5 chars Merkava[Lequel ?] détruits[6] 47 chars Merkava endommagés[6] 1 F-16 détruit 3 hélicoptères drones 1 corvette touchée par un missile sol-mer[7]. |
250 morts (selon le Hezbollah)[8],[9] 600 à 800 morts (selon Israël)[8],[9] 17 morts[10] 12 morts 9 morts 2 morts[10] 37 à 43 morts[8],[10] |
Batailles
Le conflit débute le 12 juillet 2006. Il a été précipité par des tirs de roquettes sur le territoire israélien puis l'envoi d'un commando du Hezbollah en Israël qui tue 8 soldats et en kidnappe d'autres. Selon des révélations ultérieures dans la presse américaine et britannique, l'attaque israélienne contre le Hezbollah aurait été planifiée bien avant ces événements.
L’armée israélienne mène une offensive terrestre au Liban et bombarde tous les points vitaux du pays (les centrales d’électricité, les ponts, l’aéroport, les industries), paralysant son économie. Les bombardements israéliens causent environ 1 200 morts et 4 000 blessés et conduisent à l’exode de près d’un million de personnes[13]. L'armée israélienne met en pratique au cours de cette guerre la doctrine Dahiya, qui consiste à ne pas tenir compte des pertes civiles lors des bombardements sur des cibles ennemies[14].
Après plus de 33 jours de combats, une trêve correspondant à la résolution 1701 de l'ONU est intervenue le 11 août[15]. Le conflit mènera à des tensions politiques dans les deux pays[16],[17].
Le conflit débute après une attaque du Hezbollah contre une patrouille de l'armée israélienne à la frontière et de tirs de roquettes[18],[19], qui a abouti à la mort de huit soldats et la capture de deux autres en vue de les échanger contre des prisonniers en Israël.
Toutefois par la suite, le , en réponse aux attaques dont il fait l'objet dans l'opinion israélienne à propos de la gestion du conflit, le Premier ministre israélien Ehud Olmert déclare devant la commission Winograd, qui enquête sur d’éventuels dysfonctionnements, qu'une telle guerre avait été envisagée 4 mois plus tôt et que l’opération n’avait donc pas été « improvisée » comme cela lui était reproché, puisqu'un plan avait été approuvé pour le cas où des soldats viendraient à être enlevés[20].
Israël décide de lancer l'opération « Juste Rétribution » renommée depuis « Changement de Direction »[21], qui s'étend sur tout le Liban hormis le Chouf, fief traditionnel des druzes. Pour Israël, il s'agit d'éradiquer les implantations du Hezbollah au Liban, capables de tirs de missiles, nombreux et de longue portée depuis le retrait israélien de 2000 et qui fait usage de ses roquettes contre le tiers nord du territoire israélien.
Les conséquences de cette opération du côté libanais sont : plus de 1 000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans[22] ; plus d'un million de réfugiés[23] ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; de nombreux quartiers résidentiels rasés ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du Sud, tel celui de Marwahin. Cet organisme dénonce les dégâts excessifs causés aux civils et à l'infrastructure civile[24]. Israël explique que le Hezbollah a sa part de responsabilité dans ces destructions en se cachant parmi les civils qu'il prend comme bouclier humain.
Du côté israélien, plus de 150 morts (400 selon un rapport de diplomates américains en poste à Beyrouth) ont été recensés et plus de 400 000 personnes[23] ont fui le nord du pays à cause des tirs de roquettes du Hezbollah. Ces munitions n'étant pas guidées, elles ont été dénoncées par Amnesty International comme étant des armes sans discrimination, ce qui constitue un crime de guerre et ce d'autant plus qu'elles étaient conçues pour maximiser les dégâts infligés à la population[25].
L'armée israélienne annonce avoir tué 320 combattants du Hezbollah[réf. nécessaire]. Le Hezbollah annonce lui la perte de 62 combattants[réf. nécessaire]. En , plusieurs mois après la fin du conflit, un représentant important du Hezbollah reconnaîtrait la mort de 250 combattants présentés fièrement comme des martyrs tandis qu'Israël déplore la mort de 159 Israéliens dont 39 civils en 34 jours de combats[26].
Depuis la guerre de 1948 qui oppose Israël à une coalition des pays arabes de la région, le Liban ne reconnait pas officiellement l'existence du pays voisin à sa frontière sud.
Israël envahit le Liban en mars 1978 jusqu'au fleuve Litani, attaquant les forces de l'Organisation de libération de la Palestine. Cette intervention suit immédiatement le massacre de la route côtière organisé depuis le Sud-Liban, le 11 mars 1978, qui tue des dizaines de personnes, attaque la plus meurtrière d'une série d'attaques depuis le Liban[27].
Ce conflit du Liban sud conduit aux résolutions 425 et 426 de l'ONU, lesquelles appelleront au retrait des forces israéliennes.
Après de nouvelles attaques de l'OLP, Israël envahit à nouveau le Liban en 1982. Les troupes israéliennes sont indirectement impliquées lors du massacre de Sabra et Chatila en 1982, qui entraîne la mort de 1500 civils palestiniens, commis par les milices chrétiennes maronites dans la banlieue de Beyrouth. Le bilan libanais officiel des pertes lors de cette guerre est de 20 000 morts et 30 000 blessés[28]. 9 797 militaires syriens et miliciens palestiniens[29]ainsi que 675 soldats israéliens ont été tués. L'armée israélienne se maintient au Liban Sud. Par la suite elle se retire partiellement en prenant appui sur une armée de supplétifs qui contrôle une zone tampon dans le Liban-Sud jusqu'en 2000.
De nouvelles opérations militaires israéliennes sont menées pendant une semaine en pour répondre à des tirs de roquettes et à des attaques du Hezbollah, contre l'occupation du sud du Liban par Tsahal, et avec le soutien du Front populaire de libération de la Palestine en juin et juillet[30]. Un cessez-le-feu est obtenu après sept jours de bombardement d'Israël et de l'armée du Liban Sud.
En 1996, Tsahal mène une opération militaire dans le Liban Sud qui dure 16 jours, en avril, pour mettre fin aux attaques du Hezbollah contre le nord d'Israël, attaques qui réagissent elles-mêmes à la mort de plusieurs Libanais ; le Bombardement de Cana de 1996, du nom d'une installation de l'ONU touchée par les obus israéliens, entraîne la mort de 118 civils libanais et constitue le moment le plus marquant de cette intervention, considérée comme un échec[28].
Les affrontements s'arrêtent avec la signature d'un accord écrit informel de cessez-le-feu israélo-libanais obtenu par la diplomatie américaine le . Cet accord interdit toute nouvelle attaque de part et d'autre de la frontière « contre et en provenance de zones habitées par des civils »[réf. nécessaire].
Le Hezbollah est créée en 1982 pendant l'invasion israélienne du Liban par Israël. Des chiites libanais sollicitent l'aide de la République d'Iran pour s'opposer aux forces israéliennes[31]. L’Iran envoie alors au Liban 1500 Pasdaran, pour constituer une milice ; il fournit les armes, encadre la formation militaire et une initiation à la théorie de Rouhollah Khomeini appelée le velayat-e faqih (gouvernement du docte) en persan. Hezbollah, dont le nom signifie « Parti d'Allah » en arabe[32].
A la fin de la guerre du Liban (1975-1990) toutes les milices sont désarmées, à l'exception du Hezbollah, qui allègue l'occupation toujours en cours du Liban sud et la nécessité de résister contre la présence militaire israélienne.
En 2000, Israël se retire intégralement du territoire libanais sous l'impulsion du gouvernement d'Ehud Barak[33]. L'occupation du Liban qui causait la mort de vingt-cinq soldats israéliens par an en moyenne était impopulaire en Israël[31]. Ce retrait contribue à grandir le prestige du Hezbollah et à accréditer l'idée de la nécessité d'une résistance armée[31].
Le Hezbollah affirme que malgré ce retrait israélien, il ne désarmera pas (comme l'y obligent les accords de Taef de 1989, qui prévoyaient un désarmement général de toutes les milices libanaises) ; il allègue le fait que le sort des fermes de Chebaa, à la frontière entre le Liban et le plateau du Golan n'est toujours pas réglé, et estime de ce fait le Liban comme toujours occupé par Israël[31],[34]. Le Secrétaire Général de l'ONU et le Conseil de Sécurité de l'ONU considèrent que Israël a respecté les résolutions demandant son retrait intégral du Liban[35],[36]. Le Liban, dont le gouvernement est sous la tutelle du régime syrien de Bachar al-Assad, déclare alors que l'ONU a tort, qu'il est toujours occupé par Israël.
Depuis 2000, la branche militaire du Hezbollah a établi des bases d'opérations à travers le Liban et envoie à plusieurs reprises des missiles sur les villes israéliennes en réponse - selon lui - aux violations répétées de l'intégrité du territoire libanais par l'armée israélienne[réf. nécessaire].
Entre 2000 et 2006, l'armée israélienne a effectué des milliers de violations du territoire libanais par des incursions terrestres, maritimes et aériennes, (missions de reconnaissances et survol par des drones)[réf. nécessaire].
En 2004, la Résolution 1559 est promulguée par le grandes puissances du Conseil de Sécurité de l'ONU. Elle exige le désarmement du Hezbollah par l'État libanais. Le Liban s'est refusé à la faire respecter, prétextant que le Hezbollah n'était pas une milice mais un simple mouvement de résistance à une occupation étrangère.
Lors d'une attaque sur les fermes de Chebaa en , le Hezbollah a fait prisonniers trois soldats de Tsahal, qui ont été tués soit pendant l'opération soit par ses conséquences directes[réf. nécessaire]. Le Hezbollah a cherché à obtenir la libération de 14 prisonniers libanais en échange, ainsi que des prisonniers palestiniens. L'échange de prisonniers eut lieu le 29 janvier ; ont été échangés : 30 prisonniers libanais et arabes, les corps de 60 militants et civils libanais, 420 prisonniers palestiniens, et des cartes montrant des mines israéliennes au Liban Sud, contre un homme d'affaires et colonel de l'armée de réserve israélien enlevé en 2001, et les corps des trois soldats évoqués précédemment. Trois Libanais sont toujours retenus dans les prisons israéliennes (parmi eux Samir Kuntar, emprisonné en Israël depuis une attaque sur Nahariya en 1979, pendant laquelle il pénétra dans un appartement et assassina un officier de police israélien et trois membres de sa famille. D'autres sources citent que les membres de cette famille ont succombé aux tirs de la police israélienne.
En 2005, Israël est frappé par des tirs de roquettes venant du Liban[37]. La même année, Israël envisage une nouvelle offensive au Sud-Liban où le Hezbollah s'équipe militairement et inquiète le gouvernement d'Ariel Sharon[38]. En mai-, le Hezbollah est intégré au « gouvernement d'union nationale » au Liban.
À la fin de l'année 2005, après l'assassinat de Rafiq Hariri, les troupes syriennes, sous la pression internationale, se retirent du Liban.
Après le retrait de l'armée israélienne du sud Liban, le Hezbollah, invoquant le contrôle israélien continu de la région des fermes de Chebaa et l’internement de prisonniers libanais en Israël, le Hezbollah a intensifié ses attaques transfrontalières et a utilisé la tactique consistant à capturer des soldats israéliens comme moyen de pression pour échanger des prisonniers en 2004.
Si au moment de la guerre de 2006, le meurtre de 8 soldats israélien et l'enlèvement de plusieurs autres a été présenté comme la cause du conflit, par la suite en août 2006, dans un article du New Yorker, Seymour Hersh affirme que des communications entre le gouvernement israélien et le gouvernement américain à ce sujet ont eu lieu deux mois avant ces événements qui ont marqué le début le conflit de juillet 2006[39].
Selon Conal Urquhart dans The Guardian , la commission d'enquête israélienne Winograd a divulgué un témoignage du Premier ministre israélien Ehud Olmert suggérant qu'Olmert « se préparait à une telle guerre depuis au moins quatre mois avant le casus belli officiel : la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens à un poste frontière le 12 juillet 2006. »[40].
Le 12 juillet 2006, Israël est frappé par plusieurs tirs de roquettes et un commando du Hezbollah s'infiltre dans le pays. Huit soldats israéliens sont tués et plusieurs autres sont kidnappés. Cette attaque à travers la ligne bleue a été condamnée par le Secrétaire Général de l'ONU[41],[42].
Une polémique oppose le gouvernement israélien pour lequel les soldats ont été « enlevés » en territoire israélien, aux autorités libanaises selon lesquelles les soldats de Tsahal ont poursuivi les commandos du Hezbollah en territoire libanais jusqu'à Ayta ash-Shab, où ils sont tombés dans une embuscade[43],[44].
Le Hezbollah propose un échange de prisonniers, lequel est refusé par les autorités israéliennes. Ces dernières tiennent le Liban pour responsable et décident de lui faire la guerre, considérant que le Hezbollah a plusieurs ministres dans le gouvernement du Liban et qu'une attaque meurtrière sur son territoire revendiquée par un parti de gouvernement est une attaque d’État. De son côté, le Premier Ministre libanais Fouad Siniora déclare :
« Le gouvernement n'était pas au courant, ne prend pas la responsabilité et ne soutient pas ce qui s'est passé à la frontière internationale[45]. »
Le général Dan Haloutz, chef d’état-major de Tsahal, promet de « renvoyer le Liban cinquante ans en arrière ». Le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, affirme quant à lui que « le Liban est responsable [de l’enlèvement] et paiera les conséquences de ses actes »[23].
Selon le gouvernement israélien, les opérations militaires ont trois objectifs : récupérer les soldats enlevés par le Hezbollah, stopper le tir de roquettes sur les villes israéliennes, contraindre le gouvernement libanais à appliquer la résolution de l'ONU, à savoir désarmer les milices et se déployer le long de sa frontière nord.
Au nom d'un principe « d'isolement du théâtre des opérations », un blocus des ports et aéroports, la déconnexion de la route Damas-Beyrouth, le bombardement des ponts et l’attaque des réservoirs d’essence sont décidés par l'état-major de Tsahal, selon lui pour empêcher le passage des soldats capturés vers le Nord du Liban ou l'Iran, la fuite des hommes armés du Hezbollah vers le Nord, l'envoi, au contraire, de réservistes et de renforts vers le Sud et l'approvisionnement de la logistique du Hezbollah. Mais cela a entraîné l'isolement du Liban de son voisin syrien, ce qui a empêché les touristes arabes et les déplacés libanais de quitter le pays. L'acheminement de la nourriture, des médicaments et des aides humanitaires est rendu plus difficile, ce qui a fait plonger certaines régions du pays dans une crise humanitaire. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah est devenu « l'ennemi numéro un » d'Israël qui l'a placé en priorité sur la liste des « éliminations sélectives ». L'aviation israélienne posséderait plusieurs bombes BLU-109 anti-bunker et cherche à localiser les abris des cadres du Hezbollah.
Selon Jane’s Defence Weekly, journal britannique spécialisé dans les questions de défense, le Hezbollah détenait, avant la crise, de 10 000 à 15 000 roquettes et une cinquantaine de missiles sol-sol inspirés du Frog-5 soviétique, un chiffre en conformité avec les déclarations du chef du Hezbollah, en , qui affirmait que son mouvement était en possession de 12 000 Katioucha. Après une semaine de frappes, l'état-major israélien a déclaré avoir détruit la moitié de cet arsenal, information démentie par cette organisation.
Selon le gouvernement libanais, ces mesures sont au contraire des « punitions collectives immorales » vis-à-vis du peuple libanais[46].
Le Liban subit dès le premier jour de l'offensive israélienne quarante raids aériens. Les ponts, routes, aéroports, sites portuaires, usines et centrales électriques, dépôts de carburant sont pris pour cible. Des centaines d’infrastructures sont détruites.
« À la suite des actions terroristes du Hezbollah, qui portent atteinte à la prospérité du Liban, l'armée israélienne agira au Liban pour toute la durée nécessaire afin de protéger le peuple israélien. Pour votre sécurité et afin d'éviter toute atteinte aux personnes civiles qui ne sont pas impliquées avec le Hezbollah, évitez de vous trouver dans des endroits en relation avec le Hezbollah. Il faut que vous sachiez que la continuation des actions terroristes contre Israël est une épée à double tranchant pour vous et pour le Liban. Signé Israël. »
Le Hezbollah a tiré à peu près 4 000 roquettes en Israël en 4 semaines de conflit soit autant d'obus abattus sur le Liban le 6 août. Ces tirs sur des villes israéliennes n'ont débuté qu'après l'attaque des installations civiles libanaises dont les pistes de l'aéroport le 13 juillet[réf. nécessaire].
Au total, Israël a dénombré plus de 6 000 missiles et roquettes lancés par le Hezbollah, 3 970 ont touché le sol israélien, dont 901 dans des secteurs urbains. Plus de 3 000 missiles (> 50 %) ont atterri dans des secteurs isolés en campagne, et plus de 2 000 (> 30 %) n’ont pas passé la frontière. À noter que malgré les menaces, Tel-Aviv n'a pas été touché[79].
Une trentaine d'écoles et 144 classes ont été touchées dans le nord du pays par les tirs de Katioucha. Les établissements de Kiryat Shmona ont subi le plus de dégâts, avec 45 classes endommagées.
Le , les États-Unis et la France s'accordent pour soutenir un projet de résolution au Conseil des Nations unies, permettant un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme du conflit. Ce projet soutient la mise en œuvre de la résolution 1559 et des accords de Taëf et appelle à l'arrêt de toute attaque de la part du Hezbollah et de toutes les opérations militaires offensives d'Israël. Il insiste sur la souveraineté d'Israël et du Liban et le respect de leurs frontières y compris dans les fermes de Chebaa. La zone comprise entre le fleuve Litani et la ligne bleue doit devenir une zone démilitarisée où seules pourront se déployer l'armée libanaise et une force internationale empêchant toute reprise des hostilités. Un embargo sur les armes à destination du Liban (exception de celles autorisées par le gouvernement) est également demandé par ce projet de résolution.
Le Liban rejette cette résolution car elle ne prévoit pas le retrait de l'armée israélienne de son territoire. Le gouvernement libanais s'est déclaré prêt à déployer 15 000 soldats au Liban sud immédiatement après le retrait des forces israéliennes. Pour tenter d'obtenir une modification du projet franco-américain, une délégation de la Ligue arabe est partie lundi pour New York afin d'en débattre mardi avec le conseil de sécurité des Nations unies. Elle est conduite par le secrétaire général de la Ligue, qui est accompagné des chefs de la diplomatie du Qatar et des Émirats arabes unis[80].
Le 11 août, le Conseil de sécurité de l'ONU à l'unanimité de ses quinze membres vote la résolution numéro 1701 de 2006, parrainée par le Danemark, les États-Unis, la France, la Grèce, la Slovaquie, et le Royaume-Uni[81] demandant :
Les violences se sont arrêtées au Liban le lundi avec l'application d'une partie des mesures de la résolution 1701 (2006) de l'ONU. Tsahal déplore la perte de 119 soldats et de 43 civils[90]. 231 soldats ont été blessés. Le Hezbollah aurait perdu entre 250[91] et 600 miliciens[92],[93],[94]. En outre, près de 1 500 civils libanais ont été tués.
Les hostilités se sont arrêtées tant du côté libanais qu'israélien, le cessez-le-feu reste globalement respecté une semaine après son entrée en vigueur malgré quelques accrochages.
Le 16 août, l'armée libanaise a commencé à franchir le fleuve Litani, le Hezbollah déclare désirer son retour et que les armes « trouvées » leur seront remises.
Des embouteillages se créent sur toutes les routes du Liban menant au Sud, dus aux centaines de milliers de personnes en exode.
Le Hezbollah, aidé de l'armée libanaise et de la population, a dégagé les survivants des gravats et a commencé la reconstruction dès le début du cessez-le-feu.
Au moins 8 personnes ont été tuées et 25 autres blessées dans la semaine qui suit la fin du conflit, par des bombes à sous-munitions n'ayant pas explosé durant les largages. Ces bombes sont réparties sur 170 sites du Sud Liban d'après l'ONU. Une trentaine de nouveaux sites sont découverts chaque jour. Un millier a déjà été désamorcé en une semaine, mais il faudra au moins 12 mois pour toutes les désamorcer. Les membres du Hezbollah, s'activent également à les enfermer dans des boîtes afin d'éviter les accidents[95].
L'armée israélienne a d'abord annoncé ne rester au Liban qu’une semaine à dix jours, le temps que l'armée libanaise s'installe dans le sud. Puis un de ses hauts gradés a prétendu qu'elle pourrait demeurer sur ses positions pendant un mois. Dans les faits, Tsahal se retire progressivement de ses positions au sud du fleuve Litani pendant le mois d', après la trêve.
Le 19 août, Le Liban accuse Israël d'avoir violé le cessez-le-feu imposé par la communauté internationale, après une attaque israélienne aéroportée contre un bastion du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, au centre du sud Liban[96]. D'après le Hezbollah, au moins sept soldats israéliens ont été tués. Deux jeeps sont arrivées à un barrage du Hezbollah. Les membres du Hezbollah se rendent compte de l'accent des soldats de Tsahal et ils ouvrent le feu. Les combattants du Hezbollah sont rejoints plus tard par des habitants de la ville de Bourday qui n'ont aucune formation militaire mais qui savent tirer. Des hélicoptères viennent ensuite pour chercher les militaires israéliens.
Le premier ministre libanais a qualifié l'opération de « violation du cessez-le-feu », et menace d'arrêter le déploiement de l'armée libanaise dans le sud du pays si les Nations unies ne réagissent pas.
À l’instar du premier ministre libanais Fouad Siniora, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a qualifié l’opération commando menée par Israël de violation de la cessation des hostilités définie par la résolution 1701 du Conseil de sécurité[97].
L'armée israélienne affirme que cette opération visait à mettre un terme à des livraisons d'armes au Hezbollah par l'Iran et la Syrie, et annonce qu'elle n'hésitera pas à envoyer des troupes au Liban pour faire cesser ces livraisons. Selon Israël son opération est dans l'esprit de la résolution qui vise à empêcher le réarmement du Hezbollah[98].
D'après un article paru le 20 juillet sur le site d'information militaire israélien Debka, l'armée turque a intercepté 5 avions de transport iraniens et un syrien qui pourraient transporter des missiles et des roquettes à destination du Hezbollah le 17 août, ces 6 appareils ont été forcés à atterrir sur une base turque[99]. Le quotidien turc Hürriyet qui avait signalé l'interception de deux autres appareils iraniens le 27 juillet et 8 août dit qu'aucun matériel militaire n'a été trouvé sur ces deux vols. Cette information est confirmée par Namik Tan, porte-parole du ministère des Affaires étrangères[100].
D'après le gouvernement israélien, les forces israéliennes ont découvert le 10 août des équipements d'origine britannique durant leurs opérations dont une paire de lunettes de vision nocturne. Ce type de lunettes a été vendu, entre autres, à l'Iran qui l'utilise pour traquer les trafiquants de drogues en provenance d'Afghanistan[101].
Après plusieurs années de négociation entre le Hezbollah et Israël un échange est effectué le 16 juillet 2008 : les deux cadavres de soldats israéliens dont l'enlèvement avait déclenché le conflit contre 200 cadavres de combattants palestiniens et du Hezbollah et quatre combattants du Hezbollah faits prisonniers et le membre du FLP Samir Kuntar[102].
Les pertes militaires sont difficiles à évaluer, chaque camp tentant de les minimiser. Le Hezbollah affirme néanmoins « signaler tous ses martyrs ».
L'infrastructure du Liban est partiellement détruite, ce qui pose d'importants problèmes de ravitaillement à la population, ceci surtout mais pas exclusivement dans les zones où les combats ont été les plus violents, dans le sud du pays, où le Hezbollah est présent et envoie des missiles sur les villes israéliennes[103].
Près d'un million de personnes, soit un quart de la population du Liban, ont été déplacées par le conflit. La distribution de biens de premiers secours et de médicaments fonctionne au ralenti et les projets d'hébergement des déplacés restent difficiles à mettre en place. L'exode a été massif au sud. Selon le CICR, près des trois quarts de la population du district de Tyr sont partis. Il ne reste environ que 100 000 civils qui n'ont pas les moyens de quitter leurs terres[104].
La situation de nombreux blessés dans les hôpitaux libanais est désespérée car ceux-ci manquent de tout pour assurer les soins aux patients. D'après le ministre de la santé du Liban, Mohammed Khalifeh, ainsi que l'OMS, les hôpitaux risquent de devoir fermer par manque d'essence pour alimenter les groupes électrogènes qui assurent leur alimentation en électricité[105],[106].
Un officier de l'armée israélienne déclare que le Liban a été bombardé avec 1 800 bombes à sous-munitions contenant plus d'un million de sous-munitions[107]. Des bombes au phosphore[108] (armes conventionnelles prohibées dans certains usages par le protocole III, non signé par Israël, additionnel à la Convention sur certaines armes classiques de l'ONU (1983)) ont également été utilisées durant les dix derniers jours des hostilités. Pour cet officier « ce qu'on a fait est insensé et monstrueux, on a couvert des villes entières avec des bombes à sous-munitions »[107]. Cet usage des armes à sous-munition est également dénoncé par un vice-secrétaire général de l'ONU[109].
En tout, l'armée israélienne a tiré au Liban des milliers de bombes à sous-munitions, contrairement à un ordre donné par le chef d'état-major, le général Dan Haloutz, affirment les médias israéliens[110].
Le bilan pourrait donc augmenter après l'« arrêt des hostilités » à cause de l'existence d'environ 285 sites de bombes à fragmentation dans tout le Sud-Liban et le Centre de coordination de l'action contre les mines de l'ONU continue ses recherches. Le Centre rappelle que l'usage des bombes à fragmentation en cas de guerre n'est pas illégal, mais que les conventions de Genève proscrivent leur utilisation sur des zones civiles. D'après l'ONU et des organisations de défense des droits de l'homme, 13 personnes, dont trois enfants, ont été tués depuis le 14 août, tandis que 46 autres ont été blessées[111].
Entité | Pertes civiles | Blessés civils | Pertes militaires | Blessés militaires | Remarque |
---|---|---|---|---|---|
Liban[112] | 1 100 morts | 4 000 blessés | 35 morts | 80 blessés | 1 000 000 de déplacés |
Israël[112] | 120 morts | Plus de 1 600 blessés civils | 118 morts | 254 blessés | 500 000 déplacés |
Hezbollah | 250 selon le Hezbollah. Entre 600 et 800 selon Tsahal.
Environ 500 selon les estimations de l'ONU[113] et des estimations officielles Libanaises[114]. |
||||
Amal | 8 morts confirmés par Amal | ||||
Syrie | 17 morts | Au Liban | |||
Argentine | 1 mort | En Israël | |||
Australie | 1 mort | ||||
Autriche | 1 mort | ||||
Brésil | 6 morts | Au Liban | |||
Canada | 8 morts | 6 blessés | 1 mort | Au Liban | |
Allemagne | 4 morts | Au Liban | |||
Inde | 1 mort | Au Liban | |||
Indonésie | 1 mort | Au Liban | |||
Irak | 1 mort | Au Liban | |||
Jordanie | 1 mort | Au Liban | |||
Koweït | 2 morts | Au Liban | |||
Nigeria | 1 mort | Au Liban | |||
Palestine | 1 mort | ||||
Philippines | 2 morts | 6 blessés | Au Liban | ||
Sri Lanka | 1 mort | Au Liban | |||
Ukraine | 1 mort | Au Liban | |||
États-Unis | 1 mort | En Israël | |||
Nations unies | 2 morts | 4 morts | 8 blessés | ||
Total | 1 400 morts | plus de 4 900 blessés | Au moins 230 morts | plus de 200 blessés |
Une conséquence écologique s'ajoute aux conséquences humanitaires au Liban : une marée noire en mer Méditerranée[115], à la suite des bombardements le 14 juillet par l'aviation israélienne des réservoirs de pétrole de la centrale électrique de Jiyé, au sud de Beyrouth ; voir Jiyeh Power Station oil spill (en). De 10 000 à 15 000 tonnes de brut se sont déversées dans la mer, qui serait souillée sur une longueur de 140 km. Le ministre libanais de l'Environnement dit que c'est la première fois qu'une marée noire se produit dans une mer fermée. Les autorités estiment qu'il faudra des mois pour nettoyer les côtes, une fois que la situation le permettra. Le ministre de l'Environnement a signifié qu'en raison du blocus maritime israélien, il est actuellement impossible d'envoyer des équipes en mer pour contenir et récupérer le pétrole. La marée noire a même atteint les côtes syriennes, et certaines sources affirment que cette même marée pourrait atteindre les côtes turques et grecques en raison de la direction du vent. Un nuage toxique de plus de 30 km de long se dégage de l'incendie du dépôt. Cela pourrait également ajouter des dégâts terrestres à la catastrophe écologique[116],[117].
Les pertes économiques sont évaluées par le gouvernement libanais à 6 milliards de dollars au et une dévaluation de la monnaie libanaise est probable. Les ponts, aéroports, ports, routes, transports en commun, usines électriques, stations services, postes d'essence, dépôts de nourriture, etc. sont détruits méthodiquement, bloquant le pays tout entier alors qu'il vient de passer par une phase de reconstruction de plus de 10 ans. Le Liban a aussi perdu sa saison touristique, alors qu'il attendait 2 millions de touristes pour cet été, ceux qui étaient déjà sur place ont été rapatriés pendant les premiers jours du conflit.
Le 10 août, le bilan matériel comprend la destruction d'approximativement 7 000 logements, 900 usines, commerces, fermes et marchés, et exactement 630 kilomètres de routes et 29 infrastructures vitales (aéroport de Beyrouth, ports, réservoirs d'eau, stations d'épuration, centrales électriques) ; ainsi qu'un nombre indéterminé de relais de télévision, radio et téléphonie, de sites religieux, de bases militaires et autres équipements[118].
Hassan Nasrallah a proposé l'aide du Hezbollah pour reconstruire les maisons détruites lors d'une interview :
« Ne vous inquiétez pas. Dès [mardi] nous mettrons à votre disposition des indemnités pour reconstruire les habitations détruites ou vous permettre de louer un logement. Nous vous aiderons, nous nous entraiderons, nous n'attendrons pas le gouvernement, qui aura besoin de temps »
— Hassan Nasrallah[118]
Selon le journal israélien Yediot Aharonot, le conflit va coûter 4,4 milliards d'euros[119].
Cette somme représente 10 % du budget de l'État, et environ la moitié du budget de la défense israélienne. Dans ce chiffre sont comptabilisés, entre autres, le coût des opérations militaires menées par Tsahal (environ 1,8 milliard d'euros), ainsi que celui des dégâts causés par les 3 970 roquettes du Hezbollah tombées sur Israël (1 milliard d'euros) tandis que la Banque d'Israël évalue les pertes subies par l'activité industrielle et touristique à 1,2 milliard d'euros, soit plus de 1 % sur les prévisions du produit intérieur brut pour l'année 2006 dont 178,7 millions d'euros dans le secteur touristique pour les mois à venir.
Le ministre des finances israélien, Avraham Hirchson, a déclaré, mercredi 16 août, qu'allait être constitué un fonds gouvernemental d'aide aux petites entreprises d'Haïfa et du Nord de 134 millions d'euros, destinés à financer des prêts à taux préférentiels.
La production du char Merkava[Lequel ?] a été arrêtée, ses performances jugées inadaptées et non satisfaisantes pendant cette guerre.
Comme le Hezbollah agit à visage découvert au Liban et qu'il siège au gouvernement actuel, Israël tient le gouvernement libanais dans son ensemble comme responsable, aussi prend-il pour cibles des sites stratégiques à travers tout ce pays.
Selon le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères en Israël, Mark Regev, le Hezbollah tente actuellement de transférer les soldats israéliens faits prisonniers en Iran. Regev garde confidentielle la source de cette information. Mais un porte-parole des affaires étrangères iraniennes réfute cette accusation, la qualifiant de « simple absurdité »[120].
Le 14 juillet, le premier ministre israélien Ehud Olmert a affirmé que les interventions d'Israël prendraient fin à trois conditions :
Le 15 juillet, en réponse à la possibilité d'un ultimatum israélien, un officier des forces armées israéliennes a affirmé : « nous ne sommes pas des malfaiteurs qui tiraillent n'importe où. Il ne serait pas bon d'inciter la Syrie à entrer dans le conflit »[122].
Le 18 juillet, Moshe Kaplinsky, chef d'état-major adjoint de Tsahal, interrogé par la radio israélienne, a estimé que les opérations engagées au Liban contre le Hezbollah devraient se poursuivre pendant quelques semaines encore, ajoutant qu'Israël avait besoin d'un peu de temps pour atteindre des « objectifs très clairs ». Il n'a pas voulu exclure l'hypothèse d'une offensive terrestre : « À ce stade nous n'estimons pas devoir déployer d'importantes forces terrestres au Liban, mais si nous y sommes contraints, nous le ferons. Nous ne l'excluons pas ».
Le 21 juillet, l'État déclare vouloir se redéployer au Liban Sud jusqu'au fleuve Litani[123].
Le 30 juillet, Ehud Olmert déclare après le « bombardement de Cana de 2006 » que l'armée israélienne se donne encore une dizaine de jours pour continuer ses opérations au Liban[124]. Le lundi soir 7 août, Ehud Olmert décide un couvre feu sur le Liban au sud du Litani[125].
Le 29 août, après avoir annoncé que l'opération visait à éradiquer le Hezbollah[126], Olmert dit que l'opération n'avait pas pour but de détruire le Hezbollah mais d'aider l'armée libanaise à se déployer dans le sud du Liban et d'appliquer la résolution 1559[127].
Le gouvernement libanais a annoncé être prêt à envoyer, dès un retrait israélien effectif, 15 000 soldats au Liban sud, une zone actuellement dominée par le Hezbollah. « Le gouvernement affirme qu'il est prêt à déployer 15 000 soldats au Liban sud dès le retrait des forces israéliennes et qu'il fera appel à la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) pour faciliter ce déploiement », a déclaré le ministre libanais de l'Information Ghazi Aridi. « Là où l'armée sera déployée, elle sera la seule force sur le terrain », précise-t-il.
Le Hezbollah a réagi officiellement par son secrétaire général Hassan Nasrallah lors d'une vidéo dans laquelle il affirme son soutien à ce déploiement de l'armée libanaise.
Sur le plan diplomatique, Fouad Siniora a obtenu des pays arabes, en réunion extraordinaire à Beyrouth, un soutien indéfectible pour tenter d'imposer à New York des modifications au projet franco-américain de résolution visant à faire cesser les combats.
Une délégation de la Ligue arabe est ainsi partie à New York pour tenter d'amender le texte franco-américain, notamment sur la question d'un retrait des troupes israéliennes du Liban. Peu avant, Fouad Siniora avait éclaté en sanglots en implorant l'aide des pays arabes pour obtenir « un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », ainsi qu'un retrait de l'armée israélienne et le déploiement des soldats libanais[128].
Pour Michel Aoun, ancien président du gouvernement libanais, qui dit tenter la déconfessionnalisation[réf. nécessaire] et l'unification du pays, les prisonniers fait par le Hezbollah sont des prisonniers de guerre répondant à une agression israélienne[réf. nécessaire]. Israël a aussi des prisonniers libanais. Israël occupe les fermes de Chebaa. Pour lui, la solution au conflit passe par une juxtaposition des droits. « Nous avons des droits sur Israël que nous revendiquons et si Israël a des droits sur nous, nous les lui accorderons en contrepartie. »[réf. nécessaire]
Il dit qu'une force multinationale pour désarmer le Hezbollah transformerait le conflit entre le Hezbollah et Israël en une nouvelle guerre entre les forces multinationales et le Hezbollah. Il ne veut pas d'un désarmement par la force, mais une solution pacifiste.
Il appuie le jugement de tous les responsables de la guerre pour que la vérité et les motifs historiques de la guerre soient élucidés[réf. nécessaire].
Il dit que les armes du Hezbollah sont une conséquence du conflit. « Une fois que les raisons du conflit seront réglées, la raison d’être des armes du Hezbollah disparaîtra automatiquement. […] S’ils ne veulent pas nous rendre nos détenus et notre terre et qu’ils veulent uniquement désarmer le Hezbollah, cela signifie qu’ils ambitionnent d’aller jusqu’au nord du Liban et non seulement d’occuper le sud. […] Ces choses n’auront de fin que si nous arrivons à un règlement basé sur la justice et le droit mutuel. »[129]
Il juge inacceptable[réf. nécessaire] l'attitude de l'AFP qui a modifié ses paroles, déformation reprise par Le Figaro[130].
Ce même 14 juillet, le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah a proclamé, à la suite de l'annonce par Israël du début d'une guerre ouverte contre le Liban, que son mouvement était aussi prêt à une guerre ouverte contre Israël[131].
Le Hezbollah a fait des réserves de missiles depuis de nombreuses années et est plus armé que l'armée libanaise. Il peut résister longtemps à l'attaque israélienne. Au bout d'une semaine de conflit, il y avait plus de morts dans l'armée israélienne (14) que dans le Hezbollah (9). Lors des batailles son seul armement « lourd » est le mortier.
Dans ce conflit le Hezbollah déclare défendre les Palestiniens des attaques israéliennes.
Le , à la suite de la déclaration de soutien du no 2 d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, le Hezbollah a souligné qu'il n'a jamais entretenu et n'entretiendra jamais de liens avec Al-Qaïda étant donné que sur tous les plans, surtout religieux et idéologique, il se distingue de cette organisation. Le Hezbollah accuse par ailleurs Al-Qaïda de faire « le jeu de l'administration américaine » et ses actions de « porter préjudice à l'Islam »[132].
Hassan Nasrallah a déclaré le à la télévision libanaise sur Newtvsat qu'il n'aurait pas laissé se produire l'évènement considéré déclencheur (accrochage entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière aboutissant à la capture de deux soldats israéliens, ni repris ni échangés, et à la mort de huit autres enrôlés de Tsahal) s'il avait su que cela mènerait à une guerre comme celle qui vient de dévaster le Liban[133].
À compter de 2006, le front israélo-libanais se stabilise et le Hezbollah ne riposte plus aux attaques israéliennes sur le Liban, elles-mêmes de faibles envergure, et concentre ses efforts sur le terrain politique[134].
Pour la journaliste libanaise Roula Khalaf, directrice du Financial Times :
« Le bloc politique sunnite est furieux contre le Hezbollah, qu'ils accusent d'avoir déclenché cette guerre, mais ils évitent de le critiquer publiquement pour éviter des tensions avec les chiites[135]. »
La grande majorité des réactions internationales face à la crise israélo-libanaise condamne à la fois Israël et le Hezbollah, de nombreuses nations redoutant par ailleurs une extension du conflit avec l'implication de la Syrie et de l'Iran.
Mahmoud Ahmadinejad, président iranien, a promis à Israël une « rétorsion immédiate » de sa part en cas d'attaque contre la Syrie[136].
Toujours ce 14 juillet, le parti au pouvoir en Syrie, le Baath, a déclaré que la Syrie soutenait pleinement moralement le Hezbollah devant ces « agressions barbares israéliennes »[137].
Le premier ministre Ismaël Haniyeh (du Hamas), a déclaré que pour lui, les attaques du gouvernement israélien ont pour but de paralyser le travail du gouvernement palestinien[réf. nécessaire].
Le Sénat des États-Unis dénonce le comportement du Hezbollah par un vote de 98 voix sur 100[138].
Le , la secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, qui s'est rendue sur place, a appelé, pour la première fois depuis le début du conflit libanais, à un cessez-le-feu « urgent » et que l'OTAN était plus efficace que l'ONU pour imposer la neutralisation de la frontière.
Le , Washington et Paris s'entendent au terme de plusieurs jours de négociations, le conseil de sécurité des Nations unies examine un projet de résolution franco-américain appelant à « une cessation complète des hostilités ». Le projet de résolution vise un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme. La force de l'ONU se déploierait avec l'armée gouvernementale libanaise dans le sud du pays, permettant ainsi un retrait sécuritaire des troupes israéliennes.
Selon le Président de la République, Jacques Chirac :
« Il est essentiel d'avoir d'abord un cessez-le-feu. C'est le préalable. Ce cessez-le-feu comporte deux exigences. D'une part, la sécurité d'Israël, qui doit être assurée, et d'autre part, l'application réelle, sur le terrain, de la résolution 1559 de l'ONU. Il n'y aura pas de Liban stable et démocratique, comme c'est sa vocation déjà confirmée, si une partie de son territoire échappe à l'autorité du gouvernement et relève de la seule autorité de milices. C'est ce qu'avait clairement indiqué la 1559, et c'est ce qui doit être réalisé. Tous les Libanais, qui sont un très vieux peuple, une vieille civilisation, qui a surmonté au cours de l'histoire toutes les épreuves possibles, y compris leur propension à se disputer, doivent comprendre qu'il n'y a pas d'Etat stable, démocratique, tel qu'ils le souhaitent, si l'autorité du gouvernement ne s'exerce pas sur l'ensemble du territoire[139]. »
Pour François Hollande, Premier Secrétaire du Parti Socialiste :
« Le Hezbollah a pris une grave responsabilité en entraînant, peut-être sous la pression de la Syrie ou de l'Iran, un conflit dont Israël s'est saisi pour justement essayer d'éradiquer le Hezbollah et assurer sa propre sécurité[140]. »
La France demande l'ouverture de couloirs humanitaires[141].
Le 23 juillet, Philippe Douste-Blazy, alors ministre des affaires étrangères, dit que l'échange des prisonniers est nécessaire pour trouver une solution à la crise et qualifie le Liban de « pays martyr ». Le même jour, il rencontre les Français du nord d'Israël au consulat de Haïfa. Il doit se réfugier dans la salle des archives pour se protéger des bombardements.
Pour un recueilli des réactions dans la presse francophone, visitez Réactions Francophones sur le site CDL.
L'organisation humanitaire Handicap International craint qu'Israël utilise des bombes à sous-munitions. Ces bombes ont à long terme les mêmes effets dévastateurs sur la population civile que les mines anti-personnel[152].
Amnesty International indique qu'Israël, selon des reportages dans les médias anglais, a reçu des bombes à guidées laser GBU-28 à l'uranium appauvri des États-Unis. Le même communiqué mentionne l'usage par Israël (constaté par Human Rights Watch) de bombes à fragmentation M483A1 de même que des bombes au phosphore blanc[153], bombes qu'Israël avait déjà utilisé pendant le siège de Beyrouth en 1982 et par l'armée américaine à Falluja. L'ONG rappelle que l'utilisation offensive du phosphore blanc est susceptible d'être qualifiée de « crime de guerre » en vertu du protocole III de la Convention sur certaines armes classiques, protocole qu'Israël n'a pas signé[154].
De son côté, Human Rights Watch dénonce des tirs de roquettes du Hezbollah délibérément faits pour tuer un maximum de civils. Certaines des roquettes lancées depuis le Liban sur la ville d'Haïfa contenaient des charges avec des centaines de billes métalliques. Ces billes n'auraient qu'« une utilité limitée contre des cibles militaires » tandis qu'elles infligent de « graves dommages » pour les victimes alentour ainsi que les bâtiments publics[155].
Cette guerre est considérée comme l'un des meilleurs exemples de conflit asymétrique au 21e siècle, où la force écrasante d'un protagoniste ne suffit pas à vaincre un adversaire plus faible mais bien préparé au combat[23].
Depuis la fin de l'occupation du Sud-Liban le Hezbollah avait amélioré son arsenal, disposant de roquettes à la portée supérieure aux prévisions israéliennes, et sa technologie, réussissant à « craquer » les codes d’accès aux images renvoyées par certains satellites à l’armée israélienne. Il avait aussi aménagé un réseau de tunnels bien pensés, permettant de repousser les assauts des blindés israéliens[3].
Contrastant avec l'opinion répandue selon laquelle l'issue de la guerre constituerait une défaite israélienne, l'historien militaire israélien Martin van Creveld considère ce conflit comme une victoire stratégique pour Israël, et une défaite du Hezbollah. En ce sens, il a aussi beaucoup critiqué le rapport de la Commission Winograd qui, selon lui, ne mentionnait pas les nombreux succès apporté par la campagne militaire israélienne, van Creveld estimant que le Hezbollah avait perdu des centaines de ses membres, et s’était trouvé « jeté dehors du Liban-sud », remplacé par une « force des Nations Unies assez robuste ». Ces résultats ont, selon lui, permis à Israël d'obtenir à sa frontière libanaise « un niveau de calme inédit depuis les années 1960 »[160]. Dans un article publié en 2011, l'historien réaffirme que malgré des opérations au sol dénoncés comme « lentes et maladroites », la deuxième guerre du Liban est « une grande victoire pour Israël », notant qu'à l'issue de la guerre, « depuis la mi-août 2006, on n’a pas entendu un coup de feu tiré au Liban-sud »[161].
La Commission Winograd, chargée d’enquêter sur les raisons de l'échec de l'armée israélienne, a mis en cause la médiocrité des informations du Mossad et l'impréparation de la classe politique, tout particulièrement le Premier ministre et le ministre de la Défense. Le chef de l’état-major, Dan Haloutz, fut acculé à la démission lorsque la presse découvrit qu'il s'était rendu coupable d’un délit d’initié en revendant l’intégralité de ses actions à la bourse de Tel-Aviv, dont il prévoyait la chute imminente, quelques heures avant le début de l'offensive sur la Liban[3].
L'aide arrive au Liban, mais à la suite de la destruction des infrastructures du pays pendant l'affrontement, sa distribution est difficile.
La situation se complique par la présence de milliers de ressortissants étrangers qui parcourent le pays. Bien qu'au moins 15 000 touristes et citoyens libanais aient fui par la route vers la Syrie le 13 juillet, l'entrée et la sortie du pays ont été rendues plus difficiles par le bombardement des autoroutes et postes-frontières, lors des raids israéliens sur cet axe de communication.
[pertinence contestée] Toutes les forces armées engagées au Sud Liban le furent sous contrôle du Commandement Nord.
La composante d’active de l'armée israélienne engagée au Liban comprenait :
Liste des états-majors divisionnaires :
La composante d’active engagée au Liban comprenait 7 brigades :
Brigades de réserve :
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