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gestion des flux de ressources De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La logistique est l'activité qui a pour objet de gérer les flux physiques, et les données (informatives, douanières et financières) s'y rapportant, dans le but de mettre à disposition les ressources correspondant à des besoins (plus ou moins) déterminés en respectant les conditions économiques et légales prévues, le degré de qualité de service attendu, les conditions de sécurité et de sûreté réputées satisfaisantes.
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Pratiqué par |
Logistics manager (d), logisticien, Lagerarbeiter (d) |
Pour le Council of Supply Chain Management Professionnals[1], la logistique se définit comme : « l'intégration de deux ou plusieurs activités dans le but d'établir des plans, de mettre en œuvre et de contrôler un flux efficace de matières premières, produits semi-finis et produits finis, de leur point d'origine au point de consommation. Ces activités peuvent inclure -sans que la liste soit limitative- le type de service offert aux clients, la prévision de la demande, les communications liées à la distribution, le contrôle des stocks, la manutention des matériaux, le traitement des commandes, le service après vente et des pièces détachées, les achats, l'emballage, le traitement des marchandises retournées, la négociation ou la réutilisation d'éléments récupérables ou mis au rebut, l'organisation des transports ainsi que le transport effectif des marchandises, ainsi que l'entreposage et le stockage ».
Pour l'Association for Supply Chain Management (ASCM)[2], la définition précédente est plutôt celle du Supply Chain Management. La logistique est définie comme « 1) Dans un contexte industriel, l'art et la science d'obtenir, produire et distribuer composants et produits au bon endroit et dans les quantités requises. 2) Dans un contexte militaire (qui est l'usage le plus fréquent), cela peut aussi inclure les mouvements de personnel »[3].
On peut également rappeler la définition du Littré : « La logistique est l'art d'approvisionner les armées en campagne ».
En 1996, Jean-Charles Bécour et Henri Bouquin, dans Audit opérationnel : Efficacité, efficience ou sécurité, distinguent trois finalités à la logistique[4].
La première finalité de la logistique se situe à court terme. Il s'agit d'optimiser les flux physiques de l'amont à l'aval, ce qui implique l'exploitation des prévisions commerciales et des carnets de commandes à très court terme, la définition des programmes d'approvisionnement et de production, la programmation des livraisons, la régulation de l'après-vente et la distribution des pièces de rechange ainsi que la continuité de l'exploitation par la mise en place d'un plan de maintenance.
La seconde finalité de la logistique se situe à moyen terme. À l'horizon des plans d'action et des budgets, la logistique vise à définir les actions qui permettent de contrôler les coûts logistiques des services que l'entreprise a choisi de développer (par exemple, si l'entreprise décide de mettre en place un processus de production fonctionnant selon le principe de la différenciation retardée, la logistique est censée appréhender et optimiser tous les paramètres de production et de stockage intervenant dans ce type d'organisation), de conseiller les dirigeants pour leur permettre de choisir les opérations que l'entreprise doit assurer en propre et celles qu'elle a intérêt à sous-traiter et de contribuer fortement à l'optimisation du coût de l'investissement ou du fonds de roulement de l'entreprise.
La troisième et dernière finalité de la logistique se situe à long terme. Dans cette perspective, la logistique cherche à aider l'organisation à maîtriser la complexité, l'incertitude et les délais résultant de la multiplication des couples produits-marchés, à actualiser en permanence la connaissance de l'impact que les aspects logistiques ont sur les coûts d'exploitation des clients et de l'organisation ainsi qu'à proposer - le cas échéant - à l'organisation un avantage concurrentiel en offrant à ses clients un service logistique optimal au coût le plus adapté et acceptable.
Certaines universités et institutions académiques forment les étudiants à devenir des logisticiens, proposant des programmes de licence, master et doctorat. L’une des universités axées principalement sur la logistique est la Kühne Logistics University à Hambourg, en Allemagne. À but non lucratif, elle est soutenue par la Fondation Kühne, créée par l’entrepreneur en logistique Klaus-Michael Kühne.
Les activités amont comprennent :
Les activités aval comprennent :
On entend par « logistique retour » ou Reverse Logistics, la gestion de l'acheminement de marchandises, généralement hors d'usage, du point de fabrication (en l'occurrence, le consommateur final) jusqu'au point de réparation, de recyclage ou de destruction définitive et totale.
La gestion des flux retours est potentiellement un marché prometteur, parce qu'elle devrait, d'une part, permettre à terme, de recycler des matières premières de plus en plus rares (donc chères) et d'autre part parce qu'elle est source d'emplois.
Elle représente cependant une dépense supplémentaire, à court terme, pour les entreprises et les particuliers. Pour les inciter à alimenter ces flux retours, les pouvoirs publics de certains pays, comme la France, ont déjà instauré des taxes :
Dans ces deux cas, ce sont les entreprises qui jouent le rôle du percepteur et qui reversent la taxe à l'État, qu'elles n'aient ou qu'elles n'aient pas répercuté son coût à ses clients et aux consommateurs.
Cependant, les circuits logistiques et les circuits de recyclage des marchandises et des emballages sont loin, en 2007, d'être parvenus à leur maturité. Par exemple, de nombreux déchets qui auraient donné lieu à tri sélectif seraient malgré tout mixés à l'entrée de certaines centrales thermiques, afin de les alimenter avec des mélanges de matières combustibles de qualité conforme aux spécifications des fours. Comme il n'est pas certain que toutes les piles électriques usagées collectées par la distribution soient vraiment traitées par des structures adaptées.
À défaut d'inciter les consommateurs et les industriels à réduire les quantités d'emballage consommées et de matière détruites, les « taxes écologiques » ont au moins déjà le pouvoir de contribuer au financement des interventions de l'État en faveur de l'Écologie.
Par catégories des marchandises transportées ou stockées :
Par réglementations applicables aux personnes, aux marchandises, aux biens et aux services pour les activités réglementées :
Par méthodes de gestion rendues obligatoires par la réglementation :
Les systèmes d'exploitation :
Les outils et les ressources pour exercer l'activité logistique :
Alors que l'adage « l'intendance suivra » a souvent justifié dans l'économie de pénurie d'après guerre la quasi-absence de la préoccupation logistique, la pression concurrentielle croissante que connaissent les marchés contemporains (concurrence par les prix mais aussi concurrence hors prix) a singulièrement fait évoluer les esprits[10] :
Aujourd'hui, la discipline « Logistique » est apparue comme une occasion de faire mieux correspondre le service, au sens large du terme, aux besoins et attentes des clients :
La gestion de la chaîne logistique (supply chain management en anglais, SCM) désigne le sous-domaine du système d'information qui répond aux besoins spécifiques des opérateurs logistiques de gestion de la chaîne d'approvisionnement, prévision, planification, magasinage, transports, etc.[11].
Pour ce faire, le SCM est évidemment conduit à :
De nos jours, le secteur de la logistique bénéficie grandement de L’internet des objets (IdO). Des données en temps réel sur les produits et les véhicules peuvent être recueillies en combinant des éléments reliés entre eux, tels que des capteurs, des étiquettes RFID et des systèmes de suivi[12]. La chaîne d'approvisionnement peut être gérée plus efficacement et avec une meilleure visibilité grâce à cette connectivité, qui accroît également la sécurité en réduisant les risques de perte ou de vol.
La logistique, et plus particulièrement la gestion de la chaîne logistique, commencent à être étudiées sous l'angle du développement durable depuis les années 2000[13].
La recherche de solutions pour une logistique durable passe par des réflexions sur l'organisation des transports terrestres de marchandises. La France s'est dotée, depuis le début des années 1990, d'un outil de coordination des incitations pour la recherche et le développement des transports terrestres : le Programme de recherche et d'innovation des transports terrestres (Predit). Les questions d'énergie et d'environnement font l'objet du groupe opérationnel 1 de Predit, et les questions de logistique et de transport de marchandises font l'objet du groupe opérationnel 4 de Predit[14].
La logistique et le transport entretiennent des relations étroites avec l'information qui s'avère centrale quand la logistique s'engage dans une démarche durable. Cela recouvre plusieurs thématiques[15] :
Les études de logistique montrent que le coût du dernier km en ville représente plus de 20 % du coût total de la chaîne[16]. Il est donc primordial d'optimiser la logistique urbaine (ou logistique de proximité). En France, le ministère de l'Équipement a lancé en 1993 le programme national « Marchandises en ville » pour explorer des solutions de logistique urbaine[17].
Dans ce cadre, le vélo en général et le vélo cargo en particulier, apparaît de plus en plus comme une solution adaptée pour le transport de marchandises, en particulier sur le dernier km en ville. À tel point, que l'on parle parfois de « vélogistique », néologisme issu de « vélo » et « logistique »[18], ou de cyclologistique[19].
Le commerce électronique présente une problématique de logistique spécifique, dans laquelle la livraison finale tient également une place importante. En France, le Sénat a mis en place en 2004 un groupe de travail pour étudier la logistique dans le cadre du commerce électronique. En effet, le développement de la vente à distance, rendu possible par l'Internet, tend à transformer en profondeur les problématiques de logistique[20].
En 2013, le programme européen Life + soutient le projet dit « LIFE+ Urbannecy » porté par le Cluster logistique Rhône-Alpes visant à « démontrer l'efficacité d'une approche intégrée innovante en matière de logistique urbaine qui implique une coopération entre les acteurs concernés, l’utilisation de nouveaux programmes de distribution et la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures (réglementaires, organisationnelles, opérationnelles et technologiques). Cela devrait contribuer de manière efficace à la réduction des effets négatifs sur l’environnement urbain des processus logistiques actuels »[21].
Le numérique agit également de manière profonde sur les activités logistiques. Les outils numériques sont perçus par de nombreux acteurs du secteur logistique comme un levier d’amélioration de leur efficacité opérationnelle. Nicolas Raimbault souligne que le numérique constitue un facteur important du développement des activités logistiques d’aujourd’hui, en particulier du e-commerce, du développement du drive, et de la logistique du dernier kilomètre. Les services numériques étant de plus en plus nombreux et fréquents, les infrastructures nécessaires à pour y répondre se multiplient également : entrepôts, réseaux…
Nicolas Raimbault, chercheur sur les dynamiques de gouvernance urbaine, met également en avant que les plateformes numériques sont à l’origine d’une transformation importante de la nature et de l’organisation des services logistiques et de livraison[22]. Par exemple, Amazon multiplie l’installation de petits entrepôts dans les villes, notamment des métropoles. Ces entrepôts, renommés par l’entreprise, « delivery stations », lui permettent de proposer des livraisons très rapides après les commandes des usagers, dans la journée[23]. Aussi, l’entreprise a mis en place des consignes automatiques où les clients peuvent retirer leur colis de façon autonome. Le Covid-19 a certainement amplifié ce phénomène de « digitalisation du dernier kilomètre ». Depuis le début de la crise, de nombreuses enseignes multiplient le « ship from store »[24]. Ces services leur permettent d’accroître la qualité du service rendu, puisque la livraison est plus rapide, et également de limiter les coûts logistiques et de transport. C’est donc toute la chaîne logistique qui mute sous l’effet du e-commerce.
Le domaine logistique fait face à de nouveaux challenge que ce soit la réduction des coûts, la réduction des retards, la baisse des émissions de CO2 et la satisfaction client c’est pourquoi il y a l’émergence des Intelligence Artificiel et de la modernisation du transport. Ces deux aspects sont de plus en plus utilisé pour permettre d’améliorer la chaine logistique et le transport. Cette technologie révolutionnaire permet une prise de décision plus rapide et plus précise, réduisant ainsi les coûts et améliorant la qualité du transport. De plus, les entreprises adoptent de plus en plus des moyens de transport qui respectent mieux les normes environnementales pour répondre aux exigences en matière de durabilité environnementale.
Le continent africain a connu une croissance rapide du secteur de la logistique ces dernières années, stimulée par la croissance économique, l'augmentation des volumes de commerce et l'essor du commerce électronique. Le Maroc, en particulier, est devenu un leader régional en matière de logistique, en mettant en œuvre des réformes importantes pour moderniser ses infrastructures et rationaliser ses chaînes d'approvisionnement.
Les principaux facteurs moteurs de la révolution logistique du Maroc sont les suivants :
Le rôle des entreprises marocaines dans l'exportation de produits électroniques et technologiques
Les entreprises marocaines, en particulier celles opérant dans le secteur technologique, ont été à l'avant-garde de la révolution logistique du pays. Nombre de ces entreprises ont mis en place des chaînes d'approvisionnement solides pour exporter des produits électroniques et technologiques vers des marchés du monde entier. Leurs opérations logistiques comprennent notamment :
Exemple d'entreprise marocaine impliquée dans l'exportation de produits électroniques et technologiques
Défis et opportunités
Malgré les progrès significatifs réalisés, le secteur de la logistique marocain continue à relever des défis, notamment les lacunes en matière d'infrastructures dans certaines régions, les procédures douanières et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Cependant, ces défis représentent également des opportunités de développement et d'innovation.
La révolution logistique du Maroc a positionné le pays comme un acteur majeur de l'économie africaine en croissance. En tirant parti de son emplacement stratégique, de ses infrastructures modernes et de sa main-d'œuvre qualifiée, les entreprises marocaines sont bien placées pour profiter de la demande croissante de produits électroniques et technologiques sur les marchés mondiaux. Alors que le pays continue d'investir dans son secteur logistique, il devrait jouer un rôle encore plus important dans la chaîne d'approvisionnement mondiale.
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