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L'invasion israélienne du Liban de 1982 (en arabe : الاجتياح الإسرائيلي للبنان عام 1982, translittération Ghazou Loubnan ‘Am 1982), ou guerre du Liban de 1982, connue en Israël sous le nom d'opération Paix en Galilée (en hébreu : מבצע שלום לגליל - של"ג, translittération Mivtsa Shalom LaGalil), est un épisode de la guerre du Liban au cours duquel l'armée israélienne envahit le Sud du Liban à partir du dans le but de faire cesser les attaques palestiniennes de l'OLP lancées depuis le Liban.
Date |
– (3 mois et 23 jours) |
---|---|
Lieu | Liban du Sud |
Issue | Victoire tactique israélienne qui finit toutefois par devoir quitter le Liban ; occupation militaire du Liban-Sud |
Menahem Begin Ariel Sharon David Ivry (en) (force aérienne) Ze'ev Almog (en) (marine) Rafael Eitan Pierre Gemayel Saad Haddad |
Yasser Arafat Hafez el-Assad Mustafa Tlass Abdul Rauf al-Kasm Georges Haoui Assaad Hardan Marwan Fares Ragheb Harb Nabih Berri Ibrahim Qoleilat Monte Melkonian Abdullah Öcalan Mahsum Korkmaz |
657 tués 2383 blessés [2] |
2 130 morts, rebelles et civils 1 600 prisonniers |
Guerre civile libanaise - Conflit israélo-arabe
Batailles
L'invasion se solde par la mort de 20 000 Libanais et Palestiniens selon le bilan de l’Associated Press[3].
En 1976, la Syrie impose un cessez-le-feu car elle n'a jamais accepté l'indépendance du Liban, qualifié par elle de « Petite Syrie », et propose un rééquilibrage du partage des pouvoirs entre communautés.
Le président syrien Hafez el-Assad ordonne l'entrée de troupes et de blindés au Liban à cette date, dans le but de « préserver le statu quo et mettre en échec les ambitions des Palestino-progressistes ».
Grâce à l'intervention militaire et diplomatique des puissances régionales arabes, le président libanais et le chef de l'OLP sont convoqués à Riyad cette même année. Ils sont invités par l'Arabie saoudite et l'Égypte à reconnaitre la légitimité de la présence des troupes syriennes au Liban, et l'officialisent par la mise en place de la Force arabe de dissuasion (FAD).
Cette présence militaire souffle sur les braises et enferme les Libanais dans des luttes internes. La Syrie écarte Raymond Eddé de la présidence, car il a fait du départ des troupes étrangères le premier point de son programme. Les efforts pour rétablir l'entente nationale ne progressent pas, et de violents affrontements opposent l'armée syrienne aux milices chrétiennes en 1978.
En 1978, dans le Sud, le gouvernement israélien décide d'une offensive dans le Sud du pays, c'est l'opération Litani. Elle vise à repousser les milices palestiniennes au nord du pays et s'emparer de la rivière Litani. Après plusieurs semaines en territoire libanais, les troupes israéliennes se retirent partiellement, laissant la région à l'Armée du Liban-Sud.
Des tirs de katiouchas par les militants de l'OLP à partir de camions mobiles spécialement équipés à cet effet, en direction d'Israël pendant plusieurs semaines font monter les tensions dans la région[4].
Le , un commando de l’organisation activiste palestinienne Abou Nidal tente d'assassiner l'ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, le blessant grièvement.
De 1979 à 1983, les services secrets israéliens mènent une campagne à large échelle d’attentats à la voiture piégée qui tuent des centaines de Palestiniens et de Libanais, civils pour la plupart, revendiqués par le « Front pour la libération du Liban des étrangers » (FLLE). Le général israélien David Agmon indique qu'il s'agissait de « créer le chaos parmi les Palestiniens et les Syriens au Liban, sans laisser d’empreinte israélienne, pour leur donner l’impression qu’ils étaient constamment sous attaque et leur instiller un sentiment d’insécurité. » Le chroniqueur militaire israélien Ronen Bergman précise que l'objectif principal était de « pousser l’Organisation de libération de la Palestine à recourir au terrorisme pour fournir à Israël la justification d’une invasion du Liban[5].
En 1982, lorsque l’armée israélienne pénètre au Liban, il y a sur place 150 000 combattants appartenant à de multiples factions locales : Phalanges, Parti socialiste progressiste, Amal, Organisation de libération de la Palestine, etc., et de dix-huit nationalités, le tout sur un territoire grand comme un département français[6].
L'armée israélienne, Tsahal, est soutenue par l'Armée du Liban-Sud et les Phalanges libanaises, des milices libanaises majoritairement chrétiennes.
Le Premier ministre israélien de l'époque est Menahem Begin tandis que Rafael Eitan est le chef d'État-major de Tsahal et Ariel Sharon, le ministre de la Défense.
Le principal adversaire de Tsahal est l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), alliée aux forces armées syriennes et à plusieurs groupes de résistants libanais dont les plus importantes sont le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt et les milices de Amal, du Parti social nationaliste syrien ainsi que celle du Parti communiste.
Le 16 septembre 1982, le Parti communiste libanais et deux autres partis de gauche, l’Organisation de l'action communiste au Liban (OACL) et le Parti d'action socialiste arabe, créent le Front de la résistance nationale libanaise, ou Jammoul selon l’acronyme arabe[7].
Le chef du Fatah et de l'OLP est Yasser Arafat.
Israël | Syrie | OLP | |
---|---|---|---|
Effectifs | 76 000 | 22 000 | 15 000 |
Chars de combat | 800 | 352 | 300 |
Véhicule blindé de transport de troupes | 300 | 150 | |
Arme antichar | 200 | - | 2-300 |
Artillerie | - | 300 | 350+ |
Canon antiaérien | - | 100 | 250+ |
Total des avions des belligérants | 634 | 450 | 0 |
Total des avions impliqués | 364 | 96 | 0 |
Avion d'attaque au sol | 275 | 225 | 0 |
Hélicoptère d'attaque | 42 | 16 | 0 |
Lanceur de missile surface-air | - | 125 | - |
L'armée israélienne perd 670 soldats lors de ce conflit, portant à 1 216 le nombre total de soldats tués entre les années 1982 et 2000.
L'OLP tire sur les villes israéliennes à partir de Beyrouth, mettant en danger les populations civiles. De son côté, l'armée israélienne opère une contre-attaque dans les camps palestiniens du Liban-Sud, qui refusent majoritairement de se rendre. D'une manière générale, la frontière entre civils et militaires est devenue extrêmement ténue pour tous les belligérants.
Dès le , un premier cessez-le-feu est proclamé entre les groupes armés palestiniens postés dans le Liban-Sud et l'armée israélienne, mais le refus de l'OLP de quitter Beyrouth entraîne la reprise des combats[4].
Au milieu du mois d’, un accord est trouvé pour l’évacuation des combattants Palestiniens et des forces syriennes de Beyrouth. L’évacuation est réalisée sous l’égide d’une force internationale[9]. Les Palestiniens sont évacués par voie maritime notamment vers Tunis, et les Syriens évacués par la route vers le territoire annexé dans la région de la Bekaa. L’évacuation est achevée le .
Les forces françaises sont présentes à Beyrouth du au , les forces américaines du au , les forces italiennes du au . Les forces internationales quittent le Liban plus tôt que prévu, sans avoir réalisé les objectifs 2) et 3) de leur mission[9], et l'assassinat de Bachir Gemayel a lieu le .
Le 30 août, Yasser Arafat est évacué de Beyrouth notamment grâce au soutien de la France et des Etats-Unis[10].
Bachir Gemayel qui venait d'être élu président de la république, était allié à Israël et voulait reconstruire le Liban en faisant la paix avec son voisin. Il est mort assassiné via l'explosion d'une bombe par Habib Chartouni, membre du Parti social nationaliste syrien[11]. Ce meurtre engendra le massacre de Sabra et Chatila.
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