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département français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Creuse (/kʁøz/[Note 1]) est un département français situé dans la région Nouvelle-Aquitaine et ayant appartenu, avant 2016, à la région Limousin avant la disparition de cette dernière.
Creuse | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Création du département | |
Chef-lieu (Préfecture) |
Guéret |
Sous-préfectures | Aubusson |
Présidente du conseil départemental |
Valérie Simonet (LR) |
Préfète | Anne Frackowiak-Jacobs |
Code Insee | 23 |
Code ISO 3166-2 | FR-23 |
Code Eurostat NUTS-3 | FR632 |
Démographie | |
Gentilé | Creusois |
Population | 115 702 hab. (2021) |
Densité | 21 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 11′ 23″ nord, 2° 05′ 08″ est |
Superficie | 5 565 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 2 |
Circonscriptions législatives | 1 |
Cantons | 15 |
Intercommunalités | 9 |
Communes | 256 |
Liens | |
Site web | creuse.fr |
modifier |
Il succède à la province de la Marche dont il reprend une grande partie du territoire. La Creuse est située dans le nord-ouest du Massif central et tire son nom de la rivière Creuse qui le traverse.
C'est le second département français le moins peuplé avec 115 702 habitants en 2021. Sa plus grande ville, Guéret (12 840 habitants en 2021) est également le siège de la préfecture. Le département ne compte qu'une seule sous-préfecture, Aubusson. L'Insee et La Poste attribuent le code 23 au département.
Le nom du département vient du nom de la Creuse, affluent de la Vienne qui y prend sa source puis traverse le département en direction du nord-ouest.
En limousin, dialecte de l'occitan traditionnellement parlé dans la moitié sud du département, le nom du département est La Cruesa, prononcé [la ˈkrwe.zo], [la ˈkrœ'zo], [ˈkruzo] ou [ˈkre.zo].
En marchois, dialecte du Croissant (langue de transition) parlé dans la moitié nord à partir de Guéret, l'on dit et écrit La Creuse comme en français[1],[2].
Le département est créé par la Révolution française le , en application de la loi du , essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche.
Depuis le Moyen Âge, beaucoup d'hommes partent tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur…
Les maçons de la Creuse deviennent bâtisseurs de cathédrales ou construisent en 1626 la digue de La Rochelle. Au XIXe siècle, ils participent - notamment comme plâtriers, métier censé être parmi les plus pénibles - à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devient définitive : la Creuse perd la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de Martin Nadaud Mémoires de Léonard, la description de cet exode qui marque si fortement les modes de vie.
Du charbon est exploité par les houillères du bassin d'Ahun-Lavaveix du XVIIe siècle jusqu'en 1969 et à Bosmoreau-les-Mines de 1784 à 1958.
Durant la Première Guerre mondiale, la Creuse enregistre de lourdes pertes. Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances. Le monument aux morts de la commune de Gentioux reste le témoin de cette hécatombe. En 1917, une mutinerie des soldats russes à La Courtine s'installe dans le camp militaire creusois.
De 1963 à 1980, 1 630 enfants réunionnais, déclarés « orphelins » sont déplacés par les autorités françaises pour repeupler les départements français victimes de l'exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers. Beaucoup de parents indigents ou « mères seules » signaient des décharges pour permettre le « déplacement » (certains parlent de « déportation ») de leur enfant vers la Creuse. Ce déplacement d'enfants par avions entiers est organisé sous l'autorité de Michel Debré, député de La Réunion à l'époque. Cet épisode de l'histoire française, très connu à La Réunion, qui a donné lieu à de nombreuses études écrites ou filmées, est communément appelé « l'affaire des enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse ».
Le , la région Limousin, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Poitou-Charentes pour devenir la nouvelle région administrative Nouvelle-Aquitaine.
Blasonnement :
« D'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bande de gueules chargée de trois lionceaux d'argent. » |
La Creuse fait partie de la région Nouvelle-Aquitaine. Elle est limitrophe des départements de la Corrèze, de la Haute-Vienne, de l'Allier, du Puy-de-Dôme, du Cher et de l'Indre. Il s'agit du deuxième département le moins peuplé de France après la Lozère.
Le département est situé à l'extrémité nord-ouest du Massif central. Le plateau de Millevaches occupe le Sud-Est. Le département culmine à 936 m au Puy des Chaires dans la forêt de Châteauvert, à Saint-Oradoux-de-Chirouze.
La Creuse, rivière qui lui donne son nom, prend sa source à 811 mètres d'altitude sur le plateau de Millevaches, à la limite méridionale du département, qu'elle traverse dans une direction grossièrement sud-est / nord-ouest.
La Creuse présente de nombreuses tourbières sur son territoire comme la tourbière de la Mazure située entre les communes de Royère-de-Vassivière, Le Monteil-au-Vicomte et Saint-Pierre-Bellevue. Une tourbière est un écosystème très original, fragile, une zone humide caractérisée par l'accumulation progressive de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique majoritairement végétale, peu ou pas décomposée. Cette caractéristique fait des tourbières des puits de carbone.
La faune est très spécialisée : le lézard vivipare, le pipit farlouse, la vipère péliade (qui bénéficie d'un statut de protection partielle dans la liste de l'arrêté du 22 juillet 1993), le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus Galicus) : c'est un oiseau, rapace diurne de la famille des Accipitridés. Sa silhouette ressemble à celle d'une grosse buse. Ses ailes et sa queue sont larges et son ventre est clair tandis que sa poitrine et sa tête sont plus sombres. Il se nourrit presque exclusivement de serpents.
La flore comporte de nombreuses espèces rares dont toutes les espèces de Droséra.
La forêt limousine est nouvelle. En 1862, elle occupe une faible surface avec 118 900 hectares. Mais après les deux guerres mondiales, par plantations et boisement des terrains abandonnés, elle se développe pour atteindre 167 000 hectares en 2015[3]. De fait, le développement de la forêt est proportionnel au déclin de la population.
Les grands espaces sont essentiellement occupés par les forêts de résineux (sapin de Douglas et épicéa) ainsi que de feuillus (chêne, hêtre, bouleau, châtaignier[4]).
Le climat de la Creuse présente les caractères généraux du climat du Massif Central. Il est humide, froid et très variable. L'air est pur, mais vif[non neutre]. Par suite de l'altitude élevée du département, la température est plus basse que ne l'indique la latitude. Les hivers sont généralement longs et plus ou moins rigoureux, surtout au sud du département où la neige est abondante et persiste souvent pendant plusieurs semaines de l'année. Le nord du département est plus tempéré. Les étés sont courts. L'automne est généralement la plus belle saison[non neutre] de la Creuse.
Les vents dominants sont ceux du sud-ouest. Ils sont en général chargés de pluie. La hauteur moyenne des pluies est d'environ 1 mètre par an dans le sud du département, et 60 cm au nord.
Les caractéristiques des régions principales sont donc :
L'économie de la Creuse repose traditionnellement sur deux secteurs:
Depuis quelques années, le développement du tourisme vert rapproche celui-ci du niveau des départements limitrophes par la création de nombreuses structures d'accueil, chambres d'hôtes, gites ruraux. En particulier, Le lac de Vassivière attire des estivants ; il est géré par la région Nouvelle-Aquitaine parce que son étendue est partagée avec le département de la Haute-Vienne.
La Creuse est relativement isolée du point de vue des transports. Les axes principaux sont la route nationale 145 ou « RCEA », qui traverse le département d'est en ouest en desservant notamment Guéret, et la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon dite « POLT » pour Paris- Orléans- Limoges-Toulouse, qui dessert la gare de La Souterraine.
Les habitants de la Creuse sont les Creusois.
En 2021, le département comptait 115 702 habitants[Note 2], en évolution de −3,87 % par rapport à 2015 (France hors Mayotte : +1,84 %).
2016 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
119 502 | 115 702 | - | - | - | - | - | - | - |
La Creuse est le second département le moins peuplé de France, après la Lozère. De plus, ce département, contrairement à certains de ses voisins (Allier…), a un solde migratoire positif même si son taux de natalité n'est en rien comparable. En fait la population baisse à cause du solde naturel très négatif (taux de mortalité élevé et taux de natalité très bas) qui donne à la Creuse une population âgée. Cette situation est accentuée par le fait que les jeunes s'en vont souvent poursuivre leurs études hors du département (parfois dès le lycée) dans les métropoles voisines (Limoges, Montluçon, Clermont-Ferrand, Châteauroux) et ne reviennent pas toujours.
Nom | Code Insee |
Intercommunalité | Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
Modifier |
---|---|---|---|---|---|---|
Guéret | 23096 | CA du Grand Guéret | 26,21 | 12 840 (2021) | 490 | |
La Souterraine | 23176 | CC du Pays Sostranien | 37,07 | 4 933 (2021) | 133 | |
Aubusson | 23008 | CC Creuse Grand Sud | 19,21 | 3 108 (2021) | 162 | |
Sainte-Feyre | 23193 | CA du Grand Guéret | 29,99 | 2 497 (2021) | 83 | |
Bourganeuf | 23030 | CC Creuse Sud-Ouest | 22,54 | 2 450 (2021) | 109 | |
Saint-Sulpice-le-Guérétois | 23245 | CA du Grand Guéret | 36,18 | 1 911 (2021) | 53 | |
Saint-Vaury | 23247 | CA du Grand Guéret | 46,50 | 1 732 (2021) | 37 | |
Gouzon | 23093 | CC Creuse Confluence | 50,03 | 1 560 (2021) | 31 | |
Felletin | 23079 | CC Creuse Grand Sud | 13,74 | 1 536 (2021) | 112 | |
Fursac | 23192 | CC de Bénévent-Grand-Bourg | 59,03 | 1 437 (2021) | 24 | |
Ahun | 23001 | CC Creuse Sud-Ouest | 33,74 | 1 433 (2021) | 42 | |
Bonnat | 23025 | CC Portes de la Creuse en Marche | 45,79 | 1 352 (2021) | 30 | |
Évaux-les-Bains | 23076 | CC Creuse Confluence | 45,55 | 1 291 (2021) | 28 | |
Boussac | 23031 | CC Creuse Confluence | 1,48 | 1 242 (2021) | 839 | |
Le Grand-Bourg | 23095 | CC de Bénévent-Grand-Bourg | 78,91 | 1 195 (2021) | 15 |
La Creuse parle traditionnellement deux langues régionales : le limousin (occitan) et le marchois (Croissant)[10],[11],[12].
Le nord-occitan, sous sa forme limousine, est parlé dans une grande moitié sud du département avec pour ville principale Aubusson[13].
Plus au nord, le marchois est un dialecte du Croissant[14], aire linguistique de transition entre l'occitan et la langue d'oïl[15], zone où elles se rejoignent et se mélangent[16]. Les villes de Guéret et de La Souterraine en font partie[17].
Un des plus vieux documents en langue vernaculaire est dans la Creuse la charte de Chénérailles[18]. Les traces de l'ancien occitan sont fréquentes au Moyen Âge.. Ces deux langues sont celles les plus parlées de la population creusoise jusqu'au début du XXe siècle, époque à partir de laquelle le français standard prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler la langue du pays à l'école. La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd’hui, surtout par les natifs creusois ayant plus de 50 ans.
On trouve également une signification d'oc dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes creusois. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases des Creusois, ainsi que dans leur accent.
D'après Abel Hugo, vers 1835, les Creusois parlaient la langue locale et le français. Cependant, les femmes parlaient rarement français ; elles le comprenaient, mais n'osant pas s'expliquer en cette langue, elles répondaient aux questions qu'on leur faisait en langage du pays[19].
La cuisine limousine et la cuisine creusoise sont caractérisées par l'adaptation à un terroir plutôt pauvre, d'où des plats souvent simples et très nourrissants.
La flognarde est une sorte de clafoutis, peu épais cuit dans un grand moule[20]. Le gâteau creusois est un dessert pur beurre aux noisettes, spécialité récente de la Creuse[21]. Regroupées au sein d'une association, 31 pâtisseries du département produisent « Le Creusois » traditionnel cuit et vendu dans une tuile. Il existe des variantes semi-industrielles (en particulier à Gouzon) dont on trouve la production de « gâteaux creusois » ou « gâteaux aux noisettes » dans la plupart des enseignes de grande distribution dans toute la France. Le pâté de pommes de terre[22] est plus traditionnel et se décline avec ou sans viande selon la région et les habitudes de la maîtresse (ou du maître, dans certains cas) de maison. Le fondu creusois est traditionnellement réalisé avec un fromage de vache de pays ou remplacé par un camembert servi en nappage sur une assiette de frites, une omelette et du jambon du pays. La bourbade, moins connue, est un plat de viandes en sauce agrémenté de légumes d'hiver.
Hommes et femmes politiques, religieux et militaires :
Peintres, sculpteurs et auteurs de cartons de tapisserie :
Écrivains et Historiens :
Scientifiques, entrepreneurs et paysagistes :
Médias, Sportifs et divers :
Les deux portes d'entrée touristiques et culturelles du département de la Creuse sont, au Sud la Cité Internationale de la Tapisserie située à Aubusson et qui doit une partie de sa renommée aux ateliers de tapisserie de Felletin, et au nord, la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour notamment de l'ancienne forteresse du Château de Crozant, du village d'artistes de Fresselines et de l'un des Plus Beaux Villages de France Gargilesse en lien avec les sites picturaux du département de l'Indre[26].
Le lac de Vassivière, la station thermale d'Évaux-les-Bains, le Labyrinthe Géant de Guéret, le plus grand labyrinthe végétal permanent au monde[27] constituent d'autres pôles touristiques majeurs.
Le Parc Animalier des Monts de Guéret est le site touristique le plus visité du département.
Une multitude d'activités complète une offre touristique, culturelle, de pleine nature en plein essor : randonnées pédestres, VTT, balades équestres, escalade, sports nautiques, expositions, festivals, conférences, tiers-lieux, etc.
Selon le recensement général de la population du , 20,9 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de la Creuse dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2006 :
Ville | Population municipale | Nombre de logements | Résidences secondaires | % résidences secondaires |
---|---|---|---|---|
Faux-la-Montagne | 364 | 428 | 211 | 49,38 % |
Gentioux-Pigerolles | 380 | 349 | 169 | 48,45 % |
Royère-de-Vassivière | 566 | 701 | 334 | 47,73 % |
Châtelus-le-Marcheix | 365 | 430 | 173 | 40,23 % |
Saint-Sulpice-le-Dunois | 638 | 520 | 209 | 40,16 % |
Vallière | 755 | 611 | 226 | 36,89 % |
Fresselines | 629 | 595 | 214 | 35,92 % |
Mainsat | 627 | 487 | 160 | 32,79 % |
Crozant | 511 | 504 | 158 | 31,35 % |
La Celle-Dunoise | 607 | 568 | 172 | 30,22 % |
Clugnat | 686 | 575 | 172 | 29,87 % |
Bussière-Dunoise | 1 105 | 837 | 233 | 27,80 % |
Saint-Dizier-Leyrenne | 876 | 650 | 172 | 26,41 % |
Évaux-les-Bains | 1 515 | 1 090 | 218 | 20,01 % |
Bonnat | 1 304 | 870 | 150 | 17,18 % |
Felletin | 1 866 | 1 192 | 192 | 16,11 % |
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