Portugal
pays du Sud-Ouest de l'Europe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Portugal, en forme longue la République portugaise, en portugais : República Portuguesa, est un pays d'Europe du Sud, membre de l'Union européenne, situé dans l'Ouest de la péninsule Ibérique. Délimité au nord et à l'est par l'Espagne puis au sud et à l'ouest par l'océan Atlantique, ce pays est le plus occidental de l'Europe continentale. Fondé en 1143, c'est le plus vieil état-nation d'Europe et ses frontières terrestres internationales, établies au milieu du XIIIe siècle, sont parmi les plus anciennes encore en vigueur en Europe et dans le monde[7].
République portugaise
(pt) República Portuguesa
Drapeau du Portugal |
Armoiries du Portugal |
Hymne |
en portugais : A Portuguesa (« La Portugaise ») |
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Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Mort du poète Luís Vaz de Camões () |
Plus grandes villes | Lisbonne, Porto, Coimbra, Braga, Aveiro, Setúbal, Évora, Faro, Funchal et Ponta Delgada |
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Superficie totale |
92 256[2] km2 (classé 109e) |
Superficie en eau | 0,5 % |
Fuseau horaire | Heure d'été : UTC +1 (WEST) |
Gentilé | Portugais(e) |
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Population totale (2024[3]) |
10 639 726 hab. (classé 89e) |
Densité | 113 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
251,915 milliards de $ + 0,74 % (46e) |
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PIB (PPA) (2022) |
419,652 milliards de $ + 10,52 % (52e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
24 495,209 $ + 0,95 % (52e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
40 805,194 $ + 10,75 % (43e) |
Taux de chômage (2022) |
6,5 % de la pop.active - 0,92 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 274,963 milliards d'€ + 2,04 % Relative : 121,643 % du PIB - 4,62% |
Monnaie |
Euro[n 1] (EUR ) |
IDH (2021) | 0,866[4] (très élevé ; 38e) |
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IDHI (2021) | 0,773[4] (38e) |
Coefficient de Gini (2020) | 34,7 %[5] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,067[4] (15e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 50,4[6] (48e) |
Code ISO 3166-1 |
PRT, PT |
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Domaine Internet | .pt, .eu[n 2] |
Indicatif téléphonique | +351 |
Code sur plaque minéralogique | P |
Organisations internationales |
ONU : UE : OTAN : CdE : ESA : CPLP : OMC : BAD : AIIB : OCDE : OEI : CD : |
Le Portugal comprend également les archipels des Açores et de Madère, deux régions autonomes situées dans le nord de l'océan Atlantique, pour une superficie totale de 92 090 km2[3]. Membre fondateur de l'OTAN, le Portugal est étroitement lié politiquement et militairement avec l'ensemble des autres pays occidentaux. Il est également membre de l’OCDE, de l'ONU, du conseil de l'Europe et de l’espace Schengen et est l'un des pays fondateurs de la zone euro. Le Portugal entretient en outre d'importantes relations avec l'Espagne et la France[8], l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie, qui sont ses cinq plus importants partenaires commerciaux[9].
Fondé au XIIe siècle, le royaume de Portugal devient au XVe siècle l'une des principales puissances d'Europe occidentale, jouant un rôle majeur dans les Grandes découvertes et se constituant un vaste empire colonial en Afrique, en Asie, en Océanie, et en Amérique du Sud. La puissance du pays décline à partir du XVIIe siècle. La monarchie portugaise est renversée en 1910, à l'issue d'un soulèvement militaire qui contraint le roi Manuel II à l'exil. La Première République portugaise (en portugais : Primeira República) est le régime politique en vigueur au Portugal entre la fin de la monarchie constitutionnelle marquée par la révolution du et le coup d'État militaire du . Puis, pendant plus de quarante ans, le pays est soumis au régime autoritaire d'António de Oliveira Salazar, jusqu'à la révolution des Œillets de 1974 qui met fin à la dictature et restaure la démocratie dans le pays. L'économie du Portugal a alors connu un essor important. Il devient à la fin du XXe siècle un pays développé selon les standards européens, économiquement prospère, socialement et politiquement stable. En 2011, la dégradation économique mondiale conduit le Portugal à la récession et provoque une crise socio-économique et politique. Le Portugal doit également relever le défi du renouvellement des générations, le pays a en effet la fécondité la plus faible d'Europe[10] et une des plus faibles au monde avec seulement 1,23 enfant par femme.
Durant la dictature de 1926 à 1974 près d'un million et demi de Portugais sont partis travailler en dehors du pays pour fuir la pauvreté de la campagne et les guerres coloniales. Les fortes zones d'émigration portugaise sont le Brésil, les États-Unis, la France[11], le Luxembourg (14,5 % de la population totale du pays)[12], la Suisse[13], l'Argentine, le Venezuela, le Canada[14], ainsi que la principauté d'Andorre, 16 % de la population d'Andorre est portugaise[15]. Avec plus de 30 millions de luso-descendants (descendants portugais) dans le monde, la diaspora portugaise est à l'heure actuelle l'une des principales diasporas européennes et mondiales.
Le tourisme, principalement balnéaire, est une ressource très importante, notamment en Algarve et dans la région de Lisbonne. Le climat subtropical de Madère et ses paysages singuliers en font une destination touristique appréciée. Le Portugal est l'un des pays les plus visités d'Europe avec 12,7 millions de touristes en 2019[16]. Il est également un grand pays viticole, réputé notamment pour le vin de Porto. Le Portugal est par ailleurs le premier producteur mondial de liège. Le Portugal rayonne enfin grâce aux grands événements qu'il organise. Sa capitale, Lisbonne, a ainsi accueilli l'Exposition universelle sur le thème des océans en 1998[17]. Il s'est également porté candidat, conjointement avec l'Espagne, à l'organisation de la coupe du monde de football 2018 après avoir été l'hôte du championnat d'Europe en 2004[18].
Les plus anciennes traces de civilisation retrouvées au Portugal datent du Paléolithique : peintures et gravures rupestres des grottes d'Escoural (Alentejo), de Mazouco[n 3] (Tras-os-Montes) et surtout de Vale de Côa, datées entre 22000 et 10000 av. J.-C. La majorité de ces traces se trouvent au nord du Tage, témoignant de l'existence de peuples de chasseurs-cueilleurs. Vers 10000 av. J.-C., les Ibères peuplent l'intérieur des terres de la péninsule. Ce territoire prend dès lors le nom de « péninsule Ibérique »[19].
Entre 4000 et 2000 av. J.-C., le Portugal et la Galice voient se développer une culture mégalithique originale par rapport au reste de la péninsule, caractérisée par son architecture funéraire et rituelle particulière, et par la pratique de l'inhumation collective. On peut encore trouver dans le pays de nombreuses traces monumentales, la plupart dans l'Alentejo : le cromlech d'Almendres près d'Évora, ceux de Vale Maria do Meio ou de Portela de Mogos, ainsi que le dolmen de Zambujeiro.
L'âge du bronze voit l'établissement de contacts maritimes entre le littoral atlantique et celui de la Bretagne, et des îles Britanniques alors que le sud de la péninsule entretient des liens commerciaux avec la Méditerranée : des Grecs et des Phéniciens venus de l'actuel Liban, ainsi que leurs descendants carthaginois, y installent de petits comptoirs commerciaux semi-permanents[20]. Le moteur de ce commerce est la richesse de la péninsule en métaux (or, argent, fer et étain), ainsi que le salage du poisson de l'Atlantique, réputé dans le bassin méditerranéen.
Durant l'âge du fer, un peuple indo-européen s'établit dans la région. Ils occupent bientôt le centre et l'ouest de la péninsule, vivant regroupés en petits noyaux de population isolés, établis sur les hauteurs avec des habitations circulaires (castros), et pratiquant l'agriculture et l'élevage. Chaque maison (150 environ) est défendue par une enceinte (comme on peut en voir dans la Citânia de Briteiros). On trouve aussi dans ces regroupements un édifice funéraire. Comme ils maîtrisent le fer, le travail de la terre devient plus efficace, les cueillettes augmentent, améliorant par la même les conditions de vie et la démographie. Les Lusitaniens occupent une partie du territoire actuel du Portugal et les provinces espagnoles du León et l'Estrémadure. Ils parlent leur propre langue, et s'étendent peu à peu vers l'Estrémadure[21].
La présence romaine est ancienne et déterminante dans la culture ; les usages et la langue lusitaniens sont fortement latinisés. Le peuplement romain proprement dit commence au Ier siècle av. J.-C. après la conclusion de la paix entre les Lusitaniens et Jules César (en 48 av. J.-C.). Les Romains créent un réseau urbain et de transport qui structure le pays jusqu'à nos jours. Il est spécialement destiné à l'exportation maritime vers la Méditerranée des principales productions du pays : métaux, huile d'olive, vin, conserves de poisson. L'occupation par les Suèves précédant l'époque wisigothique est partielle et discrète[réf. nécessaire].
Au début du Ve siècle, des peuples germaniques, les Suèves, les Vandales (Silinges et Hasdingi) et leurs alliés, les Sarmates et les Alains envahissent la péninsule Ibérique où ils forment un royaume sous la direction du roi suève Herméric.
Le Royaume suève est un royaume germanique post-romain établi dans les anciennes provinces romaines de Gallaecia et du Nord de la Lusitanie. Vers 410 et au VIe siècle, il devient un royaume officiel, après qu'Herméric eut conclu un traité de paix avec les Gallaeci avant de la transmettre à sa mort à Rechila, son fils. Un fœdus concédé par Rome légitime par ailleurs sa fondation. Il est le premier royaume du haut Moyen Âge qui frappe monnaie pour signifier son existence. En 448, Rechila meurt, laissant le soin de poursuivre l'expansion à Rechiar. Le Royaume suève, qui essaye à plusieurs reprises d'étendre son territoire, conserve son indépendance jusqu'en 585, lorsqu'il est annexé par les Wisigoths, devenant la sixième province du Royaume wisigoth d'Hispania.
Depuis sa défaite contre les Francs à la bataille de Vouillé en 507 et la chute de Toulouse en 508, le Royaume wisigoth s'est replié en Hispanie, avec Tolède pour capitale. Après la soumission du Royaume suève et sa capitale Bracara (aujourd'hui Braga) en 584-585, la péninsule Ibérique est gouvernée par les Wisigoths jusqu'en 711, année de la bataille du Guadalete, véritable tournant dans la conquête du royaume par les troupes musulmanes.
La conquête musulmane de l'Hispanie par les Omeyyades se fait à partir du Maghreb[22]. Après avoir battu les Wisigoths en 711, les armées arabo-berbères[22],[23] de Tariq ibn Ziyad occupent en trois mois la majeure partie de la péninsule Ibérique (à l'exception d'un réduit chrétien dans le Nord, qui se constitue en royaume des Asturies). L'occupation se fait sous l'autorité de Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur omeyyade de l'Ifriqiya et général des troupes musulmanes[24]. Dans la foulée de la conquête de la péninsule et de la Septimanie, les armées musulmanes remontent en 719 vers Narbonne[23], débarquent en Sicile en 720, puis en Sardaigne, en Corse et dans les îles Baléares en 724. L'ancienne Lusitanie romaine est alors intégrée dans le vaste empire omeyyade de Damas sous les noms d'al-Tagr al-Adna (en)[25] (Marca Inferior) et de Gharb al-Ândalus. Très vite cependant, des tensions apparaissent entre les chefs berbères, arabes et Damas au sujet du partage du butin des vaincus[24],[26]. Et des particularismes liés à l'histoire spécifique de la région émergent. En 750, la péninsule Ibérique passe sous le joug d'Abd al-Rahman Ier, qui crée et donne son indépendance à l'Émirat de Cordoue, élevé au statut de Califat de Cordoue en 929.
À la chute du Califat en 1031, l'Hispanie musulmane, qui se fragmente, est partagée entre 23 roitelets indépendants : c'est la période des Reyes de taïfas — muluk at tawaif en arabe. La plus grande partie de la Lusitanie relève alors de la Taïfa de Badajoz des Aftasies, et de la Taïfa de Séville des Abbadides. Pris dans des jeux d'alliances et des guerres intestines, les gouverneurs de ces taïfas se proclament émirs et lient des relations diplomatiques avec les royaumes chrétiens. D'un point de vie socio-économique et culturel, cette période correspond à un âge d'or musulman en Lusitanie. L'émulation qui se crée entre les différentes taïfas entraîne une mise en valeur soignée du territoire : développement des villes, du commerce, de la navigation, des sciences, de la littérature, et particulièrement de la poésie de cour mozarabe. En revanche politiquement et militairement, les musulmans désunis et parfois en rivalité ont plus de difficultés à contenir l'avancée des chrétiens, qui jouent habilement de leurs dissensions. Cette période de fragmentation prend un terme avec l'avancée des Almoravides venus du Maroc en 1086 lors de la Bataille de Sagrajas, puis des Almohades venus également de Marrakech en 1147 à la suite de la Deuxième période de taïfas[27]. Du Xe au XIIIe siècle, les dynasties berbères almoravides et almohades dominent l'ancienne Lusitanie romaine.
D'un point de vue administratif, la Lusitanie musulmane est partagée en deux régions : Al-Tagr Al-Adna (pt), ou la « Marche Inférieure », qui correspond approximativement aux actuelles régions Centre, de Lisbonne et du Ribatejo, et le Gharb Al-Andalus, qui correspond aux actuelles régions de l'Alentejo et de l'Algarve. Ces deux grandes régions sont elles-mêmes divisées en différents districts nommés Kura. À son apogée, Gharb Al-Andalus est constitué de dix kuras[28], dont chacune possède une capitale. Les principales villes de l'époque sont Beja, Silves, Alcácer do Sal, Santarém, Lisbonne ou Coimbra. L'occupation musulmane se révèle particulièrement structurante au sud du Mondego, et surtout du Tage, dans les territoires directement sous influence andalouse et rechristianisés tardivement (vers 1249). Silves connaît un rayonnement culturel jusqu'au XIIIe siècle et Mertola joue un rôle économique par les échanges maritimes fluviaux.
La population musulmane de la province est constituée d'Arabes, de Berbères et d'Ibères convertis de force ou non à l'islam. Issus de prestigieuses familles, les Arabes sont essentiellement originaires du Yémen. Bien que minoritaires, ils constituent l'élite des armées et de l'administration musulmane. On les retrouve notamment dans les villes de Séville, Beja, Huelva jusqu'aux côtes d'Alentejo. Peu nombreux, et regroupés en fonction de leur tribu d'origine, ils forment un groupe solidaire jusqu'au IXe siècle[29]. Les Berbères originaires des montagnes d'Afrique du Nord sont, quant à eux, essentiellement des nomades. Ils constituent la majorité des occupants venus de l'extérieur. D'abord installés dans le nord, ils sont chassés par le roi des Asturies Alphonse Ier et viennent s'installer dans le sud du Gharb, où ils surpassent rapidement en nombre les Arabes[30]. Enfin, les Ibériques convertis à l'islam et nommés muwallads forment le groupe musulman majoritaire.
Au départ, la situation des chrétiens dépend de la manière dont leur ville s'est rendue aux conquérants arabo-berbères. Lorsqu'elle a capitulé pacifiquement comme à Mérida, Beja ou encore Évora, les nobles wisigoths sont autorisés à conserver leurs terres, si bien que certains documents attestent la présence de très riches propriétaires terriens wisigoths jusqu'au XIIe siècle et l'Église, elle aussi, peut conserver ses terres[30]. En revanche si, comme à Séville, la ville s'est révoltée face à l'arrivée musulmane, les Arabes divisent les terrains des nobles et les réattribuent à un grand nombre de personnes comme aux serfs, favorisant ainsi les petites propriétés qui caractérisent par la suite certaines régions du Portugal. Ces derniers, opprimés durant le règne des rois wisigoths, jouissent d'une certaine indépendance dans l'exploitation de ces terres dans la mesure où leurs nouveaux maîtres ne souhaitent pas pratiquer eux-mêmes l'agriculture et donc laissent leurs subordonnés cultiver comme ils le souhaitent. La particularité du Gharb est le fait que la noblesse y a toujours été très indépendante, et cela bien avant l'arrivée arabe.
Les nouveaux conquérants, qui comptent plusieurs milliers de personnes (environ 16 000)[31], s'installent d'une façon générale au sud du Mondego, et surtout du Tage, en particulier dans la région de l'Algarve[31]. La période d'Al-Andalus laisse un héritage décisif dans la langue portugaise[32], mais aussi dans la topographie du Portugal et dans les domaines des arts, de l'urbanisme[33], de la propriété foncière, des sciences[n 4], des techniques[n 5] et de l'agriculture[n 6],[n 7],[33]. Dans ce dernier domaine, les apports essentiels touchent à l'irrigation (connaissance des calculs de pente et de débit d'eau) et à la culture d'espèces nouvelles : les spécificités portugaises sont les fruits (notamment les pommes, les poires et les figues en Algarve), la vigne car la consommation du vin s'est perpétuée chez les Andalous, les céréales dont le riz en Alentejo, les légumes comme l'artichaut. De cette époque subsiste également la tradition décorative des azulejos[réf. nécessaire].
Dès le premier quart du VIIIe siècle, des militaires et des nobles germaniques réfugiés dans le Nord de la péninsule refondent une souveraineté chrétienne, le royaume des Asturies, et se lancent dans une longue guerre d'expansion territoriale vers le sud, la Reconquista, également appelée « Reconquête chrétienne ». Ce mouvement, qui englobe l'ensemble de la péninsule Ibérique, vise à faire repasser les terres ibériques perdues au profit des envahisseurs arabo-berbères sous souveraineté chrétienne.
Historiquement, la Reconquista commence avec la bataille de Covadonga (soit 718 ou 722), pendant laquelle l'élite wisigothique, réunie autour du roi Pélage (718-737), vainc une armée islamique et établit son autorité sur un réduit montagneux dans le nord de la péninsule, appelé royaume des Asturies. Sous le règne d'Alphonse Ier (739-757), les croisés chrétiens des Asturies s'emparent des territoires jusqu'au Douro. Par la suite, la fragmentation du royaume en différentes entités donne naissance aux différents royaumes chrétiens Ibériques. Le royaume de León, héritier direct du royaume des Asturies, est à l'origine subdivisé en cinq provinces : les Asturies, le León, la Galice, le Portugal et la Castille. Chacune est dirigée par un comte. Au fur et à mesure des conquêtes, les terres sont divisées en comtés ou en duchés. En 868, Porto et Braga sont reprises. À partir du IXe siècle, le sud de la Galice forme un comté dynamique autour de sa métropole religieuse, Braga, et de son port, Porto. Il porte le nom de « Portucale » ou « Terra portucalensis » (pays de Portucale), du nom latin d'un bourg voisin de Porto, Gale devenue Vila Nova de Gaia, (« Portucale »).
En 1095, le pape Urbain II lance la première croisade pour libérer les lieux saints et surtout réagir à la menace que représentent les Turcs récemment convertis à l'islam. Déjà, les réformes grégoriennes appellent à s'unir pour lutter contre toutes les croyances païennes et hérétiques. C'est dans ce cadre qu'en 1095, Alphonse VI de Castille et de León, annexant la Galice et le comté de Portugal, réunifie l'ensemble du León. Marié à Constance de Bourgogne, il fait appel à sa belle-famille bourguignonne pour l'aider à reconquérir la péninsule. Immédiatement, Raymond et Henri de Bourgogne, princes de la famille royale de France, issus d'une noblesse en quête de terre et de prestige, répondent favorablement à l'appel[34]. En remerciement, et pour consolider ses liens avec les autres monarchies, Alphonse VI donne à Raymond sa fille Urraque, ce qui en fait le futur roi de León et de Galice. À Henri, il donne la main de sa fille bâtarde, Thérèse de León et le comté de Portugal en 1093. Dès lors, celui-ci installe sa cour près de Braga, dans la ville de Guimarães, considérée depuis comme « berceau » du Portugal. Installé dans ses domaines, Henri continue à prêter allégeance à Alphonse VI tout en bénéficiant d'une certaine autonomie, et poursuit la reconquête jusqu'au fleuve Mondego[réf. nécessaire].
Suivant une vieille coutume germanique, après avoir remporté une victoire éclatante sur les musulmans lors de la bataille d'Ourique, le prince (princeps) Alphonse Ier, fils de Henri de Bourgogne[35], est proclamé premier roi du Portugal par ses troupes sur le champ de bataille[36]. La légende, teintée de mysticisme, veut que le Christ lui soit apparu pendant les combats. La situation est officialisée par le traité de Zamora (1143) par lequel Alphonse VII reconnaît le royaume de Portugal et son roi Alphonse Ier. Grâce à son habileté politique et militaire, ce dernier a réussi là où d'autres comtés échouent, et gagne son indépendance[37].
Pendant plusieurs siècles, soutenus par les Templiers et les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, les souverains portugais poursuivent leur Reconquista vers le Sud jusqu'à ce que les Arabo-andalous qui dominent le sud de l'ancienne Lusitanie romano-barbare soient définitivement battus. Au début du XIIIe siècle, l'Inquisition catholique, une institution judiciaire chargée de lutter contre l’hérésie, et qui est à l'origine mise en place pour faire face aux mouvements manichéens cathares et albigeois, est étendue à la péninsule Ibérique dans une logique de persécution envers les hérétiques et les musulmans[38]. Cependant, pragmatiques, les souverains portugais pratiquent une politique très tolérante vis-à-vis de leurs communautés juives et mauresques jusqu'au début du règne de Manuel Ier, afin de sauvegarder la paix civile, mais aussi pour des raisons financières et technologiques. Contrairement à ce qui se passe en Castille, l'Inquisition portugaise ne commence à jouer un rôle majeur dans l'expulsion des Maures et la persécution des Juifs au Portugal qu'à partir du XVIe siècle.
En l'an 1249, les souverains portugais de la dynastie de Bourgogne achèvent leur Reconquista, avec la conquête de la taïfa de Silves, puis la conquête de l'Algarve, avec la prise de Faro par Alphonse III. Après la destruction des dernières taïfas arabo-berbères de Lusitanie, le Portugal continue à s'investir dans les guerres de Reconquête de ses voisins, qu'il aide occasionnellement, alors que le pays intègre les apports arabo-andalous, et connait une homogénéisation religieuse, culturelle et ethnique progressive très lente, qui s'étend sur plusieurs siècles, au croisement des mondes ibérique, germanique, arabo-berbère et juif. La reconquête achevée, s'ouvre alors la période des Grandes découvertes.
Le retour de la paix favorise l'exploration et l'expansion de nouveaux territoires au-delà des mers : c'est le temps des découvertes, grâce à Henri le Navigateur et au roi Jean II. Ceuta est conquise par le Portugal en 1415[39]. En 1474, João Vaz Corte-Real et Alvaro Martins Homem auraient découvert le Groenland et Terre-Neuve[40].
Devenu roi, Jean II (1481-1495) centralise le pouvoir et continue de planifier de grandes expéditions. Jean II est le monarque de la Renaissance par excellence : il met fin à certains privilèges, oblige la noblesse à lui prêter serment, se débarrasse des traîtres. Ainsi, le duc Ferdinand II de Bragance, qui conspire avec les Rois catholiques, est arrêté et exécuté en 1483 ; en 1484, c'est le duc de Beja et de Viseu Diogo qu'il assassine lui-même pour les mêmes raisons. Le pouvoir et le domaine royal s'en trouvent agrandis, au prix de la haine de la grande noblesse. Ce ressentiment est d'autant plus vif que le roi privilégie désormais la poursuite des découvertes de nouvelles terres et surtout de la route des Indes. L'Afrique n'est plus l'enjeu ; il s'agit de la contourner[réf. nécessaire].
La mission en est confiée à Diogo Cão, qui, en 1481, emporte le premier padrão (borne de pierre revêtue des symboles du Portugal plantée dans les terres découvertes). Il remonte le fleuve Congo, débarque au royaume de Kongo, au Gabon, en Angola et en Afrique du Sud enfin, en 1486. Ces coûteuses expéditions ne sont plus royales mais confiées à des commerçants privés : en échange, ces derniers doivent découvrir 500 km de côtes par an. Ces commerçants se financent par l'exploitation des terres conquises et par l'établissement de São Jorge da Mina, dans le golfe de Guinée, qui voit converger l'or de la région. Construit en 1482, il vise aussi à interdire aux navires étrangers l'accès aux eaux portugaises. Le traité de Tolède () instaure un partage de l'Atlantique avec la Castille, lui abandonnant les découvertes à l'ouest des Canaries et assurant au Portugal le monopole en Afrique. Madère devient un point d'escale. Le vin, la canne à sucre et l'élevage s'y développent grâce à l'arrivée de migrants et d'esclaves. Le blé des Açores sert à ravitailler le pays[réf. nécessaire]. Le Cap-Vert, les îles de São Tomé et de Principe fournissent du sucre et du bétail. Sao Tomé, occupée dès 1472, devient le laboratoire de la plantation sucrière esclavagiste avant son introduction dans le reste des colonies portugaises[41]. Jean II passe une alliance avec le roi du Kongo pour enseigner la religion catholique[42]. Le commerce avec les Africains rapporte aussi de l’ivoire et des fruits tropicaux.
C'est ensuite Bartolomeu Dias qui est envoyé en 1487. Il double le cap de Bonne-Espérance (qu'il avait nommé « cap des Tempêtes »[43] avant que le roi ne le rebaptise) le , par hasard, emporté par une tempête. Il atteint l'actuelle Namibie mais une mutinerie l'empêche d'aller plus loin.
Dans le but de préparer le voyage vers les Indes, Jean II envoie en 1488 des émissaires par voie de terre. C'est un moyen de recueillir des informations sur les courants dans l’océan Indien, peut-être même de trouver une trace du mythique royaume du prêtre Jean. C'est d'abord Pedro de Montanoio et Pedro de Lisboa qui mènent l'expédition. Ils sont suivis de Pêro da Covilhã et d'Afonso de Paiva, qui apportent de précieux renseignements pour le voyage de Vasco de Gama[réf. nécessaire].
Ils partent vers Jérusalem, accèdent au golfe Persique, à Aden à l'embouchure de la mer Rouge. Ils se séparent ensuite. Paiva part vers l'Abyssinie à la recherche du prêtre Jean. Covilhã part vers les Indes. Il passe par Calicut, puis Sofala, Madagascar, revient au Caire où il apprend la mort de son compagnon. Il envoie ses informations au roi et part pour Ormuz. Il parvient à la cour du négus chrétien, s'y marie et y finit ses jours. Grâce à lui, on fait construire des navires spéciaux : la caraque va être remplacée par la caravelle permettant d'emporter plus d'équipage, d'armes et de ravitaillement[réf. nécessaire].
Pendant ce temps là, les Rois catholiques prennent Grenade et mettent fin à la reconquête (1492). Cette victoire leur laisse les mains libres pour entreprendre des expéditions. Christophe Colomb embarque en leur nom pour atteindre les Indes par l'ouest. Jean II, à qui il s'adresse auparavant, refuse de financer ce voyage, privilégiant la route découverte par Vasco de Gama et estimant, à juste titre, que Colomb se trompe. En 1493, Christophe Colomb revient d'Amérique et c'est à Lisbonne qu'il débarque en premier. Il annonce au roi que les terres découvertes lui appartiennent en vertu du traité d'Alcaçovas. Jean II les revendique donc auprès du pape Alexandre VI. Une bulle papale établit alors une division des terres qui passe à 100 lieues à l'ouest du Cap-Vert. Jean II exige un autre accord : le , Espagnols et Portugais signent le traité de Tordesillas qui fixe la limite à 370 lieues. Ce nouvel accord permet au Brésil, qui n'a pas encore été découvert, d'être portugais tout en abandonnant à l'Espagne les nouvelles terres d'Amérique[réf. nécessaire].
C'est le nouveau roi Manuel Ier (1495-1520) qui tire profit de la politique intelligente de Jean II. Celui-ci, très impopulaire auprès de la noblesse, meurt probablement empoisonné en 1495. Vasco de Gama arrive aux Indes le , ouvrant la voie au commerce très fructueux des épices contrôlé jusque-là par les Vénitiens. Son voyage a été minutieusement préparé. Mais, à son arrivée à Calicut, il est mal accueilli par le Zamorin. En 1499, une deuxième expédition, commandée par Pedro Alvares Cabral est envoyée avec l'objectif de s'imposer, par la force si nécessaire. Le , Cabral aborde au Brésil et en prend possession. Il envoie un messager à Lisbonne et poursuit sa route[réf. nécessaire].
Arrivé à Calicut, il reçoit meilleur accueil mais très vite les Portugais doivent affronter la concurrence des Vénitiens, des Turcs et des Égyptiens. C'est la fin des voyages pacifiques. Les Portugais tirent parti des divisions entre les hindous et les musulmans de la région. Une feitoria est créée à Cochin puis à Cannanore, Sofala, Quiloa et Malacca (1511). Elles sont protégées par des forteresses et une armada. On finit par installer une administration et créer un poste de vice-roi des Indes pour maintenir l'ordre dans l’océan Indien : Francisco de Almeida en est le premier, suivi d'Afonso de Albuquerque qui installe de solides forts aux points stratégiques (Malacca, Siam, Goa qui devient la capitale de cet empire, Moluques, Timor, archipel de Socotra, Ormuz) et consolide cet empire naissant. Tout l'océan Indien est bientôt sous contrôle[réf. nécessaire].
Amerigo Vespucci fait partie du premier voyage officiel au Brésil (1501). La découverte du Brésil permet aux commerçants portugais de s’approprier le pau-brasil, un bois de teinture et de construction très recherché. Mais le pays semble peu intéressant au départ jusqu'à ce que la concurrence espagnole et française se fasse sentir. On y envoie des colons, on crée des factoreries. Les Indiens du Brésil, puis de nombreux Africains, sont mis en esclavage pour la culture du sucre. En 1600, le Brésil est le premier producteur mondial de sucre et le principal fournisseur de ressources du Portugal. Au XVIIe siècle, les Bandeirantes découvrent également au sud de la colonie des mines d’or et de diamants qui sont exploitées grâce à une même main-d’œuvre servile. Les découvertes se poursuivent par ailleurs : en 1495, Pêro de Barcelos et João Fernandes Lavrador explorent les côtes du Canada et du Groenland (donnant son nom au Labrador). En 1500, Gaspar Corte-Real arrive à Terre-Neuve. En 1513, Jorge Álvares arrive en Chine et Tomé Pires à Pékin[réf. nécessaire].
C'est la naissance d'un véritable empire reposant sur les comptoirs. La Casa da India à Lisbonne contrôle et vérifie les marchandises importées d'Orient. Les richesses venues des colonies (épices, or, pierres…) affluent pendant les siècles suivants. Jamais le pouvoir royal n'a été aussi grand. Manuel Ier réforme d'ailleurs l'administration avec un nouveau code législatif afin de renforcer encore ce pouvoir (les ordonnances Manuelines de 1521). Mais il sait aussi ménager la noblesse (contrairement à son prédécesseur) qui, grâce aux nouvelles colonies, finit par y trouver son compte. En 1555, le pays est considéré comme le plus riche d'Europe. C'est également une période de croissance démographique. Le Portugal compte environ 1,5 million d'habitants ; tout un peuple vit alors impliqué dans le colonialisme. Beaucoup partent vers les colonies. L'esclavage fait que le travail devient une valeur dévaluée[réf. nécessaire].
Il s'agit également d'une période de développement culturel avec le début des grandes constructions influencées par la Renaissance, avec l'installation définitive de l'université à Coimbra. Le style manuélin, gothique propre au pays, se propage sous l'influence de grands architectes (Mateus Fernandes, les frères Diogo et Francisco de Arruda et les Français Diogo Boitaca ou Nicolau de Chanterene). La littérature connaît aussi une époque faste avec les œuvres de João de Barros, Damião de Góis ou Gil Vicente[réf. nécessaire].
En 1578, le roi Sébastien Ier entreprend une expédition au Maroc, mais, le , la bataille des Trois Rois tourne au carnage, avec des milliers de morts et de nombreux prisonniers. Une centaine de rescapés rentrent à Lisbonne. Le roi y trouve la mort et son corps n'est pas retrouvé. C'est un désastre militaire, économique et politique : la défaite marque la fin de la dynastie d'Aviz et d'une époque glorieuse, chantée dans Les Lusiades par le poète Luís de Camões, disparu également à cette époque. Quatre siècles d'une indépendance chèrement acquise sont alors remis en cause[44].
Outre la crise politique et économique, c'est une crise morale que connaît le pays : une Couronne endettée, des milliers de morts et des prisonniers dont il faut payer la rançon minent le pays. C'est dans cette atmosphère que vont surgir et prospérer de nombreuses prophéties évoquant le retour du jeune roi : le sébastianisme. Pas moins de quatre imposteurs cherchent à se faire passer pour le roi au cours de cette période, le dernier, un Italien, est pendu en 1619[45]. Le vieux cardinal Henri, dernier fils de Manuel Ier, monte sur le trône le . Il est chargé de se trouver un successeur. De nombreux prétendants existent dont Philippe II d'Espagne, qui apparaît comme le mieux à même d'assurer la conservation de l'Empire portugais en renouvelant ses infrastructures maritimes et surtout en soldant la dette portugaise. Cette solution a les faveurs de la noblesse et du clergé. Le peuple, lui, favorise un Portugais (dom Antoine, prieur de Crato) mais les Cortes n'arrivent pas à trancher. La grande bourgeoisie penche du côté espagnol pour des raisons économiques. Elle entend profiter des marchés offerts par l'Espagne et ses colonies.
Henri Ier meurt sans les départager. Philippe II s'impose avec une démonstration de force face au prieur de Crato lors de la bataille d'Alcántara (). Celle-ci marque la fin de la dynastie d'Aviz et le début de celle des Habsbourg. À l'occasion de la tenue des Cortes à Tomar (1581), le roi Philippe de Habsbourg, intronisé sous le nom de Philippe Ier de Portugal, accorde son pardon aux soutiens du prieur de Crato et s'engage à respecter l'ensemble des lois et coutumes portugaises. L'exploitation des colonies et l'administration du pays restent du domaine exclusif des Portugais. Dirigé par les Habsbourg, le Portugal est désormais associé in persona regis à la Monarchie catholique espagnole, la cour portugaise est transférée de facto à Madrid, mais le royaume conserve son indépendance juridique, ainsi qu'une grande autonomie politique. L'Union ibérique permet au royaume de retrouver une certaine stabilité économique, avec le paiement momentané de l'immense dette publique portugaise, mais le pays perd aussi progressivement des positions au profit de la Hollande et de la France, traditionnellement opposés aux Habsbourg.[réf. nécessaire] En 1588, le conflit entre l'Espagne et l'Angleterre aboutit à l'épisode de l'Invincible Armada, à l'occasion duquel le Portugal perd 12 navires. Les premiers accrocs entre Portugais et Castillans surgissent à la fin du règne de Philippe Ier et se poursuivent avec son successeur, Philippe II de Portugal, qui se désintéresse du pays et de l'administration en général. Il délègue ses pouvoirs au vice-roi qui cherche à centraliser le pouvoir et à remettre en cause l'autonomie du Portugal. Le nouveau roi se rend impopulaire en augmentant les impôts, en affichant une certaine tolérance envers les nouveaux chrétiens et en signant une trêve avec la Hollande qui en profite pour conforter sa place dans les colonies portugaises.
Un nouveau code législatif est introduit : les Ordonnances Philippines (1603). Philippe IV bafoue les accords sur l'autonomie du pays et alourdit encore la pression fiscale. Des troubles éclatent. Face à la concurrence des Anglais et des Hollandais, les places portugaises tombent une à une : Ormuz en 1622, Bahia en 1624, Arguin en 1633, São Jorge da Mina en 1637. Dès lors, le Portugal se tourne essentiellement vers le Brésil déjà menacé par les Néerlandais et les Français. L'Espagne devient la cause de tous les maux du pays. Des révoltes éclatent et l'unité nationale en sort renforcée. Les opposants soutiennent le duc Jean IV de Bragance, ils s’emparent du palais royal de Lisbonne le . Le 15 du même mois, Jean devient roi de Portugal sous le nom de Jean IV.
La restauration de l'indépendance du Portugal est suivie d'une guerre contre l'Espagne qui dure jusqu'en 1668. Avec le traité de Lisbonne, l'Espagne reconnaît définitivement l'indépendance de son voisin[46].
Dans la fin du XVIIe siècle et dans la première moitié du XVIIIe siècle, débute l'exploration minière du Brésil, où il fut découvert de l'or et des pierres précieuses. Ces richesses servaient aussi pour payer des produits importés, majoritairement d'Angleterre (il n'existait presque pas d'industrie textile dans le royaume portugais et tous les tissus étaient importés d'Angleterre). Le commerce externe se basait sur l'industrie du vin et le développement économique du royaume fut impulsé, déjà dans le règne de Joseph Ier, par les efforts du marquis de Pombal (ministre entre 1750 et 1777), pour inverser la situation avec de grandes réformes mercantilistes. Ce règne fut marqué par un violent séisme qui a dévasté le Portugal (Lisbonne, Madère et l'Algarve), le Maroc, le Royaume-Uni[47] et d'autres pays le [48].
Pour ne pas briser l'alliance avec l'Angleterre, le Portugal a refusé d'adhérer au blocus continental, en conséquence il fut envahi par les armées napoléoniennes en 1807[49]. La cour et la famille royale portugaise se sont réfugiées au Brésil. Lisbonne n'est plus la capitale du Royaume-Uni portugais, celle-ci étant transférée à Rio de Janeiro[50], où il reste jusqu'en 1821, quand Jean VI est retourné à Lisbonne pour la première Constitution. Dans l'année suivante, le , son fils Pedro IV s'était proclamé empereur du Brésil[51].
Pendant le XIXe siècle, le Portugal a vécu d'importantes perturbations politiques et sociales (une guerre civile et des révoltes ainsi que des soulèvements militaires, comme la révolution de septembre 1836, la révolution du Minho, celle de Patuleia…). Dans la fin du XIXe siècle, les ambitions coloniales portugaises se distinguent de celles des Anglais, différence qui est à l'origine de l'ultimatum britannique de 1890. Les concessions aux exigences britanniques et la croissance des problèmes économiques propulsent la monarchie dans un discrédit croissant.[réf. nécessaire] Charles Ier et le prince héritier Louis Philippe de Bragance sont assassinés le . La monarchie se maintient pendant deux ans, sous le règne de Manuel II, mais une révolution l'abolit le à la suite de laquelle le Portugal devient une république[52].
Le , peu après la proclamation de la République, le jeune roi Manuel II s'exile en Angleterre. Pendant la Première Guerre mondiale, le corps expéditionnaire portugais est envoyé en France pour servir aux côtés des alliés. Après plusieurs années d'instabilité politique marquées par des luttes de travailleurs, des tumultes, des homicides politiques (comme la nuit sanglante de 1921) et des crises financières, l'armée prend le pouvoir en 1926 (coup d'État militaire conduit par le général Gomes da Costa).[réf. nécessaire] Le général Oscar Carmona est nommé président du Conseil puis devient chef de l'État.
Le régime militaire nomme António de Oliveira Salazar, un enseignant de l'université de Coimbra[53], ministre des Finances, avec pleins pouvoirs budgétaires afin de redresser l'économie du pays, ce qu'il fait de façon spectaculaire en un an. Il est nommé en 1932 président du Conseil par le président de la République, le général Óscar Carmona.[réf. nécessaire]
Salazar consolide le pouvoir autoritaire et introduit en 1933 une nouvelle constitution qui lui donne les pleins pouvoirs. Habile homme d'État, il écarte du pouvoir tous les généraux du coup d'État de 1926 et définit dans un discours l'orientation du régime : « tout pour la nation, rien contre la nation ». Il fonde le parti unique, l'Union nationale. Partis, syndicats et grèves sont interdits. L'Estado Novo (« État Nouveau »), régime à parti unique, nationaliste, proche de l'idéologie du parti fasciste italien (du moins jusqu'en 1945), reste en place pendant plus de quarante ans[54]. Il est neutre pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est en 1940, que le gouvernement portugais organise l'exposition du monde portugais.
Présentant le pays comme une nation une et indivisible et pluricontinentale, le régime dictatorial refuse d'enclencher une décolonisation ; les colonies n'existeraient pas. En 1951, il renomme celles-ci en « provinces ultramarines », calmant ainsi les critiques de la communauté internationale. Il abandonne également la dénomination d'« Empire colonial portugais »[55],[56]. Ces décisions entraînent une série de conflits coloniaux. La première colonie à se révolter est l'Angola en 1961, suivie par la Guinée-Bissau en 1963 et enfin par le Mozambique en 1964. L'Inde profite de cette situation pour annexer Goa, Damao et Diu, les îles Anjidiv, lors de l'opération Vijay en décembre 1961. Entre 1974 et 1975, le Portugal doit donner l'indépendance à toutes ses colonies, seules deux régions n'ont pas pris l'indépendance : Madère et les Açores. Le , les deux premières colonies qui ont pris leur indépendance vis-à-vis du Portugal sont le Cap-Vert et Guinée-Bissau[57]. Sao Tomé-et-Principe suivra ensuite le . Le Timor oriental fut aussi une colonie portugaise jusqu'au 28 novembre de la même année, où il acquiert son indépendance. Mais neuf jours plus tard, l'Indonésie l'annexe militairement[58], mais perd la bataille grâce à la résistance populaire, aux efforts du Portugal et la pression de l'ONU.
Avec un coup d'État militaire, le 25 avril 1974, le gouvernement instauré par Salazar et dirigé par Marcelo Caetano depuis 1968 (Salazar ayant quitté le pouvoir à la suite d'un accident cérébral, dont il meurt deux ans plus tard) est renversé. La foule manifeste dans la capitale portugaise pour soutenir les militaires dirigés par le général António de Spínola. Les jours suivants, les prisonniers politiques sont libérés, la censure de la presse est levée et le secrétaire général du parti socialiste, Mário Soares[59], rentre de son exil en France. En septembre 1974, le général de Spinola démissionne de la présidence de la République pour protester contre une orientation trop à gauche du gouvernement et du MFA (Mouvement des Forces Armées), très largement pénétré par le PCP (Parti Communiste Portugais) ; il s'ensuit une compétition très forte entre le PCP et le MFA, d'une part et le Parti Socialiste et la Droite modérée, d'autre part pour le contrôle du pouvoir. Le Parti Social-Démocrate allemand, par le biais de la Fondation Friedrich-Ebert apporte une aide financière importante au Parti Socialiste ; le 25 avril 1975, le Parti Socialiste et la Droite modérée remportent les élections pour l'Assemblée constituante, mais le MFA refuse de modifier l'orientation politique favorable au PCP ; l'Église catholique, sous la direction du Patriarche de Lisbonne, mobilise la société civile pour soutenir les adversaires du PCP et du MFA pour permettre à Mario Soarès de devenir Premier ministre ; celui-ci est élu deux fois président de la République, la première fois en 1986 et la seconde en 1991[60].
Dans les années 1940-1960, le Portugal est parmi les membres fondateurs de l'OTAN, de l'OCDE et de l'AELE. Il quitte cette dernière en 1985 pour entrer dans la Communauté économique européenne en même temps que l'Espagne l'année suivante.[réf. nécessaire][61],[62],[63]
En 1999, le Portugal adhère à la zone euro, et le 20 décembre de la même année, le gouvernement portugais rend le territoire de Macao à la Chine[64]. Depuis son entrée dans l'Union européenne, le pays a présidé le Conseil européen trois fois et en 2007, la capitale du pays voit la signature du traité de Lisbonne[65].
D'un point de vue juridique, le Portugal est la plus vieille nation d'Europe, le Portugal est le pays ayant les plus anciennes frontières terrestres internationales d'Europe, du monde encore en vigueur, ainsi que le pays le plus à l'ouest de l'Europe[66]. La Raia, frontière entre le Portugal continental et la Castille (fondue dans l'Espagne actuelle), date de 1297, avec le Traité d'Alcanizes (plus ancien traité international définissant des frontières encore en vigueur).
Dans les siècles suivants, les accords de démarcation entre les souverains portugais et castillans, puis espagnols, concernent l'organisation de communautés locales autonomes dites « transraianas » au statut particulier : les villages de Santiago, Rubiás e Meaus, par exemple, dits Couto Misto[67]. Ils ne modifient pas le tracé de la Raia. L'Union des couronnes ibériques (1580-1640) n'a pas d'incidence sur le tracé de la frontière luso-castillane, puisque le Portugal maintient son existence en tant qu’État souverain (l'union n'est pas politique mais personnelle, in persona regis (en la personne du roi) : les souverains castillans règnent au Portugal sous un nom de règne portugais, avec stricte séparation des administrations, monnaies, armées et empires).
Enfin, la ville d'Olivença, administrée par l’État espagnol depuis 1801 et violemment castillanisée sous le franquisme, reste un territoire juridiquement portugais, reconnu comme tel par l'Espagne depuis les traités de Cadix (1810) et de Vienne (1817), et soumis à rétrocession (bien que sans cesse repoussée par Madrid). Une partie des travaux publics dans la région est d'ailleurs à la seule charge du Portugal (restauration du pont da Ajuda en 1994-2000). Et un nombre important d'habitants d'Olivença possèdent la nationalité portugaise (à laquelle ils peuvent prétendre au même titre que les Lisboètes, sans que celle-ci puisse leur être légalement refusée)[68]. En 2008, Olivença, les villes frontalières (raianas) portugaises d'Arronches, Campo Maior, Estremoz, Portalegre et Elvas d'un côté, et les villes frontalières espagnoles de La Codosera, Alburquerque et Badajoz de l'autre, sont arrivées à un accord en vue de la création d'une eurorégion mixte incluant Olivença, afin de trouver une solution innovante au problème.
Les frontières insulaires du Portugal (anciennes Ilhas Adjacentes (pt)) datent quant à elles du milieu du XVe siècle : 1419 pour Madère, 1427-1432 pour les Açores, et 1438 pour les îles Selvagens[n 8].
Dans le cadre ibérique, l’État portugais est un reliquat historique, dans le sens où il est le dernier État chrétien né de la Reconquista, et le seul héritier actuel des Espagnes médiévales, les autres nations et royaumes ibériques ayant été absorbés, démembrés et castillanisés sous l'autorité de Madrid depuis les décrets de Nueva Planta (1707-1716)[69].
Le Portugal est communément considéré comme le plus vieil État-nation d'Europe[70].
Indépendant de facto depuis la fin des années 1120 (bataille de São Mamede), disposant d'un roi reconnu dans ses frontières dès 1139[n 9], l’État portugais, obtient la reconnaissance formelle de son indépendance de jure avec le traité de Zamora le 5 octobre 1143.
La langue portugaise, marqueur fondamental de la nationalité, apparaît comme langue littéraire différenciée du latin dès 1198, avec la Cantiga da Ribeirinha, écrite par le troubadour Paio Soares de Taveirós (pt). Une quinzaine d'années plus tard, le testament du roi Alphonse II, daté de 1214, est rédigé dans un portugais compréhensible pour un lusophone du XXIe siècle[71]. Ce texte est communément considéré comme le plus ancien document littéraire long en prose rédigé en langue portugaise. À partir de 1255, le portugais est adopté comme langue de registre (língua de registo) dans la chancellerie royale (Chancelaria Régia), sous le règne du roi Alphonse III. Enfin, en 1385, avec l'arrivée de la dynastie d'Avis, le portugais devient la seule langue officielle du royaume pour les actes juridiques et administratifs (cinquante ans avant les normes de la Chancellerie anglaises[n 10] et plus de 150 ans avant l'Ordonnance de Villers-Cotterêts). La précocité et l'homogénéité linguistique du Portugal permettent le développement rapide d'une littérature très riche, qui contribue à l'émergence d'un sentiment national (comme l'attestent les chansonniers médiévaux, ou cancioneiros, encore étudiés de nos jours dans les lycées portugais, avec les cantigas de amigo, les cantigas de amor et les cantigas de escárnio e maldizer)[72].
La nation portugaise, quant à elle, émerge dès le XIIe siècle[73] et se manifeste en tant qu'entité politique autonome de ses souverains vers le milieu du XVe siècle. Dès 1254, les trois ordres du royaume sont associés à la gestion du pouvoir, avec la convocation de la noblesse, du clergé et du peuple aux Cortes de Leiria par le roi Alphonse III. En 1372, le petit peuple, surnommé « arraia-miúda », intervient violemment sur la scène politique pour s'opposer au mariage du roi Ferdinand Ier et Éléonore Teles de Menezes, avec des tumultes et une rébellion populaire[n 11]. Lors de la crise de Succession au Trône de 1383-1385, les trois ordres prennent parti pour Jean Ier et défendent l'indépendance du pays face aux prétentions du roi Jean Ier de Castille[74]. Le peuple (artisans, bourgeoisie et population de Lisbonne), sur-représenté dans le « partido nacionalista », prend une part active dans les Cortes de Coimbra de 1385 (pt) et est le grand bénéficiaire du changement de dynastie.
Du point de vue des sources écrites, alors que le concept moderne de nation émerge en Europe occidentale fin XVIIIe-début XIXe siècle, avec la Révolution française, la Déclaration des droits de l'homme de 1789 et les guerres napoléoniennes, les chroniques et les textes littéraires portugais mentionnent dès la Renaissance une « nation portugaise », entité collective cohérente politiquement et culturellement, dont l'occurrence est fréquente dans tous les textes classiques du XVIe siècle, par exemple dans les épîtres de Diogo do Couto (« Só a esta nossa nação portuguesa faltou esta glória »[75]), les chroniques de João de Barros (« a nação portuguesa […], que mais se apressa de fazer que dizer »[76]), les textes de Luís de Camões (dans Les Lusiades notamment, Chant V, strophe 97, où Vasco de Gama est l'incarnation de la nation conquérante), et partout dans la Pérégrination de Mendes Pinto. Les bases de la culture portugaise actuelle sont d'ailleurs fixées pour l'essentiel aux XVe et XVIe siècles (bases de la culture culinaire, musicale, littéraire, religieuse, architecturale, de la mythologie nationale, de l'imaginaire collectif...), pendant l'âge d'or du Portugal et son expansion outre-mer.
La précocité de l'État-nation portugais et ses conséquences sont l'objet de nombreuses études historiques[77],[78].
Reliquat de son immense empire colonial et de sa domination passée des océans, le Portugal, pays aux dimensions modestes, possède aujourd'hui une gigantesque zone économique exclusive, puisqu'il exerce sa souveraineté sur un espace maritime de plus de 1 720 000 km2 (soit plus de 18 fois sa superficie terrestre). Le Portugal, qui occupe la 111e place en superficie terrestre, possède la 11e plus grande zone d'exclusivité maritime du monde, devant l'Inde et la Chine. Celle-ci est en voie d'être agrandie au-delà des 350 milles actuels, ce qui accroîtrait considérablement ses dimensions et créerait une ZEE continue entre le Portugal continental, les Açores et Madère[n 12]. Dans le cadre de l'Union européenne, le Portugal est le pays qui possède la plus grande juridiction maritime située dans l'UE (c'est-à-dire en excluant les lointains territoires britanniques d'outre-mer et les territoires français d'outre-mer, situés hors-Union européenne).
Conséquence de cet état de fait, 53 % du commerce extérieur de l'Union européenne transite par les eaux portugaises, 60 % du commerce extérieur portugais se fait par voie maritime, et 70 % des importations nationales sont acheminées par la même voie (dont la totalité du pétrole et les 2/3 du gaz portugais). Acteur important dans l'océan Atlantique, l’État portugais s'est compromis à assurer les recherches et sauvetages maritimes (search and rescue) sur un espace de responsabilité de presque 6 millions de kilomètres carrés (soit plus de 63 fois sa surface terrestre)[79]. D'un point de vue militaire, l’État portugais affecte une part importante de ses forces navales et aériennes au service des missions de l'OTAN dans l'Atlantique nord, assurant la protection des voies maritimes et aériennes pour le renforcement de la sécurité européenne. D'un point de vue économique, le pays continue à tirer une part importante de ses richesses de la mer, puisque 11 % de son PIB, 12 % de ses emplois, 17 % de ses recettes fiscales[80] et 90 % de ses recettes touristiques sont liés aux océans[81].
La vocation océanique traditionnelle du Portugal est l'objet de nombreuses études dans les milieux universitaires, en histoire, en géographie, en géopolitique et en économie[82]. D'après l'historien Virgilio de Carvalho, une des étapes essentielles de la viabilisation de l’État-nation portugais a été son « atlantisation », aux XIVe et XVe siècles. Son prédécesseur, l'historien Jaime Cortesão a résumé l'histoire du Portugal dans la formule : « L'histoire portugaise peut se résumer en une série d'efforts pour la mise à profit des possibilités atlantiques du territoire », la réalisation de ces efforts ayant « forgé l'individualité » du Portugal et « influé sur l'histoire de l'humanité »[83].
Les principales divisions administratives portugaises sont les 18 districts du continent et de ses régions autonomes des Açores et de Madère[99], qui se subdivisent en 308 municipalités et 4 257 paroisses (pt)[100]. Les districts constituent la plus importante subdivision du pays. Ils servent de base pour diverses divisions administratives, comme les cercles électoraux.
Avant 1976, les deux archipels étaient aussi intégrés dans la structure générale des districts portugais avec toutefois des spécificités administratives tenant compte de leur statut de districts indépendants des îles adjacentes, décret-loi no 36453, du qui se traduit par l’existence de trois districts indépendants aux Açores et un pour Madère :
Depuis 1976, les Açores et Madère sont devenues des régions autonomes, avec un statut politico-administratif[101] et des agences du gouvernement propres (article 6.º, paragraphe 2, de la Constitution de la République portugaise). Actuellement[C'est-à-dire ?], la division administrative se résume par le tableau suivant :
Districts[102] | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
District | Superficie (km2) | Population | District | Superficie (km2) | Population | |||
1 | Lisbonne | 2,761 | 2 124 426 | 10 | Guarda | 5,518 | 173 831 | |
2 | Leiria | 3,517 | 477 967 | 11 | Coimbra | 3,947 | 436 056 | |
3 | Santarém | 6,747 | 445 599 | 12 | Aveiro | 2,808 | 752 867 | |
4 | Setúbal | 5,064 | 815 858 | 13 | Viseu | 5,007 | 394 844 | |
5 | Beja | 10,225 | 154 325 | 14 | Bragança | 6,608 | 148 808 | |
6 | Faro | 4,960 | 421 528 | 15 | Vila Real | 4,328 | 218 935 | |
7 | Évora | 7,393 | 170 535 | 16 | Porto | 2,395 | 1 867 986 | |
8 | Portalegre | 6,065 | 119 543 | 17 | Braga | 2,673 | 879 918 | |
9 | Castelo Branco | 6,675 | 208 069 | 18 | Viana do Castelo | 2,255 | 252 011 |
Le Portugal est aussi divisé en trois régions NUTS de premier niveau[100] (séparant le territoire métropolitain des deux régions autonomes). Le second niveau NUTS est constitué par les 18 districts de la métropole, mais ne subdivise pas les anciens districts des Açores qui constituent une seule région NUTS-2 comme aussi Madère : il y a donc 20 régions NUTS de niveau 2, de population relativement équilibrée (à l’exception des districts de Porto et Lisbonne qui sont 5 à 20 fois plus grands que les autres). Cette division, élaborée à des fins statistiques, est entrée en vigueur dans tous les pays de l’Union européenne.[réf. nécessaire]
Le Portugal est un État unitaire à régime semi-présidentiel unicaméral fondé sur la Constitution portugaise du (constitution modifiée en 1982, 1989, 1992, 1997, 2001, 2004 et 2005)[103],[104].
Les trois principales composantes du pouvoir sont le président de la République et le gouvernement, l'Assemblée de la République, et la justice. La Constitution accorde la division ou la séparation des pouvoirs entre les branches législative, exécutive, et judiciaire. La République portugaise est un État laïc. Le président de la République, élu pour cinq ans, assume un rôle exécutif, qu'il partage avec le Premier ministre. L'actuel président est Marcelo Rebelo de Sousa, élu en . Le pouvoir législatif est détenu par l'Assemblée de la République (Assembleia da República), parlement unicaméral composé de 230 députés élus pour quatre ans (dont quatre représentent les Portugais de l'étranger).
Le gouvernement est dirigé par le Premier ministre, qui, depuis les élections du , est António Costa, secrétaire-général du PS. Le Premier ministre nommé par le président désigne les membres de son gouvernement, qu'il propose au chef de l'État. L'actuel gouvernement est entré en fonction le . Antonio Costa a conservé son poste de Premier Ministre à la suite des élections législatives de début octobre 2019, où son parti, le PS, a obtenu le plus grand nombre de suffrages (36,65%), permettant au pays de disposer ainsi d'une stabilité parlementaire et gouvernementale.
Le pouvoir judiciaire est divisé en trois ordres: judiciaire, administratif, et financier. Le Tribunal suprême de justice constitue la plus haute juridiction judiciaire du pays, le Tribunal administratif suprême étant la plus haute juridiction administrative. Tous deux statuent en cassation[105]. Par ailleurs, le Tribunal constitutionnel veille à la conformité des lois avec la Constitution.
Le Portugal est membre de l'UE depuis 1986. Cette appartenance impacte sa structure gouvernementale : Participation aux institutions européennes (Parlement européen, Conseil de l'UE), transposition des directives européennes dans le droit national, coordination des politiques économiques avec les autres États membres
L'âge minimum requis pour voter est fixé à 18 ans. Les femmes ont obtenu le droit de vote en 1931 par un décret-loi (Decreto-lei 19694 de 5 de Maio de 1931)[106], mais seulement les femmes ayant un diplôme de l'enseignement supérieur; enfin toutes les femmes obtiennent le droit de vote en 1945. La peine de mort a été abolie en 1867, la dernière exécution eut lieu en 1849[107].
Les partis majeurs dans le système politique portugais incluent : Parti socialiste (PS), Parti social-démocrate (PSD), Bloc de gauche (BE), Parti communiste portugais (PCP), CDS – Parti populaire (CDS-PP)
La structure du gouvernement local au Portugal comprend 18 districts administratifs sur le continent, 308 municipalités (concelhos), plus de 3000 paroisses civiles (freguesias) . Les maires et les conseils municipaux sont élus directement par les citoyens.
La Cour des comptes (Tribunal de Contas) est l'institution suprême de contrôle des finances publiques au Portugal. Ses principales fonctions sont de contrôler la légalité et la régularité des recettes et des dépenses publiques, évaluer la gestion financière, déterminer les responsabilités financières
Marcelo Rebelo de Sousa, candidat PSD des présidentielles de janvier 2016 est élu au premier tour avec près de 52 % des suffrages exprimés. C'est le qu'il a pris ses fonctions à la suite d'une prestation de serment devant le parlement portugais. Marcelo Rebelo de Sousa succède ainsi au président Aníbal Cavaco Silva élu en 2006 puis réélu en 2011. Dès son arrivée à la tête de l'État portugais, Rebelo de Sousa se retrouve dans une situation de cohabitation avec un chef du gouvernement socialiste soutenu par les communistes et la gauche radicale à la suite des élections du . Son principal rôle sera donc d'assurer la stabilité du gouvernement socialiste en fonction afin d'éviter toutes éventuelles crises politiques ainsi que le respect des engagements économiques et financiers du pays face à l'Union européenne, la Banque centrale européenne, et le Fonds monétaire international.
Le , le Parti social-démocrate (PPD/PSD) quatre ans après son retour au pouvoir semble emporter les élections législatives mais sa première place n'est due qu'à l'existence de listes communes avec le CDS (les listes communes perdent plus de 12 % des voix par rapport à 2011- 40,1 % contre 52,5 % pour le total des deux partis) et perd donc la majorité absolue. Pour la première fois en quarante ans, un accord est conclu entre le Parti socialiste (PS) et deux autres formations se réclamant de la gauche radicale, le Bloc de gauche (BE) et la Coalition démocratique unitaire (CDU), majoritaires en nombre de sièges à l'Assemblée de la République. Le 24 novembre suivant, malgré les réticences du chef de l'État, le secrétaire général du PS, António Costa, est désigné Premier ministre.
À la suite de l'émergence d'une majorité de gauche au parlement portugais, le socialiste Eduardo Ferro Rodrigues est élu président de l'Assemblée de la République le grâce aux voix des députés socialistes, communistes, écologistes et de la gauche radicale.
Le chef de file de la droite, Luís Montenegro, devient premier ministre après les élections de 2024, sans toutefois que sa coalition n'ait pu remporter la majorité des siéges. Le scrutin a surtout été marqué par la percée du parti d'extrême droite Chega, dans un pays où l'extreme droite était marginale depuis la chute de la dictature de l'Estado Novo en 1974[108].
Deux conflits territoriaux opposent encore actuellement[C'est-à-dire ?] le Portugal et l'Espagne ; en effet, le Portugal ne reconnaît pas la municipalité d'Olivença comme territoire espagnol[109]. À la suite du traité de Vienne, l'Espagne a manifesté la volonté de faire rétrocession de ses territoires occupés. La constitution portugaise dans son article 5, alinéa 3, rend impossible que ce territoire soit reconnu comme espagnol[110].
Il existe également un conflit non clarifié au sujet de la zone économique exclusive du Portugal dans les eaux territoriales des îles Selvagens (un petit archipel au nord des îles Canaries), sous autorité portugaise. L'Espagne les réclame au motif qu'elles ne se trouvent pas sur une plaque continentale distincte, en accord avec l'article 121[111] de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Le statut des îles Salvagens en tant que simples rochers ou au contraire en tant qu'îles est donc au cœur du débat. Ces îles constituent aujourd'hui une réserve naturelle dont les seuls résidents sont deux gardes du Parc naturel de Madère. Année après année, les autorités portugaises ont saisi des bateaux de pêche espagnols naviguant dans ces zones pour cause de pêche illégale et plusieurs survols non autorisés des forces aériennes espagnoles ont été dénoncés aux gouvernements concernés.[réf. nécessaire]
D'éphémères mouvements indépendantistes, très minoritaires, ont existé entre 1975 et 1978 aux Açores[112] et à Madère, jusqu'à ce que ces deux archipels obtiennent le statut de région autonome. Ils sont depuis inexistants. D'autres mouvements réclament la fusion de l'Espagne et du Portugal[réf. nécessaire] [Lesquels ?] ou encore celle de la Galice (région espagnole) et du Portugal.
Pour la fusion entre l'Espagne et le Portugal, ce sont surtout les Espagnols qui, plus que les Portugais, sont favorables à une éventuelle union entre les deux pays. Presque la moitié des Espagnols se déclarent favorable au rapprochement des deux nations alors que les Portugais sont eux un peu plus d'un quart à y être bienveillant.[réf. nécessaire] Un sondage public effectué en 2006 a révélé que 45,6 % des Espagnols sont pour la fusion ; parmi ceux-ci, 43,4 % défendent le nom d’Espanha pour l’hypothétique entité mais 39,4 % sont pour le nom Ibéria. Pour 80 % des partisans de l’union, ils souhaitent que la capitale soit Madrid, contre à peine 3,3 % pour Lisbonne[113].
Certains mouvements galiciens minoritaires et dits réintégrationnistes tels l'AGAL, revendiquent une union entre les peuples du Portugal et de Galice en militant pour ré-introduire le galicien comme dialecte de la lusophonie. D'autant que le Portugal et la Galice ont des langues issues de l'ancien galicien, le galaïco-portugais[114] qui de fait a deux variétés modernes : le portugais et le galicien. Quelques projets transfrontaliers existent entre la Galice et le Nord du Portugal, en particulier dans le cadre de l'euro-région de Galice/Nord-Portugal (Galicia - Norte de Portugal, communidade de trabalho)[115]. Il est envisagé d'autoriser la réception des chaines de télévision portugaises en Galice, parmi les six présentes, cinq sont en langue castillane ou espagnol et une seule en galicien[116],[117]. Le , le secrétaire exécutif de la CPLP a fait une déclaration dans laquelle il garantit que la Galice, n'étant pas un pays, peut toutefois prétendre à être membre associé de la CPLP, grâce à l'accord du gouvernement espagnol, et qu'il en a informé les autorités galiciennes[118].
Dans le nord du pays, le paysage est montagneux ; au centre et au sud s'étendent des plateaux propices à l'agriculture.[réf. nécessaire]
De Lisbonne, jusqu'à l'Alentejo, le relief est plutôt caractérisé par des plaines[119]. Le Portugal est traversé par plusieurs fleuves, certains prenant leurs sources en Espagne comme le Douro, le Minho, Guadiana et le plus célèbre, le Tage. D'autres fleuves importants naissent, eux, au Portugal comme le Mondego, le Sado et Mira[120]. Le pays compte plusieurs écorégions dont la forêt sclérophylle et semi-caduque ibérique.
Les îles des Açores sont localisées sur un rift au milieu de l'océan Atlantique. Quelques-unes de ses îles sont entrées dans une réaction volcanique récemment comme à São Miguel en 1563 et Capelinhos en 1957, ce qui a permis un agrandissement de la superficie de l'île de Faial. Avec toutes ces éruptions volcaniques, une nouvelle île pourrait surgir dans un futur proche.[réf. nécessaire]
Le point culminant du Portugal est le Ponta do Pico dans l'île du Pico[121], c'est un ancien volcan qui est entré trois fois en éruption depuis le XVIe siècle, et une incertaine en 1963[122], la plus probable serait en 1720, il s'élève à 2 351 m. Mais, sur le Portugal continental, le plus haut sommet, la Serra da Estrela, est situé dans le district de Guarda et culmine à 1 993 m[123].
L'archipel des Berlengas est situé à 10 kilomètres des côtes portugaises, dans l'océan Atlantique. Cet archipel est composé de Berlenga Grande, des îles Estelas et Grande Farilhão. Il est situé à exactement 5,7 milles de Cabo Carvoeiro[124].
Les îles de Madère, au contraire des Açores qui sont localisées sur un rift au milieu de l'océan Atlantique, sont situées sur une plaque africaine[125].
Le Portugal continental possède 1 230 kilomètres de côtes, les Açores en comptent 667 kilomètres, et Madère 250 kilomètres (incluant les îles Desertas, Selvagens et celle de Porto Santo). Une caractéristique importante de la côte portugaise est l'existence de la Ria de Aveiro, l'estuaire du fleuve Vouga, près de la ville d'Aveiro, avec environ 45 kilomètres de longueur et un maximum de 11 kilomètres de largeur, qui contient une grande richesse de poissons et d'oiseaux marins.[réf. nécessaire]
Le pays présente une superficie de 92 906 km2 pour le Portugal continental, 2 355 km2 pour la région des Açores, 741 km2 pour la région de Madère et le Portugal possède une des plus grandes zones économiques exclusives (ZEE) d'Europe, qui recouvre une surface d'environ 1 683 000 km2.[réf. nécessaire]
C'est la troisième plus grande zone exclusive de l'Union européenne et la dix-septième à l'échelle mondiale[126]. Les régions protégées au Portugal incluent un parc national, douze parcs naturels, neuf réserves naturelles, cinq monuments naturels et sept paysages protégés, s'étendant du Parc National de Peneda-Gerês jusqu'au Parc naturel de la Serra da Estrela et à la Réserve naturelle de Paul de Arzila[127]. En ce qui concerne les forêts portugaises, le pin (plus particulièrement le Pinus pinaster et le Pinus pinea), le châtaignier, le chêne-liège, le chêne vert, le chêne du Portugal, et l'eucalyptus sont très répandus[128].
Le Portugal est une escale importante pour les oiseaux migrateurs, sur les sites du cap Saint-Vincent et de la Serra do Monchique, où des milliers d'oiseaux qui volent de l'Europe vers l'Afrique en automne ou sur la direction opposée peuvent être vus au printemps[129]. Il est également possible d'observer des phénomènes de remontée, particulièrement sur la côte Ouest, qui fait la richesse de la gastronomie portugaise et de la biodiversité. Les eaux marines portugaises sont en effet parmi les plus riches en biodiversité au niveau mondial.[réf. nécessaire]
En juin 2017, des incendies provoquent la mort de soixante-six personnes, ce qui entraine de vives critiques contre les autorités, accusées de négligence. Conséquence de l'austérité et du faible niveau d'investissement public, le démantèlement des services forestiers, la privatisation des moyens aériens de lutte contre les incendies et l'amputation des budgets de la politique forestière ont été poursuivis durant des années, tant par des gouvernements conservateurs que sociaux-démocrates. Entre 2006 et 2016, les effectifs des gardes forestiers ont été réduits de près d'un tiers. Après la tragédie, le gouvernement entreprend de racheter au secteur privé pour sept millions d'euros le réseau Siresp (système de communication entre secours), jugé largement défaillant[130].
Les plantations d'eucalyptus, essence hautement inflammable, sont montrées du doigt. Cet arbre d’origine australienne constitue l’espèce la plus présente au Portugal, indique la Ligue pour la protection de la nature (LPN). Le pays compte la plus grande densité d’eucalyptus du monde. Ces plantations servent notamment de matière première à l’industrie papetière, en particulier The Navigator Company, l'une des plus puissantes entreprises du pays. D'après la présidente de l’Association des victimes de l’incendie de Pedrógão Grande : « En 2002-2004, le gouvernement de José Manuel Barroso a négocié avec l’entreprise afin d’intensifier son développement économique. Dès lors, les pouvoirs locaux ont délivré les autorisations de planter de l’eucalyptus aux micropropriétaires les yeux fermés. La politique forestière étant fondée sur le profit à court terme, l’arbre a très vite proliféré dans les zones rurales les plus défavorisées[130]. »
Lisbonne (qui compte en 2011[131] 547 733 habitants pour la ville, 2 042 477 pour le Grand Lisbonne et 2 821 876 pour la région métropolitaine de Lisbonne) est la capitale du Portugal depuis le XIVe siècle, car jusqu'en 1385 la capitale du Portugal fut Coimbra[132]. Lisbonne est la plus grande ville du pays, le principal pôle économique, possédant les principaux port maritime et aéroport du pays. C'est aussi la ville la plus riche du Portugal avec un PIB supérieur à la moyenne européenne.[réf. nécessaire]
Porto (237 591 habitants et 1 762 564[131] dans l'Aire métropolitaine de Porto en 2011[131]) est la seconde agglomération du Portugal. Il y a aussi d'autres grandes villes comme Aveiro (considérée comme la Venise portugaise)[133], Braga (la ville des archevêques), Chaves (ville historique et millénaire), Coimbra (avec son université, la plus vieille du pays et l'une des premières en Europe), Guimarães (Ville Berceau), Évora (Ville musée), Faro, Setúbal ou encore Viseu.
Classement | Ville | Population |
---|---|---|
1 | Lisbonne | 552 700 |
2 | Sintra | 377 835 |
3 | Vila Nova de Gaia | 302 295 |
4 | Porto | 237 591 |
5 | Cascais | 209 869 |
6 | Loures | 205 054 |
7 | Braga | 192 494 |
8 | Amadora | 184 106 |
9 | Matosinhos | 175 478 |
10 | Oeiras | 172 120 |
11 | Almada | 169 914 |
12 | Gondomar | 168 027 |
13 | Seixal | 158 268 |
14 | Guimarães | 158 124 |
15 | Odivelas | 144 159 |
16 | Santa Maria Da Feira | 139 313 |
18 | Vila Franca De Xira | 136 886 |
19 | Maia | 135 306 |
20 | Coimbra | 134 463 |
21 | Famalicão | 133 832 |
22 | Leiria | 125 267 |
23 | Setúbal | 121 185 |
24 | Funchal | 112 000 |
25 | Valongo | 93 858 |
26 | Viana do Castelo | 88 725 |
27 | Paredes | 86 854 |
28 | Vila Do Conde | 79 533 |
29 | Aveiro | 78 450 |
30 | Mafra | 76 685 |
Dans l'aire métropolitaine de Lisbonne, il existe des villes avec de grandes densités comme celles de Agualva-Cacém et Queluz (municipalité de Sintra), Amadora, Almada, Amora, Seixal, Barreiro, Montijo et Odivelas. Dans l'aire métropolitaine de Porto les plus grandes municipalités sont Vila Nova de Gaia, Maia, Matosinhos et Gondomar. Dans la région autonome de Madère, la principale ville est Funchal, c'est la capitale de l'île. Dans la région autonome des Açores il existe trois grandes villes Ponta Delgada, dans l'île de São Miguel, Angra do Heroísmo dans l'île Terceira et Horta dans l'île de Faial.[réf. nécessaire]
Le climat du Portugal est de type méditerranéen selon la classification de Köppen. D'après cette classification, le climat est caractérisé essentiellement par des étés chauds et secs et des hivers plus ou moins doux. En hiver, les mois les plus « froids » sont janvier et février, mais les températures restent douces.
En moyennes, sur la côte océanique portugaise, les températures varient de 18 °C à 27 °C l'été et de 5 °C à 16 °C l'hiver influencé directement par l'océan Atlantique. L'intérieur des terres possède des variations thermiques plus fortes, avec des températures qui varient de 16 °C à 33 °C l'été et de 0 °C à 12 °C l'hiver. La neige tombe sur les sommets du pays en hiver. L'aridité est plus marquée dans l'intérieur du pays.
Ainsi, pourtant située à 700 mètres d'altitude, la ville de Bragance dans le nord-est du pays présente une moyenne de 4,5 °C en janvier[134], valeur comparable à la basse vallée du Rhône. Cela n'exclut toutefois pas des vagues de froid périodiquement comme dans toutes les régions méditerranéennes. En été, les mois les plus chauds et les plus secs sont juillet et août, avec une température moyenne supérieure à 20 °C presque partout au mois de juillet, atteignant des pics de plus de 45 °C dans certaines régions.[réf. nécessaire]
Le record de chaleur est de 47,4 °C.
Toujours selon Köppen, le pays connaît deux nuances :
La Constitution portugaise de 1976, élaborée sous influences socialistes, garantissait les acquis de la révolution des oeillets, comme l'irréversibilité des nationalisations ou la gratuité d'accès aux soins[108]. Le Portugal s'oriente ensuite dès le milieu des années 1980 vers un système économique libéral. Après deux interventions du FMI (1977 et 1983) et l'adhésion à la Communauté économique européenne (CEE) en 1986, la Constitution a été révisée en 1989 dans le but de libéraliser le système économique, de faciliter les privatisations, de réduire le poids de l'économie planifiée par l'État, d'éliminer la référence constitutionnelle à la réforme agraire et d'ouvrir la porte à la privatisation des services publics[108]. Les gouvernements successifs ont réalisé plusieurs réformes, ont privatisé de nombreuses sociétés contrôlées par l'État et ont libéralisé les espaces-clefs de l'économie, y compris les secteurs des télécommunications et financier. Le pays a développé une économie de type capitaliste de plus en plus fondée sur les services. Le Portugal fait partie des onze États de l'UE fondateurs de l'euro, en 1999[136].
Le pays fait ainsi disparaître l'ancienne monnaie nationale, l'escudo, avec l'application d'une parité de 200,482 escudos pour un euro. Pendant la majeure partie des années 1990, la croissance économique portugaise est supérieure à la moyenne de celle des pays de l'Union européenne.
En partie avec des fonds de l'Union européenne, le pays réalise dans les années 1990 et 2000 d'importants investissements lui permettant de moderniser certains secteurs (télécommunications, infrastructures routières, finance). D'autres cependant, comme l'industrie textile, ont été durement atteints par l'ouverture à la concurrence. L'intégration du Portugal dans la zone euro a généré une affluence de capitaux, mais le nouveau modèle de spécialisation productive, façonné par la libéralisation puis par la crise de 2008, a essentiellement profité aux secteurs du tourisme et de l'immobilier[108].
Début 2006, le Portugal souffre d'un taux de chômage de 7,7 %, qui atteint 8,7 % chez les femmes et 16,2 % chez les jeunes de moins de 25 ans. Néanmoins, deux des régions européennes les moins touchées par le chômage sont portugaises : les Açores et Madère avec un taux de 2,5 %[137].
Les principales exportations portugaises sont le textile, les voitures, les produits manufacturés, des composants informatiques et électroniques et des matériaux de construction.
Depuis 1962, l'usine PSA de Mangualde produit des véhicules. En 2010, 47 369 véhicules y ont été produits et elle a la particularité d'être en production majoritairement manuelle[138]. Renault-Nissan y ont débuté au second trimestre de 2011 la construction de véhicules électriques[139],[140]
Le commerce extérieur du Portugal se concentre essentiellement dans l'Union européenne. Aujourd'hui, 80 % des exportations portugaises sont à destination des pays de l'Union européenne, 5 % pour l'Amérique du Nord, les pays lusophones représentant 4 % des exportations.
Les exportations de biens manufacturés comme le textile, les vêtements, les chaussures, le liège, les machines-outils, les équipements de transports, la pâte à papier, les dérivés du papier et les produits chimiques représentent 70 % des exportations totales.
L'Union européenne et le Fonds monétaire international sont venus en aide au Portugal, à hauteur d'un prêt de 78 Milliards d'euros[141]. La crise économique de 2011 a eu pour conséquences :
Sous le gouvernement conservateur de Pedro Passos Coelho (2011-2015), le Portugal s'engage dans une « politique d'austérité » visant à réduire le déficit public et redynamiser le secteur privé : réduction du salaire minimum et des pensions de retraites, augmentation les impôts et réduction des aides publiques[142]. Le déficit se maintient néanmoins à 4,4 % du PIB, entrainant des menaces de sanctions de l'Union européenne, tandis que la dette passe de 96,2 % du PIB en 2010 à 128,9 % en 2014[143]. La précarité et la pauvreté augmentent dans le pays[142]. Entre 2006 et 2012, le nombre de salariés percevant le salaire minimum est passé de 133 000 à 400 000, sur une population active d’environ cinq millions de personnes, du fait d'une politique visant à réduire le coût du travail[143].
Après les élections législatives de 2015, le nouveau gouvernement conduit par Antonio Costa (Parti socialiste, Parti communiste et Bloc de gauche) déclare rompre avec la politique menée par le gouvernement précédent : « La politique d’austérité suivie ces dernières années a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs sur les jeunes et les citoyens les moins qualifiés, ainsi que les familles et les milliers de Portugais au chômage. Elle a été aussi associée à une dévalorisation de la dignité du travail et des droits des travailleurs »[142].
Le salaire minimum a été augmenté en 2016 puis de nouveau en 2017, en échange de baisses de cotisations pour les employeurs, de 23 % à 22 %. Les retraites et les allocations familiales ont été augmentées, le droit du travail renforcé, les impôts sur les bas salaires réduits, arrêt des privatisations de services et d'infrastructures publics. Il est aussi prévu de supprimer les coupes dans les revenus des fonctionnaires et de ramener leur temps de travail à 35 heures par semaine[142]. Les projections actuelles des instituts tablent sur un chômage portugais à 7 % en 2019, le plus bas depuis 2004. la croissance du PIB est évaluée à 2,5 % pour 2017[142].
Afin de respecter l’orthodoxie budgétaire imposée par les traités européens, les dépenses publiques ont atteint un niveau extrêmement faible (1,97 % du PIB en 2018). Le redressement économique a ainsi servi prioritairement à combler le déficit et la dette. Cette politique de rigueur budgétaire est mise en œuvre par le ministre des Finances Mário Centeno, économiste formé à Harvard et de sensibilité libérale. Plutôt que d’investir dans le secteur public, le gouvernement décide de renflouer les banques privées avec de l'argent public (Novo Banco reçoit 1,9 milliard en 2019). Cette décision a de nouveau provoqué une contestation de la gauche radicale et des communistes, qui ont accusé le ministre de préférer « assainir » les banques privées plutôt que d’effectuer les investissements nécessaires au pays[130]. En 2019, les universités sont proches de la faillite et le système de santé pâtit du manque de moyens matériels et de personnel. Le gestionnaire public des infrastructures ferroviaires considère que 60 % des lignes de train sont dans un état « mauvais » ou « médiocre ». Le logement social ne représente que 2 % du parc immobilier[130]. La pauvreté repart à la hausse en 2020, avec 18,4 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté. La chute de l'activité touristique du fait de la pandémie de Covid-19 et la faiblesse du système de protection sociale en sont les causes[144].
Les entreprises privées sont généralement très endettées. Leurs dettes représentent en 2017 145 % du PIB[145].
En 2023, le Portugal est classé en 30e position pour l'indice mondial de l'innovation[146].
Avec un passé majoritairement agricole, et après les évolutions de ces dernières années, l'économie est fondée actuellement[C'est-à-dire ?] sur les services et sur l'industrie, qui représentent respectivement 67,8 % et 28,2 % du secteur économique portugais. L'agriculture portugaise bénéficie d'un climat et d'un relief favorables et de sols fertiles. Les dernières décennies ont permis d'intensifier la modernisation de l'agriculture et de la pêche, bien qu'encore 13 % de la population active y travaille toujours[147]. Les oliviers (qui s'étendent sur 4 000 km2), les vignobles (qui occupent 3 750 km2), le blé (sur 3 000 km2) et le maïs (qui représentent 2 680 km2) sont les principales cultures par la surface cultivée.
Les vins (les plus célèbres étant le vin de Porto[148], le vin de Madère et le vinho verde[149]) et les huiles portugaises sont appréciés grâce à leur qualité. Le Portugal est également un pays producteur de fruits, notamment les oranges algarviennes, la pêra-rocha de l'Ouest, la cerise du Gardunha et la banane de Madère. Il existe aussi d'autres productions comme l'horticulture, la fromagerie et la floriculture, comme la betterave rouge, le fromage da Serra[150], l'huile de tournesol et le tabac. Le Portugal produit 52,5 % de la production mondiale de liège[151], des eucalyptus, du vin, du cuivre… C'est aussi un important importateur de produits alimentaires. Les importations proviennent de l'Union européenne à 76 %, 4 % de l'Amérique du Nord et 1 % des pays lusophones. Le secteur primaire (agriculture) représente 2,8 %, du PIB portugais, le secteur secondaire (industrie) 24,8 % et le secteur tertiaire (services) 72,4 %[152].
Le Portugal est certes fortement dépendant de ses importations en matière d'énergie, en particulier pour les combustibles fossiles[153], mais il a une vision claire à propos des prévisions de ses besoins énergétiques sur plusieurs décennies, traduite par un modèle MARKAL commun avec l'Espagne[154].
En 2017, le Portugal a consommé 28,1 % d'énergie issue de sources renouvelables contre 28,4 % en 2016, selon des données d'Eurostat publiées en février 2019, soit à 2,9 points de l'objectif national de 31 %. Le Portugal est au deuxième rang des six pays européens dont la consommation d'énergie renouvelable se situe entre 20 et 30 % derrière l'Estonie[155].
Le gouvernement portugais affirmait qu'en 2010 45 % de l'électricité serait produite à partir des sources renouvelables[156].
Le barrage d'Alqueva, dans l'Alentejo (servant à l'irrigation des champs et à produire de l'énergie hydroélectrique) a créé le plus grand lac artificiel d'Europe de l'Ouest et a représenté un des plus grands investissements du pays.
Le pays compte de nombreux parcs éoliens, dont le plus grand d'Europe depuis 2008[160].
Le tourisme est un secteur très important, comptant pour 16,6 % du PIB en 2017 contre 14,1 en 1995[162]. L'Algarve, dans le sud du pays, est la principale destination avec de nombreux complexes, clubs et hôtels bordant la côte aux environs d'Albufeira et de Faro. Des milliers de vacanciers convergent toute l'année vers cette région du Portugal, principalement entre avril et septembre. Les Espagnols (49 %) constituent la principale origine des touristes, suivis des Britanniques (14 %).
En juin 2020, le Portugal devient le premier pays d'Europe à recevoir le label mondial sur la sécurité et l’hygiène Safe Travels délivré par World Travel & Tourism Council (en)[163],[164].
Les transports ont constitué une priorité dans les années 1990 en parallèle avec l'utilisation croissante des véhicules automobiles et le processus d'industrialisation.
La première autoroute portugaise date de 1944 et reliait Lisbonne au Stade national du Jamor (l'actuelle ). Malgré la construction de nouveaux tronçons dans les années 1960 et 1970, c'est véritablement à la fin des années 1980 que fut commencée la construction d'autoroutes à grande échelle. De nos jours, le réseau d'autoroutes portugaises couvre la presque totalité du territoire, reliant tout le littoral et les principales villes.
Le pays compte également les réseaux des Itinerários Principais (IP) et des Itinerários Complementares (IC) qui peuvent être constitués d'autoroutes, de voies rapides et de routes nationales. Le pays possède 68 732 km de réseaux routiers, dont 2 600 km forment le réseau d'autoroutes du pays. En 2012, le réseau atteint un total de 3 187 km.
Les deux principaux noyaux urbains possèdent des systèmes de métro : le métro de Lisbonne et le Metro Transportes do Sul pour Lisbonne et le métro de Porto.
Le transport ferroviaire de passagers et de marchandises s'effectue sur les 2 791 km de lignes actuellement[C'est-à-dire ?] en service, dont 1 430 sont électrifiés et environ 900 permettent des vitesses de circulation supérieures à 120 km/h. Le réseau ferroviaire est géré par la REFER (Rede Ferroviária Nacional, Réseau ferroviaire national), tandis que les transports de passagers et de marchandises relèvent de la responsabilité des Comboios de Portugal (Chemins de fer portugais), devenus Comboios de Portugal (CP) en 2004. Il s'agit de deux entreprises publiques. En 2006, la CP a transporté 133 millions de passagers et 9,75 millions de tonnes de marchandises. La première ligne de chemin de fer a été créée en 1856 et fut construite avec un écartement des rails de 1,674 m, comme en Espagne[165].
Les appels d'offres pour la construction et l'exploitation d'un réseau ferroviaire à grande vitesse, avec les liaisons Lisbonne-Madrid, Lisbonne-Porto et Porto-Vigo, devaient débuter en 2008 pour la première, et en 2009 pour les deux autres. Les travaux devraient commencer en 2013 pour les liaisons Lisbonne-Madrid et Porto-Vigo et en 2015 pour la liaison Lisbonne-Porto. L'investissement prévu pour ces trois liaisons est de 7 790 millions d'euros. Deux autres lignes à grande vitesse sont encore à l’étude : Aveiro-Salamanque et Évora-Faro[166].
Lisbonne occupe une position géographique qui fait d’elle une escale pour de nombreuses compagnies aériennes étrangères. Le projet d'un nouvel aéroport international à Alcochete qui remplacera l'actuel aéroport Humberto Delgado de Lisbonne est actuellement[C'est-à-dire ?] à l'étude. Les principaux aéroports sont ceux de Lisbonne, de Faro, de Porto, de Funchal (île de Madère) et de Ponta Delgada (archipel des Açores).
Les ports industriels représentent un enjeu majeur pour l’économie. Cependant, leur compétitivité repose sur l’exploitation d’une main-d’œuvre flexible et sur l’amputation du salaire des travailleurs. D'après le Syndicat des dockers et de l’activité logistique : « Au tournant de l’année 2013, le pouvoir a fait voter une loi sur la libéralisation de l’activité portuaire qui visait à fragiliser nos conditions de travail. Cela a provoqué un recours énorme à la sous-traitance. En août 2018, les syndicats ancent un mouvement de grève en solidarité avec les travailleurs du port de Setúbal, à une cinquantaine de kilomètres de Lisbonne, où 90 % des dockers et des logisticiens sont alors recrutés en contrat journalier. Selon eux : « Ces travailleurs précaires n’ont ni congés ni droit à la protection sociale en cas de maladie ou d’accident du travail. Certains peuvent être contractualisés et licenciés deux fois dans une même journée afin d’enchaîner seize heures de travail »[130].
À la suite de la crise économique de 2008, le Portugal accepte certaines exigences du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, telles que la dérégulation du marché immobilier et le développement de l'offre touristique en échange d'une aide économique. En 2012, le gouvernement conservateur de Pedro Passos Coelho modifie la loi sur les locations en faveur des propriétaires, facilitant l’augmentation du loyer à la fin d’un bail et l’expulsion des occupants en cas de rénovation des lieux. Des « visas en or » sont créés en 2012 en faveur des étrangers qui achèteraient des biens immobiliers pour plus de 500 000 euros et un statut de résident non habituel offre un régime fiscal avantageux pour les retraités européens qui viendraient s’installer dans le pays et y acquièrent un logement. Pour les Portugais, ces réformes ont rendu l'accès au logement plus difficile qu'avant[167]. En conséquence, 56 % des Portugais entre 25 et 34 ans vivent encore chez leurs parents[168] et le nombre de sans-abri a augmenté de 78 % entre 2018 et 2022[169],[170].
Depuis fin 2018, Lisbonne est la ville européenne qui compte le plus de résidences Airbnb par habitant. Cette libéralisation du marché locatif a cependant conduit à une augmentation du nombre d'expulsions. Des bâtiments historiques, tels que le palais Santa Helena, ont été vendus à des groupes privés afin d’être transformés en appartements de luxe. D'après la Fédération Internationale de l’Immobilier, « le pays propose de plus en plus de programmes immobiliers de luxe. Il fonde tout sur le golf. Ce qui appelle une clientèle aisée »[171].
Selon les chiffres d’Energias de Portugal (EDP), 75 % des 1,5 million de bâtiments que recense le Portugal, dont plus des deux tiers des habitations, ne répondent pas aux normes minimales en matière d’isolation thermique. En conséquence, 16,4 % des ménages ne sont pas en mesure de se chauffer correctement et 25,2 % souffrent de problèmes préoccupants d’infiltration et d’humidité en raison des problèmes d’isolation chez eux. L'été peut également être particulièrement pénible à supporter pour de nombreuses personnes, leur logement ne pouvant les protéger des fortes chaleurs[144].
Population portugaise (INE, Lisbonne)[172],[173],[174] | |||||
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Année | Total | Variation | Année | Total | Variation |
1422 | 1 043 274 | - | 1900 | 5 423 132 | +7,4 % |
1527 | 1 262 376 | +21,0 % | 1911 | 5 960 056 | +9,9 % |
1636 | 1 100 000 | -12,9 % | 1920 | 6 032 991 | +1,2 % |
1736 | 2 143 368 | +94,9 % | 1930 | 6 825 883 | +13,1 % |
1770 | 2 850 444 | +33,0 % | 1940 | 7 722 152 | +13,1 % |
1776 | 3 352 310 | +17,6 % | 1950 | 8 441 312 | +9,3 % |
1801 | 2 931 930 | -12,5 % | 1960 | 8 851 289 | +4,9 % |
1811 | 2 876 602 | -1,9 % | 1970 | 8 568 703 | -3,2 % |
1838 | 3 200 000 | +11,2 % | 1981 | 9 852 841 | +15,0 % |
1849 | 3 411 454 | +6,6 % | 1991 | 9 862 540 | +0,1 % |
1864 | 4 188 410 | +22,8 % | 2001 | 10 356 117 | +5,0 % |
1878 | 4 550 699 | +8,6 % | 2011 | 10 562 178 | +2,0 % |
1890 | 5 049 729 | +11,0 % |
Les Portugais sont à l’origine des Lusitaniens, un peuple indo-européen distinct des Celtes. Les Gallaeci sont très probablement également un peuple indo-européen ayant plus ou moins subi l'influence des Celtibères. Autres influences importantes : les Romains (la langue portugaise dérive du latin), les Wisigoths, les Suèves et les Arabo-Berbères ; tous ont peuplé ce qui constitue aujourd'hui le territoire portugais. De moindre influence, citons aussi les Grecs et les Phéniciens-Carthaginois dans le sud du pays, les Vandales (Sillings et Hasdings), les Alains (tous deux expulsés ou partiellement laissant la place aux Wisigoths).
La population portugaise est composée de 16,3 % de personnes ayant entre 0 et 14 ans, 66,1 % entre 15 et 64 ans et 17,6 % pour les plus de 65 ans[175]. L'espérance de vie moyenne est de 78,21 ans, 81,69 ans pour les femmes et 74,95 ans pour les hommes[176]. 93,3 % des Portugais, 95,5 % pour les hommes et 91,3 % pour les femmes, savent lire et écrire[177], le taux d'analphabétisme diminuant au fil des années. La croissance démographique se situe dans les 0,305 %. On compte 10,45 naissances pour 1 000 habitants et 10,62 décès pour 1 000 habitants. La population du pays n'est pas donc renouvelée, le taux de fécondité au Portugal n'étant que de 1,49 enfant/femme. Le Portugal est l'un des pays où le taux de mortalité infantile est le plus bas du monde (5 pour mille)[178]. Selon l'ONU, en 2010, 60 % des Portugais résident en milieu urbain et 40 % résident dans le milieu rural[179].
Même si le Portugal est un pays développé, l'assainissement de base n'inclut encore pas tout le territoire, il est particulièrement développé dans les régions de l'Alentejo et de Lisbonne, ainsi que la vallée du Tage où se concentre la plus grande partie de la population bénéficiant d'un accès. À l'heure actuelle, il existe encore un grand nombre d'habitations non reliées à un réseau public d'assainissement (tout-à-l'égout), quelques-unes étant même dépourvues de tout système d'assainissement. L'accès à la santé est garanti pour toute la population, l'accès aux médicaments étant garanti à la quasi-totalité de la population.
Près de 550 000 immigrés vivent au Portugal, représentant environ 5 % de la population portugaise, une grande partie en provenance du Brésil (66 700). Vient ensuite l'Ukraine (65 800) puis le Cap-Vert (64 300). On trouve aussi d'autres nationalités, venant par exemple de Moldavie, de Roumanie, de Guinée-Bissau, d'Angola, du Timor oriental, de Mozambique, de Sao Tomé-et-Principe et enfin de Russie[180].
L’émigration est une constante structurelle de l'histoire du Portugal, essentiellement pour des raisons économiques. Du XVe siècle au XXe siècle, beaucoup d'habitants partent vers les colonies portugaises, comme le Brésil ou l’Angola, car le pays ne pouvait pas toujours nourrir l'ensemble de sa population. Durant la dictature de Salazar (1933-1974), jusqu’à 100 000 Portugais fuient tous les ans la pauvreté rurale ou le régime politique. Beaucoup viennent en France travailler dans les usines. Après la révolution des œillets et la démocratisation du pays, en 1974, les départs diminuent. Les années de fortes récessions qui suivent la crise financière de 2008 et les plans d'austérité conduisent à une accélération de l'émigration ; plus de 80 000 personnes partent chaque année pendant une décennie. En , le premier ministre appelle lui-même les jeunes à émigrer pour tenter leur chance ailleurs. Alors que les vagues d'émigration précédentes concernaient surtout les classes populaires, les diplômés et les classes moyennes sont aussi contraints de partir[181].
Selon les Nations unies, le Portugal est le pays Europe de l'Ouest qui recense le plus d’émigrés (deux millions de personnes au total) en proportion de sa population résidente. Parmi eux, près de 600 000 vivent en France, 257 000 en Suisse, 165 000 au Royaume-Uni ou encore 93 000 au Luxembourg – soit près de 15 % de la population totale de ce pays[181].
La culture du Portugal trouve ses racines dans la culture latine de la civilisation romaine, avec également un héritage celtibère (mélange de culture celtique pré-romaine et ibérique) et arabo-musulman (en raison de l'occupation islamique de la péninsule Ibérique entre 711 et 1492).
Le Portugal, pays de longue histoire qui a connu de nombreuses influences de civilisations étrangères, abrite des bâtiments à l'architecture remarquable, des arts, ameublement et collections littéraires qui sont des miroirs des événements qui ont forgé ce territoire et ses habitants. Les Portugais possèdent de nombreux sites culturels allant des musées jusqu'aux vieilles églises qui témoignent de son héritage culturel.
À la suite des grandes découvertes du XVe siècle puis en raison de l'instauration d'un régime dictatorial de 1926 à 1974, beaucoup de Portugais ont été amenés à émigrer dans de nombreux pays du monde principalement pour fuir la misère ainsi que les nombreuses guerres coloniales. Les conséquences de ces nombreux flux migratoires font que l'on compte aujourd'hui plus de 130 millions de descendants portugais dans le monde, principalement aux États-Unis, au Brésil, en France, au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et en Inde. Par conséquent, de nombreuses personnalités cinématographiques, musicales, sportives et politiques mondialement connues sont issues de cette diaspora et font aujourd'hui la richesse du Portugal dans le monde.
L'architecture du Portugal est l'architecture qui a existé et qui se pratique sur le territoire du Portugal, c'est-à-dire bien avant la fondation du Portugal en tant que pays au XIIe siècle. Le terme s'étend aussi à des bâtiments créés sous l'influence de la culture portugaise ou par des architectes portugais du temps de l'empire colonial portugais.
L'architecture portugaise, à l'instar de tous les aspects de la culture portugaise, est marquée par l'Histoire du pays et des peuples qui se sont installés avec leur culture sur le territoire actuel portugais. Parmi eux, les Romains, les Germains, les Arabes, mais aussi l'influence des principaux centres artistiques européens qui a introduit dans le pays les différents styles architecturaux aussi bien roman, gothique, Renaissance, baroque que classique. On peut citer comme principales manifestations de l'architecture portugaise, le style manuélin, version locale du Gothique tardif, et le style pombalin, mélange de baroque tardif et de néoclassicisme qui s'est développé après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755.
Des exemples précoces d'activités de bâtisseurs au Portugal datent du Néolithique et sont des sites associés à la culture des mégalithes. L'intérieur du pays comporte un grand nombre de dolmens (appelés antas ou dólmens), de tumulus (mamoas) et de menhirs. La région de l'Alentejo est particulièrement riche en monuments mégalithiques comme l'Anta Grande do Zambujeiro situé non loin d'Évora. On trouve des pierres levées, soit isolées, soit disposées en cercle (cromlechs). Le cromlech des Almendres, lui aussi près d'Évora, est le site le plus étendu de la péninsule ibérique, avec près de cent menhirs formant deux ellipses orientées est-ouest.
Des villages fortifiés préhistoriques datant du Chalcolithique se trouvent le long du Tage telle le site de Vila Nova de São Pedro près de Cartaxo et le Castro do Zambujal près de Torres Vedras. Ces sites furent occupés environ de 2500 à 1700 av. J.-C. et étaient ceints de murs et de tours en pierre, signe d'hostilités à cette époque.
À partir du VIe siècle av. J.-C., le Nord-Ouest du Portugal, tout comme la région voisine de la Galice en Espagne, connut le développement de la culture des castros (cultura castreja). Cette région était couverte d'habitations fortifiées (appelées citânias ou cividades) qui, pour une grande part, continueront d'exister sous la domination romaine quand la région sera annexée à la province de Gallaecia. Citânia de Sanfins près de Paços de Ferreira, Citânia de Briteiros près de Guimarães ou Cividade de Terroso près de Póvoa de Varzim sont des sites archéologiques notables.
L'architecture s'est développée de façon significative avec l'arrivée des Romains au IIe siècle av. J.-C. qui appelèrent Hispanie la péninsule Ibérique. Les villages et lieux d'implantation conquis furent souvent modernisés selon les modèles romains avec la construction de forum, de rues, de théâtres, de temples, de bains, d'aqueducs et d'autres bâtiments publics. Un réseau efficace de routes et de ponts fut créé pour mettre en relation les villes et les autres zones colonisées.
Braga (Bracara Augusta) fut la capitale de la province de Gallaecia et possède encore des vestiges de bains publics, une fontaine publique (appelée la fontaine de l'Idole) et un théâtre. Évora a la particularité de posséder un temple romain très bien conservé, probablement dédié au culte de l'empereur Auguste. Un pont romain traverse la rivière Tâmega à Chaves (Aquae Flaviae). On trouve aussi les vestiges d'un théâtre aux environs de l'Alfama à Lisbonne (Olissipo).
Les vestiges les mieux conservés de villages romains sont ceux de Conimbriga situés près de Coimbra. Les fouilles ont révélé des murs d'enceinte, des bains, un forum, un aqueduc, un amphithéâtre, des logements pour la classe moyenne (insulae) de même que des villas luxueuses (domus) avec une cour centrale décorée de mosaïques. Un autre site de fouilles important de village romain est Miróbriga près de Santiago do Cacém possédant un temple romain bien préservé, des bains, un pont et les vestiges du seul hippodrome romain connu au Portugal.
La domination romaine sur l'Hispanie prit fin avec les invasions germaniques (Suèves et les Wisigoths) à partir du Ve siècle. Très peu de bâtiments ont été conservés de cette période de domination wisigothe (de 580 à 770), surtout à cause des modifications ultérieures ; néanmoins, il subsiste la chapelle de São Frutuoso de Montélios près de Braga qui faisait partie d'un monastère wisigoth construit au VIIe siècle. Ce monument présente un plan en forme de croix grecque avec des branches rectangulaires et une coupole centrale ; coupole et branches sont décorées d'arcs en relief. La chapelle révèle une nette influence de l'architecture byzantine comme le mausolée de Galla Placidia à Ravenne.
Après 711, lors de la période de domination de la péninsule ibérique par les Maures, beaucoup de chrétiens (les Mozarabes) vivaient sur les territoires maures et avaient le droit de pratiquer leur religion et de construire des églises. Le royaume resté chrétien des Asturies (de 711 à 910), situé au nord de la péninsule, sera le point de départ de la Reconquista. L'architecture asturienne et l'art mozarabe vont influencer les monuments chrétiens du futur Portugal. Le plus important est sans doute l'église de São Pedro de Lourosa, située près d'Oliveira do Hospital, qui porte gravée l'inscription de 912 comme année de sa construction. Cette église est une basilique avec trois nefs séparées par des arcs outrepassés, un narthex en façade et des fenêtres à meneaux et à arc outrepassé d'influence asturienne sur l'aile centrale.
La conquête de la péninsule Ibérique par les Maures venus du Maghreb en 711 mit fin à la domination wisigothe en Hispanie, renommée Al-Andalus par les nouveaux arrivants. La présence mauresque va profondément influencer l'art et l'architecture sur le territoire portugais, surtout au sud où la Reconquista ne s'achève qu'en 1249. Cependant au Portugal, contrairement à l'Espagne voisine, peu de bâtiments mauresques sont parvenus intacts jusqu'à nos jours. L'habitat traditionnel dans beaucoup de villes et de villages du Portugal a de simples façades blanches qui donnent à l'ensemble une allure du type des villages d'Afrique du Nord. De nombreux villages et quartiers de ville ont gardé le réseau viaire de la période islamique, comme le quartier de l'Alfama à Lisbonne avec ses rues étroites et ses petites maisons et immeubles, qui sont trace du Coran[182]. Les bâtiments mauresques étaient souvent construits en pisé (taipa) et adobe, et blanchis à la chaux.
Les Maures ont construit des châteaux forts et des fortifications en de nombreuses villes, mais, bien que beaucoup des châteaux médiévaux du Portugal soient originaires de cette période, dans la plupart des cas, ils ont été profondément remaniés après la reconquête chrétienne. Cependant un des mieux préservés est le château de Silves, ancienne capitale de l'Al-Gharb, l'Algarve d'aujourd'hui. Bâti entre les VIIIe et XIIIe siècles, le château de Silves a conservé ses murailles et ses tours carrées de la période mauresque, ainsi que ses citernes du XIe siècle qui servaient à ravitailler la ville en eau en cas de siège. Le vieux centre de la ville – l'Almedina – était défendu par des murailles, des tours fortifiées et des portails dont certaines parties existent toujours.
Beaucoup de mosquées furent construites sur le territoire portugais durant la période de domination musulmane, mais elles ont toutes été transformées en églises ou cathédrales, et les caractéristiques de l'art islamique sont difficilement identifiables maintenant. Ainsi les cathédrales de Lisbonne, Silves et Faro, par exemple, ont certainement été construites à l'emplacement d'une grande mosquée après la Reconquista.
L'église principale de Mértola dans l'Alentejo constitue la seule exception. La mosquée de Mértola a été construite durant la seconde moitié du XIIe siècle et reste, même si elle a connu de sévères modifications, la mosquée médiévale portugaise la mieux conservée[183].
À l'intérieur son plan est pratiquement carré avec quatre branches et un total de 12 colonnes supportant des croisées d'ogives manuélines du XVIe siècle.
Même si le toit a été modifié et quelques ailes supprimées au XVIe siècle, l'espace intérieur labyrinthique avec sa forêt de piliers est clairement affilié aux autres mosquées d'Espagne et du Maghreb qui lui sont contemporaines. Les murs intérieurs portent encore un mihrab, la niche décorée indiquant la direction de La Mecque[184].
L'architecture gothique tardive du Portugal se caractérise par l'émergence d'un style somptueux appelé manuélin en l'honneur de Manuel Ier sous le règne duquel la plupart des bâtiments de ce style furent construits ou commencés. Le style manuélin combine des aspects du gothique tardif avec d'autres de la Renaissance, et la décoration montre l'influence de la Renaissance espagnole (plateresques, isabellines), italienne et flamande, mais aussi les emprunts à la tradition islamique grâce à son voyage au Maroc[185].
Les édifices de style manuélin sont aussi souvent décorés de motifs naturalistes typiques de l'époque des Grandes découvertes, tels les motifs en spirale rappelant les cordes utilisées dans la navigation, et aussi les compositions opulentes faites de motifs animaux et végétaux.
Le premier bâtiment connu de style manuélin est le monastère de Jésus de Setúbal. L'église du monastère fut construite entre 1490 et 1510 par l'architecte Diogo Boitaca considéré comme l'un des principaux créateurs de ce style. La nef tripartite de cette église conserve la même hauteur sur toute sa largeur, comme une tentative d'unification de l'espace intérieur qui atteindra son apogée dans la nef de l'église santa Maria du monastère des Hiéronymites à Lisbonne, terminée dans les années 1520 par l'architecte João de Castilho. La nef du monastère de Setúbal est supportée par des colonnes torsadées, ce qui est une des caractéristiques du style manuélin et qu'on retrouve d'ailleurs dans la cathédrale de Guarda et les églises paroissiales d'Olivenza, de Freixo de Espada à Cinta et de Montemor-o-Velho entre autres. Les bâtiments manuélins ont aussi habituellement des portails élaborés avec des colonnes torsadées, des niches et des motifs décoratifs empruntant à la Renaissance et au gothique, comme le monastère des Hiéronymites ou le monastère de Santa Cruz à Coimbra[186].
Le tremblement de terre de Lisbonne de 1755, suivi d'un raz-de-marée et d'un incendie, détruisit en grande partie la ville. Joseph Ier et son premier ministre Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal, demandèrent à des architectes et des ingénieurs de reconstruire les parties endommagées de Lisbonne, dont le quartier de Baixa[187].
Le style pombalin est une architecture utilitaire et laïque marquée par le pragmatisme. Il suit le style dépouillé des ingénieurs militaires avec ses arrangements réguliers et rationnels, mélangé à des détails rococo et une approche néoclassique pour la composition générale. Baixa fut reconstruit par Eugénio dos Santos et Carlos Mardel. Le marquis de Pombal imposa des règles de reconstruction. Des maquettes architecturales servirent de test en simulant autour d'elles un tremblement de terre en faisant juste à côté marcher au pas des troupes, faisant des bâtiments pombalins les premiers exemples de constructions antisismiques. La praça do Comércio, la rue Augusta et l'avenida da Liberdade sont les exemples par excellence de ce style. La praça do Comércio a une composition régulière et rationnelle en accord avec la reconstruction de Baixa[188].
Le style pombalin se retrouve aussi à Vila Real de Santo António, une ville nouvelle dans l'Algarve construite par Reinaldo Manuel dos Santos. Le style est bien visible dans la composition urbaine et surtout dans la place principale.
À Porto, sous l'impulsion du gouverneur de la prison João de Almada e Melo, la rue de São João fut reconstruite, de même que la cour des lois Relação, la cour d'appel Gaol et la prison. Les commerçants britanniques introduisirent l'architecture palladienne avec la praça da Ribeira, la fabrique (1785-1790) et l'hôpital São Antonio (1770).
Écrite en portugais ou dans d'autres langues[n 16], la littérature portugaise est remarquable par la douceur de sa poésie lyrique et l'esprit mordant de sa prose satirique.
Du fait de l'expansion maritime du Portugal et de l'émigration massive qui s'est ensuivie, la littérature portugaise comprend l'ensemble des œuvres écrites par des auteurs de nationalité portugaise et affiliés au Portugal, quel que soit leur lieu de naissance en métropole ou dans l'Empire, leur confession ou le lieu où a été rédigée leur œuvre. L'histoire de la littérature portugaise peut être divisée en différentes périodes[189],[190] :
La littérature portugaise est l'une des littératures occidentales qui se développent le plus tôt, avec des textes en prose et des chansons. Jusqu'en 1350, les troubadours galaïco-portugais étendent leur influence littéraire à la majeure partie de la péninsule Ibérique. Gil Vicente est l'un des fondateurs des traditions dramatiques portugaise et espagnole. Au fil de leur expansion, partout où ils vont, les Portugais emportent avec eux leur langue et leur patrimoine culturel, qu'ils enrichissent de leurs découvertes. Le résultat de ce phénomène est double. D'une part, la littérature portugaise de la période moderne est une littérature d'envergure mondiale. Elle présente une richesse exceptionnelle. D'autre part, une partie importante de la littérature du Portugal sert aujourd'hui de facto de base aux littératures des autres pays lusophones.
Incarnation littéraire de la nation conquérante, soldat, poète et homme de théâtre, Luís de Camões laisse une œuvre considérable qui comprend d'innombrables poésies lyriques et l'une des plus importantes œuvres épiques d'Europe occidentale. Son livre le plus connu, Les Lusiades (Os Lusíadas), publié en 1572, raconte la genèse et l'épopée collective de la nation portugaise, ainsi que la constitution de son Empire. L'importance de ce poète et de son œuvre sont considérables pour le pays et l'ensemble de la sphère lusophone. La fête nationale portugaise est fixée à la date anniversaire de sa mort[192]. La langue portugaise est couramment appelée « Langue de Camões »[193].
La poésie portugaise des XIXe et XXe siècles présente un visage singulier, qui alterne entre modèles néoclassiques et contemporains, à l'exemple de l'œuvre de Fernando Pessoa. La littérature portugaise moderne est représentée par les auteurs tels que Camilo Castelo Branco, Almeida Garrett, Eça de Queirós, Sophia de Mello Breyner Andresen et António Lobo Antunes. Particulièrement populaire et distingué, José Saramago s'est vu remettre le prix Nobel de littérature en 1998[194],[195].
La musique traditionnelle portugaise est variée et très riche. Du folklore avec les danses du vira (région du Minho), du pauliteiros de Miranda (région Mirandaise), du corridinho de l'Algarve ou encore du bailinho de Madère. Les instruments typiques sont le cavaquinho, la cornemuse, l'accordéon, le violon, les tambours, la guitare portugaise (instrument caractéristique du fado) et toute une variété d'instruments à vent et de percussion. Dans la culture populaire existent encore les groupes philharmoniques qui représentent chaque localité et jouent des styles de musique différents, du populaire au classique.
Le style de musique portugais le plus connu est le fado, dont l'interprète la plus célèbre fut Amália Rodrigues[196],[197]. D'autres chanteurs comme Alfredo Duarte Marceneiro, Vicente da Câmara, Nuno da Câmara Pereira, Frei Hermano da Câmara, António Pinto Basto et Hermínia Silva se sont distingués en tant que fadistes. Ces dernières années, le fado a vu apparaître de jeunes chanteurs qui ont connu un grand succès, comme Camané, Mariza, Ana Moura, Mafalda Arnauth et Mísia entre autres, ainsi que de jeunes guitaristes comme Bernardo Couto.
Récemment, grâce aux Madredeus et à des chanteurs comme Mariza, Cristina Branco ou Dulce Pontes, la musique portugaise a atteint un niveau de reconnaissance international, contribuant à diffuser la langue portugaise dans le monde entier[198]. Citons également Paulo Alexandre et sa chanson Verde Vinho, vendue à 200 000 exemplaires au Portugal, dont paroles et refrain ont fait le tour du monde[199] ainsi que Linda de Suza, Lio et Helena Noguerra qui firent carrière notamment en France et en Belgique.
Chez les instrumentistes, on remarque la carrière et les compositions du guitariste Carlos Paredes, le plus connu des maîtres de la guitare portugaise[200]. Comme référence à la chanson de la fin du XXe siècle (surtout de la période pré- et post-révolutionnaire), on trouve entre autres Zeca Alfonso, Sérgio Godinho, Os Trovante. Même si le fado reste le genre le plus connu au-delà des frontières, la « nouvelle » musique portugaise a aussi un rôle important et fait preuve d'une grande originalité[201]. Mafalda Veiga, Pedro Abrunhosa, David Fonseca, Lúcia Moniz, Jorge Palma, Rui Veloso, Aurea, Clã, GNR, Ornatos Violeta, Xutos & Pontapés, Amor Electro, Moonspell, The Gift, Da Weasel, Tiago Bettencourt, Fingertips, Per7ume, Mão Morta, Diogo Piçarra et Primitive Reason font partie des plus connus.
D'autres styles de musiques existent au Portugal, comme le Pimba, ce genre musical créé au milieu des années 1990 par le chanteur Emanuel avec sa chanson Pimba en 1995 ; pour d'autres, Quim Barreiros serait à l'origine de ce genre musical. Ce style musical emprunte beaucoup à la variété, la pop et avec l'accompagnement de l'accordéon, du synthétiseur et des trompettes. Les plus grands de cette catégorie sont Emanuel, Quim Barreiros, José Malhoa, Luis Manuel et Ruth Marlene.
Les styles dance, electro, house et techno apparaissent tout à la fin du XXe siècle. La dance fait son apparition en 1998 au Portugal, avec le groupe Santamaria qui rencontre un franc succès. La house et la techno sont très présents au Portugal avec des DJ tels que Rui da Silva, Mastiksoul, DJ Vibe, Pete Tha Zouk, Pedro Cazanova, Diego Miranda, Robert S (PT), Xinobi, Moullinex, Branko…
Depuis une dizaine d'années, les sons Afro et Latino, comme le kuduro, le reggaeton, le kizomba et la zumba sont à la mode. En 2010, le chanteur portugais Lucenzo devient numéro un dans plusieurs pays dans le monde avec son titre Danza Kuduro.
Le grand phénomène portugais de l'électro actuelle est le groupe Buraka Som Sistema qui a réussi un mélange de hip-hop, de kuduro et d'electro/dance.
Le Portugal participe au concours Eurovision de la chanson depuis 1964 et remporte pour la première fois le festival en 2017 à Kiev, avec Salvador Sobral, qui interprète la chanson Amar pelos dois, écrite et composée par sa sœur Luísa Sobral. À la suite de cette victoire, le pays organise alors pour la première fois, le Concours Eurovision de la chanson 2018 à Lisbonne, ville choisie pour recevoir le festival.
Chaque région du Portugal possède ses spécialités culinaires spécifiques, s'inspirant souvent des produits locaux. Les aliments de base dans cette cuisine sont la viande (de mouton, de porc et de volaille), diverses espèces de poissons et de coquillages (grande variété d'assiettes de morue — il existe 365 variantes de recettes pour la morue[202])[203]. La caldeirada (une sorte de bouillabaisse) est un plat typique de la municipalité de Peniche[204] : il est composé de poissons, patate, oignons, tomates et de piments. Les fromages les plus populaires sont le fromage da Serra da Estrela et le fromage de Azeitão[205]. Bien sûr, il y a d'autres fromages populaires portugais sous l'appellation d'origine protégée.
Le Portugal est un pays fortement vinicole, les vins les plus célèbres sont les vins du Douro, de l'Alentejo et du Dão, les vins verts du Minho, et les liquoreux de Porto, Lourinhã et Madère. Dans les pâtisseries il existe une liste énorme de variétés de recettes traditionnelles, les plus célèbres étant les pastéis de nata (le secret de la recette est toujours bien gardé), les ovos moles d'Aveiro, les pastéis de Tentúgal, le pão-de-ló, et encore beaucoup d'autres.
Parmi les plats typiques du pays, les plus populaires et qui font partie intégrante de la cuisine portugaise sont le cozido à portuguesa, le bacalhau à Brás ainsi que le bacalhau à Gomes de Sá ou encore le cochon de lait cuit à la mode du Bairrada rojões d'Aveiro et du Minho.
La cuisine portugaise a également influencé d'autres gastronomies, comme celle du Japon, avec l'introduction de la friture qui a donné plus tard le tempura[206].
Le football est le sport le plus connu, aimé et pratiqué au Portugal. Eusébio est un grand symbole du football portugais et les plus récents phénomènes de popularité sont Cristiano Ronaldo, Luís Figo, Rui Costa, João Vieira Pinto, Pauleta, João Félix, Diogo Jota et Bruno Fernandes, qui font partie des nombreux footballeurs portugais de réputation mondiale.
Le Sporting, Porto et Benfica sont les trois plus grands clubs de sport par leur popularité et le nombre de trophées gagnés. Ils ont gagné 12 titres européens, ils étaient présents dans beaucoup de finales et ont été les compétiteurs réguliers aux dernières étapes de presque chaque saison.
Équipe | Sport | Ligue | Création | Stade | Capacité |
---|---|---|---|---|---|
Sport Lisboa e Benfica (SLB) | Football | Championnat du Portugal de football | Estádio da Luz | 65.200 | |
Futebol Clube do Porto (FCP) | Football | Championnat du Portugal de football | Stade du Dragon | 50.431 | |
Sporting Clube de Portugal (SCP) | Football | Championnat du Portugal de football | Estádio José Alvalade XXI | 50.095 |
La « Seleção » a terminé finaliste de l'Euro 2004 à domicile, le Portugal étant le pays hôte du tournoi européen de football cette année-là[207]. L'équipe a perdu cette année-là en finale 0-1 face à la Grèce. L'équipe a également réussi à atteindre la troisième place lors de la coupe du monde de football 1966 et atteint la quatrième place de la coupe du monde de football 2006. Le Portugal remporte son premier titre majeur lors de l'Euro 2016 face à la France, le pays hôte, grâce à un but de l'attaquant Eder lors des prolongations.
Le Portugal est également une grande nation du beach soccer puisque l'équipe du Portugal de beach soccer compte 19 titres au total dont deux coupes du monde (en 2001 et 2015), cinq Euro BS League et six Euro BS Cup. Madjer étant l'artisan principal de ces différents titres.
L'équipe du Portugal de futsal est également l'une des meilleures équipes mondiales de ce sport. Le Portugal a remporté l’Euro Futsal 2018, en battant en finale l'Espagne. Ricardinho, sacré meilleur joueur du monde à cinq reprises, est le capitaine portugais lors de ce titre.
Le cyclisme portugais a été marqué par plusieurs grands coureurs, à l'image de Joaquim Agostinho qui termina à huit reprises dans les dix meilleurs du Tour de France entre 1969 et 1980[208] ou Rui Costa, champion du monde en 2013 et triple vainqueur du Tour de Suisse en 2012, 2013 et 2014. Chaque année a lieu le Tour du Portugal. C'est la plus longue épreuve en nombre d'étapes (11) après les trois Grands Tours.
Le Portugal a aussi accueilli le Grand Prix automobile. Le Grand Prix automobile du Portugal fut une épreuve du championnat du monde de Formule 1 entre 1958 et 1960, puis de 1984 à 1996 où il se disputa sur le circuit d'Estoril, situé au nord de Lisbonne. Aussi en 2020 et 2021 disputées sur le circuit de l'Autódromo Internacional do Algarve. Ce circuit a également accueilli un temps le Grand prix moto du Portugal. Plusieurs épreuves d'endurance automobile ou des courses de Superbike sont également disputées sur l'Autódromo Internacional do Algarve.
En rink hockey, l'équipe du Portugal est la plus titrée au Monde[209]. C'est un sport très populaire et pratiqué dans tout le pays[210]. Ils sont avec l'Italie et l'Espagne les trois uniques pays à posséder un championnat professionnel dans ce sport.
Le Portugal a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1912 mais n'a participé que huit fois aux Jeux olympiques d'hiver depuis 1952.
Les athlètes portugais ont remporté au total 24 médailles aux Jeux olympiques d'été et aucune médaille aux Jeux olympiques d'hiver. Ils ont remporté la plupart de leurs médailles en athlétisme, en voile et en équitation.
L'Église et l'État sont formellement séparés pendant la première République portugaise (1910 à 1926), séparation réitérée dans la constitution portugaise de 1976. Le Portugal est un État séculier. En dehors de la constitution, les deux documents les plus importants concernant la liberté religieuse sont le Concordat du (succédant à ceux de 1940 et de 1886) entre le Portugal et le Saint-Siège[211] et la « Loi de liberté religieuse » de 2001.
La majorité des Portugais (environ 84,5 %) est de confession catholique[212].
Le Portugal est divisé en vingt diocèses, regroupés en trois provinces: Braga, Lisbonne et Évora. Ses principales sanctuaires sont le sanctuaire de Notre-Dame de Fátima (avec sa chapelle des apparitions) et le sanctuaire du Christ Roi.
Environ la moitié des mariages au Portugal sont des mariages catholiques. Le divorce est autorisé par le Code civil portugais, par consentement mutuel ou sur demande auprès d'un tribunal par un des conjoints.
Au Portugal sont également pratiquées d'autres religions issues du christianisme. Il existe actuellement[C'est-à-dire ?] une communauté de 100 000 évangéliques et les Témoins de Jéhovah y comptent près de 50 000 fidèles. De plus, en 2009, environ 100 000 personnes ont assisté à leur célébration annuelle de la Commémoration de la mort du Christ.
Les anglicans sont organisés en Église catholique apostolique évangélique lusitanienne, fondée en 1880.
La communauté juive reste présente au Portugal malgré le décret du de Manuel Ier qui obligea la communauté juive à choisir entre la conversion ou l'expulsion du pays[213] et le massacre de 1506[214]. La culture juive s'est développée dans la ville de Belmonte où il y a encore une communauté juive et où un musée juif a été ouvert en 2005. En 2006, il existe au Portugal une communauté d'environ 8 000 Juifs.
L'islam est présent au Portugal. Selon l’Instituto Nacional de Estatística, en 1991, il y avait une communauté de 9 134 musulmans dans le pays. La majorité de cette population provient des anciennes régions ultramarine, comme le Maroc, la Guinée-Bissau et le Mozambique.
La principale mosquée du pays est la mosquée centrale de Lisbonne. À Mértola, il existe encore une mosquée, mais elle fut convertie en église catholique après la Reconquista[215].
La langue officielle de la République portugaise est le portugais[218], avec plus de 240 millions de personnes qui la parlent dans le monde entier en 2008. C'est alors la sixième langue la plus parlée au monde et la troisième langue européenne la plus parlée dans le monde. Elle est officielle au Portugal, au Brésil, en Angola, au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, à Macao, au Mozambique, à Sao Tomé-et-Principe et au Timor oriental, mais elle est aussi parlée dans l'ancienne Inde portugaise (Goa, Daman et Diu et Dadra et Nagar Haveli) et dans certains territoires contestés (comme Olivença[219], en Espagne) ou limitrophes de pays lusophones (comme l'Uruguay[220] avec le Brésil).
Le portugais possède aussi un statut officiel dans l'Union européenne[221], dans l'Union des nations sud-américaines, dans l'Union latine, dans le Mercosur, dans la Communauté de développement d'Afrique australe et dans l'Union africaine[222]. Le portugais est parfois désigné comme la « langue de Camões » (Luís de Camões, auteur de Os Lusíadas).
D'autres langues du Portugal sont aussi reconnues officiellement :
Le Portugal apparaît homogène sur le plan linguistique, car 96 % des habitants ont comme langue maternelle le portugais ; mais il en existe aussi plusieurs variétés dialectales, notamment l'açorien, l'algarvio, l'alentejano, le Minhoto, le beirão, le madérien, le dialecte de la Beira Alta et du Mondego, le dialecte de Castelo Branco et de Portalegre et enfin le dialecte de Trás-os-Montes[224].
Date | Nom | Observations |
---|---|---|
1er janvier | Sainte Marie, Mère de Dieu | Jour de l'an, célébration chrétienne de la fête de Marie (mère de Jésus) |
Février | Carnaval | Mardi-gras. |
Mars - Avril | Vendredi saint | Célébration chrétienne de la passion et de la mort du Christ. |
Mars - Avril | Pâques | Célébration chrétienne de la résurrection du Christ. |
25 avril | Révolution des Œillets | Fête de la liberté (anniversaire de la fin de la dictature le ). |
1er mai | Fête du Travail | Fête des travailleurs. |
Mai - Juin | Fête-Dieu | Célébration catholique du corps et du sang du Christ. |
10 juin | Fête nationale | Anniversaire de la mort du poète Camões en 1580. |
15 août | Assomption | Célébration catholique de la montée au paradis de la Vierge Marie. |
5 octobre | Instauration de la République | Fête de la République (instaurée en 1910). |
1er novembre | Toussaint | Fête catholique de tous les saints. |
1er décembre | Restauration de l’indépendance | Fête de l’indépendance (restaurée en 1640 après 60 ans d’union avec l’Espagne dans l’Union ibérique). |
8 décembre | Immaculée Conception | Fête catholique de la conception de la Vierge Marie, patronne du Portugal depuis 1646. |
25 décembre | Noël | Célébration chrétienne de la naissance du Christ Fête de la famille. |
La radio apparait lors de la première partie du XXe siècle. Les premières émissions sont réalisées en 1932, par la Emissora Nacional (Émetteur national), fondée officiellement en 1935, mais existante depuis 1930, lors d'un décret qui a créé la Direcção dos Serviços Radio eléctricos (direction des Services Radio électriques), autorisant, en simultané, l'acquisition des premiers expéditeurs de Moyenne fréquence et la haute fréquence au Portugal. En 1934, sont réalisées les premières émissions en haute fréquence. Conçue dans un cadre politique interne et externe où les radios nationales jouaient surtout un rôle de véhicule des intérêts du Gouvernement, cette caractéristique s'est accentuée davantage dans le cas portugais en fonction du régime totalitaire qui a perduré jusqu'en 1974.
Après ce régime, les postes radiophoniques sont nationalisés et fut ensuite créée la RDP (Radiotelevisão Portuguesa). Son évolution a continué, avec des réorganisations internes et des réformes, en 2004, elle fut appelée la RTP (Radio-télévision du Portugal). Actuellement[C'est-à-dire ?], la RTP, entreprise publique d'État, comporte trois émetteurs : Antena 1, Antena 2 et Antena 3. Outre celles-ci, il existe d'autres stations de radios privées comme la Radio Renascença, la Rádio Comercial, RFM, MEGA FM, Best Rock FM, Cidade et la Rádio Clube Português. Il existe aussi une centaine de stations locales et régionales.
La télévision est apparue au Portugal pendant les années 1950. À l'initiative du gouvernement portugais, la RTP SARL est créée le . Les émissions expérimentales de la RTP (ultérieurement, connue comme la RTP1) ont commencé en 1956, à partir de la Feira popular, à Lisbonne. Néanmoins, les émissions ne seront effectives qu'à partir de 1957. Devant la nécessité d'organiser la programmation de manière à satisfaire les téléspectateurs, RTP créa en 1968 une nouvelle chaîne : RTP2.
En 1975, la RTP fut nationalisée, en la transformant en une société publique. À la fin du XXe siècle, l'État a accordé une licence pour la création de deux chaînes de télévision indépendantes : la SIC en 1992 et la TVI en 1993[225].
À l'heure actuelle RTP1, RTP2, RTP Memoria, SIC et TVI sont les chaînes nationales existantes au Portugal. En effet, à partir de 2016 la chaîne « RTP Memoria » peut être visionnée par toute la population portugaise sans câble. Outre les chaînes nationales, il existe aussi deux chaînes régionales, celle de RTP Açores qui fut créée en 1975 et RTP Madeira qui, quant à elle, fut créée en 1972. RTP, SIC et TVI possèdent des chaînes internationales et aussi par satellite, les chaînes internationales sont TVIi, RTPi et SICi. Au Portugal il est aussi possible de capter d'autres chaînes par câble et via satellite. Avec les évolutions technologiques, il est désormais possible de voir la télévision à travers internet et par téléphone[226]. Dans le cas de la TVI, on peut voir la télévision en direct sur TVI PLAYER
Le réseau principal du câble portugais est NOS qui propose de nombreuses chaines thématiques (MTV Portugal, SIC Radical, Sport TV…).
L'Açoriano Oriental est le journal le plus ancien du Portugal. C'est aussi l'un des dix plus vieux du monde. Il fut fondé le , dans une période qui correspond à un âge d'or du journalisme aux niveaux national et international.
Quatre mois avant l'apparition de cette première publication, fut promulguée la première loi de liberté de la presse au Portugal. Depuis cette loi, plusieurs journaux sont apparus au long des années, dont les plus connus sont O Século, le Diário de Notícias et le Jornal de Notícias.
Au Portugal, il existe plusieurs revues, aux sujets variés ; les principaux périodiques portugais sont :
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