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monnaie de certains pays d'Europe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'euro (symbole monétaire : € ; code ISO : EUR) est la monnaie unique de l'Union économique et monétaire[3] formée au sein de l'Union européenne ; en 2023, elle est commune à vingt États membres de l'Union européenne qui forment ainsi la zone euro.
Euro евро (bulgare) ευρώ (grec) euró (hongrois) eiro (letton) euras (lituanien) ewro (maltais) evro (slovène) Unité monétaire actuelle | ||||||||
Pays officiellement utilisateurs |
Espace unique de paiement en euros |
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Autres pays utilisateurs |
Kosovo Monténégro |
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Banque centrale | Banque centrale européenne | |||||||
Symbole local | € | |||||||
Code ISO 4217 | EUR
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Sous-unité | 100 cents ou centimes | |||||||
Taux de change | Cours en USD | |||||||
Monnaies alignées | BAM, BGN, CVE, KMF, STD[1], XPF, XOF et XAF | |||||||
Taux de conversion | 1 EUR = 1,087 25 USD ()[2] 1 USD = 0,919 75 EUR ()[2] |
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Chronologie | ||||||||
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Hors de l'Union européenne, quatre micro-États (Andorre, Monaco, Saint-Marin et Vatican), trois pays et territoires d'outre-mer français (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy et Terres australes et antarctiques françaises) et un territoire d'outre-mer britannique (les bases Akrotiri et Dhekelia situées à Chypre) sont également officiellement autorisés à utiliser l'euro. Monténégro et Kosovo sont par contraste les deux pays européens non-membres qui l'utilisent de facto sans accord formel.
D'autres pays et territoires ont leur monnaie nationale liée à l'euro du fait d'un amarrage antérieur au franc français, à l'escudo portugais ou au mark allemand : Bénin, Bosnie-Herzégovine, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Comores, Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna, République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Tchad, Togo.
En usage sous sa forme scripturale le , il est mis en circulation le à 0 h sous sa forme fiduciaire. Il succède à l'ECU, « l'unité de compte européenne » mise en service en 1979.
L'euro est la deuxième monnaie au monde pour le montant des transactions[4], derrière le dollar américain et devant le yuan chinois.
Depuis , elle est la première monnaie au monde pour la quantité de billets en circulation[5].
Au , 28 187 546 465 billets en euro étaient en circulation dans le monde, pour une valeur totale de 1 544 370 485 175 €, ainsi que 141 184 192 506 pièces de monnaie pour une valeur totale de 31 233 475 945 €, l'ensemble représentant la somme de 1 575 603 961 120 €[6].
L'euro est géré par la Banque centrale européenne (BCE) qui siège à Francfort et par l'Eurosystème, composé des banques centrales des États de la zone euro. En tant que banque centrale indépendante, la BCE est l'unique instance ayant le pouvoir de fixer une politique monétaire pour l'ensemble de la zone euro. L'Eurosystème participe à l'impression, la frappe et la distribution des billets et pièces dans tous les États membres ; il veille également au bon fonctionnement des systèmes de paiements au sein de la zone euro.
Le traité de Maastricht, signé en 1992, oblige la plupart des États de l'Union européenne (UE) à adopter l'euro dès qu'ils respectent certains critères monétaires et budgétaires, dits de convergence. Le Royaume-Uni et le Danemark ont cependant obtenu des options de retrait[7], tandis que la Suède (qui rejoint l'UE en 1995, soit après la signature du traité de Maastricht) refuse d'introduire l'euro après un référendum négatif en 2003, et au surplus, elle contourne l'obligation d'adopter l'euro en ne respectant pas un des critères de convergence. Néanmoins, tous les pays qui adhérent à l'UE depuis 1993 se sont engagés à adopter l'euro en temps voulu.
La gestion de l'euro dépend du contrôle de la Banque centrale européenne qui en mesure les flux, la masse monétaire, ainsi que les dettes des États membres[8].
Toutes les pièces en euro possèdent une face européenne commune (0.01 €, 0.02 € et 0.05 € : l'Europe dans le monde ; 0.10 €, 0.20 € et 0.50 € : l'Europe comme une alliance d'États ; 1.00 € et 2.00 € : l'Europe sans frontière) et une face spécifique au pays émetteur (y compris Monaco, Saint-Marin, le Vatican et Andorre, états en union monétaire avec leurs voisins immédiats qui sont autorisés à frapper leurs propres pièces).
Une nouvelle série de pièces est frappée depuis fin 2007 avec un décalage d'un an pour la monnaie italienne (qui frappe aussi les pièces du Vatican et de Saint-Marin). Se calquant sur la pratique décidée pour les billets de banque, elle représente désormais l'ensemble des pays du continent européen (membre ou non de l'Union), afin d'éviter de devoir frapper de nouvelles séries à chaque élargissement. Les frontières n'y apparaissent donc plus.
Toutes les pièces sont utilisables dans tous les États membres, à l'exception des pièces de collection, qu'elles soient ou non en métal précieux, qui n'ont cours que dans le pays d'émission. Des problèmes de compatibilité sont cependant relevés sur certains automates (distributeurs automatiques, péages…).
Il existe également des pièces de collection, souvent en métal précieux, qui n'ont cours légal que dans leur pays d'émission[9]. Par exemple, gravée par Joaquin Jimenez (qui est également l'auteur de l’Arbre Étoilé des pièces de 1 € et 2 €), une pièce de 5 € en argent est frappée à 2 000 000 d'exemplaires en 2008. Des pièces de 10 € à 500 € en argent et en or, sont mises en circulation de 2008 à 2010.
Les billets, quant à eux, ont une maquette commune à toute la zone euro. Les ponts, portes et fenêtres des billets symbolisent l'ouverture de l'Europe sur le reste du monde et les liens entre les peuples.
Le choix du graphisme des billets est de la compétence de la Banque centrale européenne alors que celui des pièces est de la compétence des États membres de l'Eurogroupe. La prochaine face commune a ainsi été décidée lors d'une réunion de l'Eurogroupe. Cette décision provoque une petite polémique de la part de quelques députés par l'absence, selon eux volontaire, de la Turquie sur le dessin retenu, au contraire de celui des billets[Note 1].
Le , un nouveau billet de 5,00 € est mis en circulation ; il est le premier d'une nouvelle série de billets baptisée Europe[10].
Le , c'est un nouveau billet de 10,00 € qui fait son apparition. Puis, le , c'est le nouveau billet de 20,00 € qui est mis en circulation. Le billet de 50,00 € est mis en circulation le [11]. Enfin, les nouveaux billets de 100,00 et 200,00 € sont introduits le 28 mai 2019.
Le , la Banque centrale européenne annonce qu'elle va modifier les billets d'ici à 2024[12]. La BCE souhaite consulter plusieurs experts (artistes, historiens, designers) venant de tous les pays et réunis en comités et sous-comités, puis soumettre les différentes thématiques au vote du public, mais la décision finale reviendra au conseil des gouverneurs. En 2019, les billets de banque étaient encore utilisés dans 73 % des transactions, et la BCE considère leur graphisme comme étant d'importance cruciale[13].
Valeur | 5,00 € | 10,00 € | 20,00 € | 50,00 € | 100,00 € | 200,00 € | 500,00 € |
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1re série, dite « série 2002 » | |||||||
Format | 120 mm × 62 mm | 127 mm × 67 mm | 133 mm × 72 mm | 140 mm × 77 mm | 147 mm × 82 mm | 153 mm × 82 mm | 160 mm × 82 mm |
Recto | |||||||
Verso | |||||||
2e série, dite « série Europe » | |||||||
Format | 120 mm × 62 mm | 127 mm × 67 mm | 133 mm × 72 mm | 140 mm × 77 mm | 147 mm × 77 mm | 153 mm × 77 mm | Non fabriqué[14] |
Recto | |||||||
Verso |
La Banque centrale européenne décide le 4 mai 2016 de supprimer le billet de 500 euros afin de lutter contre les activités illicites telles que le blanchiment d'argent, l'évasion fiscale et le financement du terrorisme[15].
Cependant, si l’arrêt de production du billet a été décidé, l'arrêt de l’émission des billets n'est effective qu’en début d’année 2019 (initialement prévu fin 2018), le temps nécessaire à la production et l’émission supplémentaires de coupures de 100 et 200 euros. Ainsi, à partir du 27 janvier 2019, dix-sept des dix-neuf banques centrales nationales ont cessé d’émettre les billets de 500 euros et seules l’Allemagne et l’Autriche ont continué d’émettre cette coupure jusqu’au 26 avril 2019 pour des raisons logistiques[16].
Après cet arrêt d'émission, la coupure de 500 euros gardera toujours sa valeur et pourra être échangée auprès des banques centrales nationales de l’Eurosystème pendant une période illimitée.
Depuis cette décision, les billets rentrent en nombre aux guichets des banques centrales (plus de dix mille billets pour le mois de mai 2016). Allié au fait qu'ils étaient, à l'exception de l'Allemagne et l'Autriche, très peu utilisés dans la vie courante, il y a de fortes probabilités que, de facto, sa fonction ne se limite à l'avenir qu'à une valeur de réserve et de thésaurisation. Il est à noter que si en France on trouve difficilement des billets d'une valeur supérieure à 50 euros, ce n'est pas le cas en Belgique où des distributeurs de billets permettent d'obtenir des coupures de 100 et de 200 euros, ces dernières valeurs ayant remplacé les billets de 500 euros dans les distributeurs belges qui en proposaient jusqu'en 2018.
L'euro n'est pas la première monnaie à vocation européenne (et internationale). En effet, l'Union latine, née en 1865 à l'initiative de Napoléon III, marque une union monétaire, ou supranationale, signée et partagée par la France, la Belgique, la Suisse, l'Italie, la Grèce et, plus tard, l'Espagne et le Portugal, puis la Russie et certains pays d'Amérique latine. La Première Guerre mondiale (1914-1918) met fin à ce projet d'unification monétaire.
Le projet de créer une monnaie commune naît dans les années 1970 avec les turbulences du régime agrimonétaire, depuis la mise en œuvre de la Politique agricole commune, en 1962, et l'impossibilité de mettre en place un système de taux de change contrôlable[17].
Dès les années 1970 existe l'European Currency Unit.
La décision de créer l'euro est officialisée lors du traité de Maastricht. Lorsque les négociations sont engagées, les responsables savent qu'économiquement la constitution de la zone euro est un défi. En effet, les économistes savent, depuis les travaux de Robert Mundell (dans les années 1950) que, pour que des pays aient intérêt à avoir une même monnaie, ils doivent[18] :
Pour Jean Pisani-Ferry, les responsables politiques des pays décident de passer outre, pour trois raisons :
Deux visions s'opposent :
L'euro est créé par les dispositions du traité de Maastricht, en 1992. Pour participer à la monnaie commune, les États membres sont censés répondre à des critères stricts tels qu'un déficit budgétaire de moins de 3 % de leur PIB, un endettement inférieur à 60 % du PIB (deux critères qui sont régulièrement bafoués après l'introduction de l'euro[29]), une faible inflation et des taux d'intérêt proches de la moyenne de l'Union européenne. Lors de la signature du traité de Maastricht, le Royaume-Uni et le Danemark obtiennent des options de retrait pour ne pas participer à l'union monétaire qui se traduirait par l'introduction de l'euro.
De nombreux économistes tels que Fred Arditti, Neil Dowling, Wim Duisenberg, Robert Mundell, Tommaso Padoa-Schioppa et Robert Tollison participent à la création de la monnaie commune.
L'appellation « euro » est officiellement adoptée à Madrid, le [30]. L'espérantiste belge, Germain Pirlot[31], ancien professeur de français et d'histoire, est désigné pour dénommer la nouvelle monnaie ; il envoie une lettre au président de la Commission européenne, Jacques Santer, et suggère la dénomination « euro », le [32],[33].
Les taux de conversion sont déterminés par le Conseil de l'Union européenne[Note 2], sur la base d'une recommandation de la Commission européenne, établie sur les taux du marché au . Ils sont créés de sorte qu'une unité de compte européenne (ECU) serait égale à un euro. L'unité monétaire européenne était une unité de compte utilisée par l'Union européenne et calculée sur la base des monnaies des États membres. Ce n'était pas une monnaie à part entière. Les taux n'ont pas pu être fixés plus tôt car la valeur d'un ECU dépendait des taux de change des monnaies ne participant pas à l'euro (comme la livre sterling), à la clôture, ce jour-là.
La procédure utilisée pour fixer le taux de change irrévocable entre la drachme grecque et l'euro est différente : alors que les taux de change pour les onze monnaies initiales sont déterminés quelques heures seulement avant que l'euro n'ait été introduit, le taux de conversion de la drachme grecque est fixé plusieurs mois à l'avance[Note 3].
La monnaie est introduite sous forme immatérielle (chèques de voyage, transferts électroniques, services bancaires…), le , à minuit, dans les onze pays formant la toute nouvelle zone euro: l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Portugal. Les monnaies nationales des pays participants cessent dès lors d'exister indépendamment. Les taux de change sont alors bloqués à taux fixes, les uns envers les autres pendant toute la période allant du premier janvier 1999 au premier janvier 2002[34]. L'euro devient ainsi le successeur de l'unité de compte européenne (ECU). Les billets et pièces des anciennes monnaies continuent cependant à avoir cours légal jusqu'à ce que les billets et pièces en euro soient introduits, le . À partir de cette date, les monnaies nationales ont cessé définitivement d'exister et sont remplacées par l'euro à l'intérieur même de chaque pays membre de la zone euro[34].
La période de transition au cours de laquelle les anciens billets et les anciennes pièces sont échangés contre billets et pièces en euro dure environ deux mois, jusqu'au . La date officielle à laquelle les monnaies nationales cessent d'avoir cours légal varie d'un État membre à l'autre ; la période la plus courte est en Allemagne, où le Deutsche Mark cesse officiellement d'avoir cours légal le , bien que la période de transition y dure également deux mois. Même après que les monnaies nationales cessent d'avoir cours légal, elles continuent à être acceptées par les banques centrales nationales, pour des périodes plus ou moins longues, allant de plusieurs années à tout jamais (cf. section Conversion dans les anciennes devises). Les premières pièces cessant d'avoir cours légal sont les pièces portugaises en escudo, qui cessent d'avoir cours légal le , bien que les billets restent échangeables jusqu'en 2022[35].
En 2002, l'euro est lauréat du Prix International Charlemagne.
L'adhésion à l'euro est obligatoire pour les nouveaux membres de l'Union européenne, mais chaque pays en fixe la date et doit respecter les conditions économiques nécessaires.
La zone euro s'étend progressivement :
Des trois membres de l'Union européenne (à quinze) non participants, seuls le Royaume-Uni et le Danemark obtiennent une clause dite d’opting-out, leur permettant de rester en dehors de la monnaie commune, même s'ils venaient à remplir les conditions d'adhésion, clause confirmée par le traité de Rome de 2004. Cette clause ne leur interdit toutefois pas d'adhérer ultérieurement.
Aussi le Royaume-Uni, contrairement au Danemark, ne fait pas partie du mécanisme de change européen II (MCE II), bien que remplissant les conditions du traité de Maastricht car il ne souhaite pas lier le taux de change de la livre sterling à l'euro ; depuis que la livre sterling a quitté le défunt SME (fondé sur l'ancienne unité de compte européenne, ou ECU), son cours par rapport à l'euro connaît des variations plus importantes que les autres monnaies des pays membres non adhérents, notamment durant les deux premières années de l'introduction de l'euro, qui s'est temporairement fortement déprécié par rapport au dollar américain, à la livre sterling et au franc suisse. Cette instabilité initiale est, semble-t-il, résolue et, depuis, la livre sterling suit de façon assez proche les évolutions du cours de l'euro (le franc suisse s'est aussi stabilisé par rapport à l'euro et il remplirait les conditions d'entrée dans le MCE II si la Suisse et le Liechtenstein décidaient de rejoindre l'Union européenne).
En revanche, la Suède s'est engagée à rejoindre à terme la monnaie commune et ce, dès qu'elle remplira les conditions du traité de Maastricht. Cependant, en raison d'une opinion publique qui reste favorable au maintien de la couronne suédoise, comme le montre le dernier référendum organisé sur ce sujet, le , la Suède ne remplit pas techniquement les conditions d'entrée dans le MCE II afin de ne pas être contrainte d'adopter automatiquement la monnaie commune.
Les États membres qui ont rejoint l'Union européenne après la mise en place de l'euro sont tenus d'intégrer, à terme, la zone euro. Ceci suppose qu'ils intègrent d'abord le MCE II puis qu'ils remplissent les autres conditions d'adoption de l'euro. Ainsi, selon Valdis Dombrovskis, commissaire européen chargé de l'euro[43], pour la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Bulgarie et la Roumanie, un nouvel élargissement n'est pas à prévoir « dans les prochaines années » [à partir de 2016].
Les motifs de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Pologne commencent à être proposés[Quand ?].
En , le ministre des Finances bulgare, Simeon Djankov, annonce que son pays renonce à abandonner sa monnaie nationale pour l'euro, du fait de l'incertitude entourant la pérennité de la monnaie commune[44]. Notons cependant que la Bulgarie est juridiquement obligée d'adopter l'euro à terme, ayant ratifié son traité d'adhésion à l'Union européenne sans bénéficier d’opting-out.
Au , 20 pays de l'Union européenne utilisent l'euro comme monnaie nationale.
Pays | Date d'adoption de l'euro | Population | Exceptions |
---|---|---|---|
Allemagne[alpha 1] | 83 237 124 (2021) | ||
Autriche | 8 859 449 (2020) | ||
Belgique | 11 507 163 (2021) | ||
Espagne | 46 934 632 (2019) | ||
Finlande | 5 527 000 (2020) | ||
France | 68 014 000 (2020) | Nouvelle-Calédonie[alpha 2] Polynésie française[alpha 2] Wallis-et-Futuna[alpha 2] | |
Irlande | 5 011 500 (2021) | ||
Italie[alpha 1] | 60 359 546 (2019) | ||
Luxembourg | 645 397 (2022) | ||
Pays-Bas | 17 407 486 (2020) | Aruba[alpha 3] Curaçao[alpha 4] Saint-Martin[alpha 4] Pays-Bas caribéens[alpha 4] | |
Portugal | 10 302 674 (2020) | ||
Grèce (détails) | 10 607 051 (2020) | ||
Slovénie (détails) | 2 102 678 (2020) | ||
Chypre (détails) | 1 266 676 (2020) | Chypre du Nord[alpha 5] | |
Malte (détails) | 457 267 (2020) | ||
Slovaquie (détails) | 5 452 025 (2021) | ||
Estonie (détails) | 1 228 624 (2020) | ||
Lettonie (détails) | 1 907 675 (2020) | ||
Lituanie (détails) | 2 731 464 (2020) | ||
Croatie (détails) | 3 879 074 (2021) | ||
Zone euro | 344 652 443 |
Quatre micro-États enclavés dans l'Union européenne, sans en être membres, ont obtenu le droit d'utiliser l'euro : Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican ; ces États sont également autorisés à frapper un certain nombre de pièces de monnaie (officiellement depuis le pour Andorre, effectif à compter du ). L'euro est également utilisé officiellement dans quatre territoires d'outre-mer, non intégrés à l'Union ; Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, TAAF et Akrotiri et Dhekelia. Le cas des bases britanniques à Chypre est particulier : le traité d'indépendance de Chypre y prévoyait l'utilisation exclusive de la monnaie locale, ce qui a imposé un basculement vers l'euro ; cette particularité est prévue par le traité d'adhésion de Chypre et par le droit britannique.
Pays | Date d'adoption de l'euro | Population |
---|---|---|
Monaco (détails) | 36 371 | |
Saint-Marin (détails) | 32 471 | |
Vatican (détails) | 832 | |
Saint-Pierre-et-Miquelon (détails) | 6 092 | |
Terres australes et antarctiques françaises | 186 | |
Akrotiri et Dhekelia (détails) | 14 500 | |
Andorre (détails) | (auparavant de facto) | 78 115 |
Saint-Barthélemy (détails) | (auparavant une région ultrapériphérique) | 10 585 |
Deux autres États, ou entités européennes, non membres de l'Union, utilisent également l'euro de facto : le Monténégro et le Kosovo, sans dépendre de la BCE, sans pouvoir émettre de pièces ni de billets.
Pays et territoires | Date d'adoption de l'euro de facto | Population |
---|---|---|
Kosovo (détails) | 1 815 606 | |
Monténégro (détails) | 661 807 |
L'euro est également de facto utilisé dans plusieurs pays hors d'Europe, comme au Zimbabwe où il circule aux côtés du dollar américain, du rand sud-africain, du pula botswanais et de la livre sterling. Enfin, l'euro est accepté comme quasi seconde monnaie dans des régions d'États non membres frontalières de la zone euro (Genève) ou pour des raisons touristiques (Polynésie).
En 2018, au sein de l'Union européenne et des pays candidats à l'entrée dans l'Union, se trouvent les monnaies suivantes qui ont toutes intégré le MCE II :
Toutefois, les phases préparatoires avant l'introduction de l'euro sont actuellement considérablement raccourcies, tous ces pays négociant déjà l'euro sur les marchés internationaux et disposant même de stocks de pièces et billets pour le marché des changes aux particuliers (notamment dans les zones touristiques). Dans certains de ces pays, de nombreux commerces acceptent les paiements en euro (parfois même aussi en pièces et billets), certains pratiquant même le double affichage sur un taux voisin du cours central défini dans le MCE II (qui autorise une variation de 15 % du cours, mais qui, en pratique, varie dans des marges très inférieures, le marché des changes étant déjà très stabilisé, ce qui permet même à certains pays de garantir unilatéralement leur taux de change par l'intervention de leur banque centrale), ou autorisant l'ouverture de comptes en euro pour les entreprises et les administrations, afin de limiter les frais relatifs aux opérations de change.
Dans les derniers jours précédant l'évaluation par la Commission européenne d'une devise MCE II après deux années de stabilité, il apparaît une instabilité temporaire du cours de cette devise liée à une anticipation du marché sur une prochaine convertibilité totale de cette devise, ce qui limite l'intérêt de conserver des fonds de garantie dans cette devise. Mais la BCE et les BCN veillent à limiter cette instabilité et assistent la BCN, candidate pour limiter cet impact temporaire, en achetant ou vendant massivement les surplus de change sur les marchés financiers. Une stabilisation forte en dernière minute est donc constatée autour du taux central défini dans le MCE II, sauf si les engagements financiers pris par la BCE sont trop importants et nécessitent un ajustement pour éviter d'imposer à la BCN candidate des dettes dès son entrée dans l'UME, qui ne lui permettraient plus de remplir les objectifs de stabilité de Maastricht. Aussi, le cours central, défini dans le MCE II, ne préfigure pas forcément le taux de conversion définitif qui sera appliqué (mais qui devrait rester tout de même dans la bande de fluctuation de 15 % autour du taux central).
Un certain nombre de devises, hors Union européenne, sont déjà liées à travers un taux de change, fixe ou variable, à l'euro :
Les monnaies suivantes des pays membres de l'Union européenne, ou candidats à l'adhésion, ne sont pas liées à l'euro,
La valeur de l'euro, exprimée dans les anciennes monnaies de ces pays, est la suivante :
Dénomination | ISO | Valeur | Pays d'émission (*) ou d'utilisation | Début de parité avec l'euro |
Début de circulation de l'euro |
Fin de cours de l'ancienne devise |
Date limite de convertibilité des anciennes pièces[46] | Date limite de convertibilité des anciens billets[46] |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
European Currency Unit | XEU |
00 | 1,000Union européenne (*) | sans objet | sans objet | |||
Mark allemand | DEM |
83 | 1,955Allemagne | indéfiniment | indéfiniment | |||
Schilling autrichien | ATS |
3 | 13,760Autriche | indéfiniment | indéfiniment | |||
Franc belge | BEF |
9 | 40,339Belgique | indéfiniment | ||||
Peseta espagnole | ESP |
166,386 | Espagne[Nota 1] Andorre |
|||||
Mark finlandais | FIM |
73 | 5,945 Finlande Îles Åland |
|||||
Franc français | FRF |
57 | 6,559 France[Nota 2] Monaco Andorre |
|||||
Livre irlandaise | IEP |
564 | 0,787Irlande | indéfiniment | indéfiniment | |||
Lire italienne | ITL |
936,27 | 1 Italie Saint-Marin Vatican |
|||||
Franc luxembourgeois | LUF |
9 | 40,339Luxembourg | indéfiniment | ||||
Florin néerlandais | NLG |
71 | 2,203Pays-Bas[Nota 3] | |||||
Escudo portugais | PTE |
200,482 | Portugal[Nota 4] | |||||
Franc andorran | ADF |
57 | 6,559Andorre[Nota 5] | sans objet | sans objet | |||
Peseta andorrane | ADP |
166,386 | Andorre[Nota 5] | sans objet | sans objet | |||
Franc monégasque | MCF |
57 | 6,559 Monaco France |
sans objet | ||||
Lire saint-marinaise | SML |
936,27 | 1 Saint-Marin Italie |
sans objet | ||||
Lire vaticane | VAL |
936,27 | 1 Vatican Italie |
sans objet | ||||
Drachme grecque | GRD |
340,750 | Grèce | |||||
Tolar slovène | SIT |
239,640 | Slovénie | indéfiniment | ||||
Livre chypriote | CYP |
274 | 0,585 Chypre[Nota 6] Akrotiri et Dhekelia |
|||||
Lire maltaise | MTL |
300 | 0,429Malte | |||||
Couronne slovaque | SKK |
0 | 30,126Slovaquie | indéfiniment | ||||
Couronne estonienne | EEK |
6 | 15,646Estonie | indéfiniment | indéfiniment | |||
Lats letton | LVL |
804 | 0,702Lettonie | indéfiniment | indéfiniment | |||
Litas lituanienne | LTL |
3,45280 | Lituanie | indéfiniment | indéfiniment | |||
Kuna croate | HRK |
7,53450 | Croatie | indéfiniment |
Notes :
TRY
).Dénomination | ISO | Valeur | Fluctuation | Pays d'émission (*) ou d'utilisation | Début de liaison avec l'euro |
Politique monétaire |
---|---|---|---|---|---|---|
Couronne danoise | DKK |
38 | 7,460± % | 2,25Danemark | MCE II depuis le . | |
Dirham marocain | MAD |
2 | 11,173non définie | Maroc | Politique unilatérale, taux de fluctuation non défini officiellement. | |
Escudo cap-verdien | CVE |
110,265 | taux fixe[Notb 1] | Cap-Vert | Accord avec le Portugal, était liée à l'escudo portugais (55 CVE pour 100 PTE ). | |
Euro WIR | CHE |
00 | 1,000taux fixe | Suisse | Monnaie privée non fiduciaire, unité de compte négociable uniquement en Suisse sur des marchés d'échange de services de gré à gré, liée à l'euro à un taux non officiel. | |
Forint hongrois | HUF |
282,360 | ± 15,00 % | Hongrie | Du au , l'euro était centré à 276,100 HUF . | |
Franc CFA de la BCEAO | XOF |
655,957 | taux fixe[Notb 1] | Pays membres de l'UEMOA : Bénin Burkina Faso Côte d'Ivoire Guinée-Bissau Mali Niger Sénégal Togo |
Accord avec la France, était liée au franc français (100 XOF pour 1 FRF ). | |
Franc CFA de la BEAC | XAF |
655,957 | taux fixe[Notb 1] | Pays membres de la CEMAC : Cameroun République du Congo Gabon Guinée équatoriale République centrafricaine Tchad |
Accord avec la France, était liée au franc français (100 XAF pour 1 FRF ). | |
Franc CFP | XPF |
74… | 119,331taux fixe[Notb 1] | Collectivités françaises : Nouvelle-Calédonie Polynésie française Wallis-et-Futuna |
Accord avec la France, était liée au franc français (100 XPF pour 5,50 FRF )Note : le taux officiel de conversion exact est inversé : 1 000 XPF = 8,38 EUR = 54,969 196 6 FRF (c'est pratiquement l'ancien taux légèrement ajusté de près de 0,056 %, selon la valeur fixe de l'euro en francs français, afin de faciliter les conversions de comptes vers l'euro). | |
Franc comorien | KMF |
491,968 | taux fixe[Notb 1] | Comores | Accord avec la France, était liée au franc français (75 KMF pour 1 FRF ). | |
Franc suisse | CHF |
1,233 | non fixe (taux au ) | Suisse Liechtenstein |
Union monétaire suisse, taux variable. | |
Franc WIR | CHW |
1,233 | non fixe (parité au franc suisse) | Suisse | Monnaie privée non fiduciaire, unité de compte négociable uniquement en Suisse sur des marchés d'échange de services de gré à gré, liée à parité au franc suisse à un taux non officiel. | |
Lev bulgare | BGN |
83 | 1,955taux fixe[Notb 1] | Bulgarie | Unilatéral en préparation du MCE II, était liée au mark allemand (1 BGN pour 1 DEM ). | |
Marka bosnienne | BAM |
83 | 1,955taux fixe[Notb 1] | Bosnie-Herzégovine | Unilatéral, était liée au mark allemand (1 BAM pour 1 DEM ). | |
Dobra santoméenne | STD |
24,5 | taux fixe[Notb 1] | Sao Tomé-et-Principe |
Notes :
L'ECU, qui était un panier, contenait des monnaies comme la livre sterling, qui n'ont pas été intégrées dans l'euro. Les deux devises européennes ne coïncident donc que brièvement, pendant les heures de fermeture des marchés entre la fin de 1998 et le début de 1999 et, si l'ECU existait encore, il aurait maintenant une valeur tout autre que celle de l'euro.
Afin de reconstituer la valeur qu'aurait eue l'euro par rapport au dollar américain avant sa cristallisation du , il convient d'utiliser les taux de change face au dollar d'une monnaie nationale, et de lui appliquer son taux de conversion en euro. Par exemple, 6,559 57 sera divisé par la valeur du dollar en francs français. Le résultat du calcul figure sur le graphique ci-contre pour le franc français (en rouge) et le deutschemark (en bleu) pour toute la période qui va de l'introduction du régime des changes flottants par Richard Nixon à celle de l'euro.
Pendant les dix années précédant son introduction, l'euro aurait ainsi eu une valeur moyenne de l'ordre de 1,182 5 dollar US, calculée avec le franc français, et 1,20 dollar, calculée avec le deutschemark.
En 1999, le cours d'introduction de l'euro était de 1,1789 dollar pour un euro. On peut ensuite distinguer plusieurs périodes[47] :
Le marché des changes le plus actif de l'euro est bien évidemment celui comparé au dollar US ; la parité euro/dollar est l'instrument financier le plus traité dans le monde, c'est un indicateur phare, suivi quotidiennement par tous les milieux économiques et financiers.
Année | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Taux | 1,065 8 | 0,923 6 | 0,895 6 | 0,945 6 | 1,131 2 | 1,243 9 | 1,244 1 | 1,255 6 | 1,370 5 | 1,470 8 | 1,394 8 | 1,325 7 | 1,329 0 | 1,284 8 | 1,328 1 | 1,328 5 | 1,109 5 | 1,106 9 |
Les conséquences économiques de l'euro font l'objet de débats au sein des économistes. La plupart des études soulignent l'effet de l'euro sur la convergence des taux d'intérêt et sur la chute de l'inflation, et montrent un effet positif de la monnaie unique sur l'intensification des échanges commerciaux[49]. L'euro a, en effet, un rôle fondamental à jouer dans cette direction : à la fin des années 1990, 60 % des transactions commerciales des pays de la zone euro sont effectuées entre eux[34]. Par conséquent, la nouvelle monnaie unique permet d'éviter les contraintes de change entre les devises nationales[34].
Des débats médiatiques ont été centrés sur l'inflation qui aurait été causée par le passage à l'euro. La Banque de France a toutefois montré que l'introduction de l'euro s'est produite simultanément à une hausse importante des prix de l'immobilier et des produits pétroliers[50]. Par ailleurs, certains secteurs (hôtellerie, tabac par exemple) ont connu de fortes hausses de prix depuis l'introduction de l'euro[50]. Face à la polémique[51], le ministre des Finances Thierry Breton a proposé, ultérieurement, un indice spécial lié au coût du panier d'achat au supermarché pour répondre aux critiques des associations de consommateurs. L'INSEE introduit un indicateur d'inflation personnalisé[Note 4],[52].
Un débat sur les effets macroéconomiques de l'euro existe[49]. Les économistes soulignent que l'euro a rendu la dévaluation impossible, conduisant les pays à devoir engager une dévaluation interne (baisse des salaires) ou des politiques d'investissements, ou encore des réformes structurelles[53].
La politique monétaire menée ces dernières années[Lesquelles ?] (au moins jusqu'à la mise en place de l'assouplissement quantitatif) conduit à un « euro fort », ou qualifiée par ses détracteurs d'« euro cher ». À terme, selon le centre de recherche économique CEE Council, le maintien de l'orthodoxie financière, prôné par le gouvernement allemand et la BCE, et la politique de rigueur généralisée qui en découle, nécessiteront une révision du traité de Lisbonne, car ils pourraient avoir pour conséquence de réduire les prérogatives budgétaires et fiscales des États membres, au-delà des dispositions du traité dans sa forme actuelle[54].
Le CEPII soulignait en 2012 que, par construction, l'euro empêche les taux de change de s'ajuster pour compenser les déséquilibres des balances commerciales des pays membres. En l'absence de ce canal, l'ajustement doit se faire par des taux d'inflation différenciés entre pays, ce qui suppose des dévaluations internes (baisse des salaires) pour les pays les moins compétitifs, ou par une montée en gamme des produits[55]. Paul Krugman souligne à ce propos que l'Allemagne bénéficie d'un Euro légèrement sous-évalué par rapport au Deutsch Mark (si celui-ci était toujours en circulation), contrairement aux autres pays d'Europe, en particulier du sud, qui ont une monnaie surévaluée[56]. Cette analyse a été confirmée par une étude du FMI datant de 2017[57]. Ce déséquilibre a sa part de responsabilité dans l'excédent commercial très élevé de l'Allemagne, qui est en partie responsable, selon nombre d’économistes, dont ceux du FMI, de l’anémie de la croissance européenne[58] (cet excédent se fait au détriment des autres pays de la zone, certains économistes parlant à ce sujet de mercantilisme[59]). De plus, l'épargne résultant de cet excédent s'investirait peu dans la zone euro et profiterait peu aux voisins de l'Allemagne[60]. A ce sujet, Patrick Artus souligne que les excédents allemands servent essentiellement à financer le déficit américain.
Faute de pouvoir rééquilibrer leur compétitivité par la dévaluation, certains pays ont connu, selon une étude allemande du CEP (Centrum für europäische Politik), une moindre hausse de leur PIB. L'Euro a ainsi freiné leur croissance économique par rapport à la croissance qui aurait été la leur s'ils avaient gardé leur monnaie. Ainsi, chaque Français aurait perdu 56 000 euros sur la période 1999-2017 et les Italiens 73 000[61]. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Grèce auraient au contraire bénéficié de l'euro[62]. Cette étude a été critiquée par le Groupe d'études géopolitiques (GEG), un groupe de réflexion de l'ENS Ulm[63]. Selon le GEG, les chiffres de l'étude sont faux car elle est constituée « de grossières erreurs méthodologiques qui disqualifient la démarche du CEP et laissent planer le doute sur sa bonne foi ». Le GEG ajoute que « les auteurs ne semblent pas conscients des biais possibles de la méthode d’évaluation dite de contrôle synthétique et ne font rien qui puisse les éliminer »[63]. Une étude publiée en décembre 2018 dans la European Economic Review et employant la même méthode statistique que le CEP trouve des résultats également sensiblement différents[64]. Le quotidien allemand Die Welt a aussi livré une critique acerbe de l'étude du CEP[65], en France Le Point qualifie l'étude de « bidon »[66] et Libération estime que la méthodologie employée est particulièrement « critiquable »[67].
Un sondage est effectué à la demande du German Marshall Fund, durant l'été 2010. À la question « L'usage de l'euro est-il une bonne chose pour l'économie ? », si une majorité de Néerlandais a répondu « oui », 53 % des Allemands et des Espagnols ont répondu « non », ainsi que 60 % des Français[68]. Pourtant, à cette même date, un autre sondage indiquait que seuls 38 % des Français étaient en faveur d'un retour au franc[69].
En 2015, dans un sondage d'Eurobaromètre, 61 % des citoyens des pays de la zone euro ont répondu, à la question « En général, pensez-vous que l'euro est une bonne chose ou une mauvaise chose pour votre pays ? », que l'euro était une bonne chose pour leur pays, alors que 30 % ont dit que c'était une mauvaise chose ; le niveau de soutien le plus élevé enregistré par Eurobaromètre depuis qu'il a commencé à poser cette question en 2002, et une importante augmentation depuis le plus bas niveau de soutien (moins de 50 %) enregistré par ce sondage, en 2007. Les pays les moins favorables à l'euro étaient l'Italie et Chypre, les deux pays où moins de la majorité absolue s'est prononcée favorable à l'euro (en Italie, 49 % en faveur et 41 % contre ; à Chypre 50 % et 40 % respectivement) et la Lettonie (54 % en faveur, 29 % contre), tandis que les pays les plus favorables étaient le Luxembourg (79 % en faveur, 14 % contre), l'Irlande (75 % et 18 %) et l'Allemagne (70 % et 22 %)[70].
En 2017, un sondage de l'Ifop indique que 72 % des Français sont en faveur d'un maintien dans la zone euro. Seuls 28 % se sont déclarés en faveur d'une sortie, dont une majorité est électrice du Front national[69].
Nombre d'économistes[71],[72] pointent le fait que les pays de la zone euro ne constituaient pas, en 2002, une zone monétaire optimale, et qu'un défaut de convergence des politiques économiques, et l'absence d'outils de gestion commune (trésor, budget fédéral) ne les rapprochent pas de cette configuration. Les économistes Milton Friedman et Martin Feldstein ont également exprimé leur doute à ce sujet[73]. L'absence de trésor et de budget fédéral entraîne l'absence de transferts (en particulier fiscaux) entre pays en excédent et pays en déficit, ce qui pose un problème qui peut menacer à terme la viabilité de la zone Euro. Conscients du problème, certains responsables européens, dont Emmanuel Macron, plaident pour une Europe budgétaire, tentant d'infléchir la position de l'Allemagne sur ce sujet[74]. Ce problème est également souligné à la tête de la BCE par Christine Lagarde qui déplore le manque de solidarité dans la zone Euro sur le plan budgétaire[75].
L'euro est la deuxième monnaie de réserve dans le monde, loin derrière le dollar américain ; cependant, petit à petit, l'euro commence à augmenter comme monnaie de réserve dans le monde, passant de 17,9 %, en 1999, à 27,3 %, en 2009[76].
Ceci corrobore les propos d'Alan Greenspan, ancien président de la banque centrale des États-Unis, selon lesquels « il est concevable que l'euro remplace le dollar comme monnaie de réserve ou devienne d'une importance égale »[77].
Devise | 1995 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Dollar américain (USD ) |
% | 59,0% | 62,1% | 65,2% | 69,3% | 70,9% | 70,5% | 70,7% | 66,5% | 65,8% | 65,9% | 66,4% | 65,7% | 64,7% | 63,6% | 62,2% | 59,5
Euro (EUR ) |
cela | % | 18,8% | 19,8% | 24,2% | 25,3% | 24,9% | 24,3% | 25,2% | 25,8% | 26,4% | 27,3% | 20,6||||
Deutsche Mark (DEM ) |
% | 15,8% | 14,7% | 14,5% | 13,8||||||||||||
Franc français (FRF ) |
% | 2,4% | 1,8% | 1,4% | 1,6||||||||||||
Livre sterling (GBP ) |
% | 2,1% | 2,7% | 2,6% | 2,7% | 2,9% | 2,8% | 2,7% | 2,9% | 2,6% | 3,3% | 3,6% | 4,2% | 4,6% | 4,5% | 4,3% | 4,7
Yen (JPY ) |
% | 6,8% | 6,7% | 5,8% | 6,2% | 6,4% | 6,3% | 5,2% | 4,5% | 4,1% | 3,9% | 3,7% | 3,2% | 2,8% | 3,3% | 3,0% | 5,9
Franc suisse (CHF ) |
% | 0,3% | 0,2% | 0,4% | 0,3% | 0,2% | 0,3% | 0,3% | 0,4% | 0,2% | 0,2% | 0,1% | 0,2% | 0,2% | 0,1% | 0,1% | 0,2
Autres | % | 13,6% | 11,7% | 10,2% | 6,1% | 1,6% | 1,4% | 1,2% | 1,4% | 1,9% | 1,8% | 1,9% | 1,5% | 2,4% | 2,1% | 3,1% | 9,1
Sources : 1995-1999 FMI[79], 1999-2005 BCE[80], 2006-2009 FMI[79], 2021 FMI[81] |
Une étude menée en 2009 montre que l'introduction de l'euro a eu un effet positif sur le tourisme en Europe, entraînant une augmentation de 6,5 % du nombre de touristes au sein de la zone euro[82].
L'euro est actuellement présent dans les documents électroniques et les bases de données de nombreux pays, non seulement de l'Union économique et monétaire, mais aussi de nombreux pays du monde. Il faut signaler que cette devise, comme toutes les autres, ne fait pas encore partie d'une norme internationale de métadonnées (voir Dublin Core), en raison de la variabilité des monnaies et des prix soumis aux lois d'évolution des marchés ; cependant, la norme ISO 4217 est abondamment utilisée dans les bases de données et les échanges informatiques, et attribue le code EUR à l'euro, norme à caractère quasi obligatoire pour les transferts interbancaires de devises et la tenue des comptes à la place des symboles monétaires souvent ambigus (même si l'euro a un symbole bien défini, la présence de devises dérivées non régulées par la BCE est source de nouvelles ambiguïtés).
Du fait d'alphabets différents les noms et divisions nationales de l'euro ne s'orthographient et ne se prononcent pas de la même façon dans tous les pays de la zone.
Du fait de la diversité des règles grammaticales au sein de la zone euro, le mot « euro » sur les pièces et billets est invariable et ne prend donc pas de « s »[Note 5]. Toutefois, dans la langue française, selon la règle, le pluriel se forme par l'ajout d'un « s » en fin de mot[83]. L'Académie française s'est prononcée en ce sens dans une note publiée au Journal officiel du [84].
En revanche, en France, le terme « cent », prêtant à confusion, n'est généralement pas utilisé ; on parle de « centime » ou, dans une forme plus rare et déconseillée, d'« eurocent » lorsque l'on voulait éviter la confusion avec les centimes de franc pendant la phase transitoire[84]. Pour des raisons similaires, il est dit centimo en espagnol, centesimo en italien, lepton (pluriel lepta) en grec, alors que ce problème ne se pose pas en anglais, par exemple, langue dans laquelle il est adopté tel quel[Note 6].
La liaison avec le mot antéposé et l'élision du « e » (des articles « de » et « le » ainsi que de la préposition « de ») suivent les règles habituelles du français : on prononce donc un(n)euro, dix(z)euros, vingt(t)euros, quatre-vingts(z)euros, cent(t)euros, etc., de même qu'on dit « l'euro » et « d'euro(s) »[85].
En France, deux imprimeries fabriquent des billets de 5, 10 et 20 euros : l'imprimerie de la Banque de France, à Chamalières (Puy-de-Dôme) et l'imprimerie de François-Charles Oberthur Fiduciaire, à Chantepie (Ille-et-Vilaine). Ces billets sont destinés à remplacer ceux qui sont trop usés, en France et dans toute l'Europe.
Les autres coupures sont fabriquées dans d'autres pays européens puis envoyées en France selon une sorte de contrat d'échange établi par la BCE. En revanche, les pièces françaises en euro sont toutes frappées à Pessac (Gironde), par la direction des Monnaies et médailles.
L'euro existe déjà sous forme dématérialisée (réserves détenues par les banques auprès de l’Eurosystème, dépôts bancaires). L’« euro numérique » désigne donc l’instrument de paiement émis par la BCE, qu'elle pourrait choisir de mettre dans le futur à la disposition des résidents de la zone européenne. La Banque centrale européenne annonce en réfléchir à la mise en place d'un « euro numérique »[86]. Cet e-euro aurait vocation, selon la Banque de France, à coexister avec la monnaie fiduciaire et de la monnaie scripturale[87].
De son côté, la Banque de France lance en des expérimentations d'un euro numérique à usage interbancaire utilisant la technologie du registre distribué (Distributed ledger technology, DLT) via la technologie blockchain[88].
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