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billets en circulation dans la zone euro et dans le monde De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les billets de banque en euros sont émis par les banques centrales nationales (BCN) des États membres de l'Eurosystème ou par la Banque centrale européenne (BCE)[1] et sont en circulation depuis le .
L'euro est créé en 1999 tout d'abord de façon « invisible »[2] (en tant que monnaie scripturale), puis les pièces et billets commencent à circuler en 2002, date à laquelle l'euro devient monnaie fiduciaire. L'euro a pris le relais de quatorze anciennes monnaies nationales puis a été étendu à d'autres pays membres de l'Union européenne. Depuis le , l'euro est la monnaie officielle unique utilisée dans vingt États membres de l'Union européenne[Note 1], quatre micro-États[Note 2] non-membres de l'UE mais disposant de conventions monétaires, ainsi que dans deux autres pays européens hors de l'Union qui l'ont adopté unilatéralement[Note 3] et sans convention monétaire[3].
Une seconde série de billets, munis d'un dessin renouvelé et d'éléments de sécurité renforcés, est lancée en 2013.
Au , il y avait 26 468 962 663 billets en circulation au sein de la zone euro, pour une valeur totale de 1 434 506 526 830 €, ce qui en fait la première monnaie en termes d'espèces circulantes[4].
L'euro devint réalité le [5], bien que la création d'une monnaie unique en Europe fût un objectif de l'Union européenne (UE) et de ses prédécesseurs depuis les années 1960[5]. Après des négociations difficiles, dues en particulier à l'opposition du Royaume-Uni[5], le traité de Maastricht entra en vigueur en 1993 avec pour but la création d'une union économique et monétaire (la future « zone euro ») dès 1999 pour tous les États membres de l'Union européenne à l'exception du Royaume-Uni et du Danemark[5],[Note 4].
En 2009, le traité de Lisbonne formalisa la relation entre l'autorité politique des États membres chargés de coordonner leurs politiques économiques — l'Eurogroupe — et les autorités de la Banque centrale européenne (comité exécutif, conseil des gouverneurs, etc.)[6].
Depuis la création de la monnaie unique européenne, il existe sept billets en euros, émis en deux séries, dont les valeurs faciales s'échelonnent de 5 à 500 euros. La première série a été mise en circulation à partir du . La deuxième série a commencé à remplacer la première à partir du . Contrairement aux pièces en euros, l'aspect des billets est le même pour l'ensemble de la zone euro. Ils sont cependant imprimés et émis par les différents États membres. Comme pour les pièces et quel que soit le pays émetteur, les billets sont utilisables dans tous les pays dont l'euro est la monnaie. Ils sont conçus en pure fibre de coton, ce qui leur donne une meilleure résistance et ce qui permet de les reconnaître facilement au toucher[7]. Jusqu'à présent, la taille des billets s'échelonne d'un format de 120 × 62 millimètres pour le billet de 5 euros à 160 × 82 millimètres pour le billet de 500 euros. Ils ont tous une couleur différente, qui tranche en particulier avec les billets de valeurs proches, afin de pouvoir bien les distinguer[8].
En français, le mot euro prend la marque du pluriel, cependant sur les billets c'est la forme « euro » sans « s » qui est systématiquement utilisée, afin d'être indépendante des différentes orthographes du pluriel selon les langues de la communauté européenne[9],[10].
Les billets en euros doivent porter la signature du président de la Banque centrale européenne en fonction au moment de leur impression[11]. Cette signature varie donc dans le temps, y compris au sein d'une série donnée. Les billets imprimés depuis portent ainsi la signature de Christine Lagarde, présidente de la BCE en exercice depuis [12].
De façon plus large, l'Union européenne prévoit de redessiner les billets tous les sept ou huit ans après le lancement d'une série[13].
La deuxième série de billets, dont le lancement était initialement prévu vers 2010, a été mise en place le 2 mai 2013 afin de progressivement remplacer la première qui était alors en circulation depuis onze ans[13]. De nouvelles techniques de production et de lutte contre les contrefaçons sont employées pour ces nouveaux billets[13].
Les billets de cette première série ont commencé à circuler le .
Il existe sept billets dont les valeurs faciales s'échelonnent entre 5 et 500 euros[11]. Chaque billet est d'une taille et d'une couleur et d'un poids différents[11] afin de les distinguer facilement.
Ils représentent l'évolution architecturale européenne à travers les siècles. Les rectos de ces billets présentent un exemple de motif architectural européen caractéristique de portes, portails ou fenêtres, qui symbolisent l'« esprit d'ouverture et de coopération qui règne au sein de l'Union européenne »[8], tandis que les versos représentent un pont, symbolisant l'« union [des] peuples européens entre eux et [de] l'Europe avec le reste du monde »[8],[14]. Enfin, les douze étoiles, qui sont traditionnellement associées aux peuples européens, cherchent ici à traduire le « dynamisme et l'harmonie de l'Europe d'aujourd'hui »[8].
Les éléments représentés ne correspondent pas à des constructions architecturales réelles et ne trahissent donc pas une provenance d'État européen particulier. Ce choix relativement neutre a permis d'éviter les querelles sur la prééminence de chaque État et sur les valeurs partagées qu'aurait pu induire le choix de personnalités historiques ou d'autres symboles[15].
Tous les billets arborent le drapeau de l'UE[11], les initiales de la Banque centrale européenne en cinq variantes linguistiques (BCE[N 1], ECB[N 2], EZB[N 3], ΕΚΤ[N 4] et EKP[N 5]) couvrant les 11 langues des pays membres de l'UE lors de son introduction (et 18 des 24 langues officielles actuelles de l'Union européenne des 28)[11], une carte de l'Europe[11], le nom « EURO » dans les deux alphabets latin et grec (« EURO » et « ΕΥΡΩ » respectivement)[11] et la signature du président de la BCE en exercice[11]. Les douze étoiles du drapeau européen sont aussi visibles sur chacun des billets[11].
Tous les billets de cette série sont datés « 2002 » : en effet, l'année indiquée sur le billet est celle du copyright de ces billets (un « © » est d'ailleurs visible à proximité des sigles et de l'année).
Les dessins des billets en euros furent choisis parmi 44 propositions lors d'une compétition lancée par le conseil de l'Institut monétaire européen le . Le choix de la création gagnante, dessinée par Robert Kalina de l'Oesterreichische Nationalbank (Banque nationale autrichienne), a été annoncé au Conseil européen de Dublin le .
Étant donné le grand nombre de ponts, arches et portes historiques existant à travers le continent européen, toutes les structures représentées sur les billets sont des illustrations entièrement stylisées de styles architecturaux caractéristiques, de façon à simplement évoquer des points de repère dans l'Union européenne[11], représentant différents âges et styles européens[11]. Ainsi, les billets de 5 euros présentent une architecture classique (romaine), les billets de 10 euros une architecture romane, ceux de 20 euros une architecture gothique, ceux de 50 euros un style Renaissance, ceux de 100 euros le baroque et le rococo, ceux de 200 euros une architecture métallique et les billets de 500 euros une architecture moderne[11]. Même si les dessins doivent être dénués de toute caractéristique identifiable[11], les conceptions initiales de Robert Kalina provenaient de ponts existants, parmi lesquels le pont du Rialto à Venise et le pont de Neuilly à Paris, et furent ensuite rendues plus anonymes. Les dessins finaux ont toujours de proches similitudes avec ces prototypes spécifiques ; ils ne sont donc pas totalement génériques[16].
Aperçu | Valeur | Dimensions L × h × e (en millimètres)[17],[18] | Masse (en grammes)[18] | Couleur principale[17],[19],[20] | Représentation[17] | Position du code de l'imprimeur | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Recto | Verso | Style architectural | Époque | |||||||
5 € | 120 × 62 × 0,12 | 0,6 | Gris | Classique | À partir du Ier siècle | Au bord de l'image à gauche. | ||||
10 € | 127 × 67 × 0,12 | 0,7 | Rouge | Roman | XIe et XIIe siècles | Étoile à 8 heures. | ||||
20 € | 133 × 72 × 0,12 | 0,8 | Bleu | Gothique | XIIIe et XIVe siècles | Étoile à 9 heures | ||||
50 € | 140 × 77 × 0,12 | 0,9 | Orange | Renaissance | XVe et XVIe siècles | Au bord de l'image à droite | ||||
100 € | 147 × 82 × 0,12 | 1,0 | Vert | Baroque et rococo | XVIIe et XVIIIe siècles | À droite de l'étoile à 9 heures | ||||
200 € | 153 × 82 × 0,12 | 1,1 | Jaune-brun | Architecture métallique | XIXe et XXe siècles | Au-dessus de l'étoile à 7 heures | ||||
500 € | 160 × 82 × 0,12 | Violet / mauve | Moderne | XXe et XXIe siècles | Étoile à 9 heures |
La Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, départements et régions d'outre-mer (DROM) de la France et régions ultrapériphériques (RUP) de l'Union européenne (car éloignées du continent européen), sont dessinées sous la carte dans des cartouches séparés, car ces territoires extra-européens utilisent également l'euro. Cependant, Saint-Pierre-et-Miquelon (collectivité territoriale de 1985 à 2003 puis COM) utilise également l'euro, mais n’apparait pas sur les billets, car étant pays et territoire d'outre-mer (PTOM) de l'Union européenne, il n'est pas partie intégrante de celle-ci. De même, Mayotte (collectivité départementale de 2001 à 2003, puis collectivité d'outre-mer (COM) et enfin DROM depuis 2011), qui utilise aussi l'euro, n'est région ultrapériphérique (RUP) de l'Union européenne que depuis le et ne figure pas sur les billets car aucune instance internationale ne reconnait Mayotte Française car pour celle-ci Mayotte est comorienne (dixit les résolutions de l'ONU) .
Les Açores (Portugal), Madère (Portugal) et les îles Canaries (Espagne), territoires d'outre-mer d'autres États membres de la zone euro et également régions ultrapériphériques de l'Union européenne, apparaissent également sur la carte (à leur emplacement normal) car ils utilisent également l'euro. Chypre et Malte, bien que faisant partie de l'UE depuis 2004 et de la zone euro depuis 2008, n'apparaissent pas : cela s'explique d'abord parce que ces pays se joignirent à l'UE après la création de cette première série, et d'autre part à cause du fait que la carte ne s'étend pas assez à l'est pour Chypre et que l'île de Malte est trop petite (d'une superficie inférieure aux 400 km2 minimaux fixés pour des raisons pratiques d'impression à grande échelle[21]).
Depuis leur création, ces billets ont arboré successivement la signature des trois premiers présidents de la Banque centrale européenne. Les premières impressions montraient la signature de Willem « Wim » Duisenberg, le premier président de la BCE, puis elle fut remplacée par celle de son successeur Jean-Claude Trichet. Ceux-ci apparurent en novembre 2003 et furent imprimés jusqu'en mars 2012[22]. Le , Mario Draghi devient le troisième président de la BCE[23], et les billets arborant sa signature apparurent dans la circulation en [11]. Il est le dernier président de la BCE à signer des billets de la première série.
Président | Période de présidence | Signature | Période de circulation des billets avec cette signature | |
---|---|---|---|---|
Wim Duisenberg | - | - | ||
Jean-Claude Trichet | - | - | ||
Mario Draghi | - | - |
Les billets en euros contiennent de nombreux éléments de sécurité complexes tels que des filigranes, de l'encre invisible (infrarouge, ultraviolette), des hologrammes et des micro-impressions qui assurent leur authenticité.
La Banque centrale européenne a décrit certains des dispositifs de sécurité de base des billets en euros, permettant au grand public de reconnaître l'authenticité de leur monnaie en un coup d'œil[7]. Cependant, dans l'intérêt de la préservation de la sécurité avancée des billets en euros, la liste complète de ces éléments de sécurité (au nombre de 63) est tenue secrète par la BCE et les banques centrales nationales de l'Eurosystème.
Les éléments de sécurité des billets en euros sont différents. Divisibles en quatre catégories, les trois premières correspondant à la devise de la BCE pour que le public reconnaisse les vrais billets des faux (« toucher, regarder, incliner »[24]), il s'agit notamment de[Note 5] :
Toucher :
Regarder :
Incliner :
Signes supplémentaires :
De plus, on peut noter la présence de :
Billet | Code-barres | Manchester |
---|---|---|
5 € | 0110 10 | 100 |
10 € | 0101 10 | 110 |
20 € | 1010 1010 | 0000 |
50 € | 0110 1010 | 1000 |
100 € | 0101 1010 | 1100 |
200 € | 0101 0110 | 1110 |
500 € | 0101 0101 | 1111 |
Dans la mesure où elle varie dans le temps, la signature du président de la BCE n'est pas considérée comme un élément de sécurité des billets : en effet, cela obligerait à devoir adapter les machines de contrôle à chaque changement. Cet élément reste néanmoins un élément de contrôle visuel.
La conception des billets en euros comprend plusieurs caractéristiques proposées en coopération avec les organisations représentant les personnes aveugles et malvoyantes[27]. Ces caractéristiques aident aussi bien les personnes malvoyantes (personnes qui peuvent voir les billets de banque mais pas nécessairement les inscriptions imprimées) que celles qui sont entièrement aveugles[27].
La taille des billets en euros augmente avec leur valeur, ce qui aide les malvoyants et les aveugles à les identifier[27]. La couleur dominante de chaque billet est très différente de celles des billets de valeurs les plus proches, ce qui rend la confusion encore plus difficile entre deux billets de valeurs proches pour les personnes pouvant voir les couleurs[27]. L'impression des coupures est en taille-douce, ce qui permet à l'encre d'être ressentie par les doigts sensibles et donc à certaines personnes de reconnaître les billets imprimés au seul toucher[27]. Les petites coupures ont des bandes lisses le long d'un côté du billet contenant des hologrammes ; les billets de plus grande valeur ont un « timbre » (patch en anglais) carré lisse avec des hologrammes. Enfin, les billets de 200 et 500 euros ont des motifs tactiles distinctifs le long des bords des billets[11],[27] : le billet de 200 euros a des lignes verticales allant en bas du centre vers le coin droit[11] et le billet de 500 euros a des lignes diagonales qui descendent du côté droit[11].
Alors que les pièces en euros possèdent une face nationale indiquant le pays émetteur (qui n'est pas nécessairement le pays de frappe), les billets en euros ont leurs deux faces communes à tous les pays. À la place, l'identification du pays émetteur est encodée, pour les billets de cette première série, dans le premier caractère du numéro de série de chaque billet[28]. Les dix-huit États membres de la zone euro ainsi que le Danemark, le Royaume-Uni et la Suède ont un code. Les sept autres pays membres de l'Union européenne (Bulgarie, Croatie, Hongrie, Lituanie, Pologne, République tchèque et Roumanie) hors de la zone euro n'ont pas reçu de code.
Code | Pays | Somme de contrôle | |
---|---|---|---|
Nom en français | Nom dans la (les) langue(s) officielle(s) du pays | ||
A | |||
B | |||
C | Lettonie | Latvija | 5 |
D | Estonie | Eesti | 4 |
E | Slovaquie | Slovensko | 3 |
F | Malte | Malta | 2 |
G | Chypre | Κύπρος [Kýpros] / Kıbrıs | 1 |
H | Slovénie | Slovenija | 9 |
I | |||
J | Royaume-Uni [*] | United Kingdom | (7) |
K | Suède [*] | Sverige | (6) |
L | Finlande | Suomi / Finland | 5 |
M | Portugal | Portugal | 4 |
N | Autriche | Österreich | 3 |
O | |||
P | Pays-Bas | Nederland | 1 |
Q | |||
R | Luxembourg | Luxembourg / Luxemburg / Lëtzebuerg | (8) |
S | Italie | Italia | 7 |
T | Irlande | Éire / Ireland | 6 |
U | France | France | 5 |
V | Espagne | España | 4 |
W | Danemark [*] | Danmark | (3) |
X | Allemagne | Deutschland | 2 |
Y | Grèce | Ελλάδα [Elláda] | 1 |
Z | Belgique | België / Belgique / Belgien | 9 |
* . Ni le Danemark, ni la Suède ni le Royaume-Uni ne sont membres de la zone euro. | |||
Un code de l'imprimeur est également imprimé au recto du billet, soit dans un rectangle (billets de 5 et 50 euros), soit dans une étoile (billets de 10, 20 et 500 euros), soit intégré dans le décor de fond à proximité du motif central (billets de 100 et 200 euros). Ce code est composé d'une lettre, suivie de trois chiffres, puis une lettre et à nouveau un chiffre[29]. La première lettre indique l'organisme qui a imprimé le billet, le nombre à trois chiffres qui suit cette lettre renvoie à la matrice utilisée à l'impression (numéro séquentiel pour une valeur faciale et un imprimeur donnés) et enfin, la position du billet sur la planche est indiquée par une lettre et un chiffre. Une planche d'impression peut avoir jusqu'à dix lignes (repérées de A à K) et six colonnes (repérées de 1 à 6). Par exemple, un billet portant le code imprimeur L068B6 a été imprimé par la Banque de France, à Chamalières, avec la 68e matrice, et il était situé sur la deuxième ligne et la sixième colonne de la planche d'impression[30].
Lettre | Imprimeur | Ville | Impressions pour[30] |
---|---|---|---|
A | Banque d'Angleterre | Londres ( Royaume-Uni) | (Pays non-membre de la zone euro) |
C | Papeterie de Tumba | Tumba ( Suède) | (Pays non-membre de la zone euro) |
D | Setec Oy | Vantaa ( Finlande) | Finlande (L) |
E | F.‑C. Oberthur | Chantepie ( France) | Slovénie (H), Finlande (L), France (U), Pays-Bas (P), Allemagne (X), Chypre (G), Slovaquie (E) |
F | Oesterreichische Banknoten- und Sicherheitsdruck GmbH | Vienne ( Autriche) | Pays-Bas (P), Autriche (N), Italie (S), Grèce (Y) |
G | Johan Enschede & Zn | Haarlem ( Pays-Bas) | Pays-Bas (P), Autriche (N), Espagne (V), Grèce (Y), Chypre (G), Malte (F), Allemagne (X), Finlande (L), Slovénie (H), Slovaquie (E) |
H | De La Rue | Gateshead ( Royaume-Uni) | Finlande (L), Portugal (M), Irlande (T), Pays-Bas (P) |
J | Banque d'Italie | Rome ( Italie) | Italie (S) |
K | Banque centrale d'Irlande | Dublin ( Irlande) | Irlande (T) |
L | Banque de France | Chamalières ( France) | France (U) pour 5, 10, 20, 50 € |
M | Maison royale de la monnaie | Madrid ( Espagne) | Espagne (V) |
N | Banque de Grèce | Athènes ( Grèce) | Grèce (Y) |
P | Giesecke & Devrient | Leipzig ( Allemagne) | Finlande (L), France (U) pour 100 €, Allemagne (X), Grèce (Y), Pays-Bas (P), Portugal (M) |
R | Imprimerie fédérale | Berlin ( Allemagne) | Allemagne (X), Grèce (Y), Pays-Bas (P), Estonie (D) |
S | Banque nationale du Danemark | Copenhague ( Danemark) | (Pays non-membre de la zone euro) |
T | Banque nationale de Belgique | Bruxelles ( Belgique) | Belgique (Z), France (U), Espagne (V) |
U | Valora | Carregado ( Portugal) | Portugal (M) |
En particulier pour des raisons de sécurité, les plans de la BCE prévoient de redessiner les billets tous les sept ou huit ans après une émission donnée. Dans ce cadre, il était prévu qu'une nouvelle série sortirait vers 2010. Plusieurs fois reportée, la nouvelle série a finalement été introduite le .
À cette date, les billets de la série initiale ne reflétaient pas les extensions de l'Union européenne de 15 à 27 États membres, qui avaient eu lieu en 2004 puis 2007. En effet, Malte et Chypre n'y apparaissent pas[Note 8]. Par ailleurs, les initiales de la BCE écrites sur les billets ne correspondaient, au moment de l'introduction de la nouvelle série, qu'à 18 des 23 langues officielles de l'UE (et à 18 des 24 langues officielles actuelles depuis l'adhésion de la Croatie à l'UE) et le nom « EURO » n'apparaît pas en cyrillique (ЕВРО), devenu un des trois alphabets officiels de l'UE aux côtés des alphabets latin (EURO) et grec (ΕΥΡΩ) lors de l'adhésion de la Bulgarie en 2007. Les éléments de sécurité de ces billets sont également devenus obsolètes face à l'amélioration des techniques de falsification. Comme sus-mentionné, conformément aux plans de la BCE de redessiner les billets tous les sept ou huit ans après une émission donnée, le lancement d'une deuxième série de billets a donc eu lieu le [31],[32], pour laquelle sont utilisées de nouvelles techniques afin d'éviter leur contrefaçon.
Les premiers billets de cette nouvelle série, ceux de cinq euros, ont été introduits le [33]. Les autres dénominations, de valeurs supérieures, ont été présentées et mises en circulation par ordre croissant de valeur à intervalles réguliers[34],[35], a priori au rythme d'une dénomination par an, soit théoriquement jusqu'en 2019, lorsque tous les billets de la première série auront été remplacés[32],[34] hors coupure de 500 euros qui ne sera pas remplacée. Les dates de ces présentations et introductions ont été indiquées le moment venu par la BCE[36],[37],[35].
En , une première information indiquait que la BCE avait l'intention d'utiliser l'image de la princesse mythologique Europe sur les nouveaux billets, en remplacement des images architecturales d'un des filigranes et afin d'augmenter le niveau de sécurité : « les visages sont en effet plus difficiles à falsifier »[38]. Europe apparaît en particulier dans un hologramme argenté sur le côté droit du billet (où les bâtiments sont présents en plus de la valeur faciale du billet). Les nouveaux billets ont également une carte qui reflète l'expansion de l'UE. Les couleurs des billets ne sont quant à elles pas changées.
Mario Draghi, le président de la BCE, annonçait officiellement lors de la conférence de presse de la BCE du , en même temps que l'introduction de cette nouvelle série appelée « Europe »[39],[Note 9], que le graphisme du nouveau billet de 5 euros serait dévoilé le à l'occasion d'une présentation organisée au musée archéologique de Francfort-sur-le-Main[34].
Coupures | Date de présentation | Date d'émission | Délai entre présentation et émission |
Délai entre émission et présentation suivante |
Délai entre les présentations successives |
Délai entre les émissions successives |
---|---|---|---|---|---|---|
Billet de 5 euros | 10/01/2013 | 02/05/2013 | 113 jours | 257 jours | 1 an et 4 jours | 1 an et 145 jours |
Billet de 10 euros | 13/01/2014 | 23/09/2014 | 254 jours | 155 jours | 1 an et 43 jours | 1 an et 64 jours |
Billet de 20 euros | 24/02/2015 | 25/11/2015 | 275 jours | 224 jours | 1 an et 133 jours | 1 an et 132 jours |
Billet de 50 euros | 05/07/2016 | 04/04/2017 | 274 jours | 1 an et 167 jours | 2 ans et 75 jours | 2 ans et 55 jours |
Billets de 100 et 200 euros | 17/09/2018 | 28/05/2019 | 254 jours | - | - | - |
La BCE a annoncé le que la nouvelle série comporterait sept billets, de mêmes valeurs que ceux de la première série[38] : 5, 10, 20, 50, 100, 200 et 500 euros. Le , la Banque centrale européenne indiquait cependant qu'elle cessait de produire et d'émettre des billets de 500 euros en 2018 (en fait reporté en 2019) et que la série Europe ne comporterait pas de billet de 500 euros[41]. Cette deuxième série ne comporte donc des billets que de six valeurs différentes, de 5 à 200 euros.
Les nouveaux billets incluent une carte avec les nouveaux pays de l'Union européenne dont Chypre et Malte[38],[25], le mot « EURO » dans les trois alphabets officiels de l'UE[25] (latin « EURO », grec « ΕΥΡΩ » et cyrillique (bulgare) « ЕВРО »), le sigle de la Banque centrale européenne dans les 23 langues officielles de l'Union au lancement de la série en 2013 (9 sigles au lieu de 5 sur les anciens billets[25] : BCE[N 1], ECB[N 2], ЕЦБ[N 6], EZB[N 3], EKP[N 5], ΕΚΤ[N 4], EKB[N 7], BĊE[N 8] et EBC[N 9]. On notera que le sigle en croate, ESB[N 10], n'est pas présent : en effet, la Croatie a adhéré à l'UE le , après l'introduction des billets de 5 euros en mai 2013, le sigle croate était donc absent de ces derniers ; les sigles initiaux semblant être conservés pour toute la série, il n'apparaît pas non plus sur les billets suivants de cette série, sortis à partir de 2014). Dans le cadre de sa campagne d'information, le lancement d'un site consacré à la seconde série a également été annoncé[38].
De nouveaux moyens de sécurité tels que la variation de couleur, des bandes holographiques, des éléments d'authentification sous lumière ultraviolette, etc. étaient alors prévus. Il n'était pas exclu que les billets fussent plastifiés (billets en polymères) pour éviter leur détérioration avec le temps, comme cela existe dans de nombreux pays tels que la Roumanie ; mais c'est finalement toujours du papier coton qui est utilisé, avec une couche de vernis protecteur en plus par rapport à la première série.
Le filigrane est remplacé et des motifs holographiques apparaissent dans la bande argentée sur la droite des billets. Le dessin du billet de 5 euros représente « un portrait d'Europe, une figure de la mythologie grecque et l'origine du nom de notre continent »[38],[Note 11]. Ce portrait provient d'un vase antique en céramique du IVe siècle avant notre ère qui fait partie de la collection du musée du Louvre à Paris[42],[43]. Les éléments architecturaux sont conservés : l'ouverture des portes en Europe, les ponts entre les peuples et les arches symbolisant les étapes à franchir[13]. Les différentes époques et styles architecturaux européens demeurent afin de permettre aux utilisateurs de les reconnaître aisément[32], de même que les couleurs qui sont plus intenses[38],[44]. Les nouveaux billets ne sont pas plastifiés mais restent en fibres de coton ; le billet de cinq euros étant l'une des coupures les plus exposées à l'usure, sa résistance a toutefois été améliorée grâce à l'application d'un enduit spécial[45]. La nouvelle série est estampillée d'une année plus récente, en l'occurrence 2013 pour le nouveau billet de 5 euros[25], 2014 pour celui de 10 euros, 2015 pour celui de 20 euros, 2017 pour celui de 50 euros et 2019 pour celui de 100 et de 200 euros, l'année indiquée sur les billets en euros étant celle du copyright de ces billets (un petit « © » apparaît d'ailleurs à gauche des sigles et de l'année).
La circulation des billets de la première série se poursuivra en parallèle de ceux de la seconde jusqu'à ce que la BCE annonce la date à laquelle les billets de la première série perdront leur cours légal[46],[47] et qu'elle ordonne aux banques nationales leur retrait de la circulation. Elle indique également que les billets de la première série conserveront indéfiniment leur valeur : ils pourront être échangés aux guichets des banques centrales nationales de l'Eurosystème sans limite de temps[34],[47].
Dans certains magasins, les nouveaux billets furent refusés par crainte que ce soient des faux billets[48]. En effet, ces billets furent déclarés faux par les détecteurs de faux billets programmés pour les billets de la première série[48], ce qui est normal. Les commerçants durent faire mettre à jour leur ancien appareil ou en acheter un nouveau adapté aux nouveaux billets.
Aperçu | Valeur | Dimensions (en millimètres) | Couleur principale[20] | Représentation | Position du code de l'imprimeur | |||
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Recto | Verso | Style architectural | Époque | |||||
5 € | 120 × 62 | Gris | Classique | À partir du Ier siècle | En haut, à gauche de la bande holographique | |||
10 € | 127 × 67 | Rouge | Roman | XIe et XIIe siècles | En haut, à gauche de la bande holographique | |||
20 € | 133 × 72 | Bleu | Gothique | XIIIe et XIVe siècles | En haut, à gauche de la bande holographique | |||
50 € | 140 × 77 | Orange | Renaissance | XVe et XVIe siècles | En haut, à gauche de la bande holographique | |||
100 € | 147 × 77 | Vert | Baroque rococo | XVIIe et XVIIIe siècles | En haut, à gauche de la bande holographique | |||
200 € | 153 × 77 | Jaune-brun | « Verre et acier » (Art nouveau) |
XIXe et XXe siècles | En haut, à gauche de la bande holographique |
Comme pour la première série, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, départements et régions d'outre-mer (DROM) de la France et régions ultrapériphériques (RUP) de l'Union européenne (car éloignées du continent européen), sont dessinées dans des cartouches séparés, car ces territoires extra-européens utilisent également l'euro. Cependant, ils apparaissent sur la gauche de la carte et non plus en dessous. Deux autres territoires français utilisant l'euro sont néanmoins toujours absents des billets : Mayotte, département et région d'outre-mer depuis 2011 et région ultrapériphérique (RUP) de l'Union européenne depuis le , ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon, collectivité d'outre-mer (COM) française et pays et territoire d'outre-mer (PTOM) de l'UE. En tant que PTOM, le second ne fait pas partie de l'Union européenne, d'où son absence sur les billets. Cependant, depuis son changement de statut européen, Mayotte fait partie de l'Union européenne et devrait donc apparaître sur les billets émis à partir de 2014, c'est-à-dire à partir du billet de 10 euros de la nouvelle série. Son absence peut s'expliquer par la conservation de la même carte pour toute la série Europe.
Les Açores (Portugal), Madère (Portugal) et les îles Canaries (Espagne), territoires d'outre-mer d'autres États membres de la zone euro et également régions ultrapériphériques de l'Union européenne, apparaissent également sur la carte (à leur emplacement normal) car ils utilisent également l'euro. Chypre et Malte apparaissent désormais également sur la carte, à leur place.
Les premiers billets de cette deuxième série portent la signature de Mario Draghi[49], président de la Banque centrale européenne dont le mandat a commencé en novembre 2011 et finit en novembre 2019. Christine Lagarde devient présidente de la BCE le 1er novembre 2019.
Président | Période de présidence | Signature | Période de circulation des billets avec cette signature | |
---|---|---|---|---|
Mario Draghi | - | - | ||
Christine Lagarde | - | juillet 2020[50] |
Selon les mots de Mario Draghi en janvier 2013, la série Europe « sera plus intelligente et plus sûre que la première série »[36]. Ainsi, par rapport aux billets de la première série, ceux de la deuxième série comportent des éléments de sécurité renforcés afin de lutter toujours plus efficacement contre la contrefaçon. De nouvelles techniques telles que la variation de couleur, des bandes holographiques, un passage sous lumière ultraviolette, etc. pourraient apparaître sur ces nouveaux billets. En date du [34], trois éléments étaient connus en ce qui concerne le futur nouveau billet de 5 euros : filigrane portrait, hologramme portrait et nombre émeraude. Au , les éléments suivants sont connus :
Toucher :
Regarder :
Incliner :
Signes supplémentaires :
De plus, on peut noter la présence d'un certain nombre de signes de sécurités inchangés par rapport à la première série (voir précédemment) :
Comme dans le cas de la première série, la signature présente sur les billets n'est pas considérée comme étant un élément de sécurité étant donné qu'elle varie dans le temps pour une même série de billets : considérer cette signature comme élément de sécurité obligerait à devoir adapter les machines de contrôle à chaque changement. Cet élément reste néanmoins un élément de contrôle visuel.
Comme pour la première série de billets, des déficients visuels ont été consultés pendant la phase de conception de la deuxième série et leurs demandes prises en compte pour le graphisme définitif[47]. De nouveaux éléments tels que la présence de petites lignes imprimées en relief sur les bordures, à gauche et à droite, ont ainsi été ajoutés.
Le numéro de série des billets de la série Europe comportent deux numéros imprimés au dos du billet : un numéro horizontal imprimé en noir et un numéro vertical de la couleur de la dénomination. Le numéro horizontal est composé de deux lettres et dix chiffres. Le numéro vertical est simplement composé des six derniers chiffres du numéro horizontal[20].
Le code d'identification du pays émetteur disparaît des billets de la série Europe[20], empêchant l'identification du pays émetteur.
À l'inverse de la première série, la première lettre du numéro de série désigne désormais l'imprimerie dont est issu le billet[20]. La seconde lettre, elle, varie simplement en suivant l'alphabet, de façon parallèle aux chiffres qui évoluent aussi séquentiellement (une unité est ajoutée à chaque billet produit)[20]. Cela permet un plus grand nombre de combinaisons possibles par rapport à la première série.
Lettre | Imprimeur | Ville |
---|---|---|
A | Non attribué | |
B | Non attribué | |
C | Non attribué | |
D | Polska Wytwórnia Papierów Wartościowych (pl)
note : aucun billet en euro n'a été imprimé avec la lettre D selon le site eurobilltracker.com[51] Cette imprimerie nationale polonaise est cependant accréditée pour cette production[52] |
Varsovie ( Pologne) |
E | Oberthur Fiduciaire | Chantepie ( France) |
F | Oberthur Fiduciaire[53] | Sofia ( Bulgarie) |
G | Non attribué | |
H | De La Rue Currency
note : à la suite du Brexit , cet imprimeur ne respecte plus les exigences en matière de lieu de production imposées par l'article 3 c) de la décision de la BCE qui réglemente la délivrance des autorisations pour l'impression des billets en euro[54]. Aucun billet en euro n'a été imprimé avec la lettre H selon le site eurobilltracker.com[51] |
Loughton ( Royaume-Uni) |
I | Non attribué | |
J | De La Rue Currency
note : à la suite du Brexit , cet imprimeur ne respecte plus les exigences en matière de lieu de production imposées par l'article 3 c) de la décision de la BCE qui réglemente la délivrance des autorisations pour l'impression des billets en euro[54]. Aucun billet en euro n'a été imprimé avec la lettre J selon le site eurobilltracker.com[51] |
Gateshead ( Royaume-Uni) |
K | Non attribué | |
L | Non attribué | |
M | Valora | Carregado ( Portugal) |
N | Oesterreichische Banknoten- und Sicherheitsdruck GmbH | Vienne ( Autriche) |
O | Non attribué | |
P | Johan Enschede & Zn | Haarlem ( Pays-Bas) |
Q | Non attribué | |
R | Imprimerie fédérale | Berlin ( Allemagne) |
S | Banque d'Italie | Rome ( Italie) |
T | Banque centrale d'Irlande | Dublin ( Irlande) |
U | Banque de France | Chamalières ( France) |
V | Maison royale de la monnaie | Madrid ( Espagne) |
W | Giesecke & Devrient | Leipzig ( Allemagne) |
X | Giesecke & Devrient | Munich ( Allemagne) |
Y | Banque de Grèce | Athènes ( Grèce) |
Z | Banque nationale de Belgique | Bruxelles ( Belgique) |
On peut remarquer qu'une grande partie des codes des imprimeurs reprend l'identifiant de la première série du pays dans lequel se trouvent ces imprimeries : J, M, N, P, S, T, U, V, X, Y et Z.
Depuis mai 2019, des billets sont imprimés en Bulgarie .
Légalement, la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales (BCN) de chaque pays membre de la zone euro ont le droit d'émettre les sept billets différents. En pratique, seules les banques nationales sont dans la capacité de le faire. La BCE ne possède pas de caisses et n'est impliquée dans aucune opération de trésorerie[55].
En avril 2001, la BCE a décidé qu'après l'introduction de l'euro, la production des billets serait décentralisée et mise en commun (pooling). Dès lors, depuis 2002, chaque banque centrale nationale de chaque État membre de la zone euro fournit une partie de la production annuelle totale de certains billets. La banque centrale concernée prend en charge les coûts de production au titre de la part qui lui a été indiquée[32].
Selon les séries et les modèles, le prix de fabrication varie d'un billet à un autre[56]. L'augmentation des dispositifs anti-fraude ainsi que l'utilisation d'encres évoluées font monter ce coût[56]. Ce faisant, le coût de revient du nouveau billet de 5 euros de la série « Europe » est inférieur à 5 centimes l'unité[56]. Les investissements réalisés afin de créer cette nouvelle série sont quant à eux gardés secrets par la Banque de France[56].
En septembre 2002, la BCE met en place un stock stratégique de l'Eurosystème (c'est-à-dire la BCE et les dix‑sept banques centrales nationales (BCN) de la zone euro). Ce stock est utilisé dans des circonstances exceptionnelles, lorsque les stocks au sein de la zone euro sont insuffisants pour faire face à une hausse inattendue de la demande de billets ou en cas d'interruption inattendue de l'approvisionnement en billets[32]. Les stocks permettent aux banques centrales nationales de gérer à tout moment une variation de la demande de billets. Grâce aux stocks logistiques, il est possible de répondre à la demande de billets dans des circonstances normales. Ces stocks permettent également de remplacer les billets devenus impropres à la circulation, de faire face à une progression inattendue de leur utilisation, de répondre aux fluctuations saisonnières de la demande et d'optimiser le transfert des billets entre les succursales des banques centrales[32].
La BCE surveille étroitement la circulation et les réserves de pièces et billets en euros. Il s'agit d'une tâche de l'Eurosystème pour assurer un approvisionnement efficace et sans heurts de l'euro et maintenir leur intégrité dans l'ensemble de la zone euro[57].
Selon les chiffres cités par la BCE[57] début 2021, il y a plus de 26,4 milliards de billets en euros en circulation dans le monde pour une masse monétaire de plus de 1 434 milliards d'euros.
La BCE fournit mensuellement la répartition entre les différentes valeurs[57].
Depuis le lancement de l'euro fiduciaire, outre le nombre de billets en date du , les chiffres significatifs du nombre annuel total de billets en circulation sont relevés en fin d'année.
Année | Quantité | Montant | Année | Quantité | Montant | Année | Quantité | Montant |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
* | 7 798 512 744 | 221 480 768 225 | 2007 | 12 114 123 352 | 676 621 274 980 | 2014 | 17 528 199 357 | 1 016 538 110 795 |
2002 | 8 204 216 521 | 358 534 838 545 | 2008 | 13 116 309 814 | 762 774 832 005 | 2015 | 18 895 003 746 | 1 083 430 316 130 |
2003 | 9 036 699 479 | 436 130 692 435 | 2009 | 13 643 392 699 | 806 411 528 190 | 2016 | 20 220 408 425 | 1 126 184 256 920 |
2004 | 9 650 189 291 | 501 259 151 330 | 2010 | 14 171 033 268 | 839 702 306 225 | 2017 | 21 406 927 501 | 1 170 726 088 285 |
2005 | 10 367 582 615 | 565 217 275 960 | 2011 | 14 947 640 017 | 888 629 021 080 | 2018 | 22 614 824 598 | 1 231 133 048 635 |
2006 | 11 348 950 925 | 628 242 094 540 | 2012 | 15 687 189 033 | 912 593 020 245 | 2019 | 24 057 232 839 | 1 292 742 470 730 |
* : au lancement de l'euro fiduciaire (). | 2013 | 16 511 650 891 | 956 184 806 380 | 2020 | 26 468 962 663 | 1 434 506 526 830 | ||
Pour chaque coupure, les billets de la première série ont été émis concurremment durant quelques semaines avec ceux de la série « Europe » jusqu’à épuisement des stocks existants, puis progressivement retirés de la circulation.
Les deux séries circulent donc parallèlement mais la proportion tend inévitablement vers une forte diminution de la première série.
Ainsi, suivant l'introduction des coupures et chaque année au , l'évolution est la suivante :
Coupures | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Billet de 5 euros | 49,6 % | 29,2 % | 22,5 % | 19,0 % | 16,7 % | 15,1 % | 14,0 % | 13,4 % |
Billet de 10 euros | 60,7 % | 26,1 % | 18,3 % | 14,4 % | 12,1 % | 11,1 % | 10,1 % | |
Billet de 20 euros | 81,8 % | 37,2 % | 24,6 % | 18,5 % | 14,9 % | 12,5 % | ||
Billet de 50 euros | 73,3 % | 53,4 % | 40,2 % | 31,1 % | ||||
Billet de 100 euros | 82,6 % | 67,1 % | ||||||
Billet de 200 euros | 63,0 % | 39,4 % |
Selon les chiffres fournis par la BCE au , la répartition entre les différentes valeurs (des deux séries confondues) est la suivante[57] :
Coupures | Quantité totale | % | Série « Europe » | 1re série | % | Valeur totale | % |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Billet de 5 euros | 1 989 596 386 | 1 722 320 552 | 267 275 834 | 9 947 981 930 € | |||
Billet de 10 euros | 2 831 279 179 | 2 544 451 429 | 286 827 750 | 28 312 791 790 € | |||
Billet de 20 euros | 4 498 520 808 | 3 937 881 316 | 560 639 492 | 89 970 416 160 € | |||
Billet de 50 euros | 12 724 868 337 | 8 763 073 299 | 3 961 795 038 | 636 243 416 850 € | |||
Billet de 100 euros | 3 366 199 769 | 1 105 960 028 | 2 260 239 741 | 336 619 976 900 € | |||
Billet de 200 euros | 652 790 496 | 395 612 645 | 257 177 851 | 130 558 099 200 € | |||
Billet de 500 euros | 405 707 688 | Pas de série « Europe » | 202 853 844 000 € | ||||
Au total | 26 468 962 663 | 18 469 299 269 | 7 999 663 394 | - | 1 434 506 526 830 € |
Commentaires :
Il existe plusieurs sites et communautés internet spécialisés dans le suivi des billets de banque en euros. Leurs travaux permettent de savoir où les billets se trouvent et par quels pays et villes ils sont passés[58]. EuroBillTracker fait partie des mieux référencés[58] et centralise des informations permettant d'appréhender la propagation des billets depuis leur lieu d'émission jusqu'à leur dernière position connue. Le site génère des statistiques et des classements tels que, par exemple, sur les pays dans lesquels on retrouve le plus de billets en circulation[58]. En , EuroBillTracker avait recensé plus de 117,5 millions de billets[59] sur les 15 milliards en circulation (le site en recensait 96 millions en , 115,8 millions en , 153,5 millions en et plus de 216,1 millions en ).
Depuis le lancement de la monnaie en 2002, la contrefaçon des billets de banque en euros a crû de façon considérable et rapide jusqu'en 2014, pour diminuer et se stabiliser actuellement[60].
Le transport des billets, leur circulation et leur utilisation courante entraînent une dégradation progressive de leur qualité. Les coupures de 5 euros, très utilisées, circulent en moyenne pendant 13[56] à 15 mois[61] avant d'être retirées de la circulation et détruites, contre deux ans en moyenne pour les autres[56] et 3,5 ans pour celui de 50 euros[61]. La BCE a donc choisi d'améliorer sa résistance en appliquant un enduit spécial sur le papier.
La BCE a indiqué que les billets de la deuxième série seraient plus durables que ceux de la première série[réf. souhaitée]. En particulier, les billets de cinq euros, les premiers mis en circulation, sont recouverts d'un enduit spécial afin de limiter les risques de déchirure[56].
L'authenticité et l'intégrité des billets sont vérifiées par les banques centrales de la zone euro et par les opérateurs accrédités en matière de traitement et de recyclage des billets ; en moyenne, chaque billet en circulation est ainsi contrôlé tous les quatre mois[62].
Les règles relatives au recyclage des billets en euros sont fixées par la décision de la Banque centrale européenne du sur la vérification de l'authenticité et de la qualité ainsi que la remise en circulation des billets en euros (BCE/2010/14)[63]. Ceux endommagés sont détruits et échangés ; en 2010, les banques centrales ont ainsi remplacé 5,8 milliards de billets impropres à la circulation[64]. Certains distributeurs automatiques récents peuvent détecter les contrefaçons et trier les billets en fonction de leur qualité ; cela leur permet de conserver ceux qui sont dégradés et de remettre en circulation les autres sans passer par les banques[61].
L'UE étant une institution affirmant « applique[r] des normes environnementales parmi les plus strictes au monde »[65], il était important à ses yeux de minimiser l'impact environnemental lors de la fabrication de coupures en euros, en essayant d'« utiliser avec précaution les ressources naturelles, préserver la qualité de l'environnement et protéger la santé publique lors de la production et la distribution des billets »[66].
Selon une étude de la BCE datant de 2003 et utilisant la norme ISO 14040 ff spécifique au management environnemental, à l'analyse du cycle de vie et des effets environnementaux induits durant l'intégralité du cycle de vie[Note 12] des billets en euros, les effets induits durant ce cycle correspondent à ceux engendrés par la conduite par chaque résident européen d'une voiture sur une distance d'un kilomètre ou l'utilisation d'une ampoule de 60 watts allumée pendant une demi‑journée[67]. Un système de gestion environnementale a été mis en place par l'UE, à destination de l'ensemble des membres de l'Eurosystème, en coopération avec les imprimeries de billets[66].
Toujours d'après la BCE, les billets en euros sont sains pour les individus. En effet, selon des tests menés par des organismes indépendants, l'ensemble des substances chimiques présentes dans les billets en euros ont une concentration très inférieure aux seuils réglementaires européens[66]. Des tests avaient également été réalisés préalablement à l'introduction des billets dans la circulation afin de certifier qu'il n'y aurait aucun risque de toxicité au toucher ou par ingestion et qu'ils ne présentaient aucun risque d'« altération génétique »[66].
Les billets de banque en euros seraient « aussi propres que les cartes de crédit », avec des niveaux de bactéries si faibles qu'ils ne constituent aucun risque, même mineur, pour la santé des utilisateurs[66]. Les tests effectués sur des substances pour lesquelles des demandes d'informations ont été faites par le public n'ont également révélé aucun risque, soit parce que la concentration desdites substances était extrêmement faible et donc qu'elle ne constituait « aucun risque sanitaire », soit que la présence de ces substances n'a tout simplement pas été mise en évidence[66].
La reproduction des billets en euros est strictement encadrée. Les règles concernant la reproduction des billets de banque en euros ont été publiées au Journal officiel de l'Union européenne le 25 mars 2003[68]. Il doit avant tout n'y avoir aucun risque de confusion entre cette reproduction et des billets authentiques[17].
Les conditions licites de reproduction autorisées pour tout ou partie d'un billet sont alors les suivantes[17] :
Les reproductions ne respectant pas les critères sus-mentionnés mais qui n'entraînent aucun risque de confusion avec un billet réel sont aussi autorisées ; toutes les autres sont illicites. Toutes ces règles s'appliquent aussi bien aux billets dont la circulation est en cours et ayant cours légal qu'à ceux ayant été retirés de la circulation ou ayant perdu leur cours légal.
Lors de l'introduction de l'euro, certains pays comme l'Italie, la Grèce et l'Autriche ont souhaité l'émission de billets de valeurs plus faibles. L'impression de billets de faibles valeurs et leur durée de vie plus faible entraînent malgré tout un coût supérieur à la frappe de pièces[69]. Le , la BCE a donc décidé que la demande était trop faible dans la zone euro pour satisfaire ce souhait. Cependant, le , plus de la moitié des membres du Parlement européen ont émis « la demande à la Commission, au Conseil et à la Banque centrale européenne de reconnaître la nécessité de procéder à l'émission de billets de 1 et de 2 euros »[70]. En 2013, il n'est cependant toujours pas prévu d'émettre des billets de si petite valeur dans un avenir proche.
En 2011, la proposition du remplacement du billet de 5 euros par une pièce de même valeur a été émise par Christophe Beaux et la Monnaie de Paris[71]. L'argument principal en faveur du retrait de la circulation de ce billet est sa faible durée de vie : la durée de vie d'un billet de 5 euros n'est que d'un an, alors que celle des pièces est en moyenne de 25 ans[71]. Ils s'inspirent en cela de la Suisse, où est utilisée une pièce de 5 francs[71] (qui vaut actuellement environ 5 euros) et où le plus petit billet est celui de 10 francs (environ 10 euros). Un deuxième argument est le fait que, toujours selon la Monnaie de Paris, la suppression de ce billet et son remplacement par une pièce permettraient aux États membres de la zone euro d'économiser 10 milliards d'euros sur 40 ans[71]. La BCE oppose à cela le fait que, selon elle, cette mesure pourrait faire croire aux citoyens que l'euro est inflationniste[71]. L'idée de ce remplacement est la même que celle émise aux États-Unis, où la proposition de la suppression du billet de 1 dollar a été émise[71], bien que refusée depuis 20 ans[72], contrairement au Canada qui a franchi le pas en 1987[73]. En pratique, ce remplacement n'est toujours pas à l'ordre du jour, la nouvelle série « Europe » ayant démarré en 2013 avec un billet de 5 euros.
Étant donné la valeur très élevée de ce billet (la quatrième la plus élevée au monde parmi les billets en circulation en novembre 2010[74]), la moitié des Européens n'a jamais eu de billet de 500 euros en sa possession[75]. Cependant, ce billet représente à lui seul un tiers de la masse monétaire des billets en euros, pour une valeur qui atteint 288 milliards d'euros en janvier 2013[75]. Un quart de ces billets (soit 72 milliards d'euros ou 144 millions de billets) circule rien qu'en Espagne, où la coupure est communément surnommée le « Ben Laden », « parce que tout le monde le connaît et personne ne le voit jamais »[75]. En effet, des billets d'une valeur aussi importante permettent le transport d'importantes sommes d'argent dans un volume restreint, ce qui favoriserait la circulation de l'« argent sale »[75]. Plusieurs millions d'euros circulent ainsi dans des « valises de billets », phénomène en croissance depuis le début de l'année 2012 et la mise en place de la traçabilité des opérations bancaires internationales[75]. Par ailleurs, les sanctions relativement modérées concernant la non-déclaration du transport d'argent liquide à l'étranger (sanctions qui vont de 0 à 25 % de la somme transportée) n'incitent pas à la réduction de ces activités[75].
Certains pays ont donc songé à la suppression pure et simple du billet violet[75]. Sur l'argument selon lequel la grande majorité des billets de 500 euros seraient utilisés à des fins de fraude, le Royaume-Uni, qui n'est par ailleurs lui-même pas membre de la zone euro, a décidé d'interdire leur utilisation aussi bien à l'achat qu'à la vente[75]. Outre-Atlantique, les États-Unis ont cessé d'imprimer le billet de 500 dollars pour lutter contre la mafia[75]. De la même façon, les gouvernements français successifs ont incité la BCE à envisager la suppression les billets de 500 euros[75]. Le [76], le ministre français de l'Économie et des Finances Pierre Moscovici et le ministre français du Budget Jérôme Cahuzac ont ainsi appelé les instances européennes à « réfléchir sur le maintien en circulation du billet de 500 € »[75]. En effet, seul le conseil des gouverneurs des banques centrales européennes a le droit de décider de la suppression d'un billet, et ce avec l'accord des États membres[75]. L'Allemagne est a priori plutôt défavorable à cette mesure, étant donné que la population du pays est habituée à payer en liquide[75].
Concernant la nouvelle série, le président de la BCE Mario Draghi avait ainsi précisé que celle-ci comporterait des coupures des mêmes valeurs que la première série, donc en particulier des billets de 500 euros[75]. Cependant, le , la Banque centrale européenne annonce officiellement qu'elle cessera de produire et d'émettre des billets de 500 euros en 2018 et que la série Europe ne comportera pas de billet de 500 euros[41]. La coupure de 500 euros gardera toujours sa valeur et pourra être échangée auprès des banques centrales nationales de l'Eurosystème pendant une période illimitée[77]. Depuis cette décision, les billets rentrent en nombre aux guichets des banques centrales. Allié au fait qu'ils étaient, à l'exception de l'Allemagne et l'Autriche, très peu utilisés dans la vie courante, il y a de fortes probabilités que, de facto, sa fonction ne se limite à l'avenir qu'à une valeur de réserve et de thésaurisation.
Entre 2011 et 2013, les ponts fictifs figurant sur les billets de la première série ont vu le jour à Spijkenisse aux Pays-Bas : les europonts de Spijkenisse.
Un étude d'Ipsos a été menée à l'occasion du renouvellement des billets de banque[78].
Les européens s'identifient à la liberté de circulation à l'intérieur de l'Europe, à l'euro ou à une monnaie unique européenne, aux valeurs de liberté de solidarité et d'égalité, à des éléments culturels tels que la diversité des langues et cultures en Europe et de l'histoire européenne partagée. Les européens ne se sentent pas émotionnellement connectés à la thématique des billets (ages et styles d'Europe) symbolisée par des ponts[78]. Les éléments conceptuels communs les plus essentiels créant du consensus sont[78]:
Les éléments considérés de moindre importance sont le portrait d'Europe, la signature du président ou de la présidente de la BCE et dans une encore moindre mesure d'autres éléments comme le symbole de copyright ou l'acronyme de la BCE dans toutes ses langues[78].
Sigles et noms de la Banque centrale européenne (BCE) dans les différentes langues officielles de l'Union européenne :
Autres notes :
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