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taux auquel une devise sera échangée contre une autre De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le taux de change d'une devise (une monnaie) est le coût (autrement dit le prix) de cette devise par rapport à une autre. On parle aussi de la « parité d'une monnaie ». Mais ce dernier mot constitue un faux-ami très gênant avec l'anglais « parity » qui indique une égalité absolue.
Les taux de change, cotés sur les marchés des changes, varient en permanence ; ils varient également en fonction de la place de cotation
Par exemple, le taux de change de l'euro en dollar américain sera noté : EUR/USD (ou EURUSD) = 1,3120 (ce qui signifie que 1 euro vaut 1,312 0 dollar américain), alors que le taux de change du dollar en yen sera noté USD/JPY (ou USDJPY) = 101,2954.
Les notations utilisées (EUR = euro ; USD = dollar des États-Unis ; JPY = yen ; …) sont régies par la codification monétaire internationale, norme ISO 4217, qui a pour but de différencier chaque devise par une abréviation de trois lettres.
Le taux de change d'une monnaie est :
Le taux de change est :
Le taux de change est déterminé par l'offre et la demande de chacune des deux monnaies : si la demande dépasse l'offre, le cours augmente.
Puisque la devise d'un pays est à la base une créance détenue sur la banque centrale de ce pays[1], la détention d'une devise étrangère peut être vue comme la détention d'une créance « à vue[C'est-à-dire ?] » sur le pays qui l'a émise.
Les taux de change varient fortement au cours d'une même journée, ces variations ne peuvent pas être expliquées par la théorie de la parité de pouvoir d'achat (PPA). Dans ce cadre d'analyse de court terme, il est nécessaire de se référer à d'autres explications.
Les équilibres, dans la valorisation des devises, se mesurent à partir des parités de pouvoir d'achat (PPA). Il s'agit d'un exercice statistique complexe, qui consiste à comparer dans la durée le pouvoir d'achat d'un consommateur-type dans un pays et une gamme de produits de consommation donnée avec celui d'un autre consommateur-type dans un pays différent et pour une gamme de produits de consommation voulue proche, mais correspondant toutefois à d'autres habitudes locales en matière de mode de vie et de structure des coûts. En pratique, on utilise généralement le dollar US comme devise de l'indice commun et on va ainsi à chaque fois comparer le pouvoir d'achat d'un consommateur-type d'un pays X et celui d'un consommateur-type américain.
La parité de pouvoir d'achat, si elle est utile pour les comparaisons internationales de niveau de vie, où des marges d'erreur de quelques pourcents ne sont pas significatives, doit être utilisée avec la plus grande prudence pour l'analyse du marché des changes .
Dans le même ordre d'idées que la parité de pouvoir d'achat, le célèbre magazine The Economist a créé l'Indice Big Mac qui permet de comparer le prix du fameux sandwich en dollar avec son prix en devise dans 120 pays.
À long terme, les monnaies doivent théoriquement se rapprocher des parités d'équilibre obtenues à partir de paramètres structurels reposant sur la notion de rentabilité anticipée des dépôts en devises. Les agents économiques détermineront leur demande des différentes devises en fonction de la rentabilité qu'ils anticipent de dépôts dans ces devises.
Imaginons un agent vivant dans la zone euro, il se demande s'il est plus rentable de détenir des dépôts en euros ou des dépôts en dollars.
Ses dépôts en euros lui rapporteront un taux d'intérêt anticipé (taux d'intérêt sur les dépôts dans la zone euro). Donc la rentabilité anticipée de ces dépôts est en euros vaut :
D'un autre côté, s'il compte placer ses dépôts en dollars, ils lui rapporteront un taux d'intérêt anticipé (taux d'intérêt sur les dépôts aux États-Unis), c'est-à-dire cette fois le taux d'intérêt américain. La différence est que, comme notre agent est européen, il désirera les retrouver en euros, d'où la nécessité de les reconvertir dans cette devise. Par conséquent, il doit aussi prendre en compte la variation du taux de change entre les devises sur la période de son dépôt. Il aura donc cette fois une rentabilité anticipée :
avec le taux de change actuel (à l'instant ) de l'euro par rapport au dollars et le taux de change anticipé de l'euro par rapport au dollars lorsqu'il retira son dépôt (à l'instant ).
Ainsi est la variation anticipée mesurée en euros de la valeur des dépôts liée à la variation du taux de change EUR/USD sur cette période.
Notre agent va donc arbitrer entre ces deux rendements (c'est-à-dire choisir le meilleur). Un agent américain ferait la même chose mais à l'inverse.
Cet arbitrage, effectué par l'ensemble des agents et dans le cadre d'une circulation parfaite et libre des capitaux, nous amène à une égalisation de ces deux rentabilités (due aux choix de détention des différentes devises). Cette égalisation implique l'équation suivante, nommée condition de parité des taux d'intérêt (PTI) :
c'est-à-dire :
Ces rentabilités dépendent, comme nous venons de le voir, en premier lieu des taux d'intérêt anticipés et de la valeur anticipée du taux de change. L'évolution des taux d'intérêt (et donc des taux de change) dépend des données suivantes :
Toutes ces valeurs sont considérées comme relatives car elles sont à considérer à chaque fois relativement à l'autre économie. Plus clairement, si l'inflation anticipée est de 2 % aux États-Unis et dans la zone euro, l'inflation anticipée relative est nulle, donc aucun effet.
Un pays souffrira d'une crise monétaire lorsque la capacité de rembourser la dette extérieure (publique et privée) libellée en devise étrangère du pays est fortement mise en doute (crise de confiance). La sortie de capitaux à court terme fait alors chuter le taux de change de la monnaie, rendant le remboursement encore plus difficile.
Les taux de change (et les taux d'intérêt, qui leur sont étroitement liés) agissent sur les prix à l'importation et à l'exportation. Ils ont une influence sur le sens des flux de capitaux entre zones économiques.
De ce fait, les pays et zones économiques peuvent être tentés d'agir sur les taux de change, sous prétexte souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont plutôt tendance à l'encourager), et dans le but d'améliorer (baisse du taux de change) :
Cette baisse du taux de change aura également des effets négatifs (renchérissement des importations, etc.).
Le taux de change est aussi l'un des canaux de transmission de la politique monétaire.
Le taux de change EUR/USD est le cours de l'euro chiffré en dollar US, d'où la barre de fraction (ne pas confondre avec les eurodollars).
C'est l'instrument financier le plus actif et le plus traité du monde : 27 % du total des opérations spot[Quand ?]. Sa valeur est donc un indicateur suivi en permanence non seulement par les milieux économiques et financiers, mais aussi par les médias, tant spécialisés que généralistes, du monde entier.
Cette définition est en fait, la valeur externe de l'euro par rapport au dollar américain.
Exemple : Si le taux de change EUR/USD côte 1,4 cela signifie que 1 € = 1,4 $.
Ceux qui effectuent des opérations de change à titre professionnel sont appelés cambistes.
Les banques en particulier ont des équipes de cambistes, tant pour réaliser les opérations propres de ces institutions sur le marché que pour satisfaire les besoins de change de leurs clients, par exemple, concernant les entreprises, pour leurs opérations de commerce international. Ils agissent comme market makers, c'est-à-dire qu'ils « font des prix », à chaque demande de leurs clients pour une quantité soit standard soit spécifiée. Ils fournissent à la fois le prix auquel ils achètent (bid, en anglais) à leur client et celui auquel ils vendent (ask, en anglais), par exemple : 1 € = 1,234 3/1,234 6 $.
Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux de change portant sur un couple de devises en points appelés pips. Pip est l'acronyme anglais de « price interest point », ou « point de swap » en français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci désignait l'unité de « déport » ou « report » du change à terme mais a fini par être appliqué à l'unité du marché au comptant. Il désigne la dernière décimale utilisée :
Le pip représente donc un pourcentage différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart dépend :
Dans le premier exemple, si le montant d'une opération de change sur le Forex est de 100 000 € (la transaction standard étant plutôt en dizaines de millions), on notera qu'un pip pour une telle quantité échangée vaut 10 $. Dans le deuxième exemple, avec une opération de change portant sur 100 000 $, un pip pour cette quantité vaut 1 000 ¥ (soit environ 9 $).
Avec l'apparition des plateformes de trading multibanques, les cotations se font maintenant avec une précision qui atteint la 5e décimale pour l'EUR/USD, et la 3e décimale pour l'USD/JPY, mais le pip est resté respectivement la 4e et la 2e décimale.
Ces écarts entre les cours « acheteur » et « vendeur » d'une devise contre une autre sont appelés spread bid/ask. Ils sont très inférieurs à ceux qu'un particulier peut constater lorsqu'il souhaite réaliser une opération de change dans une officine de change (ou à sa banque) pour un montant modeste.
Sur le marché interbancaire, l'unité de référence est le million. Ainsi, quand un client demande un prix pour 1 EUR/USD à un cambiste, cela signifie une demande de cotation du spread bid/ask de l'EUR/USD pour un million d'euros. S'il demande un prix pour 1 USD/JPY, cela voudra dire une demande de cotation du spread bid/ask de la parité USD/JPY pour un million de dollars.
Étant donné que le marché des changes est un marché de gré à gré, il n'existe pas, à proprement parler, de quantité minimale d'une opération de change sur le Forex.
Le vendredi , le Premier ministre français François Fillon a provoqué une dégringolade de l'euro en assurant qu'il ne voyait « que des bonnes nouvelles dans la parité entre l'euro et le dollar ». Une erreur de traduction a fait croire aux cambistes que le but de la France était d'arriver au taux de un dollar pour un euro, ce qui a provoqué des ventes massives de la devise européenne et fait tomber l'euro à son taux le plus bas depuis quatre ans[2].
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