Marché financier
terme générique pour tous les marchés où la négociation se déroule au capital De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Un marché financier est un marché sur lequel des personnes physiques, des sociétés privées et des institutions publiques peuvent négocier des titres financiers, matières premières et autres actifs, à des prix qui reflètent l'offre et la demande. Les titres comprennent des actions et des obligations, ainsi que des produits de base, notamment des métaux précieux ou des produits de base agricoles.
Le marché financier comprend le marché primaire (produit neuf) et le marché secondaire (produit d'occasion) qui sont complémentaires.
Il existe également des marchés en général (dont beaucoup sont négociés) et des marchés spécialisés (dans lesquels un seul est échangé). Le marché fonctionne en plaçant un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs intéressés, y compris des particuliers, des entreprises et des agences gouvernementales, dans un "lieu" facilitant ainsi leur recherche mutuelle. Une économie qui s'appuie fortement sur l'interaction des acheteurs et des vendeurs pour allouer les ressources s'appelle une économie de marché (économie de marché financier[1]) par opposition à une économie dirigée (économie d'endettement[1]) ou à une économie non marchande.
Les marchés financiers ont entre autres pour objectif de faciliter :
Les marchés financiers sont des acteurs indispensables[non neutre] de l’économie de marché, dont l’émergence et l’existence découlent de l’exigence objective de parvenir à un règlement harmonieux entre la demande et la grande offre de capital. Dans l'économie, il y a toujours deux états opposés entre la demande et le capital[pas clair]. Cette contradiction a été initialement résolue grâce au fonctionnement de la banque en tant qu'intermédiaire dans la relation d'emprunt entre le capitaliste et la personne dans le besoin. Au fur et à mesure du développement de l'économie marchande, de nouvelles formes de mobilisation flexible de capitaux apparaissent et se développent, contribuant à l'équilibre entre l'offre et la demande de ressources financières dans la société. Les outils de mobilisation de capital tels que les obligations, les actions de sociétés, les obligations d’État, etc. Et depuis lors, il apparaît la nécessité de négocier, transférer entre différents propriétaires de titres. Cela crée une sorte de marché pour équilibrer l'offre et la demande de capital dans l'économie en tant que marché financier.
Ainsi, la base objective de l’émergence des marchés financiers est la résolution du conflit entre l’offre et la demande de capital dans l’économie au moyen d’instruments financiers, en particulier de titres, demande d'échange et de transfert de titres entre différents sujets de l'économie. C’est le développement de l’économie des produits de base et des devises qui constitue l’apogée de l’économie de marché est l’émergence d’un nouveau type de marché financier.
Formation et développement des marchés financiers associés au développement de l’économie de marché. Le développement de l'économie de marché a motivé ceux qui ont besoin de ressources financières et qui sont en mesure de fournir un financement. Au fur et à mesure que l'économie de marché se développe, les activités d'émission et de rachat de titres se développent également, formant ainsi un marché séparé permettant de faire se rencontrer plus facilement l'offre et la demande de ressources financières : c'est le marché financier.
Les marchés peuvent être classés par type d'actif :
par type d'instrument financier :
ou par type de règlement :
On distingue également le marché primaire, qui met en vente de nouveaux actifs, du marché secondaire, qui est celui de l'« occasion ».
Il s'agit, par ordre de volumes négociés décroissants : 3.2.1
Marché des taux d'intérêt, c'est-à-dire du marché de la dette, qu'il est d'usage de séparer en :
Concernant le marché obligataire celui des obligations souveraines (le plus important étant celui des T bonds, obligations du trésor américain), et des contrats dérivés dont ils sont les actifs sous-jacents, est celui qui a connu le plus grand essor. Celui de la dette privée, moins représentatif de l'évolution des taux d'intérêt, est aussi moins actif, d'autant que la titrisation des dettes est un instrument nettement moins utilisé depuis la crise des subprimes[réf. nécessaire] qui a pris naissance aux États-Unis vers l'année 2008.
Il est difficile d'avoir une idée précise des volumes négociés globalement sur les marchés de taux d'intérêt. L'étude triennale de la Banque des règlements internationaux (BRI) a montré qu'en 2004, les volumes quotidiens de produits dérivés de taux d'intérêt, et uniquement eux, étaient de l'ordre de 5 500 milliards de dollars US. Compte tenu des différentes statistiques éparses dont on dispose par ailleurs, un volume global quotidien de l'ordre de 8 000 milliards de dollars semble réaliste.
Certes, il faut bien avoir conscience qu'on additionne ainsi des grandeurs presque aussi hétérogènes que des choux, des automobiles et des T-shirts : 10 millions d'euros d'obligations à 30 ans représentent le même risque de taux que 6 milliards d'euros de taux au jour-le-jour mais un risque de crédit bien moindre.
Marché des changes, ou forex, on échange des devises les unes contre les autres ; le forex est le plus interbancaire des trois grands marchés financiers et l'essentiel des transactions y a lieu de gré à gré. C'est le premier marché à avoir développé le trading électronique. Les volumes quotidiens totaux du marché des changes étaient en 2004 de plus de 1 900 milliards de dollars dont 600 milliards au comptant et 1 300 milliards en produits dérivés. En 2007, ils atteignent, selon la dernière enquête de la BRI, 3 210 milliards de dollars soit une augmentation de près de 65 % par rapport à 2004. Cette augmentation est principalement due aux phénomènes de fusion-acquisition entre les entreprises et aux mouvements spéculatifs. Le dollar est impliqué dans 86 % des opérations (sur un total de 200 %), l'euro dans 37 %, le yen et la livre dans, respectivement, 16,5 % et 15 %[2]. Nous pouvons nous attendre à un changement des proportions des devises au regard du cours du dollar par rapport à l'euro ; de plus les pays asiatiques et les pays du Golfe tendent à diminuer leurs réserves en dollars au bénéfice de l'euro.
Marché d'actions, c'est-à-dire des titres de propriété des entreprises ; les volumes quotidiens des marchés d'actions, d'indices boursiers et de leurs dérivés représentent moins de 500 milliards de dollars[réf. nécessaire]. Même si ceux-ci ont une volatilité (hausse et baisse brutales) naturelle légèrement supérieure à celle des autres marchés financiers[réf. nécessaire], leur taille est plus modeste. Ils sont très exposés aux dérèglements de la finance, comme lors de la crise financière de 2007 à 2011. Ce sont les seuls marchés financiers qui sont ouverts aux particuliers. Ils occupent une place importante dans l'information fournie par les médias au sujet des marchés financiers, importance disproportionnée par rapport à leur importance économique réelle[réf. nécessaire].
Les marchés de l'or et de l'argent, à la frontière avec les marchés organisés de produits de base (en anglais : commodities), sont minuscules[réf. nécessaire] en regard de la taille désormais atteinte par les autres marchés. Ces deux métaux précieux sont de moins en moins monétisés[réf. nécessaire].
Le mécanisme sur lequel reposent les marchés est la répartition des risques. Les déséquilibres sont censés être mieux corrigés et les chocs mieux absorbés si le marché est plus liquide, les intervenants plus nombreux, avec des vues différentes. Les multiples ajustements sont réputés être plus efficaces face à de petits écarts constatés à court terme[réf. nécessaire]. Arbitrage et spéculation permettent tendanciellement de réduire le risque global et -en augmentant la volatilité à très court terme- permettent en fait de :
La permanence de la liquidité sur les marchés génériques les plus importants permet l'émergence, quasiment en permanence, de nombreux nouveaux instruments peu liquides mais spécifiques à certains besoins.
Par ailleurs, les normes IFRS ont été établies internationalement dans les années 2000-2005, car censées fournir aux marchés une idée plus pertinente de la juste valeur (fair value) des sociétés cotées en application du principe du « mark-to-market » remplaçant la valorisation traditionnelle au coût d'acquisition.
L'ensemble des principes censés améliorer le fonctionnement des marchés financiers a été résumé dans les impératifs dits des 3D (de Henri Bourguinat) : décloisonnement, déréglementation, désintermédiation.
Ce type de fonctionnement « vertueux » peut cependant s'interrompre pendant de brèves périodes, généralement écartées de plusieurs années, qui manifestent un caractère « anormal ». L'expérience montre qu'elles n'en sont pas moins dangereuses et marquées par une instabilité intense. Certains auteurs[3] pointent la non-applicabilité des modèles mathématiques habituels et, dans les cas les plus graves, l'apparition d'un risque systémique causé de manière endogène.
Ces crises sont amenées par la nature partiellement grégaire et autoréférentielle (le fameux concours de beauté dénoncé par Keynes) des processus de formation des prix. Lesquels obéissent dans leur développement à des lois mathématiques bien différentes de celles utilisées dans la plupart des modèles de mathématiques financières : Ceux-ci sont généralement basés sur la loi normale et bien adaptés à des périodes de calme relatif ou d'agitation moyenne, mais pas aux phénomènes d'emballements constatés lors de conjonctures « anormales ». (Voir critiques du modèle Black-Scholes et analyses et propositions de l'économiste franco-américain Mandelbrot pour une meilleure prise en compte du risque et des informations essentielles dans les situations extrêmes).
Trois crises à développement endogène ont été particulièrement importantes depuis 1973 :
Elles provoquent des tensions extrêmes dans les relations entre les différents instruments financiers, susceptibles d'amener rapidement un éclatement du système financier international, et n'ont pu être résolues que par une intervention vigoureuse de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale des États-Unis (fed).
Des fonctionnements inhabituels des systèmes informatiques ont été remarqués à diverses occasions :
Les participants acteurs sur les marchés financiers sont :
Les marchés financiers sont à la fois des marchés de gros et de détail. Le plus gros volume des échanges a maintenant lieu via des produits dérivés (forwards, futures, options, swaps, etc.) qui sont en forte croissance depuis le début des années 1980. Les transactions ont lieu :
Les marchés financiers sont souvent dits « virtuels » ou « dématérialisés », à cause de leur caractère électronique : ils prennent la forme de réseaux informatiques entre institutions financières. Ainsi, les bourses comme à Paris le palais Brongniart sont maintenant des bâtiments vides tandis que les sociétés qui gèrent les marchés organisés, comme Euronext Paris, anciennement dénommée Société des bourses françaises (SBF) ou Deutsche Börse, successeur de la Bourse de Francfort, se considèrent dorénavant avant tout comme des prestataires de services informatiques.
La « dématérialisation » fait alors référence à la disparition du titre papier (coupon de papier de format A5) représentant physiquement une action de la société, au profit d'une inscription dans un compte bancaire appelé compte-titres, ainsi qu'au développement concomitant de l'ordre d'intervention (ordre de bourse) informatisé, avec l'apparition d'internet et sa banalisation. Il est ainsi non seulement possible mais également fort simple pour un particulier, aujourd'hui, d'avoir à son domicile l'équivalent d'une salle de marché permettant d'intervenir en direct sur le marché des devises à Paris, sur le marché des actions à New York ou sur le marché des matières premières à Chicago.
Le terme « dématérialisation » est cependant grossièrement inapproprié, car le support informatique n'est pas « immatériel » ou « moins matériel » : il repose sur des infrastructures informatiques importantes, comme des parcs de serveurs, des dispositifs de transmission de données (lignes de transmission, antennes, satellites) et bien sûr, les multiples ordinateurs personnels, écrans, accessoires, etc. Le support papier a simplement été troqué contre un support plastique et métallique.
L'utilisation du terme « dématérialisation » peut également laisser entendre que l'existence et le fonctionnement des marchés financiers sont indépendants de l'économie dite matérielle ou réelle, ce qui est évidemment faux.
Cette tendance ne signifie pas pour autant que ces marchés soient dépourvus de toute réalité. Elle pointe le fait que ces marchés n'ont plus besoin pour fonctionner d'être situés en un lieu précis, mais sont gérés au contraire et de plus en plus par des systèmes informatiques largement répartis donc plus accessibles dans le temps et dans l'espace. Ce qui accroît leur caractère de marché ouvert et contribue de ce fait à en améliorer la crédibilité et la transparence l'une des conditions de la concurrence pure et parfaite (CPP). Une bonne image de cette progression est fournie notamment par l'évolution des outils standards utilisés par les marchés boursiers : Cac, puis NSC, et aujourd'hui l'UTP[Quoi ?].
Les transactions à haute fréquence, ou trading haute fréquence (THF ou HFT, de l'anglais high-frequency trading), réfèrent à l'exécution à grande vitesse de transactions financières faites par des algorithmes informatiques. Ces opérateurs de marché virtuels peuvent ainsi exécuter des opérations sur les marchés en un temps calculé en microsecondes[4]. Plusieurs affaires récentes ayant montré que certaines techniques de manipulation de marché pouvaient être obtenues, comme les techniques de « quote stuffing », « layering » ou « spoofing »[5].
En , les transactions à haute fréquence génèrent 73 % du volume de négociation d'actions sur les marchés des États-Unis[6]. Ainsi en , le temps moyen de détention d'une action américaine est estimé à 22 secondes[7]. À elle seule, la Bourse de New York génère environ le tiers des transactions boursières mondiales[8].
Jean-Pierre Jouyet, président de l'AMF, le gendarme de la bourse des valeurs, estime le « qu'il était quasiment impossible de démontrer d'éventuelles manipulations de cours liées au high-frequency trading (HFT) du fait de sa structure opaque et des manques de données durablement exploitables via le carnet d'ordres »[9]. En France, l'amendement visant à taxer les transactions haute fréquence, voté par le Sénat le , a été rejeté par le gouvernement Fillon, représenté alors par Valérie Pécresse[10].
Après une période faste au XIXe siècle, au moment de la conquête coloniale, où les bourses de Londres et de Paris entrent en rivalité pour attirer les capitaux, la situation se retourne vers les années 1930, lorsque le système financier a davantage recours au financement bancaire : en réaction au krach d'octobre 1929, les banques de dépôt se voient interdites d'y participer. En Europe, le principe était rappelé depuis 1914 (Cf la Doctrine Germain). Aux États-Unis, le Glass-Steagall Act de 1933 édicte des consignes strictes allant dans le même sens. En conséquence, le financement de l'économie s'effectue quasi-uniquement via le bilan des banques et notamment des banques d'affaires qui vont prendre le contrôle d'une partie du capital des grandes entreprises, particulièrement au Japon et en Allemagne. Les marchés financiers ont une importance résiduelle.
Mais, à partir de la fin des années 1970 et surtout des années 1980, un concours d'événements relance de manière décisive la forte croissance des marchés financiers et constitue la source du système actuel. Il s'agit de :
Les imperfections de l’information, notamment l’information asymétrique, sont particulièrement répandues sur les marchés financiers[13]. Le développement de la titrisation aggrave ces asymétries[14]. La solvabilité des débiteurs est souvent incertaine. Les agences de notation ont souvent été prises en défaut. Les insuffisances d’information sont palliées par des comportements sommaires d’imitation[15]. Le marché n’est pas autorégulateur car prédomine la recherche du profit à très court terme[16] (spéculation). Les incertitudes informationnelles, le mimétisme (le comportement moutonnier) et la nature spéculative des opérateurs du marché[17] entraînent la formation de bulles (hausses anormalement élevées) à l’origine des krachs[18],[19].
Vu les interactions entre la sphère financière et la sphère réelle, l’économie réelle est de plus en plus à la merci des dysfonctionnements de l’économie financière et virtuelle[20]. Lors d’un krach financier les pertes subies par les banques les contraignent à réduire les crédits. La restriction des crédits alloués est l’une des principales voies de transmission des crises financières à la sphère réelle[21]. Le poids de la sphère financière est tel que les opérations et la spéculation qui s’y déroulent modifient dans une certaine mesure les prix dans la sphère dite réelle, notamment concernant les monnaies ou les matières premières, soit en corrigeant les déséquilibres soit en les aggravant. Cette incertitude qui concerne la valeur future des taux de change et du prix des matières premières perturbe les échanges commerciaux[22]. La sphère financière, publique comme privée, essentielle pour nourrir la sphère économique, peut aussi si elle s'hypertrophie accaparer des capitaux au détriment de celle-ci. Elle peut offrir temporairement une meilleure rentabilité. Les investissements dans la sphère réelle se limitent alors à des niches où la rentabilité est plus prometteuse[23].
L’interférence des capitaux financiers dans le cadre de la libéralisation financière rend caduque toute gestion autonome de l'État en matière d’économie. Par exemple, l'augmentation des taux d’intérêt par la banque centrale destinée à freiner l’économie en cas de surchauffe attire les capitaux étrangers ce qui stimule l’économie. Et vice-versa[24]. L‘impuissance des gouvernements face à la montée des déséquilibres économiques et sociaux serait une des causes, selon François Morin, de la crise du politique que traversent nos sociétés[25].
En fait les États ont contribué aux dérives financières les plus graves[réf. nécessaire] (autorités financières américaines dans les subprime, politique budgétaire de nombreux pays pour les dettes souveraines). L'absence d'un véritable système monétaire mondial et d'autorités financières supranationales (plutôt qu'intergouvernementales) se fait lourdement sentir[réf. nécessaire].
Les marchés financiers ont détourné de l’épargne vers des placements improductifs tels que les innovations financières ou les transferts de propriété. Ces placements improductifs ont affecté défavorablement la croissance[26]. Les études empiriques concernant le lien entre développement financier et croissance aboutissent à des conclusions qui sont différentes selon les pays. Le sens de la causalité est lui-même discuté[27]. Selon Joseph Stiglitz, « il n’y a guère de preuve que la libéralisation des marchés des capitaux contribue à la croissance économique, en particulier pour les pays moins avancés »[28].
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