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journaliste, animateur de télévision et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Patrick Poivre d'Arvor, Patrick Poivre de son vrai nom, et souvent désigné par ses initiales PPDA, né le à Reims (Marne), est un présentateur de télévision et de radio, journaliste et écrivain français.
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Nom de naissance |
Patrick Jean Marcel Poivre |
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Véronique Poivre d'Arvor (d) (de à ) Claire Castillon (de à ) Agathe Borne (d) (de à ) |
Enfant |
Dorothée Poivre d'Arvor (1963) Arnaud Poivre d'Arvor (1972) Tiphaine Poivre (1974-1975) Solenn Poivre d'Arvor (1975-1995) Garance Poivre (mort né 1980) Morgane Poivre d'Arvor (1981) François Chazal (1995) |
A travaillé pour | |
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Parti politique |
Républicains indépendants (jusqu'en ) |
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Distinction |
Il diversifie ses missions initiales à la radio en étant tour à tour reporter, présentateur de journal ou de la revue de presse, animateur, éditorialiste et polémiste.
À la télévision, il est le présentateur-vedette du Journal de 20 heures d'Antenne 2 de 1976 à 1983, puis du Journal de 20 heures de TF1 de 1987 à 2008. Il inspire la création, en 1988, du personnage de PPD, la marionnette centrale de l'émission de Canal+ Les Guignols de l'info.
Durant sa carrière, il publie une soixantaine d'ouvrages, dont une vingtaine de romans. Il en coécrit certains, notamment avec son frère Olivier Poivre d'Arvor.
À partir de 2021, une série de témoignages médiatiques et de dépôts de plaintes l'accusent d'agressions sexuelles et de viols pendant des décennies en ayant usé de son autorité, provoque l'affaire PPDA, qui conduit à son retrait de la chaîne France 5. Au total, un collectif de quatre-vingt-dix femmes témoignent contre lui, soit devant la presse, soit devant la justice. Parmi elles, quarante-cinq femmes portent plainte, dont la moitié pour viol, avec deux mineures concernées au moment des faits allégués. Les témoignages se multiplient après que les premières ont été classées sans suite, notamment pour prescription, et que Patrick Poivre d'Arvor a porté plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse. En 2022, la justice annule les effets des classements sans suite, en invoquant la sérialité des faits. En 2023, il est mis en examen pour la première fois. En 2024, il est visé par cinq nouvelles informations judiciaires pour viols et viols aggravés. En octobre 2024 enfin, le journal Le Monde révèle que Caroline Merlet a porté plainte pour viol contre lui dès 2005, mettant plus à mal encore « la défense du présentateur et la communication du groupe TF1 », pointant le « dysfonctionnement de la chaîne judiciaire dans l’appréhension de la « sérialité » du viol. »[1]
Patrick Jean Marcel Poivre[2] naît au domicile parental, 22 rue de Talleyrand à Reims, en France. Sa mère, Madeleine Jeuge[3] (1925-2011), est née à Nantes, de parents auvergnats. Son père, Jacques Poivre[3] (1922-2018), né à Paris, est représentant en chaussures, directeur de société[4] et engagé dans le Premier régiment de France, au sein de l'Armée d'armistice, sous le régime de Vichy[5]. Il a une sœur, Catherine (née en 1948), et un frère, Olivier (né en 1958, diplomate, écrivain et responsable culturel)[6].
Enfant, il passe les vacances à Trégastel où il a acquis une maison[6].
Durant son enfance à Reims, Patrick se révèle être un garçon timide, solitaire[7] mais également harcelé par ses camarades à l'école[8],[9],[10]. Il déclare que « [ses] seuls amis étaient les livres »[7]. À 13 ans, il est atteint d'« un début de leucémie » et se fait soigner en Alsace[11]. Cette maladie lui inspire à 17 ans l'écriture de son premier roman Les Enfants de l'aube publié bien plus tard, en 1982[12]. En 1962, Patrick Poivre est bachelier à 15 ans[13],[14].
Il poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Strasbourg, où il effectue sa première année, profitant ensuite des procédures en place à l'époque pour aller à l'Institut d'études politiques de Paris dont il sort diplômé. Jack Lang, son professeur de droit, se souvient plus tard d'un étudiant « très brillant »[15].
Il est alors militant des Républicains indépendants, et responsable régional de son mouvement de jeunesse, les Jeunes républicains indépendants (JRI) dont il a fondé la branche en Champagne-Ardenne[16].
Parallèlement, il étudie le russe, le polonais et le serbo-croate aux Langues O[17]dont il ne sort pas diplômé ce qui ne l'empêchera pas d'entrer chez France Inter quelques années plus tard[18].
Il est critique de cinéma pour Valeurs actuelles sous le pseudonyme d’Alexis d’Orgel et publie pour son parti des éditoriaux dans le quotidien L'Union. Courant 1969, Michel Poniatowski, secrétaire général de la Fédération nationale des républicains indépendants (FNRI), intervient sans succès auprès de Michel Bassi, chef du service politique du Figaro pour le faire embaucher. Il est présenté au même moment à Valéry Giscard d'Estaing par le président des Clubs Perspectives et réalités Charles-Noël Hardy[19].
En septembre 1969, âgé de 22 ans, il intègre finalement le Centre de formation des journalistes (CFJ) pour devenir journaliste, directement en deuxième année, grâce à une équivalence avec l'IEP de Paris, puis en est diplômé l'année suivante. À l'école, il porte la cravate, revendique ses opinions [19], se lie d'amitié avec Franz-Olivier Giesbert et critique avec ironie les références à Jaurès[19].
C'est à cette époque qu'il ajoute à son patronyme, « Poivre », le pseudonyme « d'Arvor », emprunté à son grand-père maternel, Jean-Baptiste Jeuge (1883-1970). Commerçant originaire du Puy-de-Dôme, il est poète à ses heures et écrit sous le nom de plume « Jean d'Arvor ». Auteur de poèmes nationalistes et religieux, il rédige également quelques nouvelles érotiques[20] d'où sa décision d'opter pour un pseudonyme. Le vieil homme a initié son petit-fils à l'écriture et est mort quelques mois plus tôt[21]. Le futur journaliste aime les noms à rallonge, « car souvent les héros ont des noms à particule [...] donc Patrick Poivre d'Arvor ça sonne bien pour un héros[22]» précise son ami Armand de Rendinger. Mais le principal intéressé justifie ainsi son choix : « J'ai décidé [...] de porter son nom de plume pour que son souvenir ne disparaisse jamais[22]. »
Alors qu'il est encore étudiant au CFJ, il apparait en une du mensuel France moderne no 350 de mars 1970, le journal de la FNRI, dont il a été élu vice-président[23],[24]. Il a accueilli en janvier 1970 à Reims un comité directeur où Michel Poniatowski, opposé comme lui à Charles De Gaulle lors du référendum de 1969, a fustigé le gouvernement[19].
Il quitte les Jeunes républicains indépendants[23] en 1971, année de son recrutement par France Inter[19].
Le , à 23 ans, il fait ses débuts à la radio, sur France Inter en présentant un reportage sur l'Île Maurice. La même année, il est lauréat du concours radiophonique organisé dans le cadre de l’émission « Envoyé spécial »[25] de Pierre Wiehn à France Inter, pour avoir rapporté des Philippines une interview exclusive de madame Marcos[26]. Il gagne ainsi le droit d'exercer à la radio à l'ORTF pendant un an. Il y commence sa carrière de journaliste sous la direction de Roger Gicquel. Il est chargé des journaux du matin et de la revue de presse[13].
En 1975, il entre à la rédaction d'Antenne 2 où il devient chef adjoint du service « politique intérieure »[13], puis chef du service « politique, économique et social »[13].
Le , il effectue un premier remplacement en tant que présentateur du journal télévisé de 20 heures d'Antenne 2, le temps d'un week-end. Le 15 août de la même année, le directeur de la chaîne Jean-Pierre Elkabbach le choisit pour être le rédacteur en chef adjoint du journal télévisé de 20 heures et présenter en alternance (trois jours chacun) avec Daniel Bilalian et Didier Lecat[27]. En 1977, il est le présentateur unique du journal et rédige un livre, "Mai 68-Mai 78", qui fait connaître une photo encore jamais publiée de Daniel Cohn-Bendit, excepté dans l'autobiographie de ce dernier en 1975. Dans ce livre "Mai 68-Mai 78" paru l'année suivante, PPDA gomme son passé de droite en racontant s'être « nourri de l’encre des journaux » vendus « au carrefour Saint-Germain/Saint-Michel » et « avoir commencé à aimer le métier (…) en rôdant autour des voitures-radios » en Mai 68[19]. Le , il présente son journal depuis la place Tian'anmen à Pékin, en Chine, une première mondiale. Il devient également grand reporter. De 1979 à 1981, il est éditorialiste de la rubrique « Humeur du jour » sur France Inter à 7 h 45[réf. nécessaire].
À partir d'octobre 1981 il doit partager la présentation du journal de 20 heures d'Antenne 2 avec Christine Ockrent (en alternance une semaine sur deux). En 1982, pour la première fois de son histoire, le journal de 20 heures d'Antenne 2 devance celui de TF1 en nombre de téléspectateurs. Lorsque Christine Ockrent est nommée rédactrice en chef du journal d'Antenne 2, il préfère partir et présente son dernier journal le [28]. Il part s'isoler en Bretagne, à Trégastel dans la maison de son enfance. À partir de 1983, il travaille pour la presse écrite, notamment dans Le Journal du dimanche ou en page 2, il réalise un portrait d’une personnalité pendant sept ans, ainsi qu’à Paris-Match, Le Point, Lire, Le Nouvel Observateur, Géo, Le Figaro Magazine, Entreprendre, et Vogue. Il présente Sautes d'humeur sur France 3 Bretagne en 1984.
En 1983, PPDA anime avec Jacqueline Alexandre une émission hebdomadaire d'information aux consommateurs, À nous 2, diffusée sur Antenne 2 pendant trois ans jusqu'en 1986.
En 1984, il quitte la chaîne Antenne 2 pour rejoindre la nouvelle chaîne Canal+ lancée en novembre 1984 pour animer l'émission quotidienne Tous en scène, diffusée jusqu'en 1985 de 18h30 à 20h puis le matin, à la place de la case Le 7/9 de Michel Denisot lequel reprend l'avant-soirée avec son émission « Zénith »[29] sur la tranche « en clair » de 19 à 20 heures. En 1986, il fait un rapide passage sur la station de radio RMC où il est éditorialiste dans la matinale jusqu'en 1987[30]. Patrick Poivre d’Arvor couvre pour Le Journal du Dimanche l’action humanitaire de Daniel Balavoine au cours du Rallye Dakar 1986. Il doit initialement faire partie de l’équipe de journalistes qui vont monter dans l’hélicoptère avec Thierry Sabine, François-Xavier Bagnoud, Yann Arthus-Bertrand, Jean-Luc Roy et Patrick Chêne. Il laisse finalement sa place dans l’hélicoptère a sa consœur Nathalie Odent pour prendre un avion en provenance de Bamako. Il aurait donc pu être une victime de l’accident d'hélicoptère du rallye Dakar 1986[31].
En 1986, Patrick Poivre d'Arvor rejoint TF1, présidée par Hervé Bourges, pour présenter l'émission dominicale À la folie pas du tout jusqu'en 1987[13]. L'émission devient À la folie, toujours diffusée le dimanche, pendant la saison 1987-1988[32].
En 1987, TF1 est privatisée et, à partir du 6 avril, sous le contrôle de Francis Bouygues. Le président-directeur général de TF1 Patrick Le Lay et son vice-président Étienne Mougeotte remarquent PPDA et l'installent, le 31 août, à la place de la journaliste Marie-France Cubadda, aux rênes du journal télévisé de 20 heures, qu'il présente du lundi au jeudi. Bien que courtisé par d'autres chaînes, notamment La Cinq, il reste sur TF1. En moins d'un an, le journal de la chaîne redevient le plus regardé de France devant celui d'Antenne 2, réunissant jusqu'à 10 millions de téléspectateurs[13]. Il est relayé le week-end par Bruno Masure d'août 1987 à 1990, Ladislas de Hoyos en 1990-1991 et Claire Chazal d'août 1991 à juin 2008.
En 1989, il devient également directeur délégué à l'information de TF1 sous la direction de Patrick Le Lay (PDG de la chaîne depuis le ) et du vice-président Étienne Mougeotte. Il présente également en direct les soirées électorales de TF1 (élections présidentielles, législatives, régionales, européennes, référendums, etc.) souvent avec Claire Chazal. Ils sont entourés de spécialistes, de journalistes et de sondeurs et reçoivent des personnalités politiques.
En 2000, il est nommé vice-président de la nouvelle chaîne régionale bretonne privée TV Breizh, lancée en septembre par Patrick Le Lay. Il est lauréat du prix Roland-Dorgelès en 2001.
Durant les saisons 2002-2004 à RTL[Passage contradictoire], il présente chaque vendredi soir de 19 h à 20 h le magazine culturel hebdomadaire Invitations, donnant la part belle à des personnes qui ont marqué l'actualité[33]. Durant la saison 2004-2005, l'émission toujours programmée le vendredi débute à 19h15 au lieu de 19h. Il refuse d’être le successeur de Dominique Baudis à la présidence du Conseil supérieur de l'audiovisuel[34].
Le 14 avril 2005, pendant la campagne pour le référendum sur la Constitution européenne, il interviewe le président de la République Jacques Chirac dans l'émission spéciale Référendum : en direct avec le Président, avec la participation de Jean-Luc Delarue pour France 2, Marc-Olivier Fogiel (France 3) et Emmanuel Chain (M6).
Le , il coprésente avec Arlette Chabot le débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.
Durant ses 21 ans à la présentation du « 20 heures » de TF1, il a interviewé de nombreuses personnalités françaises et internationales issues de divers domaines (cinéma, musique, sciences, politique, chefs d'État, etc.). Il a interrogé, seul ou avec d'autres journalistes, les présidents de la République François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. L'interview se transforme parfois en joute verbale : en 1993, il ose demander à Mitterrand s'« il a bien été le sherpa de son Premier ministre Édouard Balladur », et se fait férocement remettre à sa place par le chef d'État[35] : « Je vous reconnais bien là. Il n'y a pas de doute, la marque de fabrique, ça ne change pas chez un homme ». Jacques Chirac, s'offusquant d'une question du journaliste sur l'immunité présidentielle, lui rétorque en 2000 : « Votre question dérape vers une certaine insolence ». Dans une interview avec Claire Chazal le 20 juin 2007, il fait remarquer au président Sarkozy qu'il a semblé, lors du sommet du G8, « un peu excité, comme un petit garçon dans la cour des grands », cette pique rendant Nicolas Sarkozy furieux[36].
L'éviction de Patrick Poivre d'Arvor du journal télévisé est annoncée le 8 juin 2008 et confirmée le lendemain. Il présente son dernier journal télévisé de 20 heures le , citant William Shakespeare (« ce qu'on ne peut éviter, il faut l'embrasser »), et est remplacé à partir du par Laurence Ferrari (Harry Roselmack ayant assuré la transition pendant un mois et demi)}[37],[38]. Patrick Poivre d'Arvor, qui avait l'intention de continuer à présenter le journal télévisé jusqu'en 2012[39], affirme alors que « cette éviction n'[est] pas journalistique[réf. nécessaire] », insinuant par là que son interview de Sarkozy en 2007 n'y serait pas étrangère[40]. En 2017, dans le documentaire de France 2 Un jour, un destin consacré à PPDA, Patrick Le Lay parle d'« une faute » du journaliste lors de l'interview sans pour autant expliquer les raisons de son éviction.
Sa rémunération à TF1 s'est élevée à près de 100 000 euros par mois, auxquels s'ajoutent alors 150 000 euros bruts par an au titre d’une clause d'exclusivité[41].
En 1988, parallèlement au 20 heures, Patrick Poivre d'Arvor obtient de TF1 de présenter une émission littéraire en dernière partie de soirée, Ex-libris, qui devient le Vol de nuit[13]. À la suite de son éviction du journal télévisé, son émission Vol de Nuit est arrêtée et le dernier numéro a lieu le 16 juin 2008 ; l'émission Au Field de la nuit de Michel Field la remplace quatre mois plus tard, en octobre. Lors de la création de la chaîne d'information en continu LCI par le groupe TF1 en 1994[42], il anime également l'émission littéraire Place au livre qui est arrêtée en même temps. Il quitte définitivement le groupe TF1.
En , Patrick Poivre d'Arvor revient à RTL en intervenant régulièrement en tant que polémiste dans On refait le monde [43]. En , il devient parrain de l'émission Qui l'a lu, sur Gulli[44],[45].
Il devrait parallèlement réaliser de « grandes interviews tout au long de l'année avec des personnalités de divers horizons » pour l'hebdomadaire Paris Match[46].
De à , Patrick Poivre d'Arvor présente sur France 5 La Traversée du miroir, une émission hebdomadaire d'interview de deux personnalités d'une durée de 52 minutes[47].
À partir de , il anime sur la chaîne franco-allemande Arte six numéros de L'avis des autres, un magazine mensuel de géopolitique de deux heures diffusé en première partie de soirée, durant laquelle un panel de vingt-sept téléspectateurs (neuf Français, neuf Allemands, neuf représentants d'autres pays européens)[48],[49] interroge différents invités.
De à , il tient un billet dans le quotidien France-Soir[50],[51].
À partir du , il présente Une maison, un écrivain, une série documentaire sur France 5[52]. En mai 2022, à la suite d'accusations de viols et agressions sexuelles le visant, France Télévisions annonce retirer la voix du journaliste de son magazine[53],[54].
À partir de , il anime Place publique, un magazine de société, sur France 3[55].
Depuis , il anime sur La Chaîne parlementaire, une émission mensuelle, Thèmes de campagne, devenue en octobre 2012 Place aux idées, diffusée jusqu'en juin 2013.
À partir d', il anime, avec Arnaud Poivre d'Arvor, Flash-Back sur France 3 en première partie de soirée, un magazine dans lequel ils revisitent en images des événements passés[56].
Patrick Poivre d'Arvor est le président du jury de la 16e édition du festival du film de télévision de Luchon du 12 au 16 février 2014[57].
Depuis , il anime tous les soirs une nouvelle tranche d'information à Radio Classique entre 19 h et 20 h[58].
Fin novembre 2015, il est placé en garde à vue et interrogé dans le cadre de l'affaire Aristophil, affaire d'escroquerie en bande organisée[59].
Depuis février 2017, Patrick Poivre d'Arvor est sur CNews (anciennement I-Télé) pour animer une émission littéraire intitulée Vive les livres et participe avec Rachid Arhab à l'émission de décryptage de l'actualité + de recul présentée par Virginie Chomicki[60].
En juin 2018, Radio Classique annonce que Patrick Poivre d'Arvor est remercié pour la prochaine saison[61].
La base de données Roglo le fait descendre de Hugues Lepoivre, établi au XVIIe siècle à Fouquières-lès-Lens dans le Pas-de-Calais. Ce dernier est le fils d'Alexandre Lepoivre (1650-1715), originaire de Meurchin — également dans le Pas-de-Calais — et de Marie-Jeanne Thedrez. Il s'agit des plus lointains ancêtres connus de PPDA. La famille Poivre n'a aucun lien avec celle du botaniste lyonnais Pierre Poivre (1719-1786) — malgré les déclarations du « journaliste »[63].
Celui-ci se dit également « Breton d'origine et de cœur » ; il donne des prénoms bretons ou d'inspiration bretonne à deux de ses filles : Solenn et Morgane. Pourtant, le premier ascendant d'origine bretonne que compte le journaliste n'est qu'un arrière-arrière-grand-père, Laurent Kaudren[64] (1850-1884), originaire de Trégastel et employé au Chemin de fer de l'Ouest. Soit un seul de ses ancêtres sur ses seize trisaïeux. La majorité des ascendants de Patrick Poivre d'Arvor est, en effet, originaire des départements du Pas-de-Calais, du Puy-de-Dôme, de la Sarthe, de la Côte d'Or, de la Creuse et de l'Allier.
En , Patrick Poivre épouse Véronique Courcoux (1942-2023)[65],[66], institutrice puis mère au foyer, née à Tarbes le .
Au début des années 2000, il a une relation de près de trois ans avec l'écrivaine Claire Castillon ; PPDA glisse quelques mots sur sa cadette de trente ans dans son roman La Mort de Don Juan[67].
Entre 2007 et , il a une relation avec Agathe Borne, qui devient chroniqueuse dans l'émission Vol de nuit qu'il anime alors sur TF1[68].
Il a eu six enfants avec Véronique Courcoux : Dorothée (née en 1963), Arnaud (né en 1972), Tiphaine (née en 1974 et morte en 1975[69] de la mort subite du nourrisson[12]), Solenn (née en 1975 et morte par suicide en 1995), Garance (mort-née en 1980[70]), Morgane (née en 1981).
Il a eu un enfant avec Claire Chazal (François, né en 1995[71]).
En 2004, Patrick Poivre, ses enfants Arnaud, Dorothée et Morgane et son frère Olivier déposent une requête en changement de nom auprès des services du garde des Sceaux[72], afin d'adopter officiellement le nom Poivre d'Arvor — requête satisfaite en septembre 2005, par décret[73],[74].
Lors des élections européennes de 2004, sa fille Morgane est en deuxième position sur la liste « L'Ouest au cœur » (divers droite) présentée par Michel Hunault[75],[76].
PPDA possède une maison de vacances dans les Côtes-d'Armor, sur la côte de granit rose à Trégastel[77], « à un kilomètre du château de Costaérès » comme il le dit lui-même dans une interview accordée à la chaîne bretonne Armor TV, dont il est le parrain
Patrick Poivre d'Arvor est accusé de manquer à la déontologie en présentant le sur TF1 des extraits d'une conférence de presse internationale de Fidel Castro comme étant une interview exclusive accordée par Fidel Castro à TF1[78]. « Une des équipes de TF1 l'a interrogé hier à Cuba[79] » explique Patrick Poivre d'Arvor, mais les plans de coupe mettent en évidence que lui et Régis Faucon ont rejoué les questions de leurs confrères en studio, et les ont insérées après coup dans le film de la conférence de presse[80].
Le bidonnage est révélé le 2 janvier 1992 par un article dans Télérama, puis argumenté images à l'appui le 25 janvier 1992 dans le Magazine du Fô de Thierry Ardisson avec un sujet du journaliste Pierre Carles incorporant une déclaration de Claudia Nye, journaliste argentine, qui est alors à côté de l'équipe de TF1 précisant qu'ils n'ont posé aucune question durant toute la conférence de presse[80],[81].
Dans l'émission Bouillon de Culture intitulée La télévision et les pouvoirs du 18 octobre 1992[82], Patrick Poivre d'Arvor conteste radicalement les critiques[83] : « On a toujours parlé, moi-même à l'antenne, d'une conférence de presse, où nous avons pu avec Régis Faucon approcher Fidel Castro lors d'une conférence de presse improvisée. Voilà exactement le mot que j'emploie », ce à quoi Bernard Pivot s'inscrit en faux ainsi qu'Albert du Roy en s'appuyant sur une retranscription rigoureuse des propos de Poivre d'Arvor de l'époque évoquant une interview[84]. L'émission Télés Dimanche du 25 octobre 1992 présente un enregistrement réalisé dans les coulisses de Bouillon de culture quelques minutes après la fin de l'émission en compagnie des invités, où Bernard Pivot répondant à la journaliste Pascale Clark (en face de Patrick Poivre d'Arvor, silencieux) fait part de son incompréhension devant l'attitude de ce dernier[85],[86].
L'affaire est portée devant le tribunal de grande instance de Paris par une association, TV Carton Jaune, créée par Arnaud Montebourg courant 1992[87], et un téléspectateur, attaquant le présentateur et la chaîne pour diffusion d'informations falsifiées, mais le tribunal refuse leur droit à agir[88].
Dans le livre Confessions, Patrick Poivre d’Arvor déclare que « s'il y avait eu faute, le CSA, dont c'est la mission, n’aurait pas manqué de nous convoquer. Cette pseudo affaire est un enchaînement de rumeurs. » Deux ans plus tard, par l'entremise de Gérard Bourgoin, PPDA réalise un long entretien personnel avec Fidel Castro[89], sans remettre en cause le montage litigieux.
Le , dans un contexte de guerre contre l'Irak, il diffuse dans l'émission Le Droit de Savoir une interview du « capitaine Karim », présenté comme un garde du corps repenti de Saddam Hussein. Devant les protestations de l’ambassade irakienne qui assure que l’homme est alors attaché de presse à Paris et n'a jamais approché Saddam Hussein, Patrick Poivre d’Arvor prétend l'avoir rencontré à Bagdad et avoir été fouillé par lui. Il est pourtant prouvé par la suite que le « capitaine Karim » n'a en fait jamais été garde du corps et n'est qu'un mythomane dont certains médias se sont fait l'écho sans vérifier leurs sources[90].
En , Patrick Poivre d'Arvor est accusé par le journaliste Jérôme Dupuis dans l'hebdomadaire L'Express d'avoir plagié, pour écrire son essai Ernest Hemingway, la vie jusqu'à l'excès (éditions Arthaud), l'ouvrage de Peter Griffin Along with youth: Hemingway, the early years, publié en 1985 aux États-Unis par l'antenne new-yorkaise d'Oxford University Press (OUP) et publié en français en 1989 aux éditions Gallimard. Selon l'auteur de l'article, Jérôme Dupuis, quelque 100 pages sur les 414 que compte le livre sont démarquées de la biographie écrite par Peter Griffin[91],[92]. Patrick Poivre d'Arvor juge ce soupçon de plagiat « très désobligeant » : « je me suis naturellement documenté auprès des nombreuses biographies existantes, au nombre desquelles celle de Griffin me semble la meilleure sur le jeune Hemingway. Mais je n'allais pas lui réinventer une vie ! » Les éditions Arthaud reconnaissent pour leur part une « grosse erreur technique » : « Le texte imprimé, diffusé par erreur à la presse en décembre, était une version de travail provisoire. Elle ne correspond pas à la version définitive validée par l’auteur »[93],[94].
En , il est condamné en appel dans le procès Michel Noir – Pierre Botton, pour recel d'abus de biens sociaux, à 15 mois de prison avec sursis et 200 000 francs d'amende. À la suite de cette condamnation, le présentateur est suspendu du JT de 20 heures par TF1 pendant trois mois. Il fait son retour à l'antenne le 1er avril 1996[95]. Dans le livre Confession[réf. nécessaire], Serge Raffy relève qu'un an plus tard, « sans qu’on en trouve le moindre écho dans la presse, cette plainte[Laquelle ?] est alors effacée de son[De qui ?] casier judiciaire par une cour lyonnaise[Laquelle ?] composée de trois magistrats » dont l’un a condamné PPDA.[évasif]
En , après une plainte en son nom propre de Nonce Paolini pour « diffamation », Patrick Poivre d'Arvor est condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 500 euros d'amende avec sursis ainsi qu'à un euro de dommages et intérêts[96]. Dans une interview au magazine mensuel Bretons en , l'ancien présentateur du 20 heures déclare alors que Nonce Paolini, nouveau PDG de TF1, a « installé un système de pointage avec des badges » à son arrivée à la tête de la chaîne, et qu'il a également mis en place une « police privée chargée de scruter les moindres déplacements » des salariés[97]. Parallèlement, le groupe TF1 porte plainte contre Patrick Poivre d'Arvor auprès du tribunal de grande instance de Nanterre en réclamant 400 000 euros pour « dénigrement ». En , il est condamné par les prud'hommes à verser 400 000 euros de dommages-intérêts à TF1, pour non-respect de sa clause de confidentialité[98]. Cette condamnation est confirmée en appel en [99]. La Cour de cassation[100] la confirme définitivement en [101].
En 2010, Agathe Borne, son ancienne compagne, l'attaque en justice pour violation de la vie privée dans Fragments d'une femme perdue, publié chez Grasset en 2009[68]. En , il est condamné à lui verser 33 000 euros et à publier, dans deux journaux, un communiqué résumant sa condamnation, à hauteur de quatre mille euros hors taxes par publication ; toute réimpression ou réédition du livre est par ailleurs interdite[102].
En , l'écrivaine Florence Porcel dépose une plainte contre Patrick Poivre d'Arvor auprès du parquet de Nanterre, qui entraine une enquête préliminaire pour viols, confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne[103]. La jeune femme accuse l'ancien présentateur du journal de TF1 de l'avoir violée et agressée sexuellement à plusieurs reprises entre 2004 et 2009. Dans son témoignage, elle pointe « un contexte d'emprise psychologique et d'abus de pouvoir ». Celle-ci aurait envisagé de déposer plainte dès 2009, mais aurait renoncé « par crainte de ne pas être crue au regard du statut de PPDA »[104].
Patrick Poivre d'Arvor nie fermement ces accusations, dénonçant des « accusations qui ne peuvent être que fantaisistes » et « une dénonciation calomnieuse inspirée par une quête de notoriété inconvenante »[105]. Le journaliste annonce sa volonté de collaborer avec les enquêteurs et son intention de déposer plainte[106],[107]. Le 3 mars 2021, PPDA est reçu sur le plateau de l'émission Quotidien sur la chaîne TMC. S'exprimant durant une vingtaine de minutes, il se défend en ces termes des accusations portées contre lui par Florence Porcel : « Tout ça parce qu’elle avait un livre à promouvoir, si j’ai bien compris. [...] Je n’ai pas demandé d’expertise psychiatrique. [...] [C'est] quelqu’un qui [a] construit une passion, apparemment. Une passion, pardonnez-moi de vous le dire, mais non partagée. [...] J'ai senti que j'avais un peu troublé cette jeune femme.» Il affirme, catégorique : « Il ne s'est rien passé. »[108].
C'est après avoir entendu ces déclarations dans Quotidien que la journaliste Hélène Devynck contacte Florence Porcel sur les réseaux sociaux[109]. Le 11 février 2023, au journaliste de Blast David Dufresne, elle reprend ses accusations envers PPDA et justifie ainsi son silence long de plusieurs années : « Aucune d’entre nous, seule, n’aurait eu la chance de se faire entendre […]. Elle aurait été pulvérisée. Comme il l’a fait au début, avec Florence Porcel ; c’est-à-dire [qu'il l'a accusée d'être] folle, menteuse, salope, qui veut de l’argent[110]. »
Dans des témoignages recueillis par Le Parisien, plusieurs femmes — sous couvert d'anonymat — accusent également le présentateur de comportements pouvant relever de harcèlement ou d'agressions sexuelles, qu'elles qualifient « [d']expériences traumatisantes »[111]. Par la suite, d'autres femmes relatent également leurs témoignages sur Twitter[112],[113]. Plusieurs personnalités prennent la défense de Patrick Poivre d'Arvor, dont son ex-compagne Claire Chazal et son ancien collègue Jean-Pierre Pernaut[114]. Le , Le Monde publie les témoignages de huit femmes présumées victimes de Patrick Poivre d'Arvor, dont trois pour des faits de viol[115]. L'une d'entre elles est Hélène Devynck, journaliste à TF1 au moment des faits ; elle déclare notamment avoir « cédé une fois devant l'insistance » du présentateur[116]. Une autre femme raconte : « J'ai essayé de me débattre doucement et de me dégager en murmurant que je ne voulais pas, que j'avais un petit ami, mais j'étais pétrifiée et je n'ai pas osé le repousser vigoureusement »[117]. Le parquet de Nanterre, chargé de l'enquête, précise que les témoignages « font actuellement l'objet d'un examen attentif, afin de confirmer ou non si ces faits sont prescrits »[118].
D'après les témoignages, il est alors « impensable de ne pas passer à la casserole » et Patrick Poivre d'Arvor demande à toutes les filles de la rédaction : « Est-ce que t'es en couple, est-ce que t'es fidèle ? », ce qui est même « devenu son surnom »[115]. Ses assistantes voient défiler dans son bureau de nombreuses femmes (étudiantes, stagiaires, collaboratrices ou autres), que, « pour rigoler », elles surnomment alors entre elles « le McDo de Patrick »[119].
En mai 2021, deux nouvelles plaintes visent PPDA, l'une pour viol, l'autre pour agression sexuelle[120].
Après quatre mois d'investigation, huit plaintes et les témoignages de vingt-trois femmes, l'enquête pour viols est classée sans suite parce qu'une grande majorité de ces accusations tombent sous le coup de le « prescription » tandis que d'autres, dont celle de Florence Porcel, sont rejetées pour « insuffisance de preuves », a indiqué le parquet de Nanterre[121]. Selon Le Monde, un élément matériel fourni par la défense de PPDA a pesé dans la décision du parquet de Nanterre dont le témoignage de Dominique Ambiel, ami et associé du journaliste, qui a affirmé n'avoir assisté à aucune scène de viol le dans le bureau de PPDA (le jour indiqué par Florence Porcel) qu'il décrit comme entièrement vitré et donnant sur le sien[122]. Selon Le Journal du dimanche, c'est le compte rendu de l'examen psychologique de Florence Porcel remettant en cause sa « sincérité » et affirmant qu'elle ne présente « aucun symptôme psychotraumatique » qui a joué dans la décision de la procureure de Nanterre, Catherine Denis[123]. De même, la plainte de PPDA pour « dénonciation calomnieuse » contre Florence Porcel a également été classée sans suite par le parquet, qui a invoqué une « absence de démonstration d'une intention de nuire »[124].
En juillet 2021, une femme de 49 ans apporte son témoignage sur le viol qu'elle aurait subi lorsqu'elle était âgée de 16 ans en 1988 par PPDA sur son lieu de travail. Les faits étant prescrits, elle déclare ne pas vouloir porter plainte[125],[126].
En France, apparaît à cette période un « MeToo médias »[127], quand le quotidien Libération fait sa une du sur une enquête de huit pages recoupant les accusations de huit femmes pour des faits supposés de viols, agressions, ou harcèlement sexuel[128], puis une enquête d'Envoyé spécial consacrée également à une autre ex-star des médias, Nicolas Hulot. En mai 2022, Mediapart organise une émission dans laquelle témoignent 20 femmes accusant PPDA de violences sexuelles[129].
En décembre 2021, trois nouveaux témoignages pour des faits similaires s'ajoutent à la liste[130]. Deux nouvelles procédures judiciaires pour viol sont engagées le même mois[131].
En septembre 2022, deux nouvelles plaintes ont été déposées contre PPDA devant le parquet de Nanterre. Selon Le Parisien, qui rapporte l'information, les deux plaignantes sont Maïté, une Belge de 49 ans, et Alejandra, une Franco-Argentine de 56 ans[132]. Le 19 avril 2023, le tribunal de Nanterre annonce que trois nouvelles femmes se sont manifestées pour dénoncer des faits de viol et d’agressions sexuelles[133].
Le 26 avril 2022, PPDA porte plainte pour dénonciation calomnieuse contre 16 des femmes l'ayant accusé de violences sexuelles[134]. Il effectue cette plainte 48 heures avant la diffusion du magazine Complément d'enquête, dans lequel il est mis, une nouvelle fois, en cause, par des femmes qui témoignent à visage découvert[135]. Une nouvelle plainte pour viol est déposée contre lui le 28 avril[136].
PPDA porte plainte pour diffamation publique contre Le Parisien, après que le journal a révélé la plainte de Florence Porcel[137]. En avril 2023, il retire cette plainte[138].
Depuis des décennies, il était de notoriété publique[139] que PPDA avait des rapports problématiques avec les femmes[140], ayant un impact négatif sur leur pratique professionnelle à venir[141].
Le 10 mai 2022, une émission spéciale, intitulée « 20 femmes prennent la parole », est diffusée sur Mediapart[142]. Pendant deux heures trente d'interview, à visage découvert pour la plupart, 20 femmes témoignent de leurs agressions et notamment d'un viol présumé sur mineure[143].
En juin 2022, les investigations sont étendues aux faits a priori prescrits dénoncés par Florence Porcel, notamment le viol datant de 2004[144].
Le 19 septembre 2022, le journal Libération publie une enquête incluant de nouveaux témoignages d'accusations de viols et d'agressions sexuelles dans le monde de l'édition dont les écrivaines Margot Cauquil-Gleizes et Bénédicte Martin[145],[146]. Le nombre de femmes témoignant contre lui est alors de quatre-vingt-dix[147]. Un livre de la journaliste Hélène Devynck, publié le 23 septembre et intitulé Impunité, démontre l'ampleur des faits[148]. L'écrivain Bénédicte Martin dans les médias dénonce l'inaction et l'indifférence de Frédéric Beigbeder, qui était son éditeur en 2003. Il admet qu'il avait connaissance des agissements de PPDA[149] et aurait pris son témoignage à la légère, explosant de rire et considérant cet acte très banal à l'époque comme « un baptême ou un adoubement ». Avec le recul, il déclare « Je suis désolé si je n'ai pas réagi en 2003 comme je le ferais aujourd'hui »[150]. La sociologue Irène Théry estime qu'« avec l’affaire PPDA, nous vivons notre affaire Weinstein »[151]. En octobre, le journaliste Jacques Legros affirme qu' « à TF1, tout le monde était au courant que PPDA aimait les femmes jusqu'à l'excès »[152]. Ces propos font vivement réagir du fait qu'il amalgame l'amour et la prédation sexuelle[153].
Parallèlement, sa présence dans le jury du grand prix du rayonnement français 2022, organisé sous le haut-patronage d’Emmanuel Macron, suscite l’indignation de la part de personnalités politiques et féministes[154]. Joëlle Garriaud-Maylam, présidente de l’événement, justifie le maintien de PPDA du fait qu'elle a perdu ses mots de passe pour mettre à jour le site et que la page officielle doit être réactualisée « prochainement ». À la suite de cette polémique, l'événement est annulé et reporté[155].
Malgré la prescription des faits, les plaintes s'accumulent contre PPDA[156]. En septembre 2022, la cour d'appel de Versailles annule les effets du classement sans suite, en argumentant que si la sérialité des faits était démontrée, cela annulerait la prescription et pourrait faire aboutir l'enquête. La sérialité est un argument juridique qui permet d'enquêter sur des faits prescrits à condition que ceux-ci soient liés à des faits non prescrits impliquant un même auteur, un mode opératoire similaire, et un même profil de victime[157],[158]. L'application de cette notion juridique constituerait une première en matière de violences sexuelles[159]. Cette possibilité est vécue comme une excellente nouvelle par les victimes, mais suscite le débat pour d'autres personnes. Ainsi, Élisabeth Badinter crée la polémique en critiquant cette possibilité de contourner cette prescription qui impliquerait à considérer les violences sexuelles comme étant des crimes contre l'humanité qui sont imprescriptibles en déclarant « ce n’est pas possible. Il faut être logique : les violences faites aux femmes sont punies, mais enfin est-ce que ce sont des crimes de l’Humanité, il ne faut pas exagérer, c’est même indécent »[160].
Le 30 septembre 2022, Le Parisien publie les témoignages de deux nouvelles femmes portant plainte contre Patrick Poivre d'Arvor pour des faits de viol en 1992 et 2005[161]. En janvier 2023, le journaliste Romain Verley publie Le Prince noir, un ouvrage enquête, après un an et demi d'investigations[162], sur les agissements de PPDA pendant des décennies. Une des femmes ayant témoigné demande à être anonymisée, l'éditeur Fayard et l'auteur acceptent cette requête en février pour les rééditions à venir du livre[163],[164].
Les 2 et 8 mars 2023[165], Patrick Poivre d'Arvor est interrogé deux fois en l'espace d'une semaine par les enquêteurs. Il avait déjà été auditionné le 12 juillet 2022, mais les nouveaux témoignages qui ont suivi ont entraîné ces nouvelles auditions[166].
En avril 2023, trois nouvelles femmes témoignent devant la justice, ce qui relance une seconde enquête préliminaire, qui était en voie de clôture. Les témoignages passent alors au nombre de 22[167].
En juillet 2023, PPDA fait face pour la première fois à l'une de ses accusatrices, dans les locaux de la Brigade de la répression de la délinquance aux personnes (BRDP)[168]. Le total des femmes ayant saisi la justice à cette date est de quarante cinq. La plupart affirment avoir été violées dans le bureau du présentateur, située dans la tour de TF1, après le journal qu'il présentait à 20 heures[168].
En décembre 2023, PPDA est mis en examen pour viol sur la journaliste Florence Porcel[169]. Les faits reprochés remontent à 2009. Il s'agit de sa première mise en examen[170]. L’enquête est élargie à deux viols et une agression sexuelle dénoncés par trois autres femmes à partir du 28 février 2024[171]. Les faits dénoncés par trois d'entre elles n'étant pas prescrits, le parquet de Nanterre demande aux juges d'instruction d'ouvrir une enquête[172]. En juillet 2024, il est visé par cinq nouvelles informations judiciaires pour viols et viols aggravés. Ces plaintes avaient été classées sans suite pour prescription. Mais les plaignantes ont pu saisir à nouveau la justice en s'appuyant sur le code de procédure pénale permettant de passer par la constitution de partie civile[173],[174],[175].
Militant giscardien dans sa jeunesse[176], il est membre du club Le Siècle, club d’influence rassemblant dirigeants politiques, économiques, culturels et médiatiques français[177].
Il intervient dans les années 1980 au Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés (CIEL), une organisation conservatrice qui s'oppose notamment à François Mitterrand[178].
Il remporte le rallye de Tunisie en 1984. En 1996, PPDA participe avec Yvan Bourgnon à la Transat Québec-Saint-Malo pendant onze jours[179]. Il participe au marathon de New York en 2001 et 2006. En 2005, il escalade le mont Blanc en compagnie de Gérard Holtz puis le Kilimandjaro en 2012[180]. Il remporte à deux reprises le Trophée des Personnalités à Roland-Garros. Il pratique de nombreux sports (football, rugby, parachutisme, saut à l’élastique entre autres)[181].
En 2006, il participe au théâtre de la Madeleine à la mobilisation en faveur des populations du Darfour. Il parraine un défi sportif de la navigatrice française Maud Fontenoy.
En 2007, PPDA participe avec Sylvie Pinatel à la course Le Grand Parcours sous le drapeau de Reporters sans frontières.
Il est ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF pour la France depuis novembre 2004 et pour les pays francophones depuis 2007[182],[183].
En 2008, il est avec Maud Fontenoy, le parrain de la 40e édition de la Course Croisière EDHEC[184].
En 2009, il participe à l'émission Fort Boyard : son équipe récolte 20 620 € pour le Secours populaire français[185].
En , il soutient le bus parrainé par la cantatrice Natalie Dessay pour la libération d'Aung San Suu Kyi, figure de l'opposition non-violente à la dictature militaire de Birmanie, prix Nobel de la paix en 1991[186].
Il est le parrain du musée des lettres et manuscrits de Paris[187]. À la suite des problèmes judiciaires rencontrés par la société Aristophil, le Musée des lettres et manuscrits a fermé en 2015.
En 2017, il devient le parrain de l'école Espérance banlieue à Asnières-sur-Seine et offre un chèque de 50 000 euros à celle-ci, au nom de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse[188].
En 2001 il est lauréat du prix Roland-Dorgelès En 2007, il est élu vice-président de l'association des écrivains de Marine[192], et a donc, à ce titre le grade de capitaine de frégate de la réserve citoyenne. En 2022, il démissionne des écrivains de Marine, sous la pression notamment du président de l'association, Didier Decoin[193].
En , Armor magazine lui a décerné le titre de « Breton de l'année »[194].
Le 26 mai 2011, la rose « Patrick Poivre d’Arvor » a été baptisée lors des journées « jardins, jardin » à Paris[195].
En , Patrick Poivre d'Arvor brigue le fauteuil numéro 40 de l'Académie française[196] mais échoue, ne récoltant que trois voix (selon les tours) sur vingt-cinq votants[197],[198]. Personne n'est élu ce jour-là.
En , il est intronisé compagnon du Beaujolais lors d'une cérémonie à Villié-Morgon[199].
En , sous la présidence de Jacques Chirac, Patrick Poivre d'Arvor est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il est élevé, en , au grade de commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres. Après avoir été nommé chevalier en , il est promu, en , officier de l'ordre national du Mérite[200].
À partir de 1988, sa caricature marionnette, surnommée « PPD » avec une voix imitée par Yves Lecoq, assure la présentation du journal satirique Les Guignols de l'info sur Canal+, d'abord en duo avec la marionnette de Christine Ockrent, puis en solo à partir de 1990. Sa marionnette reste à ce poste plusieurs années après sa propre éviction du journal télévisé. En , dans le cadre du 20e anniversaire de l'émission, il présente une émission en personne sur le plateau, à la place de sa marionnette[201].
Patrick Poivre d'Arvor est un écrivain prolifique avec une soixantaine d'œuvres littéraires, coécrites pour certaines avec son frère Olivier Poivre d'Arvor. Une partie de son œuvre est d'inspiration autobiographique. Il est auteur de nombreuses préfaces.
Patrick Poivre d'Arvor a fait plusieurs apparitions dans des œuvres cinématographiques, interprétant souvent son propre rôle de présentateur du journal télévisé.
En 2019, il est l'invité d'honneur du Festival films courts Dinan (en Bretagne) et présente son premier téléfilm en tant que réalisateur, Mon frère Yves[205].
En juin 2010, Patrick Poivre d’Arvor met en scène avec Manon Savary l'opéra-comique Carmen de Georges Bizet au château du Champ-de-Bataille dans l'Eure[210]. Il est également présenté de juin à septembre dans différents lieux prestigieux dans le cadre de l'opération « Les opéras en plein air » : au parc de Sceaux[211], à la cité de Carcassonne, à Perpignan, au mont Saint-Michel, aux châteaux de Chambord, de Vincennes[212] et de Fontainebleau[213] et dans la cour d'honneur des Invalides[210].
Depuis mars 2010, il a créé avec le pianiste Jean-Philippe Collard le récital L'Ame déchirée[214].
En juin et juillet 2011, il réalise le film Mon frère Yves, d'après le roman Mon frère Yves de Pierre Loti avec Thierry Frémont et Jérôme Kircher, diffusé le sur France 3.
Depuis 2012, il se produit avec le quatuor Salieri dans le Transsibérien[215].
Depuis janvier 2013, il a créé avec le pianiste Hugues Leclère le récital L'Engrenage[216].
En août et septembre 2014 il met en scène Don Giovanni avec Manon Savary dans différents sites historiques français (parc de Sceaux, château du Champ-de-Bataille, château de Vincennes, cité de Carcassonne, château d'Haroué, cour d'honneur de l'hôtel des Invalides et château de Fontainebleau), toujours dans le cadre des « Opéras en plein air »[217].
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