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peintre et graveur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Maurice Asselin né le à Orléans et mort le à Neuilly-sur-Seine est un peintre et graveur français rattaché à l'École de Paris.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Maurice Paul Jean Asselin |
Nationalité | |
Domiciles |
Rue Lamarck (à partir de ), rue Caulaincourt (à partir de ), rue du Bois-de-Boulogne (à partir de ) |
Formation | |
Activités |
Mouvement | |
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Maître | |
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Distinction |
Maurice Asselin est surtout connu pour ses natures mortes et ses nus. Un autre thème récurrent dans son travail est la maternité, qui a atteint de rares niveaux de délicatesse. Il se consacra également avec habileté à l'aquarelle et à la peinture de paysages de sa bien-aimée Bretagne.
Il vécut à partir de 1911 au 39, rue Lamarck, à partir de 1916 au 121, rue de Caulaincourt dans le 18e arrondissement de Paris, puis à partir de 1925 au 45, rue du Bois-de-Boulogne à Neuilly-sur-Seine.
Maurice Asselin naît le à Orléans où ses parents — le père est cocher, la mère tient le débit de tabac La Pipe d'or à l'angle de la rue Sainte-Catherine et de la rue Jeanne-d'Arc — vont bientôt reprendre un restaurant appelé à connaître une certaine réputation, l'auberge de la rue Sainte-Catherine. Après des études secondaires à l'école Sainte-Croix qui s'arrêtent en classe de seconde, il est placé en 1899 comme apprenti calicot dans la maison de tissus Aux Travailleurs, place de la République à Orléans, puis, en 1900, dans une maison de textiles du Sentier à Paris[1]. « Employé distrait »[2], il revient passer les années 1901-1903 à Orléans (son père meurt en 1902) — sur son carnet de dessins, dont en fait il ne s'est jamais séparé depuis l'enfance, il saisit des vues d'Orléans, de Tigy, de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin — avant de s'en retourner à Paris où il est l'élève de Fernand Cormon à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Cet enseignement académique qu'il n'aime pas — compensé par une observation approfondie de Paul Cézanne et des impressionnistes au musée du Luxembourg et au musée du Louvre — est interrompu par une tuberculose gagnée sans doute dans la chambre mal chauffée qu'il occupe sous des toits du 15e arrondissement pour le conduire à une hospitalisation dans un sanatorium auvergnat[1].
Maurice Asselin découvre la Bretagne en 1905, année où, à Moëlan-sur-Mer — il y reviendra en 1906 et 1907 — il fait la connaissance du peintre Jacques Vaillant[3]. Après ses premières participations aux salons parisiens — Salon des indépendants en 1906[4], Salon d'automne en 1907 (il devient sociétaire et membre du jury du second en 1910[2]) — il part pour l'Italie où, de mai à , il va, à bicyclette, de Rome à Florence en s'attardant à Anticoli Corrado, Assise, et Sienne[1]. Maurice Asselin renoue avec l'Italie en 1910 où, depuis Gênes, il va jusqu'à Naples en s'attardant à Rome, pour finalement louer, durant tout l'été à Anticoli Corrado, un petit atelier où sont à situer ses premières œuvres sur le thème du nu[1].
La première rencontre, qui sera suivie d'une longue amitié, entre Maurice Asselin et Pierre Mac Orlan se produit, selon le livre de mémoires de ce dernier, en 1910 à Moëlan-sur-Mer[5], l'écrivain évoquant les habitudes estivales de Maurice Asselin et de ses amis peintres Ricardo Florès, Émile Jourdan et Jacques Vaillant à Brigneau-en-Moëlan chez La mère Bacon[6], « une petite auberge de pêcheurs posée sur le roc, située à l'entrée de la jetée qu'elle dominait »[7]. « Maurice Asselin ramène alors chaque été de Concarneau de délicates aquarelles » confirme un autre ami de l'artiste, Roland Dorgelès[8]. Revenus à Paris, Maurice Asselin, Pierre Mac Orlan, Roland Dorgelès et bien d'autres Montmartrois parmi lesquels Francis Carco et Maurice Sauvayre vont alors se retrouver dans de truculentes évasions dominicales à l'auberge de l'Œuf dur et du Commerce de Saint-Cyr-sur-Morin[9], puis, de nouveau dans le sud du Finistère, le , c'est ensemble que Maurice Asselin, Jacques Vaillant et Pierre Mac Orlan entendent le tocsin annonçant l'entrée de la France dans la Première Guerre mondiale[10].
1912 est l'année où André Salmon voit en Maurice Asselin « l'un des jeunes peintres les plus susceptibles de haut développement »[11], celle aussi du premier des nombreux voyages de l'artiste à Londres, sa première exposition personnelle s'y tenant en . Il y est entre 1914 et 1916 le plus proche ami de Walter Sickert, partageant un temps l'appartement de ce dernier, situé Red Lion Square[12]. Dans la chronique mensuelle que tient alors Sickert dans The Burlington Magazine, on trouve sous sa plume, en , une étude comparative des peintures de Maurice Asselin et de Roger Fry[13] dont la conclusion énonce la supériorité du premier[12]. Chacun des deux artistes peint le portrait de l'autre, le portrait d'Asselin brossé en 1915 par Sickert[14] se trouvant aujourd'hui dans les collections du Potteries Museum & Art Gallery (en) de Stoke-on-Trent[15] tandis qu'Asselin conservera chez lui, à Montmartre puis à Neuilly, son Portrait de Walter Sickert[16]. On voit également en 1915 Maurice Asselin à Ashford chez un autre ami peintre, Ludovic-Rodo Pissarro.
Sous l'impulsion du général Niox, directeur des musées des armées à Paris, et par décret du , « le sous-secrétariat d'état aux beaux-arts, avec l'autorisation du ministre de la Guerre, peut confier à des artistes des missions aux armées ». Une commission où l'on trouve Léonce Bénédite, François Thiébault-Sisson et Arsène Alexandre a charge de sélectionner les dossiers envoyés par des artistes non mobilisés, étant stipulé que la finalité est « la véritable peinture d'histoire », par opposition à des intentions idéalistes ou symbolistes, à toute imagerie patriotique ou cocardière. Les peintres « modernes » ainsi retenus, exposants du Salon d'automne et du Salon des indépendants, vont des anciens nabis (Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Félix Vallotton, Maurice Denis) aux « nouveaux paysagistes post-cézanniens » que sont alors Maurice Asselin, Louis Charlot, Henri Lebasque, Henry Ottmann, Gaston Prunier, Jules-Émile Zingg, missionnés de la sorte de documenter une histoire non encore écrite. La présence de Maurice Asselin dans les collections du musée de la Guerre fait mémoire de son engagement dans Les missions d'artistes aux armées en 1917[17].
Maurice Asselin épouse Paton le , mariage suivi des naissances de ses trois fils, Bernard en 1922, Jean en 1923 et Georges en 1925, auxquelles est rattaché le thème de la Maternité dans son œuvre[1]. Il revient en Bretagne dans les années 1920 et y retrouve Pierre Mac-Orlan, Jacques Vaillant et Pierre-Eugène Clairin, ce groupe prenant ses habitudes à l'hôtel de la Poste que tient à Pont-Aven l'épouse du peintre Ernest Correlleau[18],[19]. C'est en 1925, année où en compagnie du peintre André Fraye il effectue un périple le long de la Méditerranée (Marseille, Sainte-Maxime, Saint-Tropez), dans le Var (Le Luc) et dans le Vaucluse (Avignon, Orange)[1], que Maurice Asselin quitte Montmartre pour s'installer au 45-47, rue du Bois-de-Boulogne à Neuilly-sur-Seine, dans la résidence-atelier dont il a confié le projet à l'architecte Pierre Patout[20].
Si Maurice Asselin revient dans le Midi en 1927 avec Paton et leurs trois fils, la décennie 1930 (sa mère meurt à Orléans en 1932) le voit de nouveau beaucoup en Bretagne : Concarneau en 1930, Douarnenez en 1931, Beuzec-Conq en 1932, Pont-Aven jusqu'en 1938, Kerdruc en 1939, tout cela dans un entourage constitué des peintres Pierre-Eugène Clairin, Émile Compard, Ernest Correlleau, Fernand Dauchot, Émile Jourdan, Jean Puy, René Thomsen, d'amitiés littéraires aussi : Pierre Mac Orlan, toujours, mais aussi Max Jacob ou encore Liam O'Flaherty dont Maurice Asselin brosse le portrait[1].
Les exodes de la Seconde Guerre mondiale conduisent Maurice Asselin et sa famille à Chalonnes-sur-Loire où le docteur Plessis l'accueille jusqu'à l'armistice de juin 1940. Les souffrances tant psychologiques (l'artiste supporte mal la défaite et l'Occupation) que physiques (un rhumatisme articulaire à la hanche rend sa marche pénible) se ressentent dans sa peinture : dans cette période des Nus rouges et des petits bouquets, « sa palette se durcit » restitue Georges Asselin[1]. En 1945, il se rend en Bretagne, chez les Correlleau à l'hôtel de la Poste de Pont-Aven, pour la dernière fois. Admis à l'hôpital Saint-Antoine en 1947, il est opéré par le professeur Bergeret le lundi et meurt le samedi .
Bernard Dorival a situé Maurice Asselin, avec Edmond Ceria, André Dunoyer de Segonzac, Charles Dufresne, Paul-Élie Gernez, Louise Hervieu, Maurice Loutreuil et Henry de Waroquier, parmi les peintres de la « réaction réaliste » qui, à « l'idéalisme et au vérisme photographique » de la tradition académique du XIXe siècle, « préfèrent le franc réalisme des Impressionnistes et la sincérité avec laquelle ceux-ci interrogeaient la nature. Contre l'irréalisme des cubistes, ils se posent en héritiers des maîtres indépendants du troisième quart du XIXe siècle, au premier chef de Gustave Courbet, père spirituel de leur mouvement ». Et Bernard Dorival appuie significativement son propos en citant notre artiste : « si vous aimez vraiment la peinture, vous ne lui demanderez pas seulement d'être une décoration pour les murs de votre logis, mais d'abord d'être un aliment pour votre vie intérieure », professe ainsi Maurice Asselin qui poursuit : « aucune combinaison cérébrale, aucune théorie ne peut faire naître une œuvre d'art… L'art jaillit de l'amour émerveillé de la vie »[21].
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