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peintre et graveur français (1895-1961) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
René Demeurisse, né à Paris 11e le et mort à Paris 14e le [1], est un peintre, dessinateur, graveur et lithographe français[2].
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Croix de guerre 1914-1918, Officier de la Légion d'honneur |
Fils d’un médecin flamand et d'Eva Peplowska, comtesse polonaise élevée à l’Hôtel Lambert, à Paris. morte alors que le jeune enfant n’a que neuf ans[3], René Demeurisse est un artiste français méconnu et représentatif de la tradition artistique indépendante de la première moitié du XXe siècle.
Formé à partir de 1913 - soit, restitue Noël Coret, « après de brillantes études et de malheureux essais commerciaux et médicaux » - à l'Académie de la Grande Chaumière où ses premiers maîtres sont Émile René Ménard et René Prinet, René Demeurisse y fréquente l'atelier de Lucien Simon (il se choisira plus tard un autre maître en la personne d'Edmond Aman-Jean dont il sera un visiteur régulier à Château-Thierry)[3]. Il assiste le peintre Albert Besnard pour la réalisation du plafond de la Comédie-Française à Paris[4].
René Demeurisse, évoque Claire Maingon, fait partie de cette génération du feu cruellement décimée par la Première Guerre mondiale. Mobilisé dans le 355e régiment d'infanterie, robuste et bon vivant, il survit, durant la bataille de la Marne, à une blessure d’obus à la main droite qui lui laisse un doigt raide. Démobilisé après quatre années de front, il retrouve sa place dans le cénacle parisien dont il était un fidèle[4].
Revenu à Paris dans son quartier du Montparnasse, il est en 1921, avec Henri Le Sidaner, placeur du millier de toiles dont est constitué le salon de la Société nationale des beaux-arts[4],[5]. Il fait une rencontre déterminante en la personne du sculpteur animalier François Pompon, bien plus âgé que lui et qui le nommera son exécuteur testamentaire. René Demeurisse l'encourage à exposer son Ours blanc[6], son œuvre la plus connue, au Salon d'automne de 1922.
En 1923, dans l’atelier de Pompon, il rencontre Jeanne Blois, jeune femme d’origine laotienne qui étudie la peinture dans l’atelier voisin d’Adrienne Jouclard[4]. De leur mariage naîtront deux enfants, Alain en 1924 et Sylvie en 1930.
René Demeurisse a pu compter sur le soutien de son professeur de l’Académie de la Grande-Chaumière, Lucien Simon, et de ses deux figures tutélaires : le célèbre peintre Albert Besnard, qu’il avait assisté dans la réalisation du plafond de la Comédie-Française livré en 1913, et Edmond Aman-Jean. Ce dernier introduit Demeurisse au jeune membre de la famille impériale du Japon venu apprendre la peinture en France, Higashi Kuni. Il devient un temps son précepteur. Soulagé des soucis d’argent, Demeurisse retrouve naturellement sa place dans les Salons où il avait commencé timidement sa carrière avant la guerre. Il y expose ses scènes de la vie parisienne et des paysages forestiers de l’Aisne où son père, médecin, avait acquis une propriété. Félicité par la critique pour ses envois aux Salons, Demeurisse allait connaître l’un de ses meilleurs succès avec une toile intitulée La Forêt au Salon d’automne de 1925 (Collection particulière).
En 1930, il expose au Salon d’automne une toile immense (229x396cm) intitulée L’Oubli. Cette œuvre magistrale, conservée depuis la donation familiale de 2008 à l'Historial de la Grande Guerre de Péronne[7], qui met en scène le squelette d’un soldat mort dans l’humidité de la forêt de Retz[8], est une poétique sublime de la mort. Mais elle touche le point sensible du devoir de mémoire : l’acceptation stoïque de la disparition, et le passage destructeur du temps sur le souvenir. Miroir de l’âme de peintre, cette composition singulière, que n’aurait pas reniée le philosophe Alain, stigmatise la hantise de toute une population versée dans le deuil impossible de la Grande Guerre. Vécue comme une provocation par certains, L’oubli est bien plus le témoignage spirituel d’un homme qui avait souffert et admis le cycle inéluctable de la vie. Elle est certainement l’une des toiles les plus sincères de l’imagerie post-combattante que les années trente nous aient donnée de recevoir en héritage[9].
Sa peinture figurative illustre principalement des thèmes paysagers et des scènes de la vie urbaine, avec une prédilection pour la forêt : « lors de ses nombreux séjours à Soucy (Aisne) et jusqu'à la fin de sa vie, restitue son arrière-petite-fille Nathalie Sokolowsky-Demeurisse, René Demeurisse à peint en forêt de Retz de nombreux tableaux profondément émouvants »[7]. Il est également un illustrateur et un aquarelliste de talent.
En 1944, le peintre et son épouse ont la douleur de perdre leur fils, Alain, soldat FFI, fusillé par les Nazis dans la forêt de Compiègne, le . Il adopte la fille de celui-ci, Anne, née en 1943 et qu’il élève comme sa propre fille[10].
En 1955, il est fait Officier de la Légion d’honneur des mains du chanoine Kir, maire de Dijon. Il devient citoyen d’honneur de la ville de Dijon.
René Demeurisse meurt d'un cancer en 1961 à son domicile, 3 rue Campagne-Première dans le 14e arrondissement de Paris, son troisième domicile connu après le 78, rue de Ville-d'Avray à Sèvres[11] et le 10, villa du Mont-Tonnerre à Paris. Il est inhumé au cimetière de Soucy
Anne Demeurisse, sa petite-fille, a effectué une importante donation d'œuvres au musée Paul Dubois-Alfred Boucher (rebaptisé musée Camille-Claudel) de Nogent-sur-Seine.
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