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Henri Le Sidaner

peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Henri Le Sidaner
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Henri-Eugène Le Sidaner, né le à Port-Louis (Île Maurice) et mort le à Paris, est un peintre postimpressionniste français.

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Biographie

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La Promenade des orphelines, Berck (1888), musée des Beaux-Arts de Dunkerque.

Fils d'un capitaine au long cours, mort au cours d'une tempête dans la Manche en 1880, Henri Le Sidaner passe son enfance à Dunkerque. Boursier de cette ville, il part étudier la peinture à Paris, où il découvre l'impressionnisme et la peinture d'Édouard Manet qui le trouble. En 1882, il est reçu à l'École des beaux-arts de Paris, puis en 1884 y est admis dans l'atelier d'Alexandre Cabanel qui le soutiendra toujours.

Il part s'installer à Étaples en 1884 à l'hôtel Ioos. Il dit: « j'ai le souvenir le plus émouvant du jour et de l'heure où je subis l'impression inoubliable de mon arrivée à Étaples, de ce bain dans l'air et la lumière, de la sensation de vie saine et vierge qui m'attendait[2] ». Il y rencontre d'autres peintres venus travailler comme lui dans la région, comme Eugène Chigot, son ami d'enfance, avec lui, il organise en 1892 le salon des peintres d'Étaples dédié à cette colonie des peintres français et étrangers qui fréquentent cette région[3]. Il y restera jusqu'en 1893, travaille dans la solitude le plus souvent et ses œuvres de l'époque se rapprochent du réalisme sentimental d'un Jean-Charles Cazin[4].

En 1887, il expose au Salon des artistes français et peint de jeunes bergères dans le décor des dunes du Nord. En 1891, il est nommé officier d’Académie par le ministère de l'Instruction publique, et obtient une médaille de troisième classe et une bourse de voyage pour son tableau La Bénédiction de la mer, vaste composition acquise par l'État, actuellement au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne. Il entretient une correspondance nourrie avec ses amis Henri Martin, Edmond Aman-Jean, Ernest Laurent ou encore Henri Duhem[5].

En 1892, il visite l'Italie et la Hollande  où il se lie avec le peintre Frits Thaulow  et fait des portraits de jeunes Hollandaises. Au Salon, il présente L'Autel des orphelines (musée des Beaux-Arts d'Arras) dernière importante composition religieuse pour cet artiste non-croyant, mais troublé par le sentiment de recueillement. Il se lie d'amitié avec Émile Claus. Il quitte Étaples et s'installe à Paris au 5, rue Émile-Allez, où il a pour voisin le musicien Gabriel Fauré, interprète des poètes symbolistes. Il se lie à plusieurs personnalités proches du symbolisme, comme Émile Verhaeren et Georges Rodenbach, ou les critiques Camille Mauclair et Roger Marx. Il rejoint la Société nationale des beaux-arts, présente le Départ de Tobie et une première série de deux motifs à des heures différentes : Paysage de neige et Soir de neige. Il reste fidèle à ce Salon pendant près de trente ans et fait partie du conseil d'administration[6].

En 1895, il expose chez Georges Petit  qui le représentera , concentre son inspiration sur les effets crépusculaires et continue de détruire la plus grande partie de sa production. Sa première exposition personnelle à la galerie Mancini en 1897 connaît un succès critique et il expose Les Âmes blanches et Lumières cendrée au Salon. En 1898, il expose à La Libre Esthétique à Bruxelles, et Le Dimanche, sommet de sa période symboliste, est présenté au Salon. Un séjour décisif à Bruges de 1898 à 1900 avec sa compagne Camille Navarre, et dont Jules Rais écrira qu'il y « tendit un miroir aux buées de la mort[7] », consacre son inspiration symboliste[8]. En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en mars 1900[9].

Gustave Soulier écrit dans La Revue blanche en 1901, qu'il est le « Maeterlinck de la peinture »[10].

Après avoir vécu près de Beauvais, à Gerberoy, il s'installe à Versailles[11],[12], où il demeurera jusqu'à sa mort, d'un infarctus, à Paris. George Desvallières, Albert Acremant, Camille Mauclair et Georges Huisman ont prononcé des discours lors de son inhumation à Versailles.

Henri Le Sidaner est le père de l'écrivain Louis Le Sidaner, le cousin du dramaturge Albert Willemetz, dont il a fait le portrait en 1937, et le frère de Marthe, qui a épousé, en 1908, le peintre Georges Rouault. Marcel Proust le cite dans À la recherche du temps perdu, le comparant à Elstir.

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Hommage

Pour rendre hommage à Henri Le Sidaner, plusieurs communes ont donné son nom à une voie de leur commune : Créteil, Dunkerque, Étaples : rue Henri Le Sidaner, Gerberoy, Montpellier et Versailles.

Le Sidaner à Gerberoy

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Le Jardin blanc au crépuscule (1912), Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

C'est sur les conseils du céramiste Auguste Delaherche que l'artiste découvrit Gerberoy, petite ville délaissée de l'Oise où il acheta une maison qu'il restaura peu à peu. Ses différents déplacements en France et à l'étranger lui avaient procuré maintes sensations intimistes. Seul Gerberoy fut propice à une création fertile en devenant presque le thème principal de son œuvre (plus d'une centaine de toiles produites). Dès 1901, il propose au Salon des vues de la cité, puis il se focalise progressivement sur la partie architecturale phare de la maison, à savoir la façade, ses fenêtres, ses volets. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles de Gerberoy émanent d'une douceur de vivre incomparable en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. L'artiste passe le printemps et l'été de l'année 1903 à Gerberoy, où il commence à peindre des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules. À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête[13] ».

Son jardin est orné de son buste réalisé par le sculpteur Pierre Roche.

Œuvre

Aux alentours de l'année 1900, il se consacre désormais à une peinture intimiste dont se trouve exclue la figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes, campagnes solitaires, expriment une vision silencieuse et paisible avec une technique post-impressionniste[14] et un chromatisme retenu aux nuances chaudes, à la tonalité raffinée et douce qui nimbent ses scènes moins de mystère que d'une espèce de religiosité. Son inspiration au contact de nombreux voyages s'élargira et perdra son mystère au profit d'un art plus décoratif, dont le succès ne se démentira pas. Décrivant les personnages que le peintre à disposées dans un calme paysage (Le Dimanche, 1898, musée de la Chartreuse de Douai) : « elles sont un chœur blanc de rêves indécis, de figures neigeuses, aux yeux naïfs[15] », déclare Gabriel Mourey.

Le Sidaner bénéficiera en 1931 d'une importante rétrospective à Bruxelles, inaugurée par la reine Astrid[10].

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Galerie

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Collections publiques

Afrique du sud

Allemagne

Australie

Belgique

Canada

Espagne

  • Madrid, museo nacional Thyssen-Bornemisza:
    • Chaumière en lisière de forêt, Étaples, 1893, huile sur toile, 46,7 × 61,6 cm[25]
    • Soir d'automne, 1895, huile sur toile, 50,2 × 61,9 cm[26]
    • Rue de l'église, Villefranche-sur-mer, vers 1928, huile sur toile, 71 × 60 cm[27]

États-Unis

France

Irlande

Italie

  • Venise, Galleria Internazionale d'Arte Moderna di Ca'Pesaro: Table dressée au printemps, 1900-1922, huile sur toile, 68 × 90 cm[83]

Japon

  • Hakone, musée d'Art Pola: Les Trois Roses, 1925, huile sur toile, 97,8 × 130,6 cm[84]
  • Hiroshima Museum of Art
    • La Rentrée du troupeau, Étaples, 1889, huile sur toile, 91 × 150,5 cm[85]
    • Le Buste, Gerberoy, 1902, huile sur toile, 73 × 92 cm[86]
    • Le Pavillon, 1927, huile sur toile, 150 × 125 cm[87]
  • Kurashiki, musée d'Art Ohara: Une petite table au crépuscule, 1921, huile sur toile, 100 × 81,1 cm[88]

Pays-Bas

  • Amsterdam, Rijksmuseum
    • Vue de Chartres, craie noire et pinceau, 30,7 × 39,8 cm[89]
  • Laren, Singer Museum
    • Jeune Fille de Bretagne, 1888, huile sur toile, 65,5 × 46,5 cm[90]
    • Le Pont, Pont-Aven ou Crépuscule, 1913, huile sur toile, 25 × 24,5 cm[91]
    • Lisieux, 1917, huile sur toile, 60,5 × 73,5 cm[92]
    • La Table bleue, 1923, huile sur toile, 73,5 × 92,5 cm[93]
    • Soir sur la Grand'place de Bruxelles, 1923, huile sur toile, 101 × 82 cm[94]
    • Une table dressée pour le souper devant une maison aux rosiers grimpants, 1935, huile sur toile, 50,5 × 61 cm[95]
    • Maisons anciennes au clair de lune, 1935, huile sur toile, 46 × 55 cm[96]
    • Un soir d'hiver, 1936, huile sur toile, 73 × 92 cm[97]
    • Fontaine, vers 1937, huile sur toile, 35 × 28 cm[98]
    • La Piazetta et le Palais des Doges, huile sur toile, 20,5 × 25,5 cm[99]
  • Rotterdam, musée Boijmans van Beuningen: Place de Cherbourg, le soir, vers 1934, huile sur toile, 46,5 × 55,7 cm[100]

Royaume-Uni

  • Belfast, Ulster Museum: Le Goûter au jardin, 1903, huile sur toile, 72,8 × 87,2 cm[101]
  • Blackburn Museum and Art Gallery: Un coin du parc de Versailles, huile sur panneau, 16 × 20 cm[102]
  • Cambridge, The Fitzwilliam Museum:
    • Trafalgar Square, pastel aquarellé sur toile partiellement apprêtée, 59,1 × 72,7 cm[103]
    • The Pond Garden, Hampton Court, huile sur bois, 18,8 × 22,7 cm[104]
  • Cardiff, National Museum Wales: Bateaux, Heyst, 1900, huile sur toile, 71,1 × 92,2 cm[105]
  • Dundee, Art Galleries and Museums Collection: Beguinage. Maisons à contre-jour, Bruges, 1899, huile sur toile, 58,4 × 78,7 cm[106]
  • Glasgow, The Burrell Collection:
    • La Neige, 1901, huile sur toile, 55,9 × 74,9 cm[107]
    • La Vitrine allumée, 1905-1906, huile et craie sur papier sur panneau d'acajou, 30,5 × 40,6 cm[108]
    • Entrées rocheuses au clair de lune, 1928, huile sur toile, 64,5 × 81,3 cm[109]
  • Glasgow, Kelvingrove Art Gallery an Museum: Une place de Beauvais au clair de lune, huile sur toile, 70,2 × 92,4 cm[110]
  • Kirklees Museums and Galleries: Un Lac italien, huile sur panneau, 25 × 32,8 cm[111]
  • Leeds Museums and Galleries:
    • Clair de lune, huile sur toile, 49,5 × 60,9 cm[112]
    • Une ruelle, la nuit, huile sur toile, 58,4 × 50,8 cm[113]
  • Liverpool, Walker Art Gallery:
    • La Cathédrale Saint-Paul depuis le fleuve, soleil du matin, 1906-1907, huile sur toile, 90 × 116 cm[114]
    • L'Île Madre: clair de lune, 1908-1909, huile sur toile, 89,5 × 117 cm[115]
  • Londres, Tate: Clair de lune à Gerberoy, 1904, huile sur toile, 65 × 81 cm[116]
  • Manchester Art Gallery: Cour depuis une fenêtre, 1904-1910, huile sur toile, 108 × 127 cm[117]
  • Oxford, Ashmolean Museum: Un canal de Bruges au crépuscule, huile sur toile, 49 × 65 cm[118]
  • Paisley Art Institute Collection:
    • Maison rouge, Bruges, huile sur toile, 64 × 75 cm[119]
    • Clair de lune, huile sur toile, 74 × 72 cm[120]
  • Sheffield Museums Sheffield:
    • Le Beffroi de Bruges, 1898-1900, huile sur toile, 81 × 56,7 cm[121]
    • Nemours, 1910-1913, huile sur toile, 55,5 × 66 cm[122]
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Salons

  • Salon des artistes français :
    • 1891 : La Bénédiction de la mer (médaille de 3e classe) ;
    • 1892 : L'Autel des orphelines (musée des Beaux-Arts d'Arras) ;
    • 1897 : Les Âmes blanches et Lumières cendrée ;
    • 1898 : Le Dimanche.
  • Salon de la Société nationale des beaux-arts :
    • 1893 : Départ de Tobie ; Paysage de neige et Soir de neige.

Expositions

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Pour approfondir

Iconographie

Bibliographie

  • Camille Mauclair, Henri Le Sidaner, Éd. Floury, 1928.
  • Yann Farinaux-Le Sidaner, Catalogue raisonné de l'Œuvre d'Henri Le Sidaner, Éditions André Souret, 1989.
  • Collectif, Henri Le Sidaner, [catalogue de l'exposition du musée Marmottan], Paris, 1989.
  • Collectif, Henri Le Sidaner, [catalogue de l'exposition 1996-1997], Liège, Carcassonne, Limoux, Laren.
  • Jean-François Mancel, Josette Galiègue, et al., Henri le Sidaner en son jardin de Gerberoy, Éditions Monelle Hayot, 2001, (ISBN 978-2-90382-432-7).
  • Collectif, Henri Le Sidaner en son jardin de Gerberoy 1901-1939, Beauvais, musée départemental de l'Oise, Éd. de Monelle Hayot, 2001.
  • Collectif, Henri Le Sidaner et la Bretagne, [catalogue de l'exposition du musée de Pont-Aven], 2002.
  • Collectif, Henri Le Sidaner (1862-1939), le secret des Lumières, [catalogue de l'exposition du musée Fournaise à Chatou], 2006, 40  p.

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

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