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commune française du département de l'Eure De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louviers est une commune française, située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Louviers | |
Promenade au bord de l'Eure. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Seine-Eure (siège) |
Maire Mandat |
François-Xavier Priollaud 2020-2026 |
Code postal | 27400 |
Code commune | 27375 |
Démographie | |
Gentilé | Lovériens |
Population municipale |
18 350 hab. (2021 ) |
Densité | 678 hab./km2 |
Population agglomération |
103 346 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 12′ 58″ nord, 1° 09′ 59″ est |
Altitude | Min. 11 m Max. 149 m |
Superficie | 27,06 km2 |
Type | Centre urbain intermédiaire |
Unité urbaine | Louviers (ville-centre) |
Aire d'attraction | Louviers (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Louviers (bureau centralisateur) |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.ville-louviers.fr |
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La devise de la ville, concédée par le roi Charles VII en 1441, est « Loviers le Franc »[1].
Louviers désignait une espèce de drap tissé serré qui était fabriqué à Louviers et qui était recherché pour l'habillement des personnes de qualité, tandis que le drap d'Elbeuf était plus ordinaire.
Louviers est desservie par les autoroutes A13 (échangeurs 18 et 19) et A154 (échangeurs 1, 2 et 3) et par la RN 154 (Louviers - Évreux). Les routes départementales entrantes et traversantes de la ville sont les suivantes : RD 71, RD 81, RD 108, RD 113, RD 133, RD 164, RD 313 et RD 6155.
Outre les lignes de desserte entre villes limitrophes de l'initiative du département, le réseau urbain est organisé et exploité en concession de service public par Seine-Eure Mobilité (SEMO)[4], sous compétence de la CASE.
Un mode de transport original pour les écoliers consiste en la mise à disposition de sortes de Rosalies sur des trajets définis[5]. Le dispositif est dénommé S'coolbus.
La commune est traversée par sept bras de l'Eure, affluent de la Seine. La présence de nombreux ponts ou leurs vestiges parsèment les rues de la ville, en augmentant le charme.
Les sept bras sont ainsi nommés :
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1960 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[13]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,5 | 1,1 | 3,2 | 4,5 | 8,4 | 11,2 | 13,2 | 13,2 | 10,3 | 7,5 | 3,7 | 2 | 6,7 |
Température moyenne (°C) | 4,6 | 4,9 | 7,9 | 10,1 | 13,9 | 16,9 | 19,2 | 19,1 | 15,9 | 12,1 | 7,4 | 5 | 11,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,8 | 8,7 | 12,6 | 15,6 | 19,5 | 22,7 | 25 | 25,1 | 21,5 | 16,6 | 11,1 | 8 | 16,2 |
Record de froid (°C) date du record |
−18,9 08.01.1985 |
−13,5 05.02.1963 |
−9,5 08.03.1971 |
−4,2 24.04.1981 |
−2,3 03.05.1981 |
1,1 05.06.1991 |
3,9 22.07.1980 |
2 18.08.1970 |
−0,1 27.09.1972 |
−5,5 30.10.1997 |
−9 24.11.1998 |
−12 31.12.1970 |
−18,9 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17 27.01.03 |
24 28.02.1960 |
25 17.03.1961 |
28 15.04.07 |
33 27.05.05 |
35,8 27.06.1976 |
40,4 19.07.22 |
40 11.08.03 |
34 04.09.05 |
28,8 01.10.1985 |
20,6 03.11.1994 |
17,3 04.12.1961 |
40,4 2022 |
Précipitations (mm) | 66,4 | 52 | 57,9 | 54,5 | 64,5 | 53,4 | 55,5 | 48,2 | 57,7 | 71,7 | 64,9 | 77,1 | 723,8 |
Au , Louviers est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle appartient à l'unité urbaine de Louviers, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Louviers, dont elle est la commune-centre[Note 4],[16]. Cette aire, qui regroupe 44 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (51,4 %), zones urbanisées (21,5 %), terres arables (13,1 %), prairies (5,8 %), zones agricoles hétérogènes (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,9 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Locos veteres au IXe siècle (annales de Saint Bertin) ; Loviers vers 980 (charte de Richard Sans Peur) et en 962-996 (copie XIIIe siècle, Fauroux 5) ; Loveria XIe siècleLotvers en 1025 (Fauroux 34), Lovers en 1027 (Neustria pia)[21], Lonviers et Loviers en 1195 (charte de Richard Cœur de Lion), Lowiers et Louvers en 1197 (contrat d’échange de Richard Cœur de Lion), Loverii au XIIe siècle (ch. de Guill. de Breteuil), Locvies fin du XIIe siècle (cartulaire du chap. de Rouen), Villa Locoveris en 1198 (verres gravés à Rouen, Brossard de Ruville), Locus Veris en 1208 (cartulaire de Saint-Taurin), Locoverium en 1225 (charte d’Amaury de Meulan), Louviers vers 1260 (charte de saint Louis), Louvers en 1379 (archives de l’Eure), Loviers le Franc en 1441 (lettres patentes de Charles VII), Louvyers en 1562 (lettre missive du comte de Montgommery)[22].
La forme Locos veteres « lieu ancien » ainsi que la poétique transposition Locus veris « lieu du printemps » ne sont pas à retenir[23], car elles ne correspondent pas aux formes anciennes romanes et de plus, les mots du latin classique vetus, -eris « vieux » et veris « printemps » n'existent pas dans la toponymie normande.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, qui ne citent qu'une seule forme ancienne, Loviers, y ont vu un *Luparia « endroit hanté par les loups », du latin lupus avec le suffixe -aria qui explique les toponymes du type La Louvière et Louvières[24]. Cependant, ils excluent a priori la forme Lotvers, difficilement compatible avec cette hypothèse et négligent le fait que la terminaison -iers peut difficilement être issue de -aria, car l'évolution de la finale aurait dû se faire en -ière comme les autres noms de lieux représentant ce type toponymique.
Par contre, on peut rapprocher Louviers d'autres formations en -viers, communes au nord de la France : Reviers (Normandie), Grand-Laviers (Picardie) ou Verviers (Belgique)[23].
-viers est un élément issu du celtique uer- / uar-, thème hydronymique au sens probable d'« eau » ou de « rivière » qui a justement été utilisé comme nom de rivière (cf. la Vire, la Vière ou le Var), ainsi que dans le composé Varinna > Varenne, commun en France et le nom du peuple celtique Trévires (Trèves) « les passeurs » de trē-uer-o (cf. vieil irlandais treóir « passage ou lieu de passage d'un cours d'eau »)[25].
Le premier élément Lot- ou Loc- est sans doute prélatin mais d'analyse incertaine[23].
Par ailleurs, le nom de la ville est connu à travers une chanson traditionnelle Sur la route de Louviers[26].
Sur le territoire de Louviers ont été découvertes des pierres taillées de l'époque paléolithique dont quelques-unes ont été placées dans le musée de la ville, auprès de fragments d'une défense de mammouth trouvée non loin du cimetière[27]. De même, le menhir de la Basse Crémonville, le tombeau néolithique qui en était proche, des armes, vases, outils de pierre ou de bronze recueillis sur le territoire de la ville et de ses alentours témoignent de la présence humaine aux différentes époques de la préhistoire[28].
Peu d'éléments remontant à l'époque gauloise ont été retrouvés à Louviers : une sépulture celtique trouvée en 1863 contre le mur de l'église Notre-Dame, et quelques pièces de monnaie gauloises[28]. L'hypothèse d'un village fortifié gaulois a été formulée mais n'a pas été prouvée[29]. Le Louviers gallo-romain est en revanche mieux connu. Il était peu important car ne figurait pas sur l'Itinéraire d'Antonin, ni dans la table de Peutinger. Le berceau de Louviers à l'époque gallo-romaine fut probablement sur la colline du Châtel[30],[Note 5].
Sous les Mérovingiens, Louviers eut au moins deux cimetières[30],[Note 6] mais ce n'est qu'à partir du IXe siècle que l'on peut dater certains événements historiques.
Le roi Charles II, père du futur Louis II, arrange le , les fiançailles de son fils avec une fille d'Erispoë, roi de Bretagne, qui lui concède alors le duché du Mans. Déplaisant énormément aux vassaux bretons, cet arrangement est peut-être une des raisons du mécontentement et du complot qui entraînent la mort du roi breton l'année suivante[31].
Richard Ier, duc de Normandie, cède en 965[Note 7], « les églises de Louviers et Pinterville, les pêcheries des moulins de Louviers et quarante sols de rente sur ces moulins » à l'abbaye Saint-Taurin qu'il vient de fonder à Évreux[32]. C'est la première fois, à la fin de l'époque carolingienne, qu'apparaît le nom de Louviers dans un acte officiel. Cette donation est confirmée par Richard II en 1026.
Les « moulins du roi » brûlent en 1184 puis sont reconstruits. En 1195, Richard Cœur de Lion confirme la charte de ses prédécesseurs.
En 1196, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion signent la trêve de Louviers, ratification de la paix d'Issoudun. L'année suivante en 1197, Richard Cœur de Lion remet Louviers à Gautier de Coutances l'archevêque de Rouen, afin de recevoir de ce dernier Andeli et de pouvoir édifier Château-Gaillard[33]. À partir de cette date et jusqu'à la Révolution française, les archevêques de Rouen furent comtes de Louviers[Note 8].
Au cours des premières années du XIIIe siècle est édifiée l'église Notre-Dame. Dès 1240, elle est terminée dans ses parties essentielles : chœur, nef et transept surmonté d'une tour-lanterne[34].
Jusqu'au milieu du XIVe siècle, la prospérité de la ville ne cesse de croître grâce à l'industrie drapière et il est possible que sa population dépasse alors les dix mille habitants. Témoigne de cette richesse la construction d'un manoir épiscopal[35] sur le Châtel[Note 9], de maisons de bois et de torchis mais aussi de demeures en pierre pour les maîtres drapiers et marchands riches[34].
Le , lors de la chevauchée d'Édouard III[36] puis en 1356, la ville est prise et pillée. Elle est occupée pendant quatre ans jusqu'en 1360. Le de cette année, le Prince noir prononce solennellement, au nom de son père Édouard III, la ratification du traité qui, en échange du quart du royaume de France, rend la liberté à Jean II le Bon, fait prisonnier à Poitiers[37]. En 1364, les Lovériens demandent à Charles V l'autorisation de fortifier les remparts[37],[Note 10]. De 1379 à 1385, l'église est réparée. Les voûtes de la nef sont surélevées et on érige sur le clocher une flèche de cinquante mètres qui, pendant trois siècles, sera sujet d'admiration[Note 11]. Le , le connétable de la garnison, inspectant les murailles vers minuit, trouve un guetteur endormi et, de colère, lui heurte violemment la tête contre une guérite de bois et le tue.
En 1409, les Lovériens reprennent les fortifications, négligées après les victoires de Bertrand Du Guesclin contre les Anglais et entreprennent d'édifier au flanc de leur église une tour-beffroi dont le style est plus militaire que religieux[38]. En 1418, la ville est assiégée par Henri V. La lutte est farouche et la répression sans pitié. La ville capitule le au bout de vingt-six jours (quinze selon les sources anglaises). Les canonniers normands sont pendus[39] et 120 bourgeois passés au fil de l'épée et les autres n'obtiennent la vie sauve que contre le versement d'une forte rançon de (15 000 écus). Il s'ensuit une occupation de onze ans. En 1429, au mois de décembre, La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc, reprend la ville. Les Anglais, ne pouvant accepter ce fait, investissent la ville en avec douze mille hommes. Le nouveau siège dure près de six mois. La ville capitule le après avoir perdu la plus grande partie de ses défenseurs[40]. Après avoir promis des conditions honorables aux survivants, les Anglais rasent la ville[41]. En 1440, la ville est à nouveau libérée et les habitants peuvent la reconstruire. Les Anglais tenteront une dernière fois de prendre la ville en 1441[Note 12]. Cette même année, Charles VII, par une charte datée de Lusignan, exempte les Lovériens à perpétuité de la plupart des impôts royaux, notamment la taille, le plus lourd de tous. La ville reçoit, incorporée dans ses armoiries le titre de « Loviers le Franc » et les habitants obtiennent le droit de porter la lettre L couronnée « en broderie, orfèvrerie et ainsi qu'il leur plaira ». Dans les années 1440, partent de Louviers, où Charles VII établit un temps son quartier général, de nouvelles attaques pour la plupart réussies et qui contribueront à la libération de la Normandie[42].
Au XVe siècle, l'industrie du drap dans la ville de Louviers conservait la protection de Louis XI, tout comme d'autres villes normandes[43].
Au XVIIe siècle, des épidémies de peste frappèrent la ville (1619, 1620, 1624, 1648, 1694) faisant de nombreuses victimes[50].
Au XVIIIe siècle, de nombreux fléaux naturels touchèrent la ville : de terribles hivers (1709, 1740, 1776) ; la grande tempête de 1705 ; des inondations (1740, 1776, 1784) ; de grands incendies (1782, 1783).
Modérés dans leurs cahiers de doléance, royalistes constitutionnels au temps des deux premières assemblées révolutionnaires, Girondins au début de la Convention, Thermidoriens après l'exécution de Robespierre, les Lovériens firent preuve pendant la Révolution française de modération et suivirent les courants de pensée et d'action qui entraînèrent le pays[54].
Le maintien de la disette sous la Révolution et le fait qu'elle ait empiré sous le Directoire favorisa le ralliement au gouvernement fort et la constitution consulaire fut acceptée à l'unanimité des votants. Le Premier consul visita Louviers le [55]. Il y revint le avec son épouse Marie-Louise et en profita pour visiter les usines de la ville[56]. La ville fut occupée par les Prussiens en 1815.
Les règlements de Colbert ayant conduit les fabricants lovériens à se spécialiser dans les draps d'extrême finesse, d'une part, et la Révolution se montrant peu favorable à la confection et à la vente d'étoffes de luxe, d'autre part, il s'ensuit une crise aiguë dans l'industrie de la ville[57]. Le recours à des procédés nouveaux et l'action d'hommes énergiques dont Guillaume Petit, maire, député et historien de Louviers, permit de maintenir la qualité tout en abaissant les prix. On assista alors à une véritable renaissance de la vieille activité et à une prospérité retrouvée, prospérité qui s'est maintenue jusqu'au milieu du XXe siècle. Ce fut l'époque où Louviers compta le plus d'entreprises et d'ateliers.
Cette nouvelle prospérité se refléta dans de multiples travaux[58].
Les deux révolutions de 1830 et 1848 passèrent presque inaperçues à Louviers[61]. En 1870, la guerre avec la Prusse fit 16 morts, 13 blessés et 23 prisonniers[62]. La ville fut évacuée au début de mars 1871 puis la vie reprit son cours normal sous la Troisième République. En 1885 fut créée l'école primaire supérieure (devenue collège puis lycée). En 1899, l'électricité éclaira les rues de Louviers. Un théâtre municipal[63], un musée et diverses sociétés, savantes, sportives, musicales, mutualistes s'épanouirent avant la Première Guerre mondiale[64].
En juin 1940, Louviers a terriblement souffert de bombardements liés à la bataille de France[65]. La ville compta des groupes de résistants dont plusieurs furent arrêtés et déportés. Le , les Américains puis les Britanniques libérèrent la ville après quelques bombardements. Le , Louviers reçut la visite du général de Gaulle et, le , la ville fut décorée de la croix de guerre[66].
L'après-guerre fut marquée par la reconstruction de la ville et la création de nouveaux quartiers : Saint-Lubin, Saint-Germain, la Roquette, la Côte de Paris, Saint-Jean[67].
Ville ouvrière marquée par l'héritage de Pierre Mendès France, Louviers a connu une histoire politique singulière dans la deuxième partie du XXe siècle. Une effervescence politique se traduisit par l'accès à la magistrature municipale, en mars 1965, du Dr Ernest Martin, étiqueté divers gauche mais réunissant dans son sillage une extrême gauche anti-autoritaire, avec une liste autogestionnaire allant du PSU aux anarchistes. Les événements de Mai 68 eurent un retentissement particulier à Louviers, avec la mise en place d'un fonctionnement auto-gestionnaire, avec comités de quartier, politique culturelle avant-gardiste, etc.
Rémy Montagne gagna les élections municipales en 1969. Puis, en 1971, avec Édouard Thiers pendant six ans, les débats municipaux furent houleux. En mars 1977, Henri Fromentin prit les rênes de la commune pour remettre en selle le programme révolutionnaire du docteur Martin[68]. Cet épisode mouvementé de la vie locale aura un retentissement national.
Dans les dernières décennies du XXe siècle, le contexte de désindustrialisation conduit à la fermeture de nombreuses industries à Louviers (filatures, piles Wonder, disques Polygram, etc.). Parallèlement s'installe une nouvelle activité, les centres de stockage logistiques de grandes entreprises, pour alimenter des magasins et, plus récemment, pour soutenir l'essor du commerce en ligne[69].
La ville a été chef-lieu de district entre 1790 et 1795, et chef-lieu d'arrondissement de 1800 à 1926.
En 1982, le canton de Louviers est scindé en deux cantons Nord et Sud. Un nouveau canton de Louviers est créé en 2015.
La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2010[70].
En 2017, la commune a été labellisée « 3 fleurs » par le Conseil national de villes et villages fleuris de France[71].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[72],[Note 14].
En 2021, la commune comptait 18 350 habitants[Note 15], en évolution de −3,83 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
18 350 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 38,4 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,1 % la même année, alors qu'il est de 25,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 8 620 hommes pour 9 728 femmes, soit un taux de 53,02 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,26 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,6 | 2,4 | |
6,2 | 9,9 | |
13,1 | 15,5 | |
19,0 | 17,6 | |
19,9 | 18,8 | |
21,0 | 17,4 | |
20,3 | 18,4 |
Des implantations wisigothiques du VIIIe siècle ont été découvertes grâce à l'archéologie préventive en centre-ville et au bord de l'Eure. L'habitat est donc fort ancien du fait de ses fortifications naturelles consistant en sept bras de l'Eure, le plus étroit de ceux-ci mesurant moins d'un mètre.
Jusqu'au XVIIIe siècle, ce sont les tanneurs qui font la richesse de la ville. Les greniers aérés par des ouvertures en anse de paniers témoignent de cette activité dans nombre de maisons. En parallèle, la culture du lin, fréquente dans la région, conduit à une architecture particulière : celles des ateliers familiaux de tissage de la batiste. Pour faire entrer le métier, les maisons peuvent avoir des plafonds de plus de quatre mètres de haut.
À partir du XVIIIe siècle, avec l'importation de la laine des moutons d'Angleterre, c'est le tissage du drap de laine (draps royaux) qui enrichit la ville[77]. La plus ancienne usine (établissement industriel se différenciant des ateliers familiaux) a laissé une friche en centre-ville restaurée en bourse du travail[Où ?].
Dans la deuxième partie du XXe siècle, Louviers est surnommée capitale du microsillon[78] avec la présence de l'usine de fabrication des disques Philips[79].
Le patrimoine bâti lovérien a fortement souffert des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Malgré tout, certaines maisons ont subsisté, notamment un hôtel particulier[Où ?] du XVIIIe siècle où Napoléon III a passé quelque temps.
Le musée de Louviers est situé sur la place Ernest-Thorel.
Le Complexe aquatique Seine/Eure (CASEO) est situé rue du Canal. Il accueille le club de l'Entente Natation Louviers.
Le cinéma Grand Forum, complexe de cinéma numérique offrant des images en relief, boulevard de Crosne.
Les armes de la ville de Louviers se blasonnent ainsi[111] :
|
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