Bruges
ville de la Flandre-Occidentale, en Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Bruges (prononcé /bʁyʒ/ ; en néerlandais : Brugge ; /ˈbrʏɣə/ ; en allemand : Brügge, /ˈbʁʏɡə/) est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu et plus grande ville de la province de Flandre-Occidentale.
Bruges (nl) Brugge (de) Brügge | |||||
Photo de l'un des canaux de Bruges, avec vue sur le beffroi. | |||||
Héraldique |
Drapeau |
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Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région flamande | ||||
Communauté | Communauté flamande | ||||
Province | Province de Flandre-Occidentale | ||||
Arrondissement | Bruges | ||||
Bourgmestre | Dirk De Fauw (CD&V) (2018-2024) | ||||
Majorité | CD&V, sp.a, (2018-2024) | ||||
Sièges CD&V sp.a Open Vld N-VA Groen Vlaams Belang |
47 (2018-2024) 17 10 6 5 5 4 |
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Section | Code postal | ||||
Bruges Koolkerke Saint-André Saint-Michel Assebroek Sainte-Croix Dudzele Lissewege |
8000 8000 8200 8200 8310 8310 8380 8380 | ||||
Code INS | 31005 | ||||
Zone téléphonique | 050 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Brugeois(e) / Brugelin(e) | ||||
Population – Hommes – Femmes Densité |
119 869 () 48,95 % 51,05 % 850,21 hab./km2 |
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Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
() 16,20 % 58,75 % 25,04 % | ||||
Étrangers | 8,57 % () | ||||
Taux de chômage | 5,58 % (2022) | ||||
Revenu annuel moyen | 22 506 €/hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 51° 12′ nord, 3° 13′ est | ||||
Superficie – Terr. non-bâtis – Terrains bâtis – Divers |
140,99 km2 (2021) 45,74 % 14,75 % 39,51 % |
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Localisation | |||||
Situation de la ville au sein de l'arrondissement de Bruges et de la province de Flandre occidentale | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région flamande
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Occidentale
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Liens | |||||
Site officiel | www.brugge.be | ||||
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Bruges apparaît au IXe siècle en tant que place forte du comté de Flandre. En 1134, un raz-de-marée a pour conséquence bénéfique d'ouvrir un bras de mer, le Zwin, donnant à la ville un accès direct à la mer, ce qui entraîne un développement urbain spectaculaire du XIIe au XVe siècle, avec le creusement de nombreux canaux. Forte de son indépendance communale symbolisée par son beffroi, Bruges devient une plaque tournante portuaire, commerciale et financière de l'Europe du Moyen Âge, reliant les pays de la mer du Nord et de la Baltique à la Méditerranée. Les riches marchands brugeois traitent avec ceux de toute l'Europe. La première bourse de valeurs de l'histoire est créée à Bruges au XIIIe siècle. Au XVe siècle, c'est la plus grande place financière d'Europe. Cet essor économique entraîne une floraison culturelle et artistique. Elle est le centre le plus important des peintres primitifs flamands, qui révolutionnent la peinture occidentale. Mais le Zwin s'ensable aux XVe et XVIe siècles, éloignant progressivement la ville de son accès à la mer, ce qui provoque un déclin économique irrémédiable au profit d'Anvers. Bruges tombe alors au rang de simple ville provinciale, dans le cadre des Pays-Bas espagnols.
Ce n'est qu'au XXe siècle que Bruges connaît un nouveau développement grâce à la création du vaste port de Bruges-Zeebruges, partie intégrante du Range nord-européen. La longue période de torpeur d'après la Renaissance a permis à l'essentiel du tissu urbain médiéval et à une bonne partie des monuments anciens de rester préservés. La « belle endormie » est alors apparue aux XIXe et XXe siècles comme l'un des joyaux du patrimoine européen, méticuleusement restauré et mis en valeur. Une architecture néogothique de qualité s'est aussi développée parallèlement, faisant véritablement renaître le style local et redonnant au centre historique un aspect médiéval plus complet. Comme d'autres villes, elle est parfois surnommée la « Venise du Nord » du fait de ses canaux qui encerclent ou traversent la vieille ville dans un cadre pittoresque.
Membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial depuis l'an 2000, capitale européenne de la culture en 2002 avec la ville espagnole de Salamanque, Bruges figure trois fois sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, pour son centre historique, son béguinage et son beffroi, tout en appartenant aussi au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO pour sa procession du Saint-Sang du jour de l'Ascension[1]. Bruges est ainsi devenue la ville la plus touristique de Belgique. Comme à Venise, le centre historique a perdu sa fonction marchande, pour devenir une des attractions du tourisme mondial, posant des problèmes de fréquentation et la question du tourisme durable[2].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bruggas et Bruccia en 840 - 875 (monnaies carolingiennes), puis Bruciam, Bruociam (lire Brucciam) en 892, [in portu] Bruggensi vers 1010, Bruggis en 1012, Bricge ou Brygce vers 1037, Brygce en 1049, Brugias en 1072[3].
Selon la plupart des toponymistes Bruges est issu du proto-germanique *brugjō- / *brugjǭ, mot féminin reconstitué et signifiant « pont »[4],[3] (brug en néerlandais moderne, équivalent de l'allemand Brücke et de l'anglais bridge, signifiant tous « pont »). Un premier pont ou ponton de bois aurait été construit à l'époque romaine à la hauteur de la Langestraat et de la Hoogstraat.
Dans une étude datant de 1971, Maurits Gysseling émet l’hypothèse que Brugge serait à l’origine une forme dérivée de Rogia, le nom originel de la rivière Reie, et que ce nom aurait subi ensuite, au VIIIe ou au début du XIXe siècle, une évolution linguistique qui ne peut s’expliquer que par une influence du vieux norrois[5] ; une contamination aurait en effet eu lieu par le mot scandinave bryggja, lequel signifie « débarcadère » ou « quai d’amarrage ». C’est à partir de cette forme contaminée que le nom actuel de la ville se serait développé. Du reste, pareille influence étrangère sur la dénomination d’une implantation humaine suppose l’existence de contacts intenses et durables avec les étrangers concernés[6]. Contre cette hypothèse, il y a lieu de relever que l'existence de contacts importants et durables avec des étrangers n'a pas nécessairement une influence sur la toponymie. En particulier, les Vikings adaptaient à la phonétique de leur langue des toponymes préexistants ; c'est ainsi qu'ils appelaient Dublin, Dyflinn, et Rouen, Ruðuborg ou Ruða (qui est encore son nom en islandais et formé à partir de la forme *Rotho, abrégée de Rothome attestée en 1014), etc., sans que ces formes scandinaves, à l'usage interne du monde viking, aient la moindre influence sur le développement phonétique ultérieur de ces toponymes indigènes. Il en est ainsi, alors même que les implantations durables des colons scandinaves ont laissé des traces importantes dans la toponymie irlandaise et surtout normande.
La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 20 octobre 1819, confirmées le 26 février 1842 et octroyées à nouveau le . À l'origine, ces armoiries avaient été octroyées par les Comtes de Flandre en 1304. Le lion est très probablement inspiré par celui de ces comtes mais d'une couleur différente (bleu au lieu du noir). Ces couleurs sont connues depuis le XIVe siècle.
Le plus vieux sceau de Bruges date de 1199. Il montrait une forteresse et des fleurs de lys. Le deuxième sceau montrait une composition similaire. Les armoiries apparaissent dans le troisième sceau connu depuis la fin du XIIIe siècle. Il montrait encore une forteresse ou une porte de la ville mais la base du sceau est un petit écu avec les barres et le lion. Dans le sceau de 1289 le nombre de barres a été augmenté de 6 à 8. La signification de ces barres n'est toutefois pas connue.
Blasonnement : Burelé de huit pièces d'argent et de gueules à un lion d'azur, armé et lampassé de gueules, couronné d'or portant au cou un collier avec une croix du même pendante sur sa poitrine.
Source du blasonnement : Heraldy of the World[7].
|
Auparavant, la mer atteignait le nord de Bruges. La ville était alors reliée à la côte par un chenal naturel, le getijdengeul qui était soumis à l'action des marées. La poldérisation progressive à partir du XIe siècle a fait disparaître ces chenaux[8]. Aujourd'hui, le cœur historique de Bruges se situe à une quinzaine de kilomètres de la mer du Nord. Le rattachement progressif des villes alentour a permis de faire de Bruges une ville côtière dont le port est Zeebruges. Les deux ensembles sont reliés depuis 1907 par le canal Baudouin, d'une longueur de 12 kilomètres.
La ville est toujours traversée par une rivière, la Reie, qui est aujourd'hui canalisée dans Bruges[8].
En 1971, la commune de Bruges a fusionné avec d'autres communes pour former une nouvelle entité. Désormais, la ville de Bruges se compose de huit municipalités associées. Six d'entre elles ont un caractère urbain : Bruges, Saint-André, Saint-Michel, Assebrouck, Sainte-Croix et Koolkerke ; et deux ont un caractère rural : Dudzele et Lissewege.
Voici les sections (deelgemeenten) de la commune :
# | Nom | Surface (km²) |
Population (31/12/2014) |
# | Nom | Surface (km²) |
Population (31/12/2014) | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
I |
Bruges (section) - Centre - Christ-Roi - Saint-Joseph - Saint-Pierre |
29,91 1,01 13,70 |
36.967
19.418 4.583 5.416 7.550 |
V | Assebrouck | 8,52 | 19.737 | |
II | Koolkerke | 4,17 | 3.361 | VI | Sainte-Croix | 16,84 | 15.892 | |
III | Saint-André | 20,65 | 19.818 | VII | Dudzele | 21,92 | 2.565 | |
IV | Saint-Michel | 9,59 | 12.045 | VIII |
Lissewege - Lissewege - Zeebruges - Zwankendamme |
26,80 11,44 |
7.412 2.431 4.301 680 |
La gare principale de Bruges est reliée par trains InterCity avec toutes les autres villes importantes de Belgique (Bruxelles, Gand, Anvers, Liège, Courtrai, Ostende…) et avec Lille.
Elle est aussi desservie par d'autres trains, régionaux et locaux.
La gare principale accueille aussi le Thalys Paris - Bruxelles - Ostende.[réf. nécessaire]
Le port de Bruges est Zeebruges. C'est un des ports les plus importants d'Europe.
L'aéroport le plus proche de Bruges est l'aéroport international d'Ostende-Bruges à Ostende, à 25 kilomètres du centre-ville de Bruges.
Bruges possède un réseau de bus extensif, exploité par De Lijn. Il y a des lignes urbaines et régionales et des lignes desservant la banlieue.
Bruges a joué un rôle important au Moyen Âge, époque au cours de laquelle les riches marchands de la ville relient la Baltique et la Méditerranée, point fort de la spécificité brugeoise au Moyen Âge.
C'est à Bruges que le 10 janvier 1430, lors du dernier jour des festivités de son mariage avec Isabelle de Portugal que Philippe le Bon (duc de Bourgogne) fonde l'ordre de la Toison d'or.
Bruges apparaît au Moyen Âge en tant que place fortifiée située le long d'un bras de mer, le Zwin. Baudouin, vassal du roi carolingien Charles le Chauve, y habitait avec Judith, la fille de celui-ci qu'il avait enlevée. Pour prévenir de nouvelles querelles, le roi avait envoyé son vassal Baudouin en pays flamand où une population peu nombreuse craignait les invasions normandes qui ravageaient le littoral (Thérouanne, Dixmude, Saint-Omer, Gand…).
Baudouin fonde le comté de Flandre et étend son domaine de la région côtière jusqu'à l'Escaut et l'Artois. Il fait construire la place forte de Bruges en utilisant notamment les pierres de la cité d'Oudenburg[9]. Nous trouvons le nom de Bruges pour la première fois vers 875 sur une pièce de monnaie.
Bruges n'est donc au IXe siècle qu'un rempart avec château et chapelle sur la place où s'élève à présent le Burg (la place du Bourg). Au Burg s'ajoutent un marché, une cour de justice et quelques routes qui mènent à la côte ou à l'intérieur du pays. Des navires viennent y accoster. Ils pénètrent dans l'embouchure du Zwin entre les bancs de sable et la côte flamande. Ainsi Bruges se développe également comme centre commercial.
En 928, Bruges obtient le statut de ville, mais elle n'apparaît alors sur aucune carte. La ville est mentionnée sur un document racontant le transfert d'un crucifix en or vers Bruges, peut-être par peur des incursions vikings et laissant donc penser que Bruges était une ville plus sûre, ce qui laisse supposer des fortifications et une garnison.
Dans les années 1000, le Burg devient un port. Les attaques des Vikings cessent, l'artisanat et le commerce se développent, les murs de la ville et des canaux sont construits. Les comtes de Flandre confient le château de Bruges à des châtelains qui tentent de rendre la fonction héréditaire :
Le comte Thierry d'Alsace investit ensuite la châtellenie Raoul de Nesle. Son petit-fils Jean II de Nesle cède ses droits en à la comtesse Jeanne de Constantinople.
Le raz-de-marée du 4 octobre 1134 ouvre un chenal jusqu’à la baie du Zwin, de sorte que la ville a désormais un accès direct à la mer du Nord. Les habitants construisent une digue transversale (appelée damme) à l'extrémité de ce chenal pour participer ainsi au commerce international qui relie l'Angleterre, productrice de laine, la Suède, exportatrice de hareng en caque, la Gascogne, productrice de vin, et les producteurs de textiles de Flandre. Le bras de mer passe près de la ville de Damme qui va devenir un avant-poste commercial de Bruges.
En 1200, la ville obtient le droit d'organiser un marché annuel et le « privilège du droit de ville » (assorti d'avantages fiscaux) par le comte de Flandre, Philippe. Les marchands du Rhin viennent rapidement jusqu’à Bruges, puis c'est au tour des marchands hanséatiques, venus de Lübeck et Hambourg. En 1253, la Hanse y obtient des privilèges et Bruges devient l'un des trois comptoirs hanséatiques en mer du Nord, avec Londres et Bergen. Un simple prospectus de marchand du milieu du XIIIe siècle mentionne les relations commerciales avec le royaume d'Angleterre (laine, cuir, plomb, étain, charbon de roche...), le royaume d'Écosse (laine, cuir, fromages, suif, produits de l'élevage de moutons), le royaume de Norvège (bois de construction, poix, cuir bouilli, cuir de bouc pour fabriquer le cuir de Cordoue, suif, graisses, gerfauts), le royaume de Bulgarie (vairs et gris, hermines, zibelines, hermines non mouchetées), le couloir mosan représenté notamment par l'évêché de Liège et Dinant (grands madriers, objets de cuir façonné et battu), le royaume de Portugal ou de Lusitanie (miel, huile, figues, raisins, graines, peaux, cires, cuir, balais), le royaume de Maroc (sucre brut, cumin, cire, cuir, peaux), le royaume de Fez et l'Afrique (cire, cuir, peaux).
Dès la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, les progrès de la navigation marchande italienne, à l'initiative de Gênes, impose définitivement la suprématie de la voie maritime via le détroit de Gibraltar et au loin des côtes de l'océan Atlantique, sur les diverses routes alpestres ou fluviales. Des marchands de Gênes, de Venise, de Florence, de Castille, du Portugal ou d'Écosse comptent parmi les visiteurs réguliers de la ville. L'arrivée des marchands génois en 1277 avec le premier convoi maritime permet non seulement le début du commerce des épices avec le Levant, mais également un perfectionnement des techniques bancaires et financières dans la ville. L'hôtel de la famille Van der Buerse est le premier centre financier européen de l'histoire boursière.
Le 18 mai 1302, lors des Matines Brugeoises, la population de la ville se révolte contre l'occupation française en assassinant les partisans du Roi de France Philippe le Bel ainsi que la garnison française, puis se rallie au comte de Flandre Gui de Dampierre et son fils aîné Robert emprisonnés depuis 1300 par le Roi de France. Deux mois plus tard, la ville prend part à la victoire flamande de la bataille des éperons d'or, contre le Roi de France.
Les marchands vénitiens arrivent dans la ville en 1314. Aux XIVe et XVe siècles, des marchands de Lucques comme Dino Rapondi ou Les Époux Arnolfini s'y installent.
Un tournoi est donné à Bruges le 11 mars 1392, où se dispute un combat entre Jean IV van der Aa, seigneur de Gruuthuse et le seigneur Gérard de Ghistelles, seigneur de Wasquehal[10]. Ce tournoi se dispute sur la grande place de Bruges, avec d'un côté les 49 chevaliers de Jean de Bruges et 48 du côté de Gérard de Ghistelles[11]. Le nom de Jean de Bruges est devenu célèbre dans la chevalerie, par ce tournoi qu’il donne à Bruges. À la suite de ce tournoi, René d'Anjou composera pour Louis de Bruges, fils de Jean IV van der Aa, un Traité des tournois dans lequel il réunit les lois, règlements, usages, cérémonies et détails observés dans ces exercices. C’est sans doute pour en conserver le souvenir que Bruges institue, à partir de 1417, les joutes ou tournois de la société dite « de l’Ours blanc », dont le chef, ou plutôt celui qui y remportait le prix de valeur et d’adresse, était pendant l’exercice de ses fonctions, qui durait un an, qualifié de « Forestier », en mémoire des anciens gouverneurs de la Flandre, que les rois de France avaient revêtus de ce titre.
En 1409[12], une bourse est créée et la ville devient le marché financier le plus sophistiqué des Pays-Bas durant le XVe siècle. La population de la ville passe de 35 000 habitants en 1340 à près de 100 000 en 1500.
L'âge d'or de la ville entre les XIIe et XVe siècles est donc dû à un commerce florissant axé principalement sur la draperie. À cette époque, Bruges est une véritable plaque tournante du commerce européen. Le commerce s'établit avec Londres, le nord de l'Europe et les grands ports d'Italie, Gênes et Venise.
Au XVe siècle, la ville est sous la tutelle des ducs de Bourgogne. En 1436, les milices brugeoises et gantoises, de retour des sièges qu'elles ont menés en Picardie, revendiquent entre autres le retour de la souveraineté de Bruges sur le port maritime de L'Écluse[13]. Le 21 mai 1437, les bourgeois se soulèvent contre Philippe III de Bourgogne (qui échappe de peu à la mort), et lynchent son représentant, le maréchal Jean de Villiers de L'Isle-Adam (épisode dit des « vêpres brugeoises »). Le bourgmestre Gilles III Lauwereyns, nommé en octobre 1437, doit aller demander pardon au duc de Bourgogne en janvier 1438 à Arras[14]. La Déclaration des Droits, approuvée par Philippe III, amène la ville à un haut degré de développement économique, architectural et culturel. À la fin du Moyen Âge, Bruges est la ville la plus riche d'Europe du Nord.
Durant cette époque faste, certains riches marchands ont pris possession des marais entourant Bruges depuis le raz-de-marée et imposaient une taxe de passage pour ceux qui voulaient entrer ou sortir de la ville. Ces commerçants ont gardé le nom de leur position tels les « van Hollemeersch » – littéralement « De (van) l'entrée (Holle) des marais (Meersch) » – qui possédaient les marais du sud, sud-est. Les différentes invasions et changements de « nationalité » (Espagne, Autriche, France, etc.) ont altéré le nom d'origine et l'on trouve maintenant des van Allemeersch et des noms qui ont perdu la particule (Hollemeersch, Vanhollemeersch, etc.)
À la fin du XVe siècle, la baie du Zwin s'ensable progressivement et la liaison directe entre la ville et la mer est rompue. La Cour de Bourgogne quitte Bruges et l'empereur Maximilien Ier restreint les droits de la ville. Anvers, qui bénéfice au contraire d'un accès à la mer privilégié grâce à sa position sur le fleuve Escaut, devient la ville dominante des Flandres, toujours sous domination étrangère. La ville de Bruges s'appauvrit et passe sous domination espagnole.
La sécession des Pays-Bas espagnols, en 1584, mène au déclin final de la ville. En 1600, Bruges n'est plus qu'une ville de province. Durant le XVIIe siècle, diverses initiatives sont prises pour renouer avec le passé, les installations portuaires sont modernisées mais sans beaucoup de succès.
Pendant la Première Guerre mondiale, la ville était occupée par l'armée allemande.
Le nouveau port maritime, inauguré à Zeebruges en 1907, ne connut sa véritable éclosion que durant le dernier quart du XXe siècle.
Aujourd'hui, Bruges possède de nombreux musées, des lieux touristiques, comme le beffroi, un nouveau port moderne et important (Zeebruges) mais aussi et encore deux clubs de football : le FC Bruges en première division belge et le Cercle de Bruges KSV en première division belge, tous les deux évoluent dans le stade Jan Breydel.
Parti | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | |
---|---|---|---|---|---|---|
CD&V | 26 130 | 31,9 | 5,3 % | 17 / 47 |
4 | |
sp.a | 15 872 | 19,4 | 7,4 % | 10 / 47 |
4 | |
Open Vld | 10 896 | 13,3 | 2,3 % | 6 / 47 |
1 | |
N-VA | 9 573 | 11,7 | 8,1 % | 5 / 47 |
5 | |
Groen | 8 864 | 10,8 | 2,0 % | 5 / 47 |
2 | |
VB | 7 512 | 9,2 | 3,8 % | 4 / 47 |
2 | |
PVDA | 1 479 | 1,8 | Nv. | 0 / 47 |
0 | |
Autres | 1 589 | 1,9 | 0,2 % | 0 / 47 |
0 | |
Total | 81 915 | 100,0 | 53 | 2 |
Bruges héberge le Collège d'Europe, une école qui prépare des étudiants d'une soixantaine de pays à une carrière auprès des institutions européennes[15].
Ville | Pays | ||
---|---|---|---|
Burgos | Espagne | ||
Guadalajara[16] | Mexique | ||
Salamanque | Espagne |
Elle comptait, au , 118 489 habitants (57 656 hommes et 60 833 femmes), soit une densité de 856,13 habitants/km²[17] pour une superficie de 138,40 km2.
Le ratio annuel Population locale/Touristes est de 1 habitant pour 21 touristes[18].
Année | Population | Évolution 1992=index 100 |
---|---|---|
1992 | 116 717 | 100,0 |
1993 | 116 871 | 100,1 |
1994 | 116 724 | 100,0 |
1995 | 116 273 | 99,6 |
1996 | 115 815 | 99,2 |
1997 | 115 500 | 99,0 |
1998 | 115 573 | 99,0 |
1999 | 115 991 | 99,4 |
2000 | 116 246 | 99,6 |
2001 | 116 559 | 99,9 |
2002 | 116 836 | 100,1 |
2003 | 116 811 | 100,1 |
2004 | 117 025 | 100,3 |
2005 | 117 327 | 100,5 |
2006 | 117 224 | 100,4 |
2007 | 116 982 | 100,2 |
2008 | 117 113 | 100,3 |
2009 | 116 969 | 100,2 |
2010 | 116 741 | 100,0 |
2011 | 116 885 | 100,1 |
2012 | 117 170 | 100,4 |
2013 | 117 577 | 100,7 |
2014 | 117 377 | 100,6 |
2015 | 117 886 | 101,0 |
2016 | 118 053 | 101,1 |
2017 | 118 187 | 101,3 |
2018 | 118 284 | 101,3 |
2019 | 118 325 | 101,4 |
2020 | 118 656 | 101,7 |
2021 | 118 467 | 101,5 |
2022 | 118 509 | 101,5 |
2023 | 119 541 | 102,4 |
2024 | 119 869 | 102,7 |
Le brugeois est un dialecte du flamand occidental.
Bruges a deux équipes de football professionnelles, le FC Bruges et le Cercle Bruges KSV, toutes deux en Jupiler Pro League. Les deux jouent au stade Jan-Breydel (30 000 sièges) à St.-Andries. Toutefois, il y a des propositions pour un nouveau stade d'environ 45 000 sièges dans le sud de la ville, près de l'échangeur entre l'E40 et l'E403. En 2000, Bruges était une des huit villes hôtes du Championnat d'Europe de football.
En termes de cyclisme, le point de départ pour le Tour des Flandres est situé à la Grand-Place de Bruges.
Les principaux musées de Bruges, remarquables par leur importance historique et culturelle, sont tous des musées communaux ; une structure spécifique regroupe ces onze musées communaux historiques : le Bruggemuseum (leur appartenance est abrégée de cette manière : Bgm).
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C'est le célèbre lac des amoureux à Bruges. La légende raconte qu'un fidèle amant enterra sa promise et déversa les eaux pour former un lac au-dessus de sa tombe.
C'est une peinture d'Hans Memling en forme d'église. Elle raconte l'histoire de sainte Ursule qui promit de se marier avec un homme en échange de sa conversion. Elle décida ensuite de faire un pèlerinage à Rome, qu'elle fit avec son mari, accompagnée par 10 000 jeunes filles. Cependant, elle fut prise en embuscade à son retour et fut tuée, comme son mari, d'une flèche. Ce qui explique pourquoi on la voit en mariée tenant une flèche à la main sur la première peinture de la châsse.
Du vieux flamand gruuthuse qui signifie « maison des herbes » et provient du métier de son habitant, un marchand d'herbe aromatique, le gruit, destinée à la fabrication de la bière et dont il détenait le monopole commercial.
Elle fut aussi la demeure des seigneurs de Gruuthuse, dont Louis Gruuthuse qui fut notamment chambellan du Roi de France. Au-dessus du portail d'entrée se trouve la devise de la famille « Plus est en vous… » Au-dessus de la porte d'entrée principale de la maison, se trouve la statuette d'un chevalier, qui rappelle le premier statut de Louis Gruuthuse.
À l'origine, seule la famille Gruuthuse vendait du gruit. Devant le nombre d'autres commerçants voulant vendre cette herbe ils changèrent de stratégie et permirent aux autres marchands d'en vendre mais en prélevant une taxe sur sa vente, ce qui fut économiquement beaucoup plus intéressant.
Cette maison est aujourd'hui un musée consacré à la vie du Moyen Âge, où est exposé du mobilier d'époque. Elle se trouve à côté de l'église Notre-Dame, où la famille Gruuthuse disposait d'une loge particulière à laquelle ils avaient un accès privé depuis leur maison, ce qui était pour l'époque tout à fait exceptionnel.
Cette ville est très riche en espaces verts, notamment près des canaux encerclant la ville.
Parmi les nombreuses spécialités gastronomiques de Bruges, on peut citer :
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