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écrivain belge d'expression néerlandaise De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hendrik Conscience, né Henri Conscience le à Anvers (Deux-Nèthes, Empire français) mort le à Ixelles (Bruxelles), est un écrivain belge d'expression néerlandaise.
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Musée Wiertz (- |
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Écrivain, poète, homme politique, militaire |
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Henri est le fils de Pierre Conscience, un natif de Besançon. Celui-ci avait été chef de timonerie dans la marine de Napoléon Bonaparte et fut nommé sous-directeur du port d'Anvers en 1811 quand la ville était française. Lorsque la ville fut soustraite à l'empire, Pierre resta. C'était une personne très excentrique, qui achetait et démontait les navires hors d'usage et immobilisés dans un port alors bien rempli du fait de la paix.
L'enfant grandit dans une vieille boutique remplie d'objets maritimes auxquels le père ajouta ensuite une collection de livres invendables. Parmi ces livres figuraient de vieux romans qui enflammèrent l'imagination de l'adolescent.
Sa mère mourut en 1820. Le garçon et son jeune frère n'avaient pas d'autre compagnon que leur père. En 1826, Pierre Conscience se remaria avec une veuve beaucoup plus jeune que lui, Anna Catherina Bogaerts.
Henri avait développé un appétit insatiable pour la lecture. Peu après son nouveau mariage, Pierre se mit à détester la ville d'Anvers, vendit son commerce et se retira en Campine, la région située entre Anvers et Venlo. Là, dans une petite ferme entourée d'un grand jardin, les garçons passèrent des semaines et même des mois sans autre fréquentation que celle d'Anna Catherina Bogaerts.
À l'âge de dix-sept ans, Henri quitta la maison paternelle pour devenir tuteur à Anvers et continuer ses études qui furent bientôt bouleversées par la révolution belge de 1830. En 1831, il se porta volontaire comme soldat au sein du 2e régiment de Chasseurs à pied dans la nouvelle armée belge[2]. Il servit dans les casernes de Venlo puis de Termonde jusqu'en 1837 ; il atteint le grade de sergent-major. À l'armée, il s'était retrouvé ainsi parmi les Flamands de toutes les classes sociales et avait observé de près leurs habitudes mentales. Le jeune homme décida alors d'écrire dans la langue méprisée du pays, un idiome considéré alors comme trop paysan pour être parlé et surtout écrit par les francophones qui formaient, en Flandre, la bourgeoisie.
Pourtant, à proximité, les Néerlandais possédaient une littérature riche et respectée, en néerlandais, une langue proche du flamand. Henri se rendit compte que la nouvelle division territoriale (l'indépendance du Royaume de Belgique) constituait une opportunité, en mettant en place des conditions favorables à l'éclosion d'une littérature dans une langue qu'il décrivit comme romantique, mystérieuse, profonde, énergique même sauvage. « Si je parviens à écrire, je me jetterai à corps perdu dans la composition flamande. »
Ses poèmes, cependant, écrits alors qu'il était militaire, étaient tous en langue française. Après son départ de l'armée, il ne recevait pas de pension et il était au chômage. Fortement déterminé, il écrivit pour vendre un livre en flamand. Inspiré par un passage de François Guichardin, il écrivit une série de scènes située à l'époque de la révolte des gueux, sous le titre In 't Wonderjaar 1566. Ce texte fut publié à Gand en 1837. Son père trouva tellement choquant le fait que son fils écrive un livre en flamand qu'il le jeta dehors. Le romancier n'avait alors comme seule fortune que deux francs et quelques vêtements.
Un ancien camarade d'école le trouva dans la rue et le prit chez lui. Bientôt, des gens de la haute société, notamment le peintre reconnu Gustave Wappers, s'intéressèrent à ce jeune homme ambitieux mais malheureux. Wappers lui donna un costume et le présenta au roi Léopold Ier. Ce dernier avait par ailleurs fait la demande, qui ne fut pas immédiatement exécutée pour des raisons bureaucratiques, que le Wonderjaar soit ajouté à la bibliothèque de chaque école du royaume. Ce fut sous le patronage de Léopold Ier qu'il publia son second livre, Fantasy, en 1837. Un emploi modeste aux archives provinciales lui assura des revenus réguliers et, en 1838, il fit paraître son roman historique le plus célèbre, Le Lion des Flandres. Au cours de la décennie suivante, il publia Comment devenir un peintre (1843), Ce que peut souffrir une mère (1843), Siska van Roosemaei (1844), Lambrecht Hensmans (1847), Jacob van Artevelde (1849) et Le Conscrit (1850). Pendant ces années-là, il vécut une existence variée, durant treize mois comme sous-jardinier dans une maison de campagne, puis finalement comme secrétaire de l'Académie des beaux-arts d'Anvers. Il fallut beaucoup de temps avant que ses livres — applaudis mais rarement achetés — lui permissent d'être un peu indépendant. Ses idées, cependant, commencèrent à être admises. Lors d'un congrès flamingant qui eut lieu au début de 1841, ses écrits furent comparés à une graine pour une littérature de type national. Aussi les nationalistes flamands encouragèrent-ils leur circulation. Son oeuvre, qui a été traduite rapidement en français (l'éditeur parisien Michel Lévy publie déjà des Oeuvres complètes d'Henri Conscience à partir de 1854), fut bien accueillie également par la critique belge francophone : elle incarnait aussi, en effet, le romantisme national belge et son esprit indépendantiste. Elle joua donc un grand rôle dans la production d'un narratif identitaire, et plus généralement d'une mémoire nationale : la valorisation, par le roman historique, des grandes heures de la Flandre, - ou même des Pays-Bas, comme dans Batavia (1858) - pouvant être interprétée aussi comme une allégorie du jeune Royaume, à cette époque en pleine prise de conscience de ses ambitions, y compris ses ambitions expansionnistes (dans Batavia, un jeune esclave nègre appelé Congo y est finalement affranchi en récompense de son attachement fidèle...).
En 1845, Henri Conscience fut fait chevalier de l'ordre de Léopold. Écrire en flamand avait cessé d'être ridicule, et au contraire, utiliser l'idiome du prolétariat était presque devenu une mode. Il demeure connu comme celui qui a « appris à lire à son peuple » (hij leerde zijn volk lezen en flamand). Cette devise est apposée sur le frontispice de nombreuses bibliothèques flamandes.
En 1845, Henri Conscience publia une Histoire de la Belgique, mais on lui conseilla de revenir aux présentations des vies ordinaires et pittoresques qui étaient sa spécialité. Il publia ensuite Aveugle Rose (1850), Rikketikketak (1851), Le Gentleman pourrissant (1851), La Misère (1853). Il commença à avoir des imitateurs.
En 1855, les premières traductions commencèrent à paraître. De 1868 jusqu'à son décès en 1883, Conscience fut le premier conservateur du musée Wiertz[3]. Il continua à produire des romans avec une grande régularité ; il y en eut plus de quatre-vingts au total. Il était devenu une célébrité dans la ville d'Anvers et son soixante-dixième anniversaire donna lieu à des festivités publiques.
Il mourut après une longue maladie dans sa maison et on lui fit des funérailles nationales. Il est inhumé à Anvers, au Schoonselhof.
Les portraits de Conscience le présentent avec de long cheveux souples, des yeux sombres contemplatifs sous de grands sourcils, un nez pointu et une grande bouche de bonne humeur. Au cours de ses dernières années, il portait une longue barbe blanche.
Ses fresques historiques n'ont plus la popularité qu'elles ont connue dans le passé, mais la description qu'il fait de la vie des gens ordinaires dans leur vie quotidienne conserve sa valeur sociologique.
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