Velay
région naturelle et ancienne province française située au sud-est du Massif central De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Velay [vəlɛ] (Velai en occitan) est une région naturelle française correspondant à une ancienne province située au sud-est du Massif central. Il correspond à l'ancien territoire gaulois des Vellavii que mentionne Jules César, ou des Velauni qui apparaissent sur les cartes de Ptolémée. Ses limites naturelles sont bien délimitées par le relief et les cours d'eau.
Velay | |
Le Puy-en-Velay et les monts du Velay. | |
Pays | France |
---|---|
Subdivision administrative | Auvergne-Rhône-Alpes |
Subdivision administrative | Haute-Loire |
Villes principales | Le Puy-en-Velay Yssingeaux |
Coordonnées | 45° 02′ 36″ nord, 3° 53′ 06″ est |
Géologie | Roches volcaniques |
Production | Élevage bovin Lentille verte du Puy Dentelle du Puy Liqueur de verveine Fromage aux artisons |
Régions naturelles voisines |
Margeride Brivadois Livradois Forez Haut-Vivarais Boutières & montagne ardéchoise |
Pays (div. territoriale) | Pays du Velay Pays de la Jeune Loire et ses rivières |
Localisation du Velay (en jaune) sur la carte des pays d'Auvergne | |
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Le comté épiscopal du Velay fut longtemps rattaché à l'ancien Languedoc royal dont il constituait l'état le plus septentrional[1]. Il forme aujourd'hui les deux tiers est du département de la Haute-Loire (région Auvergne-Rhône-Alpes).
Les habitants du Velay sont appelés les Vellaves, plus rarement Velauniens ou Velauniennes[2].
La ville principale est le Puy-en-Velay, préfecture du département de la Haute-Loire.
Le Velay forme avec le Vivarais l'est du Massif central, entre la vallée de l'Allier à l'ouest et la ligne de partage des eaux de la Loire et du Rhône. C'est une région de moyenne montagne dont le point le plus élevé est le Puei Vuei, sommet des monts du Mézenc, à 1 753 m.
Le relief du Velay s'articule autour du massif du Meygal (1 436 m) qui constitue le centre du pays. Il comprend :
Le relief du plateau est interrompu par des vallées profondes, notamment celles de la Loire, du Lignon du Velay ou de la Dunières.
Sur le plan historique, on distinguait jusqu'à la Révolution française deux subdivisions principales de part et d'autre du massif du Meygal :
Le Velay est entouré par les régions naturelles suivantes[3] :
L'ensemble du Velay se trouve dans le domaine linguistique de l'occitan. Le Velay se situe au point de rencontre de plusieurs influences linguistiques : le languedocien au sud (Lozère), le francoprovençal à l'est (Loire), et son parler partage avec l'auvergnat septentrional la caractéristique de palatalisation de ca- et ga- latins.
La classification initiée au XIXe siècle, développée par Jules Ronjat dans les années 1920 et reprise par certains linguistes de l'école occitane[4] distingue un occitan de type auvergnat pour la partie ouest, et un occitan de type vivaro-alpin pour la partie est. Pierre Bonnaud[5],[6] découpe le type auvergnat en quatre sous-types.Les cinq nuances dialectales[7] obtenues sont précisées ci-dessous
Zone 1 : Est/Nord-est : à l'est d'une ligne Saint-André-de-Chalencon, Retournac, Bessamorel, Fay (régions de Bas-en-Basset, Monistrol-sur-Loire, Saint-Didier-en-Velay, Dunières) : les parlers possèdent des caractéristiques du type vivaro-alpin (premières personnes des verbes conjugués en ou/o, chute des occlusives intervocaliques).Pierre Nauton (de) y note une importance significative de traits arpitans et parle d'une "amphizone". Pierre Bonnaud y voit le type auvergnat septentrional nuancé fortement par des traits francoprovençaux[7],[8].
Zone 2 : Au nord du Velay (région de Craponne-sur-Arzon) le dialecte traditionnel est l'auvergnat septentrional (variété de l'est). Cette zone linguistique se prolonge jusqu'à Tence et Yssingeaux[7]. Vinols au XIXe siècle notait[9] qu'on n'y parlait pas le "patois vellavien primitif [mais...] un patois dérivé de l'auvergnat" ...
Zone 3 : elle couvre un fuseau centre et ouest et concerne l' « arverno-vellave » que Pierre Bonnaud qualifie d' "'auvergnat médian dans sa variété orientale " . Le trait distinctif est essentiellement le l intervocalique qui devient v.
Zone 4 : Le sud du Velay est l'aire de l'auvergnat méridional (variété de l'est). Celui-ci couvre les secteurs du Monastier-sur-Gazeille, de Costaros et se prolonge vers Arlempdes, Pradelles (qui appartenaient au Vivarais) et la Montagne Ardéchoise.
Dans ces deux dernières variétés, une des particularités est que l'article défini prend plusieurs formes :
- au singulier : masculin : lou (lo en graphie occitane; sud du Puy) , le (nord du Puy) ; féminin : la .
- au pluriel : lous (los en graphie occitane) et las devant les voyelles et les mots commençant par c, ch, f, p, t et loui et lai pour les autres. On dit ainsi loui soudards (les soldats), lai vachas (les vaches) mais lous chamis/los chamins...
La première et la troisième personne du pluriel des verbes du présent réel se font en « -em » et « -an ». Au passé irréel elles se font en « -am » et « -an ». Cette forme principale est parlée dans les régions du Puy-en-Velay, d'Allègre, de Chambon-sur-Lignon et de Saint-Paulien. Cette dernière localité est d'ailleurs considérée par certains universitaires comme l'un des trois centres des variétés principales de l'auvergnat avec Saint-Flour et Clermont-Ferrand. Les innovations linguistiques provenant du centre directeur de Clermont-Ferrand, sont arrivées jusqu'à la région de Saint-Paulien mais n'ont pas dépassé le Puy-en-Velay[7].
Zone 5 : la zone des « parlers protestants » autour du Chambon-sur-Lignon. Ces parlers étudiés par Théodore de Félice sont considérés comme « conservateurs » par les linguistes : ils ont été peu influencés et ont des caractéristiques uniques dans la zone occitane dont la prononciation des r finals des infinitifs.[réf. nécessaire]
Le Puy est à la frontière des zones médiane et sud.
Plusieurs écrivains ont utilisé cette langue. On peut citer:
- XVIIIe siècle: l'imprimeur du roi au Puy et auteur de "comédies" Antoine Clet
- XXe siècle: Victorin Bonnefoi (1910 env) auteur de "chroniques patoises" du journal La Haute-Loire mettant en scène le quartier populaire du Pouzarot au Puy, Henri-Antoine Verdier de Taulhac auteur de chroniques dans L'Éveil de la Haute-Loire jusque dans les années 2000, Mile Touenabrus (Emile Brun) de Lantriac, Hervé Quesnel, Alphonse Boncompain[10], etc. Albert Boudon-Lashermes a choisi d'écrire en provençal.
L'identité vellave est bâtie sur le substrat de deux traditions culturelles réparties de part et d'autre du massif du Meygal.
« Ce petit peuple du Velay garde avec son nom son autonomie historique ; en lui s'exprime une des plus vivaces individualités de France. »
— Paul Vidal de La Blache, Tableau de la géographie de la France[11]
Le peuple des Vellavi est mentionné par César en latin[12] et par le "géographe" Strabon en grec[13]
Sous les mérovingiens, le Velay ne reconnaît vraisemblablement pas Dagobert Ier et ses successeurs comme roi, mais les « princes » d'Aquitaine que sont :
Enfin maître de l'Aquitaine, Charlemagne désignera son fils Louis comme roi d'Aquitaine en 781 et la divisera en 14 comtés, dont le comté du Velay. Sous les rois carolingiens, les ducs, comtes, vicomtes et viguiers ne sont d'abord que des fonctionnaires royaux nommés. Le roi contrôle leurs actes.
Comtes du Velay :
Depuis lors, les comtés d'Auvergne et de Velay seront réunis sous un même comte, mais la succession de Louis le Pieux sur le royaume d'Aquitaine ne se fait pas sans heurts car deux de ses fils, Charles le Chauve et son demi-frère Pépin Ier s'affrontent; d'où la liste des comtes d'Auvergne et du Velay :
Se fait alors sentir sur la nomination des comtes d'Auvergne et du Velay la lutte de pouvoir entre les carolingiens et des robertiens, les carolingiens favorisant les comtes de Poitiers (guilhémides) et les robertiens favorisant les comtes de Toulouse (dynastie raymondine) :
Les comtés d'Auvergne et du Velay resteront sous la suzeraineté des comtes de Toulouse, les comtes de Toulouse les cédant néanmoins en fief à des comtes d'Auvergne :
Il semble que le roi confisqua alors le comté du Velay à Guillaume Le Jeune pour le réunir aux domaines des évêques du Puy.
Les évêques du Puy cumuleront alors les deux fonctions[30] : ils recevront notamment l'hommage pour la vicomté de Polignac et la Baronnie de Saint-Vidal, mais il n'y a pas de preuve qu'ils prirent le titre de comte du Velay avant 1405 (pour ne pas froisser les Chapteuil, comptour du Velay, conjecture Albert Boudon-Lashermes, ni les vicomtes de Polignac, avance JAM Arnaud dans leur « histoire du Velay » respective).
À partir du XIe siècle, on trouve une famille titrée vicomte du Velay qui est connue sous le nom de sa capitale, Saint-Paulien, et dont croit qu'elle est un rameau de l'antique famille de Chapteuil. Par la suite, la vicomté du Velay a été apportée aux comtes de Barcelone.
À partir du Xe siècle, le Velay devient comté évêché, sous domination royale, au profit de l'évêque du Puy qui porte le titre de comte et dont la ville devient la nouvelle capitale du Velay. Le Brivadois faisait partie du diocèse de Clermont puis de celui de Saint-Flour jusqu'à 1789.
Comme l'Auvergne, le Velay est un pays d'état. Après son intégration au royaume de France, le Velay est rattaché à la province du Languedoc et à la sénéchaussée de Beaucaire. Le pays est représenté aux assemblées du Languedoc, mais est régi pour ses affaires internes par une assemblée annuelle propre : les États du Velay. La vie politique du Velay est régulièrement marquée par les luttes de pouvoir entre l'évêque et la noblesse.
La période des guerres de religion est particulièrement troublée et violente. La ville même du Puy reste ancrée dans le camp catholique alors que les terres environnantes, tout du moins aux confins avec le Vivarais, adhèrent assez souvent à la Réforme[31].
Dans l'ensemble, la Révolution française est plutôt mal perçue par la population vellave qui reste très attachée à ses valeurs religieuses et qui n'a pas apprécié les violences et les dévastations des envoyés de la Convention. Par la suite, le peuple restera pendant très longtemps rebelle à la République.
L'actuel département de la Haute-Loire correspond à un assemblage entre le Velay historique, lui-même rattaché à la province du Languedoc, des terres de la province d'Auvergne, dans l'arrondissement actuel de Brioude, à l'exception du canton de Saugues, lui aussi Languedocien (Gévaudan), une frange de l'ancien Vivarais (actuel canton de Pradelles), et quelques portions de territoires de la province du Lyonnais, via le Forez, dans le nord est du département.
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