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affluent de la Loire, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Allier (/a.lje/[n 1]) est une rivière qui coule au centre de la France ; c'est l'un des principaux affluents de la Loire. La rivière et sa vallée forment un axe majeur autour duquel s'est constituée l'ancienne province d'Auvergne. Elle donne son nom au département français de l'Allier.
Allier | |
L'Allier à proximité de Billy (Allier). | |
Cours de l'Allier. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 420,7 km [1] |
Bassin | 14 310 km2 [2] |
Bassin collecteur | Loire |
Débit moyen | 144 m3/s (Cuffy) [2] |
Régime | pluvial |
Cours | |
Source | Moure de la Gardille, Margeride |
· Localisation | Chasseradès, France |
· Altitude | 1 485 m |
· Coordonnées | 44° 35′ 23″ N, 3° 48′ 04″ E |
Confluence | Loire |
· Localisation | bec d'Allier, Cuffy/Gimouille, France (10 km en amont de Nevers) |
· Altitude | 167 m |
· Coordonnées | 46° 57′ 34″ N, 3° 04′ 46″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Chapeauroux, Alagnon, Morge, Sioule |
· Rive droite | Dore, Senouire |
Pays traversés | France |
Régions | Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire |
Départements | Lozère, Ardèche, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Allier, Nièvre, Cher |
Principales localités | Brioude, Issoire, Cournon-d'Auvergne, Vichy, Moulins |
Sources : SANDRE:« K---0080 », Géoportail, Banque Hydro | |
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À l'époque de Jules César[n 2], au Ier siècle av. J.-C., la rivière portait le nom d'Elaver en latin mais probablement également en gaulois précédemment. Au Ve siècle le nom se transforme en Elaris puis Elarius au IXe siècle. Ce nom se compose de la base hydronymique El- et du suffixe -av-er.
En occitan, la rivière Allier porte plusieurs noms selon les localités en question ; Alèir est le plus fréquent[3],[4]. En langue d'oïl, tant bourbonnais que celui du Nivernais, le nom est le même qu'en français standard.
Le bassin versant de l'Allier se situe majoritairement dans le Massif central, couvrant une grande partie de l'ancienne région Auvergne (Haute-Loire, Puy-de-Dôme et Allier, le Cantal étant le seul département de l'Auvergne non parcouru par l'Allier mais présent sur le bassin par son affluent l'Alagnon)[5] et touche les départements, d'amont en aval, de la Lozère, l'Ardèche, la Nièvre et le Cher.
Sa direction générale est orienté du sud au nord, avec quelques inflexions à Langogne, Cournon-d'Auvergne, Limons et au Veurdre[5]. En amont, il est délimité nettement par plusieurs massifs montagneux :
Au centre du bassin versant, se trouve le bassin des limagnes. On peut distinguer trois entités du bassin versant : le couloir du Haut-Allier, le complexe central des monts et limagnes et les plaines du bas pays[5].
De 420,7 km de longueur[1], elle prend sa source dans la Margeride à Chasseradès sur le Moure de la Gardille (1 503 m), en Lozère, et se jette dans la Loire au bec d'Allier, près de Nevers à la limite entre le Cher et la Nièvre dans les communes de Marzy, Cuffy et Gimouille. Elle reste l'une des dernières rivières encore sauvages d'Europe et recèle une faune unique (notamment les oiseaux). Le qualificatif « sauvage » signifie que la rivière est assez libre de faire des méandres ou de s'étaler largement en surface selon son débit ; par opposition, les rivières dites non-sauvages sont largement « corsetées » et contenues artificiellement dans un chenal qui les contraint à enfoncer leur lit verticalement pour créer des méandres indispensables à la régulation du débit. Cet enfoncement fait disparaître les zones humides en bordure des rivières. L'Allier est au contraire riche de zones humides côtières de faibles profondeur, de bras morts à certaines époques de l'année, de gravières, etc., permettant le développement naturel d'une faune et d'une flore riches.
La dynamique fluviale de l'Allier est très active en comparaison de nombreux autres cours d'eau. Sa pente importante (cinq fois supérieure, en plaine, à celle de la Loire) accentue la puissance d'érosion des berges.
Dans la plaine alluviale, qui débute à Vieille-Brioude, la rivière forme des méandres en érodant sa rive externe, concave, où le courant est plus vif. Elle dépose les sédiments prélevés sur la rive opposée (convexe) plus calme. L'amplitude du méandre est ainsi augmentée. Ce dernier finit par être raccourci progressivement ou recoupé lors d'une crue, formant ainsi un bras-mort.
Néanmoins, les activités et les constructions humaines perturbent le fonctionnement de la dynamique fluviale de l'Allier. La surexploitation des alluvions et l'enrochement des berges ont pour conséquence l'enfoncement du lit de la rivière. De fait, le niveau de la nappe alluviale baisse, ce qui la déconnecte des milieux humides (bras-morts, ripisylves) entraînant leur assèchement. Les grèves, n'étant plus exposées au courant, se végétalisent. Cette disparition de la variété des milieux provoque la diminution du pouvoir épurateur de la rivière.
Pour permettre à la dynamique fluviale de l'Allier de s'exprimer librement, des associations ont entrepris une politique d'achat des terres menacées d'érosion[6].
Le régime hydrologique de l'Allier est un régime pluvial soumis au climat océanique. On observe classiquement un maximum en février (245 m3/s en moyenne mensuelle) et un minimum en août (environ 50 m3/s). À l'étiage, le débit peut descendre sous les 20 m3/s et dépasser 2 000 m3/s en crue. Les crues se forment lors des longs épisodes pluvieux s'étalant généralement de novembre à avril et provenant le plus souvent de l'océan Atlantique.
Le débit de l'Allier a été observé sur une période de 61 ans (1955-2015), à Cuffy, localité du département du Cher, située au confluent avec la Loire et à 175 m d'altitude[2]. À cet endroit, le bassin versant de la rivière est de 14 310 km2, soit sa totalité.
Le module de la rivière à Cuffy est de 144 m3/s.
L'Allier présente des fluctuations saisonnières de débit moyennes, avec des hautes eaux d'hiver-printemps portant le débit mensuel moyen entre 187 et 241 m3/s, de décembre à mai inclus (maximum en février), et des basses eaux d'été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 48 m3/s au mois d'août, niveau encore appréciable, il est vrai. Mais ces moyennes mensuelles cachent des oscillations périodiques plus importante.
Le VCN3 (volume consécutif minimal pour 3 jours) peut chuter jusque 18 m3/s, en cas de période quinquennale sèche.
La valeur journalière maximale a été de 1 510 m3/s le , le débit instantané maximal a été de 1 390 m3/s le , tandis que la hauteur maximale instantanée a été de 364 cm ou 3,64 m le .
Les QIX 2 (débit ou quantité instantanée maximale de crue biennale) et QIX 5 valent respectivement 660 et 910 m3/s.
Le QIX 10 est de 1 100 m3/s et le QIX 20 de 1 200 m3/s. Quant au QIX 50, il est de 1 400 m3/s, soit la moitié seulement de celui de la Vienne à Nouâtre.
L'Allier connait trois types de crues[7] :
Si les données fiables sont manquantes avant le XVIIIe, la construction à Moulins, en 1763, du pont Régemortes qui résista à toutes les crues depuis, va servir ensuite d'indicateur fiable pour mesurer leur niveau[7]. Dans les crues historiques, on peut citer :
Le XIXe siècle est marqué par cinq crues majeures de l'Allier[7], se déroulant presque tous les dix ans et dont trois sont des crues centennales (plus de 3 900 m3/s) et les deux autres approchant cette limite :
Il y a aussi plus d'une quinzaine d'autres crues sur ce siècle dont trois crues trentennales[7].
Le XXe siècle ne connaît aucune crue centennale et une seule crue trentennale, en 1943, avec plus de 2 500 m3/s et 3,6 mètres de hauteur sous le pont Régemortes. Mais les années 1930 sont marquées par une crue vicennale (une sur vingt ans) presque chaque année contre aucune dans la seconde moitié du siècle[7].
La dernière crue importante de l'Allier est celle de 2003 (mais avec un débit 2,5 fois moindre que la grande crue de 1866), seule crue décennale depuis la crue de 1943 (même si les crues de 1960, 1973 et dans une moindre mesure 1988 se sont approchées de ce niveau)[7]. Un débit de 970 m3/s a été enregistré à Vieille-Brioude.
La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Allier est de 318 millimètres annuellement, ce qui est relativement égal à la moyenne d'ensemble de la France, ainsi d'ailleurs qu'à celle du bassin versant de la Vienne (319 millimètres par an). Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 10,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
À l'amont immédiat de la confluence avec la Loire, à Nevers, quelques kilomètres en amont du Bec d'Allier, la Loire possède un débit moyen supérieur (170 m3/s) pour un bassin versant un peu plus grand (17 600 km2).
On ne possède pas encore de données détaillées en amont du confluent entre les deux puissants cours d'eau. Une nouvelle station opère depuis l'année 2000 à Imphy à une dizaine de kilomètres en amont de Nevers, mais la durée des observations y est insuffisante et aucune donnée fiable n'a été publiée à ce jour (). En revanche, une station hydrométrique fonctionne depuis 1967 à Givry, dans la commune de Cours-les-Barres face à Fourchambault, et offre une synthèse complète de tous les débits du fleuve après la confluence au Bec d'Allier[9].
Le module du fleuve y est de 320 m3/s pour un bassin versant de 32 610 km2.
Les fluctuations saisonnières de débit sont fort semblables à celles relevées sur l'Allier, avec des hautes eaux d'hiver-printemps qui font monter le débit mensuel moyen à une fourchette située entre 410 et 569 m3/s, de décembre à mai inclus (maximum en février), et des basses eaux d'été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 96,7 m3/s au mois d'août.
Le VCN3 du fleuve peut chuter jusque 40 m3/s, en cas de période quinquennale sèche.
D'autre part, la valeur maximale instantanée du débit a été de 3 400 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal était de 3 290 m3/s le même jour. Le QIX 10 est de 2 900 m3/s. Le QIX 20 est de 3 330 m3/s, tandis que le QIX 50 passe à 3 900 m3/s, soit plus de deux fois le débit du Rhône à Arles.
La lame d'eau écoulée dans le bassin du fleuve à Cours-les-Barres de 310 millimètres annuellement et le débit spécifique (ou Qsp) se monte de ce fait à 9,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Ragondins et castors font partie des espèces que l'on peut observer sur l'Allier. Quant au peuplement piscicole, il est particulièrement varié (truites, ombres, brochets…).
Néanmoins, la présence de très nombreux barrages sur la Loire, a entraîné la quasi-disparition du saumon d'Allier (Salmon salar), par absence ou inadaptation des échelles à poissons, baisse du débit et envasement des frayères, baisse du taux d'oxygène dissous, augmentation de la température moyenne, braconnage, etc. Heureusement, des efforts bénévoles nombreux tentent depuis des années la réintroduction de ce poisson mythique, à l'origine d'une tradition culturelle millénaire. Le Conservatoire national du Saumon Sauvage installé à Chanteuges dans la Haute-Loire participe depuis de nombreuses années à la reproduction artificielle du saumon afin de relâcher des jeunes dans l'Allier et la Loire et fournir les fermes à saumons en Europe. Sa pêche est interdite dans la rivière depuis 1994[10].
Le saumon de l'Allier est celui qui possède la plus longue migration d'Europe occidentale[10]. En 2018, 389 saumons sont passés dans la passe de Vichy, contre en moyenne 677 ses cinq dernières années[10]. Le seuil de viabilité de l'espèce dans la rivière est estimé à 2 000 passages d'adultes par montaison[10]. Sur les vingt dernières années, les records de passage ont été enregistrés en 2003 et 2015 avec environ 1 200 saumons[10]. Selon l'Association de protection du saumon de l'Allier, les principales difficultés sont le passage du barrage de Poutès en Haute-Loire, malgré des aménagements ; le seuil ou barrage des Lorrains dans la Nièvre (qui sert à alimenter le canal latéral à la Loire[11]) ; et l'abondance des prédateurs comme le silure ou le cormoran[10], dont une colonie s'est sédentarisée en aval de Vichy.
L'Allier compte plusieurs barrages, dont (d'amont en aval) :
Un projet de barrage écrêteur de crues au Veurdre, entre les départements de l'Allier et de la Nièvre, a été abandonné pour des raisons écologistes.
Le barrage de Saint-Étienne-du-Vigan entre les départements de la Lozère et de la Haute-Loire, construit en 1895 a été détruit pour raisons écologiques (circulation des poissons) en 1998.
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