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les règles de droit, promouvoir la protection de l'environnement naturel De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le droit de l'environnement concerne l'étude ou l'élaboration de règles juridiques visant la compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration de l'environnement contre la perturbation écologique sous toutes ses formes - terrestres, aquatiques et marines, naturelles et culturelles, voire non-terrestres (droit spatial).
C'est un droit technique et complexe, local et global (européen, droit de la mer, international…) en pleine expansion, dont les champs tendent à se densifier et à se diversifier au fur et à mesure des avancées sociales, scientifiques et techniques. Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé dans un code de l'environnement, mais sans forcément de juridiction spécialisée (comme il peut y avoir un juge à l'enfance, ou une spécialité criminelle, anti-terroriste, etc.). En France, depuis 2021, les premières juridictions environnementales, en matière judiciaire, s'institutionnalisent[1]. Les juges et les cours de justices s'appuient sur des experts agréés, et des laboratoires également agréés. Dans certains pays il existe des services de polices, douanes ou garde-côte ayant une spécialité environnementale.
L'ONU avec plusieurs de ses partenaires a créé ECOLEX ; un portail du droit de l'environnement pour le monde entier.
Il existe plus de 300 traités internationaux multilatéraux qui portent sur des problèmes qui concernent soit des régions entières, soit toute la planète, et environ 900 traités internationaux bilatéraux relatifs aux pollutions transfrontalières[2].
Le droit de l'environnement est un « droit transversal » ou droit mixte. Le droit à un environnement sain est très récent dans la culture moderne (il s'est surtout développé dans les années 1970). Ce droit est enchâssé dans la charte des droits de quelques pays industrialisés. Il s'applique à de nombreux secteurs de l'environnement biophysique et humain. Développé à différentes échelles et systèmes juridiques, fruit d'une histoire spécifique, le droit de l'environnement couvre la hiérarchie des normes notamment en droit international, en droit communautaire et en droit national voire local.
L'interaction de ces trois faisceaux va grandissant avec la montée en puissance de la globalisation économique, politique et sociale et des enjeux environnementaux qui les accompagnent, dont le changement climatique, le développement soutenable, mais des enjeux liés à des problèmes émergents posés par exemple par les biotechnologies[3], les nanotechnologies[4],[5], les perturbateurs endocriniens ou la pollution lumineuse[6].
Outre son aspect normatif, imposant des obligations d'ordre public - comparé à du hard law ou « droit dur », le droit de l'environnement peut prendre également le caractère de droit mou ("Soft Law") sans imposer d'obligations juridiques mais juste des normes de comportement recommandées. Il est aussi un des champs d'application anticipatoire du principe de prévention et du principe de précaution ainsi que des notions d'études d'impact, de mesures conservatoires, mesures compensatoires et responsabilité environnementale ou de remboursement de dette écologique. Il questionne et il est questionné par l'éthique environnementale, le droit à la santé (santé environnementale) et le droit émergeant des générations futures.
La problématique de la nécessaire mise en œuvre d'un droit international de l'environnement s'est cristallisée dès les années 1990 autour du sommet de Rio et de ses conventions et déclarations internationales. En effet, dans le domaine de l'environnement, l'engagement des États et collectivités est complexe et dépend d'un grand nombre de paramètres que le droit international devrait pouvoir prévoir ou encadrer[7].
Le droit de l'environnement est un droit très fragmenté. Il associe différentes approches et se subdivise en différentes sous-branches :
On oppose souvent artificiellement alors qu'ils sont complémentaires le droit de la protection de la nature et celui de la lutte contre les pollutions et nuisances.
À chaque fois, pour chacune de ses sous-branches, le droit de l'environnement se décline selon l'ordre juridique qu'il interroge : local/national/international y compris le droit communautaire pour l'Europe avec par exemple le droit communautaire de l'environnement.
Cette interaction se fait également vis-à-vis d'autres branches juridiques à l'exemple du droit civil (reconnaissance du préjudice écologique), du droit pénal, du droit commercial, du droit des affaires, du droit fiscal et l'on évoquera alors le droit pénal de l'environnement par exemple, voire en croisant les deux sous-catégories précitées à titre d'exemple de droit pénal communautaire de l'environnement. Le droit de l'environnement peut à la fois relever du droit public comme du droit privé. Cet enchâssement entre les disciplines est conceptualisé avec le principe d'intégration du droit de l'environnement.
On comprendra ainsi l'extrême technicité du droit de l'environnement à la croisée de bien d'autres disciplines juridiques, et en évolution rapide.
En France, une ordonnance est venue ré-organiser la discipline via un code de l'environnement (Consulter le code de l'Environnement).
Il est le fruit d'une longue histoire qui est retracée par quelques points de repère. Certains en font remonter les racines à Hippocrate[8].
Il s'est cependant fortement affirmé en tant que droit international de l'environnement au XXe siècle, comprenant aujourd’hui plus de 300 conventions ou traités multilatéraux sans compter les accords bilatéraux.
En 1994, le conseil de l'Europe, pour aider les pays à renforcer leur législation environnementale (notamment nouveaux entrants et pays de l'Europe centrale et orientale) a produit un document type, modèle législatif national pouvant éventuellement être adapté au niveau régional pour les pays fédéraux, dit « loi-modèle sur la protection de l'environnement »[14].
La réglementation environnementale représente, directement et indirectement, une part importante de la réglementation européenne, qui elle-même dérive le plus souvent de traités internationaux et doit être traduite dans la législation des États-membres (cette législation conditionne au début des années 2000 80 % de la réglementation nationale des 27 États membres de l'Union dont la France). Cette tendance est née du traité de Maastricht (1992), s'est développée avec le traité d'Amsterdam (1997) et s'est encore accentuée après le sommet de la Terre de Johannesburg (2002), permettant une mise en cohérence progressive du droit de l'environnement en Europe, accompagné par une action de lobbyisme des grandes entreprises, et des organisations non gouvernementales, en cherchant notamment à limiter les inégalités environnementales et les distorsions de concurrence que l'application inégale de ce droit pourrait induire.
Aujourd'hui, les grandes entreprises participent le plus souvent à la préparation de la législation européenne. Sur l'environnement en particulier, les groupes d'intérêt (ONG, …) et les lobbies (industriels) prennent une part importante dans ce travail préparatoire, qui se fait après proposition de la commission européenne, dans des comités consultatifs. Ces travaux permettent d'élaborer des livres verts et des livres blancs.
Exemples de livres blancs :
Exemple de livre vert :
Ces orientations générales permettent ensuite d'élaborer des directives, qui doivent être transposées dans les droits nationaux des États membres de l'Union européenne, et des règlements, qui sont appliqués directement. En vertu de la hiérarchie des normes, le droit communautaire l'emporte en principe sur les droits nationaux des États-membres.
Exemples :
etc.
Par ailleurs, les administrations publiques sont tenues de fournir des informations environnementales sur simple demande des citoyens (en Europe en application de la Convention d'Aarhus et de la directive 2003/4/CE). Cette disposition s'applique de façon variable selon les droits nationaux.
En pratique, les contraintes environnementales ont un impact très fort sur l'innovation technologique. Un bureau à Séville est chargé de mettre à disposition des entreprises les meilleures technologies disponibles pour la résolution d'un problème environnemental. Le règlement REACH, par exemple, conduit à appliquer ce type de processus dans le cas des substances chimiques.
Les grandes entreprises sont réputées mieux préparées à cette transformation (qu'elles ont parfois contribué à initier) que les petites et moyennes entreprises qui peuvent, face à la complexification croissante et rapide, rencontrer des difficultés, faute notamment de structure de veille environnementale et juridique. En France, le réseau des chambres de commerce et d'industrie (ACFCI) contribue donc, via des conseillers, Agences (ex : Ademe en France) et portails de veille environnementale (ex : Enviroveille) à destination des PME, à les informer de l'évolution des contraintes environnementales et des nouvelles solutions.
Le droit de l'environnement est un droit transversal récent[15].
Transversal, il parcourt plus d'une quinzaine de codes préexistants et cumule les aspects de droit public et de droit privé. Droit moderne, technique et complexe[16] il fait l'objet, en France, d'un code particulier appelé Code de l'environnement (France), entré en vigueur par l'Ordonnance du 18 septembre 2000[17].
En 1971 est créé le ministère de l'Environnement, qui subira de nombreuses transformations, d'appellation, d'attributions et de budgets jusqu'à aujourd’hui.
Mais des initiatives telles que la loi sur les Parcs nationaux de 1960 puis de la loi sur l'eau de 1964 ont constitué des avancées marquantes de cette lente reconnaissance pour l'environnement en France, plus tardive au regard d'autres pays occidentaux.
Historiquement, les premiers actes de salubrité publique des villes du Moyen Âge voire des villes gallo-romaines ont été peut-être les premiers signes de ce droit qui n'est pas limité à la notion de police administrative relevant du droit administratif. Notons comme possible premier texte dans le droit de l’environnement français, un décret impérial de 1810 qui soumettait à autorisation préalable le fonctionnement des ateliers susceptibles d'occasionner des gênes pour le voisinage (3 classes possibles d'autorisation). Ce décret s'est appliqué jusqu'à la loi du 19 décembre 1917 qui a remplacé la 3e classe par la notion de déclaration (ayant ensuite évolué pour devenir le régime des installations classées, avec la loi de 1976). La réforme de la Loi Barnier de 1995 a donné au droit de l'environnement ses premiers principes généraux, inscrits désormais au code (art. L 110-1, ex L. 200-1 du Code Rural).
Le droit de l'environnement a connu une consécration constitutionnelle avec la charte de l'environnement, voulue par Jacques Chirac et promulguée le 1er mars 2005 par le Congrès. Celle-ci est réputée créer une troisième génération de droits de l'Homme (après les droits subjectifs de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et les droits sociaux et économiques du Préambule de la Constitution de 1946), dont les conséquences juridiques sont encore incertaines. Un premier pas a été franchi dans ce sens par l'ordonnance de référé-liberté rendue le 29 avril 2005 par le Tribunal Administratif de Châlons en Champagne, dite jurisprudence Teknival, qui pour la première fois reconnaît au "droit à un environnement sain et équilibré" la qualité de liberté fondamentale. La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a également donné une plus grande portée juridique et normative à la Charte de l'environnement[18].
Enfin, le Grenelle de l'environnement a fait l'objet de deux textes de loi : le « Grenelle 1 », adopté en 2008 par le Parlement, fixe les grands objectifs de la politique environnementale française ; le « Grenelle 2 », met quant à lui en place les éléments concrets du premier texte. Ce dernier fait l'objet de nombreuses critiques, comme celles émises par la fédération d'associations France Nature Environnement (FNE), qui avait participé aux discussions préparatoires, ou celle du chercheur indépendant Jean-Christophe Mathias[19], qui y voit l'expression d'un droit libéral de l'environnement s'opposant à un droit républicain de la nature qui serait, selon lui, seul à même d'engager une véritable politique publique de protection et de restauration sur le territoire national[20].
La production de normes juridiques françaises dans le domaine de l'environnement peut aussi dépendre des normes qui lui sont supérieures, à savoir :
Le droit de l'environnement est désormais de plus en plus étudié au sein de master spécialisé dans les facultés de droit. Certaines associations scientifiques ont pour objectif de faire connaître et de développer le droit de l'environnement[22].
En 2022, la Suisse dispose d'une douzaine de lois et de 72 ordonnances en matière d'environnement[23] :
La culture de la norme au sens juridique du terme est beaucoup moins développée aux États-Unis qu'en France.
La Maison-Blanche et le Congrès ont créé en 1970 une agence fédérale de protection de l'environnement (Environmental Protection Agency).
La méthode adoptée aux États-Unis sur l'environnement est très différente de celle des Européens continentaux :
On ne trouve pas aux États-Unis l'équivalent du code de l'environnement français.
En revanche, les questions d'environnement sont abordées d'une façon totalement transversale par des indicateurs de gouvernance d'entreprise : on ne réduit pas le problème à quelques gaz à effet de serre, mais on cherche à structurer des référentiels à partir de plus d'une centaine d'indicateurs se répartissant entre l'environnement, le social, l'économique, et la gouvernance, dans la responsabilité sociale des entreprises.
Les informations environnementales sont gérées dans des registres gouvernementaux d'une façon telle qu'elles peuvent être croisées avec des informations à caractère juridique également gérées dans des registres gouvernementaux.
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