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forme de dette non monétaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La dette écologique est un concept qui désigne une forme de dette non monétaire. Deux sous-concepts peuvent être distingués, qui parfois s'additionnent :
Cette notion a émergé comme parallèle et réponse à la dette financière qui notamment asphyxie les pays du Sud. Elle est aussi née d'un contexte de crise environnementale, à la croisée des notions d'inégalités et environnementales[2] et de responsabilité sociale et environnementale.
Dans un contexte complexe de mondialisation, on parle parfois de « collectivisation de la dette environnementale »[3].
La dette écologique ne prétend généralement pas donner un prix à la nature (qui pourrait conduire à une marchandisation du vivant), mais évoque ou définit les responsabilités socio-environnementales et les obligations qui en découlent, dans un esprit de justice sur le plan de l'accès équitablement partagé aux ressources [4]. Elle évoque ou invoque d'autre notions proches telles que celles d'inégalités écologiques[5], de solidarité écologique[6] et de remboursement de la dette écologique, dans un esprit de « justice environnementale »[7],[8].
Le concept transparaissait déjà dans les critiques de la colonisation et de l'esclavage, mais il n’apparaît associé au mot écologique vers 1990 alors que la dette extérieure des pays en développement ne cesse de s'alourdir ; Alors que le Chili a coupé presque toutes ses forêts, l'Institut d'écologie politique du Chili propose ce concept nouveau qu'il existe une dette écologique, en évoquant dans ce cas les impacts de la dégradation de la couche d'ozone sur la santé (humaine et animale) dont en Patagonie, où les taux d'U.V. avaient fortement augmenté.
Le concept est ensuite évoqué lors du Sommet de Rio dans les forums parallèles, avec les ONG notamment qui le diffuseront, en Amérique du Sud puis au Nord ((via notamment les Amis de la Terre.
Dans ce contexte, la dette écologique se mesure notamment au regard :
À l'interface entre l’écologie et les sciences sociales, la recherche s'intéresse aussi au sujet ; un colloque s'est par exemple tenu en France mi-2014 visant à « comprendre puis de tester la validité scientifique » de ce concept, afin de « permettre à des chercheurs d’échanger, dans une logique expérimentale, sur leur définition d’une « dette écologique », sur la pertinence du concept, sa force théorique et son potentiel en termes d’effectivité »[12].
L’organisation équatorienne Acción Ecológica, membre des Amis de la Terre International (FOEI), définit la dette écologique comme « la dette accumulée par les pays industrialisés du Nord envers les pays du tiers monde à cause du pillage des ressources, des dommages causés à l’environnement et l’occupation gratuite de l’environnement pour le dépôt des déchets, tels que les gaz à effets de serre, provenant des pays industrialisés ».
Cette dette résulte de la différence de développement des pays du monde, les pays du Nord ayant connu une expansion industrielle plus importante que celle du Sud, et ayant à cette occasion consommé une quantité plus importante de ressources (eau, air, matières premières), dont une bonne partie n'est pas renouvelable et par conséquent à jamais indisponible.
Dans ce contexte, une notion de dette alimentaire est exacerbée ; due aux modifications de l'organisation de la production agricole imposées au Sud, pour satisfaire la surconsommation du Nord. Elle se traduit par la réduction des cultures vivrières destinées à l'alimentation des populations, au profit de monocultures d'exportation imposées (soja, café, cacao…) faisant la part belle aux cultures d'OGM de semences brevetées et à l'utilisation intensive d'engrais. Elle provoque de graves problèmes sociaux, économiques et culturels pour les peuples et une atteinte à la biodiversité et aux écosystèmes.
La biopiraterie est l'appropriation intellectuelle (sous forme de brevet) des connaissances ancestrales sur les semences et sur l'utilisation des plantes médicinales par l'agro-industrie moderne et les laboratoires des pays industrialisés, qui, comble de l'usurpation, perçoivent des redevances sur ces objets du vivant qu'ils s'approprient. L'exportation de déchets dangereux ou à recycler vers les pays les plus pauvres pour profiter de faible normes environnementales et sociales.
La dette écologique est aussi la dette, toujours non monétaire, des humains redevables envers leur planète et les autres animaux peuplant la Terre. Elle se caractérise notamment par le Jour du Dépassement étant le jour où l’être humain a consommé plus que ce que la Terre est capable de donner. Pour le calculer, on recoupe 2 données : la bio capacité de la planète et l’empreinte écologique de l’humain. Lorsque les courbes de ces deux éléments se croisent, ce jour est dépassé. Avec ces informations, nous savons qu’à l’heure d’aujourd’hui nous avons besoin de 1,6 planète Terre afin de subvenir à nos besoins. Et si toute l’humanité vivait comme les Français, nous en aurions besoin de 2,8. Si nous ne changeons rien, en 2050 nous utiliserons l’équivalent de 2 planètes[13].
Ce jour est tombé le 1er août en 2018 pour le monde et le 5 mai 2018 pour la France qui a accumulé l’équivalent de 33 ans de dette écologique depuis le 30 septembre 1961 (jour du dépassement de cette année-là). Au fil des années, on peut remarquer que cette date surgit de plus en plus tôt ce qui est très inquiétant[14].
Si nous n’agissons pas, nous mettons en péril notre survie. Pour contrer cela, il faut changer nos modes de vie, notamment nos modes de consommation avec les élevages consommant trop de réserves naturelles, la pêche intensive faisant disparaître les poissons, le CO2 surnuméraire qu'océans et forêts ne peuvent plus absorber en raison aussi de la déforestation, des espaces bâtis n’ayant pas la possibilité d’accueillir des végétaux et les nombreux déplacements des véhicules motorisés. Il faut aussi changer nos modes de production car les usines fabriquent énormément de CO2. En effet, la France est le 4ème émetteur de CO2 en Europe.
Les solutions seraient de consommer moins de viande et de poisson mais aussi local afin de diminuer les déplacements de produits, de ne pas acheter d’articles conçus dans des forêts abattues, de prendre une douche à la place d’un bain… Le but est de consommer le moins possible et intelligemment afin de réduire la venue du Jour du Dépassement dans l’année[15].
Ce n’est pas un retour en arrière de nos modes de vie, mais une façon d’avancer différemment en évoluant par rapport à notre milieu que nous avons trop surexploité.
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