Patagonie
région de l'Amérique du Sud De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La Patagonie (en espagnol : Patagonia), également appelée « Le Grand Sud », désigne une région géographique appartenant au cône Sud située dans la partie méridionale de l'Amérique du Sud et partagée entre une partie chilienne à l'ouest et une partie argentine à l'est. La Patagonie comprend donc principalement le sud de l’Argentine et le sud du Chili, pour une superficie d'environ 1 000 000 de kilomètres carrés. Ces deux régions, séparées par la cordillère des Andes, abritent des paysages contrastés de montagnes, de glaciers, de pampa, de forêts subpolaires, de littoraux, d'îles et d'archipels. Elles sont habitées depuis plus de dix mille ans par les Sud-Amérindiens, tels les Mapuches, et ont été décrites pour la première fois par l'Italien Antonio Pigafetta dans son récit, publié en 1525, de la première circumnavigation, une expédition entreprise par le navigateur portugais Fernand de Magellan et achevée, après la mort de celui-ci, par l'espagnol Juan Sebastián Elcano. Après une colonisation lente et difficile, une partie de la population autochtone aujourd'hui est métissée qu'on peut qualifier de « sudaméricano-européenne ». Avec une densité de population de 3,8 habitants par kilomètre carré (3 habitants par kilomètre carré en Sibérie, 0,46 en Alaska), la Patagonie est une des régions les moins peuplées au monde. Ses terres sont exploitées pour l'élevage de bétail en d'immenses fermes appelées estancias ou convoitées pour leurs ressources naturelles importantes. Elle représente des intérêts écologiques et géonomiques importants qui suscitent des convoitises.
Patagonie (fr) Patagonia (es) | |
Administration | |
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Statut politique | Région géographique de l'Argentine et du Chili |
Gouvernement | 5 provinces d'Argentine et 5 régions du Chili |
Démographie | |
Population | 4 296 239 hab. (2001-2002) |
Densité | 4,3 hab./km2 |
Langue(s) | Espagnol (castillan) |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 48′ 37″ sud, 68° 54′ 23″ ouest |
Superficie | 1 000 000 km2 |
Sources | |
• La frontière entre les deux pays n'est toujours pas établie. • Le point culminant est le volcan Domuyo, à 4 709 mètres. • Habitée depuis plus de 35 000 ans. • Première découverte par un Européen : Fernand de Magellan, en 1520. • Principales économies : élevage de bovins, pétrole, gaz naturel, pêche, tourisme. |
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L'étymologie du mot « Patagonie » a fait l'objet de nombreuses recherches et controverses. Le seul témoignage provient d'Antonio Pigafetta, un des 18 survivants de l'expédition de Magellan autour du monde qui, de retour en Europe, a publié un récit du voyage[1] en 1524. Au début de l'année 1520, il y décrit la rencontre avec un « géant » qui « était tant grand que le plus grand de nous ne lui venait qu'à la ceinture » et précise plus loin « le capitaine appela cette manière de gens Pataghoni »[2]. Et comme il ne donne pas l'origine de ce mot, des interprétations se sont développées autour de l'idée de « grands pieds » d'où la « Terre des Grands Pieds » construite avec Pata (pied en espagnol), ou aussi dans des interprétations plus péjoratives, les amérindiens vus comme des incultes et des rustres, avec patán en espagnol, patão en portugais et « pataud » en français.
L'hypothèse aujourd'hui généralement retenue fait venir le mot « patagon » du personnage fantastique appelé « Patagón », une créature sauvage qu'affronte Primaleón en Grèce dans un roman de chevalerie publié en 1512 par Francisco Vázquez. Cette littérature très en vogue à l'époque était sans doute connue de Magellan et Pigafetta. Il est probable que Magellan ait associé les autochtones rencontrés, avec leurs peaux d'animaux en guise de vêtement et leur consommation de viande crue, à la créature décrite par Vázquez dans son roman[3],[4].
Les cartes marines du Nouveau Monde ajoutaient parfois la légende regio gigantum (« région des géants » en latin) pour la région de Patagonie. Entretenue entre autres par les dires de Francis Drake, la croyance générale en une terre peuplée de géants – jusqu'à 3 m de hauteur selon certains auteurs – a persisté pendant 250 ans et fut ravivée en 1767 par la publication d'un récit de voyage du commandant John Byron et son équipage, qui lors de sa circumnavigation avec le navire HMS Dolphin, passèrent un certain temps le long de la côte de la Patagonie. Cette publication, le Voyage autour du monde sur le bateau de Sa Majesté le Dauphin, (en anglais : Voyage Round the World in His Majesty's Ship the Dolphin) a semblé apporter la preuve de leur existence et ce récit, devenu un best-seller, a renforcé le mythe. En 1840, des illustrations caricaturales de Patagons près du détroit de Magellan, publiées dans le récit de voyage Voyage autour du monde : exécuté par ordre du Roi sur la corvette de Sa Majesté « la Coquille » par l'explorateur français Jules Dumont d'Urville confirmaient encore les observations initiales de Pigafetta.
Le mythe des Géants Patagons devait toutefois s'estomper à la fin du XVIIIe siècle. En 1773, John Hawkesworth publia pour le compte de l'amirauté un abrégé des descriptions de l'hémisphère sud dans les journaux de bord des explorateurs, y compris ceux de James Cook et de John Byron. Il estime que l'expédition de Byron avait rencontré des Amérindiens pas plus grands que 2 m, certes plus grands que la moyenne européenne de l'époque, mais en aucun cas des « géants ».
La Patagonie fait partie de la région biogéographique (écozone) néotropique. Par la présence de la cordillère des Andes, de l'influence de l'océan Pacifique et de l'océan Atlantique, la morphologie géographique (biome) de la Patagonie se présente fortement diverse et contrastée. Les paysages se composent de forêts tempérées d'arbres à feuilles caduques, de prairies, savanes et brousses tempérées, de prairies et broussailles de montagnes, de montagnes, d'étages alpins, d'étages subalpins, de glaciers côtiers et de vallées, de littoraux ou de physiologies maritimes telles des fjords, des îles, des bras de mer ou détroits.
Dans ce vaste contraste, il est possible de distinguer la Patagonie en différentes parties géographiques :
La cordillère des Andes est la seconde chaîne de montagnes la plus haute du monde après l'Himalaya, avec une altitude moyenne de 4 000 m. Son point culminant est l'Aconcagua (6 962 m) mais il ne se trouve pas en Patagonie. Le volcan Domuyo culminant à 4 709 m, qui appartient à la province de Neuquén en Argentine, est le plus haut sommet de la Patagonie. Le Monte San Valentin au Chili avec ses 4 058 m, est, quant à lui, considéré comme le plus haut sommet de Patagonie au-delà des 40e Sud[5], soit de la cordillère de Patagonie. À la frontière entre le Chili et l'Argentine, se dressent le Fitz Roy (3 405 m) et le Cerro Torre (3 102 m) situés dans le parc national Los Glaciares. Malgré leur altitude moins élevée, l'ascension de ces sommets représente des difficultés techniques aussi importantes que celles rencontrées en Himalaya.
Au cours du Pléistocène le climat est caractérisé par des cycles de glaciation pendant lesquels des glaciers continentaux sont descendus jusqu'au 40e parallèle. Lors de l'extension maximale des glaces, 30 % de la surface de la Terre est couverte par les glaces. Le pergélisol s'étend de la limite des glaces à plusieurs centaines de km plus au sud. La température annuelle à la limite des glaces est de −6 °C et de 0 °C à la limite du pergélisol. Le sud de la Cordillère des Andes est couvert par le glacier de Patagonie. Quatre glaciations majeures ont été identifiées, séparées par des périodes interglaciaires. Ces changements majeurs (glaciation et rétraction) modifieront profondément la morphologie des paysages de la Patagonie actuelle. Ainsi se formèrent les vallées glaciaires, les vallées suspendues, en forme de « U » et des cirques glaciaires.
Il subsiste aujourd'hui une immense calotte glaciaire (ou champ de glace) appelée Campo de Hielo Sur. Située principalement en Patagonie du Chili, elle est la troisième calotte glaciaire au monde après l'Antarctique et le Groenland. Avec ses 16 800 km2 de glaces, le Campo de Hielo Sur constitue la réserve d'eau douce la plus importante d'Amérique du Sud. Mais, l'observation des photos satellites depuis 1990 montre que le glacier est en recul. Les biomes d'étages alpins et d'étages subalpins des versants ouest (côté chilien) sont influencés par le Pacifique sud qui apporte de fortes pluviométries et se distinguent de ceux des versants est (côté argentin) plus secs.
Bien que l'altitude de la cordillère des Andes diminue nettement dans sa partie patagonne, le fait de se diriger vers les régions australes du globe et l'influence océanique du sud développent un climat de montagne tout aussi instable et exigeant que dans sa partie nord.
La cordillère des Andes détermine deux types de climat de part et d'autre de la chaîne : humide et frais sur l'étroit versant pacifique (côté chilien), sec et venteux sur le versant atlantique (côté argentin).
À l'est de la cordillère des Andes, cette région ne concerne que la Patagonie de l'Argentine. Elle est souvent confondue avec la province de La Pampa qui elle ne se trouve pas en Patagonie mais au nord du Río Colorado là où effectivement se trouvent les plus grandes étendues de plaines pampéennes.
Plusieurs biomes sont observés. La pampa au Nord (la zone de Rio Negro), les prairies, savanes et brousses tempérées, au Centre et au Sud et les prairies et broussailles de montagnes à l'Est. L'altitude y est peu élevée. La présence de forêts est rare. Ces régions sont propices à l'élevage où se concentrent les 13 millions de bêtes de la Patagonie de l'Argentine. Ce qui accélère le processus d'érosion et de l'appauvrissement des sols déjà affectés par le climat de plus en plus aride. La région la plus touchée est la province de Santa Cruz où il est question d'une désertification future[6].
Ces biomes sont caractérisés par un climat tempéré à pluviométrie faible en plaine à modérée en zones de relief. La prairie est établie dans les régions de climat continental caractérisé par un hiver froid - quatre mois inférieurs à 0 °C.
La côte Atlantique Sud de la Patagonie est composée de quelques zones urbaines comme Puerto Madryn, Rawson, Comodoro Rivadavia, Rio Gallegos ou Rio Grande. Ce sont principalement des ports de pêche ou de commerce et il y existe peu de villes balnéaires, Mar del Plata étant la dernière grande ville balnéaire mais en dehors de la Patagonie. Rada Tilly, Puerto Madryn font exception. Les côtes présentent alors des paysages originels, variés et remarquables comme la péninsule Valdés inscrite par l'UNESCO comme Patrimoine Naturel de l'Humanité[7]. Balayées par les vents violents dominants d'ouest, les côtes et l'Atlantique Sud à la hauteur de la Patagonie ont été surnommées les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants par les marins et les navigateurs. La mer y est souvent très formée et les vents sont violents et soudains. C'est pourquoi il n'y a pas d'activités de plaisance. Celles-ci sont cantonnées dans tout le Rio de la Plata. La région de Comodoro Rivadavia possède la plus grande réserve de pétrole de la Patagonie. Au sud de cette ville à l'embouchure orientale du détroit de Magellan du côté argentin et également chilien s'y sont développées des plates-formes pétrolières et des infrastructures d'extraction et de stockage de gaz naturel.. Après Rio Grande en Terre de Feu, la côte rejoint la península Mitre, la pointe de l'extrême ouest de la Terre de Feu. Au large de celle-ci, située dans la mer de Scotia, se trouve l'île des États, inscrite comme réserve naturelle depuis 1991. C'est entre cette péninsule et cette île que se situe le fameux détroit Le Maire.
La côte Pacifique Sud de la Patagonie s’étend de la latitude 41° S jusqu’à l’extrémité Sud du Chili. Durant la dernière glaciation, ce lieu était couvert par les glaciers qui ont fortement érodé les reliefs. La dépression intermédiaire disparaît sous la mer et la cordillère de la Côte donne naissance à une série d’archipels comme Chiloé et les Chonos puis disparaît au niveau de la péninsule de Taitao, vers le 47e parallèle. Ensuite apparaît une multitude d’îles dans la courbure occidentale de la cordillère Darwin sans aucune présence humaine. La partie entre Puerto Montt et Puerto Natales est très à l'étroit entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes. La pluviométrie y est très forte et il fait beaucoup plus froid que dans le Nord. Durant la dictature Pinochet, le pouvoir a fait des tentatives de peuplement, qui furent des échecs. Seul le village de pêcheurs de Puerto Edén subsiste, aidé par le gouvernement actuel. Les régions au nord de la Patagonie (Valdivia ou Puerto Montt) connaissent un climat de type maritime, puis les régions plus au sud ont un climat de type subpolaire océanique, froid et humide sans être polaire. La côte se termine au cap Froward situé au Chili, sur la péninsule de Brunswick. Ce cap se présente comme le point le plus au sud du continent américain.
Séparée par le fameux détroit de Magellan, la Terre de Feu principalement composée de la grande île de la Terre de Feu (en espagnol : Isla Grande de Tierra del Fuego) est le dernier territoire habité avant l'Antarctique.
Outre sa plus grande île, la Terre de Feu comprend des milliers d'îles, surtout sur sa côte ouest (Pacifique) depuis Puerto Montt et ceci jusqu'à l'archipel L'Hermite qui abrite le non moins célèbre cap Horn. La Terre de Feu est parcourue par la cordillère Darwin. Celle-ci qui abrite le point le plus élevé, le mont Shipton à (2 469 m) forme une courbure, formée par la plaque Scotia, orientée ouest-est, ce qui la distingue de la cordillère des Andes, orientée nord-sud. En fait elles ont la même origine[8]. Ce relief montagneux se termine à l'île des États à l'extrémité Est de la Terre de Feu. Cette région se distingue par son relief montagneux et boisé surtout sur sa partie sud et son littoral. Ces forêts constituées principalement d'arbres de la famille des Nothofagus sont appelées forêts fuegiennes[9]. Il y existe de nombreuses tourbières au sud de l'île ainsi que de nombreux lacs non répertoriés tandis que la pampa avec un léger relief se trouve au nord de Rio Grande. Il s'agit d'une des régions au monde les moins bien cartographiées et notamment dans sa partie orientale dans les nombreux dédales des canaux chiliens.
La Terre de Feu présente un climat subpolaire océanique. C'est un climat froid sans atteindre le niveau polaire, adouci par les influences océaniques notamment celles du Pacifique Sud avec des vents dominants orientés ouest et sud-ouest. Les amplitudes à l'année sont les plus faibles de la Patagonie (moins de 8,5 °C d'amplitude moyenne). La pluviométrie est la plus forte à la fin de l'automne (mai, juin) et au début du printemps (novembre, décembre). Les chutes de neige sont fréquentes tout au long de l'année mais l'accumulation y est faible même en hiver dans les plaines mais beaucoup plus en montagne. Les vents qui soufflent entre 20 et 30 km/h en moyenne à l'année, peuvent atteindre quelquefois, et ceci quelle que soit l'époque de l'année, plus de 100 km/h, comme avec ces vents si particuliers de la Patagonie, les williwaws. Il a été enregistré des vents à 160 km/h à Ushuaïa et à 200 km/h à Rio Grande[8].
Argentine
Chili
La cordillère des Andes fait partie de la ceinture de feu du Pacifique caractérisée par de fréquents séismes et des volcans actifs. Cette zone est la deuxième la plus sismique au monde. Les volcans de la cordillère des Andes se concentrent principalement au Nord, cependant il en existe, éteints et actifs, en Patagonie :
Citons également le Copahue, le Lanín, le Melimoyu, l'Osorno.
Et aussi parc national Isla Guamblin ; parc national Hornopirén ; parc national Huerquehue ; parc national Tolhuaca ; parc national Vicente Pérez Rosales ; parc national Villarrica
Dans la province de Neuquén et celle de Rio Negro, de nombreuses découvertes ont été réalisées dans des sites paélontologiques, comme celui dans le département d'Añelo mais aussi dans l'aire naturelle de la vallée du Crétacé à l'ouest de Neuquén sur les rives du río Limay. La formation géologique Anacleto fait partie du sous-groupe de Río Colorado du groupe de formations géologiques de Neuquén. Cette formation est typiquement connue pour préserver les sédiments du début du Campanien, il y a de cela 83 à 80 millions d'années.
Des ossements d'un Aeolosaurus (Aeolosaurus rionegrinus, Powell, 1987) ont été découverts en 2003. Ce dinosaure sauropode vivait à la fin du Crétacé en Argentine. Il ressemblait au titanosaure et était herbivore.
On note également la présence de Zapalasaurus (Zapalasaurus bonapartei), d'un herbivore bipède, Anabisetia; de Amargasaurus, genre de dinosaure sauropode atteignant 10 mètres de long; de Andesaurus, 20 tonnes et 6 mètres de haut; de Amazonsaurus, un dinosaure sauropode quadrupède et herbivore apparenté au Diplodocus, ou encore Futalognkosaurus, Agustinia et Argentinosaurus (l'un des plus grands dinosaures jamais découvert).
Ont été découverts: Abelisaurus (« lézard d'Abel »), dinosaure théropode de la famille des abélisauridés ; Mapusaurus, un genre de carnosaure de la famille des Carcharodontosauridés, son nom signifie « reptile/lézard de la terre », en l’honneur du peuple Mapuche ; Megaraptor qui signifie « voleur géant », contemporain du Giganotosaurus ; Giganotosaurus l'un des plus longs carnivores terrestres connus, plus long que le Tyrannosaurus, mais plus petit que le Spinosaurus.
Dans la province de Santa Cruz, le site paléobotanique monument national des Bois Pétrifiés présente de nombreux troncs d'arbres en bois pétrifié de 3 mètres de diamètre et de 30 mètres de haut en moyenne. Les paléontologues ont également trouvé des indices de la présence d'Hippidion, de Glossotherium, de Mylodon et de Toxodon.
L'histoire de la Patagonie est intimement liée à l'histoire générale de l'Argentine et à celle du Chili. Il s'agit, ici, de retenir les grandes phases historiques qui ont marqué la Patagonie actuelle.
Les premières traces d'une population ayant habité la Patagonie remontent à une période comprise entre 15 000 et 12 500 ans AP comme le démontrent les fouilles archéologiques, des sites « Monte Verde I » et « Monte Verde II » situés en Patagonie, proches de Puerto Montt dans la région des Lacs (Xe région). Des fouilles dans la grotte de Pali Aike, située sur dans le parc national Pali Aike ont mis en évidence la présence d'une population humaine comprise entre 12 000 et 8 000 av. J.-C. environ. Ce sont les sites les plus anciens de la Patagonie australe. D'autres établissements furent relevés à Los Toldos, en province de Santa Cruz avec des vestiges datant du Xe millénaire av. J.-C..
Les préhistoriens observent un premier changement concernant la technologie maritime situé vers -6700 AP, consistant dans l'adoption de canoës et de harpons, ce qui a rendu possible la chasse aux lions de mer et autres pinnipèdes même pendant les saisons où ils n'étaient pas disponibles sur le rivage, permettant l'installation de populations de chasseurs-cueilleurs nomades dans les archipels[10].
Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la Cordillère des Andes et sur la côte : Les Picunches, Mapuches qui ont formé la communauté la plus nombreuse, les Huilliches, les Chonos vivaient dans la région centrale et le sud ; et les Onas, les Yagans et les Alacalufes dans la Patagonie australe dont la Terre de Feu où les Mánekenks vivaient en ces lieux depuis près de 10 000 ans. Ces premiers habitants chassaient les mylodons[11] (animaux semblables à de grands ours, mais avec une tête ressemblant à celle d'un camélidé, aujourd'hui disparus) et les hippidions[12] (chevaux sud-américains disparus eux aussi, il y a 10 000 ans), en plus des guanacos, lamas et nandous. Pour les populations vivant au bord des Océans, ils pêchaient, des poissons, des mollusques grâce à des canoës en écorce de lenga, ils cueillaient aussi des champignons nommés pan de indios ou « Llao-Llao », un genre de (Cyttaria) qui parasite les arbres du genre Nothofagus.
Près de la province de Santa Cruz, il est possible de voir les peintures de mains et de guanacos dessinés vers 13 000 ans (« stylistique A », le niveau culturel le plus ancien), puis vers 7 300 av. J.-C. sur les parois de la Cueva de las Manos (Río Pinturas (« stylistique B », second niveau culturel). Les deux sites sont déclarés patrimoine culturel de l'Humanité par l'UNESCO.
Lors du voyage autour du monde initié par le navigateur portugais Fernand de Magellan, celui-ci décide de trouver un lieu d'hivernage le long de la côte de l'Amérique du Sud. Le , la flotte trouve refuge dans un estuaire abrité qu'ils nomment Port de San Julian. C'est le que Fernand de Magellan 'découvrit' le passage, le détroit de Magellan, qui relie les océans Atlantique et Pacifique. Il ouvre ainsi la « route des épices » par l'ouest et la voie à la circumnavigation.
Gavin Menzies, officier de marine britannique, avance la thèse que Magellan aurait été en possession d'une carte dressée par l'amiral ottoman Piri Reis en 1513, d'après une carte portugaise de 1428, et décrivant avec beaucoup de détails exacts les contours de la Patagonie, de la Terre de feu et du 'détroit de Magellan' [13]. Les données figurant sur ces cartes proviendraient des livres de bord, détruits depuis, de l'expédition de l'amiral chinois Zhou Man, envoyé par l'empereur Zhu Di. Cette thèse est néanmoins remise en cause par de nombreux historiens car les cartes sur lesquelles Gavin Menzies s'appuie, pourtant toutes provenant de bibliothèques publiques ou d'universités anglo-saxonnes, ne sont pas authentiques, quelques-unes étant même des faux grossiers[14].
La carte de 1628 et celle de 1635, désignent les « Géants » de la Patagonie. Elles sont beaucoup plus symboliques que la carte de 1744 davantage précise et topographique. La carte de 1544 montre les imprécisions, les inconnues, les méconnaissances étaient grandes au XVIe siècle au point de favoriser la création de mythes.
En 1535, les conquistadores espagnols tentent de conquérir le territoire de la vallée de Chili en combattant les Incas. Pedro de Valdivia en 1536 fonde une série de villages comme « Santiago del Nuevo Extremo », le qui est l'actuelle capitale du Chili ou bien « Santa María la Blanca de Valdivia » le qui est l'actuelle Valdivia. Pedro de Valdivia poursuit sa campagne militaire contre les amérindiens Mapuches. Ainsi commence un long conflit qui se nomme la guerre d’Arauco que Alonso de Ercilla relate dans son œuvre La Araucana en 1576. Pedro de Valdivia meurt en 1553 à la suite d’une insurrection des Mapuches. Le 23 février 1554, les troupes du célèbre chef Mapuches Lautaro affrontent l'armée espagnole lors de la bataille de Marihueñu. Les Espagnols sont battus, et les Mapuches poussent leur avantage en détruisant Concepcion, et la plupart des positions espagnoles d'Araucanie. Les principales invasions des Amérindiens du sud du Chili interviennent de 1598 à 1655 et les affrontements vont durer jusqu'au XIXe siècle.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, le père Diego Rosales parcourut les rives du lac Nahuel Huapi et arriva jusqu'au volcan Lanín. En 1670, le padre Nicolás Mascardi établit une mission dans l'actuelle province de Río Negro et fonda la Réduction de Nuestra Señora de Nahuel Huapi, mission catholique en particulier des membres de la Compagnie de Jésus.
La Patagonie vit passer des navigateurs et explorateurs célèbres :
En 1526 Francisco de Hoces a pu dépasser les 55° S à la suite d'une tempête qui poussa les sept navires de la flotte qu'il commandait au Sud de la Terre de Feu. Ce qui le ferait premier Européen en cette zone australe juste après Fernand de Magellan. Mais cela n'a jamais pu être confirmé[15].
La conquête du Désert ou campagne du Désert (en espagnol : conquista del Desierto) fut une série de campagnes organisées par le pouvoir argentin et exécutées par l'armée sous les ordres du général futur président Julio Argentino Roca. L'objectif est de coloniser toutes les régions du sud de la région de la Pampa et de la Patagonie orientale, jusqu'alors appartenant au peuple Mapuche. Cette conquête s'effectua en trois phases (ou campagnes) :
En 1875, Adolfo Alsina, alors ministre de la guerre construit la Tranchée d'Alsina, une véritable frontière longue de 374 kilomètres, qui servit de limite pour les territoires non conquis. Cette ligne de démarcation imposée aux Mapuches a considérablement réduit leur terrain de chasse. Il y eut de nombreuses confrontations.
Cette campagne fut beaucoup plus violente car J. A. Roca, nouveau ministre de la guerre après la mort d'A. Alsina, préconisait la lutte et la guerre. À la fin de 1878, il lança sa première offensive dans la région située entre la tranchée d'Alsina et le Río Negro par des attaques systématiques et soutenues contre les établissements amérindiens. En 1879, avec 6 000 soldats armés de fusils, la deuxième offensive commença et avança jusqu'au río Negro et río Neuquén.
J. A. Roca devient président de l'Argentine en 1880. Il décide de conquérir les territoires situés au sud du Río Negro, et ordonne la campagne de 1881 sous le commandement du colonel Conrado Villegas. En un an, ce dernier conquit la province de Neuquén soit 94 078 km2 pour atteindre río Limay. La dernière bataille fut livrée en l'actuelle province de Chubut le contre un groupe d'Amérindiens de plus de 3 000 membres commandés par Modesto Inacayal, cacique de ces résistants Tehuelches. Ce furent 224 686 km2 de terres conquises supplémentaires. Aujourd'hui la Conquête du Désert est très controversée et suscite des polémiques. En effet des historiens argentins ont démontré qu'il s'agissait d'un génocide[3].
Poursuivis et chassés par des mercenaires au service des propriétaires terriens anglais, les indigènes Yamanas et Onas sont abattus par ces chasseurs qui étaient rémunérés en fonction du nombre de testicules, de seins (une livre) ou de paires d'oreilles (une demi-livre) qu'ils rapportaient. Des familles entières furent également exhibées publiquement, montrées en spectacle, notamment lors de l'exposition universelle de Paris en 1889.
Des missions salésiennes sont développées jusqu'en Terre de Feu et sur l'île Dawson notamment avec le père Alberto Maria De Agostini. Une mission de pasteurs anglicans dirigée par Thomas Bridges s’installa dans les environs du canal Beagle en 1870, formant un premier établissement tout proche de l’emplacement de la future ville, Ushuaïa. De cette époque date la plus ancienne construction en Terre de Feu, la Casa Stirling édifiée par le missionnaire anglican Waite Stirling, futur premier évêque des Îles Falkland situées au large de l'Argentine. Martin Gusinde, jésuite vécut de 1918 à 1924 en Terre de Feu et étudia les Amérindiens qui y vivaient encore[16].
Les affrontements avec les Amérindiens ont lieu jusque vers le milieu du XIXe siècle pour la possession des terres les plus australes. Durant une longue période, le fleuve Biobío marque la frontière entre l'empire espagnol "territoire conquis" et le wallmapu "territoire Mapuche". Le , un groupe de Créoles profite des invasions napoléoniennes en Espagne pour initier un processus d’autodétermination et constituer une junte. Commence ainsi une période connue sous le nom de Patrie ancienne, qui va durer jusqu’au désastre de Rancagua en 1814. L’armée des Andes libère le Chili le 12 février 1817. L’année suivante, l’indépendance du Chili est déclarée et le pays est placé sous l’autorité de Bernardo O'Higgins. Le pays s'organise et commence à étendre son influence sur le continent tant au nord qu’au sud. En 1839, le Chili tente de prendre le contrôle des régions australes. Il étend son territoire en Araucanie et colonise Llanquihue, Osorno et Valdivia en faisant venir des colons allemands. La région de Magellan est incorporée avec la prise de possession du détroit de Magellan le et poursuit sa colonisation au sud de la Patagonie avec la création de la première colonie en ces lieux, Fort Bulnes puis Punta Arenas et l'investiture de l'île Navarino. Enfin, la colonisation du territoire austral se termine avec la « pacification » de l’Araucanie en 1881, qui n'était en rien une pacification, elle avait pour but de prendre le territoire du peuple Mapuche, par la suite les Mapuches perdirent leur autonomie, leur souveraineté.
En 1860, Antoine de Tounens (1825-1878), un avoué français originaire du Périgord, débarque en « Araucanie » (dans le centre du Chili actuel), avec le projet de créer un royaume. Promettant des armes aux Mapuches[17] et profitant d'une légende d'un sauveur blanc qui les mènera à la victoire[18], il gagne à ses projets l'enthousiasme de quelques lonco Mapuches[17] qui voient en lui le sauveur qui les libérera des autorités chiliennes, et l'élisent toqui (chef de guerre) suprême des Mapuches[19],[20],[21],[22],[23]. Par deux ordonnances du 17 novembre 1860 et du 20 novembre 1860, il fonde le Royaume d'Araucanie et de Patagonie avec lui-même comme roi. Il écrit dans ses mémoires : « Je conçus le projet de me faire nommer chef des Araucaniens. Je m'ouvris à ce sujet à plusieurs caciques des environs de l'Impérial, et, après avoir reçu d'eux le meilleur accueil, je pris le titre de roi, par une ordonnance du 17 novembre 1860, qui établissait les bases du gouvernement constitutionnel héréditaire fondé par moi » « Le 17 novembre, je rentrai en Araucanie pour me faire reconnaître publiquement roi, ce qui eut lieu les 25, 26, 27 et 30 décembre dernier. N'étions-nous pas libres, les Araucaniens de me conférer le pouvoir, et moi de l'accepter? »[24]. Trois jours plus tard, le 20 novembre 1860, par une ordonnance il déclare « La Patagonie est réunie dès aujourd'hui à notre royaume d'Araucanie » [25],[26].
Arrêté par les troupes chiliennes le , il est déclaré fou le , par la cour de justice de Santiago qui ordonne son internement dans un asile d'aliénés[27]. Grâce à l'intervention du consul général de France, il est renvoyé en France le . Là, il lance une souscription en faveur de son royaume qui ne rencontre que les moqueries de la presse. Ayant néanmoins tenté à plusieurs reprises de regagner l'Araucanie, il sera expulsé à chaque fois par les autorités chiliennes ou argentines, et mourra à Tourtoirac (Dordogne) en 1878.
Jean Raspail a écrit un récit qui reprend cet épisode historique, publié en 1981 : Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie.
et aussi, José Quiroga Méndez (1707-1784), missionnaire et explorateur espagnol.
En 1881, la Patagonie sera officiellement partagée entre l'Argentine et le Chili, mais les frontières entre les deux pays ne seront définitivement fixées qu'en 1902, à la suite d'un arbitrage rendu par le roi d'Angleterre, Édouard VII. Au Chili, les années qui suivent sont marquées par une période de prospérité économique, par une instabilité politique et le début du mouvement prolétaire appelé Cuestión Social mais le XXe siècle est marqué par une instabilité économique et des coups d'État. Surnommé le « jaguar » de l’Amérique du Sud, le Chili est aujourd’hui un des pays les plus stables économiquement d'Amérique latine[30]. Il a réussi, par exemple, à réduire la pauvreté de moitié durant les quinze dernières années. L’agriculture et l’élevage sont les principales activités des régions du centre et du sud du pays. L’exportation de fruits et légumes atteint des niveaux historiques car le marché s’ouvre aux marchés européen et asiatique depuis les années 1990. Le Chili connaît aussi une forte croissance dans le domaine de la pêche. Ainsi, le pays est devenu le premier exportateur de saumon en dépassant les niveaux de la Norvège en 2006. Il y a de nombreux élevages de saumon établis dans le lit des fleuves au sud du Chili. En Argentine, entre 1880 et les années 1920, l'arrivée massive d'immigrants européens et de capitaux étrangers génère un essor économique remarquable.
En 1913, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. La laine et la viande de la pampa et de la Patagonie approvisionnent le monde entier. Mais par son instabilité politique et économique désastreuse au cours des années suivantes le pays accumule une lourde dette externe (en janvier 2005, 76 milliards d'euros) qui plombe son expansion. Cependant à partir de 2003, la croissance économique repart et en 2005 elle atteint 9,2 %. En 1920-1921, les travailleurs ruraux de la province de Santa Cruz firent grève pour protester contre les conditions d'exploitation des estancieros, généralement Anglais. Face à la répression des milices patronales et de la police, les ouvriers attaquèrent certaines estancias et prirent des armes. En janvier 1921, le lieutenant colonel Varela conduisit des troupes pour écraser le soulèvement. Le solde final de la répression s'éleva à 1 500 grévistes fusillés.
Depuis la colonisation, les désignations des frontières entre les deux pays ont toujours été conflictuelles même si depuis 1984, l'intensité des litiges a fortement diminué voire disparu il reste des zones frontalières non définies comme le montre la partie blanche au nord sur la carte ci-contre :
La Région d'Araucanie a connu un processus progressif d'incorporation à travers la construction de forts, l’installation de colons et de troupes militaires et la réalisation de parlements. Le Chili renonce au territoire de la Patagonie orientale et de la Puna d’Atacama et les cède à l’Argentine après le traité de 1881. Au niveau international, sous arbitrage britannique, on résout les problèmes de frontières avec l’Argentine dans la zone australe des Andes. Ce litige porte sur le tracé de la frontière, le Chili prétendant que celle-ci suit la ligne de partage des eaux, alors que l'Argentine défend le principe des plus hautes cimes. Ces deux lignes ne coïncident pas dans cette zone[31]
La reine Élisabeth II du Royaume-Uni octroie les îles Lennox, Nueva et Picton au Chili, îles dont la souveraineté est disputée par l'Argentine. Les deux pays se sont engagés à accepter l'arbitrage britannique, en 1967. Cependant Jorge Rafael Videla déclare le jugement nul, et la possibilité d’une guerre avec l’Argentine est imminente. Il faut ajouter la possibilité d’un cuadrillazo (guerre avec l’Argentine, le Pérou et la Bolivie). Éclate le conflit du Beagle, dans lequel le Chili est opposé à l’Argentine. Le Chili tente de résoudre le différend par la médiation du pape Paul VI, mais sa mort et celle de son successeur, Jean-Paul Ier, aggravent la situation. Les troupes chiliennes sont mobilisées à Punta Arenas. La marine chilienne lève l'ancre pour aller affronter celle de l’Argentine, le . Une tempête dans les eaux de Patagonie évite le premier affrontement, tandis que Jean-Paul II appelle, via les médias, à une médiation entre les deux pays, laquelle est acceptée par l’Argentine. Le conflit sera finalement réglé par le « traité de Paix et d’Armistice » (en espagnol : Tratado de Paz y Amistad), signé le au Vatican[32].
Aux îles Malouines, l'Argentine obtint son indépendance de l'Espagne en 1816 et occupa les îles en 1820 avec une colonie pénitentiaire qui fut rapidement abandonnée. En 1833, le Royaume-Uni y établit une colonie, mais l'Argentine maintint depuis sa revendication territoriale. En 1981, les militaires argentins alors au pouvoir, qui étaient confrontés à une grave crise économique, voulaient redorer leur blason par un coup d'éclat en s'emparant des îles Malouines en exaltant le nationalisme de leurs compatriotes. Éclate alors la guerre des Malouines en avril 1982. En 2009, l'Argentine a remis la délimitation de son plateau continental à l'ONU qui inclut les Malouines revendiquées depuis 1833 par les Britanniques.
La réalisation en 2004-2005 de la première enquête argentine sur les peuples Amérindiens, après que, dès 1895, les recensements nationaux eurent cessé de considérer la présence des Amérindiens dans le pays, redonne aux Amérindiens la légitimité de réclamer leur terres ancestrales. Dans la province de Neuquén, 2 800 familles Mapuches ont entrepris la récupération de 120 000 hectares de Pulmari. Dans la province de Chubut des Mapuches revendiquent des droits de propriété de terres comprises dans les 900 000 hectares de l'estancia appartenant à l'entreprise Benetton. Ted Turner possède 5 000 hectares dans le parc national Nahuel Huapi et y interdit l'accès au Río Traful ; le milliardaire Joe Lewis, qui possède 14 000 hectares près de El Bolsón refuse l'accès au lac Escondido[6]. Cependant en 2002, Douglas Tompkins, fondateur de la société The North Face, offre à l'Argentine 62 200 hectares pour la création du parc national Monte León[6]
La Patagonie fut partagée entre l'Argentine et le Chili en 1881. Il y a donc deux Patagonie sur le plan politique.
La Patagonie argentine, soit 786 983 km2 de territoire, est administrée par cinq provinces (du nord au sud) :
Chaque province est ensuite subdivisée en départements puis en municipes (municipalités). Le ou la responsable politique est un(e) élu(e) par les habitants et est appelé(e) gobernador(ra). Le vote est obligatoire en Argentine.
D'après le dernier recensement de 2001 par l'organisme officiel argentin, l'Instituto Nacional de Estadística y Censos (INDEC)[33], la population totale des cinq provinces patagoniennes s'élève à 1 738 251 habitants, soit une densité de 2,2 habitants au km2.
Le territoire de Patagonie chilienne est pris ici au sens large, c'est-à-dire incluant intégralement la région d'Araucanie. Traditionnellement la Patagonie du Chili intégrait seulement la province de Palena et excluait la région d'Auracanie et la région des Fleuves. La Patagonie chilienne, soit 353 549 km2 de territoire, est administrée en régions (du nord au sud) :
Chaque région est ensuite subdivisée en provinces puis en municipes (municipalités).
En octobre 2005, le gouvernement du Chili a étudié le projet de loi pour la création de deux nouvelles régions : la XV Région d'Arica et Parinacota, avec Arica comme capitale, comme division de la Région actuelle de Tarapacá. La XIV Région des Fleuves, avec Valdivia comme capitale, comme division de la région actuelle de Los Lagos[34]. Le même projet de loi propose la création de deux nouvelles provinces : « El Tamarugal », dans la (nouvelle) Région de Arica et Parinacota et « Ranco », dans la nouvelle « Région des Fleuves ». Un autre projet veut éliminer la numération des régions, ce qui régira depuis le . Le 19 décembre 2006, le Congrès chilien a accepté cette loi. Le , la Région de los Ríos a été créée. La Région d'Arica y Parinacota a été effective le 9 octobre 2007.
D'après le dernier recensement de 2002 par l'organisme officiel des statistiques du Chili, l'Instituto Nacional de Estadísticas (INE)[35], la population dans les cinq régions de la Patagonie chilienne s'élève à 2 557 988 habitants, soit une densité de 7,2 habitants au km2.
L'Argentine est un petit producteur de pétrole, qui a atteint son pic à 920 kbbl/j en 1997 pour tomber à 763 kbbl/j en 2005 (dont 660 de brut). Les deux principaux bassins pétroliers sont la Province de Neuquén, dans le centre-ouest du pays, et San Jorge, sur la côte atlantique. Ces deux bassins, caractérisés par un grand nombre de petits gisements, sont matures. Le pays a longtemps été un exportateur significatif de pétrole, mais les exportations sont tombées à environ 50 kbbl/j en 2006 et la balance devrait s'inverser prochainement. Avec la plus faible densité humaine du pays, la Patagonie fournit à l'Argentine 75 % de sa production pétrolière [réf. souhaitée].
Le bassin austral, à la pointe sud de la Patagonie, dont le Chili détient une partie, et la fraction argentine de celui de la Province de Santa Cruz possèdent des réserves de pétrole bien moindre, mais sont plus importants pour le gaz naturel. L'Argentine est le premier producteur de gaz d'Amérique latine (640 kbep/j), mais ses réserves s'épuisent rapidement (elles ont diminué de 18,9 % entre 2005 et 2006). Le pic de production de gaz semble avoir été franchi en 2004, et le pays importe de plus en plus de gaz bolivien.
Le principal espoir d'accroître les réserves de pétrole et de gaz se situe dans l'exploration offshore. La production future est évaluée à 5 Gbbl, un chiffre peut-être généreux (plus du double des réserves prouvées rapportées). Dans les environs de Punta Arenas, l’exploitation des gisements de pétrole constitue une part importante pour le transport domestique (30 % du pétrole au Chili est national).
En décembre 2018, Greenpeace révèle un « scandale de pollution massive » dont s'est rendu coupable la multinationale Total au nord de la Patagonie. Une « gigantesque piscine de déchets toxiques » s'est crée, l'entreprise pétrolière étant accusée de jeter des « résidus toxiques à l'air libre, dans de gigantesques piscines creusées sans aucune protection entre les déchets et le sol ». Et ce, alors que des villages Mapuche sont installés.à moins de 5 kilomètres[36].
En Amérique du Sud et en particulier en Patagonie, l'élevage du mouton est une industrie encore active[37]. L'élevage du mouton a été largement favorisé sur cette partie du continent américain par l'immigration espagnole et britannique, populations dont les pays d'origine avaient une importante industrie de l'élevage du mouton à cette époque[38]. L'Amérique du Sud possède un assez grand nombre de moutons, mais la nation ayant le plus important cheptel ovin en 2004 (le Brésil) avait à peine plus de 15 millions de têtes, ce qui est beaucoup moins que la plupart des grands pays d'élevage[39]. Les principaux défis que doivent relever les éleveurs de moutons d'Amérique du Sud sont la baisse phénoménale du prix de la laine à la fin du XXe siècle et la destruction de l'habitat par l'exploitation forestière et le surpâturage[40]. La région sud-américaine la plus importante internationalement pour l'élevage du mouton est la Patagonie, qui a été la première à rebondir après la chute des prix de la laine[40]. Avec simplement quelques rares prédateurs et pratiquement aucune concurrence pour les pâturages (le seul mammifère rival est le guanaco), la région est la mieux adaptée au monde pour élever des moutons[38],[37] surtout la région du rio de la Plata dans la Pampa. La production ovine en Patagonie a culminé en 1952 à plus de 21 millions de têtes, mais est revenue à moins de dix millions aujourd'hui[38]. La plupart des éleveurs se concentrent sur la production de laine de moutons Mérinos et Corriedale pour l'exportation mais la rentabilité a diminué avec la baisse du prix de la laine, tandis que l'industrie du gros bétail continue de croître[38]
La production actuelle de l'aquaculture en Argentine ne s'élève qu'à 1 647 tonnes et n'est pas significative en Patagonie[41].
Les chiffres suivants concernent uniquement la pêche en haute mer (poissons et fruits de mer) et exclut donc l'importante pêche en eau douce (notamment dans le Paraná et ses affluents, dans les cours d'eau et lacs poissonneux de Patagonie, etc.) :
Quantités annuelles des principaux ports de pêche de Patagonie d'Argentine (en tonnes) | |||||
---|---|---|---|---|---|
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | |
Puerto Madryn | 184.306,13 | 177.643,70 | 133.081,19 | 145.189,70 | 154.770,0 |
Ushuaïa | 89.259,81 | 97.423,65 | 97.683,10 | 128.205,20 | 90.393,0 |
Puerto Deseado | 102.456,70 | 79.554,92 | 98.252,64 | 43.634,10 | 61.859,2 |
Comodoro Rivadavia | 24.306,36 | 36.856,36 | 57.024,97 | 57.588,30 | 26.680,2 |
Rawson | 12.537,13 | 14.509,76 | 11.518,61 | 14.913,40 | 20.369,0 |
Necochea-Quequén | 7.256,66 | 5.467,24 | 4.671,16 | 4.937,20 | 3.662,3 |
Total Patagonie | 420.122,7 | 411.455,6 | 402.231,7 | 394.467,9 | 357.733,7 |
Total Argentine | 877.946,5 | 882.913,4 | 839.506,3 | 873.100,2 | 856.817,1 |
Part de la Patagonie (%) | 47,8 | 46,6 | 47,9 | 45,2 | 23,7 |
Source : INDEC[42] |
Le Chili connaît aussi une forte croissance dans le domaine de la pêche. Elle arrive à la sixième place mondiale avec 4 à 5 millions de tonnes annuelles. Ainsi, le pays est devenu le premier exportateur de saumon en dépassant les niveaux de la Norvège en 2006. Il y a de nombreux élevages de saumon établis dans le lit des fleuves au sud du Chili. 87 pour cent des centres d'aquaculture et qui produisent 91 pour cent de la production nationale se trouvent en Patagonie (dans la région X, dans la région XI), pour un total de 2 400 centres d'aquaculture du pays qui fournissent un emploi direct à 24 800 personnes et un emploi indirect à 9 800. La principale production est l'élevage intensif de saumons dans des parcs marins mais l'ostréiculture, la mytiliculture ou la conchyliculture, principalement l’huître plate chilienne, des gracilaires, de la moule chilienne, de la moule choro, de la moule cholga et de l’huître plate chilienne, et enfin la culture d'algues (les gracilires (Gracilaria sp.)) sont de plus en plus développées[41].
Compte tenu des conditions climatiques difficiles (vents violents et soudains, courtes périodes d'ensoleillement, zones sèches... ), l'agriculture n'y est pas tellement développée. Toutefois, dans la province de Chubut en Argentine, les habitants de trois vallées, Chubut, Colorado et Negro (appelées le Triangle de Chubut) ont développé depuis 1865 des terres agricoles (90 km de long et entre 5 et 8 km de large) grâce à des conditions climatiques favorables. Mais avec l'ouverture à la concurrence mondiale, la production notamment de céréales y reste insignifiante[3]. Un peu plus au nord, dans la province de Río Negro, 100 000 ha de plantations fruitières produisent chaque année 700 000 tonnes de poires et de pommes[3].
Certaines tourbières de Patagonie font l'objet d'une exploitation industrielle pour être utilisée en horticulture et en agriculture pour sa forte rétention en eau, ce qui convient particulièrement bien aux semis des pousses de soja des immenses exploitations agricoles au nord de l'Argentine.
Depuis les années 1990, le tourisme au Chili est devenu une des principales ressources économiques, spécialement dans les zones extrêmes du pays (désert d'Atacama au nord, Patagonie et Terre de Feu au sud). Pendant l’année 2005, il a augmenté de 13,6 %, générant ainsi plus 1 360 millions de dollars américains (soit 1,33 % du PIB national). Dans la région de Patagonie, les principaux lieux touristiques sont l’archipel de Chiloé, la lagune de San Rafael et ses glaciers ainsi que le parc National Torres del Paine. Avec en 2004, 132 758 touristes de nationalités étrangères et 60 957 touristes de nationalité argentine, Ushuaïa, la ville la plus proche du cap Horn, fait partie des destinations privilégiées avec El Calafate pour son glacier Perito Moreno et Puerto Madryn. Durant la saison de l'été austral 2003-2004, 22 817 touristes embarquaient sur des navires de croisière pour l'Antarctique à partir du port de Ushuaïa. San Martín de los Andes dans la province de Neuquén avec San Carlos de Bariloche sont des destinations de sports d'hiver. Les touristes y viennent aussi parcourir la route des Sept Lacs (ou Camino de los Siete Lagos) ou le parc national Lanín. La Patagonie accueille un tourisme de masse organisé en voyage à forfait mais aussi des voyageurs très divers (aventure, tour du monde, expédition, rallye, périple...)[43]. Les principales activités sont :
Le réseau routier se présente en quadrillage et relie toutes les zones urbaines de Patagonie. Il franchit la cordillère des Andes, en plusieurs secteurs (Puyehue, Lanín, Los Alerces, Coyhaique... ) reliant ainsi le Chili et l'Argentine. Toutefois le réseau routier se raréfie aux extrémités et au centre de la Région, aux zones au climat très rude, en zones très montagneuses ou en l'absence de sites touristiques. La Patagonie est traversée par les mythiques route panaméricaine et route nationale 40. Celles-ci rejoignent à hauteur de Rio Gallegos la route nationale 3 qui est l'unique route pour rejoindre Ushuaïa. Le réseau routier est composé principalement de pistes en terre et en macadam sur certaines portions et autour des zones urbaines. Le réseau routier est emprunté par de nombreux bus collectifs qui constituent, à défaut de réseaux ferroviaires, et par ses prix compétitifs par rapport au transport aérien, le principal moyen de transport en Patagonie.
Gunther Plüschow, aviateur allemand a été le premier à survoler la Patagonie d'Argentine et du Chili. Il sera également le premier à amerrir à Ushuaïa en Terre de Feu le . Il s'est tué lors d'une deuxième expédition aérienne en Patagonie en 1931 près du glacier Perito Moreno.
La Compagnie générale aéropostale par sa filiale argentine Aeroposta argentina, décide d'ouvrir la ligne de la Patagonie, la plus australe au monde. Elle fait appel à l'aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry qui réalise le vol inaugurale le à partir de Buenos Aires. Ses étapes seront, Bahia Blanca, San Antonio Oeste, Trelew, Comodoro Rivadavia, Puerto Deseado, San Julian, Rio Gallegos et Punta Arenas.
Aujourd'hui, le réseau entre les villes principales de Patagonie sont exploitées par chacun des deux pays séparément. Les tensions politiques n'ont jamais permis un développement de liaisons aériennes extra-frontalières à part entre les deux capitales. La création des infrastructures comme les aéroports dépendent principalement des retombées économiques des sites liées au tourisme. C'est pourquoi une ville aussi australe qu'Ushuaïa s'est pourvue d'un aéroport moderne avec une piste pouvant accueillir de gros porteurs. Les deux principales compagnies aériennes de Patagonie sont LAN Airlines et Aerolíneas Argentinas.
Le réseau de transport maritime (ferry) est principalement développé par le Chili avec la liaison Puerto Montt - Puerto Edén - Puerto Natales - Punta Arenas - Puerto Williams. Il existe deux liaisons en transbordeur pour la traversée du détroit de Magellan et une liaison pour l'accès à l'île de Chiloé. Les principales voies maritimes sont le long de la côte de l'Atlantique (El mar Argentino), le détroit de Magellan, le détroit de Le Maire, le canal de Beagle, le passage par le cap Horn, le canal Messier, le golfe de Penas le canal Moraleda, le golfe de Corcovado, le golfe d'Ancud, le long de la côte du Pacifique jusqu'à Valdivia.
Le réseau du chemin de fer General Roca a été formé lors de la nationalisation des chemins de fer du pays entre 1946 et 1948 sous la présidence de Juan Perón. Puis fut complètement démantelé par la politique de concessions instaurée par le gouvernement du président Carlos Menem au début des années 1990. Il existait deux lignes vers la Patagonie de Buenos Aires via Bahía Blanca vers Zapala et vers San Carlos de Bariloche. Aujourd'hui, seul le « Viejo Expreso Patagónico » appelé « La Trochita » fonctionne entre les localités de Ingeniero Jacobacci, dans la province de Río Negro, et d'Esquel, dans la province de Chubut, cette ligne étant en fait destinée au tourisme.
Enfin, il existe une ligne à usage industriel de 260 km, le chemin de fer industriel Rio Gallegos - Rio Turbio, créée en 1954 pour le transport de charbon principalement.
La province de Neuquén produit 52 % de la production hydroélectrique de l'Argentine avec les centrales de Piedra del Águila, Pichi Picún Leufú, El Chocón, Planicie Banderita, Alicurá et Cerros Colorados.
L'usine Aluar à Puerto Madryn commença à importer de la bauxite puis à produire de l'aluminium en 1974. L'usine demeure l'unique producteur d'aluminium d'Argentine. La capacité a atteint 275 000 t/an et doit être portée à 400 000 t/an. Les trois quarts de la production sont exportés.
Il y a 212 000 hectares plantés en vigne en Argentine principalement à Mendoza. Cependant la Patagonie de l'Argentine possède quelques régions de vignobles : Río Negro (1,24 % ha), Neuquén et Chubut (0,30 % ha). Cette dernière est donc le vignoble le plus austral au monde.
En région pampéenne et patagonique, on distingue les Hets (« anciens pampas » ou « querandís »), les Tehuelches (ou Tsonek) et les Mapuches. Les études anthropologiques des groupes de chasseurs et de cueilleurs considérés traditionnellement comme plus simples que les peuples agriculteurs, ont mis en évidence la complexité atteinte par ces cultures d'un haut degré de symbolisme, comme les Selknams, les Mánekenks ou Haush, considérés comme l'ethnie la plus ancienne de la Terre de Feu, les Yagans, les Alakalufs ou Kaweskars, de la Terre de Feu et du détroit de Magellan.
En 2017, les Mapuches représentaient 9 % de la population chilienne, soit un peu plus 1 700 000 personnes. Ils vivent principalement dans les zones rurales de la région de l'Araucanía ainsi que dans la région des Lacs et la région métropolitaine (la capitale, Santiago du Chili). On estime à environ 200 000 leur nombre en Argentine, répartis principalement sur la province du Neuquén, mais aussi sur celles de Río Negro et de Chubut. C'est le peuple amérindien le plus représenté en Patagonie.
Le terme de « Mapuche », littéralement « Peuple de la Terre » en mapudungun, désigne les communautés autochtone de la zone centre-sud du Chili et de l'Argentine, connues également sous le terme tombé en désuétude d'« Araucans ». Ni les Incas ni les Conquistadors ne réussirent à les soumettre. Cette formidable résistance a inspiré le fameux poème épique La Araucana (1569, 1578 et 1589) d'Alonso de Ercilla. Au Chili, ce n'est qu'en 1882, après une longue série de campagnes militaires, que Cornelio Saavedra réussit à les soumettre. Des groupes ont poursuivi la lutte armée jusqu'à la fin du XXe siècle. Aujourd'hui encore ils résistent pour récupérer leur territoire.
La langue Mapuche, le mapudungun, est uniquement orale. Elle a servi à transmettre des techniques agricoles, une religion animiste (sans panthéon comme c'est le cas dans les autres civilisations d'origine andine), une fête rituelle nommé guillatún, un sport assez proche du hockey connu sous le nom de palín (ou chueca en espagnol) ainsi qu'un système d'autodéfense appelé kollellaullin. La société Mapuche s'organisait autour d'un lonko, chef de communauté qui soumettait son autorité en cas de guerre importante à un commandant appelé toqui.
Leur mode de vie a notamment intéressé le peintre Johann Moritz Rugendas.
Les langues chon (prononcé [tʃɔn]), famille de langues amérindiennes, se parlaient dans la partie méridionale de la Patagonie et en Terre de Feu. Les langues chon se composent de six langues distinctes : le querandí ; le tehuelche ; le gününa yajich ; le teushen, parlé en Patagonie ; le selknam, ou ona, parlé en Terre de feu ; le haush, également en Terre de Feu. Seul le tehuelche est encore parlé.
Les Gauchos, considérés comme une ethnie à part entière, liée à un métissage entre des Amérindiens et des Européens, sont des populations rurales de gardiens de troupeaux qui peuplaient non seulement les vastes plaines de Patagonie mais aussi tout le Nord jusqu'au Brésil à partir du XVIIIe siècle en même temps que la création des grandes fermes d'élevage, les estancias (haciendas). Ce sont des cavaliers, des fermiers, des conteurs, des artistes, des gardiens de troupeaux... et ont développé une culture, des traditions et des coutumes dite Gaucho bien particulières qui a créé entre autres le mouvement traditionaliste gaucho en 1948. Ils sont une des figures emblématiques de la Patagonie. Plusieurs artistes ont revendiqué leur culture gaucho comme les écrivains et poètes Domingo Faustino Sarmiento, José Hernández, Ricardo Güiraldes ou le peintre Florencio Molina Campos. L'épopée de Martín Fierro écrit 1872 par José Hernández connaît un énorme succès et sera suivie de La Vuelta de Martín Fierro en 1879. Le gaucho acquiert un statut mythique : il devient une sorte de chevalier qui défend les plus démunis et s'érige en symbole d'une civilisation revendiquant son originalité, alors que le véritable gaucho disparaît peu à peu de la réalité.
Le huaso est l'équivalent chilien du gaucho argentin.
Dans son histoire, le Chili subit régulièrement des tremblements de terre. Par exemple à Valdivia en 1960, un tremblement de terre ravagea la ville et ses alentours. De nombreux anciens édifices religieux et historiques ont malheureusement disparu. Cependant son patrimoine naturel y est très important.
Avec une consommation annuelle de plus de 60 kilos de bœuf par habitant, l'Argentine reste dans le peloton de tête des pays grands consommateurs de viande bovine. À titre de comparaison, en 2000, la consommation française de viande bovine se montait à 26 kilos par habitant[47]. La culture culinaire dépend en grande partie des ressources locales. La Patagonie, en tant que Terre d'élevage, l'asado (grillade ou rôtissage) de viandes de moutons, de bovins, de charcuterie prend une place importante dans la culture locale. La technique de cuisson utilisée est celle dite « à la croix » ou « au bâton » (respectivement en espagnol : a la cruz ou al palo) autour d'un feu de bois. L' « asado » ne se réfère pas seulement à la technique de grillade en tant que telle mais correspond aussi à l’acte social de se réunir pour manger de la viande. Les empanadas seront servis comme entrées. Les convives participent au rituel du maté accompagné de tortas fritas (beignets) au dulce de leche. La cazuela préparée selon les produits locaux est un plat typique et traditionnel du Chili. Dans les zones ouvertes aux produits de la mer, la cuisine se tourne vers les plats à base de crustacés comme le centollón (Pralomis granulosa), de mollusques (palourdes, moules, Buccinidaes...) et de poissons (Légine australe, Dorade australe (Spondyliosoma emarginatum)) mais aussi d'algues comme la Cochayuyo (Durvillaea) ou la Chondracanthus chamissoi. Le King crab ou Centolla (Lithodes santolla) est un mets très apprécié à Ushuaïa, à Punta Arenas et à Puerto Natales. Dans les zones rurales, la viande s'utilise également en potée ou en ragoût. Les truites et les saumons, espèces introduites, sont pêchées dans les nombreux cours d'eau et lacs. Les produits de la terre (fruits et légumes) quasi inexistants sont importés des régions plus riches du nord du pays. Les Amérindiens et les colons mangèrent de la viande de Guanaco, de Nandu et de Manchot, cette coutume est aujourd'hui disparue comme également la consommation de champignons parasites du genre Cyttaria. Comme le Chili et l'Argentine ne manquent pas de vins, ceux-ci sont préférés aux vins étrangers[48].
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