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commune française du département du Finistère De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Plougasnou (prononcé /plu.ga.nu/ ; en breton : Plouganoù) est une commune française, située dans le département du Finistère en région Bretagne, à environ 75 km au nord-est de Brest. Plougasnou a une population de 2 887 habitants (2016). Ses habitants sont appelés les Plouganistes[Note 1].
Plougasnou | |||||
L'église Saint-Pierre. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Finistère | ||||
Arrondissement | Morlaix | ||||
Intercommunalité | CA Morlaix Communauté | ||||
Maire Mandat |
Nathalie Bernard 2020-2026 |
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Code postal | 29630 | ||||
Code commune | 29188 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Plouganiste | ||||
Population municipale |
2 878 hab. (2021 en évolution de −4,03 % par rapport à 2015) | ||||
Densité | 85 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 41′ 47″ nord, 3° 47′ 17″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 94 m |
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Superficie | 33,94 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Plougasnou (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Morlaix (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Plouigneau | ||||
Législatives | 4e circonscription du Finistère | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | www.mairie-plougasnou.fr | ||||
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Cette station balnéaire, située au bord de la Manche, à l'extrémité sud-ouest de la Baie de Lannion, bénéficie d'un patrimoine environnemental et culturel préservé à découvrir bien que loin des circuits touristiques les plus fréquentés[1].
La majorité de la population (Plouganouiz en breton) parlait breton jusqu'au XXe siècle. La commune est évoquée dans plusieurs ouvrages en langue bretonne, dont le roman Emgann Kergidu[2] en 1878.
Une classe bilingue franco-bretonne existe à l'école Marie-Thérèse Prigent, une des deux écoles de la commune[3], depuis la rentrée 2023.
La commune est située dans le Trégor finistérien sur le littoral nord-est du département du Finistère, près des Côtes-d'Armor et son climat est océanique.
Plougasnou est limitrophe, au sud-ouest de la commune Plouezoc'h, au sud de Lanmeur et à l'est de Saint-Jean-du-Doigt. La Manche borde tout le finage communal de l'ouest au nord-est. En situation de presqu'île sur la rive orientale de la baie de Morlaix, son littoral est découpé, avec une succession de pointes bordées de falaises : pointe de Térénez (en fait un tombolo), pointe Saint-Samson, Pierre Double, pointe de Perhérel, pointe Annaoulesten, pointe du Diben, pointe de Primel, pointe de Roc'h Louët, pointe de Ruffélic. Ces pointes alternent avec des baies souvent profondes, dont beaucoup abritent des plages : anse de Térénez (au fond de laquelle se trouve un poulier), plage de Saint-Samson, plage de Guerzit, plage du Port Blanc, anse de Diben (plage de Trégastel[Note 2]), anse de Primel (qui abrite la plage de Primel), baie de Sainte-Barbe qui abrite dans sa partie sud-est la plage de Plougasnou-Saint-Jean-du-Doigt)[4].
Le bourg de Plougasnou n'est pas en situation littorale (c'est d'ailleurs une caractéristique commune à de nombreuses paroisses anciennes de la région comme Guimaëc, Plestin, Ploumilliau, Ploulec'h, etc. : les plous se sont établis à une certaine distance de la côte, à l'abri du vent et probablement par crainte des pirates saxons[5]) mais situé sur un plateau, vers 75 mètres d'altitude, à plus d'un kilomètre de la mer. L'habitat s'est développé dans les zones proches du littoral, particulièrement le long de la plage de Primel et à Trégastel, mais aussi au Diben (à proximité du port) et à Térénez (où se trouve aussi un petit port) et de manière plus générale un habitat formé en partie de résidences secondaires s'est développé en arrière, le long d'une bonne partie de la côte, entraînant un mitage des zones concernées (par exemple à Bouriol en arrière de la plage de Guerzit et à Milaudren, sur la rive orientale de l'anse de Diben, mais aussi en arrière de la plage de Primel. Mais la commune possède aussi une partie rurale étendue, parsemée de nombreux hameaux dont les principaux sont Saint-Samson, Kerbabu, Pen ar C'hra, Kervebel, Kerénot, Kerbiguet, Run Gaca, etc.[4].
Avec une population de 3 217 habitants (2007), c'est la commune la plus peuplée du canton de Lanmeur, dans l'arrondissement de Morlaix.
Étant donné sa proximité (seize kilomètres depuis le bourg), Morlaix est la ville de référence. Guingamp est à 69 kilomètres, Brest à 75 kilomètres et Quimper à 101 kilomètres.
La majorité de la population parlait breton jusqu'au XXe siècle.
Du granite à faciès porphyroïde affleure à Saint-Samson et du granite à muscovite à Térénez[6]. Des diorites et diabases, roches d'origine éruptive, affleurent, interstratifiées dans des séries sédimentaires, dans les falaises de Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt[7]. Des gabbros affleurent également à Plougasnou[8]. Alors que l'altération du granite forme généralement des boules qui s'amoncellent en chaos, l'altération est contrôlée par des diaclases subverticales à la pointe du Diben et donne un phénomène plus rare, l'érosion en lames du granite[9].
L'intrusion magmatique dite de Saint-Jean-du-Doigt forme un complexe gabbro-dioritique dont les affleurements peuvent être observés tout le long de la côte entre Poul Rodou (en Guimaëc) et Primel (en Plougasnou)[10].
Des dépôts tourbeux affleurent à marée basse à Primel[11].
Le nom de la commune est un hagiotoponyme qui signifie en français « la paroisse de saint Cathnou » :
En français, Plougasnou se prononce [pluganu]*. Le s du nom de la commune est muet. La forme bretonne Plouganoù se prononce [plugãːnu]. Elle se distingue de la prononciation française par un a nasalisé.
Au XIe siècle[13] dans les textes en latin, la paroisse était nommée Ploi Cathnou (1040)[14], Ploicathnou ou Ploigathnou[15]. L'orthographe évolue progressivement : Plegano (1163, 1330), Ploegaznou (1371), Ploegasnova (1450), Guycaznou (1495, 1505, 1520), Ploegaznou (1516, 1550), Plougaznou (1550) et Plougano (1630).
L'orthographe bretonne actuelle, Plouganoù, date de la fin XXe siècle[13]. Elle concilie à la fois la prononciation en breton et l'étymologie en marquant par le suffixe -où la chute d'un a du suffixe originel -aou. Elle remplace, depuis le début du XXIe siècle, l'orthographe Plougañou en usage alors, dont la prononciation était calqué sur le français [pluganu].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[16]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[17]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[18].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 923 mm, avec 15,8 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[16]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleyber-Christ à 23 km à vol d'oiseau[19], est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 101,6 mm[20],[21]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[22].
Au , Plougasnou est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23]. Elle appartient à l'unité urbaine de Plougasnou, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[24],[25]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morlaix, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[25]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[26],[27].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[28]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[29].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (79,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (43,4 %), terres arables (27,3 %), zones urbanisées (15 %), forêts (6,5 %), prairies (4,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,3 %), zones humides côtières (0,3 %)[30]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
L'habitat est très dispersé avec plusieurs villages le long de la côte (Térénez, Le Diben, Primel-Trégastel), sur les hauteurs (le bourg de Plougasnou, Kérénot) ou bien dans les terres (Kermouster) et un grand nombre de hameaux très anciens.
Datant du Ve millénaire av. J.-C., sur la commune voisine de Plouezoc'h, le cairn de Barnenez est la plus ancienne preuve de présence humaine sur ce littoral. Ce tumulus situé face à Térénez est le site mégalithique le plus important des environs.
Sur la commune elle-même, trois mégalithes de l'âge du fer (Ier millénaire av. J.-C.) sont classés aux monuments historiques[31] :
Un autre menhir, situé dans le village de Goaz-Meur, avait trois mètres de haut ; il fut fouillé par Paul du Chatellier[32]. Un tumulus avec des fragments de dolmen se trouve à Run-ar-Vugale ; au pied de ce tumulus, on a trouvé un vase, déposé entre quatre pierres forment coffre, rempli de restes incinérés[33].
La Pointe de Primel, formée de rochers granitiques qui culminent à 48 mètres, et entourée d'écueils, forme une forteresse naturelle, occupée depuis le mésolithique par les hommes qui y aménagèrent un éperon barré protégé aussi par une triple ceinture de remparts. Entre le IXe et le XVIe siècle, le site a été envahi successivement par les Vikings, les Anglais, les Ligueurs, les Espagnols… Un poste de guet y a été construit dès le Moyen Âge et le site a été aménagé en place forte par Vauban, puis par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une nécropole préhistorique, comprenant une douzaine de tombes dont deux sarcophages, a été découverte en 1903 au lieu-dit Park an Teven ("Le champ des dunes") situé au pied du rocher de Primel. Les squelettes étaient couchés selon des règles précises, la face tournée vers le soleil levant. Diverses poteries se trouvaient dans les tombeaux[34].
Quelques vestiges gallo-romains ont été découverts à proximité du bourg. En 2002 ou 2003, plusieurs parcelles du lotissement communal de l'Oratoire ont fait l'objet de fouilles archéologiques préventives qui ont révélé des vestiges de la Tène (bâtiment sur poteaux, fossés parcellaires et d'enclos, fosse) ; de la période gallo-romaine (constructions sur poteaux et sur solins de pierre, épandage de pierres incluant des fragments de tegulae et associé à des poteries gallo-romaines, système fossoyé, voirie, et peut-être le parement d'un talus) ; du Moyen Âge (construction à poteaux d'ancrage, fossés parcellaires, fosse, peut-être XIIe siècle)[35].
La fondation du village de Plougasnou n'a sans doute eu lieu qu'au cours du VIe siècle (voir section suivante).
Selon les récits plus ou moins légendaires, chassé de Bretagne insulaire, Saint Mériadec débarqua à Plougasnou et apprivoisa un loup qui terrorisait les environs. Saint Primel serait le fondateur du village de Primel aujourd'hui associé à Trégastel[Note 2]. Saint Samson franchit la Manche en direction de la Bretagne continentale où il s’établit d'abord à Plougasnou dans un petit hameau qui porte encore le nom de Saint-Samson et non loin duquel il fonda le monastère de Lanmeur avant de s'établir par la suite à Dol (aujourd'hui Dol-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine)[36]
Le village de Plougasnou ne fut probablement fondé qu'au VIe siècle par des immigrants domnonéens fuyant la Bretagne insulaire[37]. Cette paroisse bretonne avait une trève, plus exactement une simple succursale, Saint-Jean-du-Doigt[15], et dépendait de l'archidiaconé de Pou Castel au sein de l'évêché de Tréguier et de la châtellenie de Morlaix-Lanmeur, rattachée par la suite en 1035 au comté de Léon, puis intégré au domaine du duc de Bretagne[38][source insuffisante].
En 1039, la duchesse Berthe de Blois, épouse du duc Alain III de Bretagne, donna la prévôté de Saint-Georges en Plougasnou à l'abbaye Saint-Georges de Rennes[15]. En 1179, Guyomarch IV de Léon, qui a été battu par Henri II d'Angleterre voit ce dernier lui confisquer ses terres, dont Plougasnou.
La famille des Guicaznou, originaire de cette paroisse, fonda peut-être la forteresse de Bodister à Plourin[39]. La réformation des fouages de 1426[40] évoque plusieurs membres de cette famille.
Plougasnou possédait lors de la réformation de 1426 49 manoirs et 72 « hostels » (maisons nobles)[38] ; selon Jacques Cambry « Il y avoit plus de 200 maisons nobles dans les environs de Plougasnou, mais si pauvres, que la misère les a détruites : les survivans sont confondus avec les laboureurs et les mandians du pays[41] ».
Jean-Baptiste Ogée cite la maison noble de Penanvern, qui appartenait en 1300 à Jean Jégou ; le Cosquer, qui appartenait en 1360 à Alain du Cosquer et qui appartenait toujours à des membres de la même famille en 1672[Note 5] ; Kergroas, qui appartenait en 1400 à Guillaume de Kergroas, sieur de Kermorvan ; le Rosland, qui appartenait en 1649 à Yves de Goësbriand[15]. A. Marteville et Pierre Varin, continuateurs d'Ogée, en indiquent un grand nombre d'autres dans leur ouvrage publié en 1845[15], de même que René Kerviler dans les nombreux tomes de son Répertoire général de bio-bibliographie bretonne[42]. Par exemple, la généalogie de la famille de Trogoff, seigneurs de Kerprigent[43] (actuellement en Saint-Jean-du-Doigt) est connue[44] ; la chapelle dédiée à sainte Anne dans l'église de Plougasnou était aussi dénommée chapelle de la seigneurie de Kerprigent ; les membres de la famille y avaient prééminences et tombes[45] ; les membres d'une autre branche de la famille étaient seigneurs de Kerlessy[46].
Vers 1543, la paroisse de Plougasnou compte 16 frairies (Guicaznou, Trégastel, Tréménec, Kermofézen, Perros, Térennez, Kerbabu, Kermadeza, Kersaint, Kerdenoy, Kermouster), dont certaines situées dans la trève de Saint-Jean-du-Doigt (Mériadec, Kervron, Donnant, Quenquizou, Tréhenvel)[47].
Pendant les guerres de religion, en 1590, le rocher de Primel fut fortifié par Duplessix-Kerangloff, qui possédait aussi le château du Taureau, ce qui lui permettait de bloquer à son profit la rade de Morlaix et de rançonner ou piller les bateaux[15] ; en 1592, le sieur de Goezbriand reçoit du duc de Mercœur, alors gouverneur de la Bretagne, le commandement de la forteresse de Primel, mais aux environs du , des troupes du brigand ligueur Guy Éder de la Fontenelle, allié alors aux Espagnols, s'emparent du poste fortifié de la Pointe de Primel, ce qui lui permet de contrôler tout le trafic entrant ou sortant de la baie de Morlaix. La garnison, composée de 28 Espagnols, autant d'Irlandais et huit français, est assiégée par des troupes commandées par Boiséon de Coëtinisan, gouverneur de Morlaix et Rieux de Sourdéac, gouverneur de Brest ; les assiégés sont secourus par des troupes espagnoles commandées par don Juan d'Aguila ; les Espagnols en profitent pour chasser les soldats de la troupe de La Fontenelle et prennent officiellement possession de la place au nom du roi d'Espagne en 1593. À l'initiative de leur recteur, les paroissiens de Plougasnou, armés de leurs penn-baz, lassés par les pillages commis par les soldats de La Fontenelle, les chassèrent, aussi du manoir de Kerprigent[43], alors en Plougasnou (actuellement en Saint-Jean-du-Doigt), qu'ils occupaient également[48].
En 1616, « des mécontents s'y étant retirés, la milice de Morlaix, sous les ordres de Poiséon-Coetinizan, bloqua le château [de Primel] et le détruisit de fond en comble »[15].
Le prieuré Saint-Georges de Plougasnou disposait au XVIIe siècle disposait d'un fief et d'une juridiction ayant droit de basse, moyenne et haute justice sur les paroisses de Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt, attestés par un aveu rendu au Roi en 1665 par Magdeleine de La Fayette, abbesse de l'abbaye Saint-Georges de Rennes[38][source insuffisante]. Anne de Bréhant, religieuse à l'abbaye Saint-Georges de Rennes, fut prieure du prieuré Saint-Georges à Plougasnou jusqu'à sa mort survenue en 1718[49]. Entre 1743 et 1787, la juridiction dépendant du prieuré de Saint-Georges à Plougasnou siégeait à Lanmeur[50]. Les registres d'audiences de la juridiction de Plougasnou entre 1761 et 1783, ainsi que les procédures de cette juridiction entre 1763 et 1785 ont été conservés[51].
Cette commune est connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 1675.
François de Trogoff, né en décembre 1686 dans la maison noble de Kerlessy en Plougasnou, fils de Marc de Trogoff et de Marie de Kerlée du Châtel, frère prêcheur (il reçut l'habit le ), prédicateur, enseigna la théologie dans différents couvents, fut prieur de Morlaix en 1725, décédé en 1734 à Morlaix, mourut en odeur de sainteté ; une lettre du Père Joseph Thébaut, un religieux du même Ordre, raconte « le concours énorme et continuel du peuple au tombeau du saint religieux, où la dévotion des pèlerins entretient de nombreux cierges allumés »[52].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Ploufganou [Plougasnou] de fournir 75 hommes et de payer 492 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[53].
François Clech, de Plougasnou, participa comme novice à la guerre d'indépendance américaine dans l'escadre du comte de Ternay[54].
Selon Jean-Baptiste Ogée, en 1778, la paroisse de Plougasnou, y compris sa trève de Saint-Jean-du-Doigt, comptait alors 3 000 communiants[15].
En 1793 est créée la commune de Saint-Jean-du-Doigt, dont le territoire appartenait jusque-là à la paroisse de Plougasnou.
Jacques Cambry, écrivain breton qui voyagea dans le Finistère pendant la Révolution française, rapporte des coutumes particulières à la cérémonie du mariage dans la paroisse de Plougasnou[15] :
« A Plougasnou, comme dans presque tous les villages du Finistère, les filles à marier se demandent en vers. Un usage singulier dans les mariages a lieu dans cette commune et dans les environs : quatre hommes, vêtus de blanc, portent sur une civière une soupe aux mariés ; quatre hommes vêtus de la même couleur portent sur le même instrument des serviettes, et feignent de les essuyer : le pain qu'on leur présente est coupé ; les morceaux réunis par un fil qui les traverse, sont un emblème de la vie conjugale[55]. »
L'épidémie de choléra survenue dans le Finistère en 1832-1833 fit 60 morts à Plougasnou[56].
En 1845, A. Marteville et Pierre Varin, continuateurs d'Ogée, indiquent que la commune de Plougasnou, pour une superficie totale de 3 397 hectares, possède alors 2 286 ha de terres labourables, 245 ha de prés et pâtures, 60 ha de bois, 3 ha de vergers et 575 ha de landes et incultes. La commune comptait alors 14 moulins (de Roz-Lann, du Pont, Cosquer, Névez, Arstang, Pontplaincoët, Pontglos, Mesquéau, à eau)[15].
À Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt, la coupe du goémon vif [vivant] se pratiquait traditionnellement entre le 5 et le 31 mai[57].
En décembre 1853 une grande quantité de débris fut trouvée sur la côte, entre Plougasnou et Locquirec, laissant supposer qu'un navire s'était perdu corps et biens. Aucun des débris retrouvés n'a pu faire identifier le nom du bateau et aucun cadavre ne fut trouvé ; seule une boîte contenait de lettres adressées au capitaine Lemingre, de l'Île d'Arz[58].
Le pourcentage de conscrits illettrés à Plougasnou entre 1858 et 1867 est de 69 %[59].
Fin XIXe siècle la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :
Le , Ludovic de Kersauson du Vieux-Châtel[Note 6], conseiller général, parti du château de Trobidon en Plouezoc'h dans une voiture dite charrette américaine fut tué dans un accident survenu dans une descente de la route menant à Plougasnou et son domestique fut grièvement blessé à la tête[61]. En 1880 est achevée la construction du chemin de grande communication no 46 allant de Morlaix à Plougasnou dont le tracé avait été adopté en octobre 1866 ; ce tracé passe par Le Dourduff-en-Terre, tout près de Melin Vor (Moulin à mer), commune de Plouezoc'h, où s'arrête la navigation sur le petit fleuve côtier le Dourduff et où 6 000 tonnes d'engrais marins (destinés pour partie à Plougasnou) étaient alors débarqués chaque année[62] ; son prolongement jusqu'aux grèves de Primel et Trégastel est alors demandé[63].
En 1888, un matelot mécanicien originaire de Plougasnou, Kervoasou, âgé de 34 ans, fit partie des victimes de l'explosion du vapeur Ville-de-Calais survenue dans un bassin du port de Calais[64].
En 1899, Plougasnou fait partie des dix-huit seules communes du département du Finistère à déjà posséder une société d'assurance mutuelle, forte de 159 adhérents (c'est la deuxième commune du département en nombre d'adhérents après Ploujean), contre la mortalité des animaux de ferme, qui assure les chevaux et les bêtes à cornes[65].
En 1889, on joua encore à Plougasnou, ainsi qu'à Lanmeur, Guerlesquin et d'autres paroisses voisines, un mystère : Le mystère de Jacob ou de Joseph vendu par ses frères[66].
Des patronages catholiques parisiens (Le Bon Conseil, puis Saint-Marcel et Saint-Pierre de Montrouge) organisaient des colonies de vacances, alternativement de garçons et de filles, à Plougasnou à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle dans une villa de Kerlevenez[67]. En 1907, un rapport indique que, depuis 1903, le patronage de Montrouge a organisé depuis 1903 5 colonies de vacances à Plougasnou et décrit comment les colons contribuent à animer la localité[68].
La Congrégation des Filles de la Sainte Vierge de la Retraite de Vannes, vouée à la prière et à l'enseignement, avait à la fin du XIXe siècle une "maison" à Plougasnou[69].
Plougasnou reste à la fin du XIXe siècle perçu par les intellectuels parisiens comme un endroit insolite comme en témoigne cet écrit de Firmin Maillard[70] : « J'étais à Plougasnou, une bourgade du Finistère découverte depuis peu, et je jouissais du parfait bonheur qu'on éprouve à vivre loin des gens qui vous ressemblent..., au milieu de bons paysans voisins de l'état primitif (...) »[71].
L'endroit attire aussi à partir de 1896 des artistes russes comme le peintre Alexandre Benois, le dessinateur Evgueny Nikolaévitch Lanceray[72] et le sculpteur animalier Artémi Lavrentiévitch Ober (1843-1917) : « Benois et Lanceray commencent alors à chercher l'endroit le mieux adapté pour leur première découverte de la Bretagne, vierge et non encore exploré par les artistes (...). L'accompagnateur breton leur conseilla alors le village de Primel-Trégastel, un endroit, selon Benois « si breton qu'il serait insensé de chercher quelque chose de plus breton ailleurs »[73]. La vue qui s'offrait à leurs yeux était d'une beauté indescriptible (...), un petit golfe encadré de rochers en granit rose et de formes étonnantes »[74].
En 1901, l'abbé Lafuye crée un "Orphelinat de la mer" à Plougasnou, destiné à accueillir les enfants des péris en mer : une maison est construite à cet effet sur Plougasnou à environ 500 mètres de l'église paroissiale pour recevoir une quinzaine d'orphelins de 6 à 12 ans. Le nom symbolique de Ker Job fut donné à cette maison, ce qui veut dire en breton "maison de Joseph" (qui fut le père nourricier et protecteur de Jésus). Une autre est prévue entre Saint-Samson et le port de Térénez pour les adolescents destinée à leur apprendre la pêche côtière[75].
La congrégation des Sœurs de l'Immaculée Conception de Saint-Méen tint un hôpital à Plougasnou qui dut fermer en vertu de la loi Combes[76] du [77].
Jegou, de Plougasnou, fut l'un des cinq marins du voilier Frasquita (qui appartenait à l'aventurier Jacques Lebaudy, lequel se proclama "empereur du Sahara") faits prisonniers par une tribu maure ; il revint vivre à Térénez en Plougasnou en 1903 après sa libération[78].
Gustave Geffroy décrit ainsi le fonctionnement de l'école de Plougasnou, citant l'instituteur :
« Les choses (...) se passent à peu près de la même façon que du temps où l'instruction n'était pas obligatoire. Je me souviens qu'à ce moment il n'y avait peut-être pas vingt élèves autour de l'instituteur, alors qu'en réalité il y aurait dû en avoir cent trente ou cent cinquante. Il en est toujours de même (...) Lorsqu'on envoie demander, le soir, pourquoi le petit n'est pas venu, une réponse d'utilité est le plus souvent faite. C'est pour la moisson. C'est pour mener la vache aux champs. C'est pour aller ramasser le goémon sur la grève, etc.. L'hiver, les routes son mauvaises ; l'été c'est le travail des champs (...)[79]. »
Camille Pelletan, ministre de la Marine, s'arrêta à Plougasnou et au port de Primel le dans le cadre d'une visite qu'il effectua en Bretagne[80].
Le , les Frères de Ploërmel se voient refuser l'autorisation de poursuivre leur activité d'enseignement à Plougasnou[81].
Un marin originaire de Plougasnou, J. Bourdiec, ainsi qu'un autre originaire de Plouezoc'h, Ch. Jegou, et deux autres marins, furent faits prisonniers par des pillards, alors qu'ils participaient à une expédition organisée par Jacques Lebaudy, qui s'était lui-même proclamé Empereur du Sahara, dans la région du Rio de Oro[82].
Albert de Mun, qui assiste à une bénédiction de la mer à Primel en 1912 rapporte en ces termes des propos du curé de Plougasnou :
« Il y a là, autour de Primel, huit cents habitants, presque tous des marins, de ces marins dont vous savez le courage et la pauvreté. Ils n'ont ni une église, ni une chapelle, ni une école, ni un prêtre pour leur parler du bon Dieu. (...) Plus de six kilomètres pour atteindre Plougasnou ; la grève, qui est plus courte, est impraticable l'hiver, et le chemin lui-même est, par les gros temps, souvent défoncé. Alors, comment faire ? Les pauvres gens ne peuvent pas venir à la messe, ni les enfants au catéchisme ; l'école de hameau est à plus de trois kilomètres, et l'hiver, par la tempête, imaginez pour les petits quel trajet ! Alors quoi ? Nous faisons ce que nous pouvons ; mais sans église, sans école, sans rien, que pouvons-nous ? À peine si nous arrivons à visiter les malades et à porter le bon Dieu aux mourants[83]. »
En 1913 s'écroula l'ancienne chapelle Saint-Maudez, dite aussi de Kerbabu, qui datait du XVIIe siècle[84].
Entre 1913 et 1925, Adolphe Willette séjourne à Ker Maria en Plougasnou, chez l'abbé Clair, dans une petite maison connue désormais sous le nom de Ker Willette. Il en profite pour peindre un vitrail honorant saint Joseph dans l'église de Plougasnou et effectue plusieurs dessins représentant Plougasnou ; il peint aussi le plafond de la chapelle Saint-Yves[85].
La concession pour la construction de la ligne ferroviaire Morlaix- Plestin et de l'embranchement de Plougasnou est accordée à MM. Favre et Chalumeau par le Préfet du Finistère le [86]. Officiellement ouverte le , les chemins de fer armoricains exploite la ligne Morlaix-Primel[87]. Un sabotage se produisit en 1911 sur cette ligne alors en construction (des éclisses furent enlevées), mais ce fut sans conséquences en raison de la vigilance du mécanicien du train de service[88].
La gare de Plougasnou existe toujours et se trouve face au stade de football en contrebas du bourg côté ouest.
Le monument aux morts de Plougasnou porte les noms de 150 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que ceux de 9 autres morts entre 1919 et 1925 des suites de blessures reçues pendant ce conflit. Parmi eux, 11 sont morts en Belgique (dont 9 lors de la Course à la mer en 1914-1915), 10 sont décédés dans les Balkans lors de l'expédition française d'Orient, dont 5 en Grèce, à Salonique pour quatre d'entre eux et à Moudros dans l'île de Lemnos pour l'autre, quatre en Turquie lors de la bataille de Sedd-Ul-Bahr pendant l'expédition des Dardanelles, 1 en Serbie ; 12 sont des marins décédés en mer (parmi eux, Jean Cudennec[89], décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur) ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français, si l'on excepte un décès survenu en 1918 à Dakar (Sénégal) et un autre décès survenu en Allemagne. Plusieurs ont été décorés, par exemple Armand Mahéas et François Marie Spagnol[90], décorés de la Médaille militaire et Pierre Marie Joseph Barazer de Lannurien[91], décoré de la Croix de guerre et chevalier de la Légion d'Honneur[92].
Neuf soldats n'ayant pas de liens particuliers avec Plougasnou, mais hospitalisés à l'hôpital complémentaire no 66, installé à Ker Job en Plougasnou, y sont décédés et inhumés dans une tombe collective au sein du cimetière communal[93].
Jeanne Redon, de Térénez, reçut en 1920 le prix Monthyon car, outre la fait qu'elle ait aider son père à pêcher pendant les quatre années de la guerre, en 1916, alors âgée de 16 ans, et aînée de treize enfants, elle prit seule la mer à bord du sloop Marie-Joseph pour aider un navire anglais en difficulté à entrer dans la Rivière de Morlaix[94].
En 1925, une société de mareyeurs se crée dans le syndicat de Plougasnou[Note 7] pour le commerce et la vente des langoustes, homards et autres produits de la mer. « Paris et les grands villes de France, et même de l'étranger, demandent de la marchandise et payent bien »[96].
Un préventorium est créé à Plougasnou, à deux kilomètres de la mer, à Pontplaincoët, dans un parc boisé, avant 1924, par Ernest May. Il comprend 36 lits réservés aux enfants indigents du département appartenant à des familles dont l'un des membres est tuberculeux[97].
Les colonies de vacances des patronages parisiens existaient encore en 1933, visitées cette année-là par le cardinal Verdier, venu aussi rencontrer les directeurs et élèves du séminaire de Saint-Sulpice qui venaient passer leurs vacances à Kermaria en Plougasnou[98]. D'autres colonies de vacances, accueillant près de 300 enfants, étaient organisées à Plougasnou chaque été par la ville de Morlaix[99].
Le , un hydravion de la base de Cherbourg, en difficulté, capota en tentant d'amerrir près du lieu-dit "Lediben" ; les deux aviateurs blessés s'accrochèrent à l'épave et furent secourus par un bateau de pêche, le La-Maria[100].
En tout, le monument aux morts de Plougasnou porte les noms de 62 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[92]. Parmi elles, 13 sont des marins disparus en mer (dont Joseph Corre[101], Jean Guyader[102] et Hervé Albert[103] tous trois disparus à bord du Surcouf le ) et trois autres marins sont décédés l'un à Glasgow (Royaume-Uni), un autre à Alexandrie (Égypte) et le troisième, Étienne Colléter[104], à Margate (Royaume-Uni); 3 sont décédés en déportation (Marcel Aubertin[105] à Dachau, Jean Guillaume Féat[106] à Siegburg, Marcel Clech[107] au camp de concentration de Mauthausen en Autriche).
Plougasnou fait partie des premières communes bretonnes à avoir répondu à l'appel du 18-Juin du général de Gaulle. Dès le , le jour même de l'arrivée des troupes allemandes dans la région de Morlaix, l'Oiseau des tempêtes, un bateau de pêche, quitte le port de Primel avec huit hommes à bord. Ce ne fut que le premier des nombreux bateaux qui assurèrent par la suite le passage en Angleterre de plus de 350 patriotes (par exemple Jacques Jouniaux[108]), certains d'entre eux à plusieurs reprises, en particulier le Primel, qui transporta à lui seul 230 personnes. Le par exemple, le sloop Yolande quitte la baie de Térénez avec trois hommes à bord, dont A. Saladin, âgé de 15 ans et demi, de Plouezoc'h, et Tudel, 16 ans, de Plougasnou[109].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Plougasnou est utilisée comme base du réseau « Var » animé par Peter Deman du SOE qui assure des liaisons avec la Cornouailles[110]. Ce réseau permet le retour de François Mitterrand, alors chef du mouvement de résistance RNPRG, qui débarque près de Plougasnou en février 1944.
La commune a été décorée de la médaille de la Résistance[111]. Un monument à la mémoire des Bretons des Forces françaises libres est dressé sur un îlot dans le port du Diben. Il a été inauguré en 1955 et comporte 288 noms de morts ou disparus[112]. La commune de Plougasnou a vu partir 50 de ses enfants dont 20 ne devaient pas revenir[113].
Quatre résistants (Marcel Aubertin, Louis Guilloux, J.A. Loyen, Albert Vom-Hoevel) sont dénoncés par Hervé Botros[114], de Lanmeur, membre du kommando de Landerneau. D'autres résistants seront également dénoncés par Hervé Botros : Isidore Masson (de Morlaix), Charles Bescond, Yves, Emile et Yvonne Jegaden (tous cinq de Plougasnou) sont arrêtés le . Isidore Masson, Charles Bescond, Yves et Yvonne Jegaden furent exécutés par les Allemands le et leurs corps enterrés dans une fosse à Ruffélic où ils sont exhumés le [115]. Une stèle est érigée à leur mémoire à Ruffélic, face à la mer. Émile Jegaden fut déporté au camp de Natzweiler-Struthof, puis dans le commando de Shomberg en Allemagne. Il reviendra vivant dans le courant du mois de mai 1945 après avoir réussi à s'évader lors de la "marche de la mort", mais garda de nombreuses séquelles physiques et psychiques jusqu'à sa mort survenue en 2014[116]. Le soir du , la feldgendarmerie envahit divers quartiers et hameaux de Plougasnou : de nombreux habitants sont arrêtés, certains étant retenus plusieurs jours. Le , un charnier est trouvé derrière un talus près de la ferme de Merdy-Bras, contenant les corps de quatre résistants exécutés le par des hommes du kommando de Landerneau : Claude Kerguiduff, Alexis Moal, Pierre Moal et Jean Scour ; leur souvenir est commémoré par une stèle qui se trouve à Pontplaincoat, à proximité du manoir qui avait été réquisitionné pendant l'Occupation par les troupes allemandes[117].
Deux marins canadiens de l'Athabaskan, destroyer coulé le lors d'un combat naval contre des navires de guerre allemands près de l'Île Vierge[118], sont inhumés dans le cimetière de Plougasnou. Six autres soldats du Commonwealth sont enterrés dans le carré militaire du cimetière de Plougasnou[119].
Le , un groupe FFI d'environ 80 hommes libère Plougasnou alors qu'une trentaine de soldats ennemis (dont une vingtaine de Russes) se trouvent encore retranchés dans un blockhaus de la côte. Une colonne allemande forte de 200 hommes se porte à leur secours et prend 30 otages dans la population civile, menaçant en plus de détruire le bourg en cas de résistance ; les otages réussirent à s'échapper près de Lanmeur, mais deux résistants furent alors abattus, Vincent Le Noan et Jean Tanguy[117] ; peu après, la colonne allemande fut anéantie par les troupes américaines et résistantes près de Plouigneau ; onze Allemands furent tués et une trentaine faits prisonniers[120].
Trois soldats originaires de Plougasnou (H. Hémon, Jean Mahé, J.-H. Réguer), ont été tués pendant la guerre d'Indochine et deux pendant la guerre d'Algérie (Guillaume Guéguen[121] et S. Godard)[92].
La société Les grands viviers de Primel (famille Oulhen), associée à des mareyeurs de Camaret et Douarnenez, a pratiqué jusque dans la décennie 1960 la pêche à la langouste le long des côtes africaine et brésilienne[122].
Un petit gisement alluvionnaire (460 000 m3) de cassitérite, un minerai stannifère a été exploité entre 1971 et 1973 à Plougasnou par la COMIREN (Compagnie des Mines de Saint-Renan)[123].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Liste des maires avant 1944
:
Source | ||||
septembre 1944 | mars 1971 | François Charles[125] | SFIO | Ancien conseiller d'arrondissement (1937 → 1940) |
mars 1971 | mars 1983 | André Déan | PSU → PS | Ancien premier adjoint |
mars 1983 | mars 2001 | Hervé Picart[126] | PS | Enseignant |
mars 2001[127] | mars 2014 | Yvon Tanguy[128] | UMP | Cadre de La Poste retraité |
mars 2014[129] | En cours (au 8 juillet 2020) |
Nathalie Bernard | PS puis G·s | Commerçante Conseillère générale de Lanmeur (2008 → 2015) Vice-présidente de la CA Morlaix Communauté (2020 → ) Réélue pour le mandat 2020-2026[130],[131] |
La commune constitue avec Saint-Jean-du-Doigt, l'unité urbaine de Plougasnou
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[134]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[135].
En 2021, la commune comptait 2 878 habitants[Note 8], en évolution de −4,03 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2017 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 776 | 2 878 | - | - | - | - | - | - | - |
Commentaire : Pour l'année 1793, la population indiquée pour la commune de Plougasnou inclut les 1 550 habitants de Saint-Jean-du-Doigt ; la population réelle, Saint-Jean-du-Doigt exclu, est donc de 3 409 habitants pour l'année 1793. En un peu plus de deux siècles, la population de Plougasnou a été stable, la population en 2012 étant quasi identique à celle de 1800. Entre ces deux dates, à peine peut-on distinguer deux pics démographiques atteints l'un en 1846 avec 4 006 habitants, l'autre en 1911 avec 3 997 habitants ; une tendance au déclin démographique est aussi perceptible depuis 1911, la commune perdant quand même 890 habitants (- 22,3 %) en un siècle entre 1911 et 2012, ce déclin s'accentuant depuis 1990 (- 423 habitants en 22 ans). Depuis 1968 au moins, le solde naturel est constamment négatif (variant de - 0,7 % à - 1,2 % l'an selon les périodes intercensitaires) ; pour la période 2007-2012, le taux de natalité n'est que de 6,7 pour mille, alors que le taux de mortalité est de 19,2 pour mille, le taux d'accroissement naturel étant donc de - 12, 5 pour mille.
Ces dernières décennies, le vieillissement de la population est net : en 2012, les 65 ans et plus représentaient 34,0 % de la population totale, alors que les 0 à 19 ans n'en formaient que 11,5 %[138], ceci étant dû à l'éloignement de Plougasnou par rapport aux grandes villes et à une certaine attractivité balnéaire, des néos-retraités transformant leur résidence secondaire en résidence principale, ce qui explique que le solde migratoire soit constamment positif depuis au moins 1968 (compris entre + 0,5 % et + 1,1 % l'an selon les périodes intercensitaires). En raison de sa situation littorale, la commune possède en effet de nombreuses résidences secondaires : en 2012, elles étaient 1 114 et représentaient 38,2 % d'un parc immobilier total formé essentiellement de maisons individuelles.
selon la population municipale des années : | 1968[139] | 1975[139] | 1982[139] | 1990[139] | 1999[139] | 2006[140] | 2009[141] | 2013[142] |
Rang de la commune dans le département | 45 | 45 | 50 | 49 | 53 | 60 | 66 | 72 |
Nombre de communes du département | 286 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 |
En 2017, Plougasnou était la 85e commune du département en population avec ses 2 776 habitants (territoire en vigueur au ), derrière Pont-Aven (84e avec 2 801 habitants) et devant Gouesnach (86e avec 2 769 habitants).
La population de Plougasnou a baissé de 11,3 % en 5 ans en raison du pourcentage élevé de personnes âgées (53 % de plus de 60 ans en 2018 contre 32 % en moyenne régionale) et de la cherté de l'habitat, liée à l'attractivité littorale. Le manque de jeunes menace l'avenir du petit collège de Plougasnou qui n'a plus que 105 élèves en 2020[143].
La commune dispose de deux écoles maternelles et élémentaires publiques (au bourg et à Kérénot), et d'un collège, public lui aussi.
Été comme hiver, ses sentiers côtiers permettent de pratiquer la randonnée pédestre. Ils font d'ailleurs partie du GR 34.
Cyclo-cross de Primel : tous les ans, début novembre, le VC Plougasnou organise un cyclo-cross sur la pointe de Primel, de grands noms figurent au palmarès Francis Mourey, John Gadret, Steve Chainel…[réf. nécessaire]
Plougasnou compte diverses entreprises, notamment du secteur agro-alimentaire, telles que Primel Gastronomie[147]. Les Viviers de la Méloine, qui employaient environ 50 salariés, étaient le second employeur de la commune jusqu’en 2018, année de fermeture du site. [réf. nécessaire].
Un projet de port de la zone portuaire du Diben a été porté par la municipalité actuelle dès son premier mandat. Ce projet fut l'un des thèmes centraux du dernier suffrage municipal de 2008 qui a vu le maire sortant, Yvon Tanguy, reconduit, emportant 21 sièges sur 23. Passé sous compétence communautaire, le projet est actuellement porté par Morlaix-Communauté. Le projet d'aménagement du port du Diben a été présenté le lundi 27 février 2012 et soumis au vote de 79 élus communautaires. 54 élus ont voté pour le projet, 8 ont voté contre, 17 se sont abstenus. Après onze années d'études, le dossier va être prochainement déposé en préfecture. Un autre petit port de plaisance existe à Térénez.
Plougasnou possède neuf monuments historiques[149] :
On peut également signaler :
La boule bretonne telle qu'elle est pratiquée dans le Nord Finistère dans la région de Morlaix a sa particularité et est sans doute la plus singulière des boules bretonnes actuelles. L'Amicale bouliste de Plougasnou est membre actif de la Fédération des boules plombées du Pays de Morlaix, adhérente à F.A.L.S.A.B. (confédération des jeux et sports traditionnels de Bretagne).
La commune de Plougasnou met à disposition des joueurs 4 allées en terre battue dont deux couvertes situées derrière la salle des fêtes.
L'association est composée d'une soixantaine de membres et organise de nombreux concours tout au long de l'année. Le jeu se pratique tous les jours de 17 h à 19 h sur l'allée privée du café épicerie Chez Masson quand le temps le permet ou sur les allées couvertes du bourg, les jeudis, samedis et dimanches de 14 h 30 à 17 h 30 sur les allées de Primel Trégastel aux beaux jours, ou sur les allées couvertes du bourg, sur les allées privées couvertes de Kerlanguis en Kermouster au café « Au relais des chasseurs » les jeudis et dimanches après-midi. Une autre allée en plein air existe aussi à Kermébel (entre le port de Térenez et la plage de Saint Samson) ; elle dépend de l'ancien café-garage-forge tenu par la famille Prigent. L'amicale organise des séances d'initiation et de découverte gratuites de ce jeu si particulier du patrimoine du pays de Morlaix tout l'été sur les allées de Primel Trégastel et dans les collèges des alentours.
Plusieurs légendes du pays de Plougasnou sont racontées dans un article de la "Revue des traditions populaires" publié en 1899 dont celle de l'évêque de Saint-Brieuc changé en chien[164],[165], celle de maisons hantées (manoir de Cosquer) et celle de la Messe du revenant[166]. D'autres croyances traditionnelles de Plougasnou sont évoquées dans d'autres articles de la même revue[167],[168],[169]. Des cruches remplies d'eau de la fontaine de Plougasnou passaient pour assurer aux navires qui en avaient à leur bord des vents favorables[170]. Selon Jacques Cambry, « Il existe encore dans les environs de Plougasnou un genre de divination ; des sorciers interprètent les mouvemens de la mer, des flots mourans sur les rivages, et vous prédisent l'avenir[171] ». Un ecclésiastique, l'abbé François Duine (1870-1924), sous le pseudonyme d'Henri de Kerbeuzec, a publié en 1896 un livre Cojou Breiz, dans lequel il raconte nombre de croyances et de traditions de Plougasnou, ainsi que la traduction en français de chants populaires locaux en langue bretonne[172].
Les armes de Plougasnou se blasonnent ainsi : D'argent fretté d'azur Armes de la famille de Guicaznou, reprises sur toutes les plaques de rues de la commune. Armoiries des Bartaige représenté sur le pignon ouest de la chapelle Sainte-Barbe de Plougasnou. |
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