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compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Legrand, né le à Paris 20e[1],[2] et mort le à Neuilly-sur-Seine[3], est un musicien, compositeur, pianiste de jazz, chanteur et arrangeur français naturalisé américain. Sa carrière de compositeur pour le cinéma lui a valu de remporter trois Oscars.
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Nom de naissance |
Michel Jean Legrand |
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- |
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Catherine Michel (jusqu'en ) Macha Méril (de à ) |
Enfant | |
Parentèle |
Jacques Hélian (oncle) |
Membre de |
Michel Legrand et son orchestre (d) |
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Taille |
1,87 m |
Instrument | |
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Maître | |
Genres artistiques | |
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée Oscar de la meilleure partition originale pour un film dramatique (d) () Oscar de la meilleure chanson originale (d) () Officier de la Légion d'honneur () Commandeur de la Légion d'honneur () British Academy of Film and Television Arts Golden Globes Ordre de l'Insigne d'honneur (d) |
Discographie |
Discographie de Michel Legrand (en) |
Michel-Jean Legrand naît à Paris dans le quartier de Ménilmontant. Ses parents, le compositeur Raymond Legrand (1908-1974) et Marcelle Der Mikaëlian (sœur du chef d'orchestre Jacques Hélian, d'origine arménienne) divorcent quand il a trois ans. Il a une sœur aînée, Christiane Legrand.
Michel Legrand étudie le piano et l'écriture au Conservatoire national de musique à Paris de 1942 à 1949, dans les classes de Lucette Descaves, Henri Challan[4] et Nadia Boulanger notamment, et où il remporte plusieurs premiers prix[5]. Il se prend de passion pour le jazz après avoir assisté en 1947 à un concert de Dizzy Gillespie[5] avec lequel il collaborera quelques années plus tard, écrivant en 1952 les arrangements pour l'orchestre à cordes qui accompagne le trompettiste dans ses concerts européens.
Sans être crédité aux génériques, il fait ses premiers pas pour des musiques de films auprès de son père, pour lequel il écrit des orchestrations et arrangements, quand ce ne sont pas des chansons complètes[6].
Praticien d'une douzaine d'instruments[5], il écrit en 1951 des arrangements pour l'orchestre de son père qui l'introduit dans l’univers de la chanson de variété. Il commence ainsi une carrière d’accompagnateur et d'arrangeur avec Jacques Canetti au théâtre des Trois Baudets, dans les tournées et pour la maison de disques Philips. Il met son talent d'arrangeur au service de Jacqueline François, Henri Salvador, Catherine Sauvage (pour l'album Léo Ferré), Jacques Brel. Le piano de ses débuts est actuellement chez Françoise, la fille de Jacques Canetti.[réf. nécessaire]
En 1954, à la demande de la firme américaine Columbia et grâce à Jacques Canetti producteur musical chez Philips qui a passé un accord avec cette firme, il offre des relectures jazzy de rengaines françaises[7]. L'album I Love Paris est un énorme succès (8 millions d'exemplaires écoulés)[5] ; la reconnaissance de Legrand se fait internationale[5].
En 1956, Jacques Canetti le présente à Maurice Chevalier qui l'engage comme directeur musical de son spectacle à l'Alhambra.
En 1957, il est invité au Festival mondial de la jeunesse de Moscou[8] et Zizi Jeanmaire lui confie la direction musicale de son spectacle.
En 1958, pour Legrand Jazz, il enregistre à New York avec Miles Davis, John Coltrane et Bill Evans, devenant l'un des premiers Européens à travailler avec les maîtres du jazz moderne.
En 1966, il a fait les arrangements de la chanson internationale C'est si bon d'Henri Betti et André Hornez pour l’album de Barbra Streisand Color Me Barbra. A noter qu'en 1948, son père Raymond Legrand a dirigé l’orchestre pour l’enregistrement de cette chanson par les sœurs Étienne.
Influencé par Stan Kenton, il mène une brève carrière de jazzman comme leader : Holiday in Rome en 1955[5], Michel Legrand Plays Cole Porter[9] en 1957, Legrand in Rio en 1958.
Certaines compositions de Michel Legrand, telles La Valse des Lilas (en anglais : Once upon a summer time, Chet Baker, Bill Evans), la Chanson de Maxence (You must believe in spring), What are you doing the rest of your life le theme principal du film The Happy Ending[10] ou encore le thème principal de la bande originale du film Un été 42 (The summer knows), sont devenues des standards de jazz.
Le tournant des années 1960 et l'émergence de la Nouvelle Vague vont ancrer définitivement Michel Legrand dans le monde de la musique de film. Il travaille pour Agnès Varda (Cléo de 5 à 7 en 1962), Jean-Luc Godard (Une femme est une femme en 1961, Vivre sa vie en 1962 et Bande à part en 1964) et surtout Jacques Demy (Lola en 1961, Les Parapluies de Cherbourg en 1964, Les Demoiselles de Rochefort en 1967, Peau d'âne en 1970) avec qui il invente la comédie musicale à la française. Ainsi Les Parapluies de Cherbourg est un film chanté en continu où tous les dialogues sont inspirés par la musique, ce qui était novateur à l'époque.
En 1966, après avoir été nommé aux Oscars pour son travail sur Les Parapluies de Cherbourg, il décide d'aller tenter sa chance à Hollywood et s'installe à Los Angeles. Ses amitiés avec Quincy Jones et Henry Mancini l'aident grandement à se faire une place dans ce milieu hautement concurrentiel et lui permettent de rencontrer les paroliers Alan et Marilyn Bergman.
En 1968, il est appelé à la rescousse par le réalisateur Norman Jewison qui n'arrive pas à monter son dernier film tout en ayant 5 heures d'images déjà tournées. Michel Legrand propose alors de composer seul, sans contrainte et en n'ayant vu le film qu'une seule fois, une heure et demie de musique originale, pour que le réalisateur puisse ensuite monter son film en se calant sur cette musique. Le procédé est inédit car d'habitude à Hollywood la musique de film est créée et ajoutée après que le film est tourné et monté[11]. Le résultat donne un film novateur pour l'époque, L'Affaire Thomas Crown où les plans suivent le rythme de la bande originale. Le film et sa musique sont un succès, et la chanson phare de la bande originale, The Windmills of Your Mind (Les Moulins de mon cœur) vaut à Michel Legrand de recevoir l'année suivante l'Oscar de la meilleure chanson originale. Les Moulins de mon cœur est repris ensuite par des chanteurs de variétés comme Marcel Amont[12] et Claude François[13].
Deux ans plus tard, il reçoit l'Oscar de la meilleure musique de film pour Un été 42 de Robert Mulligan (1971) dont la chanson-thème The Summer Knows par Barbra Streisand rencontre le succès. Entre 1971 et 1975, nommé vingt-sept fois aux Grammy Awards, il en remporte cinq. Il décroche un troisième Oscar pour Yentl de Barbra Streisand en 1983. La même année, il compose la bande sonore de Jamais plus jamais d'Irvin Kershner, ultime James Bond avec Sean Connery dont la chanson-titre est écrite par Alan et Marilyn Bergman.
Ses deux dernières compositions pour le cinéma ont été pour des films de Xavier Beauvois : La Rançon de la gloire avec Benoît Poelvoorde et Roschdy Zem (2015) puis Les Gardiennes avec Nathalie Baye et Laura Smet (2017).
Il a composé en tout plus de deux cents musiques pour le cinéma et la télévision.
Michel Legrand a enregistré avec différentes vedettes de la chanson dans des genres variés : Aretha Franklin, Celine Dion, Michael Jackson, Miles Davis, Louis Armstrong, Catherine Sauvage, Henri Salvador, Charles Aznavour, Zizi Jeanmaire, Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Jack Jones, Tereza Kesovija, Ella Fitzgerald, Jessye Norman, Perry Como, Lena Horne, Kiri Te Kanawa, James Ingram, Johnny Mathis, Barbra Streisand, Caterina Valente, Frankie Laine, Nana Mouskouri, Frida Boccara, Danielle Licari, Raymond Devos, Stéphane Grappelli, Mireille Mathieu, Claude Nougaro, Mario Pelchat, Nicolas Folmer et plus récemment avec Natalie Dessay et Vincent Niclo.
En 1962, il convainc Jacques Canetti de signer, chez Philips, avec Claude Nougaro, alors quasi inconnu, dont il réalise et compose la musique du second album, Le Cinéma, celui de la reconnaissance[14] (Le Cinéma, Les Don Juan, Le Rouge et le noir, Tout feu tout femme...), et dont il assure les orchestrations (également sur Le Jazz et la Java et Une petite fille)[15].
Michel Legrand est également auteur de deux opéras et ballets ainsi que de deux concertos.
En tant que pianiste soliste, il s'est produit avec de nombreux orchestres à travers le monde, notamment ceux de Saint-Pétersbourg, Vancouver, Montréal, Atlanta et Denver.
En 1994, il sortit son enregistrement du Requiem de Gabriel Fauré et de celui de Maurice Duruflé, auprès du label Teldec Classics[16].
À partir de 1964, Michel Legrand prend la décision d'interpréter lui-même les chansons qu'il compose. Il travaille et se construit un répertoire avec deux auteurs Eddy Marnay et Jean Dréjac. Pour son album Attendre… sorti en 1980, il est interprète, auteur et compositeur[17].
En 1978, en pleine vague disco, Michel Legrand publie le morceau Disco Magic Concorde sorte de medley de certaines de ses compositions, on y retrouve par exemple The Windmills of Your Mind ou encore la musique du film Un été 42. Longtemps oubliée, l'œuvre fut reprise par L'Impératrice en 2017 dans une version instrumentale remixée[18].
En 2009, Michel Legrand enregistre un album de ses grandes chansons avec le chanteur canadien Mario Pelchat, l’album comprend notamment un duo de Michel Legrand et Mario Pelchat (Elle a elle a pas) ainsi qu’un autre duo (How do You Keep the Music Playing) avec Mario Pelchat et Dionne Warwick ; l’album reçoit en 2010 le Félix de l’album jazz de l’année au gala de l’ADISQ au Québec. Ils partent ensuite en tournée qui les mènera dans les grandes villes du Québec ainsi qu’à Toronto mais également à Boston, New York, Washington et Las Vegas puis en France (Paris) et en Russie (Moscou et Saint-Petersbourg). Cette collaboration marque les cinquante ans de carrière de Michel Legrand[19].
Michel Legrand a été marié à Christine Bouchard, mannequin, puis à Isabelle Rondon (née Legrand, en 1950[20]) (de 1994 à 2007).
En 2013, il se sépare de la harpiste Catherine Michel.
Le , il épouse à la mairie de Monaco la comédienne Macha Méril, avec laquelle il avait déjà eu une liaison quarante ans auparavant[21], liaison que Macha Méril qualifie de purement platonique[22],[23]. La cérémonie religieuse a lieu le lendemain à Monaco, lors d'une cérémonie orthodoxe[24].
Il est le père de Dominique Rageys (née en 1952), fondatrice avec son mari Jean-François du rallye « Maroc Classic », d'Hervé Legrand (né en 1959), pianiste et compositeur, de Benjamin Legrand (né en 1962), chanteur, et d'Eugénie Angot (née en 1970), cavalière de niveau international.
Sa sœur aînée, la chanteuse Christiane Legrand (1930-2011), a été successivement membre de groupes de jazz vocal tels que les Blue Stars, Les Double Six et les Swingle Singers. Il est le demi-frère de l'écrivain Benjamin Legrand et du peintre Olivier Legrand. Il est l'oncle de Victoria Legrand, chanteuse du groupe Beach House et du vidéaste Alistair Legrand (enfants d'Olivier Legrand).
Naturalisé américain vers la fin de sa vie, il renonce volontairement en 2011 à la nationalité française en demandant sa libération des liens d’allégeance à l'égard de la France[25],[26].
Michel Legrand meurt de septicémie[3],[27] dans la nuit du 25 au , à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine[3],[27] où il était hospitalisé depuis deux semaines pour une infection pulmonaire.
Ses funérailles sont célébrées à Paris en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky le [28]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 44, avenue transversale no 2), près de Francis Lemarque, Yves Montand, Simone Signoret, Jacques Canetti et Gaspard Ulliel. Sa tombe est ornée d'une croix orthodoxe, et le nom de sa dernière épouse est déjà inscrit sur la pierre tombale.
L'astéroïde (31201) Michellegrand, découvert en 1998, est nommé en son honneur[29].
Le , la faculté de musique de l'université de Montréal, au Québec, lui décerne un doctorat honorifique visant à souligner le caractère exceptionnel de sa carrière[30].
À l'occasion de ses cinquante ans de carrière, début 2009, un hommage lui est rendu à la Cinémathèque française à Paris, avec la projection de la plupart des films dont il a écrit la partition. Il donne également pour l'occasion trois concerts salle Pleyel et accorde de multiples interviews à la radio et la télévision.
À la suite de sa mort, de nombreux artistes ont repris un de ses plus grands succès, Les Moulins de mon cœur.
Le , la passerelle Michel-Legrand est inaugurée à Cherbourg-en-Cotentin en présence de Macha Méril. Elle traverse le bassin du Commerce et est située non loin de la place Jacques-Demy.
Le 26 février 2024, La Poste française émet un timbre-poste pour le cinquième anniversaire de sa mort, avec présentation en avant-première le 12 décembre 2023 à Paris en présence d'un de ses deux fils, le chanteur Benjamin Legrand, et de sa seconde épouse Macha Méril[31]. À partir d'une photographie de Jean-Pierre Leloir, l'illustrateur Mathieu Persan a représenté le chef d'orchestre jeune, regardant la partition tout en tenant haut sa baguette ; de la partition jaillissent de la lumière et des notes de musique l'illuminant. La vente premier jour de ce timbre a lieu les 23 et 24 février dans deux villes rappelant des films mis en musique par Legrand : Cherbourg pour Les Parapluies de Cherbourg et Rochefort pour Les Demoiselles de Rochefort[32].
En 2013, Michel Legrand écrit avec Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique au cinéma, sa première autobiographie, Rien n'est grave dans les aigus, où il évoque de manière libre et non chronologique sa formation, ses rencontres, ses choix de parcours, son goût pour la musique au pluriel[6].
En 2018, ce livre est réédité et complété sous le titre : J'ai le regret de vous dire oui.
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