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acteur, réalisateur, producteur et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Roger Hanin est un acteur, réalisateur, producteur et écrivain français, né le à Alger et mort le dans le 15e arrondissement de Paris[1].
Nom de naissance | Roger Paul Jacob Lévy |
---|---|
Surnom |
Antoine Flachot Le nouveau Gorille |
Naissance |
Alger, Algérie |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 89 ans) 15e arrondissement de Paris, France |
Profession |
Acteur Réalisateur Producteur Écrivain |
Films notables |
Le Coup de sirocco Le Grand Pardon Le Grand Carnaval Trilogie marseillaise |
Séries notables |
Navarro Maître Da Costa |
Roger Paul Jacob Levy[2] est le quatrième des cinq enfants de deux collègues fonctionnaires des PTT[3], Joseph Lévy (1894-1960) — lui-même fils de Salomon Lévy et Messaouda Guedj — et Victorine Hanin (1891-1988) —fille de Meyer Hanin et Rachael Azoulay[4],[5] —, couple juif modeste dans la basse casbah d'Alger[6] où il grandit au 25 de la rue Marengo, avant que sa famille s'installe à Bab El Oued[7], rue Mizon.
Son arrière-grand-père Joseph Lévy était marchand d’étoffes, son grand-père Salomon Lévy était rabbin et employé de mairie[3].
Converti au catholicisme à l’occasion de son mariage avec la productrice Christine Gouze-Rénal[8], l'acteur se définit lui-même ainsi : « Mon vrai nom, c'est Lévy. Mon père s'appelle Joseph Lévy. Ma mère Victorine Hanin. À l'origine [pour elle], c'était Ben Hanine. C'est une fille Azoulay. Je suis 100 % kasher sur le plan génétique. Je suis fils de communiste et petit-fils de rabbin. Je me sens très Juif[9],[10]. »
Il raconte que son père était un militant « nudiste » et qu'il emmenait ses filles nues à la plage, ce qui provoquait un scandale à l'époque[11]. À la suite d'une maladie infantile, le jeune Roger Lévy doit pratiquer des disciplines sportives et deviendra première série de ping-pong et champion de France de basket-ball militaire interarmes[12].
Renvoyé du lycée Bugeaud à cause des lois antisémites de Vichy qui imposent un numerus clausus en Algérie pour les élèves juifs dès 1941[13], Roger Hanin est finalement réintégré car son père, ancien combattant, est mutilé et invalide de guerre à 60 %[14]. Il entame ensuite des études de pharmacie à la faculté mixte de médecine et de pharmacie d'Alger[3].
Après l'obtention d'une bourse pour ses bons résultats, il poursuit ses études de pharmacie à Paris en [15]. En fin d'année, alors qu'il se rend à la faculté de pharmacie, un ami décorateur lui propose de faire de la figuration théâtrale dans une pièce pour laquelle il a conçu les décors[16]. Enthousiasmé par cette expérience, il s'inscrit aux cours d'art dramatique de René Simon et Michel Vitold, prend des cours de diction pour perdre son accent pied-noir[16] et se tourne vers le métier d'acteur. Il tient des petits rôles au théâtre et, à partir de 1952, au cinéma, prenant pour nom de scène le nom de jeune fille de sa mère, Hanin[17]. Il adoptera officiellement ce patronyme le 14 octobre 1965[réf. nécessaire].
Avec sa carrure massive du joueur de basket qu'il fut dans sa jeunesse, Roger Hanin est d'abord cantonné dans des rôles de durs. Il obtient une certaine notoriété grâce au film La Valse du Gorille en 1959 mais se lasse de ces rôles stéréotypés.
C'est grâce à Alexandre Arcady, réalisateur du film Le Coup de sirocco à la fin des années 1970, qu'il devient un acteur populaire. Avec Le Grand Pardon et Le Grand Carnaval, du même réalisateur, au début des années 1980, il peut donner toute la mesure de son « identité pied-noir » et entrer en bonne place dans le box-office[18].
Ensuite, il réalise deux films notables, Train d'enfer et La Rumba, puis il connaît la consécration à la télévision avec son rôle du commissaire Navarro créé par Tito Topin. Ce sera son rôle le plus célèbre. Il percevait trois millions de francs pour chaque épisode, record jamais égalé pour la télévision française[19]. Le premier épisode de cette série télévisée, diffusé sur TF1, date d'. Le dernier tournage de Brigade Navarro a lieu le .
Le , il annonce sur l'antenne de RTL qu'il met un terme à sa carrière d'acteur[20] : « Je ne tournerai plus, je ne veux plus être acteur. » Il ajoute :
« Il n'y a ni amertume ni nostalgie. J'ai fait mon tour, comme on dit. J'ai terminé. J'ai eu une carrière mirifique au sens littéral du terme. J'ai joué Othello, Macbeth, tous les grands auteurs, Pirandello, Beckett, Claudel, j'ai joué des grands rôles, je ne vais pas me mettre à bégayer. J'ai un grand projet : je vais vivre ! Sortir dans les grands restaurants, faire des voyages, lire, écrire, profiter du pognon que j'ai amassé sans avoir le temps de le dépenser jusqu'à maintenant. J'entre dans l'antichambre du paradis[20]. »
Un an plus tard, en , il est victime d'un accident vasculaire cérébral en pleine rue à Saint-Tropez[21]. Conscient de la dégradation flagrante de son état de santé, il demande à être placé sous curatelle de sa fille en 2011[22].
Hospitalisé depuis le à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, Roger Hanin y meurt trois jours plus tard à l'âge de 89 ans, à la suite d’une insuffisance respiratoire[23].
Le , une cérémonie religieuse a lieu à la synagogue Buffault (le lieu même où ont été tournées plusieurs scènes du film Le Grand Pardon en 1981) dans le 9e arrondissement de Paris, en présence de nombreuses personnalités du cinéma et de la télévision[24].
Il est inhumé le dans le carré juif du cimetière de Bologhine (précédement Saint-Eugène), à Alger, où repose déjà son père[25],[26],[27], selon le souhait de sa famille, un retour sur sa terre natale.
De son premier mariage avec Lisette Barucq, Roger Hanin a une fille, Isabelle Hanin[28].
Le , il devient beau-frère par alliance de François Mitterrand par son mariage en secondes noces[3] avec Christine Gouze-Rénal, sœur de Danielle Mitterrand. Il est l'un des intimes de François Mitterrand qui fut témoin à son mariage[29].
En , à la demande de François Mitterrand, il se présente à Asnières et Colombes aux élections législatives au nom de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste[30]. Arrivé en quatrième position au premier tour en atteignant tout juste les 10 % des voix, il ne participe pas à la réunion de soutien des partis de gauche au candidat communiste entre les deux tours, préférant se consacrer aux répétitions d’une pièce qu’il doit jouer à la rentrée[31].
En 1990, il est attaqué en justice par Jean-Marie Le Pen, après avoir traité le président du Front national de « véritable nazi ». Mis en examen pour diffamation, l'acteur est finalement relaxé[32].
Après la mort de François Mitterrand, il s'oppose aux nouveaux dirigeants du Parti socialiste et adhère au Parti communiste français, au service duquel il met sa notoriété. En 2007, il déclare vouloir voter pour le PCF à l'élection présidentielle. Le , il déclare qu'il votera au second tour pour Nicolas Sarkozy, qu'il estime être « un homme de gauche ». De plus, il est selon lui révolutionnaire « d'élire un président de la République, petit-fils d'immigré hongrois »[33]. Son engagement en faveur de Nicolas Sarkozy déçoit de nombreux militants de gauche, dont certains de sa génération.
Après la mort de Christine Gouze-Rénal en 2002, il retrouve l'amour de 2004 à 2011 auprès de la pianiste Agnès Berdugo, rencontrée lors d’un récital à Quiberon dont il est un hôte régulier du Centre de thalassothérapie[34].
Membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[35], il cosigne en 2009 un texte réclamant la dépénalisation de l'euthanasie[36]. À la même époque, il reconnaît un enfant adultérin, David Greenwald (né en 1989)[37].
Alors qu'il est sous curatelle, fin 2013, l'acteur demande en justice aux fils de l'ancien président de la république, Gilbert et Jean-Christophe Mitterrand, le remboursement de 300 000 euros qu'il a prêtés à Danielle Mitterrand pour payer la caution de son fils Jean-Christophe dans l'affaire de l'Angolagate[38]. Il est débouté de sa demande en 2014[39].
Reclus dans son appartement du 16e arrondissement de Paris dans les derniers mois de sa vie, il est victime de fréquents troubles de la mémoire, incapable de marcher et presque sourd[37].
En 2000, lors du festival du film français d'Alger, Roger Hanin est honoré par le président de la République algérien Abdelaziz Bouteflika qui lui décerne la médaille Achir, la plus haute distinction algérienne[44].
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