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chanteur, humoriste, compositeur et guitariste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Salvador, né le à Cayenne (Guyane) et mort le à Paris 1er, est un auteur, compositeur, interprète et chanteur de charme, humoriste et musicien français.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Henri Gabriel Salvador |
Pseudonyme |
Henry Cording |
Nationalité | |
Activités |
Chanteur, guitariste de jazz, artiste d'enregistrement, auteur-compositeur-interprète, animateur de télévision, humoriste, compositeur, acteur |
Période d'activité |
- |
Fratrie |
André Salvador Alice Salvador (d) |
Conjoints |
Jacqueline Garabedian (d) (de à ) Sabine de Ricou (d) (de à ) Catherine Costa (d) (de à ) Jacqueline Porel |
Enfant |
Instrument | |
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Labels | |
Genres artistiques |
Jazz, chanson française, bossa nova, musique de variétés (en) |
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée |
Discographie |
Discographie d'Henri Salvador (d) |
À ses débuts guitariste professionnel, il joue dans plusieurs orchestres de jazz français. Sa longue carrière commencée dans les années 1930 avec le jazz, prend une nouvelle dimension lorsqu'il entame à partir de 1948, une carrière de chanteur. Au fil des décennies 1950 à 1970, il écrit, produit et interprète des chansons humoristiques et populaires, tout en conservant un penchant pour un style plus Crooner, grâce à sa voix plus suave et douce.
Il maîtrise de nombreux instruments de musique et fait partie des pionniers à posséder leur propre studio d'enregistrement à domicile[1]; il crée son propre label discographique, les disques « Rigolo » en 1964.
Après une relative traversée du désert vers la fin de sa vie, il connaît un considérable succès, de nouveaux spectacles et tournées, grâce à l'album Chambre avec vue, au début des années 2000.
On lui doit de nombreuses chansons populaires comme Syracuse, Maladie d'amour, Le Loup, la Biche et le Chevalier (Une chanson douce) et dans un registre plus léger, Le travail c'est la santé et Zorro est arrivé[2]. Son dernier succès est la chanson Jardin d'hiver sortie l'année 2000.
En 1957, l'artiste compose la chanson « Dans mon île »[3] et l'interprète à la guitare, sous la forme d'une samba dont le tempo est très ralenti, avec des harmonies riches[4]. Il joue ce titre dans le film italien Europa di notte, qui est projeté au Brésil au printemps 1959 et vu par plusieurs musiciens qui avertissent notamment Antônio Carlos Jobim. Cette chanson est ensuite devenue populaire au Brésil et a rendu Savador particulièrement célèbre dans ce pays[5]. Bien plus tard, en 2008, Gilberto Gil déclarera d'Henri Salvador, qu'il « est l'un des chantres de la bossa nova »[6],[7]. En 2023, le film documentaire intitulé « Face B comme bossa, l'autre histoire d'Henri Salvador » confirme que cette chanson a bien participé aux influences de ce style musical, à la fin des années 1950[8].
Salvador et Sacha Distel, les deux seuls artistes français de variété à figurer dans le Dictionnaire du Jazz [9], se sont connus comme jeunes débutants dans la nouvelle formation que Ray Ventura, a mise en place peu après la Libération.
Henri Gabriel Salvador est né au n°19 rue de la Liberté, à Cayenne[10]. Ses parents sont originaires de Guadeloupe : Clovis Salvador, percepteur, de Morne-à-l'Eau[11], et Antonine Paterne, fille d’une Amérindienne caraïbe, de Port-Louis [12].
Henri est le benjamin de trois enfants : il a une sœur, Alice et un frère, André, avec lequel il chantera en duo au début de sa carrière et avec qui il se produira au Jimmy’s, à Paris et à Biarritz[13].
Le , Henri Salvador épouse une jeune femme de Corse, Lily Susini, qui l'accompagnera pendant son périple sud-américain avec l'orchestre de Ray Ventura, jusqu'à son retour en France, en 1945. Né le 1er février 1940 de sa liaison avec l'actrice Jacqueline Porel, son fils naturel Jean-Marie conçu peu après sa libération de prison pour désertion sera officiellement reconnu par l'acteur François Périer en 1941, lors du mariage de celui-ci avec Jacqueline.
Le à Paris, Salvador se remarie avec Jacqueline Garabedian qu'il a connue en 1949 en coulisses d'un de ses spectacles, cette épouse meurt d'un cancer en 1976, le laissant veuf. Durant 27 années de vie commune, Jacqueline a géré une très grande partie des activités d'Henri, faisant notamment office d'agent artistique en négociant ses cachets, en défendant ses intérêts lors des galas, des émissions de radio et de télévision[14].
En 1982, la rencontre à Los Angeles entre Jean-Marie Périer et son père biologique, relatée par Jean-Marie dans son autobiographie Enfant gâté, s'avère décevante pour le photographe[15],[16].
En troisièmes noces, Henri Salvador épouse le Sabine de Ricou à Neuilly-sur-Seine, dont il divorce en 1995. Le , il épouse Catherine Costa, femme de radio et productrice d'émissions télévisées rencontrée lors d'un tournoi de tennis à Monte-Carlo[17].
La famille Salvador quitte la Guyane en 1929, débarquant au Havre du paquebot Pérou le . Henri a alors 12 ans[18].
Assistant fréquemment aux spectacles du cirque Medrano, il se fait remarquer en s'esclaffant si fort sur les gradins que le clown Rhum lui demande de revenir tous les dimanches, lui apprenant des gags en échange de ce rire communicatif.
Il obtient (de justesse) le certificat d'études en 1930 ou 1931.
À 15 ans[19], il décide d'arrêter ses études, ce qui afflige son père[20]. Il exerce de nombreux petits boulots, mais préfère faire le pitre devant les terrasses des cafés parisiens.
Influencé par sa tante par alliance[21], Léona Gabriel, qui chante dans un cabaret parisien, il apprend la musique (trompette et violon, instruments dont joue son père, mais surtout la batterie et la guitare). En 1933, un de ses cousins lui fait entendre des disques de Louis Armstrong et Duke Ellington. Fasciné par le jazz, il écoute cette musique à longueur de journée jusqu'au jour où il accompagne son frère André dans des cabarets parisiens. Ses talents de musicien, mais aussi d’humoriste, le font connaître et apprécier du public. En 1935, ils jouent au Jimmy’s Bar, cabaret renommé de l’époque situé au 4, rue Huyghens (angle 206, boulevard Raspail) (Paris 14e), Django Reinhardt qui trouve des parfums tropicaux dans le jeu d'Henri l'engage alors comme accompagnateur[22].
En , il est envoyé pour son service militaire dans un régiment d'infanterie de l'est de la France, puis, grâce aux relations du patron du Jimmy's, est muté à Paris au 213e régiment d'infanterie. Confronté au racisme et peu fait pour la vie de caserne, il déserte ce qui lui vaut d'être arrêté et incarcéré à la prison militaire de Maisons-Laffitte. Après avoir purgé sa peine, il est envoyé au début de juin 1940 sur le front Nord, au moment où l'armée allemande est en train d'écraser l'armée française. Il réussit à revenir à Paris en pleine débâcle[20].
En 1941, il fuit la zone occupée pour la zone libre. Il exerce d'abord comme chanteur d'orchestre à Nice puis en avril à Cannes où son frère le fait engager au Maxim's comme guitariste, dans l'orchestre de Bernard Hilda où Ray Ventura le remarque. Il fait partie de à de l’orchestre de Ventura lors de son séjour en Amérique du Sud — Brésil, Argentine, Colombie, Uruguay, etc.. Il part seul, sans son frère qui jusqu'alors est pourtant le leader de leur duo, signant leurs contrats. Il y exerce ses talents de guitariste-chanteur et de comique, avec notamment une imitation du personnage de dessin animés Popeye. En Amérique du sud, il connaît son premier succès personnel, « sauvant » la première soirée de l'orchestre de Ray Ventura au casino d'Urca à Rio de Janeiro, par son imitation de Popeye puis l'interprétation de la chanson aux influences créoles Maladie d'amour[23].
Accompagné de sa troupe, Ventura revient à Paris en 1945 mais Henri préfère accepter un contrat pour effectuer une tournée solo au Brésil. En interprétant une Samba rhumba au ralenti , Henri Salvador interprète un style musical précurseur de la bossa nova. Le , lorsqu'il retrouve son frère André, ce dernier souhaite reformer leur duo mais Henri, devenu une vedette, n'y voit aucun intérêt; ce refus provoque une douloureuse rupture affective entre les deux jeunes hommes[20]. Henri réintègre l'orchestre de Ventura puis, lassé d'être le fantaisiste de service surtout reconnu pour son jeu scénique, il monte son propre orchestre en 1946, avec succès. En 1947, il propose au directeur de Bobino de l’embaucher en vedette à part entière, prenant le pari de n'être payé que par les entrées. Dès sa première scène le , il rencontre le succès qui lance sa carrière de « chanteur créole ». En , le producteur parisien Jacques Canetti, enthousiasmé par sa voix de crooner, lui propose de passer au Théâtre des Trois Baudets qui met en scène son premier spectacle. Résultat triomphal. Dans la foulée, il enregistre avec Canetti chez Polydor Maladie d'amour ou encore la chanson Clopin-clopant qui reçoit le Grand Prix du Disque 1949. Cette collaboration dure jusqu'en 1956 au moment où Michel Legrand et Jacques Canetti, de retour des États Unis, reviennent avec le premier disque de rock'n'roll. Avec Boris Vian et Henri Salvador, ce groupe d'artistes lancent les premiers rocks français.
Il participe, en 1949, au film Nous irons à Paris, de Jean Boyer, aux côtés de l’orchestre de Ray Ventura, des Peters Sisters, de Martine Carol et d’autres vedettes de l’époque. En 1949 il passe à l'ABC, le temple des music-halls parisiens, dans la revue de Mistinguett Paris s’amuse.. Dans les coulisses, il rencontre Jacqueline Garabédian, étudiante égyptienne qui devient son épouse le et son imprésario[20].
Durant sa carrière de chanteur populaire, il est accompagné par plusieurs musiciens tels que Philippe Gérard, Henri Leca, Jack Diéval, surnommé le « Debussy du jazz[24] », Joe Boyer, Michel Legrand… Il choisit toujours de combiner sur ses albums, chansons très fantaisistes et chansons douces, bien que le grand public se montre plus enthousiaste sur le premier style, tandis que la concurrence est sévère à l'époque dans le domaine des secondes avec notamment André Claveau, Georges Ulmer, Jean Sablon, , etc.).
En 1956, sous le pseudonyme d’Henry Cording — en référence à recording signifiant « enregistrement » en anglais, Henri Salvador est l'un des premiers à interpréter des airs de rock 'n' roll[25] en français, sur des textes de Boris Vian, lequel choisit le pseudonyme « Vernon Sinclair »[26],[27], souvent mis en musique par Michel Legrand, sous l'impulsion du producteur Jacques Canetti alias « Jack K Netty ». En réalité, il s’agit de parodier ce nouveau style de musique particulièrement en vogue aux États-Unis à cette période. Parallèlement, la même année, il enregistre un 45-tours à la guitare jazz, intitulé Salvador Plays the Blues.
C’est en débutant dans l'orchestre de Ray Ventura qu'Henri Salvador révèle ses qualités d'interprète et de fantaisiste. Il fait la rencontre déterminante de Bernard Michel et Maurice Pon, avec lesquels il va signer de nombreux succès comme Le Loup, la Biche et le Chevalier communément appelée « Une chanson douce »), Le travail c'est la santé, Dans mon île, Croqu'Soleil, Les Bestioles, etc.
La complicité entre Bernard Michel et Henri Salvador engendre plus de quarante-cinq ans de créations artistiques ou adaptations fructueuses, telles que : Ah Ah Ah, Ma Doudou, Twist SNCF, Zorro est arrivé, Minnie, petite souris, Tout ça, c'est pas grave, Monsieur Boum Boum, J'étais une bonne chanson, Une femme d'affaires, Pauvre Jésus-Christ, Le Voyageur, Une blonde en or, Les Aristochats[28], C'est pas la joie ou encore J'aime tes genoux[29], etc.
Sa carrière prend un tournant dans les années 1960, en grande partie grâce aux émissions de variétés produites par Maritie et Gilbert Carpentier pour l'ORTF, dans lesquelles il interprète ses chansons humoristiques par de petits sketches qui le consacreront comme chanteur populaire : Faut rigoler, Juanita Banana, etc. Il obtient même, en première partie de soirée, sa propre émission intitulée « Salves d’Or », bénéficiant de plusieurs éditions.
Le général de Gaulle déclare souhaiter ne jamais rater ses émissions; les services de la télévision lui livrent des copies lorsque le général ne peut les suivre[30].
En 1964, il crée son propre label, « Rigolo »[31]; cette société distribue dès lors tous ses disques jusqu'en 1984, ainsi que ceux de quelques autres artistes comme Tiny Yong, Jacky Moulière, Baris Manço, les Bretell's, Jacqueline Boyer ou Audrey Arno…
Fervent Supporter du Paris Saint-Germain depuis le début des années 1970, Henri Salvador possède quatre abonnements à vie au Parc des Princes, depuis l’ère Hechter. Le club étant dans une mauvaise passe financière, Daniel Hechter sollicite ses amis de mettre la main à la poche. En contrepartie de 10 000 francs de dons, Hechter procure un abonnement à vie au Parc, pour tous les matches du club. Henri Salvador en achète quatre[32].
Le , sa femme Jacqueline âgée de 50 ans, meurt d'un cancer. Il sombre alors dans une grave dépression et quitte dans le même temps, celle qui a fait office de manager et de directrice artistique[20]. Son nouvel imprésario Charley Marouani, le convainc de venir quelques jours à Tahiti chez un autre de ses artistes, Jacques Brel; ce séjour lui redonne le goût de la musique[33].
En 1979, il participe au conte musical Émilie Jolie, écrit par Philippe Chatel, fiction télévisée dans laquelle il incarne le conteur et pour laquelle il interprète trois chansons, dont l’une avec Françoise Hardy et la petite Émilie Chatel.
Certains de ses succès sont régulièrement réenregistrés par d'autres artistes, en particulier Le Loup, la Biche et le Chevalier / « Une chanson douce ». Parmi d'autres, la chanteuse Enzo Enzo reprend ce titre en 2007 dans son album destiné aux enfants, intitulé Chansons d'une maman[34].
Entre 1971 et 1975, il participe à plusieurs séries d'émissions de variétés télévisées destinées à la jeunesse, produites sur la Première chaîne de télévision, par Gilbert Richard. Il compose et interprète notamment l'indicatif de son émission du mercredi après-midi, intitulée Papa Tête en l'Air.
Sa carrière connaît une éclipse dans les années 1980 et 1990 et le chanteur se consacre alors surtout à la pétanque, dont il devient « plusieurs fois champion de ligue d'Ile de France au jeu provençal »[35]. Il publie un album de bande dessinée sur le sujet, Passion… Pétanque[36] et invente même un modèle de boules métalliques : une première série est commercialisée d’abord par le fabricant JB, puis il dépose trois brevets pour la boule de haute technologie « VMS Plot »[37]. Il se perfectionne au piano durant ces années avec le pianiste-compositeur pédagogue Michel Sogny.
Essentiellement reconnu comme chanteur fantaisiste (alternant de fréquents succès de chansons drôles et de rares succès de chansons douces), ce qu'il regrette parfois, il renoue avec le jazz avec l'album Monsieur Henri enregistré à New York en 1994 et qui est un grand échec artistique et commercial[38].
En 2000, Keren Ann et Benjamin Biolay, grâce au mécénat de Philippe Ulrich, lui offrent l’occasion de revenir au sommet avec son disque Chambre avec vue et son titre phare : Jardin d’hiver. La collaboration avec Benjamin Biolay s’envenime quelque temps plus tard[39] mais n'empêche pas le retour gagnant du crooner jazzy[20].
Henri Salvador s'est également prêté au doublage de films d’animation, en prêtant sa voix en 1989 au crabe Sébastien dans La Petite Sirène, des Studios Disney. En 2006, à l’occasion de la sortie DVD du film, il réenregistra également les dialogues de sa suite, La Petite Sirène 2 : Retour à l'océan, dialogues confiés à un autre comédien sur la version originale de 2000.
Parolier pour de nombreux artistes, notamment pour Régine, Sheila, il a fait connaître au grand public Keren Ann. Plusieurs musiciens, comme Laurent Voulzy, Gabriel Yared, Eddy Mitchell et Art Mengo, ont composé pour lui.
Son dernier album, intitulé Révérence, sort fin . Il met fin à sa carrière active lors d'un dernier spectacle donné au palais des Congrès de Paris le .
Entre les deux tours de l'élection présidentielle française de 2007, Henri Salvador a participé à un meeting de soutien à Nicolas Sarkozy[40], au cours duquel il a pris la parole[41] en faveur de son candidat.
En 2007, Henri Salvador célèbre ses 90 ans lors d'un concert anniversaire à Monaco[31].
Il meurt le d’une rupture d'anévrisme à son domicile parisien, au 6, place Vendôme, à l’âge de 90 ans. Sa dernière émission aura été enregistrée quelques jours avant sa mort par Laurent Baffie sur Europe 1 et diffusée le .
Ses obsèques ont lieu le en l'église de la Madeleine à Paris, en présence du président Nicolas Sarkozy et du prince Albert de Monaco. Il est inhumé auprès de sa première épouse Jacqueline au cimetière du Père-Lachaise (97e division), à côté d'Édith Piaf[20]. La date de naissance à l'état civil est bien 1917 et non pas 1918 comme indiqué par erreur sur sa pierre tombale[42].
Jusqu'en 1951 : label Polydor - À partir de 1952 : label Philips.
Henri Salvador a sorti plusieurs dizaines de 45 tours, parmi lesquels :
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