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premier souverain de la dynastie Yuan De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Kubilai Khan ou Khoubilaï Khaan ou Khubilai Khan ou Qubilaï Khan[1] (mongol bitchig : ᠬᠤᠪᠢᠯᠠᠢ ᠬᠠᠭᠠᠨ,translittération : Qubilai qaγan ; mongol cyrillique : Хубилай хаан, translittération : Khubilai khaan, [ xubilaj] ; chinois : 忽必烈 ; pinyin : ), né le et mort le [2], est un khagan mongol, puis sous le nom de Shizu (chinois : 世祖 ; pinyin : ) le premier empereur de Chine de la dynastie Yuan.
Empereur de Chine Dynastie Yuan en Chine | |
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- | |
Khagan Empire mongol | |
- | |
Khan |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
ᠬᠦᠪᠢᠯᠠᠢ ou Хубилай |
Noms posthumes |
ᠰᠡᠴᠡᠨ ᠬᠠᠭᠠᠠᠨ, Сэцэн хаан, 聖德神功文武皇帝 |
Nom de temple |
世祖 |
Activité |
Militaire |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie |
Möngke Khan Houlagou Khan Ariq Böqe Dumugan (d) Yesubuhua (d) Bochuo (d) Hududu Moge (d) Suigedu (d) Xuebietai (d) |
Conjoints | |
Enfants |
Grade militaire |
Général (en) |
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Petit-fils de Gengis Khan (v. 1160 – 1227), il naît l'année de la prise de Pékin par les Mongols. En 1260, il succède à son frère Möngke comme grand khan des Mongols. En 1276, il reçoit le grand sceau de l'empire de Chine des mains de l'impératrice douairière des Song du Sud régnant à Hangzhou.
Il est principalement connu en Occident par le livre de Marco Polo, qui résida à sa cour pendant dix-sept ans, employé comme « messager » de l'empereur[3], c'est-à-dire émissaire impérial.
À la mort de Gengis Khan en 1227, l'empire inclut, outre la Mongolie, une partie du nord de la Chine (royaume des Jin) et une partie de la Transoxiane et de la Bactriane (les steppes à l'est de la mer Caspienne).
Entre 1231 et 1238, les Mongols conquièrent le royaume de Goryeo, dans la péninsule de Corée, mais le pays reste dans l'ensemble insoumis jusqu'en 1258, la famille royale s'étant réfugiée sur l'île de Kanghwa, pourtant très proche de la côte[4]. Le roi finit par renoncer à la résistance en 1258, mais n'est pas suivi par tous ses sujets.
À l'ouest, deux vastes régions sont conquises :
La mort de Möngke, survenant alors qu'Houlagou s'apprête à attaquer les Mamelouks en Égypte, remet en cause la campagne, Houlagou ramenant une bonne partie de son armée vers l'est. Le gouverneur de Syrie, Ketboğa, subit une contre-offensive des Mamelouks qui le vainquent à Aïn Djalout en Galilée () et récupèrent la Syrie. Mais Bagdad reste aux mains des Mongols.
En Chine, les Mongols, après avoir conquis le royaume des Xia occidentaux et établi leur domination totale sur le royaume des Jin, sont engagés dans une guerre pour conquérir le royaume des Song dans le sud.
Il est le fils de Tolui, quatrième fils de Gengis Khan et de Börte. Tolui meurt en 1232, avant son frère Ögödei, grand khan des Mongols de 1227 à 1241. À Ögödei, succède son fils Güyük de 1241 à 1251.
En 1251, la veuve de Tolui, Sorgaqtani, réussit à faire choisir son fils Möngke comme quatrième khan, avant l'avènement de Kubilai en 1260.
Kubilai est nommé par son frère Möngke vice-roi en Chine du Nord, basé en actuelle Mongolie-Intérieure dans la ville de Shangdu qu'il fait bâtir entre 1252 et 1256 (et qui demeurera sa capitale d'été quand, devenu empereur, Pékin sera élevée au rang de capitale principale).
Dès cette époque, il s'entoure de conseillers chinois, dont Liu Bingzhong (en)[5], et commence à siniser son administration[6]. Il crée aussi un réseau d'écoles pour les Mongols[7]. Sur le plan militaire, il conquiert le Yunnan et soumet le royaume de Dali à la demande de son frère Möngke, et participe avec lui aux premières opérations militaires contre l'empire Song du Sud[8].
En 1251, le 2e karmapa, Karma Pakshi est invité par Kubilai Khan à son palais de 'Ur tu, où il arrive en 1254[9]. Il y séjourne trois ans, pour ne pas causer de conflits avec l'école Sakyapas, très influente auprès de Kubilai à cette époque[10]. Il reconnaît le frère de Kubilai Khan, Möngke, Khan de l'Empire mongol (r. 1251 – 1259), comme un de ses anciens disciples. Après la mort de Möngke, Kubilaï Khan lui succède et deviendra par la suite empereur de Chine, installé à Khanbalik (actuelle Pékin)[10]. Kubilai Khan avait gardé rancune au Karmapa car ce dernier avait refusé de rester à la cour les années précédentes et qu’il avait l'impression qu'il était plus proche de son frère Möngke. Kubilai ordonne l’arrestation de Karmapa, lequel s'échappe par des prodiges miraculeux[10].[pertinence contestée]
En 1253, il conquiert le royaume de Dali, correspondant approximativement à l'actuelle province du Yunnan, dont la capitale, Dali, au bord du lac Erhai est sur les marches du plateau du Tibet[11].
En 1258, Möngke part avec Kubilaï en campagne contre l'empire des Song du sud, tandis que la Haute Mongolie est l'apanage de leur plus jeune frère, Ariq Boqa, basé à Karakoroum.
La mort de Möngke, durant le siège de Chongqing, provoque une lutte pour la succession entre Ariq Boqa et Kubilai.
Ariq Boqa reçoit le soutien d'une partie de l'aristocratie mongole, censée plus conservatrice, dont Qaïdu, petit-fils d'Ögedeï, khan en Transoxiane, et une partie de la Horde d'or. Kubilai a pour lui la cavalerie mongole, ainsi que des contingents alains, turcs, chinois et coréens.
Finalement, après quatre ans de guerres, Ariq Boqa se rend à Kubilai en 1264. Il est épargné, mais tenu prisonnier, et meurt au bout de deux ans.
La victoire de Kubilai marque la défaite des partisans de la tradition mongole, alors que Kubilai incline vers une sinisation de son pouvoir. Après la mort d'Ariq Boqa, Qaïdu continuera à jouer un rôle important d'opposition à Kubilai.
La victoire de Kubilai contre son jeune frère faisait de lui le Grand Khan ou empereur des Mongols et de toutes les tribus et pouvoirs ralliés ou conquis, dont il était le suzerain ; à ce titre, il régnait depuis la Corée jusqu'à la Méditerranée (Petite Arménie et centre de l'actuelle Turquie), sur l'Iran et l'Irak jusqu'à Bahreïn, sur la Russie et l'Ukraine. Son apanage personnel était la Chine du Nord et du Sud-Ouest jusqu'au Yunnan.
Il ne devient empereur de Chine que lorsque l'impératrice douairière Song Xie Daoqing (en) régnant à Hangzhou se reconnaît vaincue et lui fait remettre le grand sceau d'empire en février 1276[13]. L'intégration des possessions Song au gouvernement de Pékin s'effectue de 1273 (chute de Xiangyang) à 1279 (Bataille de Yamen où meurent les derniers résistants Song).
En 1271, Kubilai s'installe à Zhongdu (l'actuelle Pékin), anciennement capitale du sud de la dynastie Liao (907/916 – 1125) sous le nom de Nanjing, puis de la dynastie Jin (1115 – 1234), pillée par Gengis Khan en 1215. La ville est renommée Dadu (大都, , « grande capitale »), également appelée en Köktürk, « Khanbalik » (« ville du khan », traduit en chinois par 汗八里, , « huit lieues du Khan »), d'où vient le nom que lui donne Marco Polo : Cambaluc.
En même temps, il fonde la dynastie Yuan, et s'il lui est donné le nom chinois d'empereur Shizu, il ne sera effectivement empereur de Chine qu'après la reddition de Hangzou en 1276, voire, selon le comput des légitimistes chinois, en 1280, lors de l'anéantissement des derniers résistants Song.
Kubilai s'implique dans la conquête de l'empire Song comme lieutenant de son frère régnant Möngke dès 1257. Il est crédité d'avoir pu traverser le Yangtze et de s'être maintenu sur sa rive sud quelque temps.
Devenu Grand Khan, il renouvelle l'attaque à partir de 1268 en faisant assiéger la ville de Xiangyang durant cinq ans. Après sa chute en 1273, l'empire Song ne résiste que trois ans, et le gouvernement de Hangzhou se rend en février 1276. Trois autres années sont nécessaires à Kubilai pour achever la réunification de la Chine par l'incorporation des dernières provinces du Sud encore fidèles aux très jeunes frères du dernier empereur Song.
Il se comporte en souverain éclairé. Il rénove et étend le réseau des routes, fait rebâtir les édifices publics, creuser le Grand Canal, et impose, pour la première fois dans l'histoire, la monnaie de papier avec pouvoir libératoire obligatoire. Il protège les arts et les Annales rédigées sous les Mings disent qu'il aimait ses peuples.
Cependant le mode de gouvernement de Kubilai est largement militaire et, reprenant le principe de hiérarchie établi sous la dynastie Jin, il divise la population en quatre classes. Les Mongols occupent la première place et sont privilégiés. Les tribus et peuples d'Asie centrale qui ont adhéré aux conquêtes de Gengis khan, dont les Ouïgours, et d'autres étrangers, sont considérés comme compagnons servants (Nökör, Marco Polo par exemple bénéficiera de ce statut). Viennent seulement ensuite les Chinois du Nord, qui dépendaient auparavant des Jin, enfin les Chinois du Sud, qui dépendaient des Song et dont le pouvoir craint les révoltes. Ce classement est omniprésent, que ce soit dans l'administration, l'armée, dans le droit. Les Chinois n'ont qu'une position subalterne, subissent couvre-feu et interdiction de porter des armes, et même, durant une période, la suppression des Examens impériaux donnant accès aux responsabilités administratives.
Néanmoins de nombreux Chinois sont ralliés au régime et le servent, y compris avec des titres élevés et dans l'armée. Kubilai a aussi délibérément sinisé son gouvernement, y compris par l'adoption de ses rites[14].
Sur le plan religieux, il soutient le bouddhisme, fait preuve de méfiance à l'égard du taoïsme, mais se montre tolérant à l'égard des différentes religions, accueillant des prêtres chrétiens nestoriens (sa propre mère était chrétienne) et des lamas tibétains, notamment Phagpa qui créa pour lui un nouvel alphabet mongol utilisé pendant le siècle qu'a duré la dynastie[15]. Kubilaï la déclarera écriture officielle de l'empire quand il sera proclamé empereur de Chine[15].
Malgré la soumission du roi en 1258, quelques dignitaires militaires refusent la reddition et forment la rébellion Sambyeolcho, qui lutte dans les îles du détroit de Corée, entre le sud de la péninsule et le Japon.
La cour coréenne ne peut revenir à Gaegyong qu'en 1270, moyennant de dures conditions :
La Corée sert de base d'invasion du Japon (1274 et 1281).
En 1263, les Mongols envoient des émissaires au Japon, le menaçant d'une invasion si les Japonais ne reconnaissent pas la souveraineté mongole.
En 1268, un deuxième envoi d'émissaires a lieu. Les ambassadeurs rencontrent chinzei-bugyō, le « commissaire de la défense pour l'ouest », qui remet le message au shogun à Kamakura et à l'empereur à Kyōto. Le shogunat de Kamakura opte pour une politique de résistance et ordonne à tous ceux qui possèdent des fiefs à Kyushu, l'endroit le plus proche de la Corée et donc le plus susceptible d'être attaqué, de retourner sur leurs terres. Des services de prières sont organisés et la plupart des affaires gouvernementales sont reportées pour faire face à cette crise. Face à ce refus de négocier, Kubilai Khan se rend compte qu'il n'a pas les ressources pour lui procurer une armée et une flotte suffisante.
Ce n'est qu'après plusieurs années de préparatifs qu'une première tentative a lieu en 1274 ; elle échoue par la destruction de la flotte mongole par une tempête.
La seconde a lieu en 1281, après la conquête de la Chine du Sud. C'est une opération de grande envergure, qui dure du printemps à l'été. Cependant elle se termine par l'arrivée d'un typhon qui sera nommé par les Japonais, kamikaze (« vent divin »).
Ces tentatives d'invasion mettent un frein à l'expansion mongole vers le Pacifique.
En 1287, Témur, petit-fils de Kubilaï alors stationné au Yunnan, abat le royaume de Pagan en Birmanie.
En 1292, Kubilaï lance une expédition de 1 000 bateaux et 20 000 hommes contre le roi Kertanegara de Singosari à Java. D'abord accueillie par un gendre du roi, qui l'utilise pour mater une révolte, puis s'emparer du pouvoir et fonder l'empire Majapahit, une partie des forces de Qubilaï s'y assimile[17], le reste est ensuite rejeté.
Après la défaite d'Ariq Boqa, Qaïdu se détourne des affaires chinoises et se tourne contre ses voisins de l'ouest : en 1267 – 1269, allié à Mengü Temür, de la Horde d'Or, il fait la guerre à Baraq, khan de Djaghataï. Il s'empare de Kachgar, puis en 1269, Baraq reconnaît sa suzeraineté. Il entre ensuite en guerre contre Abaqa, khan houlagide. Ce n'est que dans les années 1270 que reprend le conflit avec Kubilai[18].
En 1275, Kubilai envoie contre Qaïdu son quatrième fils, Nomoukan. Deux princes de la famille impériale[réf. nécessaire], mécontents, se rallient à Qaïdu, qui profite de la situation et marche sur Karakorum, en Mongolie (1277). Kubilai lui envoie alors son meilleur général, Bayan, qui réussit à battre la coalition des princes mongols révoltés avec une armée nombreuse, incluant des troupes auxiliaires chinoises et coréennes. Qaïdu se retire dans la région de l’Irtych.
En 1287, Qaïdu forme à nouveau une coalition de princes mongols contre Kubilai. Il réunit le nestorien Nayan, descendant de Témugué-otchigin, Chinkour, petit-fils de Jöchi Khasar (ou Kassar) et Kadaun, descendant de Khachiun, un autre frère de Gengis Khan. Les princes gengiskhanides menacent la Mongolie orientale et la Mandchourie tandis que Qaïdu, parti du Turkestan, marche sur Karakorum.
Kubilai envoie de nouveau Bayan, qui occupe Karakorum en attendant l'arrivée de Qaïdu. Yisutemur, petit-fils de Boortchou noïon part en Mandchourie avec une puissante armée, ravitaillée par une flotte chinoise par l’embouchure du fleuve Liao. La coalition de Mandchourie est difficilement vaincue. Nayan, fait prisonnier, est exécuté en 1288. Qaïdu doit renoncer à ses ambitions de restaurer le pouvoir de la branche d’Ögödei, mais réussit à garder sa position dans l’oulous de Djaghataï.
Le Livre de Marco Polo paru en 1298, aussi nommé Le Livre du Grand Khan, raconte essentiellement les possessions et le grand pouvoir de Kubilai Khan ; il donne de nombreuses et véridiques informations sur l'organisation et la richesse de son empire mongol. Par exemple :
Les descendants de Gengis khan non musulmans étaient libéraux en matière de religion. Khubilai était d'origine chamaniste, sa mère était chrétienne, lui-même envisageait les affaires religieuses d'un point de vue politique[21]. Mais le bouddhisme, en particulier le bouddhisme tibétain, eut sa préférence. Dans une querelle entre bouddhistes et taoïstes, il se prononça en faveur des premiers. Dès 1254 avait été invité à sa cour Karma Pakshi, le 2e karmapa tibétain, qui fut l'un des dignitaires qui l'initièrent au bouddhisme mais ne voulut pas rester[9].
Il eut un meilleur succès politique avec un jeune lama que son cousin Godan Khan lui recommandait, Phagpa, célèbre pour l'alphabet mongol qu'il créera à sa demande[22],[23]. KhubilaI le nomme précepteur impérial (ministre) chargé des affaires bouddhiques de l’Empire[24]. Puis gouverneur religieux et temporel du Tibet[24],[25](p33), travaillant étroitement avec le Bureau des affaires tibétaines de Pékin[26]. Phagpa inaugura « la théologie politique de la relation entre l'État et la religion dans le monde bouddhiste tibéto-mongol »[22],[23], conforme à la pratique mongole de confier l’administration des régions soumises à des potentats locaux obédients.
Selon Sagan Setsen, « Ainsi Qubilaï khaân fit que le soleil de la religion bouddhiste s'éleva dans les ténèbres du pays des Mongols. Des Indes, il fit aussi venir des images et reliques du Bouddha »[27].
Principales épouses (du premier et deuxième ordre):
Épouse de troisième ordre:
Épouses de quatrième ordre:
Concubines:
De Chabui Khatun, fille de Anchen, chef Onggirat et frère de Börte, épouse principale de Gengis Khan ; morte vers 1282/1283 :
De Dörbechin khatun, de la maison des Dorban :
De Nambui Khatun, fille de Nachen, fils de Anchen, chef Onggirat ; titrée épouse principale en 1283 :
De Asuzhen Khatun, morte en 1281 :
De Hüshijin, fille de Boroqul Noyan de la maison des Ushin :
De Dalahai khatun (zh) ?
De mères inconnues :
« In Xanadu did Kubla Khan / A stately pleasure dome decree […]
À Xanadu, Kubla Khan fit ériger / Un majestueux dôme de plaisir »
— Kubla Khan sur la Wikisource anglophone
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