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Gil Blas est un quotidien de la presse écrite française, fondé par Auguste Dumont et qui a paru de novembre 1879 à mars 1940.
Gil Blas | |
Une du supplément du 8 octobre 1893, une nouvelle de Maupassant illustrée par Steinlen. | |
Pays | France |
---|---|
Langue | Français |
Périodicité | quotidien |
Genre | Presse |
Fondateur | Auguste Dumont |
Date de fondation | 1879 |
Date du dernier numéro | 1940 |
Ville d’édition | Paris |
ISSN | 1149-9397 |
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D'abord quotidien jusqu'au , il paraît épisodiquement du à [1]. Son supplément hebdomadaire, Gil Blas illustré, fut sans doute à l'origine d'une partie de son succès.
Né dans les débuts agités de la Troisième République, Gil Blas emprunte son titre à l'Histoire de Gil Blas de Santillane (1715), un roman picaresque d'Alain-René Lesage mettant en scène un pauvre diable confronté aux différences sociales, livre qui eut un énorme succès en son temps.
Le fondateur du journal, Auguste Dumont, qui avait accumulé une grande expérience de la presse, annonce dans son programme : « Il nous a paru simple et logique de prendre son héros pour titre d'un journal qui veut être gai sans trivialité, vrai sans cynisme, frondeur sans méchanceté, humain [...], français par la variété et le goût, vivant... ». La devise du journal devient « Amuser les gens qui passent, leur plaire aujourd'hui et recommencer le lendemain », une citation de Jules Janin, préfacier de la réédition du roman de Lesage.
Le premier numéro sort le [2], sous la direction d'Auguste Dumont. Le prix de lancement est de 15 centimes pour 4 pages. Le siège parisien est situé 19 boulevard des Capucines. Quatrelles est le premier écrivain à inaugurer une série de romans feuilletons. Après des débuts difficiles, Gil Blas trouve son public.
Le peintre Caillebotte représente en 1880 son ami Richard Gallo assis dans le parc Monceau. Il tient un exemplaire du quotidien qui défendait souvent les travaux de « l'école naturaliste », notamment ceux d'Émile Zola tout au long des années 1880[3].
À la suite de la mort d’Auguste Dumont en , Gil Blas est repris par l’imprimeur Éloi Dubuisson qui crée le un supplément hebdomadaire, titré un mois plus tard, le Gil Blas illustré. Vendu 5 centimes, comportant des illustrations originales en couleurs, il sert de prime aux abonnés. En 1892, le banquier Victor Antoine Desfossés en devient l'administrateur principal.
Les ventes commencent alors à décoller : le tirage, qui a débuté à 160 000 exemplaires, passe à plus de 260 000 en . Le supplément propose parfois des chansons, entre autres d'Aristide Bruant, Léon Xanrof, Marcel Legay et Yvette Guilbert, mais aussi des poèmes, dont « Première Soirée » d'Arthur Rimbaud, dans son numéro du dimanche , quelques semaines après sa mort.
Des romans paraissent régulièrement en feuilletons notamment Au Bonheur des Dames (1882-1883), Germinal (1884) et L'Œuvre d'Émile Zola, ou X... roman impromptu[4], écrit à dix mains, par Georges Courteline, Jules Renard, George Auriol, Tristan Bernard et Pierre Veber. En outre, durant cette période, le journal publie beaucoup d'articles et de contes de Guy de Maupassant.
En 1896, alors qu'il vit à Paris, Albert Langen a l'idée de lancer en Allemagne Simplicissimus en s'inspirant du Gil Blas illustré sur les conseils de son ami le dessinateur Steinlen.
Au début des années 1890, le journal est devenu potentiellement très rentable et intéresse des investisseurs venus du monde de la finance, tel l'agent de change Victor Antoine Desfossés. En 1911, avec l'arrivée de Pierre Mortier, le quotidien passe à 6 pages et le prix de vente descend à 10 centimes. Le journal, comme beaucoup d'autres titres, suspend sa parution une première fois le lendemain du , avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Mortier relance le journal le et en reste le patron jusqu'en .
« Un journal s'est fondé, le Gil Blas, qui, dans ses débuts, se vendait assez mal. Parfois, je questionnais curieusement les directeurs des feuilles rivales sur les chances de succès du nouveau venu ; et ces directeurs haussaient les épaules avec un sourire de mépris, ils ne craignaient rien, ça ne se vendait pas. Puis, voilà tout d'un coup que j'ai vu le nez des directeurs s'allonger : le Gil Blas se vendait, il avait pris une spécialité de chroniques légères qui lui donnait tout un public spécial, j'entends, si l'on veut, le grand public, les hommes et surtout les dames qui ne détestent pas les aimables polissonneries. De là, en quelques semaines, la grande colère de la presse vertueuse.
Je ne veux nullement défendre le Gil Blas, mais en vérité il me semble que son cas est d'une analyse facile. A coup sûr, il ne s'est pas fondé avec l'intention formelle de corrompre la nation. Il a beaucoup plus simplement tâté son public ; les nouveaux journaux connaissent bien cette période d'hésitation, le succès ne vient pas, on essaye de tout jusqu'à ce que le public morde. Eh bien ! le Gil Blas, ayant risqué dans le tas quelques articles grivois, a senti que le public mordait ; et, dès lors, il n'a pas boudé contre ce succès, il a donné à ses lecteurs la friandise de leur goût. Spéculation ignoble, école de perversion, disent les confrères indignés. Mon Dieu ! je voudrais bien voir un journal qui refuse à ses abonnés ce que ceux-ci lui demandent. (...)
Je me suis donc abonné au Gil Blas, pour me rendre compte. J'y ai lu des articles charmants, par exemple des chroniques de M. Théodore de Banville, d'une grâce lyrique, les nouvelles si fines et si gaies de M. Armand Silvestre, les études colorées de M. Richepin ; voilà trois poètes dont la compagnie est fort honorable. Il est vrai que le reste de la rédaction est moins littéraire. »
— Émile Zola, De la critique : la Littérature obscène, août 1880[7]
« Le Gil Blas est dans sa première année de parution mondain, un peu osé, ses confrères ne le connaissent pas assez pour le prendre au sérieux, ce qu'il n'est pas toujours du reste. Il a de bons chroniqueurs dans les potins du « Tout-Paris ». »
— Camille Moreel, 1880 à travers la presse : Dialogues et démocratie, 1997[8]
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