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compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Georges Delerue, prononcé [dɛlʁy], né le à Roubaix (Nord) et mort le à Burbank (Californie), est un compositeur et musicien français, spécialiste de musiques de films.
Nom de naissance | Georges Henri Jean-Baptiste Delerue |
---|---|
Naissance |
Roubaix (France) |
Décès |
(à 67 ans) Burbank (États-Unis) |
Activité principale | Compositeur pour le cinéma notamment |
Années d'activité | 1947-1992 |
Distinctions honorifiques |
Oscar de la meilleure musique originale (en 1980) César de la meilleure musique (1979, 1980 et 1981) |
Œuvres principales
B.O Hiroshima, mon amour
Jules et Jim (excepté Le tourbillon de la vie)
Le Mépris
Le Corniaud
Le Cerveau
Heureux qui comme Ulysse
Les Deux Anglaises et le Continent
Les Rois maudits
Grand choral de La Nuit américaine
I Love You, je t'aime
Le Dernier Métro
La Femme d'à côté
Platoon
Concerto de l'adieu
Hymne à la Liberté
Auteur de plus de trois cents musiques de films, il reçoit à trois reprises le César de la meilleure musique, en 1979 pour Préparez vos mouchoirs, en 1980 pour L'Amour en fuite et en 1981 pour Le Dernier Métro, et l'Oscar de la Meilleure partition originale lui est décerné en 1980 pour I Love You, je t'aime.
Georges naît dans un milieu amateur de musique : ses parents, Georges Delerue, contremaître à la fabrique de limes de la rue Decrême, et Marie Lhoest, qui aime chanter Gounod ou Bizet en s'accompagnant au piano, emmènent souvent leur fils dans une des sept salles de projection que compte alors Roubaix. L'enfant se passionne pour le cinématographe et dès l'âge de cinq ans essaie de bricoler un projecteur, avec le Meccano censé le mettre sur les traces de son père, et de reproduire des pellicules à partir de ses dessins. Cette passion ne le quittera plus[1].
Élève de l'école professionnelle Turgot, qui le forme aux métiers de la métallurgie, il est inscrit en 1939 par sa mère au conservatoire pour apprendre à jouer de la clarinette qu'il a héritée de son oncle, mais il ne s'y intéresse guère[2]. Dès l'année suivante, à quatorze ans et demi, il doit cesser toutes études et prendre un travail dans l'usine où travaille son père afin d'aider financièrement sa famille[2]. Toutefois, il goûte avec son grand-père maternel, chef de chœur, le plaisir de la musique chantée en groupe et participe en tant que clarinettiste à la fanfare locale[2].
Il réussit à convaincre ses parents de lui laisser les après-midi pour étudier au conservatoire le solfège[2]. Il est admis dans la classe de piano de Madame Picavet-Bacquart, qui lui fait découvrir Bach, Mozart, Beethoven, Chopin, Grieg[3]. Richard Strauss devient son idéal.
Souffrant d'une scoliose ancienne, il est opéré à la suite d'une chute de bicyclette. Cinq mois passés allongés dans un plâtre sont une épreuve qui détermine l'adolescent à consacrer sa vie à la composition musicale[3]. En 1943, en dépit des réticences qu'ont suscitées son extraction sociale, son inculture musicale et le retard en solfège qu'ont induits ses obligations professionnelles, il est admis en classe d'harmonie par un nouveau directeur, plus ouvert, Alfred Desenclos, lequel perçoit le talent de son élève et obtient des parents de celui-ci qu'il abandonne l'usine[3].
En 1945, Georges Delerue termine le conservatoire de Roubaix par un premier prix de piano, un premier prix de musique de chambre, un premier prix d'harmonie, un deuxième prix de clarinette et réussit les épreuves d'admission au Conservatoire de Paris[4]. Il apprend la fugue dans la classe de Simone Plé-Caussade et la composition dans celle d'Henri Büsser, que remplace Darius Milhaud en 1948[4]. Bénéficiaire de la bourse Fernand-Halphen, il doit toutefois, pour financer ses études, jouer dans les bals jusqu'en province[4]. Il accompagne à l'orgue baptêmes, mariages, obsèques[4]. Attiré par le jazz, il se produit dans les pianobars du quartier de l'Opéra[4].
C'est dans ce cadre qu'il produit en 1947 une première œuvre, Panique, et s'initie à la direction d’orchestre auprès de l'ex-chef d'orchestre des Ballets russes Roger Désormière[5]. Il reçoit des leçons également de Jean Rivier. Il produit son premier quatuor à cordes l'année suivante, en 1948 et, afin d'améliorer sa situation financière, travaille comme nègre pour le compositeur de musique de film Jean Marion.
En 1949, il obtient le Premier Prix de Composition ainsi que le Premier Second Grand Prix de Rome, auquel il avait échoué deux ans plus tôt. Il compose un Concertino pour trompette et orchestre à cordes en 1951 et l'année suivante, en 1952, il est nommé compositeur et chef d'orchestre à la Radiodiffusion française. C'est là qu'il écrit en 1955 sa Symphonie concertante.
En 1957, il crée à l'Opéra de Nancy, en collaboration avec Jésus Etcheverry (direction musicale) et Marcel Lamy (mise en scène), un opéra sur une pièce de Boris Vian d'après la légende des Chevaliers de la Table ronde, Le Chevalier de neige. Sur les conseils de Darius Milhaud, il commence à composer pour le théâtre, pour Jean Vilar, puis pour le cinéma, avec Hiroshima, mon amour en 1959.
Sa rencontre avec les deux réalisateurs issus de « la Nouvelle Vague » que sont François Truffaut et Jean-Luc Godard sera déterminante pour faire connaître sa musique bien au-delà des frontières de la France, notamment avec ses compositions pour Jules et Jim en 1962 et Le Mépris en 1963. Son écriture musicale s'inscrit dès lors dans une veine romantique qu'il ne cessera de développer, parfois dans un style léger et aérien (Le Roi de cœur, Le Diable par la queue, Les Caprices de Marie), parfois dans une écriture plus grave et tourmentée (L'Insoumis, L'important c'est d'aimer). Collaborateur fidèle de Truffaut, il composera pour ce dernier une dizaine de partitions dont notamment Les Deux Anglaises et le Continent, La Nuit américaine, L'Amour en fuite, Le Dernier Métro, La Femme d'à côté ou Vivement dimanche !, le dernier film du cinéaste.
Autre collaboration privilégiée avec le réalisateur Philippe de Broca, la musique de Delerue sait aussi prendre une dimension plus aventureuse comme en témoignent ses partitions pour Cartouche, L'Homme de Rio ou L'Africain. Les films de Philippe de Broca lui ouvrent naturellement les portes d'un cinéma français populaire, où Delerue compose la musique de grands succès publics pour les films de Gérard Oury (Le Corniaud, Le Cerveau), d'Henri Verneuil (Cent mille dollars au soleil), d'Édouard Molinaro (Hibernatus), ou d'Henri Colpi (Heureux qui comme Ulysse).
Musicien prolifique, il compose également pour la télévision et la radio (Jacquou le Croquant, Les Rois maudits de 1972, l'indicatif de Radioscopie de Jacques Chancel). Il composera aussi la musique du spectacle de nuit La Cinéscénie du Puy du Fou (pour la période 1982-2002), auquel ont prêté leurs voix Alain Delon, Jean Piat, Suzanne Flon, Robert Hossein ou encore Philippe Noiret en 1981.
Dans les années 1970, il rencontre la faveur de nouveaux réalisateurs comme Claude Miller, Yannick Bellon ou Alain Corneau. Le cinéma français le récompensera trois années consécutives en 1979, 1980 et 1981, où il obtient le César de la meilleure musique pour ses compositions sur les films Préparez vos mouchoirs, L'Amour en fuite et Le Dernier Métro.
Les cinéastes étrangers commencent également à s'intéresser à son travail, notamment Fred Zinnemann (Un homme pour l'éternité, Chacal) ou Mike Nichols (Le Jour du dauphin), mais sa peur panique de l'avion l'oblige à limiter ses déplacements aux États-Unis. Il ne se décidera à s'installer à Hollywood qu'à partir de 1980, où il remporte l'Oscar de la meilleure musique pour le film I Love You, je t'aime de George Roy Hill. Il travaillera notamment sur les musiques de Salvador en 1985 et de Platoon en 1986 pour le réalisateur Oliver Stone. Son séjour américain lui laissa un sentiment d'insatisfaction : il ne trouva pas la liberté de composition nécessaire.
Parallèlement à sa carrière américaine, il continuera de composer pour le cinéma français, dont on retiendra les très belles partitions de Un homme amoureux de Diane Kurys en 1986, le diptyque La Révolution française en 1989 et surtout son magnifique Concerto de l'Adieu composé pour le film Dien Bien Phu en 1992.
Georges Delerue meurt à 67 ans d'une attaque cérébrale au Providence Saint Joseph Medical Center (en) de Burbank[6]. Il est enterré au Forest Lawn Memorial Park de Glendale, en Californie[7].
Martin Scorsese utilise le Thème de Camille, musique du film Le Mépris, dans son film Casino. Catherine Corsini reprendra aussi ses musiques dans son film Partir (2009). Wong Kar Wai, reprendra Julien et Barbara du film Vivement dimanche! dans son film 2046 (2004).
Cette liste est non exhaustive, Georges Delerue a composé des musiques pour 348 films[8] :
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