Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
centre culturel d'art contemporain à Paris, France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou (CNAC) – communément appelé « centre Pompidou », ou plus familièrement « Beaubourg » – est un établissement pluridisciplinaire né de la volonté du président Georges Pompidou, grand amateur d'art moderne, de créer au cœur de Paris une institution culturelle originale entièrement vouée à la création moderne et contemporaine où les arts plastiques voisineraient avec les livres, le dessin, la musique, le spectacle vivant, les activités pour les jeunes publics, ainsi que le cinéma.
Nom local |
Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou |
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Type | |
Ouverture | |
Gestionnaire |
Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (d) |
Surface |
103 305 m2 dont 45 000 m2 accessibles au public |
Visiteurs par an |
3 273 867 (2019) Mnam et Bpi seuls |
Site web |
Collections |
Art moderneArt contemporainSculpturesPeinturesArts graphiquesPhotographieNouveaux médiasCinémaArchitectureDesign |
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Nombre d'objets |
Mnam : 113 675 en 2019 |
Architecte | |
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Protection |
Pays | |
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Commune | |
Adresse | |
Coordonnées |
Il est situé dans le quartier Saint-Merri, dans le 4e arrondissement de Paris, entre le quartier des Halles, à l'ouest, et le Marais, à l'est.
Il emploie un millier de personnes (1 075,8 « équivalents temps plein » dont 1 009,8 « sous plafond d’emploi » et 66 « hors plafond d’emploi » en 2019) et a un budget en recettes de 119,7 M€, composé pour l’essentiel de 78,5 M€ de subventions de l’État et de 41,2 M€ de recettes propres[1].
Inauguré le 31 janvier 1977, le centre Pompidou a accueilli, en 2019, 3 273 867 visiteurs[1], soit une moyenne de 10 595 visites par jour. Au sein du musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle (Mnam / Cci), il conserve l'une des deux plus importantes collections d'art moderne et contemporain au monde, et la première d'Europe avec 113 675 œuvres[1] de six mille artistes au .
Il abrite également d'importantes galeries d'expositions temporaires, des salles de spectacles et de cinéma, et la Bibliothèque publique d'information (Bpi), première bibliothèque publique de lecture en Europe. De part et d'autre de la Piazza, deux bâtiments annexes accueillent l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et l'atelier Brancusi.
Dans l'esprit du président Georges Pompidou, l'implantation au centre de Paris d'un équipement culturel d'un type nouveau, voué à toutes les formes de la création contemporaine, se situait au carrefour de plusieurs préoccupations[2] :
Cette ambition était faite, particulièrement à l'époque, pour susciter de vifs débats, qu'il s'agisse de l'opposition courante entre culture de masse et culture élitiste, de la problématique de la décentralisation culturelle – le centre serait-il un grand équipement parisien supplémentaire ou, selon la formule de Michel Guy, parviendrait-il à s'imposer comme « la centrale de la décentralisation »[3] ? – et des rapports entre pouvoir et création – nombre d'artistes redoutaient alors les tentatives de récupération ou d'instrumentalisation, comme le montra, en 1972, la polémique créée par l'exposition du Grand Palais « 60-72 : 12 ans d'art contemporain en France »[4].
En 1969, Georges Pompidou, devenu président de la République, décida de construire un nouveau musée d'Art moderne et choisit le plateau Beaubourg comme le seul emplacement disponible[5] après la démolition de l'îlot insalubre no 1[6]. Mais ce terrain étant également le seul susceptible d'accueillir la grande bibliothèque publique[7], il fut décidé, en février 1970, de réunir les deux projets au sein d'un même équipement culturel. Dans la conception du président Pompidou, la bibliothèque devait attirer des visiteurs qui pourraient ensuite découvrir les autres activités proposées. « Je voudrais passionnément, expliqua-t-il, que Paris possède un centre culturel comme on a cherché à en créer aux États-Unis avec un succès jusqu’ici inégalé, qui soit à la fois un musée et un centre de création, où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d’art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création, évidemment, serait moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts »[8].
La décision de construire « un ensemble monumental consacré à l'art contemporain sur l'emplacement du plateau Beaubourg » à Paris fut prise officiellement par le président de la République Georges Pompidou lors d'un conseil restreint tenu le , sur la base d'un document programmatique qui avait été rédigé par Sébastien Loste, alors chargé de mission à la Présidence de la République[9]. Le Conseil de Paris donna son accord le 23 décembre.
À l'origine, le centre devait comprendre un musée d'art moderne, une bibliothèque publique et le Centre de création industrielle (Cci) créé par François Mathey, conservateur en chef du musée des Arts décoratifs. Mais, en 1971, sous l'impulsion directe de Georges Pompidou, il fut décidé d'y inclure également un centre de création musicale confié à Pierre Boulez, qui acceptait de rentrer en France, où il avait cessé toutes ses activités depuis 1966, et qui devait devenir l'Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique)[10].
D'emblée, le projet fut extrêmement mal accueilli par l'administration. Il réunissait en effet un équipement relevant du ministère des Affaires culturelles (le musée), un autre relevant à l'époque du ministère de l'Éducation nationale (la bibliothèque), et un troisième (l'Ircam), qui s'affirmait comme indépendant, voire rival, de la direction de la musique, de l'art lyrique et de la danse dont le directeur nommé par André Malraux, le compositeur Marcel Landowski, était en guerre ouverte avec Pierre Boulez. Dans l'esprit de ses concepteurs[11], le centre se voulait une réponse à un certain nombre de faillites de la politique culturelle française : l'incapacité à créer un musée d'art moderne digne de ce nom, le retard de la lecture publique par rapport notamment à l'Europe du Nord, le dédain dans lequel les autorités avaient tenu la musique contemporaine. Au lendemain de mai 1968, la fondation du centre Pompidou apparaissait ainsi comme un nouveau défi lancé à l'académisme des institutions culturelles d'État.
Le , Robert Bordaz, conseiller d'État, fut nommé en conseil des ministres « délégué pour la réalisation du centre du plateau Beaubourg ». Il constitua une équipe d'une dizaine de personnes, chargée de préparer le concours international d'architecture lancé en décembre 1970 et de mettre en place l'établissement public qui devait être chargé de la construction et de la préfiguration du centre[12].
Le , le jury du concours international d'architecture, présidé par Jean Prouvé, décida de retenir, parmi les 681 projets présentés, celui des architectes Renzo Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini. Parmi les autres projets, on peut citer celui d'André Bruyère, qui proposait un immeuble en forme d'œuf de 38 étages, sur 80 000 m2, qui aurait rompu drastiquement avec le rectiligne des voies parisiennes[13]. Les architectes, auxquels était adjoint le bureau d’ingénieurs Ove Arup & Partners conduit par Peter Rice, s'installèrent à proximité immédiate des locaux de la mission Bordaz, puis dans les locaux mêmes de celle-ci en 1973.
En janvier 1972, Robert Bordaz fut nommé président de l'établissement public du centre Beaubourg (EPCB), chargé de la construction du centre. Il réunit autour de lui les futurs responsables des activités culturelles du centre, les « utilisateurs », qu'il constitua, dès 1971, en un « conseil des utilisateurs » qui devint, une fois le centre achevé, le « conseil de direction » :
Le , le Conseil des ministres arrêta le programme de la construction et les moyens financiers nécessaires, programmés sur plusieurs années et alloués sous forme de dotations exceptionnelles hors des crédits ordinaires du ministère des Affaires culturelles. Le responsable chargé de la coordination des entreprises chargées de la maîtrise d'œuvre était Roger Frangi (1922-1992), diplômé de l'Ecole centrale des arts et manufactures de Paris, ingénieur en chef à la société GTM (Grands Travaux de Marseille, aujourd'hui Vinci) qui organisa la conduite du chantier et coordonna l'activité des différents corps de métiers.
Le statut définitif de la nouvelle institution fut fixé par la loi du portant création du centre national d'art et de culture Georges-Pompidou[15]. Entre-temps, le Premier ministre Jacques Chirac avait dû batailler ferme contre le nouveau président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, qui envisageait d'arrêter le projet. À sa demande, un conseil restreint tenu en août 1974 avait décidé la poursuite des travaux.
La construction de l'édifice a fait disparaître tout ou partie des rues des Vieilles-Étuves-Saint-Martin, de la Corroierie, Neuve-Saint-Médéric, la Simon-le-Franc (y compris l'ancienne rue Maubuée), Brisemiche (y compris l'ancienne rue du Poirier)… En outre, la modernisation du quartier Beaubourg a également fait disparaître la rue Brantôme, la rue de la Cour-du-Mort et le cul-de-Sac Bertaud.
Le , le centre national d'art et de culture Georges-Pompidou est inauguré par Valéry Giscard d'Estaing en présence du Premier ministre, Raymond Barre, de Mme Claude Pompidou et de nombreuses personnalités. Le 2 février, il est ouvert au public[16].
L'architecture du centre suscite une vive polémique : canalisations, escaliers électriques, passerelles métalliques, tout ce qui est traditionnellement dissimulé est ici ostensiblement montré à la vue de tous. On surnomme le centre « Notre-Dame de la Tuyauterie », ou encore « le Pompidolium ». On raille un « hangar de l’art », une « usine à gaz », une « raffinerie de pétrole », un « fourre-tout culturel » ou une « verrue d’avant-garde »[17]. On stigmatise un équipement dispendieux qui absorbe, l'année de son inauguration, cent vingt millions de francs, soit un septième du budget de la Culture[18].
Mais le centre et son architecture controversée remportent un large succès public. Renzo Piano déclara « avoir voulu démolir l'image d'un bâtiment culturel qui fait peur. C'est le rêve d'un rapport extraordinairement libre entre l'art et les gens, où l'on respire la ville en même temps ». Le centre, prévu pour cinq mille visiteurs quotidiens, en accueillera finalement cinq fois plus. La plupart des visiteurs viennent pour voir les grandes expositions sur l’art, mais la Bibliothèque publique d’information et sa médiathèque bat aussi des records d’affluence.
En 1992, le Cci fusionne avec le Mnam. Les directeurs successifs du musée renouvellent profondément l'accrochage et font procéder à d'importants travaux.
Fin 1997, après avoir célébré son vingtième anniversaire, le centre ferme ses portes pour être rénové en profondeur. Le chantier dure vingt-sept mois et coûte près de 576 millions de francs (88 millions d'euros) financés à hauteur de 482 millions par l'État. Conduit par Renzo Piano, il permet d'accroître la superficie totale de 8 000 m2 et de reconfigurer les surfaces et les volumes. Pendant la fermeture, le centre se décentralise en organisant en province 34 expositions « hors les murs » qui rencontrent un vif succès, attirant plus de 2 500 000 visiteurs.
Jusqu'en 1997, une grande horloge du millénaire appelée "Le Génitron" a été montée au centre Pompidou[19], qui a décrémenté les secondes jusqu'à l'an 2000.
Dès sa réouverture, le , le succès est au rendez-vous avec 80 000 visiteurs lors du premier week-end. Les visiteurs découvrent de nouveaux services, une nouvelle organisation des salles, des pièces plus vastes. Ces changements permettent notamment d’exposer davantage d’œuvres et de proposer plus de spectacles de danse, de théâtre et de musique. L’espace consacré aux jeunes est aussi développé avec la nouvelle galerie des enfants où sont présentées deux expositions chaque année.
Vingt et un ans après cette première rénovation, une seconde restauration amenant à une fermeture complète de l'établissement, initialement prévue pour une période de trois ans entre 2023 et 2027, a d'abord été reportée à 2024 après les Jeux olympiques d'été[20], puis à fin 2025, la réouverture étant prévue en 2030[21]. Le déménagement et la fermeture progressive débuteront fin 2024[22]. La restauration est devenue indispensable en raison de la corrosion et de l’usure qui affecte le bâtiment[23]. Le coût prévu est de 200 millions d'euros : il doit permettre de « procéder au désamiantage total du bâtiment et de le rénover entièrement afin de répondre aux normes de sécurité, aux normes techniques et énergétiques en vigueur ainsi qu'aux obligations d'accessibilité pour les publics handicapés », selon les informations de l'établissement public[24].
Le centre Pompidou occupe l’emplacement de l’ancien îlot insalubre no 1. Sa construction a fait l’objet d’un concours international d’architecture, conformément à la volonté de Georges Pompidou qui avait souhaité « que ce concours soit le plus souple possible ». Ceci veut dire que les conditions du concours ne devront comporter qu'un minimum de servitudes se rapportant à l'utilisation envisagée des lieux, et qu'il appartiendra aux architectes en fonction de ces servitudes d'établir leurs projets sans avoir à se préoccuper des règlements tels que ceux concernant la limitation de hauteur[25]. Ce n'est que dans un second stade et sur un des projets retenus pour leur qualité esthétique et leur adaptation aux besoins d'un centre de l'art moderne que l'on pourra être amené à prendre position sur ce problème de hauteur. Il convient aussi que le concours soit accessible à tout architecte de talent, serait-il jeune et dépourvu de moyens financiers. Les conditions d'organisation du concours doivent donc prévoir sous des formes à définir le moyen pour tout architecte dont le projet aurait été remarqué d'être rémunéré de son travail et des frais engagés. Le musée fut créé lors de la hausse du travail. Georges Pompidou a voulu rappeler cette époque grâce à l'architecture « industrielle » du centre[26].
Le , un jury présidé par Robert Bordaz choisissait le projet des architectes Renzo Piano, Richard Rogers, et Gianfranco Franchini[27] en collaboration avec l'ingénieur britannique Edmund Happold[28]. La construction a duré de 1971 à 1977.
Le projet de Piano, Rogers et Franchini était le seul, parmi tous les projets proposés, à implanter le bâtiment selon un axe nord-sud, respectant la trame urbaine du quartier (avec les axes du boulevard de Sébastopol et des rues Saint-Martin et du Renard). Ce parti permettait en outre de n'occuper que la moitié du terrain en dégageant une vaste esplanade, la piazza, permettant l'accueil du public et une liaison plus fluide entre le bâtiment et la ville.
Le bâtiment principal, de 166 m de long, 45 m de large (60 en comptant l'escalier mécanique extérieur) et 42 m de haut (52 m côté piazza), se compose de huit niveaux accessibles au public de 7 500 m2 chacun, dont deux niveaux de sous-sol (-1 et 0), le niveau rue se situant au niveau 1 de la mezzanine, soit une superficie utile d'environ 45 000 m2, compte tenu des vides des premiers niveaux du Forum et des cours situées aux 5e et 6e niveaux, qui correspondent à peu près à la superficie d'un étage. Néanmoins le bâtiment comporte en réalité une surface totale de 103 305 m2 sur dix niveaux, compte tenu des locaux techniques et de stationnement qui s'étendent jusque sous la piazza, et non compris l'atelier Brancusi de 600 m2 et l'Ircam. La hauteur entre chaque plateau est de sept mètres sous plafond sauf celle du Forum qui est de dix mètres[29].
La Bpi, dont l'entrée est désormais indépendante du Forum et qui est dotée de sa propre cafétéria, occupe le tiers du niveau 1 de mezzanine et les niveaux 2 et 3, soit environ 17 000 m2, dont 10 400 m2 de salles de lecture. Le reste de l'édifice, soit environ 28 000 m2, est en réalité dévolu au musée national d'Art moderne, qui compte 18 710 m2 d'espaces d'exposition, dont 12 210 m2 pour les collections nationales, et à ses annexes (bibliothèque Kandinsky, librairies, boutique, ateliers pédagogiques, salles de conférences et de spectacles, dès lors que ces dernières sont principalement liées à la programmation du musée et à ses collections) ou bénéficie directement au musée, comme les espaces de restauration des niveaux de mezzanine et du sixième étage, destinés aux expositions temporaires. Chaque niveau forme un vaste plateau, entièrement modulable, l'ensemble de la structure porteuse, ainsi que les différentes gaines techniques, rejetés à la périphérie du bâtiment, lui conférant un aspect extérieur très caractéristique, comparé par certains critiques à une raffinerie de pétrole dans le centre de la ville. Toutes les circulations verticales, personnes et fluides sont confinées sur la façade : les tuyaux extérieurs colorés constituent une particularité du bâtiment. Les conduites de climatisation sont bleues, les tuyaux d'eau sont verts et les lignes électriques sont jaunes. Les ascenseurs sont rouges. Les canalisations blanches sont des gaines de ventilation pour les parties souterraines. Même les poutres métalliques qui composent la structure sont apparentes.
L'intention des architectes était de placer les services de logistique hors du corps du bâtiment afin de consacrer la totalité de l'intérieur à sa vocation de musée. L'un des inconvénients est l'entretien important vis-à-vis de la corrosion. Hommage quelque peu décalé à l'architecture métallique du XXe siècle et au modernisme architectural, multipliant références et citation, le bâtiment a pu être qualifié de dernier grand bâtiment moderne et de premier grand bâtiment post-moderne : « C'est un bâtiment qui fait semblant, c'est une parodie de la technologie » (Renzo Piano).
Les étages supérieurs offrent une large vue sur Paris. On y accède par la diagonale des escaliers roulants extérieurs qui, en traversant toute la façade en zigzag, donnent à l'édifice sa signature visuelle.
Des artistes de rue animent la place Georges-Pompidou (aussi appelée Piazza Beaubourg) qui fait face au musée. Un bassin proche expose des fontaines constituées par des statues en mouvement de Tinguely (structures métalliques) et Niki de Saint Phalle (formes colorées). Cette fontaine (la fontaine Stravinsky) est une œuvre dite in situ, dans la mesure où les artistes l'ont créée pour cet endroit précis. Elle symbolise la musique (bruits de l'écoulement de l'eau ou des mécanismes) et a été placée à côté de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam).
En 2018 et 2019 des travaux importants seront menés sur l'édifice, principalement pour améliorer les isolations thermiques et agrandir les espaces d'accueil des publics[30]. La Chenille sera ainsi climatisée à la fin des travaux. Durant les travaux, l'activité se poursuit, le public sera réorienté vers des ascenseurs[31].
Le , la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a annoncé de grands travaux de restauration qui se tiendront de 2023 à 2027[32]. Le 10 mai 2023, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak annonce une rénovation du centre Pompidou et sa fermeture de 2025 à 2030 pour travaux. Le budget de cette opération est chiffré 262 mllons d'euros[33].
En 2024, Nicolas Moreau et Hiroko Kusunoki, de l’agence Moreau Kusunoki, associés avec la Mexicaine Frida Escobedo sont sélectionnés pour réaliser le réaménagement de la majeure partie de l'établissement, lors d'un concours où Renzo Piano, coconcepteur du bâtiment, était membre du jury, pour un budget de 186 millions d’euros financés par le centre, notamment par l'intermédiaire d'une campagne de mécénat[34].
Selon la loi no 75-1 du portant création du centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, le centre est un « établissement public national à caractère culturel ». Il a pour objet de « favorise[r] la création des œuvres de l'art et de l'esprit, [de] contribue[r] à l'enrichissement du patrimoine culturel de la nation, à l'information et à la formation du public, à la diffusion de la création artistique et à la communication sociale […] [et d']assure[r] le fonctionnement et l'animation, en liaison avec les organismes publics ou privés qui lui sont associés, d'un ensemble culturel consacré à toutes les formes de la création artistique, notamment dans le domaine des arts plastiques, de la recherche acoustique et musicale, de l'esthétique industrielle, de l'art cinématographique, ainsi qu'à la lecture publique » (article 1er).
Le centre Pompidou présente la particularité d'être un établissement public auquel sont associés plusieurs organismes dotés de la personnalité morale :
Le musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle fait partie du centre Pompidou, dont il constitue un département[35], mais il n'est pas doté de la personnalité morale.
Le centre est dirigé par un président, nommé pour cinq ans en Conseil des ministres, et renouvelable par périodes de trois ans. Il est assisté, pour l'administration et la gestion, par un directeur général nommé, sur sa proposition, par le ministre chargé de la Culture.
En 2015, la nomination de Serge Lasvignes, haut fonctionnaire n'ayant exercé aucune fonction dans le domaine culturel, « inconnu des circuits artistiques » selon Le Monde[36], suscite maints commentaires dans les médias. Alors que cette nomination semble imposée par l’Élysée à la ministre de la Culture[37], Aurélie Filippetti dénonce « un retour à des pratiques que nous critiquions »[38].
En 2019, le centre Pompidou a reçu 3 273 867 visiteurs, soit une moyenne de 10 595 visites par jour d'ouverture, dont 4 547 pour les collections (niveaux 4 et 5 du Musée), 6 048 pour les expositions, et 4 427 à la Bpi. Le site internet a comptabilisé 5 685 302 visites en 2019, contre 2 403 407 en 2005[1].
Les ouvriers et employés ne représentent que 10 % de sa fréquentation domestique selon une étude publiée en mars 2017[50].
(a) Sans l'accès libre aux seuls Forum et restaurants, les activités pédagogiques et les « billets panorama », de spectacles et de manifestations, correspondant à 929 431 visiteurs en 2004, mais qui ne sont plus comptabilisés dans les « bilans annuels d'activités » depuis 2006, soit 1 085 985 visiteurs supplémentaires en 2006 ou 1 150 000 en 2008. En toute rigueur la fréquentation annuelle totale du centre est ainsi prévue de dépasser les six millions de visiteurs en 2013, dont 3,75 millions pour le musée national d'Art moderne.
À l'issue des travaux conduits depuis 2000, le bâtiment principal du centre abrite les espaces et activités suivants :
Le Mnam, dont la collection dispose de 18 710 m2 d'espaces d'exposition, a présenté en permanence, sur l'année 2019, 1 699 œuvres sur un total de 113 675 (1,5 %) ; 5 843 œuvres ont été prêtées pour des expositions en France et à l’étranger (2 224 œuvres en France et 3 619 à l’étranger) et 5 339 ont été mises en dépôt dans des établissements muséaux en région[1] ;
La Bpi offre 2 200 places assises sur 10 400 m2 avec une collection de 380 000 documents en libre accès, une médiathèque de langues et une discothèque ;
Le centre propose également une librairie spécialisée (art, architecture, objets d’art, affiches, photo, etc.) et une boutique de design au niveau Forum, un café en mezzanine, le Central, et, au sixième étage, un restaurant concédé (Georges) ainsi qu'une seconde librairie.
En dehors du bâtiment principal on trouve à proximité immédiate :
L'atelier Brancusi[61] de 600 m2 est une reconstitution fidèle de l'atelier du sculpteur Constantin Brâncuși, situé successivement au 8 puis au 11 impasse Ronsin (75015), et légué par l'artiste à l'État en 1956 (par testament). Partiellement reconstitué en 1962 dans les collections du Mnam, alors situé au Palais de Tokyo, l'atelier sera ensuite entièrement reconstruit en 1977, face au centre Pompidou. Des inondations en 1990 l'obligeront cependant à être fermé au public. C'est en 1997 que l'architecte Renzo Piano s'attèlera à la reconstitution telle qu'on peut la découvrir aujourd'hui ;
Un bâtiment spécifique abrite l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique[62], avec notamment une salle à jauge et acoustique variable, des studios, une chambre anéchoïque et une médiathèque.
En 2019, le centre a programmé 25 expositions, dont 21 inaugurées au cours de l'année, qui ont reçu 1 868 705 visiteurs (6 048 visites par jour en moyenne)[1]. En 2006, les 24 expositions temporaires avaient reçu 1 623 000 visiteurs.
Outre les expositions temporaires et les rétrospectives, le centre Pompidou propose des manifestations tout au long de l'année (cinéma, performances, danse, théâtre, concerts, débats, conférences, colloques) en liaison avec le Mnam/Cci, l'Ircam et la Bpi.
La programmation de spectacles vivants touche un large spectre de domaines artistiques, allant de la performance, à la danse, en passant par le théâtre et la musique.
Le centre a accueilli 19 056 visiteurs pour 85 représentations de spectacles, en 2019[1].
Depuis la création de l’établissement, le cinéma occupe une place prépondérante. Présentant le cinéma dans la pluralité de ses formes, la programmation qui lui est dédiée alterne les rendez-vous avec des artistes majeurs des 20e et 21e siècles et des découvertes, des artistes-cinéastes plus méconnus.
12 666 spectateurs ont assisté aux 164 séances programmées au centre en 2019[1].
Le centre Pompidou organise également des conférences, débats, colloques et rencontres, qui ont pour but de se saisir des questions de société et des sujets d’actualité, à travers un prisme artistique mais aussi un angle plus académique.
Ces différents événements ont amené 10 102 auditeurs pour les 131 séances organisées en 2019[1].
Le centre Pompidou accueille des publics variés, et notamment un jeune public. Des visites du bâtiment ou des collections, des expositions et installations, ainsi que des ateliers sont organisés, pour un cadre scolaire ou individuel, tout au long de l'année, dans divers espaces du Musée (dans le Musée et les espaces d'exposition, à la Galerie des enfants, à l'Atelier des enfants, à la Fabrique ou encore au Studio 13/16).
En 2019, 7 257 groupes ont été accueillis au Musée, dans les expositions, en activités éducatives et promenades thématiques[1].
Les éditions du centre Pompidou, créées en 1977, éditent, produisent et commercialisent des ouvrages (catalogues d'exposition, beaux-livres illustrés, monographies, albums, livres jeunesse, cahiers d’activités pour enfants et adultes, essais et anthologies artistiques, revue scientifique Les Cahiers du musée national d'Art moderne, etc.) et des collections de produits dérivés (papeterie, carterie, accessoires, bijoux, etc.). Sa mission est d'accompagner les activités du centre en promouvant ses collections, sa programmation, par des propositions éditoriales s'adressant à tous les publics.
Avec plus de 300 titres à son catalogue, les éditions lancent une cinquantaine de titres par an. En 2019, 37 titres ont été publiés, dont 13 en coédition[1]. Les ventes se partagent entre les différents canaux : la diffusion dans le réseau de librairies, la vente dans la boutique du Musée, la vente en ligne, sur la boutique en ligne du centre Pompidou[67] notamment, et les ventes directes.
La ville de Metz est dotée du centre Pompidou-Metz [68], antenne décentralisée du centre parisien. Il est construit dans le nouveau quartier de l’Amphithéâtre, sous la direction des architectes Shigeru Ban, Jean de Gastines et Philip Gumuchdjian. Comme le centre parisien, il a pour but de présenter et faire découvrir au plus large public toutes les formes d’expression artistique et les œuvres majeures des 20e et 21e siècles.
Entre son ouverture le et le , le centre Pompidou-Metz a accueilli près de 4 millions de visites[1], faisant de lui une des institutions culturelles les plus fréquentées en région, mais également l’établissement présentant de l’art moderne et contemporain le plus visité en France (hors Île-de-France)[1].
En mars 2015, le centre Pompidou Málaga[68], premier « centre Pompidou provisoire » situé à l'étranger, est accueilli pour cinq ans renouvelables dans le bâtiment « El Cubo » (Le Cube), dessiné par l'artiste Daniel Buren, et situé à Malaga en Andalousie. Sur 6 300 m2, 70 œuvres du musée sont présentées, contre un montant d'un million d'euros par an[69]. Fort de son succès, le partenariat signé avec la ville de Málaga, qui s’achevait en principe en mars 2020, a été reconduit en avril 2019 pour cinq nouvelles années, jusqu’en mars 2025.
Depuis son inauguration en 2015, le centre Pompidou Málaga a accueilli 845 148 visites, avec une fréquentation moyenne de 562 visites par jour[1].
En décembre 2017, le centre Pompidou s'associe à la région de Bruxelles-Capitale, qui ne dispose alors pas de pôle culturel emblématique consacré à l'art contemporain, et à la fondation Kanal[70] pour créer dans la capitale belge, Bruxelles, à l'horizon 2020, un musée consacré à l’art moderne et contemporain ainsi qu'à l'architecture moderne et contemporaine, le KANAL-Centre Pompidou. Cet espace de 30 000 m2 occupe un vaste et lumineux bâtiment Art déco de quatre étages, situé place de l'Yser, qui abrite depuis les années 1930 un garage Citroën, racheté par la région bruxelloise pour 20,5 millions d'euros au constructeur automobile français. Le centre Pompidou met une partie de ses collections d'environ 120 000 œuvres, dont seuls 10 % sont montrées au public, à la disposition du futur musée. En attendant son ouverture, une programmation culturelle de préfiguration a toutefois été imaginée et confiée à Bernard Blistène, directeur du Mnam, afin que le public découvre ce patrimoine architectural d'exception et puisse profiter des partenariats engagés avec certains acteurs culturels belges. Le succès de cette ouverture (plus de 400 000 visites) a conduit la fondation Kanal et le centre Pompidou à envisager l'ouverture partielle du bâtiment durant la première phase des travaux de reconversion. L'artiste et plasticien John M. Armleder a ainsi été invité à investir les lieux en 2020.
Un musée d'art moderne, le West Bund Museum[71], est ouvert à Shanghaï, en Chine, en 2019, à la suite d'un accord quinquennal d'échange culturel et artistique inter-muséal passé entre la France et la Chine le 5 novembre 2019[72]. Conformément à cet accord, le musée West Bund organisera en partenariat avec le centre Pompidou une vaste programmation pluridisciplinaire tout au long des cinq années, entre 2019 et 2024. Plusieurs axes articulent ce partenariat : « le prêt d’œuvres des collections du centre Pompidou ; la conception d’expositions exclusives, en résonance avec le contexte culturel local ; la mise en œuvre de la programmation culturelle et des activités de médiation ; la formation de professionnels des musées ainsi que la présentation au centre Pompidou à Paris de projets et d’expositions d’artistes chinois. »[1] Le bâtiment, conçu par l’architecte britannique David Chipperfield, est situé sur les berges du fleuve Huangpu, au cœur du quartier « Xuhui Waterfront ».
Le centre Pompidou Hanwha Séoul doit ouvrir en 2025 dans le DLI 63 Building de Séoul, lequel est le siège social d'Hanwha, le chaebol avec lequel le projet est conçu.
Le centre Pompidou Francilien doit ouvrir en 2026 à Massy, dans l'Essonne. En tant qu'annexe la plus proche de Beaubourg, il accueillera ses collections pendant les travaux de désamiantage qui doivent courir de fin 2025 à 2030 à Paris. À plus long terme, il servira surtout à accueillir les réserves du musée Picasso et du musée national d'Art moderne, respectivement 10 000 et 140 000 objets. Un espace de visite permettra l'organisation d'expositions à partir de ces objets.
Conçu par Philippe Chiambaretta, le bâtiment doit être construit à compter de mi-2024 non loin de la future station de métro Massy Opéra. D'une superficie de 30 000 m2, il offrira une vue sur le lac de la Blanchette.
Le centre Pompidou Al-Ula doit ouvrir à l'horizon 2027-2028 à Al-'Ula, dans la province de Médine, en Arabie saoudite. Déjà en cours de constitution, ses collections se concentreront sur les artistes contemporains du monde arabe.
« Grande affaire » du mandat présidentiel de Georges Pompidou, le centre Pompidou est le premier des grands projets culturels présidentiels : il servira de précédent, d'inspiration et de modèle à ceux de Valéry Giscard d'Estaing (le musée d'Orsay, l'Institut du monde arabe, la Cité des sciences et de l'industrie), François Mitterrand (le Grand Louvre, la Bibliothèque nationale de France, l'opéra Bastille, l'arche de la Défense) et Jacques Chirac (le musée du quai Branly).
Au-delà des polémiques suscitées par une architecture qui apparut comme audacieuse avant de trouver sa place dans le paysage et dans le tissu urbain parisien, le centre s'est rapidement imposé comme un succès important en termes de fréquentation (deux cents millions de visiteurs cumulés depuis son ouverture à la fin 2006), grâce à une programmation attractive et diversifiée et à des horaires d'ouverture décalés.
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