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essayiste, éditeur, idéologue d'extrême droite et chef d’entreprise franco-suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alain Bonnet, dit Alain Bonnet de Soral, plus connu sous le nom d'Alain Soral, né le à Aix-les-Bains[n 1] en Savoie, est un idéologue d'extrême droite franco-suisse. Il exerce au cours de sa carrière les rôles d'essayiste, de comédien, de réalisateur, de chef d’entreprise et d'influenceur web. Il défend des idées antisémites, négationnistes, conspirationnistes, sexistes, masculinistes, transphobes et homophobes.
Président Égalité et Réconciliation | |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Alain Gérard Robert Bonnet |
Pseudonyme |
Alain Soral |
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Fratrie |
Jeanne Soral (d) Agnès Soral |
Parti politique |
FN (2005-2009) |
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Évoluant dans les médias et le monde du spectacle jusqu’au début des années 2000, il se fait connaître avec la publication de plusieurs essais. Il devient progressivement un idéologue d’extrême droite, oscillant entre un antisémitisme ancien et le nouvel antisémitisme, en compagnonnage avec Dieudonné[2],[3],[4].
Affirmant avoir été encarté au Parti communiste français dans les années 1990, il se rapproche dans les années 2000 du Front national (FN), dont il est un temps membre du comité central, puis fonde en , avec d’anciens membres du GUD, l’association Égalité et Réconciliation (E&R) qu’il préside depuis lors. Il quitte le FN en et se présente aux élections européennes de juin 2009, en cinquième position sur la « liste antisioniste » conduite en Île-de-France par Dieudonné.
En , il fonde la SARL Culture pour tous, qui comprend notamment la maison d’édition Kontre Kulture.
Depuis 2008, Alain Soral est régulièrement condamné, notamment à une peine de prison ferme en 2019, pour « diffamation », « injures raciales ou antisémites », « incitation à la haine raciale », « provocation à la haine, la discrimination ou la violence », « apologie de crime de guerre et contre l'humanité », « négationnisme » par la justice française, mais il vit en Suisse.
En , le média social YouTube supprime les deux chaînes ERTV d'Alain Soral, pour diffusion de « contenu incitant à la haine ».
Alain Soral naît en Savoie[5] en 1958. Il est le frère de la productrice Jeanne Soral, née en 1956 et l’actrice Agnès Soral, née en 1960. Sa famille s’étant établie en région parisienne à Meudon-la-Forêt dans les années 1960, il est inscrit à la communale puis au collège Stanislas[5]. Son père est d'abord clerc de notaire avant de devenir conseiller juridique (sorte d'avocat), il est d'origine savoyarde franco-suisse et sa mère est femme au foyer[réf. nécessaire]. Sous le nom « Robert Bonnet », Alain Soral conserve, en 2019, des biens immobiliers en Suisse[6].
Se qualifiant lui-même d’« enfant mal-aimé », il vit une enfance difficile, en raison d’une mère qu’il décrit comme « passive et froide » et de la violence de son père qui le bat[5],[7],[8]. Il insulte ses parents dans le dossier de presse de son long métrage Confession d’un dragueur[9]. Selon sa sœur Agnès, Alain Soral aurait également souffert au cours de son enfance de l’expropriation par l’État de terrains forestiers appartenant à son père[8]. Cette dernière affirme également avoir pris ses distances avec lui à la suite de ses nombreux propos « misogynes, antisémites et homophobes » qu'elle ne partage pas[10].
En 1973, le père d’Alain Soral, Guy Bonnet (1924-1991), est condamné pour escroquerie[11] et incarcéré à la prison de Champ-Dollon en Suisse. Le couple se sépare dans l’année et les enfants suivent leur mère à Grenoble dans le quartier de la Capuche, puis à Annemasse dans le quartier du Brouaz[5]. Le souvenir d’avoir vécu son adolescence au-dessus d’une loge maçonnique aurait marqué Alain, d’après sa sœur Agnès[8]. À la suite d'une violente dispute avec son père au terme de laquelle il le gifle, Alain Soral, alors en deuxième trimestre de terminale, abandonne sa scolarité et quitte le domicile familial pour aller vivre seul à Paris, en 1976[7].
Il loue une chambre de bonne rue Fromentin et vit de divers « petits boulots » (chantiers, convoyages, etc.), tout en menant une existence « provo-punk » aux Halles, avant d’être reçu en 1978 aux Beaux-Arts et à l’École des hautes études en sciences sociales — les seuls établissements d’études supérieures accessibles sans baccalauréat[5] — où il suit pendant quelque temps comme élève-stagiaire puis élève les séminaires de Cornelius Castoriadis[5],[12],[13]. Le cours d’histoire de l’art l’intéresse particulièrement et l’amène progressivement vers la philosophie. Il découvre la lecture, notamment les essais et les poèmes des collections 10/18 et les bacs de soldes des libraires du quartier Saint-Michel[14], et il se met à lire quatre heures par jour jusqu’à ses 45 ans. Il entame une carrière de peintre dans le groupe d’artistes En avant comme avant, avec lequel il sillonne l’Europe pour des expositions. Il prend alors le nom Soral en signant ses œuvres ABS (comme Alain Bonnet de Soral)[12]. Il démarre également une initiation à la boxe française, d’abord à la salle Pariset puis à la salle Lafond[12] (il devint instructeur fédéral de boxe anglaise en ).
Au début des années 1980, introduit par sa sœur auréolée du succès de Tchao Pantin (cinq césars en 1983), Alain Soral fréquente la « nébuleuse noctambulo-artistique parisienne », aux Bains-Douches ou au Palace[8]. Il se lie étroitement avec Alexandre Pasche et Éric Walter (devenu critique d’art sous le nom d'Hector Obalk), rencontré aux Bains-Douches et dont les parents l’hébergèrent un temps[7]. Tous trois coécrivent l’ouvrage Les Mouvements de mode expliqués aux parents, paru en 1984. Il vit néanmoins très mal que seul un des coauteurs, Hector Obalk, soit invité à l’émission Apostrophes, au point que cet épisode le marque durablement. Il déclare ainsi[15] : « J’ai été manipulé par un Juif qui a tiré la couverture à lui. À partir de ce jour-là, j’ai étudié le Talmud, l’histoire du sionisme. J’ai découvert que la trahison et la solidarité étaient au fondement de cette culture. » Les Mouvements de mode expliqués aux parents est traduit en japonais et, grâce à ses droits d’auteur, Alain Soral s’installe rue Galande[7]. Lancé dans le milieu de la mode, il donne de 1984 à 1987 des cours sur « l’histoire et l’analyse de la mode contemporaine » à l’École supérieure des arts et techniques de la mode (Esmod) et publie en 1987 un nouvel ouvrage sur ce thème, intitulé La Création de mode, initialement manuel de cours destiné à l’Esmod. Le succès des Mouvements de mode expliqués aux parents lui permet de connaître un début de notoriété médiatique : il apparaît en octobre 1985 dans une émission de FR3, dans laquelle il s'exprime sur les « looks » contemporains.
À la même époque, Alain Soral prend pour mentor un dragueur de rue rencontré aux Quartier des Halles, « Laurent le Kabyle ». Il mène alors un mode de vie de dragueur de rue de façon intensive pendant deux ans tout en vivant des cours qu'il donne à l'Esmod[7] : « À 1500 F de l’heure, ça m’a permis de passer le reste de mon temps à draguer. Une pratique un peu honteuse et plutôt désespérée que je justifiais par l’idée d’en faire aussi un livre. » Cette activité marginale fut la source de son roman autobiographique La Vie d’un vaurien et de son essai sur les techniques de drague, Sociologie du dragueur, qu’il publia par la suite. Il apparaît en outre périodiquement, en tant qu'invité ou comme chroniqueur, dans des émissions présentées par Thierry Ardisson ou Patrice Drevet.
Durant cette période, il échange des lettres avec son père incarcéré en Suisse, tout en étant en butte à des difficultés psychiatriques, qu'il décrit comme une dépression[7]. Plutôt que d’accepter un poste de planneur-stratégique dans une grande agence de publicité, CLM BBDO, il dilapide son pécule en vêtements sur mesure à Londres[7]. De 1988 à 1990, en délicatesse avec le fisc et de tendance suicidaire, il décide d’aller vivre à la campagne et se serait installé dans la demeure d'un ami, nommée La Bosselette, près de Dieppe, puis dans un ermitage en Côte d’Or, où il rédige son premier roman autobiographique sur le thème de la drague, La Vie d’un vaurien, inspiré du recueil d’Édouard Limonov : Journal d’un raté[7]. Le livre est publié la même année mais ne se vend pas. C’est alors qu’il s’intéresse aux techniques cinématographiques. Il réalise deux spots publicitaires pour Mélodie Movies et écrit puis réalise Chouabadaballet : Une dispute amoureuse entre deux essuie-glaces, un court métrage qui sera diffusé sur Canal+[7]. Lors de son passage en 1992 dans l’émission de Mireille Dumas Bas les masques sur le thème des dragueurs de rue, il déclare[16] : « Moi ce que j’aimais bien dans la drague de rue, c’est qu’il y avait un aspect lutte de classe. Le schéma qui marchait le mieux et qui était le plus réjouissant, c’était les deux paumés qui avaient pour eux leur méchanceté et leur vice de connaître un peu mieux la rue, qui arrivaient à séduire des filles de bourgeois un peu méprisantes mais qui connaissent pas bien la vie, et qui arrivaient par ce travail de séduction à capter un peu de plus-value extorquée des parents de la riche aux parents du pauvre. Pour moi il y avait un côté lutte de classes. Et moi je le dis à un moment donné, au bout de mon parcours de dragueur, j’ai pas seulement écrit un livre, je suis rentré au Parti communiste ; et pour moi c’était totalement lié. »
Alain Soral affirme avoir rejoint le Parti communiste français autour de 1990 et y milite jusqu’en 2000 à la cellule Paul-Langevin. C’est dans ce cadre internationaliste qu’il part au Zimbabwe comme reporter, à la suite du décès de son père en 1991 peu après la fin de son incarcération[7]. De retour à Paris, il écrit et réalise son second court métrage, Les Rameurs : Misère affective et culture physique à Carrières-sur-Seine en 1993, puis écrit les films Les Vauriens et Z’y va ! pour Agat Films & Cie. Il est pigiste pour le magazine féminin 20 ans pour lequel il rédige des billets d’humeur. Il écrit également dans Entrevue, à la rubrique Rumeurs[15].
Entre 1994 et 1996, il approfondit ses lectures de Karl Marx, Georg Lukács, Henri Wallon, Lucien Goldmann et Michel Clouscard et se remet au journalisme, avant de partir au Brésil pour une tournée de conférences sur la création de mode. À son retour, grâce à une avance d’un éditeur, il part pour le Pays basque afin d’y rédiger au calme son essai Sociologie du dragueur, fort de ses « sept cents conquêtes ». Écoulé à plus de 50 000 exemplaires en 2017, celui-ci deviendra le plus célèbre de ses ouvrages[17]. Il entre à la section de boxe de l’Aviron bayonnais, puis rencontre Maylis Bourdenx, sa future femme. Ils se marient le [7],[5] et divorcent en 2009. À la suite du succès de Sociologie du dragueur — publié aux Éditions Blanche dirigées par Franck Spengler — Alain Soral joue son propre rôle au cinéma dans Parfait Amour ! de Catherine Breillat en 1996. Il poursuit sur sa lancée en 1999 avec Vers la féminisation ?, dans lequel il développe une rhétorique antiféministe.
Alain Soral connaît alors une nouvelle période de notoriété médiatique, s'étant affirmé comme un « bon client » des plateaux de télévision. Entre 1999 et 2004, Thierry Ardisson, avec qui il est ami depuis les années 1980, l’invite à quatre reprises dans son émission Tout le monde en parle[18]. En 2000, il est invité à trois reprises dans l’émission C’est mon choix d’Évelyne Thomas (produite par Jean-Luc Delarue). Alain Soral intervient également chez Paul Wermus à l’émission Piques et polémiques en 2003 et 2004, où il prend position lors de ce dernier passage pour défendre l’humoriste Dieudonné accusé d’antisémitisme.
En 2001, il réalise son premier long métrage Confession d’un dragueur avec Thomas Dutronc et Saïd Taghmaoui en tête d’affiche. Il touche 89 000 € pour ce film selon Molard et D'Angelo[19]. Le producteur Jean-François Lepetit raconte à ce sujet : « Son scénario était prometteur. Mais au moment du tournage, j’ai réalisé que ce que je croyais être de l’ironie était en fait du premier degré. » Portant sur la drague de rue et les rapports de classe, ce film, boudé par la critique et par le public, est déprogrammé au bout d’une semaine. Alain Soral déclare par la suite, au sujet de l’échec de son film et de son parcours dans le milieu du spectacle : « J’ai été massacré par les deux cliques qui tiennent ce milieu, les pédés et les Juifs »[15]. Pour Agnès Soral, c’est la première fois que son frère s’estimait rejeté parce que « goy ». Elle indique également que son frère s’est vu refuser, comme elle, l’entrée dans la franc-maçonnerie en 2004 et qu’il a « rompu les ponts » avec toute sa famille en 2006[20].
Les sources divergent quant à son entrée au Parti communiste français, certains enquêteurs mettant en doute sa réalité tandis qu'Alain Soral lui-même multiplie les versions concernant cette adhésion[21],[22] : au milieu des années 1980 pour certains[n 2],[23], en 1991 pour Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard[24], entre 1992 et 1994 d’après un CV issu d’un dossier de presse[7]. Sa propre version varie souvent[25] : incapable de dater son engagement, il parle parfois d’une période située entre 1991 et 1993 mais parfois aussi d’un engagement de sept ans[26]. L’écrivain Simon Liberati indique qu’il s’est encarté avec Alain Soral davantage par anticonformisme que par idéologie, jugeant « dommage que le parti disparaisse comme l’Église catholique avait disparu »[25] et qualifiant leur petit cercle de « pieds nickelés »[26]. Selon les auteurs de La Galaxie Dieudonné, cette appartenance au PCF n’a cependant jamais été prouvée[27]. D’après Robin d’Angelo et Mathieu Molard, journalistes à StreetPress, les responsables du parti de l’époque ne se souviennent pas de son passage[25]. Alain Soral a mis en ligne sur son site ses cartes d’adhérents au Parti communiste français à la cellule Paul-Langevin, de 1995 à 2000. Il déclare également avoir animé pendant cette période, aux côtés de Marc Cohen, le « Collectif communiste des travailleurs des médias » (dit aussi « cellule Ramón Mercader »), faisant paraître un bulletin confidentiel aux parutions sporadiques[26] intitulé La Lettre écarlate[28]. Cette initiative n’aurait pas de lien avec le PCF[29]. Selon Jean-Paul Gautier et ses coauteurs, « en réalité, ce collectif était dirigé par Henri Malberg, membre du comité central du PCF. Lors de nos investigations, nous n’avons trouvé aucun document qui laisserait entrevoir qu’Alain Soral aurait joué le rôle qu’il cherche à s’attribuer »[27]. D’après des témoignages recueillis par Mathieu Molard et Robin d’Angelo c’est néanmoins en côtoyant ce « courant nationaliste encore présent au PCF » qu’il devient « obsédé par les juifs »[30].
Après avoir fait campagne pour le non au référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992, il déclare avoir participé en mai 1993, toujours avec Marc Cohen, rédacteur en chef de L'Idiot international de Jean-Edern Hallier, à la rédaction de l’appel « Vers un front national », signé par Jean-Paul Cruse — ancien membre de la Gauche prolétarienne, membre du collectif et délégué SNJ-CGT de Libération, dont il est l’un des fondateurs — et publié en première page de L’Idiot.[31] Cet appel, s’appuyant sur la vision de la « destruction précipitée de la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement du pays », rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens des choses, la civilisation contre la marchandise — et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde […] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », à la constitution d’un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel »[32]. Une polémique naît alors sur l’existence de convergences « rouges-bruns »[33].
Alain Soral cesse ensuite d'être membre du PCF, disant s’opposer à l’abandon de son contenu révolutionnaire, tout en continuant à approuver l’« outil d’analyse » marxiste[34].
Dès le début des années 2000, il pourfend dans ses livres[35] ce qu’il qualifie de communautarisme : il s’en prend vivement aussi bien aux mouvements homosexuels ou féministes qu’aux associations représentatives de la communauté juive, dans des termes qui se veulent souvent provocateurs[36]. Pour Alain Soral, la montée du communautarisme en France est dangereuse pour la République et constitue une atteinte au principe d’universalité républicaine car, à sa conception « fait[e] d’histoires comparées, de métissages, de transformations », elle tendrait à substituer « un débat réduit à la compétition victimaire. Soit l’Histoire ramenée à l’éternelle persécution des femmes, des pédés, des Arabes, des Noirs, des Juifs… »[37].
Les prises de position d’Alain Soral « anti-communautaristes » sont suivies avec intérêt par Les Identitaires qui tentent en vain un rapprochement avec lui au début de l’année 2004 en lui écrivant deux lettres[38]. En 2006, il signe avec Fabrice Robert et Philippe Vardon[n 3], deux figures des Identitaires, un appel à la libération de Michel Lajoye, condamné pour des attentats à l’explosif contre des commerces et des logements de travailleurs maghrébins[39].
Malgré son hostilité envers l'homosexualité, Soral a affirmé à la radio avoir eu des expériences homosexuelles : « J'ai essayé aussi pour voir. Quand on a envie d'une petite aventure rapide entre 23 heures et 1 heure du matin. On va au square et en une demi-heure, c'est fait. » Selon le cinéaste Vincent Dieutre, Soral tiendrait un « double discours », alors qu'il aurait eu un acte sexuel avec lui ainsi qu'« un garçon » dans les années 1980[40].
En 2002, Alain Soral publie Jusqu’où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante. L’ouvrage s'écoule à 60 000 exemplaires en un mois, sans aucune promotion ni couverture médiatique[5], et à 80 000 exemplaires l’année de sa publication, « contre toute attente » d’après Emmanuel Poncet[18]. Cet ouvrage contribue à faire connaître Alain Soral du grand public[41]. Libération classe encore à l'époque Alain Soral comme un « réactionnaire de gauche » : le journal considère, à l'époque de la sortie de Jusqu’où va-t-on descendre ?, que Soral se situe dans « le mouvement croissant de libération de la parole gauloise (Camus, Houellebecq, Muray, etc.) » tout en soulignant qu'il « débite souvent avec brio une phraséologie « néoréac » en constante contradiction avec la loi Gayssot »[5].
Dans son livre, Alain Soral s’en prend, parmi de multiples cibles, à Dieudonné[42], qu’il accuse de vouloir bénéficier d’une « rente de culpabilisation victimaire » dont les Français blancs seraient les victimes. Qualifiant l’humoriste d’« inculte et désormais pas drôle », il ajoute par ailleurs : « Si Dieudonné s’énerve sur le populo français […], c’est peut-être parce qu’il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d’une plus juste représentation des « communautés visibles ? » Une « communauté invisible » surreprésentée dans le showbiz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo »[43]. Ayant pris connaissance de ces critiques, Dieudonné souhaite rencontrer Soral. En 2004, les deux hommes prennent contact et deviennent finalement amis et politiquement proches, étant notamment tombés d’accord, selon Soral, sur le sujet de l’« antisionisme » et du « lobby juif »[44]. Dès lors, l’essayiste fait figure, de son propre aveu[45], d’« éminence grise » de Dieudonné[8],[46], ce qui permet d’observer une continuité entre ses discours et les spectacles de l’humoriste[8],[45]. Dominique Albertini et David Doucet relèvent que « comme Dieudonné, en effet, Soral disparaît peu à peu des médias traditionnels à mesure que s'affirme le caractère antisémite et complotiste de son discours »[47].
S’estimant victimes de déboires comparables du point de vue des agressions physiques et du boycott par les médias, Alain Soral et Dieudonné se sont mutuellement soutenus[48], participant conjointement à la liste Euro-Palestine aux élections européennes de 2004, avant que le premier s’en retire[49], suivi par le second.
En 2006, il fait aussi partie — avec notamment Dieudonné, Thierry Meyssan et Frédéric Chatillon (ancien responsable du GUD) — d’une délégation qui se rend au Liban puis en Syrie, et rencontre notamment le président libanais Émile Lahoud, le général Aoun, opposant libanais et[50], lors d’un passage à Damas, les dignitaires du régime syrien[15], ainsi qu’Hugo Chávez, président du Venezuela. Pour Fiammetta Venner, Alain Soral admire un Chávez « aux antipodes de celui admiré par une certaine gauche française. Ce qui intéresse Alain Soral, c’est la répression virile des opposants, la revendication de chrétienté et les provocations contre les États-Unis et les Juifs »[39].
Alain Soral se dit marqué par la campagne de Jean-Pierre Chevènement lors de l’élection présidentielle française de 2002 :
« Chevènement pour mon parcours personnel est une sorte de sas. Je n’aurais jamais pu me rapprocher du FN directement. Toute mon idiosyncrasie est formatée par l’extrême gauche. C’est comme des pelures d’oignon qu’il faut enlever. Ce n’est pas possible sans médiation… Quand je vois que Chevènement au cours de la campagne du premier tour de 2002 s’effondre, n’ose pas franchir le Rubicon et on voit tout à coup qu’il n’a pas le courage d’aller au bout… Et finalement le seul qui a le courage, qui n’a pas l’appareil conceptuel finalement cohérent, le seul qui a le courage politique parce qu’il n’a jamais fait partie de la bourgeoisie politique, ce qu’on appelle l’establishment, le seul qui pourra aller jusqu’au bout d’une critique radicale du système s’il était à la limite moins mal entouré parce que c’est comme ça que je le vois, ce serait Le Pen et c’est là que je me dis je milite alors que je suis encore très lié au PC, enfin aux déçus du PC, je dis : « il faut voter Le Pen, c’est le vote révolutionnaire »[51]. »
Pour l’association belge RésistanceS, Alain Soral affichait dans Jusqu’où va-t-on descendre un national-populisme qui préfigurait son engagement au Front national[52].
Il propose d’abord ses services au FN par l’intermédiaire de Bruno Gollnisch. Il se lie ensuite d’amitié avec Marine Le Pen, alors à la recherche de personnalités extérieures pour venir alimenter ses réflexions politiques et qui juge intéressante sa ligne sur la « gauche du travail » et la « droite des valeurs, » avant de convaincre Jean-Marie Le Pen[53],[54],[39], à qui il est présenté par Farid Smahi[55]. C’est durant l’automne 2005 qu’il rejoint l’équipe de campagne du Front national, où il est chargé des affaires sociales et du problème des banlieues. Ce ralliement n’est révélé par Soral que plus d’un an après, lors d’un entretien paru sur Internet le . Il explique alors sa démarche en affirmant que le Front national constitue le seul parti qui lutte efficacement contre la « déferlante capitaliste et ultralibérale. » En , il déclare avoir voté pour Jean-Marie Le Pen aux deux tours de l’élection présidentielle de 2002, après avoir néanmoins été tenté de porter sa voix sur Jean-Pierre Chevènement au premier tour[28]. Le rapprochement d’Alain Soral avec Jean-Marie Le Pen est cependant accueilli alors avec une certaine méfiance par diverses personnalités du Front national[56].
Alain Soral inspire les discours prononcés par Jean-Marie Le Pen du 1er mai, de la fête des Bleu-blanc-rouge et de Valmy en septembre 2006[53],[57]. À l’occasion de l’élection présidentielle, il oriente la campagne de Jean-Marie Le Pen, auprès de qui il est « conseiller spécial »[58], vers le national-républicanisme[59]. Son exposition à l’occasion d’une conférence de presse avec Louis Aliot et Marine Le Pen en vise à faire contrepoids à l’offensive de Bruno Mégret, accusé d’utiliser l’Union des patriotes (mouvement de soutien à la candidature de Jean-Marie Le Pen) pour se remettre en selle[54]. Le président du FN indique alors : « Il apporte les éléments de sa propre personnalité, son talent, son intelligence. Et le fait qu’il soit un ancien communiste prouve bien la capacité de la nation et du mouvement national d’intégrer les Français quelles que soient leurs origines politiques »[60]. Louis Aliot explique qu'« on le voit peu mais il arrive à convaincre Le Pen que les banlieues allaient voter pour lui, pour remplacer l’électorat qui vote pour Sarkozy »[58]. Marine Le Pen précisera en 2008 : « […] contrairement à ce qui a pu être dit durant la campagne présidentielle, il n’a pas été le décideur de la stratégie de Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen, que les Français connaissent, a évidemment toujours conservé la maîtrise totale de ses choix stratégiques et celle de sa ligne politique »[61]. Le , après le net recul de Jean-Marie Le Pen à l’issue du premier tour, il déclare : « Le Pen méritait la France mais je ne suis pas sûr que la France méritait Le Pen »[62] et annonce qu’il va voter pour Ségolène Royal[63].
Parallèlement à son engagement au FN, Alain Soral lance en , en compagnie de Jildaz Mahé O’Chinal et Philippe Péninque[64], son propre mouvement, appelé Égalité et Réconciliation (E&R)[65]. Cette association qui se présente comme « un club de réflexion politique trans-courants dans la tradition du cercle Proudhon des Berth et Valois, […] entend convertir au nationalisme politique les jeunes des milieux populaires et notamment ceux issus de l’immigration »[64]. Avec le soutien financier des anciens membres du GUD Frédéric Chatillon, Gildas Mahé et Philippe Péninque et la participation de Serge Ayoub, il ouvre Le Local, un bar associatif situé dans le 15e arrondissement de Paris. Néanmoins, cette association entre Soral et Ayoub ne fait pas long feu[n 4],[67] et ce dernier conserve seul la gestion du Local ; « les JNR de Batskin n’appréciant pas vraiment les militants arabes d’E&R », selon Frédéric Haziza[68].
Le , à l’occasion du congrès national du Front national à Bordeaux, Alain Soral qui n’était pas candidat est nommé au comité central par Jean-Marie Le Pen, réélu président du parti[69].
Le , Alain Soral annonce sa candidature à l’investiture comme tête de liste du Front national aux élections européennes de 2009 en Île-de-France. Six mois plus tard, le , il décide de quitter le FN après avoir été relégué à une « place d’honneur » sur la liste[70]. Accusant Marine Le Pen et Louis Aliot de s’être opposés à sa candidature[n 5] et de chercher à « virer tous les opposants authentiques au système, qu’ils proviennent de la vieille droite des valeurs ou de la vraie gauche sociale, » il témoigne des profondes divergences apparues depuis près de deux ans au sein du Front national et ayant conduit au départ de plusieurs personnalités de ce parti, tout en saluant Jean-Marie Le Pen, « homme facétieux et délicat ». Ce dernier dénonce pour sa part un « comportement de petit enfant qui pique une grosse colère » et commente : « Alain Soral est plus fait pour l’écriture ou le show business que pour la politique »[71]. Selon Laurent-David Samama, l’état-major du parti l’aurait jugé « trop obsédé par le complot sioniste »[72]. Alain Soral continue néanmoins d'affirmer son soutien à Marine Le Pen tout en ciblant le « suceur de sionistes » que serait Louis Aliot[73] ; il soutient en particulier Jean-Marie Le Pen et Florian Philippot parce qu'« il critique la mondialisation et ne stigmatise jamais les musulmans »[74],[75]. D’après Marc George, alors secrétaire général d’Égalité et Réconciliation, Alain Soral aurait perdu le soutien de Jean-Marie Le Pen en amont des élections européennes de 2009 après avoir vu dans ses propos sur les chambres à gaz les « lubies d’un vieil homme »[76]. Marine Le Pen finit par qualifier Alain Soral de « gourou » et de « pervers narcissique »[77].
Il présente, avec Dieudonné et Yahia Gouasmi, alors président de la Fédération chiite de France, une « Liste antisioniste » recueillant 1,30 % des suffrages en Île-de-France (2,83% en Seine-Saint-Denis) au terme d’une campagne émaillée d’incidents et d’échauffourées[78]. Sa présence sur cette liste lui vaut d’être qualifié d’« impayable stalino-facho-antisioniste » par le philosophe communiste-libertaire Claude Guillon[79]. La liste aurait été financée par la République islamique d’Iran de Mahmoud Ahmadinejad à hauteur de 3 millions d’euros[80].
Entre-temps, chroniqueur au journal Flash à partir de sa fondation en avec d’anciens collaborateurs de National-Hebdo, il le quitte en avril 2011 le jugeant devenu trop proche du Front national[81]. Par ailleurs, il se montre discret à l’occasion du XIVe congrès du Front national qui doit désigner, à Tours, le successeur de Jean-Marie Le Pen à la présidence du parti. Marc George l’accuse d’avoir renoncé à soutenir Bruno Gollnisch en échange d’une promotion de la part de Marine Le Pen[82].
Alain Soral continue néanmoins d’avoir une certaine influence chez une partie des militants du FN, notamment chez les jeunes, qui développent d’après l’historien Nicolas Lebourg « tout un discours « républicain » sous influence soralienne, pour pointer le poids d’un certain communautarisme » (Juif)[83], mais aussi chez une partie des cadres[84],[85]. Pour Jacob Rogozinski, professeur à la faculté de Strasbourg, « des relations étroites existent toujours entre les réseaux Dieudonné-Soral et certains membres de la direction du FN, et ces passerelles font circuler dans les deux sens les hommes et les idées. Bien loin de s’opposer, soraliens et lepénistes tendent ainsi à se renforcer réciproquement »[86]. S’il considère qu’il a échoué à faire bouger la ligne du FN sur l’islam du temps où il en était membre, Alain Soral s’attribue néanmoins le « virage économique antilibéral » opéré par Marine Le Pen[87], ce que contestent Abel Mestre et Caroline Monnot, journalistes au Monde : « Tous les numéros 2 du Front national, hormis Bruno Gollnisch, ont plaidé pour un créneau social. La transformation de la sociologie électorale du Front national à partir de 1995 a rendu ce virage obligatoire selon le vieux principe : Il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef. »[88]
Dès lors, s’inscrivant dans une démarche propre à l’activisme par les médias[89], Alain Soral se consacre essentiellement à Égalité et Réconciliation, dont l’objet est la « promotion des idées de l’essayiste Alain Soral sur la gauche du travail et la droite des valeurs »[90] — association présentée comme « nationaliste de gauche »[91] mais classée à l’extrême droite par la plupart des observateurs et qualifiée d’antisémite par certains d’entre eux — en organisant des conférences et en réalisant des entretiens sur Internet particulièrement suivis[92], surtout par « un public jeune et masculin », composé de « chômeurs mais aussi [d’]étudiants ou cadres diplômés »[15], disposant souvent d’un certain capital culturel[76]. Pour le politologue Jean-Yves Camus, si le mouvement connaît une certaine audience auprès de la génération des 18-25 ans, « pour comprendre le phénomène Soral, il faut le replacer dans le contexte des années 2000 pendant lesquelles on assiste à une course à la transgression antisémite illustrée parfaitement par l’émergence de Dieudonné. Dans les deux cas, Soral et Dieudonné, c’est moins leur discours qui suscite l’engouement que leur capacité à dire des choses transgressives qui attirent les gens »[93]. Pour le politologue Gilles Kepel, « Alain Soral décide de réinvestir le champ militant issu de la mouvance nationaliste révolutionnaire »[94]. L'historien Pascal Ory le présente comme le « premier intellectuel français de renom promu par la culture numérique »[95].
En , il fonde sa propre structure, Culture pour tous, société qui comprend : la maison d’édition Kontre Kulture qui diffuse notamment la réédition de ses livres ; Sanguis Terrae qui vend du vin ; Prenons le maquis (anciennement Instinct de survie) qui vend du matériel survivaliste et organise des stages, en partenariat avec Piero San Giorgio, auteur de Survivre à l’effondrement économique ; et Au bon sens qui vend par des circuits courts des produits biologiques. Alain Soral possède 80 % des parts de Culture pour tous qui est gérée par Julien Limes, secrétaire de Égalité et Réconciliation[96]. En 2012, la société a déclaré un chiffre d’affaires de 640 400 € pour un résultat net de 64 300 €[90]. D’après StreetPress, « en octobre 2014, la PME a généré plus de 170 000 euros. Ce qui, rapporté sur un an, équivaudrait à plus de 2 000 000 d’euros de chiffre d’affaires »[97]. Pour l’essayiste Michel Briganti, Alain Soral s’inscrit, avec cette activité commerciale, dans une pratique répandue à l’extrême droite : « capitaliser sur une expérience militante est très classique dans ce milieu. […] En fait, tous les petits groupes d’extrême-droite animés par de fortes personnalités font du business, d’une manière ou d’une autre. » Citant Frédéric Chatillon, Serge Ayoub et Dieudonné[90].
Depuis , à la suite de son refus de l’inviter sur le plateau de son émission sur LCP, Frédéric Haziza, journaliste à Radio J et sur LCP, fait l’objet d’une violente campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux et d’une pétition, lancée en sur Change.org, visant à son renvoi de LCP pour « son incompétence, son tribalisme, sa partialité, sa totale agressivité et ses multiples provocations contre ceux qui ne sont pas d’accord avec lui »[98],[99],[100],[101],[102].
En 2014, des photos nues de Soral apparaissent sur internet, tout comme celles de son ex-compagne Binti. Cette dernière dénonce des injures à caractère racial, une violation des données informatiques et menaces de sa part. Ce dernier nie les accusations[103].
Alors que l’influence persistante d’Alain Soral au FN inquiète une frange du parti engagée dans une stratégie de « dédiabolisation », Louis Aliot en particulier[85], Aymeric Chauprade, conseiller aux questions internationales de Marine Le Pen, déclare en , alors qu’il tente d’infléchir la ligne du FN sur le plan international dans un sens favorable à Israël : « Soral n’a pas d’influence sur Marine, il s’est auto-investi d’une mission que personne ne lui a confiée. Si sa mission est de ramener des musulmans en leur expliquant que le FN est un parti antisémite et/ou antisioniste — parce que j’ai l’impression que ça devient un peu la même chose —, il s’est trompé d’adresse »[104]. Dénonçant « la trahison Chauprade », Alain Soral appelle dès lors à ne plus voter pour le FN, malgré une tentative de médiation de Jean-Marie Le Pen[85], puis annonce en avec Dieudonné la création d’un nouveau parti dénommé « Réconciliation nationale ». Les deux hommes justifient cette démarche par le fait que « le Front national est entré dans le système après l’éviction de Jean-Marie Le Pen » et par « l’incroyable promotion » du Suicide français d’Éric Zemmour, publié un mois plus tôt[105]. Marine Le Pen refuse de commenter sérieusement cette initiative qu’elle assimile à « du folklore » et « de la pub »[106]. Dans le même temps, de nombreux membres de la « dissidence », terme désignant en interne la mouvance constituée autour de Dieudonné et d’Alain Soral, se désolidarisent de ces derniers, dénonçant notamment l’autoritarisme et les outrances du président de Égalité et Réconciliation[77]. Le , Alain Soral et Dieudonné figurent parmi la centaine d’invités conviés à l’anniversaire de Jean-Marie Le Pen, alors que Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ont décliné l’invitation[107]. Réconciliation nationale naît officiellement en [108]. Libération observe en que le projet « reste à cette heure lettre morte »[109]. En visite à Moscou en , il appelle à voter pour Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2017, considérant que le FN est « le seul parti en France qui représente une alternative raisonnable » et « le moins pire des votes car, malheureusement, Marine Le Pen donne des signes de soumission au CRIF »[110]. Lors de l'entre-deux-tours de la primaire citoyenne de 2017, il appelle à voter pour Benoît Hamon face à Manuel Valls[111]. Dans une interview accordée à la journaliste Daria Aslamova de Komsomolskaïa Pravda qui le présente comme « l’un des meilleurs analystes de France », publiée deux jours avant l'élection présidentielle française de 2017, Alain Soral décrit Emmanuel Macron comme un « homosexuel », un « psychopathe » et un « produit de l’oligarchie française »[112].
Après les attentats du 13 novembre 2015, Alain Soral et ses soutiens sont pris pour cible par la version francophone de Dar al Islam, le magazine de l'État islamique, car « inféodés aux régimes syrien et iranien ». Alain Soral y est qualifié de « complotiste »[113],[114].
En décembre 2016, Soral participe à un débat organisé par Dieudonné, dans lequel il se confronte au militant Daniel Conversano. Ne partageant pas le même point de vue, Soral l'agresse violemment par des coups de poing au visage[115].
En , Facebook supprime les comptes d'Alain Soral et d'Égalité et Réconciliation, au motif que « les organisations ou les personnes qui prêchent la haine ne sont pas autorisées sur Facebook ». Puis, en , c'est au tour d'Instagram de fermer le compte d'Alain Soral. En réaction, celui-ci ouvre des comptes pour lui-même et son association sur le réseau social russe VKontakte, imité en cela par Dieudonné et Boris Le Lay qui ont fait l'objet de mesures similaires par les réseaux sociaux occidentaux[116],[117]. En , sa chaîne YouTube, qui compte environ 100 000 abonnés, est brièvement fermée en raison de « discours incitant à la haine ou à la violence »[118],[119]. Nicolas Lebourg relève alors que le site d'Égalité et Réconciliation connaît « une décrue de son trafic et de son influence », et estime que « l’une des difficultés d’Alain Soral [est] la marginalisation de Manuel Valls. N’étant plus désigné par le plus haut sommet de l’État comme une question d’ordre public, il perd en attractivité – il faudra voir si la volonté de la LICRA de faire fermer ses outils de communication peut le relancer »[120]. En 2020, son compte Twitter approche les 65 000 abonnés[121].
Mediapart relève qu'il a « posté très tôt des vidéos de soutien » au mouvement des Gilets jaunes et « s’est immédiatement reconnu dans une fronde marquée par la défiance envers les partis comme les syndicats et aux contours politiques flous, lui qui définit son mouvement Égalité et réconciliation comme réunissant la « gauche du travail » et « la droite des valeurs »[122].
Fin 2019, il déménage dans le canton de Vaud en Suisse, indiquant qu'il cherche ainsi à « échapper à la détestable ambiance qui règne en France, du fait des agissements conjugués des immigrationnistes » ; selon Libération et StreetPress, son objectif est de « fuir la justice française »[121],[123]. Il déménage également dans le canton de Vaud la structure qui sert de réceptacle aux dons adressés à Égalité et Réconciliation[121].
En , YouTube supprime définitivement la chaîne d'Alain Soral « ERTV Officiel » (acronyme de son site Égalité et Réconciliation) qui comptait près de 185 000 abonnés, ainsi que sa chaîne secondaire, « ERTV International », qui en comptait près de 3 200. Google France indique s'appuyer sur ses nouvelles conditions d'utilisation de et invoque des « enfreintes [sic] répétées aux conditions d'utilisation »[124],[125],[126]. Sur la page de l'ancienne chaîne, un message précise que « ce compte a été clôturé à la suite de manquements graves ou répétés aux règles de YouTube interdisant l’usage de contenu incitant à la haine »[127]. Cette fermeture a lieu dans un contexte de fermeture de nombreuses chaînes de suprémacistes blancs aux États-Unis et la fermeture de la chaîne YouTube de Dieudonné en France[127]. Cependant, ses vidéos continuent de circuler sur YouTube par l'intermédiaire des filiales locales d’E&R qui ont visiblement échappé à la sanction, ainsi que de fans et d'influenceurs pro-Poutine[128]. Selon StreetPress, suivant la fermeture de ses chaînes YouTube, Alain Soral lance Le Média en 4-4-2 en guise de faux-nez[129].
Motif | Procès |
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Incitation à la haine |
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Diffamation |
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Injure |
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Provocation à la haine |
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Apologie de crimes de guerre et contre l'humanité |
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Contestation de crimes contre l'humanité |
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Autres motifs |
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Un conflit a opposé en 2003 l’association Act Up-Paris à sa maison d’édition, les éditions Blanche, à laquelle elle reprochait la publication de plusieurs auteurs, dont Alain Soral[191], qui diffuse des jugements négatifs envers les homosexuels et même, selon elle, « la haine des homosexuels ». Elle est ainsi intervenue pour que son directeur de publication cesse de l’éditer[192]. Act Up a également vandalisé les locaux des éditions Blanche, en protestation contre sa ligne éditoriale[193]. Alain Soral s’est plaint des « persécutions physiques de la milice communautaire Act Up »[194].
En , dans le contexte de l’opposition à l’ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe, il dénonce le « mariage pour tous » comme « une machination maçonnique, satanique, antichrétienne »[15].
Le féminisme, et plus généralement les femmes, est un thème très présent dans l’œuvre d’Alain Soral (notamment dans Sociologie du dragueur, Vers la féminisation ? ou Misères du désir)[195]. Il voit dans le féminisme « une manie de la bourgeoisie pour détourner d’une analyse marxiste de la condition de la femme »[196]. Pour Jean-Paul Gautier, André Déchot et Michel Briganti, « son antiféminisme prend sa source dans les positions du PCF d’avant 1975. Empreint d’une ignorance notable des débats qui ont parcouru le mouvement des femmes, depuis près de quarante ans, et ses interactions avec les organisations démocratiques et du monde du travail, son économisme et son pseudo-marxisme viriliste l’amènent à théoriser dans son ouvrage Vers la féminisation ? que « la femme n’est pas « l’avenir de l’homme », mais celle de la social-démocratie néolibérale, qui passe nécessairement par la dépolitisation « sociétale » des luttes sociales »[197]. Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri inscrivent Vers la féminisation ? dans un mouvement auquel participent d’autres ouvrages tels que Le Premier Sexe d’Éric Zemmour et Big mother : Psychopathologie de la vie politique de Michel Schneider, évoquant un « renouveau de l’antiféminisme » et une « éclosion du phénomène « masculiniste »[198]. Avec d’autres ouvrages (notamment Le Premier Sexe d’Éric Zemmour et Sociologie du dragueur du même Alain Soral), Vers la féminisation ? est devenu une des références francophones de la communauté de la séduction[199]. Pour Mickaël Studnicki aussi, son discours sur la « féminisation de la société », qui reprend le discours de nationalistes des années 1960 tels que Jean Mabire et Dominique Venner sur la « dévirilisation » de la société française, en fait, avec Éric Zemmour, l'un des vulgarisateurs d'un concept à diffusion confidentielle et porte-paroles à la télévision du masculinisme[200]
Alain Soral est généralement décrit comme appartenant à l'extrême droite[201],[202], particulièrement sur internet[203].
Si Michel Wieviorka le qualifie de « réactionnaire de gauche » en 2005[204], les observateurs s’accordent à le classer à l’extrême droite depuis son passage au Front national[205],[206],[207] alors que l’intéressé s’en défend. Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, voit notamment en lui « celui qui, par son parcours, l’utilisation du Net, les manipulations auxquelles il se livre, les réseaux qu’il a constitués, unit et fédère, de façon inédite, le front des extrêmes »[208].
D’une manière générale, l’universitaire Stéphane François estime qu’il développe, bien qu’étant « issu des milieux catholiques traditionalistes », une pensée « composite, attrape-tout » ; aussi l’essayiste Jean-Paul Gautier voit-il en lui une « girouette idéologique »[209]. Des observateurs issus de la gauche antilibérale comme le sociologue Philippe Corcuff, Évelyne Pieiller, rédactrice au Monde diplomatique, ou Julien Salingue, rédacteur à L'Anticapitaliste, l’accusent respectivement de « brouillage idéologique »[210], d’« embrouilles idéologiques »[205] et d’« enfumage idéologique »[211]. L’essayiste Jacques de Guillebon considère également que « son indéniable talent réside justement dans sa capacité à s’adresser à des publics très divers, en mobilisant des éléments de langage d’origines disparates », invoquant René Guénon pour « certains musulmans », l’opposition à Vatican II pour « certains catholiques », « les racines païennes de la France » pour « les identitaires ou les férus de la Nouvelle Droite », ou encore « Valmy, la République jacobine et centralisatrice » pour les souverainistes[212]. Les observateurs s’accordent pour dire que ses sympathisants n’adhèrent pas en bloc à tous les pans de ce discours mouvant et protéiforme[213].
Certains, tels Claude Askolovitch[53] ou Frédéric Haziza[214], le désignent tout d’abord comme représentatif de la mouvance « rouge-brune ». La revue intitulée La Lettre écarlate qu’il a animée, ainsi que son appel à un « Front national » en 1993, alors qu’il était engagé au Parti communiste, sont notamment caractérisés comme tel[57],[72],[215]. La journaliste Marie-France Etchegoin, mettant en cause « son copinage avec les dictatures du monde arabe », parle quant à elle d’« alliance « rouge-brun-vert »[15]. Caroline Fourest, qui souligne l’évolution de son discours sur la jeunesse d’origine maghrébine et le métissage, estime quant à elle qu’Alain Soral est emblématique de la transformation des rouges-bruns en « verts-bruns »[216].
Après son engagement au FN, le journaliste Claude Askolovitch en fait le théoricien d’un « lepéno-marxisme »[53],[217] : en , Alain Soral publie ainsi un texte intitulé « Marx voterait Le Pen »[57]. Selon Éric Naulleau, « on ne peut pas le comprendre si on ne le définit pas comme marxiste »[8], ce que contestent cependant Évelyne Pieiller[205], Guillaume Faye et Jean-Paul Gautier. Pour ce dernier, « Soral se situe en fait à la rencontre des frères Strasser (Gregor et Otto) en Allemagne et de Mussolini en Italie. Il se place sur son terrain de prédilection et sa spécialité : le double discours : marxiste et traditionaliste. C’est ainsi qu’il présente son livre Comprendre l’Empire [p. 15] : « Cet essai pédagogique récapitule le parcours complet allant de la Tradition au Marxisme et du Marxisme à la Tradition qui seul permet la mise à jour du processus de domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident »[57]. L’historien Emmanuel Kreis considère qu’Alain Soral est « plus marqué par les penseurs des droites radicales que par le marxisme dont il se réclame »[218]. Selon le politologue Jean-Yves Camus, Jean-Marie Le Pen qui a assisté à une réunion d'Égalité et Réconciliation ne serait « pas insensible aux idées « gaucho-nationalisme » d'Alain Soral », son mouvement se situant « à la périphérie du FN » avec pour but « d'orienter le FN vers un programme ouvriériste, anticapitaliste et social », en y attirant les français issus de l'immigration avec un langage « antisioniste » radical[219]. Le sociologue Philippe Corcuff résume la pensée d’Alain Soral comme « un amalgame d’extrême droite et de gauche » tout en le considérant comme l’un des principaux « pôles émetteurs », avec Éric Zemmour, Élisabeth Lévy et Alain Finkielkraut, de « l’idéologie néoconservatrice »[220],[221]. Pierre Tevanian et l’universitaire Fatiha Kaoues affirment : « Cette étrange synthèse entre un faux socialisme et un vrai nationalisme […] porte un nom : fascisme »[215].
Pour sa part, l’intéressé récuse le classement à l’extrême droite, dont il estime être « aux antipodes » et qu’il interprète, « au moins depuis 1945 et plus encore depuis Mai 68 », comme « une invention du gauchisme, sous sponsoring atlantiste, soit de la droite d’affaires (ce que j’appelle la Banque) pour cacher que le national-socialisme était socialement de gauche ». L’extrême droite désigne selon lui « les néo-conservateurs, les impérialistes américano-sionistes et le pouvoir bancaire international »[222]. Il dénonce également la gauche « culturo-mondaine », par opposition à la gauche sociale et ouvriériste. Dans Jusqu’où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002, Alain Soral affirmait : « Je suis émotionnellement de gauche, orphelin du PC et nostalgique du progressisme »[5]. Depuis, il utilise plusieurs termes pour se définir : « national-républicain », « gaucho-lepéniste à la rigueur », républicain universaliste d’inspiration marxiste, ou encore « national-socialiste », précisant qu’il l’est « à la française » ou encore « à la manière d’Hugo Chávez », « sans besoin de recours à une théorie raciale pour des raisons d’espace vital, ce qui correspondait à la situation allemande. L’idéologie découlant souvent de la géographie ! »[15],[222]. Pour Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg, spécialistes de l'extrême droite, Alain Soral « joue la diabolisation jusqu'à se déclarer “national-socialiste”, alors même que son absence de racialisme interdit de la comparer au nazisme »[223]. Dans son ouvrage Comprendre l’Empire (2011), il cite Karl Marx, Pierre-Joseph Proudhon, Friedrich Nietzsche, Carl Schmitt, Georges Sorel, Georges Dumézil, Jean-Claude Michéa, Julius Evola, Maximilien de Robespierre, Bakounine, George Orwell, Henri Béraud et Michel Clouscard[224],[225],[n 6]. En 2017, il adresse ses encouragements à Jean-Luc Mélenchon[226]. D'après le journaliste Mathieu Molard, Alain Soral exploite également « l’expectative d’un désastre économique ou écologique » en relayant des « démarches de retour à la terre ou de décroissance », proches selon lui de celles professées par Pierre Rabhi[227].
Ami d’Alexandre Douguine[228], Alain Soral a préfacé les traductions françaises de ses ouvrages, reprend et diffuse ses analyses au sujet notamment du néo-eurasisme. Alain Soral se décrit par ailleurs comme « très pro-Poutine », voyant dans la Russie la promesse d’un « contre-empire »[229]. Le journaliste Nicolas Hénin le présente comme « l'une des grandes figures pro-Poutine de la droite radicale française »[230]. À l'occasion de l'élection présidentielle russe de 2012, il est invité en Russie par la branche berlinoise de l'ONG polonaise Center for European Policy Analysis (ro), dirigée par Mateusz Piskorski et filiale de l’ONG russe pro-Poutine Civic Control, à rejoindre le contingent des observateurs internationaux, puis donne un entretien à la chaîne Russia Today[230],[231]. En , il donne un entretien à la chaîne Pierviy Kanal dans le cadre d'une émission sur le conspirationnisme après les attentats de janvier en France[232]. Lors d'une rencontre organisée en entre Vladimir Poutine et des associations juives européennes, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) demande que Dieudonné et Alain Soral « n’utilisent pas les médias russes pour diffuser des thèses antisémites »[232]. En , bénéficiant du soutien d’Alexandre Douguine qui est proche du Kremlin, il effectue une visite à Moscou où il assiste au forum « Nouvelle ère du journalisme : l’adieu au mainstream » organisée par Rossia Segodnia, la principale agence russe pro-pouvoir — il affirme avoir été « invité officiellement par le gouvernement à ce forum des médias non alignés » —, puis tient une conférence à la bibliothèque Dostoïevski lors de laquelle il appelle à l'émergence d'« un Poutine français ». Le CRIF réagit en adressant une lettre à Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, dans laquelle il déplore l'invitation d'Alain Soral[110].
Stéphane François relève la proximité idéologique d’Alain Soral avec la mouvance nationaliste révolutionnaire[233],[234],[235]. En 2020, celui-ci dit attendre une « révolution fasciste », voire une « guerre préventive », et loue le bilan de Benito Mussolini, qu'il présente comme « le premier qui a fait du national-social »[121]. Il fait par ailleurs référence à Pier Paolo Pasolini, et notamment à une observation des Écrits corsaires sur le « fascisme de la société de consommation » pour défendre le fascisme mussolinien[236]. Il se dit également « très admiratif » du modèle social de CasaPound, mouvement néofasciste italien auquel il a rendu visite en : « Ils forcent le respect par leur travail de terrain, et surtout avec une dimension sociale très importante »[237]. La proximité de CasaPound avec Beppe Grillo suscite sa sympathie pour ce dernier, qu’il considère comme « le Dieudonné italien », tout en développant une certaine méfiance à son égard, craignant « qu’il soit un peu trop libertaire et utopique, trop poreux aux influences trotskistes […] »[39].
En 2011, il se rend en Syrie à l’invitation d’une ONG dépendant du gouvernement de Bachar el-Assad[231]. En 2014, il participe à une conférence au Brésil avec Alexandre Douguine[110]. En 2017, il annonce vouloir demander l'asile politique en Corée du Nord après une invitation des autorités du pays et décrit très favorablement le régime qu'il rapproche de la pensée de Charles Maurras[238]. Le , une semaine après que la Corée du Nord a procédé à un premier essai d'une bombe H, il participe en compagnie de Dieudonné à Pyongyang à ce qui paraît être une opération de propagande du régime nord-coréen que Soral décrit comme « la réussite totale du socialisme et même du national-socialisme » et dont il vante les mérites[239].
L’idéologie d’Alain Soral a progressivement évolué, comme l’observe l’écrivain Jacques de Guillebon dans le magazine Causeur : « Si à l’époque de Jusqu'où va-t-on descendre ?, il faisait feu, avec une certaine vis comica, sur tous les signes de malaise et de déréliction du temps, dans le cours des années 2000, son viseur se resserre progressivement pour se focaliser sur une seule cible. Israël, donc le sionisme, donc la « communauté [juive] organisée » devient l’ultima ratio de l’essayiste »[212]. D’après l’historien Jean-Paul Gautier, Alain Soral a exprimé des « saillies antisémites de plus en plus claires » et connu un « tournant ouvertement conspirationniste », ainsi qu’un « virage vers la Tradition » l’amenant notamment à basculer du républicanisme à la défense de l’absolutisme face à la Révolution française[57].
Aujourd’hui, la plupart des observateurs voient en lui un « idéologue »[240] ou un « théoricien de l’extrême droite »[241] et de l’antisémitisme[242],[243], inspirant le « nouveau fascisme français »[244]. L’antisémitisme d’Alain Soral est protéiforme. Il se situe d’une part dans la veine de l’antisémitisme économique traditionnel en s’inspirant notamment des écrits d’Édouard Drumont et de Werner Sombart[57],[209],[245],[218],[213]. Alain Soral « réveille aussi un antijudaïsme qui s’appuie sur l’étude des textes religieux que sont la Torah et son interprétation réalisée dans le Talmud aux IVe et Ve siècles », qui selon lui « servent encore de guide aux dirigeants de la communauté juive aujourd’hui » et qui diviseraient l’humanité entre le peuple élu et « les goyims comme nous, qui sommes en fait des animaux, dont le destin est de les servir »[213]. S’y ajoutent des références issues de l’antisémitisme islamique[246],[213]. Par ailleurs, Alain Soral se situe également dans la veine plus moderne du nouvel antisémitisme[247],[248],[249],[250], dont il serait devenu le « pape »[251] et qui cherche à mettre en avant un « antisionisme radical »[8],[n 7], transformant, selon Pierre-André Taguieff, le mythe de la « conspiration juive universelle » en celui du « complot sioniste mondial » : ce versant de son discours identifie notamment le sort des Palestiniens des territoires occupés à celui des « goys »[213]. L’historien Emmanuel Kreis associe l’antisémitisme d’Alain Soral à « une forte dimension conspirationniste »[218]. Alain Soral est également, selon Stéphane François, une figure du « nouvel anti-maçonnisme » qui « [intègre] au vieil anti-judéo-maçonnisme d’avant-guerre des considérations antisionistes qui se nourrissent d’un anti-maçonnisme musulman », mais qui « se nourrit encore des “textes classiques” parus au début du XXe siècle »[253].
Les historiens Nicolas Lebourg et Jean-Paul Gautier le situent ainsi dans la filiation de Maurice Bardèche et François Duprat, le premier ajoutant Jean Thiriart et le second Pierre Sidos[57],[209],[254]. Le politologue Gilles Kepel relève que, « au fil des années, Alain Soral reprend progressivement les principaux mots d'ordre et argumentaires des nationalistes révolutionnaires influents, tels François Duprat, ancien membre fondateur et dirigeant du Front national, ou Jean-Gilles Malliarakis »[94]. Le chercheur Joël Gombin estime en 2016 qu'Alain Soral est « aujourd’hui tenant d’une authentique ligne nationaliste-révolutionnaire »[75].
C’est à ce titre qu’Alain Soral est régulièrement mis en cause par Manuel Valls en tant que ministre de l’Intérieur, en particulier lors de son bras de fer avec Dieudonné fin 2013-début 2014[208],[241],[242]. Le , lors de l’université d’été du Parti socialiste, ce dernier désigne ainsi Dieudonné et Alain Soral comme les « principaux adversaires à combattre »[255].
Néanmoins, si Alain Soral « se prévaut d’une grande érudition »[256], certains relativisent la portée de sa pensée ou de son rôle : pour Stéphane François, « c’est surtout l’argent qui l’intéresse » via le développement de sa SARL « Culture pour tous » ; de son côté, Jean-Paul Gautier avance que « son poids politique est limité » ; pour Alain de Benoist, Alain Soral « se présente en chef de parti et en théoricien, mais en réalité il attire plus par sa véhémence »[209]. Aux yeux du politologue Hamdi Nabli, sa pensée, qu’il analyse conjointement à celle de Dieudonné, « est nulle. […] conceptuellement, Soral est un homme du XIXe siècle : ses idées proviennent d’un univers mental dépassé. L’application de la méthode dialectique permet l’élaboration d’un discours hyper-simpliste et engendre un manque de nuances fatal à l’analyse (géo)politique »[257]. Pour l’historien Emmanuel Kreis, Alain Soral développe « un discours à la cohérence pour le moins relative » : « sa logorrhée se contredit, mais il utilise un ton, une posture qui peuvent séduire »[218]. Enfin, Philippe Corcuff estime qu’il contribue à « la désintellectualisation en cours du débat public »[220].
De son côté, l’intéressé se défend de tout antisémitisme[211],[258] et assure ne pas viser les « Juifs de tous les jours », qui ne feraient pas partie de la « communauté organisée », incarnée selon lui par le CRIF et la LICRA et qui aurait la main sur tous les leviers importants en France. Il affirme que l’accusation d’antisémitisme aurait changé de cible, passant de ceux qui « apprécie[nt] le projet hitlérien » à toute personne qui ne « se soumet pas au racialisme du judaïsme talmudo-sioniste »[213],[109]. Jacques de Guillebon relève que « chez les admirateurs d’Alain Soral », « nul ne reconnaît que son système soit fondé sur l’antisémitisme. Ils le ramènent à un antisionisme courant ou à un antijudaïsme censément acceptable par les chrétiens ou encore, […] assurent que les diatribes de l’agitateur à propos des « communautés » ne les intéressent pas le moins du monde (sans les gêner de façon rédhibitoire pour autant) »[212].
Les positions de plus en plus controversées d’Alain Soral lui valent, au cours des années 2000-2010, plusieurs agressions physiques. En , une de ses dédicaces est perturbée par une vingtaine de casseurs[259] : l’écrivain accuse la Ligue de défense juive — qui dément être impliquée — et le Betar[260]. L'Express évoque, en 2014, quatre agressions, « dont une à l’acide », dont aurait été victime Alain Soral[8].
En 2015, Agnès Soral publie un ouvrage intitulé Frangin : elle y brosse un portrait de son frère qu’elle décrit comme « un enfant cassé en deux. Contrairement à moi, il n’était pas un enfant joyeux. Il a une revanche à prendre sur la vie par rapport à ses blessures et en a gardé une rancœur, une espèce de rage. Avec l’antisémitisme, il a choisi un bouc émissaire à son mal-être »[261].
Les propos d’Alain Soral sur le judaïsme, le sionisme, ou encore la Shoah, font régulièrement polémique à partir de la décennie 2000. Le parcours de sa radicalisation est entamé lorsqu’il déclare, lors d’un reportage de Complément d’enquête diffusé sur France 2 le lundi et consacré à Dieudonné :
« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire : « Y a peut-être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n’est pas systématiquement la faute de l’autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds. » Parce qu’en gros c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2 500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c’est bizarre ! C’est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C’est-à-dire, je pense, c’est qu’il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme-sionisme qui confine à la maladie mentale […][259] »
Ces propos créent alors une vive controverse et sont jugés antisémites par plusieurs observateurs, dont des représentants de la liste électorale Euro-Palestine, à laquelle il avait apporté son soutien. Alain Soral commente alors, sur le site oumma.com, la controverse provoquée par ses propos, expliquant qu’ils ont été sortis du contexte et qu’on cherche sa « mort médiatique ». Poursuivi en justice, entre autres par le B’nai B’rith, l’écrivain est condamné par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris pour diffamation raciale et incitation à la haine raciale le [262], puis, au terme de quatre ans de procédure, astreint en 2008 au paiement d’une amende de 6 000 euros.
À l’occasion de sa participation à la « liste antisioniste » aux élections européennes de 2009, il est à nouveau accusé d’antisémitisme. Albert Herszkowicz, président de l’association progressiste Mémorial98, lui reproche en effet d’écrire que « Benoît XVI [va devoir] se rendre très prochainement dans cette merveilleuse démocratie du Moyen-Orient qu’est Israël pour y lécher, conformément au rite de soumission mondialiste, la dalle de Yad Vashem et y abjurer un peu plus la religion du Christ, au profit de l’hérésie siono-shoatique »[263].
En juillet 2009, se réjouissant de la décision de justice favorable à Bruno Gollnisch rendue au terme du procès sur ses propos d’octobre 2004, il écrit :
« […] Puisque la loi française le permet désormais sans risque de mise à mort judiciaire, économique et sociale… répétons donc avec le courageux Gollnisch que : « Sans remettre en cause les déportations ni les morts des camps nazis, le débat doit avoir lieu quant à savoir la façon dont les gens sont morts… et sur les chambres à gaz, sans nier a priori leur existence, il faut laisser les historiens en discuter et cette discussion devrait être libre ! » Amen et merde aux cons ! »
En février 2011, il publie Comprendre l’Empire, sous-titré « Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ? », essai qui témoigne de l’accomplissement de sa mue idéologique et dont les fondements sont largement repris par son public au sein d’Égalité et Réconciliation[264]. Il y établit une opposition entre le nationalisme et, selon lui, l’« Empire », qui regrouperait les banques, la franc-maçonnerie, le marxisme, la bourgeoisie, le protestantisme, Israël et les États-Unis, le tout véhiculant sa domination par le mondialisme, « projet idéologique visant à instaurer un gouvernement mondial et à dissoudre en conséquence les nations, sous prétexte de paix universelle »[205], la finance, les libéraux, les sionistes et sur la notion d’« idéologies bien-pensantes de gauche » qui justifient les actions de l’Empire sous couvert de droits de l'homme.
Cet ouvrage, qui connaît un certain succès de librairie[265] — avec plus de 100 000 exemplaires vendus[266] — et qui figure encore en tête des ventes de livres politiques sur Amazon.com en 2014[15], suscite de vives réactions.
Pierre-André Taguieff écrit ainsi dans son Court traité de complotologie qu’« on y trouve tous les poncifs de la littérature conspirationniste produite depuis le début des années 1950 » et, faisant allusion à Ernest Jouin et à Urbain Gohier, précise que « si l’habillage lexical est nouveau, la rhétorique de la dénonciation du grand complot est la même que celle qu’on trouvait dans les écrits de Mgr Jouin ou d’Urbain Gohier dans les années 1920. Soral et ses semblables se proposent toujours, comme le dénonciateur des “puissances occultes” en 1924, “d’éclairer les peuples, en leur montrant l’œuvre des Sociétés secrètes”, qui portent de nouveaux noms »[267].
L’écrivain Arnaud Le Guern juge pour sa part dans Causeur[265] que le livre « rappelle […] les pénibles souvenirs de lecture de Vers la féminisation ? et de Sociologie du dragueur. C’est le même enchaînement de micro-chapitres de quelques lignes qui découpent tout début de réflexion, n’en laissant que le gras indigeste ». « Essayiste brouillon quasi illisible », Alain Soral « a besoin […] d’un bouc émissaire » : « l’ennemi, c’est le juif, les juifs, Israël, les sionistes, la Liste de Schindler, Freud, Rockfeller [sic], Arthur, Woody Allen… ».
Dans son article du Monde diplomatique d’[205], Évelyne Pieiller analyse le contenu de l’ouvrage et considère que Soral « a pour [les Juifs] une haine positivement fascinée » : « il les voit partout ». « Au cœur de ces conspirations se tiendraient, liés à l’Amérique rapace, les “Juifs”, sinon errants, du moins par nature étrangers à la nation et de surcroît portés sur l’accumulation de capital. La banque est juive, la presse est juive, le destructeur de l’unité nationale est juif… ». Elle y voit l’expression d’un « antisémitisme et non l’expression d’un soutien au peuple palestinien ou d’un goût marqué pour la provocation supposée libératrice ».
En 2016, l'essayiste Frédéric Balmont propose une analyse critique systématique de la pensée d'Alain Soral, mettant en perspective la dimension « philosophique » de l'œuvre (épistémologie, anthropologie, psychologie) avec le projet politique[268].
En , Alain Soral déclare au magazine 20 ans : « La question juive n’occupe qu’un sixième de mon livre parce qu’elle ne constitue, à mon sens, qu’un sixième des forces, causes, problèmes… qui agitent le monde actuel […] ». Pierre Tevanian et l’universitaire Fatiha Kaoues relèvent « dans ces propos fort confus » « des relents antisémites »[215].
Alain Soral estime que le souvenir de la Shoah fait l’objet d’une « mise en scène obscène » destinée à neutraliser la critique du sionisme par la culpabilisation de ceux qui pourraient la porter et ainsi empêcher l’expression de la compassion pour les Palestiniens[269]. En 2013, il se félicite dans une vidéo que l’équipe de France de football n’ait pas visité ce qu’il désigne comme étant « LA » chambre à gaz d’Auschwitz, « qui fait, je crois, 100 mètres carrés » et dans laquelle, d’après lui, « pour que les six millions soient un chiffre possible, quatre millions et demi d’êtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois, hein », ce qui constitue selon lui « le plus grand prodige de l’humanité quand vous réfléchissez aux conditions matérielles que ça implique »[270]. En réponse, le site Pratique de l'histoire et dévoiements négationnistes (PHDN), spécialisé dans l’étude du négationnisme, publie un article sous le titre « Alain Soral. Stupidités sur Auschwitz & malveillances haineuses »[271]. D’après ce site, Alain Soral reprendrait à son compte des « contre-vérités négationnistes » et les diffuserait dans une série de vidéos où il accumulerait une suite « d’erreurs ou de mensonges et de falsifications »[271].
En , il déclare : « Si on était resté au projet de Herzl, de faire un État juif où les Juifs pourraient vivre en tant que nation comme les autres nations, sans renouer avec le projet biblique qui n’est pas un projet nationaliste — c’est un projet de domination mondiale et mondialiste au nom d’une élection divine, ce n’est pas du tout la même chose —, […] je serais le premier des sionistes, bien évidemment ». L’universitaire Julien Salingue en déduit que « le “sionisme” dénoncé par Soral est une entité transnationale, aux contours mal définis, qui dicterait sa politique aux banques, aux gouvernements des pays occidentaux et aux médias, et qui serait ainsi la source de la crise économique, politique et sociale. On est très loin d’Israël et des Palestiniens, et beaucoup plus près de « l’Ancien Testament » qui inspirerait « Wall Street »[211]. Pour Mathieu Molard et Robin d’Angelo, journalistes à StreetPress, Alain Soral « se soucie peu d’Israël : il ne combat pas la politique de l’extrême droite israélienne, il combat le judaïsme »[30].
Concernant le judaïsme, Alain Soral revendique d’être « judéophobe » dans la mesure où « ce n’est pas interdit par la loi »[8]. Il dénonce ainsi une « communauté organisée », à savoir « juive et sioniste cosmopolite »[89] et considère qu’une « communauté qui continue à se proclamer « peuple élu » dans le monde moderne […] constitue […] une exception [à sa connaissance] unique, celle de ne pas s’être défait de sa mentalité primitive malgré le progrès de la Raison et d’avoir, au contraire, mis la Raison au service d’un tribalisme modernisé, élevé à l’échelle de l’univers »[272]. Cette « exception » serait selon lui à la source d’une « double éthique » caractéristique du judaïsme qui inciterait à juger selon des critères différents ce qui touche les Juifs et ce qui touche les « goyim »[273]. Le , lors d’un meeting à Vence, il déclare : « Les juifs nous prennent pour des goyim, c’est-à-dire des sous-hommes. La Torah dit que notre destin est d’être leurs esclaves. Si on ne se révolte pas, ici, ce sera bientôt Gaza »[15].
Marie-France Etchegoin rapporte que dans Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel, série d’échanges entre Éric Naulleau et Alain Soral publiée en décembre 2013, ce dernier « a pu dresser des listes » de personnalités juives ou « sionistes », « conspu[e] « cette putain fardée qu’est la raie publique (sic) parlementaire — en réalité la domination des réseaux sionistes et maçonniques », déclare que « les révisionnistes sont les prisonniers politiques de l’Occident contemporain », que « les chambres à gaz sont « un dossier qui pue la merde et qui ne tient que par la terreur morale et judiciaire » et que « l’assassinat de trois enfants dans une école juive par Mohammed Merah « résulte d’une opération conjointe franco-israélienne, dans le but de diaboliser les musulmans. C’est la version française, petit budget, des attentats du 11 septembre ! »[15]. L’écrivain Pierre Jourde, réagissant à la parution du livre, estime : « Toute la vision soralienne du monde, tout son système, globalisant, repose sur un fondement unique : Israël est le vrai maître du monde, le pouvoir financier qui nous domine et nous exploite est entre les mains des Juifs, Auschwitz est le mensonge central qui articule le complot juif universel »[274]. Pour Aude Lancelin, directrice adjointe de la rédaction de Marianne : « La seule chose qui intéresse Soral ? Les Juifs. La clé du monde pour Soral ? Les Juifs. Le phénomène Soral, ce n’était donc que ça : la réapparition désinhibée des ficelles les plus grossières de l’antisémitisme »[275].
En , l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l’association « J’accuse ! action internationale pour la justice » portent plainte contre Alain Soral « pour injure raciale » après la diffusion en 2013 d’une photographie le montrant effectuer une « quenelle » devant le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe, à Berlin[276]. Il justifie son geste en affirmant que le Mémorial a été construit « pour humilier le peuple berlinois, la plus grande victime de la guerre »[15].
En , une conférence animée par Alain Soral et Gilad Atzmon, jazzman israélo-britannique et antisioniste, est annoncée à Lyon avec pour titre « Les juifs et les autres ». Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve rappelle à cette occasion le principe républicain « du respect de l’autre, quel qu’il soit », « au vu de ce titre, raciste par nature, et au moment où des actes antisémites très graves viennent de se produire en Belgique et en France ». De son côté, le préfet du Rhône et de région Jean-François Carenco appelle « à ce que personne ne soit dupe de ces manipulations de la pensée portées par une philosophie d’essence raciste et antisémite ». Enfin, le CRIF demande l’annulation de la réunion. Alors qu’on annonce que la conférence est finalement annulée, le propriétaire de la salle ayant renoncé à la location face à la polémique, le maire de Lyon Gérard Collomb manifeste son « soulagement ». Cependant, la conférence a finalement bien lieu à Meyzieu, sans incident[277],[278],[279].
Le , un an de prison ferme est requis contre Soral pour avoir qualifié le Panthéon de « déchetterie casher » dans une vidéo datée de publiée sur son site internet, après le transfert des cendres de Simone Veil au Panthéon[280]. Cette peine est effectivement prononcée le 2 octobre de la même année[281].
À la suite d'un mandat d’amener signé par le procureur général du canton de Vaud le 12 avril 2024, huit policiers ont débarqué le 29 mai 2024 chez lui à Lausanne pour l’embarquer sur le champ dans leurs locaux.
L’interpellation a été révélée par son site Égalité et Réconciliation qu’il a mis en ligne[282]. Selon les extraits du mandat d'amener rendus publics, il est reproché à Alain Soral « plusieurs vidéos, images et commentaires dont le contenu pourrait inciter à la haine et à la discrimination des personnes de confession juive, propager une idéologie visant à les dénigrer systématiquement, les abaisser ou discriminer de manière à porter atteinte à leur dignité humaine ainsi que minimiser grossièrement le génocide perpétré par les nazis à l'encontre des personnes de confession juive lors de la Deuxième Guerre mondiale ».
En , Alain Soral dit que le coronavirus, qu’il nomme couillonavirus, a été créé artificiellement et que la pandémie permet de lancer une campagne de vaccination globale proposée par Bill Gates dans le but d’injecter à la population mondiale de l’électronique dans le but de la surveiller.
Il est décrit dans les médias comme étant un propagateur de fausses informations en France, notamment concernant la Covid-19[283],[284].
En 2014, le rappeur Médine publie un titre intitulé MC Soraal, qui mélange les noms d’Alain Soral et du rappeur MC Solaar. Il entend faire passer le message suivant : « Je n’aboierai pas avec les loups. Ni avec les prétendus dissidents, ni avec les prétendus bien-pensants. Il y a une troisième voie »[285],[286],[287],[288].
Le film L'Atelier, réalisé par Laurent Cantet et sorti en 2017, met en scène Luc Borel, un idéologue fictif inspiré d'Alain Soral, et dont l'un des principaux personnages suit les vidéos sur Internet[289].
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