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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Roland Bierge est un peintre et lithographe français né le à Boucau (Pyrénées-Atlantiques) et mort le à Saint-Antoine (Gers).
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Il est rattaché à la Nouvelle École de Paris.
Dans sa jeunesse, Roland Bierge commence à travailler dans l’entreprise de peinture de son père, bénéficiant de l’initiation de son grand-père décorateur d’églises, spécialiste en faux bois, faux marbres et autres techniques picturales diverses, et suit les cours du soir de l’école des arts appliqués de Bayonne.
Il travaille seul, influencé et passionné par ses lectures, et peint tout d’abord à la manière du fauvisme[1].
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1946, il s'installe à Paris dans le quartier de Montmartre, et malgré des débuts difficiles — car il doit gagner sa vie —, il profite pleinement de cette « liberté » toute nouvelle, et visite les musées « pour étancher une vraie soif de savoir »[1].
En 1947, la rétrospective Vincent van Gogh du musée de l'Orangerie est pour lui une révélation, « une découverte de la peinture qui provoque un tournant dans son œuvre »[1]. Cette même année, il participe au Salon des indépendants pour la première fois et à Précy-sur-Oise où il habite, il peint des paysages d’Île-de-France, thème souvent repris plus tard. Vers la même époque il est engagé à l’atelier de décors de la Comédie-Française en qualité de décorateur.
Sa première exposition particulière a lieu en 1950 à la galerie La Boëtie et sera suivie d’autres en province, au Luxembourg, en Allemagne, à New York, etc. Il participe également régulièrement à des expositions de groupe, puis au Salon d'automne (sociétaire en 1952), au Salon de mai (à partir de 1969), de la Jeune Peinture, au Salon du dessin et de la peinture à l'eau, au Salon Comparaisons et avec le Groupe 109.
Paysages, portraits, nus et beaucoup de natures mortes, tels sont ses sujets de prédilection. Il aborde également les techniques du pastel, de la lithographie et du vitrail pour l’église de Bouchevilliers (Eure).
Jean-Albert Cartier restitue que « peu à peu, Bierge se concentre sur les problèmes de construction des volumes, utilisant la couleur et la lumière pour atteindre l’équilibre des formes, lumière qui joue à travers les arbres, sur l’eau, le ciel, sur les reliefs d’un nu, comme elle joue à travers les objets disposés sur une table. De ces contrastes d’ombre et de lumière surgissent des rythmes, une perspective renouvelée, la vie interne du tableau qui ne doit plus rien à l’anecdote, mais aux problèmes d’ordre strictement plastique[1]. »
L’art de Bierge à cette époque suggère plus qu’il ne décrit, il est aux frontières des formes stables qui s’imposent et de celles qui s’évanouissent dans le rêve et l’imaginaire. De cette ambiguïté naissent poésie et sérénité. Il est bien question pour lui de s’inspirer de la nature, non de la copier servilement[1].
L’œuvre d’André Lhote et ses écrits ont retenu toute son attention, puis Jacques Villon, autre artiste représentatif du post-cubisme. Mais s’il se situe dans son temps, il restera toujours attentif à la leçon des peintres anciens qui est pour lui une source d’étude permanente. Il n’a d’ailleurs jamais caché son admiration pour Rembrandt et Vermeer en particulier dont il a réalisé des interprétations, ainsi que du Titien, Vélasquez, Giorgione et autres[1]. « Chez ces grands maîtres », écrit-il, « il y a tout, à la fois le détail, l’ensemble, l’intelligence et la composition dans d’extraordinaires harmonies de couleur[1]. »
Progressivement, le travail de construction de ses œuvres par grandes masses équilibrées étant atteint, Bierge s’éloigne du post-cubisme et abandonne les couleurs sourdes et feutrées pour aborder les couleurs pures. C’est l’époque où il exécute le nouveau plafond de l’Opéra Garnier (220 m2), de février à , d'après la maquette de Marc Chagall[2], dont il a également tiré des leçons. Il quitte alors, au bout de 18 ans, son métier de décorateur de théâtre pour se consacrer exclusivement à sa peinture.
À partir de 1969, il prend peu à peu des libertés par rapport au dessin pour franchir le passage à une non-figuration dans la lignée d'un Estève ou d'un Poliakoff, révélant une palette d’éclatante polychromie : « des abstractions fauves aux tons purs et sonores savamment imbriquées » observe Gérald Schurr[3].
Pour Jean-Albert Cartier,
« dans ses dernières œuvres Bierge atteint l’art de l’équilibre, parvenant à insuffler à la surface de la toile l’harmonie des couleurs, tout en conservant cette rigueur et cette mesure qui caractérisent l’ensemble de son œuvre[1]. »
De nombreux critiques d'art se sont intéressés à l'œuvre de Bierge et l'ont commentée depuis ses débuts, notamment René Barotte (Plaisir de France), Jean Bouret (Arts), Jean-Albert Cartier (Combat), Jean Chabanon (Le Peintre), Raymond Cogniat (Le Figaro), Guy Dornand (Libération), Jacques Dubois (L'Amateur d'art), Paul Duchein (La Dépêche), Franck Elgar (Carrefour), Jean Goldman (Le Berry républicain), Jacques Michel (Le Monde).
« Quoique toute référence à quelque modèle en soit exclue, la peinture de Bierge force les barrages de l'indifférence. Est-ce parce qu'il s'est familiarisé avec la polychromie de Chagall que l'exécutant du plafond de l'Opéra a graduellement tourné le dos aux délicates demi-teintes d'autrefois ? Est-ce une parenté latente, soudain révélée avec Maurice Estève, qui lui a fourni cette palette opulente et joyeuse ? La gamme des bleus nous comble. Certains rouges, mis en valeur par l'opposition savante des autres couleurs, acquièrent un éclat de vitrail. »
« Des couleurs pures et sonores, de grands rythmes opposant avec force l'ombre et la lumière : Bierge pratique l'abstraction avec la palette d'un peintre fauve. Parti de Roger de La Fresnaye et d'un cubisme adouci, il a peu à peu évolué vers un art non figuratif de couleurs pures compartimentées et d'imbrications géométriques qui rappellent, mais de loin, l'art de Maurice Estève. »
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