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chanteur, compositeur, pianiste et acteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gilbert Bécaud Écouter, né François Gilbert Léopold Silly[1] le à Toulon et mort le à Boulogne-Billancourt, est un chanteur, compositeur et pianiste français.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, tombe de Gilbert Bécaud (d) |
Nom de naissance |
François Gilbert Léopold Silly |
Surnoms |
Monsieur 100 000 volts, El señor de los cien mil voltios |
Pseudonyme |
François Bécaud |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Conjoints | |
Enfant |
Gaya Bécaud (d) |
Instrument | |
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Label | |
Genre artistique | |
Distinctions | |
Discographie |
Roza (d), L'important c'est la rose, Et maintenant (d), Nathalie, Mes mains |
Au cours de sa carrière, il se produit trente trois fois sur la scène de l'Olympia, où il gagne son surnom de « Monsieur 100 000 volts » en raison de son sens du swing, du fait des passions qu'il soulevait dans son sillage et de ses fans qui, souvent, à ses débuts, cassaient par enthousiasme les fauteuils. Il laisse l'image d'un homme énergique, toujours en mouvement. Sa cravate à pois, ses quelque neuf cents chansons[2] et sa main sur l'oreille (un geste spontané, de l'ordre du tic), sont d’autres images spécifiques qui ont marqué les esprits.
Mes mains, Nathalie, Le Jour où la pluie viendra, Je t'appartiens et Et maintenant s'inscrivent parmi les grandes chansons de l'artiste. Sa carrière internationale lui permet d'enregistrer ses chansons en anglais, allemand, italien et espagnol.
Plusieurs de ses compositions s'imposent à l'étranger, notamment aux États-Unis (What Now My Love pour Et maintenant, Let It Be Me…).
Lorsque François Gilbert Léopold Silly voit le jour le , sa mère n'est pas encore divorcée d'Albert Silly, avec lequel elle a déjà deux enfants, et François-Gilbert ne peut donc pas prendre le nom de famille de son père Louis Bécaud[3]. Ce n'est qu'en 1952 que François-Gilbert Silly pourra prendre définitivement le nom de son père, associé à son second prénom, pour devenir Gilbert Bécaud[4].
François s'intéresse à la musique dès ses premières années, et en particulier au piano qu'il pratique brillamment assez vite. La mère de François, surnommée Mamico, souhaite donner toutes ses chances à son fils pour qu'il pratique son art dans les meilleures conditions. Aussi, à neuf ans, il entre au conservatoire de Nice, où il suit une formation classique (en hommage à l'artiste, une placette Gilbert-Bécaud a été installée à proximité de cet établissement)[5]. Il y reste jusqu'à ce que la famille quitte Toulon pendant la guerre en 1942. En 1943, la famille prend la direction d'Albertville en Savoie sous l'impulsion de Jean, le frère aîné. Jean est alors un membre actif de la résistance dans le Vercors, et François le rejoint durant quelque temps[6], car Jean craignait que son frère se fasse arrêter à Paris[7].
À la fin de la guerre, tout le monde rejoint Paris. François a vingt ans et décroche quelques contrats dans les bars ou les cabarets en tant que pianiste. Il commence aussi à composer quelques musiques de films sous le nom de François Bécaud. La SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) enregistre son nom pour la première fois en 1947. Puis, il va venir à la chanson doucement à travers tout d'abord sa rencontre avec Maurice Vidalin. En 1948, « François/Gilbert Bécaud » compose pour la chanteuse Marie Bizet qui lui présente un jeune auteur, Pierre Delanoë. Vidalin et Delanoë deviennent des amis proches de Bécaud et, ensemble, ils écriront de nombreuses chansons[8].
En 1950, grâce à Marie Bizet (pour laquelle il a été accompagnateur), Gilbert Bécaud rencontre Jacques Pills, chanteur très à la mode à cette époque. Bécaud devient son accompagnateur et, ensemble, ils entreprennent plusieurs tournées triomphales, en particulier en Amérique du Sud, mais aussi au Canada et aux États-Unis. Lors de cette tournée, ils écrivent une chanson qu'ils souhaitent proposer à Édith Piaf. Dès leur retour en France en , ils présentent la chanson Je t'ai dans la peau que la chanteuse accepte immédiatement. Peu de temps après, Jacques Pills épouse Piaf. La collaboration avec Pills cesse et Bécaud devient régisseur de Piaf. Toujours chez Piaf, Gilbert Bécaud fait également la connaissance d'un auteur-compositeur-interprète comme lui débutant, Charles Aznavour. Comme pour Bécaud, Piaf a ouvert les portes de l'Amérique à Aznavour à la fin des années 1940. Les deux jeunes artistes commencent à composer ensemble et de nombreuses fois au cours de leurs carrières, ils renouvelleront l'exercice[9].
En 1952, François Silly prend définitivement le nom de Gilbert Bécaud. Il rencontre celui qui, avec Maurice Vidalin et Pierre Delanoë, va devenir un de ses paroliers fétiches, Louis Amade. Haut fonctionnaire, Louis Amade se partagera toute sa vie entre ses fonctions officielles et l'écriture.
Enfin en 1952, Gilbert Bécaud épouse Monique Nicolas, dont il a un fils l'année suivante, Gilbert, qui sera surnommé Gaya. Tout va très vite, désormais, pour Bécaud, qui possède tous les atouts du succès : son talent de compositeur, des auteurs talentueux et une solide expérience de la scène acquise durant ses longues tournées avec Jacques Pills.
Le , Bécaud enregistre ses deux premiers titres, Mes mains, signé Delanoë, et Les Croix, signé Amade. Son fils Gilbert naît exactement le même jour. À ce moment-là, ce qui va devenir la salle de spectacle la plus célèbre de Paris, l'Olympia, est sur le point de rouvrir après vingt-cinq ans d'abandon[10]. Le propriétaire, Bruno Coquatrix, pense à Bécaud pour la toute première affiche en . Bécaud n'est alors que vedette américaine. Mais lorsque, le , il remonte sur la scène de l'Olympia, en vedette cette fois, le triomphe est au rendez-vous. À cette occasion a lieu la célèbre séance en matinée au cours de laquelle quatre mille jeunes, emportés par l'incroyable énergie de Gilbert Bécaud, détériorent une partie de la salle[11]. La presse relate largement les faits et Bécaud bénéficie de surnoms tels que « Monsieur Dynamite », « Le champignon atomique » ou le plus célèbre d'entre eux, « Monsieur 100 000 volts »[12].
Cet incident marque le véritable départ de la carrière de Bécaud et surtout son attachement à l'Olympia, dont il reste l'emblème. Le nombre de ses passages dans cette salle, plus de trente fois de 1954 à 1999, est un record.
Dès 1955, Bécaud consacre une grande partie de son temps aux tournées qui l'emmènent de l'Europe à l'Amérique du Nord en passant par le Maghreb.
Parallèlement à la chanson, Gilbert Bécaud fait ses débuts au cinéma en 1956 dans Le pays d'où je viens de Marcel Carné. Il en compose également la musique. Cependant, le septième art restera toujours en second plan dans la carrière du chanteur.
En 1957, Gilbert Bécaud enregistre la chanson Salut les copains[13] qui, en 1959, donne son titre à une émission radiophonique d'Europe 1[14]. Quatre ans plus tard, une autre chanson de Bécaud, nommée Tête de bois[15], « soufflera », en 1961, son titre à une émission de télévision également destinée aux jeunes : Âge tendre et tête de bois[16].
En 1957 naît son second fils, Philippe. Fin 1958 disparaissent son père et son beau-père à deux semaines d'intervalle.
Gilbert Bécaud aborde les années 1960 en s'ouvrant à l'international ; son énergie enthousiasme des publics de toute nationalité[17]. En 1960, il reçoit le Grand Prix du disque. Il crée, cette année-là, une cantate de Noël, L'Enfant à l'étoile, qui est diffusée à la télévision lors de la soirée du depuis l'église Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris.
1961 est l'année de Et maintenant, signé par Pierre Delanoë pour le texte[18]. Cette chanson sera reprise plus de cent cinquante fois et la version anglaise What Now My Love fait le tour du monde[19].
Après sa cantate, Gilbert Bécaud se lance en 1962 dans une nouvelle expérience : un opéra. Déjà en partie composé depuis plusieurs années, l'entreprise est longue et complexe à monter avant le où Gilbert Bécaud peut présenter son œuvre, L'Opéra d'Aran[20], devant le Tout-Paris réuni pour la première au théâtre des Champs-Élysées. Dirigé par le chef d'orchestre Georges Prêtre, cet opéra lyrique est joué cent fois.
Après l'épuisante expérience de l'opéra, le chanteur reprend en 1963 ses tournées (le Japon) et ses enregistrements. Le titre phare de cette année-là est Dimanche à Orly, allusion à ses innombrables passages dans l'aéroport parisien[21].
Dans ce début des années 1960, une nouvelle vague de chanteurs, qu'on appelle les yéyés, marque l'arrivée du rock'n'roll dans le paysage musical français et fait une concurrence à la génération précédente, dont Bécaud fait partie. Comme Aznavour, Bécaud commence donc à écrire pour ces jeunes chanteurs, dont Richard Anthony ou Hervé Vilard, alors qu'il engage Sylvie Vartan en première partie de sa tournée (1962). Puis en 1966, Eddy Mitchell enregistre une reprise de Et maintenant.
1964 est l'année où l'artiste chante Nathalie, titre phare de son répertoire et qui atteint en quelques mois des chiffres de vente exceptionnels[22]. Gilbert Bécaud l'interprète à l'Olympia pour son douzième passage sur la scène du boulevard des Capucines[23]. Puis L'Opéra d'Aran tourne en France et en Europe. L'année suivante, Bécaud repart en tournée à travers la France, puis s'envole pour l'URSS le [24]. De 1965, on retient Quand il est mort le poète et Tu le regretteras, chanson dédiée au général de Gaulle qui fit couler un peu d'encre en cette année d'élection présidentielle[25]. D'ailleurs, Gilbert Bécaud choisit de ne jamais la chanter sur scène[26].
Quand il est mort le poète est un hommage à Jean Cocteau qui avait pris sa défense lors de critiques virulentes à l'encontre de son succès. Le poète dira de Gilbert Bécaud : « Bécaud a le courage d'être excessif — ce que si peu de gens osent — et de se montrer tel qu'il est, jusqu'au bout »[27].
Après six semaines de tournée en Allemagne début 1966, Gilbert Bécaud donne un concert au Philharmonic Hall de New York le , avant de s'envoler pour l'Amérique du Sud. Le , il remonte son opéra en Belgique avant d'en effectuer un nouvel enregistrement plus moderne et dans lequel il s'attribue pour la première fois un rôle.
Après l'incroyable succès de What Now My Love (Et maintenant), c'est la version anglaise de Je t'appartiens (1955), soit Let It Be Me, qui devient un succès planétaire en 1967, repris entre autres par Elvis Presley, Bob Dylan, Nina Simone, Sonny and Cher et James Brown[28]. Il crée également en 1967 une autre de ses chansons les plus célèbres, L'important c'est la rose, qu'il chante devant son public lors de son quatorzième Olympia à partir du [29].
La fin des années 1960 se termine entre tournées, émissions de télévision et enregistrements. Gilbert Bécaud est désormais considéré comme un artiste majeur de la chanson française, qui compte à son répertoire nombre de titres devenus des classiques.
Les années 1970 débutent avec le titre La solitude ça n'existe pas, écrit avec Delanoë. Mais Bécaud a un faible pour La vente aux enchères, dont le texte est signé Maurice Vidalin[30]. Le chanteur enregistre un peu moins de nouveaux titres, mais ses récitals restent nombreux et sa puissance scénique n'a rien perdu de sa vigueur. Sa popularité ne se dément pas, et lors de son Olympia de [31], on compte dix-neuf rappels[32]. Fin 1972, Gilbert Bécaud publie une intégrale en six triples albums. Cette année-là, il revient également devant les caméras dans le film de Roberto Muller, produit par Claude Lelouch, Un homme libre[33].
En 1973, il tourne pour Claude Lelouch Toute une vie. Mais après ces deux films, il se replonge dans la chanson et entame son dix-neuvième Olympia en octobre. Le rythme effréné de la vie du chanteur depuis une vingtaine d'années finit par se faire sentir. Gilbert Bécaud est fatigué. De plus, il fume beaucoup et le tabac représente de plus en plus un handicap pour sa voix.
Le 24 décembre 1973, comme en 1960, sa cantate de Noël est diffusée à la télévision en mondovision.
Le , Gilbert Bécaud est nommé chevalier de la Légion d'honneur. La cérémonie a lieu — fait exceptionnel — sur la scène de l'Olympia[34] et la décoration lui est remise par Louis Amade lui-même, poète et auteur du texte de certaines chansons de Gilbert Bécaud, mais aussi préfet[35].
1974 et 1975 se déroulent sur fond de tournées internationales, notamment grâce au succès de la chanson Un peu d'amour et d'amitié enregistrée dans plusieurs langues. La version anglaise A Little Love And Understanding reste 12 semaines dans le top U.K. où elle atteint la 10e place fin mars 1975[36]
En 1976, il commence à collaborer avec un autre jeune auteur, Pierre Grosz Mais où sont-ils les jours heureux ?
Le , une fois encore, Gilbert Bécaud occupe le devant de la scène pour le réveillon de Noël en chantant La Première Cathédrale en direct du parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, titre écrit avec un autre jeune auteur, Franck Thomas.
L'année 1977 est dominée par la création de la chanson L'Indifférence, cosignée par Maurice Vidalin. Le titre reçoit l'Oscar de la meilleure chanson française.
En 1978, il entame une collaboration fructueuse avec Neil Diamond. Ils écrivent plusieurs chansons publiées entre 1979 et 1981 dont September Morn (C'est en septembre).
Si 1979 fut une année silencieuse, 1980 démarre avec un nouvel album, Moi, je veux chanter, et surtout les chansons du film américain The Jazz Singer, de Richard Fleischer, que Gilbert Bécaud a coécrites avec Neil Diamond, qui joue le personnage principal de cette comédie musicale. Si le film déçoit, la B.O. est citée aux Grammy Awards[37] et la chanson Love on the Rocks concourt pour un Golden Globe Awards[38]. Le titre interprété par Neil Diamond devient #2 du Billboard Hot 100[39]
Les tournées reprennent, précédant un nouvel Olympia à l'automne pendant cinq semaines. Il se produit avec succès au Japon et au Canada. Il reçoit la médaille d'or de la SACEM en 1982 pour l'ensemble de sa carrière et crée, cette année-là, Désirée, qui sera son tube des années 1980.
À partir du , Bécaud est une nouvelle fois à l'Olympia et en profite pour célébrer ses trente ans de carrière.
En 1984, il est honoré par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) pour sa chanson « Mustapha-Dupont » défendant l'intégration[40].
En 1986 se déroule un événement important pour Gilbert Bécaud : la création mondiale de sa nouvelle comédie musicale Madame Roza. Inspiré du roman La Vie devant soi, d'Émile Ajar (alias Romain Gary), ce spectacle est finalisé depuis 1983, mais Bécaud doit attendre trois ans avant de pouvoir enfin monter sa nouvelle création sur une scène. C'est aux États-Unis que le spectacle est créé. Gros succès à Baltimore, puis à Los Angeles. Mais à Broadway le , c'est un échec, le rideau tombe au bout de dix jours. Le spectacle ne sera jamais présenté en France, malgré l'adaptation française de Claude Lemesle et Didier Van Cauwelaert.
En 1988, pour son vingt-sixième Olympia, Gilbert Bécaud met au point deux séries de concerts, le spectacle rouge et le spectacle bleu, qu'il donne en alternance. À chaque soirée correspond un répertoire différent d'une trentaine de titres. Cette même année, Bécaud quitte sa maison de disques EMI pour intégrer BMG, qui rachète la quasi-totalité de son répertoire. C'est donc chez BMG, sous le label Ariola, qu'il publie un nouvel album en 1989, Fais-moi signe. Pour les textes, en plus de Pierre Delanoë et de Louis Amade, Bécaud est entouré de Claude Lemesle pour Quand la musique s'arrête et de Didier Barbelivien pour Après toi c'est la mer.
En 1991, la mère de Gilbert Bécaud meurt à l'âge de 100 ans. Cette année-là, le chanteur donne deux cent quarante-neuf concerts à travers le monde, dont plusieurs à l'Olympia où il s'installe du 1er au .
Pourtant, dès 1992, il retrouve le chemin des studios et enregistre une troisième version de son opéra réalisée par son fils, Gaya. En outre, il écrit avec Pierre Delanoë et Louis Amade, un nouvel album qui, en seize titres, résume la vie du chanteur. Enregistré aux États-Unis sous l'égide du producteur Mick Lanaro, Une vie comme un roman sort le , quelques mois après la disparition d'un de ses auteurs fétiches et amis proches, Louis Amade. Du 2 au , Gilbert Bécaud retrouve son public sur la scène du Palais des congrès de Paris.
De 1992 à 1996, Gilbert Bécaud prend du temps pour se remettre en forme. Le tabac est encore un problème et c'est entre la Corse, le Poitou et la péniche sur laquelle le couple s'est installé en 1992 à Paris que le chanteur se repose. Cela ne l'empêche pas de travailler avec ses auteurs, Delanoë, Claude Lemesle, Pierre Grosz, Franck Thomas ou Jean-Michel Bériat. On commence à reparler de la comédie musicale Madame Roza qui pourrait bien être enfin montée en France. La chanteuse Annie Cordy est pressentie pour le rôle vedette. En 1996, l'auteur dramatique Didier van Cauwelaert commence à travailler sur une adaptation qui serait mise en scène par Jérôme Savary.
Le sort l'album Ensemble, écrit au cours de ces années sabbatiques, avec en outre un titre de sa comédie musicale Madame Roza. Puis il repart en tournée à travers le monde : Belgique, Italie, Tunisie (en décembre), Japon (en janvier), Turquie (en mars).
1997 est l'année de ses 70 ans. Cet anniversaire est célébré lors de son trentième Olympia du 13 au , le récital à l'Olympia d'autant plus exceptionnel que Gilbert Bécaud en fait la réouverture après la destruction de l'immeuble contenant la salle, puis déplacée quelques mètres plus loin, avec la reconstruction de la célèbre salle[41]. À la suite de cette série de récitals, le chanteur repart en tournée à travers la France et le monde, dont le Canada en .
Au mois d', la saison lyrique du Grand Théâtre de Tours s'ouvre sur l'Opéra d'Aran, de retour sur une scène française. Ce spectacle, qui se passe en Irlande, rassemble 11 rôles principaux, 40 choristes et une cinquantaine de musiciens. Avant de revenir en France, il avait été présenté dans de nombreux pays d'Europe.
Gilbert Bécaud, en 1999, sort un nouvel album intitulé Faut faire avec... réalisé par André Manoukian et dirigé par Jean Mareska qui a travaillé avec Jean-Jacques Goldman. Le disque, très acoustique, est enregistré avec une petite formation. Pierre Delanoë y signe six des douze textes qui composent l'opus, Didier Barbelivien, deux. Bécaud chante en duo avec sa fille Emily un titre écrit par Luc Plamondon, La Fille au tableau. Faut faire avec... est le dernier album du chanteur à paraître de son vivant[42].
En , Gilbert Bécaud retrouve sa scène fétiche l'Olympia pour un 31e lever de rideau. Malade, grossi, atteint d'un cancer, il trouve cependant l'énergie de chanter[43]. Le public le soutient et l'encourage. Le tout dernier concert de sa carrière a lieu en Allemagne, à Fribourg-en-Brisgau, le . Gilbert Bécaud voulait faire un dernier spectacle à l'Olympia, en octobre 2001, sur trois jours, pour « célébrer le nouveau millénaire » et aussi, sans doute, pour mettre un terme à sa carrière, mais assez rapidement, à partir de l'été 2001, de sérieux problèmes de santé vont l'empêcher de faire un dernier passage dans sa salle fétiche et, en août 2001, ce projet sera définitivement annulé.
Gilbert Bécaud enregistre un ultime album, avant de mourir d'un cancer du poumon, le , chez lui à Boulogne-Billancourt, sur sa péniche nommée Aran. Toute la profession lui rend hommage le vendredi lors de ses obsèques en l'Église de la Madeleine à Paris.
Son dernier album sort post mortem le . Son fils Gaya a sélectionné, parmi une trentaine, onze chansons enregistrées sur les thèmes de la mort et de Dieu. Un de ces titres est un duo avec Serge Lama, Le Train d'amour. Le disque contient également deux extraits de la comédie musicale Madame Roza, interprétés par Annie Cordy.
Gaya Bécaud fait paraître en 2005 un second album posthume, Suite, comprenant trois inédits, un duo virtuel avec la chanteuse Fella et six anciens morceaux dans une nouvelle version réorchestrée[44].
En 2011, année de la commémoration de sa disparition, sort chez EMI, Bécaud, le coffret essentiel, recueil de 267 chansons en douze CD : albums originaux, 45 tours rares, 38 chansons enregistrées lors de 13 passages à l’Olympia, trente-deux titres inédits en CD, etc.[45].
L’Olympia est étroitement associé à la carrière de Gilbert Bécaud. Il figure en première partie lors de sa réouverture par Bruno Coquatrix en , dans un programme où les têtes d'affiche sont Lucienne Delyle et son mari Aimé Barelli[46]. En , Coquatrix propose d'offrir le spectacle de Bécaud aux étudiants. Plus de 4 000 spectateurs se pressent alors que la salle ne contient que 2 000 places. Les adolescents sont pris de frénésie et s'emballent jusqu'à casser des fauteuils[8].
Gilbert Bécaud inaugure la réouverture du lieu après sa reconstruction en , quelques années après avoir écrit la chanson Il est à moi L'Olympia.
Au total, l'artiste s'est produit à 31 reprises sur cette scène[Note 1].
Le jour de ses obsèques, alors que le corbillard passe sur le boulevard des Capucines pour se rendre à l'église de La Madeleine, le fronton du music-hall affiche en lettres de feu Salut Gilbert Bécaud[47].
Gilbert Bécaud épouse Monique Nicolas (1929-2002) en 1952. Le couple se sépare dans les années 1960[48] mais ne divorce qu'une quinzaine d'années après. Leur premier fils, Gilbert dit « Gaya », est né le et mort le [49]. Un deuxième fils, Philippe (pour lequel il composera Pilou Pilou Hé), voit le jour en 1957, puis une fille, Anne naît en 1965[50] (elle meurt le dans l'incendie de son domicile) [51].
Le 3 juin 1965, Gilbert Bécaud a une fille, Jennifer avec Janet Woollacott, alors épouse de Claude François[50] dont elle est séparée depuis 1962[52]. La liaison entre Gilbert et Janet durera de 1962 à 1966.
En 1972, naît Emily de sa relation avec Cathryn Lee St. John, dite « Kitty », mannequin américain de l'agence Catherine Harlé rencontrée en 1965 et épousée en 1976. Le couple adopte Noï, une enfant laotienne, en 1993.
En 1996, Brigitte Bardot révèle avoir eu une liaison avec Gilbert Bécaud[53],[54]. En 1983, une chanson, Désirée, fait référence à l'actrice luxembourgeoise Désirée Nosbusch.
Gilbert Bécaud a vécu au Chesnay (Yvelines) dans les années 1950 et 60[55], puis dans la tour France à Puteaux dès 1973, y faisant transporter son piano par une grue avant la construction du toit[56]. Par la suite, il s'installe dans une ferme du Poitou[57] sur la commune de La Bussière (Vienne), qu'il quitte régulièrement pour sa péniche Aran amarrée au pont de Saint-Cloud à Paris.
Grand fumeur et amateur de whisky[58], ayant mené une vie effrénée, il meurt sur sa péniche[59] le 18 décembre 2001 à 74 ans, des suites d'un cancer du poumon opéré plusieurs fois.
Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (division 45, transversale 1), voisin de Sophie Daumier, de Marie Trintignant, d'Alain Corneau et de Daniel Toscan du Plantier[60],[61],[62].
Depuis 2010, Kitty Bécaud gère la société de production et d'éditions musicales Nouvelles Éditions Rideau Rouge, créée par Gilbert Bécaud, et s'occupe de la mémoire et de l’œuvre de son mari.
Il travaillait essentiellement avec trois paroliers :
Mais aussi avec Charles Aznavour, Frank Thomas, Pierre Grosz, Serge Lama, Claude Lemesle, Didier Barbelivien, Luc Plamondon, etc.
Gilbert Bécaud se produisait toujours sur scène avec le même piano, qui avait une particularité : il était légèrement incliné vers l'avant. En effet, Gilbert tenait à voir la salle lorsqu'il était assis au piano et, pour cela, il avait demandé à Jacques Dinnat (son régisseur) de faire couper et raccourcir le pied avant de l'instrument afin de lui donner l'inclinaison nécessaire, ce qui a été réalisé par un menuisier de la région parisienne. Cette inclinaison, à peine visible pour un œil non averti, était suffisante pour obtenir le résultat voulu, sans être gênante pour son jeu ou celui de Gilbert Sigrist, pianiste qui l'accompagnait alors régulièrement.
Cette cravate à pois, tissu de la société des tissus Buche dans les années 1950, était pour lui un fétiche et un porte-bonheur, car elle avait une histoire : encore jeune pianiste, Bécaud cherche du travail. Il se présente pour faire un essai dans un piano-bar qui recrute un pianiste remplaçant (le pianiste habituel étant Jacques Datin). Le patron refuse de lui laisser passer une audition en justifiant que, compte tenu de l'image de marque de son établissement, il faut porter une cravate pour pouvoir y travailler. Or, Bécaud n'en portait pas à ce moment-là mais était heureusement accompagné de sa mère. Celle-ci sacrifie la robe bleue à pois blancs qu'elle portait, en découpant le bas de son vêtement, improvisant ainsi une cravate de fortune qu'elle remet à son fils. Ainsi cravaté, Bécaud retourne voir le patron du bar, qui le laisse enfin jouer, puis l'embauche dans la foulée. Depuis ce jour, Gilbert Bécaud s'est toujours présenté sur scène avec une vraie cravate à pois, sans jamais changer de modèle, en souvenir de ce premier épisode de sa carrière et en hommage à sa mère.
En 1970, il forme un duo avec Monsieur Pointu (de son vrai nom Paul Cormier), un « violoneux » autodidacte traditionnel du Québec, pour enregistrer la chanson La vente aux enchères[63]. Ce duo fit plusieurs tournées en France. Dès le début de leur association, Bécaud est allé quelquefois dans les fêtes de la famille Cormier.
La carrière discographique française de Gilbert Bécaud s'est étalée sur 54 années, comprenant 27 albums studios, 20 albums live et plus d'une cinquantaine de 45 tours ou CD single, sortis en partie par La Voix de son Maître ainsi que de nombreux albums et singles en anglais, allemand, italien et espagnol[64].
Sa carrière s'étend à l'étranger où ses chansons sont adaptées : Let It Be Me aux États-Unis, Am Tag als der Regen kam en Allemagne, A Little Love and Understanding en Angleterre, etc.
Il collabore avec Neil Diamond. Ensemble, ils écrivent Love on the Rocks, September Morn.
Les adaptations de ses chansons ont été interprétées par Elvis Presley, Shirley Bassey, Bob Dylan, Nina Simone, George Harrison, Marlene Dietrich, Julio Iglesias, Bing Crosby, Frank Sinatra, James Brown… En France, il a été chanté par Patricia Kaas, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Édith Piaf, Dalida[46]…
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