Cimetière du Père-Lachaise
cimetière parisien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le cimetière du Père-Lachaise est le plus grand cimetière parisien intra muros et l'un des plus célèbres dans le monde. Situé dans le 20e arrondissement, de nombreuses personnes célèbres y sont enterrées. Il accueille chaque année plus de trois millions et demi de visiteurs[1], ce qui en fait le cimetière le plus visité au monde[2],[3].
Adresse | |
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Superficie |
44 hectares |
Tombes |
75 393 |
Personnes |
1 000 000 |
Mise en service | |
Patrimonialité |
Site naturel classé Inscrit MH (, ) Classé MH (, , , , ) |
Coordonnées |
Site web | |
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S'il est devenu un lieu touristique majeur de Paris, le Père-Lachaise reste un cimetière en activité dans lequel de très nombreuses opérations funéraires et cérémonies commémoratives se déroulent chaque année.
Cinq entrées permettent d'accéder à l'intérieur du cimetière[4] :
L'entrée principale se présente sous la forme d'un portail hémicyclique monumental, à deux pylônes, de style néoclassique, conçu par l'architecte Étienne-Hippolyte Godde, et inauguré en 1825. Il est orné de sabliers ailés en médaillons, de flambeaux et de guirlandes de fleurs, et fermé par une lourde porte à deux battants. Deux sentences bibliques latines y sont inscrites :
Étienne-Hippolyte Godde a en fait repris de très près le dessin du portail de l'ancien cimetière dit « des aveugles » à Saint-Sulpice, qui était dû à l'architecte Oudot de Maclaurin (1772)[5].
Le cimetière porte le nom de François d'Aix de La Chaise dit le Père Lachaise qui était le prêtre confesseur de Louis XIV.
Une des collines de Paris, appelée Champ-l'Évêque car elle appartenait au Moyen Âge à l'évêque de Paris, prit au XIIe siècle le nom de Mont-aux-Vignes, pour les cultures que l'on y réalisait alors. En 1430, un riche commerçant du nom de Régnault de Wandonne acheta le domaine afin d'y faire construire une maison cossue : une folie. C'est l'origine du nom de l'actuelle rue de la Folie-Regnault dans le 11e arrondissement.
Deux siècles plus tard, les Jésuites acquirent le terrain pour en faire un lieu de repos et de convalescence. La maison accueille quelques heures le jeune roi Louis XIV venu assister sur ces hauteurs à des combats lors de la Fronde. Cet événement donnera au lieu le nom de Mont-Louis[Notes 1]. Mais le plus illustre occupant fut François d'Aix de La Chaise (1624-1709), dit le Père La Chaise, confesseur du roi de France Louis XIV, qui exerça une influence modératrice sur celui-ci dans la lutte contre le jansénisme. Il y demeurera de 1675 jusqu'à sa mort en 1709. Il y fit bâtir un petit château[7].
Le Mont-Louis était séparé du village de Ménilmontant par le chemin des Partants (actuelles rue des Partants et rue Villiers-de-L'Isle-Adam)[8].
Le comte de La Chaise, frère du père jésuite, donna de nombreuses fêtes sur le domaine, ce qui contribua à son agrandissement et son embellissement. Mais en , la Compagnie de Jésus fut contrainte de céder le terrain en raison d'une dette du père de Jacy. Au fil des années, les jardins furent laissés à l'abandon et les propriétaires se succédèrent, pour revenir, le 9 ventôse an XI au préfet de la Seine, Nicolas Frochot, contre la somme de 180 000 francs.
À la suite de la fermeture du cimetière des Innocents le , en application de la loi qui interdisait les cimetières en ville, Paris commença à manquer de lieux de sépultures.
Napoléon Bonaparte, consul, décréta que « chaque citoyen a le droit d'être enterré quelle que soit sa race ou sa religion », réglant le cas des mécréants, des excommuniés, des juifs, des protestants, des comédiens, des prostituées et des pauvres[9].
Le , un décret impérial sur les sépultures fixa définitivement les règles devant être appliquées pour l'emplacement et l'organisation des cimetières[10].
Au début du XIXe siècle furent ainsi créés plusieurs nouveaux cimetières hors des limites de la capitale : le cimetière de Montmartre au nord, le cimetière de l'Est sur le territoire de la commune de Charonne, le cimetière du Montparnasse au Petit-Montrouge, territoire du la commune de Montrouge au sud et, à l'ouest de la ville, le cimetière de Passy.
Le préfet de Paris décréta l'affectation des 17 hectares de Mont-Louis à la création du « cimetière de l'Est ». La conception du cimetière fut confiée à l'architecte néo-classique Alexandre-Théodore Brongniart en 1803. En tant qu'inspecteur général en chef de la deuxième section des travaux publics du département de la Seine et de la Ville de Paris, Brongniart dessinera les grands axes sous la forme, pour la première fois, d'un immense jardin à l'anglaise, aux allées accidentées, pourvues d'arbres et de plantes aux essences diverses et bordées de sépultures sculptées. Il projettera des monuments funéraires dont finalement un seul sera réalisé : celui de la sépulture de la famille Greffulhe, au style néo-gothique épuré, qui lança une mode à une époque où le style néo-classique est encore dominant[7].
Trois types d'inhumation sont prévus : dans des fosses communes à gauche de l'entrée, dans des concessions à temps limité autour et enfin dans des monuments plus prestigieux au sein des zones boisées[7].
Le cimetière fut ouvert le (1er prairial an XII), et la première inhumation, celle d'une petite fille de cinq ans, Adélaïde Paillard de Villeneuve, fille d'un porte-sonnette du faubourg Saint-Antoine, eut lieu dès le 1er prairial[11]. Elle fut suivie de celle de Reine Févez[12], morte 615 rue de Jarente le (29 prairial an XII), épouse de Valentin Robert, négociant de Bar-le-Duc, et belle-mère de Gilbert, baron Dufour, ordonnateur en chef de la Garde impériale. Il était à l'origine destiné aux Parisiens de l'un des quatre arrondissements de la rive droite (les 5e, 6e, 7e et 8e de l'époque), en fosse commune ou en concession perpétuelle. Mais le cimetière n'eut pas la faveur des Parisiens, qui rechignaient à se faire enterrer sur des hauteurs, de plus situé hors de Paris, et dans un quartier réputé populaire et pauvre.
En 1804, le Père-Lachaise n'accueillait que 13 tombes. L'année suivante, il n'y en avait que 44, puis 49 en 1806, 62 en 1807 et 833 en 1812. En 1815, on n'en comptait encore pas plus de 2 000[13]. En 1817, pour redorer l'image du cimetière, le préfet de Paris organise depuis le musée des Monuments français, fermé en 1816, le transfert des dépouilles d'Héloïse et d'Abélard dans un mausolée, ainsi que de Molière et de La Fontaine[14],[13],[7].
Il n'en fallait pas plus : en 1830, on décomptait 33 000 tombes[13]. Le Père-Lachaise connut à cette époque cinq agrandissements : en 1824, 1829, 1832, 1842 et 1850. Ceux-ci lui ont permis de passer de 17 hectares et 58 ares (175 800 m2) à 43 hectares et 93 ares (439 300 m2) pour 75 393 tombes[15],[16], 4 000 arbres, une centaine de chats, de nombreux oiseaux et 3,5 millions de visiteurs.
Lors de l’agrandissement de 1850, il est envisagé d’exploiter les carrières de gypse souterraines, qui s’étendent jusqu’aux fortifications, et d’y aménager ensuite des catacombes. L’annexion de 1859 met un terme au projet car il interdit d’ouvrir ou d’exploiter des carrières dans Paris[17].
L'historien Guillaume Cuchet note : « Du modèle du « jardin » initial, avec ses fosses communes et ses tombes clairsemées, on est passé progressivement, avec la densification lapidaire de l'espace, à celui de la « ville des morts », avec ses rues en damier et ses chapelles standardisées, surtout sur le plateau de Charonne après l'extension de 1850 ». Par ailleurs, avant la création des grands parcs d'agrément sous le Second Empire, le cimetière du Père-Lachaise est le plus grand jardin public de la capitale[7].
Lors de la Commune de Paris, en mai 1871, le Père-Lachaise fut le théâtre d'une véritable guerre civile, en raison de sa localisation stratégique sur la colline. Les fédérés installèrent leur artillerie en plein cœur du cimetière, mais furent rapidement encerclés par les Versaillais de Thiers d'un côté et les Prussiens de l'autre.
Après des combats poursuivis jusqu'au soir du , 147 survivants furent fusillés devant le mur qui prit ensuite le nom de mur des Fédérés, au sud du cimetière.
Le , durant la Première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha détruit la chapelle Thouvenin, division 22, chemin de la Citerne dans le cimetière du Père-Lachaise[18].
Le , un nouvel obus tombe dans le cimetière.
La crémation est autorisée en France à partir de 1887-1889[7]. Ce n'est qu'à la fin du siècle, en 1894, que débutèrent les travaux du columbarium-crématorium, conçus en 1886 par Jean Camille Formigé. L'ensemble se compose d'une chapelle de style néo-byzantin et de quatre ailes. Le toit est composé d'un vaste dôme de briques et de grès, de trois petites demi-coupoles et de deux cheminées. Dans les années 1920, le dôme principal est décoré de vitraux de Carl Mauméjean. Le columbarium définitif se compose de cinq niveaux : deux en sous-sols, deux à l'extérieur et une crypte située sous la galerie extérieure C. Il abrite en tout 26 600 cases.
Le crématorium est le premier construit en France. La première crémation a lieu le [19], un peu plus d'un an après la loi du qui proclame la liberté des funérailles et autorise la crémation. Le recours à la crémation demeure peu répandu jusqu'à la fin du XXe siècle. Essentiellement le fait de francs-maçons, anticléricaux et libres-penseurs (Charles-Ange Laisant, André Lorulot), le recours à la crémation progressa à la suite de la levée de l'interdiction par l'église catholique en 1963. À partir des années 1980, les malades du sida privilégient la crémation (Jean-Paul Aron, Guy Hocquenghem, Cyril Collard, Pascal de Duve, Cleews Vellay, Jean-Luc Lagarce)[20]. De 49 crémations en 1889, le chiffre passe à environ 5 000 crémations au début du XXIe siècle[21]. En 2012, la crémation représente 45 % des obsèques à Paris[22].
Depuis 1998, le crématorium est géré par un opérateur privé dans le cadre d'une délégation de service public. Le columbarium, en tant qu'espace funéraire, reste partie intégrante du cimetière du Père-Lachaise, qui en assure la gestion.
Dans le columbarium reposent les cendres de nombreuses célébrités dont le metteur en scène Max Ophüls ou l'humoriste Pierre Dac. La case portant le nom de Maria Callas n'est désormais qu'un cénotaphe.
Le décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804) de Napoléon Ier fixe les questions relatives à l'organisation des cimetières et des funérailles. Les communes ont l'obligation de créer un cimetière spécialement affecté à chaque culte ou d'affecter à chaque culte une partie du cimetière[23]. La loi du abroge cet article 15 du décret du 23 prairial an XII, ce qui conduit à l'interdiction des carrés confessionnels.
Au Père-Lachaise, des carrés confessionnels dédiés aux juifs et musulmans ont existé. Les protestants se sont concentrés dans les divisions 39, 40 et 36, autour de la sépulture du pasteur Jean-Frédéric Mestrezat, mort en 1807[24].
La loi de séparation des Églises et de l'État du n'a pas d'impact sur le cimetière du Père-Lachaise puisque les emblèmes religieux demeurent autorisés sur les monuments funéraires privés. La croix de cimetière a été enlevée en juin 1883[25].
À l'emplacement de la maison du Père de La Chaize, Alexandre-Théodore Brongniart a prévu une immense pyramide affectée aux cérémonies de tous les cultes chrétiens. Ce monument n'a finalement pas été retenu et la construction de la chapelle est confiée à l'architecte de la ville de Paris Étienne-Hippolyte Godde[26].
La construction débute dans la seconde moitié de 1820 et est achevée à la fin de l'année 1821 selon le quatrième projet d'Hippolyte Godde. Elle ne sera consacrée qu'en 1834.
La chapelle affectée au culte catholique a été essentiellement financée par un legs de 40 000 Francs de la veuve du docteur Bosquillon[27]. Elle dépend aujourd'hui de la basilique Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours.
La présence de cette chapelle dans le cimetière antérieurement à la Loi de séparation des Églises et de l'État explique ce lieu de culte catholique en activité au sein d'un service public laïc.
Paris comptait sept carrés juifs[28].
L'article 15 du décret du 23 prairial an XII (), Décret relatif au lieu d'inhumation) permet le partage des cimetières en fonction des divers cultes[29].
Le carré juif du Père-Lachaise ouvre le dans la division 7. Clôturé par un mur, le cimetière israélite comportait une salle de purification et un pavillon pour le gardien[30]. L'enclos était fermé à clef[31].
De 1865 à 1882, la division 87 servira également d'enclos juif. Après l'interdiction des carrés confessionnels en 1881, les murs des enclos juifs sont détruits et les Juifs sont enterrés dans la 96e division[28].
Parmi les nombreuses personnes enterrées au XIXe siècle, les guides de l'époque signalent Rachel Félix, tragédienne, David Sintzheim, premier grand rabbin de France, la famille Rothschild, Roblès, Singer, Fould[26],[32],[33].
La création d'un carré musulman est autorisée par une délibération du conseil municipal du et d'un arrêté préfectoral du qui prévoit « un enclos spécial pratiqué dans les dépendances du cimetière de l’Est pour l’inhumation des personnes décédées à Paris professant la religion mahométane »[28],[34]. En effet, de nombreux soldats musulmans des colonies sont morts durant la guerre de Crimée, qui oppose de 1853 à 1856 la France, le Royaume-Uni et l'Empire ottoman à la Russie.
La 85e division est assignée au culte musulman. Cette partie plate et rectiligne fait partie des terrains acquis lors de la dernière extension du cimetière en 1850. Délimité par une clôture en planches, l'enclos mesure 3 260 m2. En mai 1855, débutent les travaux de construction de la mosquée d'après les plans dressés par Marie-Gabriel Jolivet, architecte de la troisième section des travaux de la Ville de Paris. Le monument est composé d'une salle d'attente, d'un lavatorium, destiné à la purification des musulmans, et d'un dépôt pour les accessoires du culte. L'appareil polychrome est constitué de pierres de taille blanches et de grès rouge des Vosges disposées successivement en bandes horizontales.
Le carré musulman ouvre le [35], ce qui en fait le premier cimetière musulman en France. En 1858 est inhumée la reine indienne Malka Kachwar[36]. Entre 1856 et 1870, l'enclos ne comptera que 44 inhumations : 6 concessions à perpétuités, 7 temporaires, 31 fosses gratuites. L'enclos est rétréci à plusieurs reprises. Le , une partie inutilisée de l'enclos est affecté au culte israélite qui était à l'étroit dans la division 87 qui était consacrée aux juifs de 1865 à 1882.
La loi du interdit les carrés confessionnels[37]. La clôture de l'enclos musulman est retirée, contrairement à la haie végétale plantée en 1873 qui est conservée. L'enclos est à nouveau rétréci en 1883[38].
En dépit de la loi de 1881, la mosquée est conservée. Mais l'Empire ottoman, à qui incombent les travaux, ne l'entretient pas. Une reconstruction est envisagée avant que la Première Guerre mondiale annule le projet. Alliée de l'Allemagne, l'Empire ottoman est dorénavant un pays ennemi de la France. La mosquée est détruite en 1914. En 1916 est édifiée la mosquée du bois de Vincennes pour les soldats musulmans de la Première Guerre mondiale. Les soldats qui meurent à l'hôpital militaire adjacent sont enterrés au cimetière de Nogent-sur-Marne, où une koubba est édifiée en 1919[39]. En 1926, la Grande Mosquée de Paris est construite en remplacement de celle de Vincennes[40]. En 1935, est inauguré à Bobigny l'hôpital franco-musulman, renommé depuis hôpital Avicenne, et deux ans plus tard son annexe, le cimetière musulman de Bobigny, qui comporte également un carré militaire.
Le cimetière du Père-Lachaise comporte de nombreux monuments commémoratifs. Le plus connu est sans doute le mur des Fédérés. Le plus ancien est le monument aux victimes de juin commémorant les victimes militaires de l'insurrection républicaine à Paris du et et de l'insurrection parisienne des et ainsi que les victimes civiles de la machine infernale de Fieschi du . Les guerres de la France ont leur lot de mémoriaux (guerre franco-allemande de 1870, Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, guerre d'Algérie). Deux monuments honorent les victimes du devoir non militaire. Les génocides de la Shoah et du Rwanda sont également commémorés. Quelques catastrophes (incendies et catastrophes aériennes) ont également un monument. Enfin le monument aux morts de Bartholomé est dédié à tous les morts sans distinction.
Du fait des nombreuses personnalités qui y sont inhumées et de la charge symbolique du lieu, le cimetière du Père-Lachaise a été et est encore chaque année le lieu de nombreuses cérémonies commémoratives, liées à des personnes ou à des événements. Toute manifestation ou cérémonie doit avoir fait l'objet d'une demande préalable auprès de l'administration du cimetière, et avoir été formellement autorisée.
Ces commémorations concernent en particulier la Commune de Paris ; et dans ce cas, elles sont principalement le fait des partis socialistes et communistes et des francs-maçons du Grand Orient de France[43], et ont lieu devant le mur des Fédérés.
Après la Seconde Guerre mondiale s'y ajoutent notamment les hommages aux victimes du nazisme.
D'illustres sculpteurs et architectes feront de ce lieu un véritable musée dès le XIXe siècle : parmi eux, Guimard, Garnier, Visconti, Paillard ou Barrias. La chapelle ainsi que le portail principal (boulevard de Ménilmontant) furent conçus par Étienne-Hippolyte Godde en 1823 et 1825. David d'Angers créa la plupart des monuments du « Quartier des Maréchaux d'Empire ».
La « partie romantique » du cimetière, soit environ la moitié de la superficie totale, constitue un site classé par arrêté du [44],[alpha 1]. Le site classé regroupe les divisions 4 à 34, 36 à 39, 47 à 58, 65 à 71, 73 à 75 et une partie de la division 76[21].
Plusieurs éléments du patrimoine funéraire du cimetière ont été inscrits ou classés au titre des monuments historiques entre 1983 et 2008[45] :
De nombreuses tombes ont leurs fidèles qui en assurent l'entretien.
Avec ses 44 hectares, la première nécropole intra muros de Paris est aussi l'un des plus importants espaces verts. On y dénombre 4 000 arbres de plus de 80 essences différentes[46]. On y trouve essentiellement des érables, des marronniers, des frênes — dont le plus vieux fut planté en 1849, il faisait en 1991 une circonférence de 3,50 mètres et une hauteur de 20 mètres — des tilleuls, des thuyas, des chênes ainsi que des hêtres (l'un d'eux protège les tombes de Gérard de Nerval et Charles Nodier dans la 49e division, tandis que celle de Balzac juste en face n'a pas d'arbre), noyers, platanes, robiniers, sophoras[46]. Au total, 400 espèces végétales ont été recensées[47].
Le cimetière contient neuf arbres remarquables[46], dont deux situés dans la 77e division[48]. Le premier est un Érable de Montpellier (Acer monspessulanum L.) remarquable en raison de son âge. Planté en 1883 (141 ans), il mesure actuellement 12 mètres de haut et 2,25 mètres de circonférence. Le second est un Marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum L.) remarquable aussi en raison de son âge et de sa circonférence. Planté en 1880 (144 ans), il mesure 22 mètres de haut et 3,45 mètres de circonférence. Dans la 77e division se trouve également un Arbre à perruque (Cotinus coggygria)[49].
La 75e division possède une espèce rare : un Gutta-percha (Eucommia ulmoïdes), originaire d'Asie. La tombe d'Edmond About est à l'ombre d'un bouleau.
On trouve également un couple de Gingko biloba ce qui lui permet de fructifier[50].
Le développement parfois excessif et non contrôlé de la végétation est critiqué. Le monument aux morts d'Albert Bartholomé est masqué partiellement par les arbres et l'humidité accélère la détérioration du monument[51].
La faune du Père-Lachaise est composée d'une quarantaine d'espèces d'oiseaux, dont des corneilles, des chouettes hulottes, des faucons crécerelles, des éperviers, des mésanges, des grimpereaux, des sittelles, des moineaux, des gobe-mouche gris et des rouge-queue à front blanc. On observe également des lézards, des chats, des chauve-souris, des fouines, des hérissons et des écureuils roux. 264 espèces de coléoptères et une centaine de papillons ont été recensés[52],[13],[53]. Un essaim d'abeilles avait même trouvé refuge dans la tête en bronze de la statue de Casimir Perier. En 2020, une famille de renards s'est installée dans le cimetière[54].
Si son histoire, et sa conception même, en ont fait un lieu de visite et de promenade, le Père-Lachaise n'est pas, contrairement à ce que peuvent croire certains visiteurs, un « musée à ciel ouvert », ni un simple espace vert, fût-il le plus grand de Paris : il reste un cimetière en activité où se déroulent chaque année près de 10 000 opérations funéraires (crémations, dispersions de cendres, inhumations en terrain ou en case de columbarium), ainsi que de nombreuses cérémonies commémoratives.
Le cimetière compte environ 70 000 tombes et 26 000 cases de columbarium.
Pour d'évidentes raisons de respect des défunts et de leurs familles, il est interdit d'y consommer de l’alcool, d'y pique-niquer, d’utiliser des appareils à diffusion sonore ou des instruments de musique (sauf autorisation préalable exceptionnelle), de nourrir les animaux en jetant ou déposant des aliments quels qu’ils soient, sauf convention, d'entrer avec un animal, même tenu en laisse, d'entrer avec un cycle (vélo, trottinette, etc.), même tenu à la main, d'y pratiquer des activités sportives (jogging, fitness, etc.) ou d'y organiser des activités ludiques (jeux de piste, chasse au trésor, escape game, etc.)[55].[pertinence contestée]
Le cimetière dépend du service des cimetières de la Ville de Paris, rattaché depuis 1986 à la direction des parcs, jardins et espaces verts, devenue depuis la Direction des espaces verts et de l'environnement (DEVE)[56]. La conservation du cimetière assure la gestion des procédures administratives d'inhumation et d'exhumation, la gestion des concessions funéraires, l'accueil du public (familles et visiteurs), la surveillance du site et des opérations funéraires, l'entretien général du cimetière, ainsi que de la valorisation du patrimoine architectural et végétal[57].
La durée des concessions est de 10, 30, 50 ans ou perpétuelle. Contrairement à une idée répandue, la durée d'une concession perpétuelle n'est pas limitée à 99 ans : elle reste valide tant que la famille continue de l'utiliser et de l'entretenir. Les tarifs sont les mêmes dans tous les cimetières parisiens intra muros. En 2021, une concession perpétuelle de 2 m2 coûte 14 968 € ; une concession de 50 ans, 4 458 € ; une concession de 30 ans, 2 844 € ; et une concession de 10 ans, 828 €. Pour une case au columbarium, il n'y a pas de concession perpétuelle et il faut compter 1 920 € pour une concession de 50 ans, 1 229 € pour une concession de 30 ans, et 404 € pour une concession de 10 ans[58]. Le cimetière dispose aussi de cases en chapelle cinéraire, chapelle funéraire transformée par l’administration en mini-columbarium, attribuées pour une durée de 30 ans au prix de 3 901 €. Les concessions temporaires peuvent être renouvelées pendant une période de deux ans à compter de leur date d'échéance (par exemple, une concession de trente ans acquise le arrivera à échéance le et pourra être renouvelée à partir du jusqu'au ). Si elle n'est pas renouvelée avant cette date, la concession sera déclarée forclose et pourra être reprise par l'administration pour être réattribuée. Le renouvellement d'une concession est une démarche qui se fait à l'initiative de la famille.[pertinence contestée]
Pour être enterré au cimetière du Père-Lachaise, il faut soit acquérir une concession funéraire, soit être inhumé dans un caveau de famille existant. L'acquisition d'une concession funéraire, en terrain ou en case de columbarium, n'est possible que pour inhumer un défunt domicilié à Paris et ne peut se faire qu'au moment du décès. Il n'est pas possible de faire un achat ou de réserver un emplacement par anticipation. Il n'existe pas non plus de liste d'attente. Le cimetière est plein depuis les années 1950, avec une immense majorité de concessions perpétuelles (environ 97 %), et les reprises des concessions anciennes abandonnées ne permettent de réattribuer que quelques dizaines d'emplacements par an.
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