Monument aux victimes de juin

monument aux morts au cimetière du Père-Lachaise De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Le monument dit « Aux victimes de juin » est un monument aux morts élevé au cimetière du Père-Lachaise par la Ville Paris en 1836. Il commémore les victimes militaires ayant participé aux répressions des insurrections parisiennes du et et du 13 et 14 avril 1834, ainsi que les victimes civiles de la machine infernale de Fieschi du .

Faits en bref Type, Partie de ...
Monument aux victimes de Juin
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Présentation
Type
Partie de
Fondation
Entre et
Commémore
Insurrection républicaine à Paris en juin 1832, insurrection parisienne des 13 et 14 avril 1834 (d), machine infernale
Créateurs
Commanditaire
Surface
196,3 m2
Localisation
Adresse
Chemin de Lesseps, division 6, cimetière du Père-Lachaise
Paris
 France
Coordonnées
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Historique

Résumé
Contexte

Insurrection de juin 1832

« Aux victimes de juin » serait le premier monument aux morts érigé en France[1] et est assurément le premier du cimetière du Père-Lachaise[2]. Quelques jours après l'insurrection républicaine, le conseil municipal de Paris concède une sépulture aux défenseurs de la monarchie de Juillet morts les 5 et 6 juin 1832. Cette délibération du conseil municipal du 11 juin 1832 est approuvée par l'ordonnance royale du 10 juillet. Elle accorde une « concession perpétuelle de places d'honneur pour recevoir les restes des gardes nationaux, gardes municipaux, officiers et soldats de l'armée, et des autres citoyens morts pour la défense du trône constitutionnel, des institutions nationales et de l'ordre public, dans les journées des 5 et 6 du même mois »[3].

Insurrection d'avril 1834

La même chose est réalisée à la suite des insurrections des 13 et 14 avril 1834[4]. Le Moniteur universel du 22 avril indique que « le Conseil municipal, dans sa séance d'hier, a décidé sur la proposition de M. le Préfet de la Seine, que des terrains seraient concédés gratuitement et à perpétuité, par la ville de Paris, dans le cimetière du Père-Lachaise, aux victimes du 13 et 14 avril. Ces terrains sont voisins de ceux dans lesquels reposent les citoyens qui ont succombé de même dans les rangs de la garde nationale ou de l'armée, aux journées de juin »[3],[5].

Machine infernale

Puis y ont été ajoutées les victimes civiles de la machine infernale de Giuseppe Fieschi du 28 juillet 1835. Le 25 août 1835, Rose-Geneviève Alizon et Nicolas-François Leclaire y sont inhumés. Le 28 août, Madame Briosne née Frotignon et Joséphine-Pélagie Langdot y sont inhumées[3].

Confusion avec l'insurrection de 1848

La confusion avec les journées de est fréquente. L'erreur se retrouve dans de nombreux ouvrages consacrés au cimetière : Edward Falip (1878)[6], Jules Moiroux (1908), conservateur du cimetière[7], Michel Dansel (1973)[8], Vincent de Langlade (1988)[9], Marcel Le Clère (1990)[10], Christian Charlet (2003), historien des cimetières parisiens pour la Ville de Paris[2] et Paul Bauer (2015)[11]. Quelques ouvrages ne font toutefois pas l'erreur : évidemment Joseph Marty (1838)[12], Barthelémy Prosper (1853)[13], Théophile Astrié (1865)[14], Henry Jouin (1897)[15], Danielle Tartakowsky (1999)[16] ainsi que les guides de voyage consacrés à Paris : Adolphe Joanne (1900)[17], Karl Baedeker (1900)[18]. Enfin, plusieurs ouvrages ne mentionnent tout simplement pas cet édifice : Jean-Marie-Vincent Audin (1836)[19], Jean-Pons-Guillaume Viennet (1855)[20], Jacques Hillairet (1958)[21], Jacques Barozzi (1989)[22].

Faible postérité

Pour Civardi et France, la postérité quasi nulle de l'édifice relève entre autres de la faible importance historique des événements commémorés, de l'emplacement du monument et de son faible intérêt architectural qui apparu vite comme « le vestige d'une époque révolue et d'une idéologie réprouvée de toute part, puisque les républicains pouvaient lui reprocher son origine politique, les conservateurs son allure laïque et les amateurs d'art son style démodé et sans grâce ».

Danielle Tartakowsky rappelle que durant la Commune, une délégation s'est rendue à l'Hôtel de Ville pour demander la démolition du monument, mais les communards refusent de toucher aux tombes[16],[23].

En 1924, le monument est restauré, conformément à une décision du conseil municipal de 1922. Certains éléments brisés de l'ancien monument gisent entre les tombes de la division[16].

Monument

Résumé
Contexte

Le monument est situé en première ligne de la 6e division du cimetière du Père-Lachaise. L'emplacement est constitué de trois terrains mesurant en tout 196,30 mètres carrés[3]. La date de construction exacte du monument n'est pas connue précisément mais les travaux ne commencèrent pas immédiatement. Le Commissaire de police du quartier de Popincourt signale dans un rapport du 26 avril 1833 l'état d'abandon de l'emplacement concédé aux victimes de juin 1832 et qu'il était prévu d'y élever un modeste monument. Quelques années plus tard, le monument est achevé, comme l'indique le dessin reproduit par Louis-Marie Normand dans un recueil de monuments funéraires publié en 1836[3],[24].

Le monument réalisé par l'architecte Étienne-Hippolyte Godde et le sculpteur Jean-Baptiste-Louis Plantar est composé d'un soubassement orné de lances et couronnes de chêne. Les lances divisent les inscriptions disposées en colonnes. Le soubassement est surmonté d'un petit monument dont le fronton est orné d'une couronne. Les faces antérieures et postérieures sont ornées d'un coq, d'une guirlande en chêne et de flambeaux renversés. Les côtés sont décorées d'un papillon entouré d'un serpent se mordant la queue (ouroboros). L'emplacement gazonné est entouré d'une balustrade.

En plus des 62 noms gravés sur ses différentes façades, le monument comporte les inscriptions suivantes :

La façade antérieure comporte la devise de la Garde nationale :

« Liberté, ordre public »

« Aux victimes de juin, la ville de Paris reconnaissante »

Face droite :

« Avril 1834 »

« Juillet 1835 »

La face gauche comportait l'inscription devenue illisible :

« Ce monument, élevé par la ville de Paris, est entretenu par les soins de l'Administration municipale »

Sépulture

Résumé
Contexte

Au total, 62 gardes nationaux, gardes municipaux, militaires et civils sont inhumés dans cet enclos funéraire.

Une liste sur trois colonnes figurant sur la face antérieure du monument présente 43 soldats appartenant à l'armée, à la Garde nationale et à la Garde municipale de Paris, infanterie et cavalerie, mortes lors de l’insurrection républicaine des 5 et 6 juin 1832 à Paris.

La face droite présente les noms de 15 gardes nationaux, gardes municipaux et soldats tués lors des émeutes des 13 et 14 avril 1834. Une deuxième colonne présente 4 victimes décédées des suites de leurs blessures reçues lors de l'attentat de Fieschi du 28 juillet 1835[25].

Davantage d’informations Façade antérieure, Aux victimes de juin ...
Façade antérieure
Aux victimes de juin
1re colonne 2e colonne 3e colonne
Aubert Pierre-Hippolyte
Garde municipal à cheval
Guenifet Joseph
Carabinier au 12e léger
Menard Louis
Soldat au 5e lanciers
Bellier François-Michel
Adjudant-major de la 4e légion de la garde nationale de Paris
Herera Charles
Garde municipal
Moder Jean
Chasseur au 3e léger
Béringer Nicolas
Garde municipal
Hervet Jean-François
Tambour au
Mousseau Pierre-Auguste
Soldat au 42e de ligne
Cartier Jean
Chasseur au 3e léger
Kolleter François-Marie
Voltigeur au 6e de ligne
Munerel François
Soldat au 25e de ligne
Chollet Jacques-Louis-Léonard
Chef d'escadron au 6e dragons
Ladroix Jean-Baptiste
Garde municipal
Pargala Jean
Carabinier au 12e léger
Cocquelet Charles-Joseph
Garde municipal
Lavrillière Eugène
Garde municipal
Pernot François Xavier
Grenadier au 1er de ligne
Condamine Pierre
Carabinier au 14e léger
Lefort Émile
Commis-marchand, Grenadier de la 4e légion de la garde nationale de Paris
Prévost Jean-Baptiste Honoré
Capitaine au 14e léger
Duc Claude
Soldat au 1er de ligne
Lemoine Louis-Victor
Sergent au 25e de ligne
Pussier Louis
Soldat au 3e de ligne
Fauchier Henri
Voltigeur au 16e de ligne
Lhubert Jean-Marie
Carabinier
Raud Jean
Garde municipal
Folenfant Joseph
Soldat au
Lointier Jean-Louis
Sous-officier à la 3e compagnie des vétérans
Reybel Mathias
Garde municipal
Forest Bernard
Soldat au 14e léger
Morge Dominique
Tourneur en cuivre, Chasseur dans la 6e légion de la garde nationale de Paris
Sattlair François-Xavier
Garde municipal
Gaultier Pierre
Journalier
Marquez Antoine
Chasseur au 14e léger
Schmitt Dominique
Garde municipal
Geoffroy Jean-Julien
Lieutenant de la 2e légion de la garde nationale de Paris
Mathieu Étienne
Vernisseur, Tambour de la 5e légion de la garde nationale de Paris
Sénégon Pierre-Georges
Caporal au 16e de ligne
Félix-Marie Gilles
Garde municipal
Vanherseque Charles-Louis
Voltigeur au 1er de ligne
Pierre Gravet
Capitaine de la 6e légion de la garde nationale de Paris, ancien officier de l'armée.
Weber Claude
Grenadier au 25e de ligne
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Davantage d’informations Façade droite, Avril 1834 ...
Façade droite
Avril 1834 Juillet 1835
Armellini Jean Antoine
Voltigeur au 35e de ligne
Dame Alizon Rose Geneviève
Bernard Alexis Joseph
Soldat au 8e de ligne
Dame Briosne née Frotignon Fébronie Adélaïde
Blondy Jacques
Voltigeur au 35e de ligne
Leclaire Nicolas François
Ébéniste
Chenut Jean-Baptiste
Garde municipal
Dame Edhernez née Langdot Joséphine Pélagie
De Mia Charles Louis Antoine
Soldat au 32e de ligne
Dupuis Léonard
Garde municipal
Fayaut François
Soldat au 54e de ligne
Gauthiez Jean-Baptiste
Soldat au 8e de ligne
Gilbert Antoine Charles Clément
Capitaine au 32e de ligne
Guilliout Pierre Honoré
Voltigeur de la 7e légion de la garde nationale de Paris
Guitton Louis
Garde municipal
Journier Charles
Tambour de grenadiers au 7e léger
Léon Pierre Jean
Soldat au 32e de ligne
Malgornn Yvon
Soldat au 32e de ligne
Rey Paul François Joseph
Capitaine de grenadiers au 33e de ligne
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Notes et références

Voir aussi

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