Brignoles
commune française du département du Var De Wikipédia, l'encyclopédie libre
commune française du département du Var De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Brignoles est une commune française du Territoire Provence Verte en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Située dans le département du Var, elle en est la deuxième sous-préfecture avec Draguignan. Ses habitants sont appelés les Brignolais.
Brignoles est la « capitale de la Provence Verte » après avoir été la cité des comtes de Provence.
Elle fait partie des 39 communes du Pays de la Provence Verte labellisé Pays d’art et d’histoire et de la communauté d'agglomération de la Provence Verte qui compte 28 communes membres[1].
Brignoles se situe dans la riche plaine parcourue par la rivière du Caramy, affluent de l’Argens.
Elle est sur un ancien bassin minier d'extraction de bauxite.
La commune est en zone de sismicité 2 (faible)[2].
La commune dispose d'un plan de prévention des risques (P.P.R.).
Cours d'eau sur la commune ou à son aval[3] :
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 809 mm, avec 6,4 jours de précipitations en janvier et 2,1 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Montfort-sur-Argens_sapc », sur la commune de Montfort-sur-Argens à 9 km à vol d'oiseau[7], est de 14,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 789,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −11 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,3 | 1,2 | 3,5 | 6,2 | 10 | 13,4 | 15,5 | 15,4 | 11,9 | 9 | 5,1 | 2 | 7,9 |
Température moyenne (°C) | 6,9 | 7,5 | 10,5 | 13,2 | 17,3 | 21,2 | 23,8 | 23,7 | 19,3 | 15,3 | 10,6 | 7,4 | 14,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,5 | 13,9 | 17,5 | 20,3 | 24,6 | 29 | 32,1 | 32 | 26,8 | 21,7 | 16 | 12,7 | 21,6 |
Record de froid (°C) date du record |
−11 08.01.1985 |
−9,8 12.02.12 |
−10,6 02.03.05 |
−4,9 08.04.21 |
1 07.05.1981 |
3,6 01.06.1986 |
6,6 17.07.00 |
5 28.08.1985 |
2,6 21.09.17 |
−4 30.10.1997 |
−8 25.11.1988 |
−9,3 30.12.1980 |
−11 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
22,7 28.01.08 |
24,8 03.02.20 |
28,6 31.03.12 |
30,3 09.04.11 |
35,2 28.05.1997 |
42,5 28.06.19 |
41 21.07.1983 |
41,2 23.08.23 |
35,6 04.09.16 |
33,7 08.10.23 |
24,8 06.11.1992 |
23,6 30.12.21 |
42,5 2019 |
Précipitations (mm) | 65,3 | 45,8 | 43,2 | 68,8 | 63,6 | 51,2 | 25,4 | 31 | 85,6 | 114,4 | 122,7 | 72,3 | 789,3 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
12,5 1,3 65,3 | 13,9 1,2 45,8 | 17,5 3,5 43,2 | 20,3 6,2 68,8 | 24,6 10 63,6 | 29 13,4 51,2 | 32,1 15,5 25,4 | 32 15,4 31 | 26,8 11,9 85,6 | 21,7 9 114,4 | 16 5,1 122,7 | 12,7 2 72,3 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Brignoles jouit d'une bonne position stratégique, la ville étant desservie par deux axes majeurs, l'autoroute A8 (sortie no 35) et la route nationale 7. La ville est située à moins d'une heure de route de Marseille (66 km), Aix-en-Provence (57 km), Toulon (48 km) et à 1 h 15 min environ de Nice (130 km).
La rocade, construite en 2005, d'une longueur d'environ 4 km permet d'éviter le centre-ville en contournant la ville par le nord.
En particulier :
En particulier :
La commune dispose d'un plan local d'urbanisme[13],[14].
Au , Brignoles est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Brignoles[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brignoles, dont elle est la commune-centre[Note 4],[17]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain continu | 0,5 % | 32 |
Tissu urbain discontinu | 6,4 % | 456 |
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques | 2,8 % | 196 |
Réseau routier et ferroviaire et espaces associés | 1,3 % | 95 |
Extraction de matériaux | 1,4 % | 97 |
Équipements sportifs et de loisirs | 0,5 % | 38 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 0,2 % | 11 |
Vignobles | 17,5 % | 1240 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 8,7 % | 614 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 7,0 % | 497 |
Forêts de feuillus | 18,0 % | 1277 |
Forêts de conifères | 9,5 % | 675 |
Forêts mélangées | 19,9 % | 1406 |
Végétation sclérophylle | 4,5 % | 317 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 1,8 % | 130 |
Source : Corine Land Cover[20] |
La forêt occupe a elle seule 47,4 % de la surface communale. Elle est constituée majoritairement de feuillus. Les territoires agricoles occupent 33,4 % de la surface communale, dont plus de la moitié est consacrée à la culture de la vigne. Les zones urbanisées en occupent 6,9 %.
Brignoles était membre de la communauté de communes Comté de Provence de 38 281 habitants, créée en janvier 2002[21].
Le projet de schéma départemental de coopération intercommunale de 2015 avait souhaité une fusion des trois communautés de communes Comté de Provence,Sainte-Baume Mont-Aurélien et du Val d'Issole pour constituer une nouvelle agglomération de 95 278 habitants en 2014, articulée autour des pôles urbains de Brignoles et Saint-Maximin-la-Saint-Baume[22]. L'arrêté de création est intervenu le 5 juillet 2016[23].
En matière d’urbanisme intercommunal, qui fixe les orientations générales et objectifs, la commune a contribué à l’élaboration du schéma de cohérence territoriale intercommunal (SCoT) de la communauté de communes Comté de Provence. À l’issue du diagnostic et de la définition des enjeux du territoire le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) Provence Verte Verdon a été approuvé le 30 janvier 2020. Il est applicable depuis le 11 septembre 2020[24].
Brignoles s'écrit en provençal Brignolo [bʀiˈɲɔlɔ] selon la norme mistralienne[25] et Brinhòla [bʀiˈɲɔlɔ] selon la norme classique[26].
L'origine des diverses appellations anciennes pourrait être l'évolution complexe de deux dénominations[27]. La première dénomination serait d'origine celto-ligure : elle serait formée sur la racine celtique brig, signifiant la hauteur[28]. Mais ce seraient les légionnaires des armées consulaires de Rome qui auraient de manière précoce latinisé en briginum" ou mieux briginonium (diminutif pratique pour ne pas le confondre avec d'autres sites homonymes) le lieu d'installation de ce modeste castrum surveillant une voie de passage stratégique, la future via Aurelia[29]. Le toponyme aurait été généralisé en bri(gi)nonia pour désigner la contrée environnante, colonisée et cadastrée[30].
La seconde serait intégralement celto-ligure, divers groupes celto-ligures, le plus souvent semi-nomades, continuent de fréquenter les collines en hiver et de repeupler les parages parfois ravagés par les épidémies et les levées militaires romaines, et finissent par désigner dans leur langue rauque la petite entité urbaine qui s'est développée entre de vastes murs-remparts dans la vallée de la rivière Caramy par la dénomination-concaténation de brigg/ni/ola, soit "le lieu remarquable ("ola") sous ("ni" archaïque ou "neder" plus récent) la hauteur (brig rappelant l'ancienne briginum)". Les autorités locales, subissant ou acceptant de bon gré cette influence, aurait fini par accepter ce doublon celto-ligure, entre le IVe siècle et le VIIe siècle. On admettra que cette explication est quelque peu alambiquée.
S'appuyant sur la forme termino Broniolacense datée de 558, E. Nègre[31] émet l'hypothèse d'un toponyme issu du préceltique *borna, « source », passé à *bron par métathèse, accompagné du suffixe roman -eolas, mais la première attestation du nom de Brignoles, prétendue du VIè siècle, terminio Broniolacinse, repose en réalité sur un faux rédigé dans le dernier quart du Xè siècle et montre donc l'état du nom au Xè siècle. Elle est suivie en 1015 par Brignola, forme qui ne variera plus. Il s'agit d'une formation du haut Moyen Âge sur le gotique brunna, « source » (à rapprocher du préceltique *borna ) muni du suffixe diminutif féminin latin -eola. La lettre finale -s, apparue au XVIè siècle, est non étymologique et superfétatoire ; en provençal, le nom reste fidèle au singulier : Brignollo en 1537 puis Brignolo en 1878[32].
L'édification des dolmens des Adrets et de celui de l'Amarron atteste d'une occupation humaine sur le territoire de la commune dès le Néolithique[33]. La plaine de Brignoles n'était alors qu'un vaste marécage en bordure du Caramy, dont le lit non resserré changeait souvent de place.
Le territoire de Brignoles fut occupé par les Suelteri qui établirent de nombreux oppida au sommet des collines. Les Romains assainirent les terres et construisirent de nombreuses villæ en bordure de la via Aurelia. Restaurée sous Néron (58 apr. J.-C.), cette dernière fut alors marquée de bornes milliaires.
Un mur de soutènement d'une villa romaine a notamment été découvert sur la route de Flassans. Le musée du Pays Brignolais conserve de nombreux éléments de l'Antiquité et du haut Moyen Âge comme l'autel de Sumian (VIe - VIIe siècle apr. J.-C.), un sarcophage de style hellénistique de la fin du IIe siècle apr. J.-C., une cloche de 1686[34]...
Brignoles est citée pour la première fois en 558 dans la charte du roi Childebert concernant La Celle. Le « castrum brinoniae », près du quartier Saint-Pierre sert de refuge aux habitants pendant les raids sarrasins.
En 1056, les seigneurs de Brignoles donnent à Saint-Victor de Marseille, l'église Saint-Jean des Vignes construite par un riche tenancier, Baronus.
Plusieurs seigneurs se partagent au XIe siècle la ville et son territoire. Deux grandes familles celles de Gualdrade (Geofroy de Rians, son gendre, Sciocia sa fille, Guillaume et Pons ses petits-fils) et celle d'Ingilran, évêque de Cavaillon, donnent de nombreuses terres, situées sur le territoire de Brignoles aux moines marseillais. Pons de Garde cède à son tour les terres de Louvière et de la Chautarde situées près de la Gayolle. Pons Coixard, en 1056, reconstruit l'église paroissiale Sainte-Marie, consacrée par Guillaume, évêque de la ville de Toulon. Les moines bénédictins disposent ainsi d’un vaste temporel avec des églises sur Brignoles, des biens sur plusieurs communes avoisinantes (La Roque-Brussanne, Garéoult, Camps, Cabasse, Candumy, Rougiers, Flassans, Bras...). L’abbaye Saint-Victor va alors fonder un prieuré féminin, le monastère Sainte-Perpétue, actuellement connue sous le nom d’abbaye de La Celle. Au XIe siècle, la commune de La Celle va prendre son autonomie par rapport à Brignoles.
En 1116, Raimond Béranger Ier, comte de Barcelone et de Provence, vient à Brignoles pour juger un différend survenu entre les moines de Saint-Victor et quelques seigneurs à propos de Nans et de Solliès. Le procès se déroule dans la cour comtale « in curia comitis, apud castrum briniolam ».
Brignoles est au XIIe siècle une ville consulaire, jusqu'à la cession du consulat par les nobles de la ville en 1222 à Raimond Béranger V. La comtesse douairière Béatrice de Savoie demeure jusqu'à sa mort maîtresse de la ville par suite d'un accord avec son gendre.
Les comtes de Provence, seigneurs de Brignoles, y possèdent de nombreuses terres et une demeure. C'est là que viennent accoucher les comtesses, d'où le nom donné à Brignoles de « nourrice et demeure des enfants de la couronne ».
Les comtes catalans résident dans la maison dite « de la feue Lombarde », siège de la cour comtale accolée à l'église Saint-Sauveur près de laquelle les chevaliers édifient leur demeure (actuelle rue des Lanciers).
Vers le milieu du XIIIe siècle, Charles II de Naples et son épouse Marie de Hongrie établissent leur résidence dans l'ancien château fort (du XIe siècle) qu'ils aménagent plus confortablement. C'est dans ce château que naît en 1274 leur fils aîné Saint-Louis de Brignoles et d'Anjou, évêque de Toulouse. Il meurt à l'âge de 23 ans, le 19 août 1297, en présence de toute la cour et de son ancien précepteur, Jacques Duèze, futur pape du nom de Jean XXII. Saint Louis devient le saint patron de la ville, célébré le 19 août.
Le 5 février 1321, le roi Robert le Sage accorde aux habitants le droit de choisir chaque année douze conseillers pour s'occuper des affaires de la communauté.
De 1339 à 1343, Jean de Mora fut châtelain de Brignoles[35].
En 1357, la reine Jeanne et le roi Louis cèdent Brignoles au comte d'Armagnac, mais quelques mois plus tard la déclarent de nouveau aliénable comme appartenant au domaine comtal.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. La communauté soutient les Duras jusqu’en 1386, puis change de camp pour rejoindre les Angevins grâce aux négociations patientes de Marie de Blois, veuve de Louis Ier et régente de leur fils Louis II[36]. Le 2 mars 1386, la reine Marie, régente et tutrice du jeune Louis II d'Anjou, accorde des lettres de grâce et octroie à la ville de nombreux privilèges.
En 1403, Louis II d'Anjou et la reine Yolande d'Aragon exemptent les habitants des droits de gabelle, péage, passage, leydes dans toute la Provence et confirment les anciens privilèges de la ville qui les reçoit dans ses murs avec les plus grands honneurs : « le jour de l'arrivée, tout travail cessera dans la ville et au-dehors. La reine sera reçue sous dais, avec le manteau royal et en procession ; ceux qui ont des chevaux de selle iront au-devant du roi et de la reine ; tous les hommes seront rangés en haie et comme pour une procession, et toutes les fammes seront sur la place devant le couvent des frères mineurs ; les enfants, avec des rameaux aux mains, marcheront sous les ordres de maître François Fabry, notaire, et de Gabrielle Calverie, désignés pour les conduire. »
En 1449, une foire annuelle est accordée à Brignoles, le jour de la Saint-Antoine, le 17 janvier.
De 1450 à 1452, Brignoles subit une épidémie de peste. La peste réapparaît en 1491, 1494, 1498, 1507, 1545, et 1587[37].
En 1453, le roi René aliène ses droits et redevances sur la ville à Benoît de Auria, malgré la contestation des syndics. Cependant, la reine Jeanne de Laval conserve jusqu'à sa mort en 1499, l'usufruit de Brignoles.
Le 28 novembre 1502, la première assemblée du Parlement de Provence se tient dans le palais des comtes à Brignoles, Aix ayant refusé de la recevoir. Le 22 février 1506, les membres du Parlement aixois viennent s'établir à Brignoles à cause de la peste.
Le 31 mai 1523, le chevalier Bayard, en route pour l'Italie, passe à Brignoles qui est assiégée un an plus tard par les troupes du connétable de Bourbon.
En 1533, la ville envoie à François Ier, de passage à Marseille, vingt boîtes de ses fameuses prunes, pesant soixante-dix livres, douze chapons et douze perdrix.
Le 15 juillet 1536, Charles Quint, avec ses cinquante mille hommes, passe le Var et livre Brignoles au pillage. Il change son nom en Nicopolis, la ville de la Victoire, et cède le duché au comte de Horne. Cependant en 1537, François Ier aliène en faveur de Jean de Pontevès, seigneur de Carcès et de Cotignac, la juridiction royale et immédiate que le roi a eue de tout temps en la ville. François Ier a d'ailleurs été triomphalement reçu à Brignoles en mai 1538.
Le 28 août 1563, les huguenots envahirent la ville comme l'indique l'inscription sur une pierre au n°5 rue Poissonnerie.
Le 1er janvier 1589, Hubert de Vins, livre Brignoles au pillage avant de lui vendre tous ses biens qu'il possède dans son terroir (qui a été détruit en 1579 car il ne payait pas ses impôts) pour la somme de 50 000 écus. Ce furent les années sanglantes connues sous le nom des étrennes de Brignoles.
En 1666, des religieuses du couvent des Ursulines de Brignoles s'établissent à Aix en créant le couvent des Andrettes[38].
Peu avant la Révolution française, l’agitation monte. Outre les problèmes fiscaux présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 avait été mauvaise et l’hiver 1788-89 très froid. L’élection des États généraux de 1789 avait été préparée par celles des États de Provence de 1788 et de janvier 1789, ce qui avait contribué à faire ressortir les oppositions politiques de classe et à provoquer une certaine agitation[39]. C’est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, fin mars, qu’une vague insurrectionnelle secoue la Provence. Une émeute causée par la crise frumentaire se produit à Brignoles les 26 et 27 mars[40], mais elle déborde rapidement cette origine : des paysans, des femmes, des ouvriers tanneurs se regroupent, parcourent les maisons des possédants pour exiger des remises de dette, et finissent par piller la maison particulière du régisseur percevant les droits sur les cuirs[41]. Fait exceptionnel : un notable, l’avocat Joseph Magnan, s’est joint à l’émeute, voire a joué un rôle dans son déclenchement[42]. L’émeute parvient aussi à obtenir la suppression d’un impôt, le piquet[43]. Dans un premier temps, la réaction consiste dans l’envoi d’un détachement de l’armée[44]. Une garde bourgeoise est aussi constituée pour parer à une nouvelle insurrection[43]. Puis des poursuites judiciaires sont diligentées, mais la plupart des condamnations ne sont pas exécutées, la prise de la Bastille comme les troubles de la Grande peur provoquant, par mesure d’apaisement, une amnistie début août[44]. Un Brignolais est pendu avant l’été[45].
Du 17 mai au 19 mai 1790, trois cents villes et villages de Provence envoient à Brignoles leurs représentants afin de conclure un pacte fédératif d'aide mutuelle, par les armes si nécessaire.
Bonaparte y est reçu pendant les guerres d'Italie et lors du siège de Toulon.
Préfecture provisoire du département sous la Révolution française, puis sous-préfecture jusqu'en 1926, Brignoles accueille deux fois dans ses murs le pape Pie VII.
Lorsque la nouvelle du coup d'État du 2 décembre 1851, perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte, arrive en Provence, Brignoles s’insurge et participe à la révolte des communes du Var, réprimée le 8 décembre à Aups. Les troubles de Brignoles voient les paysans encercler le préfet, il faut y voir le résultat d'une mauvaise communication plutôt que la volonté de défendre véritablement la République.
Depuis 1921, la foire-exposition des vins de Provence se déroule chaque année vers la deuxième semaine d'avril et accueille régulièrement environ cinq cents exposants et près de cinquante-mille visiteurs.
À nouveau sous-préfecture depuis 1975, Brignoles est, malgré la fermeture des centres d'exploitation et d'expédition de la bauxite (mines épuisées et non rentables), en pleine expansion, due notamment à l'attrait du soleil pour de nombreux retraités, à la qualité de vie, à des prix de l'immobilier moins élevés que sur la côte varoise.
Brignoles dispose notamment d'une trésorerie, d'un service des impôts des particuliers (SIP) et d'un service des impôts des entreprises (SIE).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Liste des maires avant 1944
:
Source | ||||
août 1945 | mars 1977 | Jean Marcel[48] (1906-1980) |
SFIO puis PS |
Courtier en vins puis garagiste puis agent d'assurances Conseiller général de Brignoles (1945 → 1979) |
mars 1977 | novembre 1978[49] (démission) |
Noël Rosé[50] | PS | Avocat au barreau de Draguignan |
décembre 1978 | mars 1980 | Raymond Tirard[50] | PS | |
mars 1980 | octobre 1980 | Patrick Chatard[50] | PS diss. | Premier adjoint, maire par intérim |
octobre 1980 | juin 1995 | Jacques Cestor[51] (1935-2024) |
UDF-PR | Professeur de physique-chimie Conseiller général de Brignoles (1979 → 1998) |
juin 1995 | mars 2001 | Jean Monnier[52] (1932-2024) |
app. PCF | Ancien médecin et chef de service |
mars 2001 | mars 2008 | Jean-Pierre Guercin | DVD puis UMP |
Ancien colonel des CRS, sous-préfet honoraire |
mars 2008 | avril 2014 | Claude Gilardo[53] (1935-2023) |
PCF | Agent technique EDF retraité Conseiller général de Brignoles (1998 → 2011 puis 2012 → 2013) |
avril 2014 | juillet 2017[54] (démission) |
Josette Pons | UMP-LR | Députée du Var (6e circ.) (2002 → 2017) Conseillère générale du Beausset (1988 → 2015) Présidente de la CA de la Provence Verte (2017 → 2018) |
juillet 2017[55] | En cours | Didier Brémond | LR | Chef d'entreprise Conseilller départemental de Brignoles (2021 → ) 1er vice-président du conseil départemental (2022 → ) Président de la CA de la Provence Verte (2018 → ) |
La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2008[56].
Comptes de la commune 2012 à 2020[57],[58] :
Postes | 2012[59] | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020[60] |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Produits de fonctionnement | 21 994 € | 22 026 € | 22 728 € | 25 190 € | 22 538 € | 21 890 € | 22 650 € | 30 200 € | 21 697 € |
Charges de fonctionnement | 19 695 € | 21 482 € | 22 143 € | 21 814 € | 19 705 € | 20 245 € | 20 204 € | 27 488 € | 20 715 € |
Ressources d’investissement | 12 433 € | 14 807 € | 12 946 € | 10 460 € | 7 292 € | 8 670 € | 8 988 € | 15 737 € | 12 327 € |
Emplois d’investissement | 12 088 € | 13 514 € | 14 133 € | 10 464 € | 7 167 € | 10 880 € | 7 800 € | 10 688 € | 19 551 € |
Dette | 24 661 € | 30 174 € | 31 027 € | 31 832 € | 29 836 € | 27 853 € | 27 687 € | 25 366 € | 23 048 € |
Source : Ministère de l’Économie et des Finances[61]: | |||||||||
Fiscalité 2020 :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2018 : médiane en 2018 du revenu disponible, par unité de consommation : 18 550 €[62].
La ville est le siège d'un tribunal d'instance depuis 1958. La réforme de la carte judiciaire en 2008 n'a pas entraîné la suppression de cette juridiction.
La commune fait partiellement partie du nouveau parc naturel régional de la Sainte-Baume, créé par décret du [63].
Brignoles est jumelée avec les villes de :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[64],[Note 5].
En 2021, la commune comptait 17 664 habitants[Note 6], en évolution de +3,34 % par rapport à 2015 (Var : +4,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
17 664 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Chaque année, à la mi-août, pendant trois jours, Brignoles accueille les Journées médiévales : spectacles de rue, artisans et tavernes envahissent les ruelles étroites et les places de la vieille ville.
Établissements d'enseignements[67] :
Professionnels et établissements de santé[69] :
L'Office de Tourisme de La Provence Verte rayonne sur 8 offices de tourisme répartis dans les villages du « Pays de la Provence Verte »[79].
La Provence Verte est un territoire qui couvre le quart du département du Var regroupant 43 villages avec une variété et une richesse patrimoniale qui explique son attrait touristique au cœur du Pays d'Art et d'Histoire[80].
La fonction publique est un employeur important dans cette sous-préfecture[83].
Par ordre alphabétique
Blasonnement :
Écartelé[109]: au 1er d'azur à la fleur de lis d'or surmontée d'un lambel de trois pendants de gueules ; aux 2e et 3e d'azur à la lettre capitale B d'or ; au 4e d'or à quatre pals de gueules — Grand Larousse encyclopédique.
Écartelé : le premier d'azur, à une fleur de lis d'or, au lambel de trois pendants de gueules en chef ; le deuxième et le troisième de gueules, à la lettre « B » d'or ; le quatrième d'or, à quatre pals de gueules. — Malte-Brun, in la France illustrée, tomme V, 1884. Commentaires : Le blason de Brignoles est généralement surmonté d'une couronne comtale, le Comte de Provence ayant construit un palais dans cette ville. On trouve encore en ville des blasons de Brignoles avec un C en lieu et place du B. Reprenant peut-être l'initiale d'une grande famille de la commune ou encore du fait de l'appellation de celle-ci « Cité des Comtes de Provence ». |
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.