(Nom commun 1) Attesté, en ancien français, sous la forme maquerel. Le mot se rattacherait[1] à la famille de maquer, mascher, macher («frapper, contusionner», d'où «tacher»), le maquereau étant un animal tacheté→ voir mascheure, «tache» en ancien français.
(Nom commun 2) Du néerlandais makelaar «intermédiaire, courtier, trafiquant», dérivé de makelen «trafiquer», doublet populaire du verbe maken «faire».
Les poissons qu'on y pêche sont d'un goût excellent; ceux qu'on estime le plus et qu'on rencontre le plus fréquemment, sont: le rouget, le maquereau, le loup, la sole, deux espèces de sardines enfin et sur-tout le mulet (vulgairement muge), dont nos pêcheurs distinguent aussi deux variétés.—(M. de Rivière, «Mémoire sur la Camargue», dans les Annales de l'agriculture française, 2esérie, tome 34, Paris: chez Madame Huzard, avril 1826, page 76)
Maquereaux, bonites, thazards, wahoos et thons sont tous membres de la famille des scombridés.—(revue Pêche en mer, août 2005, page 68)
Levez les filets de maquereaux: entaillez autour de la tête en passant bien derrière la nageoire, des deux côtés du poisson.—(journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 10 mars 2023, page 12)
Broche métallique, plus grosse qu’une sardine, servant à fixer une tente de camping au sol.
Notes
Peut être utilisé avec une majuscule (Maquereau) pour mettre en avant le fait qu’on donne un caractère générique au mot.
Vocabulaire apparenté par le sens
sardine («Broche métallique plus petite que le maquereau»)
Il n’a pas une guenille au cul qu’il ait gagnée par lui-même. Qu’il y vienne, vous verrez si je sais faire foutre le camp aux maquereaux!—(Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 142)
Il y avait d’épaisses volutes de fumée âcre au-dessus des tables, et, derrière, les grandes banquettes de bois, le long des murs, étaient toutes occupées par des individus complètement déguenillés: des filles des fortifs, pas peignées, sales, pieds nus, les seins fermes, à peine dissimulés par des châles aux couleurs indéfinissables, leurs maquereaux à côté, avec des casquettes militaires bleues et la cigarette coincée dans l’oreille, des maquignons aux pognes poilues et aux doigts boudinés, dont chaque mouvement parlait l’idiome muet de la bassesse, des serveurs insolents et des commis vérolés en culotte à carreaux.—(Gustav Meyrink, Le Golem, 1915; traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre, 2003, page 91)
— Je me suis enfoui dans sa chaleur comme un cochon dans sa bauge. Et toi, tu as d’autant plus besoin des femmes que… Tu es resté enfant: ton seul lien avec la société et la nature, ce sont les femmes. — Oui, tu m’as déjà dit ça autrefois, les maquereaux sont de vieux bébés. Mais tu ne me feras pas dire que je suis un maquereau. Tu as toujours eu ce goût pédant pour les gros mots.—(Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
Une nuit, sortant de l’Atelier, nous vîmes, place Clichy, un rassemblement; un agent venait d’arrêter un élégant petit jeune homme dont le chapeau avait roulé dans le ruisseau; il était blême et se débattait; la foule le huait: «Sale maquereau…»—(Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 409)
En étudiant lesdites annonces et en infiltrant les forums de discussion zoophiles, les enquêteurs de la CAT ont ainsi remonté dans leurs filets, rien que pour l’année dernière, une quinzaine de maquereaux pour chiens.—(Alerte aux réseaux de «call-dogs», Le Canard enchaîné, 7 juin 2017, page 4)
Il était maquereau dans le civil et sa femme préférée était en maison à Bordeaux.—(Romain Gary, La promesse de l'aube, Folio)
— Merci, qu’est-ce que c’est que ce pissat de mulet? — C’est du cognac. — Du visqui, il me faudrait. Je veux du visqui. Et où est l’autre enfant de maquereau, Alexandre? — Il s’est trissé, madame. — Il s’est trissé, madame. Dis donc, t’en es encore au jars des Pieds-Nickelés, toi, l’enfant de chœur?—(Boris Vian, Le Chasseur français, 1955. Le Livre de Poche, 2008, page 206)