Les questions conjugales: «— Où vas-tu? — À quelle heure te reverra-t-on? — Reviens vite,» il fallut les refouler au fond de ma poitrine; car la vie anglaise, — cette mort du cœur, — la vie des clubs et des cercles, l’absorba tout entier.—(Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847; réédition Gallimard, 2012, collection Folio, page 39)
C’est là, sans aucun doute, que près de cinquante navires anglais, danois et hollandais furent écrasés par les glaces en 1777.—(Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
Avant la paix d’Amiens, cet Anglais avait résolu le problème de couvrir le buste sans assommer le corps de cet affreux carrick qui finit aujourd’hui sur le dos des vieux cochers de fiacre; mais comme les fines tailles sont en minorité, la mode du spencer pour homme n’eut en France qu’un succès passager, quoique ce fût une invention anglaise.—(Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
La population de Saint-David […] parlait un curieux patois anglais plein d’expressions maritimes.—(Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1: De New-York à Tahiti, 1929)
Comme il était question d’un Danois qui a de la langue anglaise une connaissance parfaite, Roger S… me dit: «Oui, il parle un très bon anglais – mais ce n’est pas de l’anglais.» On ne saurait mieux dire en moins de mots.—(Julien Green, Journal 1946-1950 - Le Revenant, Plon, 1951; réédition Le Livre de Poche, 1975, page 239)
Dans le bus, à Londres, je comprends un peu l’accent cockney du receveur! J’en ai conclu que l’anglais était nativement une langue comme les autres, dont la prononciation a été sophistiquée par une élite trop maniérée.—(Paul Veyne, Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas. Souvenirs, Albin Michel, 2014, page 74)
On m'apprenait également le latin, l'allemand - l'anglais n'existait pas encore à l'époque ou, du moins, était considéré par ma mère comme une facilité commerciale à l'usage des gens de peu.—(Romain Gary, La promesse de l'aube, Folio)
Ce ne fut cependant que sous le règne d’Édouard III que le nouvel idiome, auquel est resté le nom d’anglais, fut parlé à la Cour de Londres.—(Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
Lu avec délices les Riders to the sea, de Synge, écrit dans cette langue magnifique et folle qu’est l’anglais parlé par des Irlandais.—(Julien Green, Journal 1946-1950 - Le Revenant, Plon, 1951; réédition Le Livre de Poche, 1975, page 147)
«J'ai même un réchaud pour me chauffer du café: et alors, do not disturb…» Elle semblait contente de son anglais de portier d’hôtel.—(Angelo Rinaldi, L’Éducation de l’oubli, Denoël, 1974, page 298)
De plus, l’apprentissage de la langue m’était facilité par la bienveillante coopération du gérant de la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui parlait l’esquimau et l’anglais.—(André Steinmann et Gilbert La Rocque, La Petite Barbe, Éditions de l’Homme, 1977, page 83)
La chose mérite d’être soulignée, car cette mauvaise langue de Mme de Genlis reprendra à son compte un ragot particulièrement sot, faisant de l’anglais de Voltaire un baragouin insupportable. Voilà qui est absolument faux.—(Vincent Badaire, Ce diable d’homme ou Voltaire inconnu, chapitre 5, TF1/Telecip & Hachette/CEDS, 1978)
L’anglais est à l’origine un créole français. C’est à partir du XVe siècle un français dont la prononciation et le sens des mots ont été dénaturés.—(Michel Tournier, Journal extime, 2002, Gallimard, collection Folio, page 48)
L’anglais paie le prix fort de son hégémonie. Car le «globish» disgracieux que l’on ânonne d’un bout à l’autre de notre monde globalisé n’a rien à voir avec la langue abondante, élégante et infiniment plastique qui a fait les riches heures de la littérature d’expression anglaise.—(Élie Barnavie, «L’Anglais, langue en péril», dans Marianne, no689, 3 juillet 2010)
Notes
Le code de cette langue (anglais) dans le Wiktionnaire est en. (ISO 639-1)