— Mais qu’est-ce qu’il y a en dessous de nous? — Le Canada… autant que je sache… et ça m’a l’air d’un joli pays, désert, glacé, inhospitalier…—(H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 257 de l’édition de 1921)
Le Canada est un pur produit de l’empire britannique.—(Marc Chevrier, «La rançon de Brennus», in Argument, volume 19, no2, printemps-été 2017, page 122)
«Le Canada est la plus grande colonie des États-Unis», écrit Vallières en 1977 dans un ouvrage consacré entièrement à cette thèse, Un Québec impossible.—(Jean-François Lisée, La tentation québécoise de John F. Kennedy, éditions Carte blanche/La boîte à Lisée, 2020, page 15)
(Histoire, Politique) Colonie britannique issue de l’union du Haut-Canada et du Bas-Canada en 1840, constituée essentiellement par les territoires du Québec et de l’Ontario actuels, ayant laissé place en 1867 au Canada actuel par l’adjonction d’autres colonies britanniques d'Amérique du Nord. (Syn.: Canada-Uni)
La fédération a été mise en œuvre par les provinces maritimes qui voulaient discuter d’une éventuelle union des trois colonies du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard. C’est à la conférence de Charlottetown en 1864 que la colonie du Canada, par la voix de ses représentants John A. Macdonald, George-Étienne Cartier et George Brown, fit part de son intérêt à les rejoindre. Les trois conviennent que l’union des diverses colonies serait une manière de résoudre les problèmes de la colonie du Canada, une entité alors composée de deux unités: le Canada de l’Ouest (l’Ontario) et le Canada de l’Est (le Québec).—(Herménilde Chiasson, «Douze dérives à propos de la Confédération», in Argument, vol. 19, no2, printemps-été 2017, page 164)
(Histoire, Politique)(Rare) Chacune des colonies qu’étaient le Haut-Canada et le Bas-Canada (1791-1840), dans l’expression les deux Canadas.
Après l’union de 1707, l’Angleterre sut associer les Écossais à ses entreprises de colonisation, notamment en Amérique, où l’Écosse expédia un fort contingent d’officiers, de commerçants, de fonctionnaires qui noyautèrent vite, comme dans les deux Canadas, l’administration coloniale.—(Marc Chevrier, «La rançon de Brennus», in Argument, vol. 19, no2, printemps-été 2017, page 138)
(Histoire)(Spécialement)(XIXe s.) Territoire non politiquement défini occupé par les Canadiens français, qui se nommaient à l'époque simplement Canadiens (par opposition aux Anglais, maîtres politiques du territoire), correspondant essentiellement à la vallée du Saint-Laurent.
— Quoi, toi aussi, Voisin, tu n’aimes pas mieux ton pays que cela? — Eh bon Dieu, est-ce que nous avons un pays, nous autres? Vous parlez sans cesse de votre pays: je voudrais bien savoir si le Canada est un pays pour quelqu’un? Deux longues lisières, à peine habitées, à peine cultivées, de chaque côté d’un fleuve, avec une ville à chaque bout: de petites villes, du milieu desquelles on voit la forêt qui se termine au pôle! — Oh oui, Voisin est comme cela, il ne croit pas à notre nationalité: il dit qu’il faut s’anglifier.—(Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, I, 4, page 54)
En Canada, vous trouveriez des amis, mais vous ne trouveriez aucun esprit national, aucun génie d’entreprise […] j’allais dire que vous ne trouveriez rien de ce qui anime les hommes, une nation indépendante. Tout est plat et mort sous le joug colonial […]—(Lettre de François-Xavier Garneau à Edmund O’Callaghan, 23 juin 1846, citée par Éric Bédard dans Les Réformistes)
(Toponyme)(Histoire) Région mal définie correspondant grosso modo à l’est du Canada habité actuel (provinces atlantiques, vallée du Saint-Laurent et région des Grands Lacs) choisie par la France pour fonder une colonie et en exploiter les richesses naturelles (pêcheries, fourrure et, dans une moindre mesure, bois) aux XVIe et XVIIe siècles. → voir Nouvelle-France
Dans la région du Canada, de grandes seigneuries avaient été concédées, mais elles restaient à peu près vides d’occupants.—(Jean Hamelin (dir.), Histoire du Québec, Edisem, 1977, page 103)
Notes
En conquérant le Canada français (Nouvelle-France) en 1763, l’Angleterre l’a baptisé province of Quebec. Le mot Canada ne réapparaîtra officiellement qu’en 1791, au moment de la création du Haut-Canada et du Bas-Canada, issus de la scission de cette «province de Québec».
On dit aujourd’hui «au Canada». Durant le régime français (soit jusqu’en 1760), on disait «en Canada». Au XIXe siècle, on disait aussi «en Canada», mais le mot désignait alors plutôt la nation canadienne française que l’entité politique. On trouve aussi occasionnellement «au Canada» pour désigner l'entité politique.
Johnson s’embarqua pour l’Algérie le surlendemain de notre arrivée. Notre séparation m’affligea malgré moi, car je savais bien qu’il n’y avait rien de sérieux à entreprendre avec un tel compagnon. Johnson, en me secouant la main, m’assura que nous nous reverrions quelqu’un de ces jours, soit à la Chine, soit au Canada; car il se promettait bien de faire encore deux ou trois fois le tour du monde.—(Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, IV, 6)
Dans un article publié dans La Patrie du 14 octobre 1882, Louis Fréchette, sous le pseudonyme de «Cyprien», affirme que: «Au Canada est seul conforme à la grammaire et à l'usage.» Il est toutefois évident que les deux formes sont alors encore en concurrence[2].
Aussi, de 1867 jusqu'aux années 1950, le terme « Dominion du Canada » fut utilisé pour désigner le pays actuel. Quoique le Canada encore a un roi représenté par un gouverneur général, ce nom n’est presque jamais plus utilisé en français, même par le gouvernement canadien. On dit simplement Canada, comme en mentionné déjà.