Dax
commune française du département des Landes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Dax (prononcé [daks] ; en gascon Dacs[1]) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département des Landes (région Nouvelle-Aquitaine). Elle appartient à l'ancienne province de Gascogne.
Dax est une ville créée par l'empereur romain Auguste dans le contexte de la réorganisation administrative romaine des anciens peuples aquitains. Dax devient le chef-lieu de la Cité des Tarbelles, une des 21 cités qui faisaient partie de la nouvelle province romaine d'Aquitaine.
La ville tire son nom de Aquae Tarbellicae, qui signifie « les eaux des Tarbelles » en latin ; c'est encore une station thermale très fréquentée. Dax, fortifiée par les Romains est pendant des siècles, ville-pont, ville-port, ville-marché et ville épiscopale : importance stratégique, commerciale, administrative et religieuse.
Dax est également connue pour la tauromachie, landaise et espagnole, et pour le rugby à XV – par l'intermédiaire du club de l'Union sportive dacquoise – sport collectif du sud, et plus spécifiquement du sud-ouest, par excellence.
Elle est au cœur d'une aire d'attraction de 92 936 habitants et d'une unité urbaine de 52 496 habitants en 2021. Dax seule compte 21 347 habitants.
Dax, sous-préfecture du département des Landes, se trouve sur la rive gauche du fleuve Adour (avec un quartier, le Sablar, établi sur la rive droite), à mi-chemin entre Bayonne et Mont-de-Marsan.
Ville de Gascogne, historiquement rattachée à la Chalosse, Dax se situe néanmoins à la croisée de plusieurs contrées : la Chalosse au sud-est, le Maremne et le Seignanx au sud-ouest, le Marensin au nord-ouest, et la Grande Lande au nord. Les paysages sont par conséquent variés. Les bords de l'Adour voient s'étendre les barthes, au sud-est, la Chalosse – présente des collines verdoyantes, annonçant le Béarn et la Basse-Navarre. Au sud-ouest s'étendent de vastes étendues de pins légèrement ondulées, tandis qu'au nord commence la grande plaine boisée des Landes de Gascogne.
Les communes limitrophes sont Mées, Narrosse, Oeyreluy, Saint-Pandelon, Saint-Paul-lès-Dax, Seyresse, Tercis-les-Bains et Yzosse.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Littoral charentais et aquitain, caractérisée par une pluviométrie élevée en automne et en hiver, un bon ensoleillement, des hiver doux (6,5 °C), soumis à la brise de mer[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 251 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 14,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 155,2 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 3,3 | 3,3 | 5,8 | 8 | 11,4 | 14,6 | 16,4 | 16,4 | 13,4 | 10,5 | 6,4 | 4 | 9,5 |
Température moyenne (°C) | 7,5 | 8,3 | 11,2 | 13,3 | 16,7 | 19,8 | 21,6 | 21,9 | 19,2 | 15,6 | 10,7 | 8 | 14,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,7 | 13,2 | 16,6 | 18,6 | 21,9 | 24,9 | 26,9 | 27,5 | 24,9 | 20,8 | 15 | 12 | 19,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−16,2 15.01.1985 |
−9,5 12.02.12 |
−8,3 01.03.05 |
−2,8 04.04.22 |
0,3 08.05.1974 |
3,8 01.06.1967 |
3,4 17.07.1958 |
6,8 20.08.1972 |
2,2 20.09.1962 |
−1,7 25.10.03 |
−7,2 23.11.1988 |
−10,2 17.12.1963 |
−16,2 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
24 01.01.23 |
27,2 23.02.1990 |
30,1 29.03.23 |
32,7 30.04.05 |
36,2 30.05.1996 |
40,3 18.06.22 |
40,8 08.07.1982 |
41,1 04.08.03 |
39 12.09.22 |
34,7 02.10.1985 |
28,1 08.11.15 |
23,9 04.12.1961 |
41,1 2003 |
Ensoleillement (h) | 903 | 1 117 | 1 632 | 1 725 | 199 | 2 076 | 2 263 | 2 216 | 1 973 | 1 453 | 947 | 842 | 19 137 |
Précipitations (mm) | 112,6 | 89,7 | 85,6 | 103,9 | 92,7 | 73,7 | 62,7 | 63,3 | 88,9 | 108,3 | 156,6 | 117,2 | 1 155,2 |
Au , Dax est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle appartient à l'unité urbaine de Dax[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant treize communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dax, dont elle est la commune-centre[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 60 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (54,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (49,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (51,3 %), terres arables (22,8 %), forêts (14,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,8 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Dax est située à une trentaine de kilomètres des plages du sud des Landes, à 45 km de Bayonne, 50 km de Mont-de-Marsan, 80 km d'Irun, 100 km de Saint-Sébastien, 150 km de Bordeaux et 730 km de Paris.
Il y a accès par la SNCF en gare de Dax (1 h 10 de Bordeaux et 3 h 20 de Paris via la LGV Sud Europe Atlantique jusqu'à Bordeaux).
Le XL'R, réseau de transports interurbains des Landes, passe par la gare et relie la ville à d'autres communes du département.
L'agglomération dacquoise dispose d'un service de transports en commun, comprenant le réseau de bus Couralin et le service de navette gratuite « Vitenville » permettant de relier le centre-ville via des parkings relais situés aux entrées de ville sur les axes principaux de circulation. Depuis 2015, le service de vélos en libre service « Cyclenville » a été mis en place dans l'agglomération.
Le territoire de la commune de Dax est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier : le risque de radon[15]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[16].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Dax, regroupant 13 communes concernées par un risque de débordement de l'Adour et du Luy, un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[17]. Les événements significatifs antérieurs à 2014 sont les crues de l'Adour de 1770, 1879, 1952, 1981 et 2014. La crue du est la plus forte crue enregistrée. La crue de février 1952 constitue quant à elle la crue de référence sur de nombreux secteurs du bassin de l’Adour. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[18]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1983, 1988, 1999, 2009, 2014, 2019, 2020 et 2021 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2020[19],[15].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 1,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 5 520 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 134 sont en aléa moyen ou fort, soit 2 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1983 et 1999[15].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Dax est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[23].
Attestée sous les formes Aquae Tarbelli[24],[25], Aquis Tarbellicis au IIIe siècle[26], Aquae Tarbellae au IVe siècle[27] (« Tarbelli » de taur, devenu « tarvos » en gaulois signifie taureau[25]), Dax était la capitale des Tarbelles, Terebelicae, dira le poète latin Ausone.
En ancien français, elle se nommait Acqs (issu du suffixe "aquae" d'Aquae Tarbelli), avant qu'elle ne se transforme en D'Acqs puis Dax[28]. .
En gascon, le nom de la ville s'écrit Dacs. Enfin, les voisins basques lui donnent le nom d'Akize où l'on reconnaît la racine latine.
Dax est entourée de sites préhistoriques et protohistoriques : le Lanot, le Gond, l'Oustalot, etc. Des vestiges ont été découverts dans le centre-ville lors de travaux, indiquant qu’il était habité avant l’ère chrétienne. Trente-cinq sites « de vie » ont été identifiés, dont huit très clairement[29].
Avant l'arrivé des Romains, la cité d'Aquae Tarbellicae (eau des Tarbelles) était une cité lacustre du peuple aquitain des Tarbelles Quattuorsigni, érigée autour la source d'eau chaude dédiée à leur divinité Nèhe. Les Tarbelles sont considérés par les Romains comme le peuple le plus puissant. Au ier siècle av JC leur territoire part des Pyrénées et s'étend sur le territoire des Cocosates Sexsignani (le Marensin, le Pays de Born et le Brassenx) jusqu'au territoire des Boiates (le Pays de Buch) au nord et jusqu'au territoire des Tarusates à l'est[25],[30],[31].
Lors de la conquête de la Gaule par Jules César, un de ces lieutenants Publius Crassus mène la conquête de l'Aquitaine. En 56 av JC, après le siège de Sos, avec la capitulation du roi des Sotiates, Adiatuanos et après une bataille sur les bords de l'Adour (entre Tartas et Aire) contre une coalition des peuples aquitains autour des Tarusates, Crassus obtient la soumission de toute l'Aquitaine. En 51 av JC Jules César reçoit leurs signes de soumission. Mais en 49/48 av. J.-C, l'empereur Auguste fait face à la révolte des Aquitains renforcés de nombreux Tarbelles et c'est en 28/27 av. J.-C. que Valerius Messalla triomphe à nouveau des Tarbelles[32],[33],[34].
La légende de la fondation de Dax raconte que lors du début de l'occupation romaine au ier siècle, les autorités avaient installés une garnison à Aquae Tarbellicae dont l'un des centurions avait un chien. Le chien était assez âgé et perclus de rhumatisme. Une révolte éclata dans les montagnes ibériques, et deux centuries durent partir. Le centurion était de ceux-là et, navré de devoir abandonner son chien, infirme, il résolut à le noyer dans l’Adour. À son retour, il retrouva son chien dans un parfait état de santé. Le centurion voulut élucider ce mystère et pista son chien. Il le vit tous les jours, de bon matin, se diriger vers les marais qui séparaient la ville de l’Adour et s’y perdre. Il revenait quelques heures après. N’y tenant plus, un jour il le suivit et s’aperçut que son chien allait s’allonger dans les boues chaudes qui entouraient une source thermale. Le centurion, meurtri par sa campagne, fit l’expérience de son chien, puis les soldats qui souffraient eux aussi. Après cet épisode, le chien et son maître se rendirent à Rome et il fut rapporté ce miracle des « eaux magiques ». Une cité thermale, reconnue dans tout l'empire, allait être érigé. En l'an 26-25 avant J.C lors de la venue de l’empereur Auguste accompagné de sa fille Julia, la ville est nommée honorifiquement Aquae Augustae. Tout deux on reconnue les vertus curatives des boues et des eaux chaude de Dax[35],[34],[36].
L'empereur Auguste étend le modèle administratif de l'empire à l'ensemble des territoires conquis. La Gaule Aquitaine est découpée en plusieurs provinces administratives avec chacune une cité chef lieu. Le domaine des Tarbelles devient ainsi une circonscription administrative de la Gaule Aquitaine. Le choix de la cité d'Aquae Tarbellicae pour établir le chef lieu administratif est privilégié grâce à plusieurs points :
Les premières constructions sont élevés entre l'an 10 avant JC et 10 après JC, sur le promontoire de la rive gauche dans les environs de l'actuelle cathédrale. Comme beaucoup de nouvelle ville romaine, Aquae Tarbelicae suit un plan d'urbanisation de voies orthogonales autour de voies principales dont un decumanus (voie orientée est-ouest) qui correspond aux rues du Mirailh et du palais jusqu'au cour Pasteur et un cardo maximus (voie orientée nord-sud) qui correspond à la rue des Fusillés. Un aqueduc (disparu au xviie siècle) alimente le ville en eau, il s'allongeait depuis les hauteurs de St Paul lès Dax et débouchait sur la partie nord ouest de la cité. Une nécropole à incinération se trouvait au croisement de l'avenue Victor Hugo et la rue Labadie. Un théâtre antique s'élevait possiblement au sud ouest de la ville[41],[38],[30].
Au iie siècle la superficie de la cité est estimée à 20 hectares. Après des travaux considérables d'assainissement et de remblaiement réalisés autour de la source chaude de la Nèhe, la cité réussit sa conquête du marais compris entre le premier noyau urbain et les rives du fleuve. Ce nouveau quartier accueil d'imposants monuments publics, tels qu'une basilique civile et d'un forum. La fontaine chaude est réaménagée à cette époque avec un ensembles de plusieurs bassins qui permettent de refroidir l'eau et d'alimenter un grand complexe thermal thérapeutique voisin. Des usages votifs semblent perdurer autour de la source, comme en témoigne la découverte d’une feuille de plomb du ive siècle gravée d’un texte incantatoire[38],[37],[42],[43],[44].
De part sa situation géographique entre Bordeaux, Toulouse et l'Espagne, son port fluviale, son passage sur l'Adour, sa place commerciale et économique (présence d'une basilique civile), ses thermes, l'édification de demeures de patriciens, la bourgade d'Aquae Tarbelicae devient une agglomération importante élevée au rang des 21 cirés constituant la province de la Gaule Aquitaine. Elle est mentionné au iiie siècle dans l'itinéraire d'Antonin comme étant une étape importante sur plusieurs voies romaines dont trois voies principales reliant Aquae Tarbelicae à Burdigala (Bordeaux), une voie à Lugdunum Convenarum (Saint Bertrand de Comminges), une à Pompealo (Pampelune) et une à Oiasso (Irun)[45],[46],[47].
Vers 285 l'empereur Dioclétien divise la province de la Gaule Aquitaine en trois provinces. Le territoire d'Aquae Tarbelicae se retrouve dans la province de la Novempopulanie avec Elusa (Eauze) comme métropole. La cité est mentionnée dans la Liste de Vérone en 297, nommée officiellement Civitas Aquensium (ville des eaux) et ses habitent sont nommés les Aquenses.
Au ive siècle, la Novempopulanie est rattachée au diocèse de Vienne (chef-lieu : Bordeaux) et à la préfecture du prétoire des Gaules (chef-lieu : Trèves)[48]. Les témoignages de la fondation du siège épiscopal de Dax sont rares, il daterait du milieu du ive siècle avec saint Vincent de Xaintes qui aurait été le premier évêque. La basilique chrétienne de l'ancienne commune de Saint-Vincent-de-Xaintes est bâtie par l'évêque Gratien en 506. La mention «de Xaintes» vient de la présence d'un nécropole à proximité, deux sépultures gallo-romaines sont découvertes par Émile Taillebois en 1880[49],[38],[50],[30].
La construction de l'enceinte gallo-romaine date du milieu du IVe siècle, elle clôture l'ensemble de la cité sur 12,60 ha, mesure en tout 1 465 m de long, les murs sont d'une largeur de 4 m, pour une hauteur 11,20 m, l'enceinte est défendu par 38 tours circulaires d'une dizaine de diamètre chacune. Trois portes sont percées dont une au nord la porte de l'Adour (au niveau du pont vieux), une à l'ouest dite le porte Saint Vincent et une à l'est dite Julia (située sur le cour Pasteur derrière l'actuel Tribunal, elle est murée à une époque indéterminée), les largeurs d'ouverture sont de 4,50m. Trois poternes sont également percées sur les remparts sud, nord ouest et est (la dernière toujours existante) mesurant chacune 1m de large et 1m80 de haut. A l'issue de ce cloisonnement, la ville se construit autour de nouvelles voies principales dont un nouveau decumanus qui correspond aux rues Saint Vincent et Saint Pierre reliant la porte Saint-Vincent et de deux nouveaux cardo qui correspondent à la rue des Carmes qui connecte la porte de l'Adour et la rue Cazade. Le passage de l'Adour était possible par un pont ou un bac depuis la porte de l'Adour[41],[38],[51].
Courant le deuxième milieu du xixe siècle, après la destruction des remparts, des archéologues dont Emile Taillebois ont découvert plusieurs témoignages antiques dont un autel votif dédié à Jupiter et un autre à la déesse Tutele, une borne militaire en calcaire, un monument funéraire en marbre blanc, des conduites d'eau chaude, un monument romain avec des mosaïque et des colonnes en marbre blanc (rue Large), des mosaïques place st Pierre, dans la zone autour de la fontaine chaude ont été trouvés pilotis et couches de béton pour retenir les boues, voûtes sur pilotis, anciens canaux, dallages, baignoires en marbre, fûts de colonnes en marbre, corniches et entablements en marbre blanc, et dans l'ensemble de la ville ont été découvert un grand nombres de pièces de monnaies et des conduites d'eau chaude[52].
La crypte archéologique romaine, située rue Cazade, mise au jour en 1978, renferme les fondations d'une basilique civile. L'édifice se trouvait sur un haut podium rectangulaire dont trois côtés seulement sont connus. Les côtés sud et ouest sont renforcés par une suite de contreforts intérieurs, semi-circulaires ; ces vestiges imposants formaient un mur de soutènement qui retenait une masse énorme de terre apportée par les Gallo-Romains pour constituer une terrasse artificielle sur laquelle s'élevait l'édifice. La céramique recueillie dans le comblement des tranchées de fondation indique que ce vaste ensemble architectural, fut édifié au IIe siècle.
En 1982 sont découverts sur le chantier des Halles Centrales de Dax ont permit de découvrir les fondations de plusieurs bâtiments d'habitats et/ou artisanaux et d'un vaste hangar datant du iie siècle au iiie siècle, et des objets en bronze et en fer datant ier siècle au iiie siècle dont le groupe de mercure regroupant sur un socle une statuette du dieu Mercure accompagnée d'une statuette d'un coq et d'un bouc ; une statuette du dieu Esculape; une figurine de sanglier; un socle en forme de rocher; trois lampes à huiles dont une sur trois pieds et une à suspension, des poids et la douille du fléau d'une balance et d'autres objets non identifiés[30],[53],[54],[41].
Après la chute de l'empire romain, Dax et l'Aquitaine ont connues dès le ve siècle, plusieurs invasions accompagné de ravage commis tour à tour par les Alains, les Suèves et les Vandales (en 409). L'Aquitaine est conquis par les Wisigoths qui occupent Dax dès 414, ils sont ensuite chassés en 507 par les Francs mené par le roi Clovis. Le roi Childebert Ier passe à Dax en 541 lors de son expédition pour le siège de Saragosse. Le diocèse de Dax est fondé en 506 après le concile d'Agde, Gratien (Gratinaus) est le premier évêque, il construit à l'extérieur des rempart de la cité la première basilique de Dax placée sous le vocable de Saint Vincent[34],[38].
L'éloignement géographique du pouvoir central des Francs (capitale : Paris) permet dès 561 aux Vascons de conquérir les terres situées entre les Pyrénées et l'Adour. En 591 ils franchissent l'Adour et mènent plusieurs raids sur les territoires jusqu'à la Garonne et installent leurs places fortes à Dax et Oloron. Une armée envoyée par Caribert II parvient à vaincre les Vascons et à leurs faire signer des traités sur le suzeraineté des Francs. Les Vascons ne les respectent pas, devant une situation impossible à contrôler, la royauté franque établit un duché qu'ils offrirent aux Vascons : le duché de Vasconie, par altération linguistique il deviendra le duché de Gascogne. Vers 630, malgré la création du duché, les Vascons ne reconnaissent par leur vassalités, après de nombreuse expéditions mené par les Francs contre eux, faute d'effectif ils renoncent à l'occupation du territoire et retournent dans les Pyrénées pour former le futur Pays Basque[55],[38],[34].
A partir de 721 les hordes d'Arabes déferlent en Gascogne et ravagent toutes les cités dans Dax en 731 où ceux ci y demeurent quelques semaines avant de reprendre leur conquête, qui prit fin en 732 lors de la bataille de Poitiers. Sur la route de Roncevaux en 778, Charlemagne séjourne à Dax où il inhume dans l'église Saint Vincent de Xaintes le sénéchal Eggihard responsable de l'approvisionnement de la table royale. Il y reste assez longtemps pour créer un atelier monétaire, émettant des pièces d'argent portant la légende Carlus rex fr/ci Aquis[34],[38],[56].
A partir du ixe siècle, la Vasconie subit les raids Vikings, ils accostent sur le littoral et remontent l'Adour à bord de leurs Drakkars. Dax est attaqué pendant plusieurs décennies dont en 844 et en 848 où l'ancienne Aquae Tarbellicae est complètement détruite. A la fin du xe siècle Guillaume Sanche duc de Gascogne, vainqueur de la bataille de Taller contre les Vikings, puis ses fils Bernard Sanche et Sanche Guillaume reprennent en main la Gascogne et lancent avec l'Église catholique une politique de fondation de monastères pour mailler le territoire afin de l'administrer[34],[38].
A la suite du morcellement féodale de la Gascogne à partir du milieux du xe siècle, est fondée la vicomté de Dax avec Arnaud Loup le premier vicomte. La ville devient un chef lieu d'un vicomté englobant les régions d'Orthez, de Salies, la Chalosse de Pouillon, le pays de Mixe, le pays d'Ostabarret, et s'étend jusqu'à l'océan en comptant la vicomté du Maremne et les baronnie de Labenne et Capbreton. Les vicomtes de Dax demeurent au château de fort de Clermont à partir du xiie siècle[38],[55].
La direction de la vicomté de Dax est tricéphale, elle est administrée par les autorités laïques avec le vicomte, religieuses sous le magister des prélats, et municipales par les jurats représentant l'ensemble de la population[55].
En 1052-1053, l'évêque Raymond le Vieux transfère le siège épiscopal intra muros, et fait bâtir la première cathédrale romane dédiée à Sainte-Marie. La basilique Saint-Vincent-de-Xaintes est cédée à l'abbaye de la Sauve Majeure[38].
Le morcellement féodal entraine une guerre entre les vicomtés de Dax et du Béarn. En 1107 les Béarnais occupent Dax et tuent le vicomte de Dax Arnaud-Dat de Mixe. Les Dacquois retrouvent la liberté en se révoltant mais perdent la place forte d'Orthez et les territoires de Mixe et d'Ostabat[55],[57],[58].
Entre le xiie siècle et le xiiie siècle est bâtie le château fort de Dax, (aujourd'hui emplacement du Splendid Hôtel) situé à l’angle nord-ouest de l'enceinte gallo-romaine du ive siècle, s'appuyant sur les remparts, il avait une forme de trapèze de 80 sur 30 m armé de tours rondes et carrées dominées par un massif donjon rectangulaire (dimension 11 par 9 m). La porte de l'Adour (au niveau de l'arrière du Splendid Hôtel) est murée par la construction du château une nouvelle porte dite Notre-Dame est ouverte au nord-ouest du rempart contre le château. En 1320 le château dispose d'un garnison de 5 chevaliers et 90 sergents à pied. Au xive siècle est bâtie un pont fortifié en pierre sur l‘Adour flanqué de piles en demi-lunes comptant entre 12 à 13 arches et muni d'une tour fortifiée au centre. Il était situé en aval du vieux pont actuel, ses fondations sont visibles sur la rive droite à marée basse[59],[38],[60],[41].
Le mariage de Louis VII le Jeune et Aliénor d'Aquitaine est annulé en 1152 ; celle-ci épouse la même année Henri II Plantagenêt roi d'Angleterre, à qui elle apporte en dot les duchés de la Gascogne et de la Guyenne. La domination des rois d’Angleterre entraine une partie des seigneurs gascons dont Pierre II vicomte de Dax, dans une rébellion contre la suzeraineté anglaise. Richard Cœur de Lion entreprit de mater les insurgés gascons, malgré les privilèges commerciaux qu'il accorde à Dax en 1170 et 1172, il attaque et s'empare de la ville le 4 janvier 1176. Le prince anglais part ensuite continuer sa conquête vers Bayonne, le vicomte Pierre II en profite pour récupérer sa cité par les armes aidé par le comte de Bigorre Centulle IIl. Les troupes anglaise font demi-tour, attaquent à nouveau Dax, Pierre II meurent dans l'assaut et la ville se rend au bout de dix jours de siège[61],[34],[38].
Richard Cœur de Lion décide en 1189 la suppression de la vicomté de Dax avec le mariage[62] en 1190 de Navarrine la fille unique de Pierre II avec Raymond-Arnaud III, vicomte de Tartas. Richard Cœur de Lion octroie à Dax une administration indépendante avec l'élection d'un maire (un «Captal»), le premier maire élu est Pierre de Saint-Paul en 1189, ainsi la mairie de Dax fait partie des plus anciennes de France. En 1243 Henri III lors de son séjour à Dax du 10 au 17 mai, officialise la municipalité de Dax en accordant au Dacquois de pouvoir voter pour un maire et vingt jurés pour la garde et le gouvernement de leur cité[63],[64],[65].
En 1204 le roi de Castille Alphonse VIII prend par assaut Dax pour menacer Bordeaux à laide d'une puissante flotte qui remonte la Garonne, sous l'injonction de Philippe Auguste les Espagnols se replient[34].
Au cour du xiie siècle, les rois-ducs d'Angleterre installent un sénéchal à la tête de la Gascogne. En 1254 la sénéchaussée est divisé en deux avec la création de la sénéchaussée des Lannes qui couvre les pays de Dax, Bayonne et Saint-Sever. Dax est le siège de la sénéchaussée. Parallèlement le duché est divisé en prévôtés avec celle de Dax en 1243, le prévôt réside officiellement au château fort au xive siècle. A la fin du xiiie siècle à la suppression de la Cour de Gascogne, la cour de Dax est la seule à pouvoir recevoir es appels de toute la Gascogne, sa juridiction s'étend sur l'actuel départements des Landes avec en plus Bidache, la Soule et la baronnie de Sault de Navailles[38].
Dax siège épiscopal traversée par la voie de Tour, est dès le xiie siècle une étape du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1156 les Templiers ont l'autorisation de construire une chapelle au quartier de la Torte. Au cour du xiiie siècle les édifices religieux se multiplient avec le convent des Cordeliers en 1226, des Franciscains en 1243, des Clarisses en 1283 et Carmes en 1286, au quartier du Sablar s'élève l'église Notre dame du bout du pont et à l'est des remparts l'église Saint-Pierre-de-Vic. La cathédrale est réédifiée dans un style gothique du milieux du xiiie siècle au milieux du xive siècle[66],[67],[55],.
En 1293-1294 durant la guerre de Gascogne, conflit entre l'Angleterre et la France, l'armée de Philippe IV le Bel reprend la partie landaise sous domination anglaise dont Dax après un long siège de sept semaines où la population subit la famine et la peste. La paix qui suivit reconnut à l'Angleterre la juste gestion de l'Aquitaine, appelée désormais Guyenne[55].
Les vicomtes de Tartas ont tenu la vicomté de Dax tout comme celle de Tartas jusqu'au début du XIVe siècle (1312)[68]. Par le mariage d'Assalide[62] fille unique du dernier vicomte de Tartas et de Dax, avec Amanieu V, sire d'Albret, de la Maison d'Albret, la vicomté de Dax rentre dans les possessions de la famille des Albret[69].
En 1367, Edouard de Woodstock en route pour sa campagne en Espagne afin de remplacer sur le trône Pierre Ier de Castille, établit à Dax son quartier général durant environ 1 mois afin de regrouper ses différents corps d'armée. Pour remercier la ville de son accueil, il confirme en mars 1368 la tenue de deux foires annuelles de 16 jours et d'un marché hebdomadaire du lundi[34].
Au début de la guerre en 1337 Dax fait le choix de soutenir la couronne d'Angleterre. En 1438, les Français partent en campagne en Gascogne pour la délivrer de l'occupation anglaise. En 1442 après le siège de Tartas, le roi Charles VII et le dauphin, futur Louis XI, accompagné par Etienne de Vignolles dit La Hire, remporte Dax au bout de quelques semaines de siège. Charles VII nomme Guillaume Bergougnan gouverneur des Lannes. Mais la lourdeur des impôts et les actes autoritaires des nouveaux maitres entrainent les Dacquois à ce révolter. Toute la garnison de Dax fut massacrée et le gouverneur tué. Les Anglais reprennent la main. Les opérations militaires françaises reprennent et Dax capitule le 8juillet 1451 devant les armées du sire d'Albret et du comte de Foix[55],[34]. Par ses lettres patentes, Louis XI confirme les privilèges de la ville d'Acqs, après son sacre en 1461[70].
Après les Anglais, ce sont les Espagnols qui sont attirés par Dax. En effet, par suite de la menace imminente d'une armée espagnole, Dax mise en état de siège en 1521-1522, résiste à l'incursion.[précision nécessaire]
Les guerres de religion, des épidémies et une grande pauvreté marquent le XVIe siècle.
Vincent de Paul fait ses études chez les cordeliers de Dax, ensuite au collège municipal.
Le cardinal Mazarin séjourne à Dax en 1659. Cette même année, plusieurs princes et princesses se déplacent dans la cité des Eaux-Chaudes. Louis XIV (aux côtés duquel la ville s'était rangée durant la Fronde) s'arrêta ainsi à Dax en allant au-devant de sa fiancée, l’infante Marie-Thérèse, qu'il allait épouser à Saint-Jean-de-Luz.
Le port de Dax connait son essor entre le xviie siècle et le xviiie siècle de part sa localisation et sa fonction d'avant port fluviale du port de Bayonne et d'avant port maritime des pays landais. Le port fluviale de Dax est composé de deux ports un sur chaque rive avec chacun leurs spécialités. Sur la rive gauche en aval du pont s'étale le port de Bibi où s'opère le commerce de céréales, d'oléagineux, de fruits, d'haricots, de vins, d'Armagnac provenant de la Chalosse, du Tursan et du Marsan depuis les ports de Hinx, de Mugron, de Tartas et de Mont de Marsan, depuis Bayonne sont amenée du poisson, de la pierre, du sel et autres denrées du nouveaux monde, le port dessert également les commerçant de Dax. Sur le rive droite le faubourg du Sablar accueille le marché et le port des résineux, où sont vendues les barriques de goudron, d'essence de térébenthines, les pains de résines et de brais produit principalement au Marensin et au Born. Les produits forestiers sont vendues directement au négociants Bayonnais présent à Dax tout les samedis. Avec le marché du port de Saubusse chaque année 50000 pains de résines, 4000 barriques de goudron et 2500 barriques d'essences sont expédiés à l'étranger depuis le port de Bayonne[38],[34].
L'essor du port du Sablar dû à la production importante de résine et en particulier du goudron encouragée par Colbert au xviie siècle, à amené en 1762 à aménager des quais pour accueillir des embarcations à fort tonnage et à édifier un mur de soutènement pour mettre le faubourg en sécurité face au crue de l'Adour[38].
L’importance des marchés est mentionnée tout au long de l’histoire. En 1740 la chambre de Commerce de Bayonne rédige un mémoire dévoilant que «le marché de Dax est regardé comme le plus abondant et où se fait le plus gros commerce». Pour l'Intendant d'Étigny Dax est « un grand centre commercial ».. Pour le marché de la résine un observateur rapporte : «les berges de l’Adour peuvent recevoir souvent 2 500 pains de résine. Tout le Sablar est pavé de charrettes qui font transport des matières résineuses (…) Les bouviers sont forcés de décharger très loin de l’eau faute de pouvoir s’approcher davantage à peine un homme peut traverser le marché tant il y a d’embarras par les charrettes. On en compte quatre à cinq cents…». Le receveur des tailles de l'élection dresse un tableau sur le marché de Dax «il se tient tout les samedis, on y porte des grains de toutes les espèces tant pour la subsistance de Baïonne que pour celle des cantons qui en manquent. Les commerçant de Baïonne y font à leur tour porter des grains de l'étranger lorsque le païs n'en a plus, ce qui arrive souvent. Ils y font arriver la morue et la sardine...»[38].
Pendant la période qui précède la Révolution française, se révèle une soif de connaissances qui passionne l'élite landaise. C'est dans cette ambiance intellectuelle que naît à Dax, en 1733, Jean-Charles de Borda (inventeur du mètre), dans une maison de la rue de Borda. Navigateur, mathématicien et physicien de renommée mondiale, il étonne par sa conception de la géométrie et, à 23 ans, il entre à l'Académie des sciences, comme membre adjoint. Jean-Charles de Borda meurt en 1799. Dans sa ville natale, sur la place Thiers, est érigée à sa gloire une statue de pierre due au talent de Georges Guiraud.
Le département des Landes est créé en rassemblant une grande partie de l'ancienne province de la Gascogne, et en excluant étrangement la commune de Bayonne, rattachée aux Basses-Pyrénées. Le choix du siège de l'assemblée départementale se porte en 1790 sur Mont-de-Marsan, alors modeste bourgade de l'est du département nouvellement créé, et Dax devint un rang de chef-lieu d’arrondissement. Napoléon Bonaparte pensa un instant transférer le siège de la préfecture de Mont-de-Marsan à Dax, mais la proximité de cette dernière avec l'Espagne le fit renoncer.[réf. nécessaire]
Le thermalisme reprit de l’importance dès le XIXe siècle[71], et notamment à partir du Second Empire. La construction de la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux-Dax-Irún (puis la ligne de Puyoô à Dax et enfin la ligne de Dax à Mont-de-Marsan) convertit la sous-préfecture des Landes en un nœud ferroviaire.
Le 12 novembre 1854, la compagnie des Chemins de Fer du Midi ouvre la ligne ferroviaire Bordeaux-Dax à la suite d'un raccord entre Dax et Lamothe (actuellement bifurcation vers Arcachon).
26 mars 1855 : ouverture de la ligne Dax-Bayonne.
En 1861, la commune voisine de Saint-Vincent-de-Xaintes est absorbée par Dax[72] ; cette commune porta, au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), le nom révolutionnaire de Lepelletier[73],[74].
Dax détruisit une partie de ses remparts au XIXe siècle pour s'ouvrir vers l'extérieur, et au XIXe siècle, on abattit le château médiéval (voir plus bas). On construisit à la place de somptueux édifices Art déco afin d'attirer une clientèle aisée. C'est le cas notamment du casino et de l'hôtel Splendid, construits par l'architecte girondin Roger-Henri Expert vers 1928-1932. Nombreux sont les hommes et femmes célèbres à s'être soignés dans la cité gasconne depuis le XVIIIe siècle : Madame de Maintenon, Henri Bergson, Georges Clemenceau, Maurice Utrillo, Sarah Bernhardt, Sacha Guitry, le président Armand Fallières, Nicolas Ier, roi du Monténégro, la reine Marie de Roumanie[Laquelle ?], Pierre Fresnay, Yvonne Printemps, etc.
Lorsqu’au XIXe siècle, la distillation permit une utilisation plus rationnelle de la résine, Dax reste le marché de résineux en France, et resta le seul à partir de l’"Entre-deux-guerres". Les transactions se faisaient au café de la Bourse. Il était habituel de voir tous les samedis – jusqu’en 1939 – les ventes se faire à la criée portant sur des wagons d’essence de térébenthine ou de colophane qui partaient en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie… Les acheteurs étaient en relation directe avec le deuxième marché mondial : Atlanta aux États-Unis. Les cours s’établissaient ainsi tous les samedis. De même pour les bois – les fortunes se faisaient et se défaisaient en une séance, le Sablar vivait intensément. Cette activité a été laminée par la Seconde Guerre mondiale avec l’effondrement de résinage, tué par la chimie de pétrole.
La commune est depuis 1801 le chef-lieu de l'arrondissement de Dax du département des Landes. Pour l'élection des députés, elle fait partie de la deuxième circonscription des Landes.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Dax. Celui-ci fut scindé en 1973 et le territoire communal scindé entre le canton de Dax-Nord et celui de Dax-Sud[72]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais scindée entre le canton de Dax-1 (rive droite de l'Adour) et celui de Dax-2 (rive gauche de l'Adour).
La commune est à l'origine d'une communauté de communes créée en 1993, précurseur de l'actuelle communauté d'agglomération du Grand Dax dont Dax est la ville-centre et le siège.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 1959 | mars 1977 | Max Moras[76] | UNR puis UDR puis RPR |
Avocat Député des Landes (2e circ.) (1958 → 1962) |
mars 1977 | juin 1995 | Yves Goussebaire-Dupin | UDF-PR | Pharmacien Sénateur des Landes (1983 → 1992) Conseiller général de Dax-Sud (1973 → 1988 et 1993 → 1994) |
juin 1995 | mars 2008[77],[78] | Jacques Forté | DL puis UMP[79] |
Directeur de laboratoire d'analyses médicales Conseiller régional d'Aquitaine (1998 → 2010) |
mars 2008 | 7 novembre 2016[80] | Gabriel Bellocq | PS[81] | Psychologue de l'Éducation nationale Conseiller régional d'Aquitaine (1998 → 2001) Conseiller général de Dax-Sud (2001 → 2015) Conseiller départemental de Dax-2 (2015 → ) Suppléant du député Jean-Pierre Dufau (2002[82] → 2007) Démissionnaire |
7 novembre 2016[83],[84] | 26 mai 2020[85] | Élisabeth Bonjean[86] | PS | Coordinatrice d'un réseau de santé au CH de Dax[87] Première adjointe au maire (2008 → 2016) Présidente de la CA du Grand Dax (2014 → 2020) Conseillère régionale d'Aquitaine (2010 → 2015) Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine (2015 → 2021) Suppléante du député Jean-Pierre Dufau (2007[88] → 2017[89]) |
26 mai 2020[90] | En cours (au 27 juin 2021) |
Julien Dubois | DVD puis HOR[91],[92] |
Président de la CA Grand Dax Agglomération (2020 → ) Conseiller départemental de Dax-2 (2021 → ) |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[94],[Note 4].
En 2021, la commune comptait 21 347 habitants[Note 5], en évolution de +3,21 % par rapport à 2015 (Landes : +4,9 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
21 347 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Si les institutions de l'État et du département sont principalement implantées à Mont-de-Marsan, Dax possède un réseau important d'administrations.
La ville accueille :
La rationalisation du réseau des services publics a néanmoins conduit à fermer la succursale de la Banque de France. La réforme de la carte judiciaire menée en 2007 par le Garde des Sceaux Rachida Dati a maintenu le siège d'un tribunal de grande instance à Dax, tout en supprimant le bureau des juges d'instruction, regroupés à terme au sein du pôle de l'instruction des Landes à Mont-de-Marsan[96].
Dax est au centre d'une agglomération de 50 000 habitants. L'agglomération dispose de dix écoles maternelles et neuf écoles élémentaires publiques, de deux écoles privées, ainsi que de deux collèges d'enseignement public. Elle abrite également le lycée public de Borda, qui est, en termes d'effectifs, le deuxième établissement de ce type de l'académie de Bordeaux, et dispense des formations générales, technologiques et professionnelles. Il existe d'autre part le groupe scolaire catholique sous contrat d'association avec l'État Saint Jacques de Compostelle, enseignant de l'école maternelle à une section post-baccalauréat, comprenant notamment un lycée d'enseignement général et technologique.
Pour l'enseignement supérieur, Dax dispose d'un Institut de formation en soins infirmiers et de plusieurs sections de techniciens supérieurs qui regroupaient 722 étudiants durant l'année scolaire 2008-2009[97]. L'Institut du Thermalisme, rattaché à l'Université de Bordeaux, est orienté vers la formation et la recherche dans le domaine du thermalisme, un des piliers de l'activité économique landaise.
En matière d'apprentissage, la ville possède un CFA public, exclusivement tourné vers des formations du domaine de l'hôtellerie et de la restauration, incontournables dans un département où le tourisme représente une des principales activités économiques. La sous-préfecture des Landes est par ailleurs le siège du Greta des Landes, structure de l'Éducation nationale destinée à la formation continue des adultes.
L'agglomération regroupe également un collège et un lycée technologique (orienté principalement vers les métiers du bois, autre ressource fondamentale du département) publics à Saint-Paul-lès-Dax, un lycée et un CFA agricoles publics à Heugas, ainsi qu'un CFA industriel privé du bois à Seyresse.
La ville répartit environ 70 associations sportives[99] sur une dizaine de complexes[100].
Dans la tradition gasconne des festivités estivales, les fêtes de Dax, désignées depuis les années 2000 sous le slogan « Dax la feria ! », sont organisées généralement entre la deuxième et troisième semaine d'août, et attirent en moyenne 800 000 personnes.
Elles sont ainsi organisées, pendant cinq jours, autour d'une grande feria taurine, articulée autour de cinq corridas, une corrida de rejon, une novillada piquée et deux novilladas sans picador. La ville est membre du l'Union des villes taurines françaises.
Dax s'enflamme accueille également Toros y Salsa, un festival mêlant musique salsa et corridas durant trois jours au milieu du mois de septembre, dans le cadre du parc des Arènes.
En mai ou juin, le festival Satiradax réunit les modes d'expression et les arts relatifs à la caricature et la parodie : au travers de sketchs, du dessin de presse, de la littérature, du cinéma, d'expositions, de concerts et de débats.
Il est organisé sur quatre jours par le dessinateur de presse Marc Large et l'association Satirailleurs en partenariat avec la mairie de Dax et avec l'aide de bénévoles.
Le musée conserve des objets évoquant l'Histoire de la ville de Dax, et de nombreuses œuvres d'art : vestiges archéologiques, bustes, sculptures, tableaux, instruments scientifiques anciens… Un trésor gallo-romain fut découvert en 1982 lors de fouilles entreprises sous les anciennes halles ; on y trouva des statuettes en bronze dont une représentation exceptionnelle du dieu Mercure accompagné d'un coq et d'un bouquetin, une statuette aux yeux d'argent représentant Esculape, des lampes à huile… Le musée de Borda présente ses collections par roulement à la chapelle des Carmes, ainsi que des expositions temporaires d'artistes contemporains ; le musée de Borda assure aussi la visite guidée d'une crypte archéologique qui renferme les vestiges des fondations d'un monument gallo-romain du IIe siècle.
Dans son palmarès 2023, le Conseil national de villes et villages fleuris de France a attribué trois fleurs à la commune[104].
Sur le blason de la ville de Dax figurent une tour (représentant la ville fortifiée), un lion (symbole de l'Aquitaine) et la mer ondée (représentation du fleuve l'Adour, du port fluvial et de l'activité portuaire très active jusqu'au XIXe siècle), ainsi qu’un ancien nom français de la ville, « acqs », dérivé du bas-latin : « Civitas de Aqvis ».
Blasonnement :
D'azur à la tour crénelée d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable, sommée d'une fleur de lys d'or et posée à dextre sur une terrasse d'argent soutenue d'une rivière du même mouvant de la pointe, chargée des lettres capitales A C Q S de sable, la tour senestrée d'un lion d'or rampant contre elle. |
La devise est « Regia Semper » (« Toujours royale »), celle d'une ville libre, qui ne relève que de l'autorité royale, et donc émancipée d'une tutelle seigneuriale.
En 2010, le logo alors en vigueur est ré-adapté suivant une palette graphique grise et rose[105].
Le , un nouveau logo est instauré, inspiré directement du blason héraldique de la ville en reprenant les éléments visuels de la tour, du lion et de l'eau, le tout sur une base monochrome rouge, faisant référence au « dynamisme et à l'engagement, l’optimisme, la vie, la feria, le rugby »[105].
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