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unité du génie de l'armée de terre française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), familièrement appelée la Brigade, est une unité du génie de l'Armée de terre française, placée sous l'autorité du préfet de police de Paris. Elle est commandée par le général de brigade Arnaud de Cacqueray Valmenier depuis le [2].
Brigade de sapeurs-pompiers de Paris | |
Logo des Pompiers de Paris. | |
Création | 18 septembre 1811 |
---|---|
Pays | France |
Allégeance | Armée française |
Branche | Armée de terre |
Type | Brigade du génie |
Rôle | Pompiers |
Effectif | 8 650 |
Fait partie de | État-major interarmées du territoire national métropolitain Préfecture de police (Paris) |
Garnison | Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, base spatiale de Kourou, base d'essais de Biscarosse |
Surnom | « La Brigade », « La Brig's »[1] |
Couleurs | Rouge et noir |
Devise | « Sauver ou périr » |
Marche | Paris nous voilà, Sombre fumée |
Batailles | Campagne d'Orient 1855-1856, Première Guerre mondiale, Libération de Paris |
Décorations | Légion d'honneur attribuée en 1902 5 citations à l'ordre de l'armée en 1988, 2005, 2012, 2016 et 2019 3 médailles pour acte de courage et de dévouement échelon or (2005, 2019 et 2019) 1 médaille de la sécurité intérieure échelon or (2017) Médaille d’or de la Défense nationale avec palme (2019) Fourragère d'or (1re unité à la recevoir) |
Commandant | Général de brigade Arnaud de Cacqueray Valmenier |
Commandant historique | Général Casso |
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Cette brigade, au statut à la fois militaire et civil, intervient sur le territoire de l'agglomération parisienne, dans Paris et ses trois départements limitrophes (« petite couronne ») : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne. Elle assure également la protection de la base spatiale de Kourou, en Guyane française, et de la base d'essais de missiles de la DGA, à Biscarrosse.
La devise de la BSPP est : « Sauver ou Périr ». La BSPP comprenait 8 650 sapeurs-pompiers en 2023[3], dont un peu plus de 300 officiers, environ 1 500 sous-officiers, le reste étant composé de militaires du rang, soit environ 119 pompiers pour 100 000 habitants. La moyenne nationale est de 382 pompiers pour 100 000 habitants, mais la zone couverte par la BSPP est très petite et permet donc des temps d'interventions courts avec un effectif réduit : on compte 9,2 pompiers par km2 dans la zone BSPP, contre 0,34 en moyenne en France.
Le budget annuel de fonctionnement était de 323,7 millions d'euros en 2012[3], dont 78,2 % de soldes (rémunération et cotisations sociales), 10,5 % de matériel, 8,8 % d'investissement immobilier et 2,5 % de loyers et charges. Les contributeurs à ce budget sont les départements (29 %), la ville de Paris (26 %), le ministère de l'Intérieur (24 %) et les autres communes (21 %)[réf. nécessaire].
La BSPP est régie actuellement par les articles R.3222-13 à R.3222-18[4] du code de la Défense. Elle remplit approximativement le même rôle que les SDIS dans les autres départements français.
Pendant longtemps, la lutte contre l'incendie a été à la charge des habitants eux-mêmes ou bien des corps non spécialisés ; cette tâche fut donc confiée successivement au guet royal, au guet bourgeois, aux magistrats communaux. Les anciennes ordonnances de police de 1371, 1395 et 1400 imposaient aux propriétaires d'avoir en permanence un muid d'eau près de leur porte, mais ne donnaient aucune indication quant aux dispositions à adopter en cas d'incendie.
En 1524, le parlement de Paris ordonna que des habitants soient commandés chaque soir par le prévôt des marchands de Paris pour constituer le guet de nuit, que soient constituées des provisions d'eau dans chaque maison, et que des lanternes allumées soient mises aux fenêtres (premier éclairage public à Paris).
Le , une ordonnance de police imposa la présence au feu des corporations du bâtiment.
Le , nombre de seaux et brocs fut distribués dans Paris et ses faubourgs, et déposés dans les couvents, chez les échevins, et chez les notables. Un dépôt central était situé à l'hôtel de ville, avec des dépôts secondaires indiqués aux habitants. Mais finalement, il n'y avait guère que les membres des communautés religieuses et des corporations du bâtiment aptes à intervenir, auxquels Louis XIV ajouta alors les Gardes suisses et françaises qui devaient « se porter à l'incendie à la première alerte ».
À cette époque, il y avait alors obligation de maintenir en bon état les puits et puisards, ainsi que tous les moyens de puisage. Cependant, les résultats n'étant pas ceux espérés, en 1699, pour remédier à cette situation, François Dumouriez du Perrier se fit accorder par privilège royal et pour trente ans la construction et la fourniture exclusive des pompes à incendie nouvelles avec boyaux de cuirs[5].
En 1715, François Dumouriez du Perrier est nommé par Louis XIV au poste de directeur général des Pompes publiques pour remédier aux incendies, sans que le Public soit tenu de rien payer. Il devient le premier pompier professionnel de France.
En 1719, 17 pompes publiques sont réparties dans cinq quartiers de Paris, entretenues et manipulées par une quarantaine de gardiens et sous-gardiens[6], les premiers pompiers de Paris. Ils ne sont pas encore professionnels :
En 1722, Louis XV fonde la Compagnie des Gardes des Pompes du Roy, toujours sous la direction de Dumouriez.
Huit brigades sont créées aux Augustins, aux Carmes, à La Mercy, aux Petits Pères, à La Trinité, aux Jésuites, à l'Oratoire, et aux Capucins. Les pompes sont réparties dans 21 dépôts. Chaque brigade est composée de sept hommes : un inspecteur, un brigadier, un sous-brigadier, deux gardes, et deux sous-gardes. Ils ne sont pas encore des professionnels du feu puisqu'ils exercent toujours leur métier de base (cordonniers, menuisiers, etc.) Dumouriez est secondé par son frère, lieutenant. En outre, quatre hommes sont nommés pour servir de Haut le pied (ou Avertisseurs). La première compagnie de pompiers de Paris comportait alors 62 hommes[7].
Dumouriez dirige la compagnie jusqu’à sa mort. Son fils lui succède.
En , un corps de garde du palais de Saint-Cloud, en surchauffant un poêle, met le feu au salon de la résidence de Napoléon Ier, qui est présent cette nuit-là. Bien que le feu soit rapidement éteint, l'Empereur décide de créer une garde de nuit spéciale à toutes les résidences impériales, garde composée de sapeurs du Génie et transformée le en compagnie de sapeurs du génie de la Garde impériale[8]. À la suite de l'incendie de l’ambassade d’Autriche, qui cause la mort d'une centaine de convives le , l'Empereur charge le ministre de l'Intérieur et Étienne-Denis Pasquier, préfet de police, de trouver une nouvelle organisation pour remplacer le corps des gardes pompes.
La proposition d’une formation militaire est retenue et officialisée par décret impérial du , qui crée le bataillon de sapeurs-pompiers de Paris. Quatre compagnies sont formées. Une est installée dans une caserne aménagée pour l'occasion dans les bâtiments de l'ancien hôtel de Chavigny rue de la Culture-Sainte-Catherine, actuelle rue de Sévigné.
Conséquemment à l'extension de Paris en 1860 aux communes limitrophes au-delà des fortifications, le bataillon s'agrandit et de nouvelles compagnies sont créées (8e-9e-10e).
Le bataillon devient régiment de sapeurs-pompiers de Paris par décret impérial le [9].
En 1868, un homme du régiment sort de l'anonymat et devient une véritable célébrité : le caporal Thibault.
Pendant la Première Guerre mondiale, trente pompiers de Paris et deux autopompes sont arrivés à Reims début pour combattre les incendies causés par les bombardements[10],[11].
Dans la nuit du 5 au , à Vauquois, une offensive engage un détachement du régiment, formant la compagnie spéciale 22/6 dite « compagnies Z » rattachée au 1er régiment du génie[12]. Celle-ci dispose d'appareils lance-flammes conçus par le capitaine ingénieur Schilt. Chaque appareil est constitué d'un réservoir cylindrique, contenant un liquide composé de 30 % de pétrole et 70 % d'huile légère de houille, relié à une bouteille d'acétylène dissout. Le mélange est enflammé au moyen de grenades incendiaires. L'effet de souffle produit par l'explosion d'un dépôt de munitions allemand, touché par ce mélange, rabat le liquide enflammé sur les lignes françaises. Parmi les victimes, on dénombre des sapeurs-pompiers et des hommes du 3e bataillon du 31e RI, présents dans les tranchées[13].
En 1939, le plan de mobilisation générale fait passer l'effectif du régiment de 53 officiers, 260 sous-officiers et 1 836 militaires du rang à 171 officiers et 7090 sous-officiers et militaires du rang. Des compagnies sont déployées sur l'ensemble des communes de la Seine. La mission du régiment dans ces communes se limite dans un premier temps à une mission de défense passive contre les attaques aériennes, les interventions courantes demeurant sous la responsabilité des communes. Les sapeurs-pompiers communaux, mobilisés dans diverses unités militaires, sont placés progressivement en affectation spéciale pour servir dans le cadre de la défense passive au sein de leur corps de sapeurs-pompiers municipal. Rapidement le maintien de l’organisation communale et la présence de sapeurs-pompiers militaire en attente de bombardement montra ses limites.
Le décret-loi du 22 février 1940 et la loi no 205 du 5 avril 1943 prévoient que la zone d’intervention du Régiment est étendue aux 81 communes du département de la Seine.
En 1940, si une partie des effectifs continue son service à Paris et dans la Seine, une autre prend part aux combats qui la conduisent jusqu'à la Loire. Le gouvernement décide de démilitariser le régiment afin qu'il puisse continuer à exercer sa mission dans le futur Paris occupé. Tout en assurant sa mission principale, une partie du régiment sous l'impulsion du capitaine Frédéric Curie participe activement à la résistance notamment à partir de 1942 au sein du groupe « sécurité-parisienne ». Ce groupe mène de nombreuses actions clandestines de renseignement et de sabotage. Durant la semaine de la Libération de Paris les sections secrètes « sécurité-parisienne » assurent de nombreuses liaisons avec les forces alliées, transportent du matériel et des armes, participent directement à la bataille aux côtés des FFI, déploie le premier drapeau sur l'arc de triomphe sous le feu des troupes allemandes, mènent des actions de nettoyage des tireurs embusqués sur les toits, et assurent la sécurité du défilé du général de Gaulle puis des troupes américaines. Durant les opérations de la Libération de Paris, le régiment déplore quinze morts et trente-huit blessés. Parallèlement à ces combats, le , un commando de sapeurs-pompiers hisse symboliquement au sommet de la tour Eiffel le drapeau tricolore.
Rattaché à l'arme de l'infanterie, le régiment est transféré dans l'arme du génie par décret No 65-265 du [14].
La loi du impose un nouveau découpage administratif en supprimant les départements de la Seine et de Seine-et-Oise, pour ceux de Paris, Seine-saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne. La zone d'action du régiment est étendue aux quarante-trois communes du département de Seine-et-Oise intégrées dans les trois nouveaux départements périphériques formant la « Petite Couronne », à partir du .
Après un accroissement des moyens (en personnel et matériels) du Corps pour assurer la défense de Paris et des communes suburbaines de la Seine, le décret no 67-155 du dissout le régiment et créé la brigade de sapeurs-pompiers de Paris le . Le colonel Casso, qui commandait le régiment depuis 1963, est nommé par le président de la République, Charles de Gaulle, général de ce qui devient alors la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Intervenant personnellement dans près d'une centaine d'intervention de secours, il travaille à la modernisation du corps et à son adaptation pour répondre aux besoins de Paris et la petite couronne[15]. Le général Casso laissera une trace profonde dans la brigade jusqu'à son départ à la retraite en 1970, date à laquelle il fut nommé maire du 17e arrondissement de Paris par le ministre de l'Intérieur, Raymond Marcellin. Il a notamment écrit l'Éthique du Sapeur-Pompier de Paris[16], apprise par les recrues et lue en caserne. L'esplanade située devant l'état-major de la brigade à Paris porte son nom[15], tout comme la promotion 2018-2019 du 4e bataillon de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.
Les années 70 marquent le début de l’ère des centres de secours modernes. En 1973, l’îlot Masséna qui abrite l’état-major du deuxième groupement d’incendie, les services administratifs de la brigade et la 2e compagnie devient la plus grande caserne de pompiers d’Europe. En matière de secours aux victimes, des progrès considérables sont obtenus à partir de 1967 avec la création de la première ambulance de réanimation moderne dite « AR », réalisée sous l’impulsion des médecins des sapeurs pompiers de Paris. De nombreux progrès sont accomplis dans les années suivantes. Le plan Rouge, qui n’est que la traduction « sécurité civile » de la manœuvre santé des militaires en cas d’afflux massif des blessés, est mis en œuvre par la brigade en 1978.
Les années 80 arrivent avec un nouveau lot de changements : police secours est dissous en 1985 et les sapeurs pompiers de Paris deviennent les premiers acteurs de soins d’urgence sur la plaque parisienne. Un casque révolutionnaire est créé avec la société Gallet. Les tenues textiles remplacent le cuir en intervention. Une nouvelle génération d’engins polyvalents apparaît : les Premier secours évacuation (PSE) ; assurant aussi bien les missions de lutte contre les incendies, que le secours à victime. De nombreux centres de secours de banlieue sont construits pour remplacer un parc vétuste et mal adapté, hérité de l’après-guerre.
Au xxie siècle, la suppression de la conscription à la fin des années 1990 accélère le processus de professionnalisation, et l’incorporation de premiers sapeurs-pompiers féminins en 2002. À partir de 2007, la brigade opère une nouvelle métamorphose qui porte de cinq à six le nombre des groupements opérationnels[17].
Pendant la période 1866-1967, période où les sapeurs-pompiers de Paris étaient organisés en régiment, l'officier commandant le régiment était un colonel ou un lieutenant-colonel. Le passage en brigade entraîne de facto une évolution de grade pour l'officier commandant la BSPP, qui devient donc un général de brigade. Ainsi, lors du passage de régiment à brigade, le colonel Casso qui en était le commandant se voit promut au grade de général de brigade. En cours de commandement, le général commandant la BSPP peut devenir général de division.
Seuls les régiments et les écoles, ainsi que la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, ont droit à un drapeau ou un étendard correspondant à leur appellation.
C’est en 1793 que la compagnie des gardes pompes reçoit son premier emblème. Elle le conservera jusqu’en 1869.
Durant le Second Empire, Napoléon III ordonne que les drapeaux portent désormais la marque de l’empereur. Ainsi, l’ensemble des régiments de France reçoit un nouveau drapeau et, le 23 janvier 1869, le régiment se voit remettre le sien.
Celui-ci porte l’inscription suivante: « l’Empereur Napoléon III au Régiment des Sapeurs-Pompiers de Paris » Sur le revers : Valeurs, Dévouement, Discipline, Campagne d’Orient. Cette dernière inscription est liée au fait que le régiment a envoyé de forts contingents durant la campagne de Crimée.
La remise officielle a lieu le 31 juillet sur l’esplanade des Invalides par le maréchal Canrobert, commandant le 1er corps d’armée au Colonel Willermé. Il est accompagné du général commandant la place de Paris et du général chef d’état-major du 1er corps d’armée.
Avant la remise, le maréchal clame en ces termes : « (…) vous voyez sur ce drapeau inscrit les mots : Valeur-discipline-dévouement. Valeur, c’est-à-dire cette vertu qui vous fait affronter tous les dangers pour la défense du pays et le service de l’empereur. Discipline, ce lien qui unit fraternellement celui qui commande à celui qu’il a sous ses ordres. Dévouement, ce n’est pas moi qui vous l’enseignerai. Ne le prodiguez-vous pas à toute heure de votre vie pour la protection et le salut de vos citoyens ? Allons mes amis, ralliez-vous autour de ce drapeau. Qu’il abrite dans ses plis les nobles sentiments qui vous animent et que votre connaissance unisse sa voix à la mienne au cri de « Vive l’empereur ! »
Au cours de la Guerre franco-allemande de 1870, les opérations militaires aboutissent à la défaite et à la capture de l'empereur Napoléon III à Sedan, le . L'opposition parlementaire, surtout républicaine, menée par Léon Gambetta parvient à mettre en place un gouvernement provisoire, dit de la Défense nationale. La République est proclamée le , au balcon de l’hôtel de ville de Paris.
Avec elle, les régiments doivent une nouvelle fois changer leur drapeau. C’est de cette période que date l’actuel drapeau de la brigade. Le colonel Victor Colonieu, commandant le régiment depuis 1878 adresse le au général commandant la Place de Paris la lettre suivante :
« Mon général, j’ai l’honneur de vous rendre compte que je viens de recevoir le no 14 de la partie réglementaire du journal militaire officiel contenant la liste des noms de bataille approuvée par le ministre de la Guerre pour être inscrit sur les drapeaux et étendards des Corps de troupe de l’Armée.
Le régiment de Sapeurs-Pompiers n’y est pas mentionné d’aucune façon malgré les dangers auxquels les militaires de tous grades qui en font partie sont journellement exposés, le régiment n’a aucun nom à invoquer pour être mis sur son drapeau, mais je viens vous prier, mon général, de vouloir bien demander à monsieur le ministre de la Guerre que, à l’exemple de la Légion, de la Garde Républicaine, une devise nous soit accordée.
Dévouement et discipline par exemple ; cette devise qui récompense les nombreux actes de courage et de dévouement accomplis jusqu’à ce jour par les hommes du régiment serait pour ceux de l’avenir un encouragement et un devoir de marcher dans les traces de leurs anciens, tout en leur rappelant qu’ils appartiennent toujours à la grande famille militaire et qu’ils sont soumis à toutes les règles qui la régissent… »
Ainsi, le , sur le terrain de Longchamps, le président de la République, Jules Grévy, remet au colonel Paris le drapeau que nous arborons encore à ce jour durant les cérémonies militaires les plus importantes.
En 1902, le jour de la fête nationale, le drapeau est décoré de la Légion d’honneur par le président de la République Émile Loubet.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le régiment reste la seule unité militaire constituée de la zone occupée. Menant des opérations de renseignement et de résistance, le régiment et son drapeau sont peu à peu menacés. Par précaution, au cours du mois de , l’emblème est donc remis au colonel commandant le 92e RI à Clermont-Ferrand pour qu’il y soit en sécurité.
Mais, le , alors que les Allemands franchissent la ligne de démarcation, il est confié (avec 14 autres drapeaux et étendards) chez la famille Trarrieu. Le drapeau est ramené (dans un faux pot d’échappement lequel pot d’échappement fut remis le 18 juin 1984 au général Coupez pour y être conservé au musée de Champerret) par le commandant Bernard et le sapeur Gilles le et conservé au musée de l’armée.
: lors d’une prise d’armes à l'état-major de Champerret, le drapeau est remis au lieutenant-colonel Camus par le gouverneur militaire de Paris, Marie-Pierre Kœnig.
Le , à la suite du dramatique incendie de l’hôtel de la rue de Provence, le drapeau est décoré de la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement échelon or par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.
Depuis le 4 mars 2017, le drapeau a été décoré de la médaille de la sécurité intérieure échelon or (engagement lors des attentats du 13 novembre 2015 en France) par le président de la République François Hollande.
Depuis 2019, la brigade a reçu deux nouvelles médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement échelon or et une médaille de la Défense nationale échelon or avec palme, pour son engagement lors de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la tragique explosion rue de Trévise et le terrible incendie rue Erlanger.
La cravate du drapeau est décorée de :
La BSPP est désormais la seule unité titulaire d'autant de médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement attribuées à titre collectif et de la fourragère d'or[24].
La brigade possède également 5 citations à l'ordre de l'armée (les quatre premières simples et la dernière avec attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec palme):
Plusieurs chants et marches sont caractéristiques de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris. Parmi eux,Paris nous voilà et Sombre Fumée sont les deux principaux[31].
1. couplet
Paris, nous voilà dans tes rues, si fiers,
Portés par les chemins de fer,
Issus des quatre coins de France entière,
Au feu, nous partirons si fiers.
Paris, nous voilà dans tes rues, ce soir,
Surpris par tout ce désespoir,
Unis, nous irons jusqu’à notre gloire,
Gardant nos pères en mémoire.
Refrain
Paris, voici tes serviteurs dévoués,
Si fiers, tes sapeurs-pompiers
.
2. couplet
Paris, nous voilà dans tes rues en feu,
Brisant la frayeur dans nos yeux,
Défiant le destin des plus malheureux,
Sauver, demeure un vœu précieux.
Paris, nous voilà dans tes rues en sang,
Même si, blessé, tu nous attends,
Tu sais quel sera notre dévouement,
Pour être là au bon moment.
Refrain
3. couplet
Paris, nous voilà dans tes rues blessées,
Victime du plus beau des métiers,
Il faut savoir se relever, discret,
Panser en silence ses plaies.
Paris, nous voilà dans tes rues, toujours,
Fidèles et sans aucun détour,
Foulant les pavés de tous tes faubourgs,
Seulement pour te porter secours
Sauver ou périr.
1. couplet
Sombres fumées
Flammes endiablées
Ce soir vont danser
Dans la ville effrayée
Terrible Cerbère
Gardien des enfers
Crache ta misère
Et se terre derrière,
Refrain
Mais dans la nuit, soldat de la vie
Sort de son lit, réagit et surgit
Pour sauver ou périr
Sauver sans faillir et sans faiblir
2. couplet
Vous dans les cieux
Guerriers morts au feu
Veillez sur ceux
Qui vous vengent du feu
Toi dans mon cœur
Eloigne ta peur
Je suis un sapeur
Et je serai vainqueur
Refrain
3. couplet
Belle dévouée
Vierge blessée
Ton nom va briller
Sur la ville rassurée
Sainte Patronne
Martyre qui chantonne
Barbe tu nous donnes
Le mérite du trône.
La devise militaire des sapeurs pompiers de Paris est : « Sauver ou périr ». Elle ne doit pas être confondue avec celle des pompiers français : « Courage et dévouement ».
En 1928, on retrouve la devise « Sauver ou Périr » sur l’insigne de l’Association amicale des anciens militaires du régiment de sapeurs-pompiers de la ville de Paris, forte de presque trois mille membres en 1930. Dans son rapport en date du 9 décembre 1941, adressé au ministre secrétaire d’État à la Guerre, le colonel Simonin, commandant le régiment, décrit l’insigne dont il envisage de doter le régiment dans l’espoir, dit-il : « de ramener chez les cadres et la troupe l’esprit militaire du corps. Cet insigne, qui affectera la forme d’un blason (écu français ancien) portera, en relief, sur fond de flammes, les armes de la Ville de Paris, dont le Régiment assure le service d’incendie depuis le Premier Empire. Ces armes seront surmontées de deux haches, attributs distinctifs du corps et de la devise : « Sapeurs-pompiers — Sauver ou Périr » (ces quatre mots sont liés), devise que chaque officier, sous-officier, caporal ou sapeur doit avoir à cœur de mettre en pratique en toutes circonstances »[32].
Les sapeurs-pompiers de Paris ont aussi une éthique propre, formulée ainsi[33] :
Je ne veux connaître ni ta philosophie,
ni ta religion, ni ta tendance politique,
peu m’importe que tu sois jeune ou vieux,
riche ou pauvre, français ou étranger.
Si je me permets de te demander quelle est ta peine,
ce n’est pas par indiscrétion mais bien pour mieux t’aider.
Quand tu m’appelles, j’accours,
mais assure-toi de m’avoir alerté
par les voies les plus rapides et les plus sûres.
Les minutes d’attente te paraîtront longues, très longues,
dans ta détresse pardonne mon apparente lenteur.
— Général Casso, L’éthique du sapeur-pompier de Paris
Étant une unité militaire, les personnels de la BSPP porte les galons règlementaires de l'armée de Terre. Une recrue porte le nom de « sapeur », car la brigade fait partie du Génie. Particularité, la brigade a été commandée à plusieurs reprises par un général de division.
La BSPP est organisée en six groupements, dont trois groupements d'incendie et de secours (GIS), un groupement de formation, d'instruction et de secours (GFIS), un groupement d'appui et de soutien (GAS) et un groupement des soutiens et de secours (GSS). Elle comprend 71 centres d'incendie et de secours, 3 centres de secours NRBC et deux centres de secours nautiques. Chaque groupement est commandé par un officier supérieur du grade de colonel ou lieutenant-colonel. En voici la description[34]:
Chaque groupement d'incendie est composé de huit compagnies d'incendie, d'une compagnie de commandement et de logistique et d'un service médical, chaque compagnie comprenant entre 2 et 4 centres de secours. Les compagnies sont dirigées par un officier du grade de capitaine, et chaque centre de secours est dirigé par un sous-officier du grade d'adjudant-chef ou adjudant.
Outre donc les trois groupements d'incendies et de secours, la brigade possède trois autres groupements :
La BSPP assure également, par convention, la protection de sites stratégiques extérieurs à son secteur de compétence territoriale. Il s'agit de compagnies d'incendie spécialisées. Chacune de ces unités élémentaires spécialisées (UES) est commandée par un capitaine :
Par ailleurs, étant donné leur statut militaire, des pompiers de la BSPP peuvent être désignés pour des opérations extérieures : c'est notamment le cas au titre de la FINUL au Liban[38].
Le QG de la BSPP est implanté dans l'enceinte de la caserne Champerret à Paris dans le XVIIe arrondissement. En son sein, en plus du centre de secours de Champerret, on y trouve l'État-Major de la BSPP, le centre opérationnel et un certain nombre de services administratifs (ressources humaines, prévisions opérationnelles, etc).
Le centre opérationnel de la BSPP est décliné en plusieurs niveaux[39]. On y trouve :
Voici la liste des centres de secours, classés par groupement et par compagnie. Pour chaque compagnie, le poste de commandement de compagnie (PC) est en gras. L'état-major de groupement est suivi d’un astérisque.
1er groupement d'incendie | 7e compagnie | 9e compagnie | 10e compagnie | 12e compagnie | 13e compagnie | 14e compagnie | 24e compagnie | 26e compagnie | 20e compagnie |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Blanche Saint-Honoré |
Montmartre * Boursault Saint-Ouen |
Château-Landon Bitche Pantin |
Ménilmontant Charonne |
Aulnay-sous-Bois Le Blanc-Mesnil Tremblay-en-France |
Clichy-sous-Bois Bondy Drancy |
Montreuil Neuilly-sur-Marne Villemomble |
Saint-Denis Aubervilliers La Courneuve Pierrefitte-sur-Seine |
Compagnie de commandement et de logistique 1 Montmartre | |
2e groupement d'incendie | 1re compagnie | 2e compagnie | 8e compagnie | 11e compagnie | 15e compagnie | 17e compagnie | 22e compagnie | 23e compagnie | 19e compagnie |
Chaligny Nativité Vincennes |
Masséna *
Poissy |
Rousseau Château d'eau |
Sevigné Parmentier |
Champigny-sur-Marne Nogent-sur-Marne Noisy-le-Grand |
Créteil Maisons-Alfort Villeneuve-Saint-Georges |
Rungis Choisy-le-Roi Villejuif Vitry-sur-Seine |
Saint-Maur-des-Fossés Sucy-en-Brie Villecresnes |
Compagnie de commandement et de logistique 2 Masséna | |
3e groupement d'incendie | 3e compagnie | 4e compagnie | 5e compagnie | 6e compagnie | 16e compagnie | 21e compagnie | 27e compagnie | 28e compagnie | 18e compagnie |
Port-Royal Montrouge Plaisance |
Colombier Malar La Monnaie |
Champerret Dauphine Levallois-Perret |
Grenelle Auteuil Issy-les-Moulineaux |
Boulogne-Billancourt Meudon Saint-Cloud |
Le Plessis-Clamart Antony Bourg-la-Reine Clamart |
Gennevilliers Asnières-sur-Seine Colombes |
Nanterre Courbevoie* |
Compagnie de commandement et de logistique 3 Courbevoie | |
4e GAS : Groupement des appuis et de secours | 25e compagnie | 36e compagnie | 38e compagnie | 39e compagnie | 40e compagnie | 41e compagnie | 42e compagnie | 43e compagnie | 46e compagnie |
UES ROISSY | UES Biscarosse | UES NRBC | UES KOUROU | CAS | UES BNF | UES BALARD | UES Louvre | Compagnie de commandement et de logistique 4 Clichy | |
5e GSS : Groupement de soutiens et de secours | 29e compagnie | 32e compagnie | 33e compagnie | 34e compagnie | 37e compagnie | 47e compagnie | |||
Compagnie de commandement et de logistique 5 | Compagnie de maintenance | Compagnie de soutien commun | Compagnie de soutien infrastructure | Compagnie de commandement et de transmission | Compagnie télécommunications et informatique | ||||
6e GFIS : Groupement Formation Instruction et de Secours | 44e compagnie | 45e compagnie | 31e compagnie | ||||||
formation no 1 | formation no 2 | Compagnie de commandement et de logistique no 6 (CCL6) |
Pour le personnel d'intervention (militaires du rang), il s'agit d'un engagement initial de cinq ans ou d'un volontariat de l'armée de terre (VDAT, à ne pas confondre avec les pompiers civils « volontaires ») de un an renouvelable. Il faut être de nationalité française, âgé entre 18 et 25 ans, avoir un casier judiciaire vierge, être titulaire au minimum d'un diplôme national du brevet et posséder le permis de conduire. La sélection comporte trois jours de tests sportifs, tests psychomoteurs, entretien de motivation ainsi qu'une visite médicale. L'instruction se fait au Groupement de formation, d'instruction et de secours (GFIS), au fort de Villeneuve-Saint-Georges. La première période se déroule sur deux mois, avec la formation en secourisme (PSE1 et PSE2 + modules spécifiques), et la formation militaire de base (hiérarchie militaire, marcher au pas, le tir, etc).
Puis, le sapeur fait un stage d'observation d'une semaine en compagnie d'incendie où il assure des interventions de secours à victime (VSAV) et des opérations diverses, affectés aux autres véhicules de la garde en tant qu'observateur. Il profite de cette phase pour se perfectionner et préparer la suite de sa formation.
Le sapeur revient au Groupement formation instruction pour compléter sa formation, de nouveau pendant deux mois, qui seront consacrés aux manœuvres incendies, sauvetages. L'évaluation de la formation se fait sous forme de contrôle continu, et non sur une semaine d'évaluation avec obtention de l'ACIS comme précédemment (jusque 2020). Il retourne ensuite dans sa compagnie d'affectation et peut alors participer à tous les types d'interventions cela pendant 2 mois afin de recevoir le certificat d'admission en centre d'incendie et de secours.
Depuis , la brigade est dotée d'une section de jeunes sapeurs pompiers. Cette formation dure trois ans. Elle est ouverte aux jeunes habitants de Paris et de sa petite couronne (75, 92, 93, 94) ayant 14 ans minimum et 16 ans maximum au jour de l'incorporation. Un bon niveau sportif est requis. Le brevet de JSP sanctionne cette formation. Au programme de l'instruction il y a du sport, des manœuvres incendie, du secourisme, de l'instruction civique et de l'instruction militaire. La formation est composée de 60 samedis après-midi sur deux ans (soit 30 par an). Pour faire acte de candidature, on peut se rendre sur le site du BSPP, rubrique « cadets de la BSPP ».
En 2005, la BSPP a réalisé 1 171 interventions par jour[40] :
En comparaison avec 2005, en 2017 la BSPP a réalisé en moyenne 1432 interventions par jour, soit 522 883 au total sur l'année. On constate une forte augmentation de la demande, et d'après les projections, la BSPP dépassera les 530 000 interventions en secours à victimes d'ici 2024, et si le nombre d'incendies diminue (14 798 en 2017, soit 2,8% de l'activité totale), le nombre d'interventions pour du secours à victimes ne fait qu'augmenter (81,6% de l'activité totale).
Paris comptant environ 2.2 millions d'habitants, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis en ayant environ 1,6 million chacun, et le Val-de-Marne 1,3 million, il y a au total environ 6,7 millions d'habitants dans la zone couverte par la BSPP en 2016. Cela représente :
Ces chiffres sont à relativiser, du fait qu'une intervention nécessite entre trois et plusieurs dizaines de personnes. Par ailleurs, les effectifs prennent en compte le personnel administratif, de formation, d'encadrement et de logistique, qui eux n'interviennent pas. Un sapeur en compagnie d'incendie fait donc en réalité plus d'interventions.
De manière détaillée :
Nature de l'intervention | 2002 | 2003 | 2004 | 2008 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Fausses alertes | 10 135 | 13 777 | 17 158 | 15 281 | 11 265 | 9 104 | 7 654 | 5 271 |
Incendies | 18 850 | 18 347 | 16 062 | 17 778 | 15 332 | 14 535 | 13 809 | 10 466 |
Accidents de circulation | 27 584 | 23 837 | 23 003 | 25 690 | 21 639 | 22 469 | 21 770 | 16 588 |
Secours à victimes | 280 394 | 286 690 | 280 815 | 342 546 | 346 603 | 380 258 | 387 289 | 268 125 |
Assistances à personnes | 16 559 | 16 379 | 16 098 | 21 914 | 17 894 | 18 210 | 15 037 | 9 378 |
Faits d'animaux | 2 224 | 2 135 | 2 457 | 2 230 | 2 000 | 1 810 | 1 784 | 1 308 |
Eau-gaz-électricité | 21 882 | 22 538 | 20 069 | 15 613 | 13 271 | 13 847 | 11 302 | 4 801 |
Protection des biens | 4 583 | 3 958 | 4 562 | 2 793 | 1 591 | 1 987 | 2 010 | 1 293 |
Pollution | 79 | 98 | 96 | 95 | 138 | 157 | 156 | 135 |
Reconnaissances-recherches | 44 172 | 40 699 | 35 548 | 35 678 | 29 966 | 30 712 | 30 749 | 20 229 |
Totaux | 426462 | 428 458 | 415 868 | 479 618 | 459 699 | 493 089 | 491 560 | 337 594 |
Par jour | 1 168 | 1 174 | 1 136 | 1 310 | 1 259 | 1 347 | 1 347 | 927 |
Les données de janvier et février 2011 sont partielles. Tableau mis à jour le 12/10/2014
Bien que les activités d'un sapeur-pompier soient diverses et variées, le déroulement de la garde est toujours le même, pour tous les militaires de chaque centre de secours. La garde commence officiellement à 7 h 45 précise, par le rassemblement des troupes. Néanmoins, les sapeurs-pompiers doivent déjà être présents dans les murs de la caserne à partir de 6 h 45, pour pouvoir remplacer au besoin leurs collègues en fin de garde, si des interventions se présentent, leur évitant ainsi de finir la garde en retard, ce qui pourrait leur faire rater leur train de retour. En effet, les militaires de la BSPP viennent en grande majorité (environ 80%) de la province, et passent donc une bonne partie de leur temps libre dans les transports pour rentrer chez eux. De la même manière, pour pouvoir être à la caserne à l'heure, la plupart des pompiers arrivent la veille au soir.
Lors du rassemblement, une fois l'appel fait et l'attribution de chacun à un véhicule, les consignes pour la journée sont données par le chef de garde, qui a la main sur le programme du jour. Vient ensuite jusqu'à 8 h 30 la vérification du matériel. Chaque sapeur a une liste de matériel opérationnel à vérifier, pour pouvoir être efficace ensuite sur intervention. À la fin de la vérification du matériel, la totalité des véhicules doit avoir été inspecté et vérifié, ainsi que le matériel à l'intérieur.
Après la vérification du matériel, la totalité de la garde part en sport, pendant une bonne heure. Généralement, le sport du matin est l'occasion de pratiquer de la course ou de la natation selon la météo et les zones/locaux à disposition.
Après le sport vient la période dite de manœuvre ou FPP (Formation Professionnelle Permanente). Selon le véhicule (incendie ou secours), chaque équipage a une révision définie pour chaque journée, que ce soit via de la théorie, ou avec des mises en situation pratique avec des ateliers ou des cas concrets, permettant une constante remise à niveau des intervenants.
Une fois ce programme achevé, et le repas pris, il est prévu que chaque pompier passe l'après-midi dans son service. En effet, en plus de partir en interventions, tous les pompiers sont affectés à un service au sein de leur centre de secours, et ce pour assurer que chaque caserne soit opérationnelle. Il y a une grande diversité dans les services à la BSPP, allant de la remise (service gérant l'ensemble du parc automobile d'un centre de secours, assurant la gestion technique/mécanique/ matérielle de chaque véhicule) au secrétariat (service gérant notamment le planning des gardes, en passant par des services dit du soutien de l'homme, avec notamment la gestion des uniformes/tenues d'interventions).
En fin d'après-midi, vers 17 h 30, une fois le travail quotidien de chaque service effectué, les sapeurs-pompiers effectuent une nouvelle séance de sport d'une heure environ, cette fois-ci plus axée sur du travail personnel (musculation, cardio, etc). Si les conditions le permettent, une séance de sport collectif (football, volley-ball, etc) pourra être organisée en lieu et place de la séance individuelle.
Après le sport et le repas du soir, les sapeurs-pompiers passent généralement la fin de soirée (jusqu'à minuit environ) à réviser et pratiquer inlassablement les gestes techniques en atelier pour garder les compétences nécessaires en intervention.
Chaque sapeur ayant son lit dans le centre de secours, il dort sur place, la garde ne se terminant que le lendemain à 7 h 45.
En plus de ce programme quotidien, chaque caserne a en plus chaque lundi matin la fameuse « montée de planche », exercice physique intense permettant de vérifier l'état physique de chaque sapeur, ainsi que « l'appel des morts au feu », cérémonie hebdomadaire où le nom de tous les sapeurs-pompiers morts au feu est lu, devant la garde rassemblée. Il peut également y avoir d'autres rassemblements dans la journée, à la discrétion du chef de garde, selon que des changements sont apportés au programme de la garde, ou en cas de remise de récompense.
Bien entendu, ce programme quotidien est une base théorique, qui sera bouleversée au gré des interventions diverses et variées.
En moyenne, un militaire du rang au sein de la brigade effectuera 12 gardes de 24 heures en 1 mois.
Quel que soit le moment de la journée, en cas d'intervention le sapeur doit abandonner la tâche qu'il occupait et se rendre le plus rapidement possible à son véhicule. Lorsqu'un appel tombe au Centre opérationnel, basé à Champerret, l'opérateur pompiers, en coordination au besoin avec ses supérieurs hiérarchiques et avec la coordination médicale, décide de l'envoi d'un ou plusieurs véhicules en intervention. Pour ce faire, il envoie un ordre de départ à la ou les casernes concernées, précisant l'adresse, le type d'interventions, et toute information pertinente pour la bonne marche générale des opérations. Il garde au besoin au téléphone le requérant, même après avoir envoyé l'ordre de départ, au cas où il recevrait de nouvelles informations, et pour guider le requérant si des gestes sont nécessaires en attendant l'arrivée des secours. Une fois l'ordre de départ arrivé au centre de secours (dans la seconde suivant la décision de l'envoi), les sapeurs-pompiers composant l'équipage nécessaire ont un délai limité pour se rendre au véhicule (3 minutes en journée, 4 minutes la nuit), et doivent dans tous les cas arriver sur les lieux de l'intervention en moins de 10 minutes et ce quelle que soit la demande.
Pendant l'intervention, le commandant des opérations de secours (COS) est le chef du premier véhicule présenté, et ce jusqu'à l'arrivée d'un supérieur hiérarchique (le plus ancien dans le grade le plus élevé). Le chef (appelé chef d'agrès) est responsable de la conduite sur le trajet pour se rendre sur intervention, et une fois sur place, détermine et fixe la marche à suivre. Pour le trajet vers l'intervention, l'engin de la BSPP est considéré comme un VIGP (véhicule d'intérêt général prioritaire), et doit bénéficier de la priorité lorsqu'il activera ses avertisseurs sonores dits « deux tons » et ses gyrophares. La prudence néanmoins reste de mise, et s'il est toléré que des feux rouges soient franchis ou la limitation de vitesse dépassée de manière modérée, en aucun cas les intervenants ne doivent se mettre en danger ou mettre en danger le reste de la population. Au sein des véhicules de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) par exemple, le chef d'agrès est minimum titulaire du grade de caporal-chef, mais peut également être un sous-officier. Il commande son équipage composé d'un conducteur et d'un équipier. C'est lui qui effectue le bilan de l'intervention, ordonne à son équipe d'effectuer les gestes nécessaires, et transmet son bilan à la coordination médicale. Sur les interventions incendies par exemple, c'est le chef d'agrès qui va répartir les tâches pour chacun de ses subordonnés, envoyer des binômes en reconnaissance, faire établir une ou plusieurs lances à incendies, etc Tout chef d'agrès peut au besoin faire venir des véhicules en renfort sur son intervention, selon les besoins, le nombre de victimes, pour combler une difficulté opérationnelle, pour un accès, etc, ou faire évoluer la chaine de commandement si l'intervention monte en puissance. À cette occasion, un ou plusieurs supérieurs hiérarchiques peuvent se déplacer et prendre le commandement des opérations.
De manière générale, on repérera les moyens de renforts suivants :
Il sert à faire accéder des sapeurs-pompiers dans un immeuble par exemple, pour une reconnaissance d'appartement, ou pour lutter contre un incendie, sert pour brancarder une victime qui ne pourrait être évacuée par l'intérieur de l'immeuble (surpoids, impossibilité d'accès, nécessité d'effectuer un brancardage en position allongée dû à un pathologie, etc), et peut donc permettre la mise en place de lances à incendies, soit portées par un pompier, soit fixées à une nacelle. Ce moyen élévateur aérien est commandé au minimum par un caporal.
D'autres véhicules plus ou moins spécifiques peuvent être demandés selon les besoins opérationnels repérés (camion de désincarcération, véhicules d'interventions diverses, secours aquatiques, etc.) tout comme des spécialistes de la BSPP peuvent être nécessaires pour la bonne conduite des opérations (vétérinaire, GRIMP, groupe d'exploration de longue durée, spécialistes NRBC, etc.).
Enfin, les sapeurs-pompiers peuvent avoir besoin d'autres services publics, comme les forces de l'ordre (en cas d'agression, de découverte de personnes en décès certains, de personne en état d'ébriété, d'accident de la circulation corporel, d'accident grave du travail, etc), ou des spécialistes pour le gaz, l'électricité, l'eau...
Statistiquement, les interventions de la BSPP sont à plus de 80 % des interventions de secours à victime. Lors de ces interventions, les sapeurs-pompiers peuvent être confrontés à des cas divers et variés : malaise sur son lieu de travail, à domicile, relevage d'une personne impotente, arrêt cardio-respiratoire (ACR), personne blessée en lieu public, etc.
Concernant les interventions autres que le secours à victimes, on trouvera :
Cette pluralité d'interventions est la raison de la rigueur imposée dans la formation initiale et dans la pratique régulière des gestes et techniques.
Une fois les lieux de l'intervention quittés, après avoir évacuée la victime à l'hôpital par exemple, ou avoir éteint l'incendie et procédé au déblai de la zone, l'équipage revient au centre de secours, et reprend le programme quotidien prévu, après avoir reconditionné si besoin le matériel. Le chef d'agrès peut à cette occasion procéder à un débriefing de l'intervention, s'assurer que son équipe n'a pas subi de traumatismes (physiques ou psychologiques), et faire une transmission et une révision de connaissance pour s'assurer qu'il ne reste pas d'incompréhension de l'intervention.
En 2009 la BSPP a fait migrer son système de communication, jusque-là analogique vers le système numérique Antarès. Depuis cette date les véhicules disposent d'une petite antenne-relais de couleur rouge ou blanche montée généralement sur la cabine du véhicule. Ce système permet une communication plus fluide[41], y compris avec les autres échelons dépendant de la DGSCGC.
Depuis le 13 juillet 2002, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris est jumelée avec le New York City Fire Department (FDNY)[42],[43].
Depuis 2001, la brigade est jumelée avec la quatrième compagnie de pompiers de Santiago du Chili, « Pompe France »[44].
La brigade est également jumelée avec les sapeurs-pompiers des villes de Berlin, Pékin et Genève[45].
Liste non exhaustive des militaires de la brigade morts en intervention depuis 1968[47]. Ces derniers font l'objet d'un rituel hebdomadaire dans toutes les casernes : il s'agit de l'Appel des morts au feu.
Date | Nom | Âge | Grade | Catégorie | Caserne | Circonstance du décès | Département d'origine |
Source |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
03/07/2023 | Damelincourt Dorian | 24 | Caporal-chef | Militaire du rang | La Courneuve | Malaise lors d'un feu de parc de stationnement. | Savoie[48] | [49] |
29/03/2023 | Caron Brice | 35[50] | 1re classe | Militaire du rang | Kourou | Sortie de route lors d'un départ en intervention. | / | [51] |
12/01/2019 | Josselin Nathanaël | 27 | 1re classe | Militaire du rang | Château-d'Eau | Explosion à la suite d'une fuite de gaz. | Yonne | [52] |
12/01/2019 | Cartannaz Simon | 28 | Caporal-chef | Militaire du rang | Château-d'Eau | Explosion à la suite d'une fuite de gaz. | Savoie | [52] |
04/09/2018 | Henry Geoffroy | 27 | 1re classe | Militaire du rang | Rungis | Poignardé par la victime. | Nord | [53] |
14/01/2018 | Lassus-David Jonathan | 28 | Sergent | Sous-officier | Choisy-le-roi | Incendie d'un parking. | Pyrénées-Atlantiques | [54] |
27/04/2015 | Dumont Florian | 25 | 1re classe | Militaire du rang | Bondy | Incendie d'un pavillon. | Rhône | [55] |
14/03/2015 | Salel Aurélie | 26 | Caporal-chef | Militaire du rang | Bondy | Incendie d'un pavillon. | Aude | [56] |
17/11/2007 | Mercier Matthieu | 23 | Caporal-chef | Militaire du rang | Bitche | Incendie d'un garage. | / | [57] |
17/11/2007 | Martin Ludovic | 21 | Caporal | Militaire du rang | Bitche | Incendie d'un garage. | Ille-et-Vilaine | [57] |
20/09/2007 | Blouet Antoine | 21 | 1re classe | Militaire du rang | Sevigné | Incendie d'un immeuble. | Ille-et-Vilaine | [58] |
06/01/2006 | Pailot Grégory | 23 | Caporal-chef | Militaire du rang | Colombes | Incendie d'un supermarché. | Essonne | [59] |
25/08/2003 | Saganta Thierry | 20 | 1re classe | Militaire du rang | Aubervilliers | Effondrement, incendie d'un squat. | Val-d'Oise | [60] |
14/09/2002 | Gabreau Thomas | 27 | Sergent | Sous-officier | Champerret | Incendie d'un immeuble. | Marne | [61] |
14/09/2002 | Irigoin Matthieu | 23 | Caporal | Militaire du rang | Champerret | Incendie d'un immeuble. | Pyrénées-Atlantiques | [61] |
14/09/2002 | Larminier Benoît | 22 | 2e classe | Militaire du rang | Champerret | Incendie d'un immeuble. | Lot-et-Garonne | [61] |
14/09/2002 | Mottin Romuald | 24 | Caporal | Militaire du rang | Champerret | Incendie d'un immeuble. | Manche | [61] |
14/09/2002 | Pilorge Gwénael | 23 | Caporal | Militaire du rang | Champerret | Incendie d'un immeuble. | Morbihan | [61] |
07/07/2000 | Baudry Anthony | 24 | 1re classe | Militaire du rang | Nativité | Explosion d'une canalisation. | / | [62] |
23/07/1998 | Maignan Nicolas | 27 | Lieutenant | Officier | / | Noyade. | / | [63] |
12/08/1994 | Bellier Luc | 27 | Caporal-chef | Militaire du rang | 12 | Électrocution lors d'un incendie. | / | [64] |
20/05/1990 | Guillamot Loïc | 22 | 1re classe | Militaire du rang | Bondy | Accident de la circulation. | / | [65] |
06/02/1990 | Hideux Stéphane | 20 | 1re classe | Militaire du rang | Montrouge | Explosion d'une bouteille de gaz. | / | [66] |
28/04/1987 | Maréchal Franck | 21 | 1re classe | Militaire du rang | / | Électrocution lors d'un incendie. | / | [67] |
09/11/1982 | Boulai Philippe | 22 | 2e classe | Militaire du rang | / | Incendie d'un dépôt. | / | [68] |
28/01/1977 | Eluard Maurice | 48 | Adjudant-chef | Sous-officier | / | Accident d'hélicoptère lors d'un sauvetage en haute mer. | / | [69] |
30/10/1975 | Guignard Christian | 26 | Caporal-chef | Militaire du rang | Saint-Cloud | Malaise lors d'un incendie. | / | [70] |
02/10/1968 | Rémy André | 21 | 2e classe | Militaire du rang | / | Incendie d'un pavillon. | / | [71] |
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