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Pleubian
commune française du département des Côtes-d'Armor De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Pleubian [pløbjɑ̃] (en breton: Pleuvihan) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
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Géographie
Résumé
Contexte
Situation

La ville est située entre Paimpol et Tréguier et borde la côte bretonne. Située à proximité de l’île de Bréhat, cette commune abrite de célèbres lieux bretons tels que le sillon de Talbert, le Phare des Héaux et le Sémaphore.
Pleubian fait partie de la "Presqu’île Sauvage", une appellation touristique regroupant 7 communes (Pleudaniel, Lanmodez, Trédarzec, Pleumeur-Gautier, Lézardrieux, Pleubian et Kerbors).
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Kerbors, Lanmodez et Pleumeur-Gautier.
Cadre géologique
Située à l'extrémité orientale du plateau du Trégor, Pleubian est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagnes successives. Le site géologique de Pleubian appartient plus précisément à l'unité du Trégor-Hague représentée principalement par un complexe volcano-plutonique comprenant le batholite du Trégor s.s. (pluton de granitoïdes calco-alcalins — diorites à granites — mis en place au sein des gneiss icartiens et qui fait partie d'un ensemble plus vaste, le batholite mancellien[Note 1]) et les « Tufs de Tréguier » (tufs, ignimbrites et laves intermédiaires à acides)[1].
L'histoire géologique du plateau du Trégor est marquée par le cycle icartien (de ca. -2 200 Ma à -1 800 Ma) dont la géodynamique est mal connue, et le cycle cadomien (entre 750 et 540 Ma) qui se traduit par la surrection de la chaîne cadomienne qui devait culminer à environ 4 000 m[2] et regroupait à cette époque (avant l'ouverture de l'océan Atlantique) des terrains du Canada oriental, d'Angleterre, d'Irlande, d'Espagne et de Bohême[3]. Cette ceinture cadomienne se suit à travers le Nord du Massif armoricain depuis le Trégor (baie de Morlaix) jusqu'au Cotentin. À une collision continentale succède une période de subduction de l'océan celtique[4] vers le sud-est, sous la microplaque Armorica appartenant alors au supercontinent Gondwana. Des failles de direction N40°-N50°enregistrent un raccourcissement oblique, orienté environ NNE-SSW[5]. Cette tectonique régionale entraîne un métamorphisme à haute température et basse pression. À la fin du Précambrien supérieur, les sédiments briovériens issus de l’érosion rapide de la chaîne cadomienne sont ainsi fortement déformés, plissés, formant essentiellement des schistes et des gneiss[6]. Les massifs granitiques du Mancellien (notamment le massif côtier nord-trégorrois, le granite de Plouha, les diorites et gabbros de Saint-Quay-Portrieux), dont la mise en place est liée au cisaillement nord-armoricain[7] scellent la fin de la déformation ductile de l'orogenèse cadomienne[8]. À leur tour, ces massifs granitiques sont arasés, leurs débris se sédimentant dans de nouvelles mers, formant les « Séries rouges » qui se déposent dans le bassin ordovicien de Plouézec-Plourivo, hémi-graben limité au nord par la faille de Trégorrois. Les grands traits de l’évolution géologique du Trégor sont alors fixés. L'altération a également transformé les roches métasédimentaires en formations argilo-sableuses. Enfin, au Plio-quaternaire, les roches du substratum sont localement recouvertes par des dépôts récents issus de l’action du vent (lœss, limons sur les coteaux)[9].

La région de Pleubian[Note 2] est ainsi formée d'un plateau granitique (615 Ma) recoupé par un champ filonien extrêmement dense de dolérite du Trieux[11], roche massive noire, à cristallisation très fine, ayant une composition de basalte tholéitique[12]. Elle correspond à la subduction d'un domaine océanique vers le sud-est sous la marge nord du Gondwana, entraînant un métamorphisme à haute température et basse pression (subduction engendrant un bassin intra-arc ou une zone de chevauchement, les deux hypothèses restant débattues)[13].
Pétrographiquement, le granite de Pleubian représente une micro-granodiorite datée à 615 Ma et interprétée comme du magmatisme associé au fonctionnement d'une marge active[14]. « Il s'agit d'une roche de teinte grisâtre, devenant blanche à l'altération et caractérisée, à l'œil nu, par la présence de nombreux phénocristaux de feldspaths blancs et de minéraux ferro-magnésiens noirs, flottant dans une mésostase très finement cristallisée. Ces phénocristaux représentent environ 45 % de la roche et sont constitués de plagioclase (à la limite oligoclase-andésine), de hornblende verte et de biotite[15] ». Port-Béni permet d'observer le socle icartien constitué de gneiss qui regroupe plusieurs types pétrographiques (gneiss lités[Note 3] avec niveaux migmatitiques[Note 4], orthogneiss œillés représentant d'anciens granites porphyroïdes intrusifs dans la série litée)[16]. La foliation des minéraux est généralement parallèle au litage lorsqu'il est présent. Elle se développe dans le plan axial de plis isoclinaux décimétriques à métriques qui affectent la série litée[17]. Le métamorphisme identifié dans ces orthogneiss « a pu atteindre le degré élevé du faciès amphibolite dont la température minimale avoisine les 600 °C avec des pressions intermédiaires de l'ordre de 5 à 10 kbars. Ceci suggère un enfouissement d'environ 25 km dans la croûte[18] ».
Touristiquement, les principaux aspects de la géologie dans cette région peuvent être abordés au cours de balades naturalistes et géologiques qui permettent d'observer sur un espace réduit du territoire, des roches d'âge et de nature différents, témoins de phénomènes géologiques d'ampleur (magmatisme, tectogenèse, métamorphisme, érosion…). L'affleurement de Port-Béni est le témoin des trois chaînes de montagnes qui ont façonné le Massif armoricain : « des roches icartiennes (aux environs de 1,8 Ga) sont recoupées par des roches cadomiennes (aux environs de 600 Ma) et ces roches sont elles-mêmes recoupées par des roches appartenant au cycle orogénique varisque (début à milieu du Paléozoïque)[19] ». Les gneiss icartiens de Port-Béni qui se présentent sous forme de grands xénolithes[20] (parfois de taille hectométrique, avec une orientation variable de la foliation autour de N140)[21] constituent les plus vieilles roches connues d'Europe occidentale. À l'échelle des temps géologiques, cela correspond à la moitié de l'âge de la Terre[22]. Un pupitre d'interprétation installé en 2010 sur ce géosite breton signale l’existence des plus vieilles roches de France dans cette localité-type de l'icartien[23].
Relief

Pleubian occupe la majeure partie d'une presqu'île comprise entre les rias des deux fleuves côtiers du Jaudy à l'ouest et du Trieux à l'est dont elle est toutefois séparée par la commune de Kerbors pour la première citée et par la commune de Lanmodez pour la seconde citée. Cette presqu'île se termine au nord-est par le Sillon de Talbert et, plus à l'est, par la presqu'île de Penlan.
- Carte du Sillon de Talbert et de ses environs en 1771 (Service hydrographique de la marine).
- Le Sillon de Talbert : vue aérienne.
- Le Sillon de Talbert à marée haute.
- La ligne de crête du Sillon de Talbert.
- Chemin piétonnier menant au sillon de Talbert.
- Le Sillon de Talbert : panneau d'information touristique.
- Le périmètre de la réserve naturelle.
L'archipel d'Olonne est situé à l'extrémité nord-est du Sillon de Talbert et est constitué de chaos granitiques, de chicots rocheux et de cordons de galets pour partie recouverts d'une maigre végétation ; ces îlots protègent côté est la Baie Blanche, estran découvert à marée basse, zone ostréicole et mytilicole[24].
Les altitudes du finage communal sont comprises entre 59 mètres (au sud du hameau de Kervégan, proche de la limite sud de la commune, approximativement à mi-distance entre les deux rias précitées) et descendent progressivement jusqu'au niveau de la mer en s'approchant du littoral de la Manche. Le bourg de Pleubian est vers une cinquantaine de mètres d'altitude.
Le littoral, orienté ouest-sud-ouest est-nord-est pour sa partie située à l'ouest du Sillon de Talbert (qui découvre largement à marée basse, laissant apparaître une large plateforme d'abrasion) et nord-sud pour sa partie située à l'est de ce Sillon, est bordé de dunes ou de falaises peu élevées selon les endroits, sauf au nord du hameau de Creac'h Maout où elles atteignent une quarantaine de mètres.
- Une plage de Pleubian.
- Le littoral entre Creac'h Maout et le Sillon de Talbert.
- Le littoral entre Creac'h Maout et le Sillon de Talbert.
- Côte rocheuse basse près de Creac'h Maout.
- Table d'orientation à Creac'h Maout.
- La Pointe de Penn Vir.
L'Îlot Hadren, d'une superficie d'environ 2 500 m², situé sur le versant nord de la baie de Laneros a été habité par deux familles de goémoniers au début du XXe siècle; il est en partie boisé et entouré de murets de pierres sèches[25].
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Loire-Bretagne. Elle est drainée par le Bouillenou, un tout petit fleuve côtier qui sert de limite communale avec Pleumeur-Gautier, qui coule ouest-est et se jette dans la Manche au niveau de la Baie de Pommelin[26],[Carte 1].

Climat
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant la période 1971-2000[27]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon la classification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[28]. Par ailleurs Météo-France publie en 2020 une nouvelle typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique[29]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[30]. Elle est en outre dans la zone H2a au titre de la réglementation environnementale 2020 des constructions neuves[31],[32].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 0,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 736 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[27]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune d'Île-de-Bréhat à 10 km à vol d'oiseau[33], est de 12,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 760,5 mm[34],[35]. La température maximale relevée sur cette station est de 34 °C, atteinte le ; la température minimale est de −9 °C, atteinte le [Note 6].
Pour afficher une liste d’indicateurs climatiques caractérisant la commune aux horizons 2030, 2050 et 2100 et pouvoir ainsi s'adapter aux changements climatiques, entrer son nom dans Climadiag-commune[36], un site de Météo-France élaboré à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020.
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Urbanisme
Résumé
Contexte
Typologie
Au , Pleubian est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[37]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paimpol, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[38],[39]. La commune est en outre hors attraction des villes[40],[41].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[42]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[43].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (86,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (46,5 %), zones agricoles hétérogènes (37,8 %), zones urbanisées (13,4 %), forêts (0,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,8 %), zones humides côtières (0,7 %)[44]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Plubihan en 1034 et 1040, Parva plebs entre 1040 et 1066, Plubihan vers 1040, en 1156 et en 1169, Plebihen en 1068 et en 1077, Plobihan en 1202, Parva Plebs en 1330 et en 1371, Ploebihan en 1469[45].
Pleubian, Pleuvihan en breton actuel, signifie littéralement « petite paroisse »[46]. L’origine du nom vient du vieux breton ploe, « paroisse », et de bihan, qui signifie « petit »[45],[47]
En langue bretonne, le nom de la localité est attesté avec la graphie Pleuvian depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, puis sous la forme Pleuvihan, à partir des années 1950 jusqu'à nos jours [48],[49],[50]. L'Office public de la langue bretonne préconise l'emploi de cette dernière en breton[51].
Parmi les toponymes de lieux-dits Ar-Prioly ("Le Prieuré "), "Le Clandry" et "Tachen-an-Corderie, ces deux derniers rappelant l'existence par le passé d'une léproserie.
Histoire
Résumé
Contexte
Origines et étymologie
Selon l'hagiographie bretonne, la paroisse de Pleubian a été fondée, et son territoire évangélisé, par saint Maudez au VIe siècle[52]. Celui-ci aurait abordé dans un petit hâvre, dénommé depuis Portus Benedictus (Port-Béni), probablement avec quelques disciples dont Botmaël et Tudy (Tugdual de Tréguier), et de s'installer un temps sans doute à Ker-Venec'h ("Résidence des moines") à une centaine de mètres de l'église de Lanmodez, puis près de l'actuelle chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle (en Lanmodez de nos jours mais à cette époque Pleubian et Lanmodez ne formaient qu'un seul et même territoire) avant de s'installer ensuite dans l'Île Maudez[53].
« Paroisse bretonne primitive comme l'indique son nom formé avec le vieux-breton ploe, Pleubian n'était pas en soi une "petite paroisse", sens du breton bihan et du latin parva utilisé dans les documents anciens. Pour n'être pas très étendu, son territoire, qui comprenait aussi à l'origine, avec celui de Kerbors, celui de Lanmodez, couvrait cependant 3136 ha. Sa dénomination s'explique, en fait, par opposition à elle de sa voisine Pleumeur-Gautier, dont le nom est formé avec le vieux-breton ploe et meur (grand), et qui, englobant, outre sa trève Lézardrieux, Trédarzec, atteignait 4255 ha »[54].
Préhistoire et Antiquité
La région a été peuplée dès la Préhistoire comme en témoigne le dolmen près de Port-Béni (Allée couverte de Men-ar-Rumpet désormais en Kerbors) et l'alignement de menhirs de Poul ar Varquez.
Le territoire faisait partie de la cité des Osismes à l'époque gauloise.
Vers 385 après J.-C. il aurait fait partie du royaume breton de Conan Mériadec, mais ceci est controversé.
Moyen-Âge
Pleubian est une paroisse de l'Armorique primitive qui faisait partie du Bro Dreger (Trégor) et incluait Kerbors et Lanmodez.
Pleubian est ravagé par des invasions normandes aux IXe siècle et Xe siècle ; le minihy de saint Maudez est profané et mis à sac en 878.
Une charte de 1034 indique que Pleubian eut comme saint patron primitif saint Pierre, mais vers 1032 Pleubian avait été donné par le duc Alain III de Bretagne et son frère Eudon à l'abbaye Saint-Georges de Rennes ; le saint patron de l'église paroissiale devint alors saint Georges[53].
Jusqu'à la Révolution française, la paroisse de Pleubian appartient à l'abbaye Saint-Georges de Rennes qui y possède un prieuré de bénédictines depuis l'an 1034[55] : la dame prieure de Pleubian[Note 7] nommait un prévôt féodé (par la suite un sénéchal) chargé de l'administration temporelle des biens du prieuré ; elle percevait les droits féodaux, notamment les dîmes, au nom de l'abbaye-mère et présentait à l'évêque de Tréguier les recteurs de la paroisse. La juridiction du prieuré de Saint-Georges de Pleubian exerce les droits de haute, moyenne et basse justice ; ses séances se tenaient dans la cour prieurale, près de l'actuelle église paroissiale ; les poteaux de justice étaient situés sur une hauteur proche du bourg où se trouvait un moulin (disparu) dénommé milin grouj ("moulin de la pendaison")[56].
En 1241 Jean de la Vieuville, recteur de Pleubian, donna des conseils de piété au futur saint Yves[57]. Saint Vincent Ferrier vint prêcher à Pleubian (des reliques de ce saint auraient, selon la tradition, été conservées à Pleubian) ; l'affluence des fidèles était telle que l'église paroissiale était trop petite pour les accueillir, d'où la construction de la chaire à prêcher extérieure située dans le cimetière[53].
Temps modernes
En 1589 la ville de Tréguier est prise par des Ligueurs : « un grand nombre d'hommes que l'on disoit estre de l' Isle de Bréhat et des parouesses de Tredarzou, Ploermur, Pleudaniel, Pleubihan (Pleubian), Lanmodez et autres parouesses » écrit un témoin oculaire[58].
Pleubian possédait plusieurs châteaux et manoirs : Kerhorz (Jean de Kerc'hoz fut le précepteur de saint Yves ; haute justice), Botloy-Launay (haute, moyenne et basse justice) Trogoëzel, Trézel (moyenne et basse justice), Réchou (haute justice), Kermenguy (haute justice), Kergadaran (moyenne et basse justice), Kermoda, Kermel (moyenne justice), Keranguë, etc..[59].
Kerbors devient une paroisse succursale de celle de Pleubihan (Pleubian) par lettres épiscopales du .
Selon un aveu rendu au Roi en 1665 par Magdeleine de La Fayette, abbesse de Saint-Georges, la prieure de Pleubian disposait, outre la chapelle prieurale, d'une chapelle dans le bourg[60].
Selon une ordonnance de Louis XV datant de 1759 la paroisse de Pleubihan [Pleubian] doit fournir 32 hommes et payer 210 livres pour la défense des côtes de Bretagne,[61].

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Pleubian en 1778 :
« Pleubian ; à 2 lieues au Nord-Est de Tréguier, son évêché et sa subdélégation ; à 30 lieues de Rennes. Cette paroisse ressort à Lannion, et compte 3 400 communiants[Note 8], y compris ceux de Kerbors, sa trève ; la cure est présentée par l'Abbesse de Saint-Georges de Rennes. (..) Ce territoire, borné au Nord par la mer, offre des terres en labeur de bonne qualité, des prairies et pâturages ; on y voit peu de terres incultes[57]. »
Pleubian possédait 21 moulins (des moulins à vent comme ceux de Vrech-Castel, Crec’h-Rentle, Crec’h-Callec, Crec’h-Melquin, Pen-ar-Bourg, Poul-Bégou, du Merdy et Mamelen ; des moulins à eau comme ceux de Péran et de Port-la-Chaîne[59].
Révolution française
En 1790, la commune est créée, avec l'élection du premier conseil municipal. Kerbors est réuni à Pleubian par un arrêté du département en date du .
Les religieuses bénédictines de Saint-Georges, présentes depuis près de 800 ans, se consacrant à la prière, au soin des malades, à l'éducation des enfants, au soulagement des pauvres, etc.., sont chassées[62].
Pierre Le Luyer fut recteur de Pleubian entre 1786 et 1791 ; il refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et émigra à Jersey à la fin de l'année 1792 ; il avait trois vicaires aussi prêtres réfractaires (Jean Marie du Réchou (il vécut caché pendant toute la Révolution), François Lageat (condamné à mort et exécuté le à Lannion) et Yves Le Guen, qui émigra à Jersey)[63].
Jean Le Béau, curé constitutionnel élu en septembre 1791 s'opposa à François Berthou, aussi prêtre constitutionnel, revenu en 1795 dans sa paroisse natale, qui officia dans la chapelle Saint-Antoine, située à proximité du quartier le plus peuplé de la paroisse : L'Armor. Le 15 thermidor an IX la municipalité interdit à François Berthou de célébrer le culte ailleurs que dans l'église paroissiale Saint-Georges[64].
Le XIXe siècle
Pierre-Marie-Louis de Boisgélin et son épouse reviennent d'exil en 1814 pou habiter dans le château de Launay.

Une ordonnance royale autorise le le bureau de bienfaisance de la commune de Pleubian à accepter le legs universel[65] fait par la comtesse de Boisgelin[Note 9] pour la fondation d'un hospice destiné à recevoir et soigner les pauvres malades de ladite commune[66].
En septembre 1834 cinq personnes suspectes d'appartenir à la Cinquième chouannerie débarquèrent sur la côte de Pleubian dont un certain Urvoy qui participa par la suite à l'attaque d'un convoi de fonds entre Locminé et Pontivy[67].
En 1835 le maire de Pleubian afferma (c'était pourtant illégal, ces grèves appartenant à l'État et faisant donc partie du domaine public maritime) à l'entrepreneur Fauvel certaines grèves du littoral communal, y compris le Sillon de Talbert et celui-ci installa plusieurs fourneaux à 200 ou 300 mètres les uns des autres afin de brûler sur place le varech et y installa même un magasin), ce qui suscita des protestations, notamment des agriculteurs de la région, privés du varech, qui leur était très utile, notamment pour la culture du lin. Le l'entrepreneur fait brûler du varech pour fabriquer de la soude sur un terrain qu'il a acquis à Penarvir, toujours sans autorisation, mais le vent venant du nord envoie la fumée vers le village voisin de Lannéros ; il est cette fois condamné et ses fourneaux démolis ; il demande alors l'autorisation d'installer des fourneaux temporaires à Penarvir, sur l'Île Maudez et divers autres lieux. Une enquête commodo et incommodo est alors organisée, mais tous les habitants de Lanmodez et tous ceux de Pleubian (sauf un) consultés refusent la demande de l'entrepreneur Fauvel d'installer des fours à goémon arguant que cette fabrique serait un péril pour la navigation de la Rivière de Pontrieux, attendu que la fumée des fourneaux masquerait aux navigateurs la vue des tours construites par Vauban pour les guider[68].
Le , le jour de la foire, une scène de beuverie à laquelle participaient de nombreuses personnes dégénéra en une rixe qui provoqua un mort, horriblement mutilé[69].
En 1850 18 familles de cultivateurs bretons, la plupart de Pleubian, émigrèrent en Algérie où des concessions de terrains leur étaient accordés ; par exemple les familles Kerrichard[Note 10] (6 personnes), Le Marchand[Note 11] (5 personnes) et Le Meur[Note 12], (10 personnes), toutes les trois de Pleubian[70].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Pleubian en 1853 :
« Pleubihan : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (..) Principaux villages : Lesandini, Lacros, Kervilien, Place-Fantan, Placen-Treveon, Poulloupri, Kerivoalan, Keryagu, Kervoigant, le Cozquer, Kermel, Kergomar, Cribillo, Pellazo, Keroperse, Prat Guen, Kerjacob, Kerouvriou, Kervennou, Kerdalec, Kernours, Keraliou, Pen-an-Lan, Ar Poul, Tyar-Bras, Place-Quer, Kerlejouan, Poul-ar-Had, Place du Salisset, Belle-Vue, le Merdy, Kerhos, Poturon, Kerlizou, Ville-Basse, Lesvoano, Luzuredic, Kerac'h, Roc'h-Morvan, Kerancren, Penquer, Coat-Huon. Château de Launay. Superficie totale 2 707 hectares, dont (..) terres labourables 2 072 ha, prés et pâturages 197 ha, vergers et jardins 3 ha, landes et incultes 242 ha (..). Moulins : 21 (Chrech-Castel, Crech-Reutte, Crech-Melquin, Pen-an-Bourg, Crec'h-ar-Ruguel, Pouk-Bégou, du Merdy, Crech-Callec, Melen : à vent ; du Fort-la-Chaine, Peren : à eau. (..) La côte de Pleubihan est préservée contre les descentes de mer par deux petits corps de garde. On voit dans le cimetière de cette commune une chaire en pierre d'une construction fort ancienne. Le droit de bris a été difficilement abandonné par les habitants de cette côte fort sauvage. On cite des faits assez récents qui démontrent que cette barbare coutume, si chère aux anciens Ducs de Bretagne, vit encore en Pleubihan. Disons toutefois qu'il y a à cet égard une immense amélioration. (..) Il y a foire le 29 avril et marché tous les samedis. (..) On parle le breton[71]. »

L'ancienne trève de Kerbors devient une commune autonome par la loi du [72].
Vers 1860 l'école des garçons, tenue par les Frères de Lamennais fut laïcisée ; l'école des filles située au Launay resta sous la direction des Sœurs de la Providence de Ruillé-sur-Loir[73].
Joachim Gaultier du Mottay écrit en 1862 que Pleubian possède une école de garçons ayant 108 élèves et deux écoles de filles en ayant 180 ; il précise aussi que la commune bénéficie d'un gisement de sable calcaire au lieu-dit Ar-Banc-Ru et que « comme tout le littoral du canton, celui de Pleubian est couvert de varechs précieux pour l'agriculture et dont la pêche est tout à la fois une source de profit et de dangers pour les riverains : mais indépendamment de l'usage qu'on en fait pour les terres, plusieurs fourneaux établis sur les plages de la commune servent à incinérer des quantités considérables de ces varechs, en vue de l'extraction de la soude qu'ils contiennent. (.;) Un petit port naturel existe en Pleubian : il y vient quelques caboteurs. Au château du Launay se trouve un hospice et un bureau de bienfaisance fondés et dotés par la famille de Boisgélin. (..) »[74].
L'abbé Hyacinthe Le Fichant, recteur de Pleudaniel et l'abbé Joseph Le Cornec, vicaire à Pleubian, furent reçus en audience par le pape Pie IX en mai 1875 et « lui remirent une somme assez considérable : c'était l'obole des prêtres et des fidèles du canton (en fait du doyenné) de Pleumeur-Gautier auquel ils appartiennent »[75].
Le naufrage le un bateau parti de Port-Béni pour se rendre à un pardon sur l'Île de Bréhat fit naufrage au Trou d'Etain, un passage tout plein de récifs ; 5 des 6 personnes qui étaient à bord se noyèrent : 4 prêtres (les abbés J.-M. Chatté et François Doué, du petit séminaire de Tréguier et les abbés Joseph Le Cornec et Eugène Cavan, tous deux vicaires à Pleubian) et le patron du bateau (Gilles Lohou, de Tréguier), et un survivant (un autre prêtre, l'abbé Le Goff)[76].
Vers la fin du mois de janvier 1879 Le Jules, un bateau appartenant aux frères Le Du, de Ploubazlanec, coula non loin de Pors-Even : ses 4 hommes d'équipage périrent noyés, mais aussi 3 hommes de Pleubian (des Johnnies) qui se rendaient à Cardiff pour y vendre des oignons[77].
En octobre 1873 dix hommes d'équipage de la Marie-Gabrielle, dont trois originaires de Pleubian (Yves Saint-Jalmes[Note 13], 29 ans, second du navire ; Jean Mendal[Note 14], 27 ans, né à Pleubian, matelot; l'auteur de l'assassinat ; Hyacinthe Collen[Note 15], 25 ans, né à Pleubian, matelot), furent arrêtés à Dunkerque où ils avaient été transportés par un navire réquisitionné, le vapeur Ville de San-Nicolas, en raison de l'assassinat de leur capitaine, Lebègue, qui était un homme violent[78].
Louis Tiercelin a décrit le pardon de Saint-Georges du : plus de 2 000 personnes assistent à la grand-messe ; même les enfants de l'école laïque, déguisés en marins et encadrés par leurs instituteurs, participent à la procession, ainsi que de vrais marins tirant un bateau ; Louis Tiercelin ajoute : «Je n'ai jamais vu pareil tourbillon ement d'étendards et de bannières »[79].
Le XXe siècle
La Belle Époque
Le un bateau transportant des promeneurs entre Port-Béni en Pleubian et Plougrescant chavira, entraînant la noyade de 15 personnes, dont des membres de la famille du romancier Anatole Le Braz[80]. Selon un autre journal, qui donne les noms des victimes, le nombre des victimes fut de 13 personnes, quatre personnes parvenant à se sauver à la nage[81].


Les agriculteurs de Kerbors, Pleubian et Lanmodez, zone de la Ceinture dorée, cultivaient notamment des pommes de terre primeurs ; le journal L'Ouest-Éclair du écrit que leurs terres étant bien exposées n'ont pas senti les gelées de mai et qu'ils font de bonnes affaires cette année[82].
Dans la deuxième quinzaine de mai 1907 le dundee Ramier, construit à Paimpol en 1901, appartenant à un armateur de Pleubian, se perdit corps et biens en mer d'Islande ; le naufrage fit 6 victimes, dont 5 de Pleubian (le mousse était de Pleumeur-Gautier)[83].

Charles Le Goffic décrit Pleubian en 1907 : « Cinq ou six kilomètres séparent Pleubian du Sillon de Talberg. La traite eût été bientôt remplie, s'il n'avait fallu louvoyer, tout le long du chemin, entre de grosses charrettes attelées de plusieurs chevaux qu'escortait la foule des goémoniers. Peu de communes bretonnes sont aussi peuplées que cette « grande et riche commune maritime », comme l'appelait déjà en 1832 le président Habasque. Presque toutes les fermes y sont couvertes d'ardoises, signe d'aisance. Au hameau Saint-Antoine seulement la végétation s'appauvrit : l'oppression commence avec l'immensité des grèves basses soudain apparues sur l'horizon »[84].
Il décrit ensuite le travail des goémoniers : « [dans l'eau froide] les goémoniers, dans l'eau jusqu'à mi-corps, quelques-uns jusqu'aux aisselles, n'ont pas l'air de s'en apercevoir. Les faucilles vont leur train, coupant, abattant sans distinction les belles touffes jaunes et rouges, que des civières emportent aussitôt vers les charrettes voisines emportent. Les plus éloignées, celles de Kerbors, de Port-la-Chaíne, de Lanmodez, ne sauraient se servir d'un mode de locomotion aussi lent : à la charrette on suppléera par le radeau ou ”drome" »[85].
- Pleubian ː la Place de l'église vers 1910.
- Le phare des Héaux vers 1910.
- La coupe du goémon à Kermagen vers 1910.
- Le village de Saint-Antoine et son calvaire vers 1910.
- La chapelle de Brestan vers 1916.
Le pardon de la Saint-Georges, fête patronale, était célébré chaque année fin avril ; la foire de la Saint-Georges était la plus importante de l'année[86].
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Pleubian porte les noms de 118 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 12 sont morts en mer victimes presque tous de sous-marins allemands : 6 lors de naufrages de navires de guerre (Albert Saint-Jalmes sur le croiseur cuirassé Léon Gambetta le ; Maurice Le Moullec sur le cuirassé Bouvet le ; François Kerleau sur l'aviso Rigel le ; Célestin Rabé et Yves Le Carboulec sur le cuirassé Suffren le ; Auguste Marjou sur le cuirassé Danton le ; 6 sont des marins de commerce victimes aussi de sous-marins allemands : Guillaume Louaver sur le quatre-mâts Jacqueline le , Francisque Le Goff sur un trois-mâts le , Jean Meudal sur le quatre-mâts Atlas le , Jules Kergus sur un bateau non identifié le , Yves Le Scornec sur un sloop de Pleubian, l'Ange-Gardien le , Yves Simon sur la Sardine le , ce dernier bateau ayant coulé lors d'une tempête). Par ailleurs trois (François Milon, Paul Kergus et Pierre Le Pivaing) sont des soldats morts en Belgique ; Alphonse Le Bonniec est mort en 1917 dans l'actuelle Macédoine du Nord ; Augustin Le Gall et François Le Chevanton sont morts en captivité en Allemagne; Joseph Bréban, soldat du 4e régiment de zouaves, est mort de maladie en 1915 à Tataouine (Tunisie) ; Yves Paranthoën est mort dans un accident d'avion près de Calais le ) ; la plupart des autres sont morts sur le sol français[87].
L'abbé Yves-Marie Le Contellec[Note 16], vicaire à Pleubian jusqu'à sa mobilisation, est mort pour la France à Suippes (Marne) le [88].
La rue principale de Larmor a été surnommée après la guerre "avenue Guillaume II" car elle était bordée de riches demeures construites par les armateurs locaux qui s'étaient enrichis grâce au commerce de cabotage et avec l'Angleterre pendant et juste après la Première Guerre mondiale[89]
L'Entre-deux-guerres
Le monument aux morts de Pleubian est dû au sculpteur Yves Hernot ; il a la forme d'un large pilier commémoratif en granite placé sur un piédestal et orné de palmes et d'une croix de guerre ; il est surmonté de deux statues en fonte moulée représentant un soldat et un marin réalisés par l'Union internationale artistique de Vaucouleurs. Le monument porte l'inscription : « Aux enfants de Pleubian morts pour la patrie 1914-1918. À nous le souvenir. À eux l'immortalité »[90].
Une branche de la ligne ferroviaire allant de Tréguier à Paimpol, ligne à voie métrique, ouverte en 1924 et déclassée en 1950, desservait Pleubian à partir de la gare de Pleumeur-Gautier[91].
En août 1925 le voilier Le Mérite, qui allait de Pleubian en Angleterre avec un chargement d'ardoises eût son grand mât arraché alors qu'il se trouvait au large de Saint-Malo ; il pût toutefois rallier ce port, non sans difficulté [92].
- Sortie de messe à Pleubian vers 1920.
- L'église Saint-Georges de Pleubian vers 1920 : vue intérieure.
- Vue intérieure de l'église paroissiale vers 1925 (carte postale).
- Pleubian ː procession devant l'église vers 1925 (carte postale Émile Hamonic).
- Pleubian ː la route de l'Armor vers 1925 (carte postale).
- L'église Notre-Dame de l'Armor vers 1930.
La paroisse de l'Armor est créée le [59].
La Seconde guerre mondiale
Le monument aux morts de Pleubian porte les noms de 47 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale ; parmi les victimes : Louis Le Vaillant, marin mort lors du naufrage de l'aviso Vauquois le ; Paul Petit et Jean Parlouer, tous deux marins sur le cuirassé Bretagne lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le ; Jean Gélard, mort lors du naufrage du pétrolier Rhône le ; Édouard Le Guillou, quartier-maître, tué à l'ennemi sur le contre-torpilleur Albatros le à Casablanca (Maroc) lors de l'Opération Torch ; Yves Le Gueut, sergent au 66e régiment de tirailleurs marocains, mort de maladie le à Bourg (Ain) ; Charles Le Guével, victime civile d'un bombardement allié le à Paris ; André Longéré et Yves Le Quellec, résistants FFI, tués au combat le à Trévérec (Côtes-du-Nord) ; Augustin Le Guen, instituteur, résistant fusillé le à Aucaleuc ; André Libouban, membre des FNFL, mort le au Royaume-Uni[93].

En 1943, deux avions B17, touchés par la DCA allemande, s’écrasent autour de Pleubian. Le Yardbird s’écrase le à Pleubian tandis que le Stinky weather tombe à Kerbors le [94].
Le des résistants attaquent le sémaphore de Creach Maout et libèrent l'usine d'iode de Penn Lann (Penlan) ; la garnison allemande se rend. Mais les 6 et , les Allemands de la 266e Division d'Infanterie de la Wehrmacht (commandée par le général Sprang) organisent une forte contre-attaque à partir des fortifications de l'Île à Bois, située dans l'embouchure du Trieux ; 32 personnes (des F.F.I. principalement) sont tuées au sémaphore de Creac'h Maout et dans ses alentours ; les corps de 21 personnes (dont certains portent des traces de tortures) sont découverts sur place dans 2 fosses communes le [95]. Parmi les victimes exécutées le , 6 sont de Pleubian (Yves André, François Lanthoën, Gustave Le Carboullec, Yves Le Gall, Ernest Le Petit, André Paranthoën) ; Zénaïde Paranthoën est une victime civile tuée le [96].
L'après Seconde Guerre mondiale
Lors du recensement de 1946 Pleubian comptait 181 exploitations agricoles et 27,8 % de la population totale vivait de l'agriculture[97].
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Politique et administration
Résumé
Contexte
Rattachements administratifs et électoraux
- Rattachements administratifs
La commune se trouve depuis 1926 dans l'arrondissement de Lannion du département des Côtes-d'Armor.
Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Lézardrieux[98]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
- Rattachements électoraux
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Tréguier
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la cinquième circonscription des Côtes-d'Armor.
Intercommunalité
Pleubian était membre de la petite communauté de communes de la Presqu'île de Lézardrieux, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2001 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Dans le cadre des prescriptions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe), promulguée le , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec ses voisines pour former, le , la communauté d'agglomération dénommée Lannion-Trégor Communauté, dont Pleubian est désormais membre.
Liste des maires
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Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[105]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[106].
En 2022, la commune comptait 2 334 habitants[Note 36], en évolution de −0,93 % par rapport à 2016 (Côtes-d'Armor : +1,78 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
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Culture locale et patrimoine
Écoles
Lieux et monuments
Patrimoine maritime et naturel

- Le Sillon de Talbert est un cordon de galets et de sable large de 35 mètres induit par l’équilibre des courants entre le Trieux et le Jaudy. Il avance en forme de chaussée dans la mer sur une distance de 3 kilomètres.
- Sur la commune se trouve le « sentier des douaniers », sentier littoral (GR 34), ainsi que plusieurs circuits empruntant à la fois le bord côtier et l'intérieur de la commune à la découverte de son patrimoine historique, architectural et naturel[110].
- Le phare des Héaux de Bréhat (XVIIe siècle) : d’une hauteur de 47 mètres, il est édifié sur un banc de rochers.
- Le phare en 1873 (photographie de Jules Duclos).
- Vue aérienne du phare.
- Le phare vu du Sillon de Talbert.
- Le phare et sémaphore de Saint-Antoine et la maison-phare de Port-la-Chaîne ont été construits en 1862-1863 pour baliser le chenal d'entrée du Jaudy (Rivière de Tréguier).
- Le phare de Saint-Antoine a été détruit pendant le Seconde Guerre mondiale et reconstruit après dans la décennie 1950[111]. Désormais éteint, la commune projette en 2025 de le racheter[112].
- La maison-phare de Port-la-Chaîne est située sur un petit monticule à côté de l'emplacement d'un ancien moulin[113].
- Les ruines du sémaphore de Creac'h Maoût : culminant à 41 mètres d'altitude, cet ancien sémaphore offre une vue panoramique imprenable sur l’estuaire du Jaudy, le Sillon de Talbert, le Phare des Héaux, la Pointe de l'Arcouest et l'Île de Bréhat[114].
- Ruines du sémaphore de Creac'h-Maoût.
- Port-Béni : longtemps un simple hâvre sur une grève de sable et de galets, une cale-débarcadère y a été aménagée en 1869 ; elle a été agrandie et rehaussée en 1911 pour permettre son accessibilité quel que soit la marée et faciliter le trafic goémonier[115].
- Le port de Talbert est un simple port d'échouage abrité des vents d'ouest par le Sillon de Talbert[116].
- Le port de Laneros (Lanros) : bien que longtemps sans infrastructures portuaires, ce hâvre naturel, port d'échouage, a abrité des bateaux de pêcheurs et de goémoniers et d'autres faisant du cabotage ; l'usine d'alginates et d'iode de Penn Lan (Penlan)[117] s'y installe à la fin du XIXe siècle, reprise par les frères Maton en 1925 ; une jetée et un quai sont construits[118].
- Le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) qui regroupe l’ensemble des connaissances scientifiques, techniques et industrielles dans le domaine de l'algue, unique en Europe.
Patrimoine religieux
- La chaire calvaire (XVe siècle) en granite, d’une hauteur de 2,20 mètres, serait le prototype des calvaires historiés, retraçant la passion du Christ, classée en 1907 au titre des monuments historiques[119].
- Vue générale du calvaire et de sa chaire à prêcher.
- Chaire à prêcher : détail.
- Chaire à prêcher : détail.
- Chaire à prêcher : détail.
- L'église Saint-Georges (XIXe siècle), en granite et en schiste, possède un clocher-mur de style Beaumanoir[120].
- Église Saint-Georges : la façade.
- Église Saint-Georges : le clocher-mur.
- Église Saint-Georges : flanc sud.
- Église Saint-Georges : vue intérieure.
- L'église Notre-Dame de l'Armor : construction de 1932 qui mêle les styles classique et moderne, roman et celtique (architecte Seiz Breur : James Bouillé)[121].
- Pleubian : Église Notre-Dame de l’Armor.
- La chapelle Notre-Dame de Brestan (3e quart du XVIIe siècle), longtemps fréquentée par les marins qui venaient prier la Vierge de Brestan[122].
- la chapelle de Brestan au début du XXe siècle (carte postale).
- La chapelle de Brestan (carte postale, 1916).
- Des Croix de chemin comme celle de Larmor-Pleubian[123].
Divers
- L'alignement de menhirs de Poul-ar-Varquez, propriété privée, inscrit en 1982 au titre des monuments historiques[124].
- Les trois menhirs de Poul-ar-Varquez.
- Le manoir du Launay (ancien hospice Boisgélin) date du XVIIe siècle mais a été largement remanié depuis[125].
- Le manoir du Launay (hospice Boisgélin) vers 1925.
- Le manoir de Pen-Crec'h (manoir à cour fermée dantant de la première moitié du XVIe siècle[126].
- Le manoir de Pen-Crec'h vers 1925.
- Le manoir de Kermoda : manoir à cour fermée datant du milieu du XVIIe siècle (son portail porte la date de 1656) et restauré dans la décennie 1990[127].
- Le manoir de Kermoda vers 1930 (carte postale).
- Le manoir de Kermoda vers 1930 (carte postale).
- L'Office de tourisme.
- L'Office de tourisme.
Musée
- Musée du B17, qui commémore les avions B17 écrasés sur les communes de Pleubian et Kerbors en 1943.
Personnalités liées à la commune
- Jean-Marie Rivoalan, homme politique né le à Pleubian (Bretagne) et décédé le à Rennes (Ille-et-Vilaine).
- Erwan Berthou (1861-1933), né et décédé à Pleubian, poète de langue bretonne.
- Henri Arnaud (1891-1956), athlète olympique français, décédé à Pleubian.
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Notes et références
Voir aussi
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