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saint breton du Haut Moyen Âge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Saint Maodez est un saint breton ayant vécu au Ve ou VIe siècle qui fait partie des saints bretons plus ou moins mythiques non reconnus officiellement par l'Église catholique. Ce saint est également appelé Maudez (en français), Maudé, Maudet (en parler gallo), Mawes (en cornique) ou encore Mandé (voir le toponyme Saint-Mandé). Selon le calendrier breton il est fêté 18 novembre.
Maudez | |
Saint Maudez, sur un vitrail de l'église de La Croix-Helléan (Morbihan). | |
Saint | |
---|---|
Naissance | Ve siècle Irlande |
Décès | VIe siècle |
Autres noms | Maudé, Maudet, Maodez, Modez, Mawes, Mandé |
Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît |
Vénéré à | Bretagne |
Fête | 18 novembre |
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Le nom Maodez vient du celtique brittonique *magu-diδ, "serviteur de Dieu".
Donné comme Irlandais d'origine, saint Maodez est selon son hagiographie bretonne, le dernier des dix enfants du roi Ercleus et de la reine Getuse. Élevé par ses parents jusqu'à l'âge de sept ans, il passe les dix années suivantes dans un monastère puis est ordonné prêtre. De retour à la cour de son père, il aurait réformé les mœurs dissolues de la cour par sa vie exemplaire et ses prédications. Mais ne pouvant trouver la quiétude parmi les tracas de la cour, il s'embarque pour la Bretagne Armoricaine qu'il atteint au troisième jour de mer. Issu de l'émigration bretonne en Armorique, il aurait débarqué à Port-Béni près de Pleubian où il se serait établi, avec ses deux compagnons Budoc et Tudi, en un lieu nommé Lesvanalec, le château de la genêtière, et devenu par la suite Saint-Maudez en Pleumeur-Gautier. Il aurait obtenu du père abbé, saint Ruelin, le droit de s'établir dans un lieu solitaire situé ente les estuaires du Jaudy et du Trieux connu actuellement sous le nom de Lanmodez ("sanctuaire de Maodez ou Maudez"), dans l'actuel département des Côtes-d'Armor, où les pèlerins venaient écouter son enseignement. Il y guérissait les sourds, les aveugles et les paralytiques[1].
C'est surtout en Bretagne armoricaine que son culte est attesté avec une prédominance de la côte du Trégor où il est réputé avoir créé au Ve siècle dans une île, Gueit Enez, connue aujourd'hui sous le nom d'île Maudez, un monastère proche de l'île de Bréhat. Le monachisme dans les îles est typique du christianisme celtique du VIe siècle au XIe siècle. Il fut inhumé sur cette île.
Il s'y installe avec deux disciples, saint Budoc et saint Tudy (ou saint Tugdual). Selon son hagiographie, il en chasse les nombreux serpents et c'est pourquoi il est invoqué pour se défendre contre tout ce qui rampe (reptiles, insectes, vers). On peut voir dans l'île la trace d'une implantation et une sorte d'abri individuel cylindrique en pierre, appelé Forn Maodez (le four de Maudez) par la tradition locale, correspondant à une cellule en forme de ruche dans lequel il vivait[2],[3].
Au IXe siècle, ses reliques sont transportées à la cathédrale de Bourges pour fuir l'arrivée des Normands, ainsi qu'à Saint-Mandé (Saint-Maudez), près de Paris. Rapportées en Bretagne, elles sont réparties entre neuf églises dont la cathédrale de Quimper, Châteaulin, Le Juch, l'hôpital de Lesneven, ..
Sa sœur, sainte Juvelte (ou sainte Juvette) est également honorée, en particulier à Henvic (Finistère) où la "Vieille église", ainsi que l'actuelle, leur sont consacrées et où un diptyque de style gothique énumère, sous leurs statues, leurs miracles respectifs : saint Maodez guérissant les infirmes, recevant la bénédiction de son père, délivrant un possédé, rendant la vue à un aveugle et sainte Juvette ressuscitant un seigneur, délivrant des possédés, des "fols", des enragés, donnant la vue à des aveugles, l'ouïe aux sourds et la parole aux muets, défendant aux oiseaux et bêtes « d'endommager le bled des pauvres gens »[4].
La légende dit que saint Maudez débarrassa Gueldenes[5] (Île Maudez) des vers qui l'infestaient; l'île devint alors habitable. Plus tard, les gens s'y rendaient pour se guérir des vers. Suivant l'endroit, on l'invoque contre les vers, contre les fièvres infantiles, contre les maladies des yeux ou encore pour guérir des furoncles, des morsures de serpents et des maux de pieds[6].
Dans un article intitulé "Les spécialisations thérapeutiques des saints bretons : le cas précoce de Maudez", André-Yves Bourgès écrit :
« L’hagiographe explique que les malades souffrant d’infirmités diverses, et plus particulièrement d’infestations de vers, qui viennent sur l’île de Gueldenes où avait été enseveli le saint, doivent prélever dans les fondations de son sépulcre de la terre qu’ils mélangent avec de l’eau et cette mixture qui guérit et fait mourir les vers. A ce stade, nous sommes encore loin de l’invocation contre l’enflure du genou dont il a été fait mention plus haut, même s’il est impossible de préjuger de ce que l’hagiographe rangeait dans la catégorie assez vague des « infirmités diverses ». Quant au procédé par lequel les malades obtenaient leur guérison, il s’agit d’une pratique ancienne et assez commune : Grégoire de Tours déjà cite plusieurs exemples de saints dont on grattait le tombeau pour en recueillir de la poussière ; les textes hagiographiques relatifs à saint Hubert, saint Girard, saint Benoît et saint Bénigne nous apprennent que, pour être administrée aux malades, cette poussière était dissoute dans de l’eau ou bien dans du vin, pratique très similaire à celle du vinage. À Poitiers, les mères de famille avaient l’habitude de gratter le tombeau d’un saint réputé guérir des vers et d’administrer la poussière ainsi recueillie à leurs enfants ; une barrière en bois ayant été érigée par le clergé pour empêcher cette pratique, ce fut la poussière grattée sur les barreaux qui servit désormais à la préparation du remède[7]. »
Le saint est représenté généralement en chape, mitre et crosse.
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