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architecte, spécialiste de l'habitat De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Moshe Safdie (en hébreu : משה ספדיה) est un architecte, urbaniste, professeur, théoricien et auteur israélo-américano-canadien origine juive syrienne né le à Haïfa (Palestine mandataire)[2],[3]. Il est principalement connu pour avoir incorporé des principes de responsabilité sociale à ses conceptions tout au long de sa carrière qui a duré près de soixante ans. Ses réalisations comprennent des institutions culturelles, éducatives et civiques, des parcs publics et privés, des maisons, des centres urbains à usage mixte, des aéroports et des plans de restructuration de villes entières en Amérique, au Moyen-Orient et en Asie[4]. Safdie est surtout connu pour avoir dessiné le Marina Bay Sands et l'aéroport Jewel Changi (en) de Singapour, ainsi que son premier projet Habitat 67, qu'il avait créé dans le cadre de sa thèse à l'université McGill[5].
Chef de département (d) Université Ben Gourion du Néguev | |
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Oren Safdie (en) |
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Université Harvard (depuis ) Université Ben Gourion du Néguev (depuis ) Louis Kahn (années 1960) |
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Distinctions | Liste détaillée |
Archives conservées par |
Habitat 67 (), Musée des beaux-arts du Canada (), Musée de la civilisation, Beating the Odds Together: 50 Years of Singapore-Israel Ties (d) |
Moshe Safdie naît le 14 juillet 1938 à Haïfa, alors en Palestine mandataire (aujourd'hui en Israël), dans une famille de juifs syriens. Son père est originaire d'Alep et sa mère, dont la famille provenait également d'Alep, est originaire de Manchester[6],[7]. Il a neuf ans lorsque la déclaration d'indépendance de l'État d'Israël est prononcée par David Ben Gourion[8]. Après la guerre israélo-arabe de 1948-1949, il vit dans un kibboutz, travaillant à la campagne en tant que berger et apiculteur[9]. En 1953, le gouvernement israélien restreint les importations en réponse à la crise économique et monétaire actuelle, ce qui a un impact important sur l'entreprise de textiles du père de Moshe[10]. En conséquence, Moshe et sa famille déménagent au Canada alors qu'il n'a que 15 ans et s'installent dans la ville de Montréal, où il étudie à l'École secondaire de Westmount[9].
En septembre 1955, il s'inscrit dans un cursus d'architecture de six ans à la faculté d'ingénierie de l'université McGill. Il devient chercheur universitaire lors de la cinquième année. L'été suivant, il obtient une bourse d'études de la part de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Il voyage ensuite à travers l'Amérique du Nord pour observer le développement du logement dans les principales villes[9]. Lors de sa dernière année, Moshe Safdie construit sa thèse intitulée « A Case for City Living » (en français : « Plaidoyer pour la vie en ville ») et dans laquelle il décrit son projet de « Three-Dimensional Modular Building System » (en français : « système de construction modulaire tridimensionnel »)[11]. Il est diplômé en 1961[12]. Deux ans plus tard, alors qu'il est en apprentissage auprès de l'architecte américano-estonien Louis Kahn, Moshe Safdie est invité par son directeur de thèse, l'architecte néerlando-canadien Sandy van Ginkel, à proposer son projet modulaire aux organisateurs de l'Exposition universelle de 1967 qui doit se tenir à Montréal[11]. Sa proposition est acceptée et donne naissance à l'Habitat 67.
En 1964, Moshe Safdie fonde Safdie Architects à Montréal afin de superviser le chantier de l'Habitat 67, une concrétisation de son projet de thèse[13],[14]. Ce projet a recours à des unités préfabriquées en trois dimensions, ce qui est une première pour une construction destinée à l'habitation. Il dessine le complexe comme un quartier résidentiel avec des espaces ouverts, des jardins et d'autres installations habituellement destinées aux logements accueillant une seule famille tout en l'adaptant à un environnement à forte densité urbaine[15].
En 1970, Moshe Safdie ouvre un bureau de son entreprise à Jérusalem[13]. À cette période, il cherche à combiner son attrait pour l'activisme politique et les avancées technologiques avec le respect de l'histoire et du contexte régional[16]. Il y travaille sur la restauration de la Vieille ville et sur la construction du Mamilla Mall, une artère commerciale établissant un lien entre les quartiers anciens et récents. Parmi les autres réalisations de Safdie en Israël se trouvent la planification de la ville de Modiin, le Yad Vashem, le Centre Yitzhak Rabin, l'aéroport international de Tel Aviv-Ben Gourion, le Campus national d'archéologie d'Israël et plusieurs bâtiment du Hebrew Union College. En parallèle, Safdie travaille également sur des projets au Sénégal et en Iran[13].
Par la suite, Safdie est missionné pour construire plusieurs bâtiments publics au Canada : le Musée des beaux-arts du Canada d'Ottawa[17], le Musée de la civilisation de Québec[18] et la Bibliothèque publique de Vancouver[19]. Parmi ses autres réalisations autour de la culture se trouvent le Virasat-e-Khalsa en Inde[20], les quartiers généraux de l'Institut de la Paix des États-Unis à Washington[21], le Centre Kauffman pour les Arts de la scène à Kansas City dans le Missouri[22] et le Crystal Bridges Museum of American Art à Bentonville dans l'Arkansas[23].
Moshe Safdie a également travaillé sur plusieurs projets dans des pays émergents[16]. Parmi eux se trouvent le Marina Bay Sands, un complexe hôtelier et commercial situé à Singapour, le Jewel Changi Airport, un aéroport doté d'une zone commerciale et de jardins et la Raffles City Chongqing, un complexe comprenant plus d'un million de mètres carrés habitables, de bureaux, de commerces de proximité, de moyens de transport et d'offres hôtelières. Pour connecter les quatre tours du complexe situé à Chongqing en Chine, il a dessiné un pont qui est décrit comme le plus long « gratte-ciel horizontal » du monde[24].
Safdie Architects est basé à Somerville dans le Massachusetts, à proximité de l'université Harvard. Il dispose de bureaux à Jérusalem, Toronto, Shanghai et Singapour[25]. L'entreprise est organisée en partenariat[26].
Moshe Safdie a formé un programme de recherche dans son entreprise afin de disposer des meilleures informations au sujet des avancées technologiques du domaine de la construction et du monde de l'architecture. Ces chercheurs travaillent de manière indépendante avec Safdie et les principaux acteurs de l'entreprise pour formuler des recommandations et des propositions. Ces travaux ont notamment porté sur l'habitat du futur, la mobilité sur demande et les grands bâtiments en ville[27].
En décembre 2023, Safdie Architects annonce son retrait d'un projet d'hôtel dans le quartier arménien de Jérusalem, considérant que les conditions d'achat du terrain par le promoteur étaient controversées[28]. La véritable raison de ce retrait réside dans l'attaque d'une trentaine d'hommes armés et masqués de vigiles arméniens chargés de surveiller le site. Le patriarcat arménien de Jérusalem accuse Danny Rothman, le client de Safdie Architects, d'avoir organisé cette attaque[29].
En 1978, après avoir enseigné aux universités McGill, Ben Gourion et Yale, Moshe Safdie est nommé directeur du programme de design urbain à l'École de design de l'université Harvard, ce qui le pousse à déménager à Boston. Il occupe ce poste jusqu'en 1984. De 1984 à 1989, il est professeur d'architecture et de design urbain pour la chaire Ian Woodner d'Harvard[30]. Moshe Safdie poursuit sa collaboration avec Harvard dans les décennies suivantes, organisant notamment des ateliers de design. Plus récemment, il propose les cours Rethinking Hudson Yards (2017) et Re-thinking a Humanist Skyscraper City (2019)[31],[32].
En 1959, Moshe Safdie épouse Nina Nusynowicz, une survivante israélo-polonaise de la Shoah. Le couple a deux enfants, une fille et un garçon. Tous deux sont nés pendant la conception et la construction d'Habitat 67. Juste avant son inauguration, Safdie et sa famille emménagent dans le complexe. Safdie et Nusynowicz divorcent en 1981. Sa fille Taal est une architecte basée à San Diego, et est une partenaire de la firme Safdie Rabines Architects. Son fils Oren est un dramaturge qui a écrit plusieurs pièces de théâtre autour de l'architecture. Les petits-neveux de Safdie sont les réalisateurs américains Josh et Benny Safdie.
En 1981, Moshe Safdie épouse Michal Ronnen, une photographe née à Jérusalem et fille de l'artiste Vera Ronnen. Safdie et Ronnen ont deux filles, Carmelle et Yasmin. Carmelle est une artiste et Yasmin est une assistante sociale.
La Moshe Safdie Archive, donnée à l'université McGill par l'architecte en 1990, est l'une des archives documentaires les plus complètes du Canada. Elle comprend des éléments liés à 235 projets architecturaux, mais aussi des articles scientifiques écrits lorsqu'il était étudiant et jusqu'à nos jours. La collection comprend plus de 140 000 dessins, plus de 200 maquettes, de nombreux documents liés à ses projets, des documents audiovisuels et digitaux ainsi que plus de 100 000 photographies de ses projets et de ses voyages, 215 cahiers de croquis personnels et 2 250 grands croquis[9]. Administrée par la bibliothèque de l'université McGill, un certain nombre de ces documents physiques sont accessibles aux chercheurs.
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