Loading AI tools
peintre française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marie-Victoire Jaquotot, née à Paris le 15 janvier 1772 et morte à Toulouse le 27 avril 1855, est une peintre sur porcelaine, miniaturiste et copiste française.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint | |
Enfant |
Maître | |
---|---|
Genre artistique |
Elle est connue pour ses miniatures, tant sur ivoire que sur porcelaine. Sa peinture obtient les faveurs de Louis XVIII et Charles X et la fait nommer « Peintre du cabinet », puis « Premier peintre sur porcelaine, du Roi et de la Manufacture de Sèvres ».
Fille d'un greffier des audiences au Châtelet, Marie-Victoire Jaquotot naît à Paris le .
Elle fait son apprentissage auprès d'Étienne-Charles Le Guay[1], vraisemblablement dans le cadre de la manufacture Dihl et Guérhard[2] où Le Guay travaille à cette époque[3]. Elle a 22 ans quand elle l'épouse en 1794[4].
En cette fin du XVIIIe siècle, la question de la pâte dure étant résolue depuis peu, reste celle de la conservation des couleurs lors de la cuisson. Jusque là, la plus grande difficulté pour le peintre sur céramique est la différence de couleur avant et après la cuisson ; seul un œil expérimenté peut jauger avant cuisson la nuance que va prendre la couleur après cuisson[5].
Christophe Erasmus Dihl, âme de la production de la manufacture du même nom, met au point des couleurs pour céramique inaltérables à la cuisson. Son rapport sur le sujet en octobre[6]
ou novembre[7]
1797 à l'Institut National des Sciences et des Arts[n 1] fait sensation[3] et est publié en janvier 1798 dans le Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts[7]. En 1800 Christophe Dihl lance avec Alexandre Brongniart, qui vient d'être nommé directeur de la manufacture de Sèvres, des séries importantes de couleurs fusibles[8]. Cette même année, M.-V. Jaquotot entre comme peintre à la manufacture de porcelaine de Sèvres[9]. Elle y est « peintre de figures », le rang le plus élevé (beaucoup de femmes de la manufacture sont « peintres de fleurs »)[2].
Brongniart et Jaquotot partagent l'idée, une idée qu'ils élèvent qui plus est au rang de dogme, que la peinture sur porcelaine étant inaltérable, il faut transcrire sur porcelaine toute œuvre peinte sur un autre support[10] : leur mission est de préserver le patrimoine et de transmettre à la postérité des peintures dans leur aspect « original »[11]. Pour l'art, c'est la grande idée du moment, que l'on retrouve dans de nombreuses publications de l'époque.
Aussi, elle se voit comme un peintre d'histoire. L'Atala de Girodet par Jaquotot est exposé au magasin de la manufacture... la Vierge au voile de Raphael par Jaquotot, et la table chinoise (celle qu'elle a décorée avec l'autre peintre ?) remarquées à l'expo de 1855... https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k314227/f94.image.r=Jaquotott
Dès 1801, elle réalise le portrait de Joséphine de Beauharnais, puis un nouveau portrait en 1809-1810 sur une tasse à chocolat (cette dernière, terminée quelques mois après le divorce de Joséphine et Napoléon, n'a pas quitté Sèvres où elle a directement rejoint la collection du musée)[2],[12].
Entre 1803 et 1806, elle peint une partie du service de table Olympique[n 2] (voir plus bas la section « Services »).
1808 : médaille d'or, première décernée pour une peinture sur porcelaine[13]
1812 : la Vierge de Foligno et la Belle Jardinière exposés au M.R. (au Louvre ? trop tôt ? le salon ?)[14]
En 1813-1814, elle peint une miniature sur porcelaine de Napoléon Ier[J 1] que celui-ci achète pour l'offrir en cadeau à l'impératrice Joséphine.
1814 : Vierge à la Chaise et le portrait de Corvisard d'après Gérard exposés[14]
Son travail est remarqué par Louis XVIII (1814-1815, 1815-1824) le 25 juin 1816, lors d'un déjeuner organisé à la manufacture pour découvrir les étapes de la réalisation d'une œuvre. Ce jour-là, Alexandre Brongniart présente officiellement au roi Louis XVIII la copie qu'elle a réalisée de la Belle Jardinière[15] de Raphaël, destinée à un service à déjeuner de Sèvres dit « des Grands Peintres ». Louis XVIII aurait alors déclaré : « Madame, si Raphaël vivait, vous le rendriez jaloux »[2]. Le roi lui donne alors le titre de « Peintre du cabinet »[16].
Ce titre lui donne droit à une pension annuelle de 1 000 francs[2] et lui permet d'ouvrir une école privée de peinture sur porcelaine pour une trentaine d'élèves[14], dont un atelier réservé aux femmes[13], où elle enseigne pendant environ vingt ans[14] jusqu'en 1836[11].
La miniature de Marie-Antoinette qu'elle peint à Saint-Cloud[10] en 1818[J 2], contribue à sa renommée[10].
1819 : la Vierge aux oeillets, la Vierge aux poissons, Portrait d'Henri IV exposés[14]
Vers 1820[précision nécessaire], la manufacture de Sèvres développe son propre atelier de copie sur porcelaine au sein du musée du Louvre ; dans ce cadre, Marie-Victoire se fait progressivement connaître en tant que peintre copiste sur porcelaine. Elle travaille pour la manufacture de Sèvres jusqu'en 1846[2].
Elle a notamment pour élève Adélaïde Félicité Hoguer[réf. nécessaire], Marie-Adélaïde Ducluzeau[n 3] (Sainte Thérèse, musée de Sèvres) qui travaille aussi pour Sèvres[17], Élisa Restout[18]...
En 1821 est exposée au Salon annuel de l'industrie la tabatière du roi Louis XVIII[19], à peine remarquée, et surtout ses 24 miniatures sur porcelaine par M.-V. Jaquotot, qui font sensation dans la presse de l'époque[20]. La série de miniatures pour cette tabatière atteint finalement le nombre de 48 médaillons[21] et la livraison des miniatures - ou du moins leur paiement - s'étend jusqu'en 1830 : le 20 janvier de cette année-là, quelque six mois avant la chute de Charles X, le musée royal paye à M.-V. Jaquotot « deux portraits sur porcelaine peints pour la tabatière du Roi, représentant l'un le Grand Condé, l'autre Charles XII, à raison de 1 500(...) pour une collection de portraits en porcelaine peints par Mme Jaquotot pour la tabatière du roi Charles X » (Charles X ayant apparemment adopté la tabatière de son frère Louis XVIII)[22].
En 1822, Jaquotot cesse de travailler à Sèvres et se concentre sur l'atelier de la manufacture au Louvre, spécialisé dans les reproductions d'œuvres sur plaques de porcelaine[11]. La Grande Sainte Famille et La Maîtresse du Titien sont exposés[14].
En 1824, la Corinne d'après Gérard, Catherine de Paré d'après Van der Werff, Anne de Boulen d'après Holbein sont exposés[14].
Brongniart l'envoie travailler d'après des originaux à Rome et à Florence, faisant parfois voyager les plaques de porcelaine peintes pour les cuire à la manufacture[23]. Elle est probablement l'artiste la mieux payée de son temps[2]. Ce qui ne l'empêche pas de demander en 1825 une nouvelle pension, appuyée par le duc de la Rochefoucauld ; mais Lourdoueix[n 4] la refuse, arguant qu'elle reçoit déjà une pension et surtout que le paiements pour ses travaux sont conséquents[24] :
« Du reste la position de Mme Jaquotot est fort loin d'exiger une augmentation dans les secours que le Roi accorde aux artistes… puisqu'elle travaille pour les Manufactures royales…elle obtient ordinairement par année pour vingt quatre mille francs de commandes, elle a aujourd'hui douze portraits du Roi à faire… elle a exécuté une copie de Psiché (sic) de Mr Gérard qui lui a été achetée dix huit mille francs… »
— Lettre de Lourdoueix à La Rochefoucauld, le 10 février 1825[24]
1827 : Psyché et l'amour d'après Gérard, Danaé d'après Girodet exposés[14]
Charles X (1824-1830) la nomme « Premier peintre sur porcelaine, du Roi et de la Manufacture de Sèvres »[4] en 1828[16]. La même année, le compositeur Jean Baptiste Léopold Désormery fait paraître un recueil de diverses pièces pour piano, dont cinq sont signées « Mme Jaquotot, Peintre du Roi »[25],[26],[27].
En 1829, Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813), administrateur de la manufacture de Sèvres, vante son talent dans un rapport adressé au vicomte de La Rochefoucault :
« Mme Jaquotot, par ses études, par sa manière de sentir la peinture et surtout celle des grands maîtres, par ses travaux assidus et opiniâtres, par ses talents d'exécution qui ont accompagné et suivi ses dispositions naturelles, a produit des copies sur porcelaine d'une perfection telle qu'on n'avait rien à comparer dans ce qui avait été fait avant elle [...]. Mais si l'art de peindre sur porcelaine a fait d'immenses progrès, s'il s'est formé quelques Dames d'un talent distingué, si MM. Robert, Constantin, Béranger, etc. ont produit des peintures remarquables par leur genre de perfection, c'est à l'essor que Mme Jaquotot a donné à la peinture sur porcelaine, aux modèles presqu'inimitables qu'elle a mis sous les yeux du public et des artistes, à sa vérité pour elle-même, qu'on peut attribuer les efforts que les artistes que je viens de nommer et beaucoup d'autres encore ont fait pour produire, chacun dan leur genre, des peintures dignes d'être mises en parallèle de mérite avec celles de Mme Jaquotot[14]. »
Lorsque cette même année 1829, dans Le Journal des artistes du 12 avril, Alexandre Lenoir (1761-1839) publie un article intitulé « Du talent des femmes dans l'art de peindre », il cite à deux reprises le nom de Marie-Victoire Jaquotot. Elle obtient de Brongniart le privilège de peindre à domicile et mène un train de vie brillant, recevant dans son atelier les célébrités les plus en vue de son temps : Dominique-Vivant Denon (1747-1825), Georges Cuvier (1769-1832), Madame Récamier (1777-1849)[14]...
Après 1830, à la suite de la Révolution qui renverse Charles X au profit de Louis-Philippe, Marie-Victoire Jaquotot perd la faveur de la cour. Il lui est retiré jusqu'au privilège d'emprunter au Louvre des peintures originales pour les copier dans son atelier[4]. Cependant la chute ne semble pas avoir été immédiate : parmi les commentaires sur le Salon de 1831, on lit encore que « Mme Jaquotot tient toujours le sceptre de la peinture sur porcelaine : la belle Ferronière, l'Atala et la Danaé, de Girodet, l'Espérance, d'après M. Gérard, sont des productions d'un mérite supérieur […] Mme Jaquotot a aussi exposé une collection de portraits historiques pour laquelle elle n'a épargné ni soins ni recherches, et qui est exécutée avec la rare perfection qu'on admire dans tous ses ouvrages »[28].
Marie-Victoire Jaquotot meurt le à Toulouse. Elle est enterrée au cimetière de Terre-Cabade.
Elle a laissé plusieurs autoportraits. L'un d'eux, une estompe à la mine de plomb et crayon noir avec rehauts de blanc, est au musée du Louvre (département des Arts graphiques)[J 3] ; restauré en 2000, il a été utilisé au recto d'un feuillet publicitaire pour l'édition d'un guide des galeries de Versailles[29]. Une autre autoportrait se trouve à Sèvres[J 4].
Outre les autoportraits, plusieurs portraits d'elle ont été réalisés.
Celui sur céramique par Le Guay est reproduit par Nicolas-Jean Otthenin[4].
Le Guay réalise un autre portrait en miniature, sur ivoire celui-là, qui la représente habillée en blanc assise sur un divan[1],[J 5].
François Joseph Heim la fait figurer dans son grand tableau représentant la remise des récompenses le 15 janvier 1825 par Charles X aux artistes du Salon de 1824, une composition (huile sur toile, haut. 173 cm * larg. 256 cm)[J 6] exposée au Salon de 1825 ; un dessin (crayons blanc (rehaut) et noir sur papier beige) de préparation pour ce tableau se trouve également au Louvre[J 7],[30].
En 1794 (elle a 22 ans), Marie-Victoire Jaquotot devient la seconde épouse de son maître peintre Étienne-Charles Le Guay[4], lui-même miniaturiste renommé[11]. À cette époque, Le Guay a déjà travaillé avec succès depuis plusieurs années pour la manufacture de porcelaine Dihl et Guérhard ; le couple est témoin au mariage de Christophe Dihl avec la veuve de Guérhard le [n 5],[3]. Mais la relation est orageuse et le divorce est prononcé en 1801. Marie-Victoire a ensuite une relation hors mariage avec l'architecte Jean-Bonaventure Comairas, avec qui elle a un fils en 1803, Philippe Comairas, futur peintre. Elle épouse Isidore Pinet en 1836[4].
À sa mort, en 1855, elle lègue sa collection d'art[n 6] à son fils naturel Philippe Comairas[31].
Wellington, lady Darnley, comtesse de Woronzof, duchesse d'Orléans, duchesse de Berry, comtesse de Lorges, etc.[34]
C'est l'œuvre la plus prestigieuse sortie des ateliers de Sèvres sous la Restauration[14]. Marie-Victoire Jaquotot en a exécuté les 24 premières miniatures sur porcelaine, puis une deuxième série de 24 miniatures pour le même objet (48 miniatures au total). La tabatière a été perdue mais son coffre, conçu comme un médailler, comprend trois tablettes coulissantes portant chacune huit médaillons. Ces miniatures pouvaient aussi s'enchâsser sur le couvercle de la tabatière qui s'encastrait dans la partie interne du couvercle du coffre. Ce petit meuble se trouve au département des Objets d'art du musée du Louvre. Les vingt-quatre miniatures hors du coffret sont conservées au département des arts graphiques du même musée[21].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.