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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Théodore Chassériau, né le à Santa Bárbara de Samaná à Saint-Domingue (actuelle République dominicaine), et mort le à Paris, est un peintre français. Le portrait qu'il réalisa à l'âge de 15 ans de Prosper Marilhat fait de Théodore Chassériau le plus jeune peintre exposé au musée du Louvre[1].
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Marie Madeleine Chassériau (d) |
Fratrie |
Frédéric-Victor-Charles Chassériau Adèle Chassériau (d) Aline Chassériau (d) Ernest Chassériau (d) |
Distinction |
Son père, Benoît Chassériau est un diplomate, agent secret français, et ministre de la police de l'État libre de Carthagène des Indes (Colombie). Il est le premier diplomate français auprès de la République de Colombie en 1824.
Théodore Chassériau vit ses premières années sur l'île de Saint-Domingue à El Limón de Samaná, élevé par sa mère Marie-Madeleine Couret de la Blaquière, elle-même issue d'une famille de colons. L'enfance du peintre est marquée par l'absence de son père Benoît Chassériau, un temps ministre de l'Intérieur du Libertador Simón Bolívar (libérateur de la Bolivie, de la Colombie, de l'Équateur, du Panama, du Pérou et du Venezuela de la domination espagnole), probablement agent secret dans l'Amérique espagnole et consul de France à Porto Rico. Son père laisse la charge de la famille à son fils aîné Frédéric-Victor-Charles Chassériau, lequel fait venir ses frères et sœurs à Paris en 1822.
Jean-Auguste-Dominique Ingres, son professeur à l'École des beaux-arts de Paris de 1830 à 1834, décèle très tôt le talent du jeune Théodore et lui prédit qu'il sera « le « Napoléon » de la peinture ». Nommé directeur à la villa Médicis, Ingres lui propose de le suivre à Rome, offre que Chassériau décline, faute d'argent.
Théophile Gautier, qu’il rencontre la première fois en 1833, sera un ami et un ardent défenseur de son œuvre et publiera plusieurs critiques de ses toiles dans le quotidien La Presse. Gautier lui prête alors des « vies imaginaires » ou parle de « grâce étrange » pour tenter de rendre compte de l'univers particulier du peintre. Chassériau ne cesse de se jouer d'atmosphères troubles, étranges, équivoques et mystérieuses. En 1839, Chassériau commence à exposer au Salon avec Suzanne au bain .
En 1840, il part pour Rome avec le peintre Henri Lehmann et peint le portrait du père Henri Lacordaire, renoue un temps avec son maître, Ingres, qui lui reprochera son manque de savoir livresque et avec lequel il rompra définitivement. Parmi les principales œuvres de sa maturité précoce il faut citer, en 1843, la peinture murale de l'église Saint-Merri (Paris) aux figures sinueuses et élégantes inspirés par Ingres[2].
Théodore Chassériau, admirateur d'Eugène Delacroix, se sent attiré par l’Orient. Sur l’invitation du calife de Constantine, Ali Ben Ahmed, il se rend en Algérie en 1846. Ses scènes de combats de cavaliers arabes et ses scènes de vie des femmes à Alger montrent sa maîtrise du mouvement et de la couleur. Il cultive les clichés érotiques de la femme orientale, notamment dans son Femme mauresque sortant du bain au sérail[3].
Ami d'Alexis de Tocqueville et conseiller d’État, son frère aîné Frédéric Chassériau, l'appuie pour l'obtention de la commande des fresques ornant l’escalier d’honneur de la Cour des comptes, située dans le palais d’Orsay (détruites en 1871). Charles Frédéric Chassériau, cousin germain de l'artiste, avait lui-même participé à la construction de la Cour des comptes 20 ans plus tôt. Les fresques, peintes par Chassériau de 1845 à 1848, constituaient certainement son œuvre majeure ; seuls quelques restes ont pu être sauvés grâce à l’initiative du baron Arthur Chassériau et d’Ary Renan et sont aujourd’hui conservés à Paris au musée du Louvre.
Chassériau combine les leçons de ses deux maîtres. La pureté classique des lignes inspirées par Ingres s'anime de la fougue romantique de Delacroix, son second maître[4],[5].
Chassériau, dans ses peintures, crée des images de femmes stéréotypées et exacerbe leur érotisme (Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus, dit La Toilette d'Esther, musée du Louvre).
Il entretient une relation passionnée avec la comédienne Alice Ozy[6] qui dure deux ans et lui vaut la jalousie de Victor Hugo, admirateur éconduit de la comédienne. Parmi ses nombreux amis, on compte le peintre William Haussoullier (portrait crayonné, 1850)[7].
Chassériau meurt à 37 ans, en 1856, à son domicile du no 2 rue Fléchier à Paris. Il avait reçu les insignes de chevalier de la Légion d'honneur le [8].
Il est inhumé à Paris au cimetière de Montmartre, 32e division, avenue Saint-Charles, avec sa famille dont son frère Frédéric (1807-1881), conseiller d'État et son petit cousin Arthur Chassériau (1851-1934).
Théophile Gautier rédigea dans le journal L'Artiste son oraison funèbre : « Chassériau est mort à 37 ans, comme Raphaël, dans la plénitude de la vie et du talent... Il savait et pouvait. Parti d'Ingres, ayant traversé Delacroix comme pour colorer son dessin si pur, il était depuis longtemps lui-même un maître. »
Gustave Moreau réalisera en hommage à son ami et sans doute maître[9], le tableau Le Jeune Homme et la Mort[10],[11].
Le frère aîné du peintre, Frédéric-Victor-Charles Chassériau, a fait don des esquisses pour la chapelle des fonts de l'église Saint-Roch et de l’hémicycle de l'église Saint-Philippe-du-Roule au Musée de la ville de Paris (Petit Palais)[12].,
Enfin, l’œuvre de Chassériau a fait l’objet d’une des plus grandes donations faites aux musées nationaux. En 1936, le cousin issu de germain du peintre, le baron Arthur Chassériau[13], légua aux musées nationaux l'ensemble des œuvres de Chassériau qu'il avait mis une vie à réunir, soit 74 peintures et quelque 2 200 dessins. Ces œuvres sont aujourd’hui conservées à Paris au musée du Louvre (où une salle lui est consacrée), au musée d'Orsay, à Poitiers au musée Sainte-Croix, et dans divers musées nationaux en province.
Les peintures et dessins de Chassériau sont exposés dans trois continents au travers des collections permanentes des musées nord américains (États-Unis et Canada), en Asie au Musée national de l'art occidental de Tokyo et en Afrique au Musée national des beaux-arts d'Alger. Les principaux musées nord américains possédant des œuvres de l'artiste, sont : Metropolitan Museum of Art de New York, Fogg Art Museum de l'université Harvard, National Gallery of Art de Washington, Detroit Institute of Arts, Museum of the Art Rhode Island School of Design, J. Paul Getty Museum, l'Art Institute of Chicago et le Musée des beaux-arts de Montréal.
La dernière grande rétrospective des œuvres de Chassériau s'est tenue en 2017 au Musée national de l'art occidental de Tokyo sur le thème « Théodore Chassériau : Parfum exotique ».
Avant celle de Tokyo, il y eut en 2002 la grande rétrospective « Théodore Chassériau (1819-1856), Un autre romantisme » au Grand Palais à Paris qui s'est ensuite transportée au Metropolitan Museum of Art de New York et au musée des beaux-arts de Strasbourg.
Pour le portrait qu'il fait de Prosper Marilhat en 1835, Chassériau, n'a que 15 ans. Il est ainsi le plus jeune peintre exposé au musée du Louvre[1].
Le prince Napoléon fit faire une grande aquarelle où se trouvent réunis les tableaux qu'il avait le plus appréciés au cours de sa visite de l'Exposition Universelle de 1855. Un des deux tableaux était le Tepidarium de Chassériau. Le prince Napoléon était à cette époque président de la section des Beaux-Arts
Le Conseil de Paris a voté à l'unanimité le 9 mars 2021, la décision de donner le nom de Théodore Chassériau à la place qui jouxte l'église Saint-Philippe-du-Roule. La mairie de Paris[36], la mairie du 8e arrondissement de Paris[37], les Amis de Théodore Chassériau et Louis-Antoine Prat[38] ont soutenu cette initiative et travaillent afin qu'elle aboutisse. La Ville de Paris avait déjà voté[39], en 1931, la création d'une rue Chassériau, en même temps qu'une place Auguste Renoir, dans le lotissement prévu à l'emplacement de l'ancienne usine à gaz de Passy. Le lotissement ne verra jamais le jour, l'emplacement étant dédié en 1952 à la Maison de la Radio.
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