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Cette page donne la liste des vaisseaux construits par la France du XVIIesiècle au XIXesiècle.
Sont indiqués pour chaque vaisseau: son nom lors de son lancement, l'année de son lancement, le nombre de ses canons (qui peut évoluer) et les autres noms portés (pour les rebaptisés).
Après 1627, le siège de Saint-Martin-de-Ré et le siège de La Rochelle, et dans la ligne de ses efforts généraux pour augmenter le prestige et le statut de la France en Europe, le cardinal de Richelieu achète des navires de guerre à l'étranger (en Hollande surtout), puis les a fait construire en France après avoir fait venir des ingénieurs de Hollande pour former des constructeurs en France.
Ces premiers grands vaisseaux, comme la Couronne de 72 canons, lancée en 1637, embarque un nombre de canons comparables aux unités plus tardives des XVIIIe et XIXe, mais ce sont des navires de prestige alors que l'écrasante majorité des bâtiments qui sortent des chantiers navals français jusque vers 1660 ont entre 20 et 50 canons. L'artillerie est également relativement plus légère: la Couronne porte du canon de 18 livres sur sa batterie principale, alors que l'un des nombreux vaisseaux de 74 canons qui formeront l'épine dorsale de la Marine Royale de la fin du XVIIIe auront des canons de 36 livres.
Vers 1640, la marine de Louis XIII compte une soixantaine de bâtiments répartis entre l'Atlantique et la Méditerranée. Cette jeune marine est engagée victorieusement contre l'Espagne puis décline après la mort du cardinal et en raison des graves troubles intérieurs que connait le royaume dans les années 1648-1653 et du manque d'argent. L'époque ne différencie pas encore clairement les bâtiments fortement armés (qui donneront les vaisseaux de ligne dans les années 1650-1660) et les frégates plus légèrement équipées.
Saint Louis (1621–1622)
Saint Louis (1621–1625)
Saint Louis de Saint-Malo (1625), 32 canons.
Fortune (1625), 32.
Vierge 48 (acheté) – Capturé par les Rochelais, détruit à l'Ile de Ré en 1625
Saint-Jean (1626), 24.
Corail (1626), 32.
Europe (1626), 32.
Espérance en Dieu (1627), 24.
Coq (1627), 32.
Licorne (1627), 32.
Saint-François (1627), 20.
Saint-Michel (1627), 32.
Saint Louis de Saint Jean de Luz (1627), 32.
Royal (1627-1650), 48-52 canons (rebaptisé Amiral en 1634 puis Grand-Saint-Louis(no) en 1646[1].
Renommée (1628), 24.
Neptune (1628), 12.
Saint Charles (1628), 28.
Intendant (1629), 24.
Cygne (1629), 36.
Madeleine de Brest (1629), 24.
Marguerite du Ponant (1629), 16.
Sainte-Geneviève (1629), 36.
Couronne, (1632) en service dès 1637, 68-72 canons.
À partir de 1661, Louis XIV décuple pratiquement sa flotte en une décennie, passant de neuf vaisseaux (en 1661, une force alors insignifiante) à 120 (en 1672, permettant de faire jeu-égal avec les flottes anglaises et hollandaises). Un important effort de construction est fourni en 1667-1671 juste avant la guerre de Hollande (1672-1678), et en 1689-1693 au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697).
L'apogée se situe en 1695 avec 137 vaisseaux; la mort de Seignelay (le fils de Colbert qui lui a succédé à la tête de la Marine) les défaites (Barfleur, la Hougue et Marbella) et les difficultés financières entraînent la réduction des dépenses et donc du nombre de vaisseaux.
Pour l'ensemble du règne personnel de Louis XIV (1661-1715), 381 unités sont lancées[4]. Les unités de la flotte sont classées à partir de 1669 en six rangs, les vaisseaux correspondent aux quatre premiers rangs, les frégates aux cinquième et sixième.
Chalain ou Grand-Chalain, 1660, 42-48 canons (rebaptisé Triomphe en 1662, puis Courageux en 1671)
Royale, 1661, 56-58 (rebaptisé Ferme en 1671)
Infante, 1661, 36
Jules, 1661, 38 (rebaptisé en 1671 Indien) - 700 tonnes, vaisseau de 4eme rang, construit à Toulon, par Gédéon Rodolphe. Coule à l'embouchure du Tage, au Portugal, en mai 1673. Vaisseau faisant partie de l'Escadre de Perse, commandée par Jacob Blanquet de la Haye[5].
L'effort de guerre s'intensifie, la construction est favorisée par la standardisation. Les plans de Sané restent les références, auxquels il apporte lui-même deux modifications: un nouveau modèle de trois-ponts portant 110 canons, et un 74 canons raccourcis («petit modèle») pour pouvoir le construire dans les ports peu profonds (Gênes, Venise, Anvers, Rotterdam et Amsterdam).
Le retour à la paix en 1815 et l'occupation jusqu'en 1818 nécessitent une réduction importante du nombre de vaisseaux entretenus par la Marine française. Les constructions se poursuivent lentement, d'abord en continuant de monter des 74, 80 et 118 selon les plans de Sané, puis avec les nouveaux vaisseaux de 90 canons de la classe Suffren.
Ces années voient un nouvel effort de construction; les vaisseaux sont désormais équipés avec une machine à vapeur actionnant une hélice. L'ingénieur Dupuy de Lôme développe sur ce concept la classe Napoléon, puis la frégate Gloire qui fut le premier navire de guerre cuirassé.
(en) Philippe Fabry, Voyage of the King’s Vessel the Breton – Extracts related to the Sojourn in the Island of Ceylon with the Persian Fleet – 1672: Honouring Martin Quéré, Negombo, Viator Publications, , p.111-141.
Jean Peter (préf.Jean Boudriot), L'Artillerie et les fonderies de la Marine sous Louis XIV, Paris, éditions Economica, coll.«Hautes études maritimes» (no4), , 212p. (ISBN2-7178-2885-0).
Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIesiècle: guerres, administration, exploration, Paris, éditions SEDES, coll.«Regards sur l'histoire» (no114), , 451p. (ISBN2-7181-9503-7).
(en) Martine Acerra (dir.), L'Invention du vaisseau de ligne, 1450-1700: actes des 2èmes Journées d'histoire et d'archéologie maritime 18-19 juin 1992, île de Tatihou, Paris, éditions SPM, coll.«Kronos» (no24), , 252p. (ISBN2-901952-25-9).
Martine Acerra et André Zysberg, L'Essor des marines de guerre européennes: vers 1680-1790, Paris, éditions SEDES, coll.«Regards sur l'histoire» (no119), , 298p. (ISBN2-7181-9515-0).
Martine Acera, «La symbolique des noms de navires de guerre dans la marine française (1661-1815)», dans Histoire, économie & société, 1997, tome 16, no1, p.45-61
Olivier Chaline, La mer et la France: Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Paris, Flammarion, coll.«Au fil de l’histoire», , 560p. (ISBN978-2-08-133327-7)
Patrick Villiers, La marine de Louis XVI, Nice, Ancre, , 480p. (ISBN979-10-96873-57-9)
Nomenclatures
L'ouvrage de base est celui du capitaine de vaisseau Vichot. Mais il commence à dater. Néanmoins, il sera toujours utilisé avec profit.
Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, Paris, Association des amis des musées de la Marine, , 148p. (BNF34783778).
F. Lecalve et Jean-Michel Roche, Liste des bâtiments de la flotte de guerre française de 1700 à nos jours, Société française d'histoire maritime, .
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Toulon, chez l'auteur, , 527 + 591, 2 tomes (ISBN2-9525917-0-9 et 2-9525917-1-7).
Jean-Michel Roche (dir.), Commandants, états-majors et activité des bâtiments de la Marine française, t.1, 1661-1689, Brest, Auto-édition, , 540p. (ISBN978-2-9525917-5-1 et 2-9525917-5-X, lire en ligne)
Alain Demerliac, La Marine de Louis XIV: nomenclature des vaisseaux du Roi-soleil de 1661 à 1715, Nice, Omega, , 292p. (ISBN2-906381-15-2).
Alain Demerliac, La Marine de Louis XV: nomenclature des navires français de 1715 à 1774, Nice, Omega, .
Alain Demerliac, La Marine de Louis XVI: nomenclature des navires français de 1774 à 1792, Nice, Omega, , 238p. (ISBN2-906381-23-3).
Alain Demerliac, La Marine de la Révolution: nomenclature des navires français de 1792 à 1799, Nice, Omega, .
Alain Demerliac, La Marine du Consulat et du Premier Empire: nomenclature des navires français de 1800 à 1815, Nice, Omega, .