Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte
Liste des religions et traditions spirituelles
page de liste de Wikipédia De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Remove ads
Les sciences sociales estiment aujourd'hui que l'humanité a créé environ 10 000 religions sans prendre en compte les différents schismes[1]. Différents universitaires ont présenté durant les deux derniers siècles des thèses sur la classification de ces religions.
Classification d'Yves Lambert
Résumé
Contexte
Le sociologue des religions Yves Lambert, soutient la thèse que les religions peuvent être organisées en cinq super-groupes correspondant aux grandes évolutions de l'humanité : l'apparition de l'écriture, l'apparition de structures sociales plus complexes et l'apparition de l'universalisme. En mettant ceci en parallèle avec la définition des périodes axiales de Karl Jaspers, Lambert propose les regroupements et enchaînements suivants[2],[3] :
- Les religions des chasseurs-cueilleurs' (peuples à tradition orale et sans l'État, comme les Évenks de Sibérie)
- Période axiale correspondant, selon Jaspers : mésolithique (paléolithique supérieur).
- Les religions agro-pastorales orales (peuples à tradition orale et avec des structures sociales plus complexes comme les Dogons du Mali)
- Période axiale correspondant, selon Jaspers : néolithique : débuts vers 10 000 ans av. J.-C. (Anatolie), large diffusion à partir de −5 000, voire
- Les religions polythéistes antiques (sociétés à tradition écrite et dotées d'État comme le yahwisme, les religions antiques ou le védisme)
- Période axiale correspondant, selon Jaspers : Royaumes antiques : débuts vers (Mésopotamie, Égypte), puis cités-États, royaumes et empires antiques.
- Les religions de Salut universalistes (avec l'apparition de l’universalisme seraient arrivés le judaïsme, le christianisme, le zoroastrisme, le bouddhisme ou encore l'islam)
- Période axiale correspondant, selon Jaspers : Formation des grands empires (IVe siècle - Ier siècle) puis des grandes aires civilisationnelles politico-religieuses.
- Les transformations des religions de Salut (nouvelles formes religieuses, systèmes séculiers avec par exemple le protestantisme)
- Période axiale correspondant, selon Jaspers : Modernité, à partir du XVIe siècle en Occident.
Il existe d'autres classifications (voir Autres classifications existantes) mais la liste des religions ne changeant toutefois pas, nous retiendrons ici la présentation des religions d'Yves Lambert. Par ailleurs, certains mouvements religieux sont difficilement classables suivant les critères définis et sont donc ici regroupés dans une catégorie complémentaire.
Il est à noter qu'il existe des zones de recouvrement entre ces religions, ce qui implique qu'une religion peut avoir en certains aspects des caractéristiques communes à plusieurs groupes de religions[3].
La définition du terme religion n'étant actuellement pas tranchée par les spécialistes, sont présentés ci-dessous les religions, courants religieux, cultes et sectes.
Remove ads
Les religions des chasseurs-cueilleurs
Résumé
Contexte

Ces religions sont quasi exclusivement pratiquées par des peuples à la culture orale, ne disposant pas de structure étatique et subsistant à travers la chasse et la cueillette[3].
La plupart de ces religions sont apparues avant le IXe siècle av. J.-C. et ont évolué vers des religions agro-pastorales, même si certaines d'entre elles ont pu subsister jusqu'à nos jours (totémisme des Aborigènes d'Australie par exemple).
Ces religions se caractérisent notamment par une absence de divinité, un rôle primordial des âmes et la notion de malheur-contrepartie (plutôt que la notion de malheur-sanction que l'on retrouve notamment dans les religions abrahamiques).
L'animisme, tel que défini par Edward Burnett Tylor, s’intégrerait dans cette catégorie.
Remove ads
Les religions agro-pastorales orales
Résumé
Contexte

Ces religions sont quasi exclusivement pratiquées par des peuples à la culture orale mais disposant de structures sociales plus complexes que celles des chasseurs-cueilleurs, notamment avec une hiérarchie plus marquée[3].
La plupart de ces religions ont été pratiquées entre le IXe millénaire av. J.-C. et le XXXVe siècle. Toutefois, certaines ont pu émerger beaucoup plus tardivement et peuvent continuer à être pratiquées (religion des Dogons par exemple).
Ces religions se caractérisent par l'émergence de notions comme les ancêtres, les dieux, la prière, les sacrifices ou les maux-sanctions mais sont toutefois assez similaires aux religions des chasseurs-cueilleurs sur un certain nombre d'aspects.
Ces religions ont fait place, pour la majeure partie d'entre elles, aux religions polythéistes antiques lors du tournant axial polythéiste mais certaines ont perduré, notamment en Afrique subsaharienne, faisant parfois œuvre de syncrétisme comme le vaudou, apparu au XVIe siècle
Remove ads
Les religions polythéistes antiques
Résumé
Contexte

Ces religions sont pratiquées par des populations disposant de l'écriture et d'une structure étatique. En revanche, elles n'intègrent pas la notion d'universalisme qui arrivera avec les religions du Salut[3].
Ces religions étaient pratiquées entre 3500 av. J.-C. et le Ve siècle av. J.-C., bien que certaines puissent l'être encore de nos jours, comme le jaïnisme.
D'autres comme les religions mésoaméricaines furent pratiquées bien plus tard, durant la première moitié du second millénaire de notre ère.
Les premiers écrits religieux, retrouvés en Mésopotamie, datent de 2700 av. J.-C.[4]. La première liste de divinités date quant à elle de 2600 av. J.-C., toujours en Mésopotamie.
Ces religions antiques sont pour certaines polythéistes, d'autres non, mais en aucun cas monothéistes, exception faite du culte d'Aton en Égypte.
Dans la religion mésopotamienne, on notera quelques événements religieux importants comme le culte impérial d'Akkad au XXIIe siècle et le culte de Marduk VIe siècle[3]
Dans la religion égyptienne, on notera quelques dates importantes comme le culte d'Amon-Rê au XXVIe siècle, et le culte monothéiste d'Aton en 1364[8] - 1347 av. J.-C[8].
Ces religions ont donné lieu à certains syncrétismes comme le mazdakisme, syncrétisme du mazdéisme et du manichéisme.
Remove ads
Les religions du salut universalistes
Résumé
Contexte

Ces religions sont définies par une culture écrite, associée à l'existence d'États, et par une dimension universaliste[9].
Elles sont apparues pendant la période axiale universaliste[2] et sont pour certaines monothéistes.
Cette période axiale universaliste marque aussi l'arrivée des religions karmiques.
Remove ads
Les transformations des religions du Salut
Résumé
Contexte
Ces religions ne sont que des prolongements des religions du Salut. Les tableaux ci-dessous présentent ces transformations.
Religions et courants religieux issus du bouddhisme
Bien que les spécialistes ne s'accordent pas sur le fait que le bouddhisme soit ou non une religion, ce dernier a vu se développer différents mouvements religieux et/ou philosophiques en son sein[13].
Le bouddhisme se compose de trois branches principales :
Courants du bouddhisme theravāda
Le bouddhisme theravāda est la seule branche survivante issue des branches indiennes du bouddhisme ancien[14]; à ce titre, il se veut aussi le représentant (mais c'est là un point sujet à débat[14]) du bouddhisme des origines (le bouddhisme pré-sectaire), antérieur aux diverses divisions qui suivront.
Courants du bouddhisme mahāyāna
Le bouddhisme mahāyāna regroupe toutes les écoles bouddhistes qui existent aujourd'hui (y compris le bouddhisme vajrayāna), à l'exception du bouddhisme theravāda[15]. On peut diviser son développement historique en trois principaux courants : les écoles philosophiques indiennes, les écoles chinoises médiévales et les écoles qui se développeront après le IXe siècle.
Courants du bouddhisme vajrayāna
Le vajrayāna est une forme tardive de bouddhisme, dérivée du mahāyāna, nommée aussi « bouddhisme tantrique », tantrayāna, ou encore mantrayāna et guhyamantrayāna, c'est-à-dire « véhicule du mantra secret ». Il présente la particularité d'utiliser comme supports de pratique un panthéon de « déités » multiples : bouddhas, protecteurs ou gardiens (dharmapalas), dakinis et bodhisattvas.
Religions et courants religieux issus de l'hindouisme

L'hindouisme est l'une des plus vieilles religions du monde encore pratiquées, qui n'a ni fondateur ni Église. On retient parfois une tripartition historique qui fait de l'hindouisme la dernière phase du développement des religions en Inde, après le védisme aryen (~1500 à 900 av. J.-C.) et le brahmanisme (~900 à 400 av. J.-C.).
L'hindouisme est composé de quatre branches principales : le shivaïsme, le shakti, le smarta et le vishnouisme.
Courants religieux issus du Judaïsme

Le judaïsme n'a subi aucun schisme depuis que le judaïsme rabbinique est devenu le courant majoritaire lors des premiers siècles après J.-C. En revanche, différents mouvements internes sont apparus.
Confessions et courants religieux issus du christianisme primitif

Le christianisme primitif s'est caractérisé dès ses origines par une grande diversité de pratiques et de courants.
Le tableau ci-dessous liste les confessions et mouvements issus du christianisme primitif. Sont notés « confession » les mouvements qui se caractérisent par l'adoption d'une profession de foi particulière ou une structuration ecclésiale. Sont notés « courant » les mouvements autonomes ou internes à l'une ou l'autre confession.
À la différence de l'Église catholique qui dispose d'une seule structure cléricale, les christianismes orthodoxes constituent des communions d’Églises indépendantes sur le plan de l'organisation et de la discipline, et sont liés entre eux sur le plan dogmatique : on parle alors d'Églises autocéphales et autonomes. Ici, elles ne sont pas listées et sont comprises dans l'Église des deux conciles, l'Église des trois conciles ou l'Église orthodoxe.
Religions et courants religieux issus de l'islam


L'islam a lui aussi connu de nombreuses divisions religieuses, surtout lors des premiers siècles de l'Hégire. Ces différenciations sont surtout de deux natures : la gestion de la succession du pouvoir, et l'interprétation religieuse (marquée par l'existence des écoles juridiques, en arabe Madhhab). Il existe trois grands courants religieux en Islam : le kharidjisme, le sunnisme et le chiisme. Ces courants sont à l'origine de la plupart des autres mouvements.
Religions et courants religieux issus de la Réforme protestante

Le protestantisme a, quant à lui, donné de nombreuses nouvelles religions, parfois considérées comme de simples mouvements religieux.
Religions et courants religieux issus du zoroastrisme
Remove ads
Autres mouvements religieux à la classification incertaine
Résumé
Contexte

Certaines croyances et certaines religions n'ont pas été à ce jour assez étudiées pour permettre d'être classées convenablement dans les catégories proposées par Lambert ou d'autres. Sont donc regroupées ci-dessous des religions sans lien entre elle mais pour autant existantes et ayant été étudiées.
Syncrétismes afro-américains
Cas des mouvements néo-paganistes
Le XXe siècle a vu l’émergence de mouvements dits de néopaganisme ou encore néo-païens, reprenant certains traits réels ou supposés d'anciennes religions ante-chrétiennes appelées paganisme.
Remove ads
Autres classifications existantes
Résumé
Contexte
Jusqu'au XVIIIe siècle, la thèse dominante concernant l'évolution des religions était que le monothéisme est la religion originelle de tous mais en raison de ce qu'Yves Lambert appelle une déchéance originelle[3], des hommes se seraient mis à vénérer des animaux, croire en des forces naturelles et autres. Toujours selon Lambert, avec la colonisation et la découverte de nouveaux peuples en Afrique, en Amérique et en Asie, ces autochtones ont été perçus de par leurs pratiques spirituelles et/ou religieuses comme les plus imprégnés de cette déchéance originelle. Au XVIIIe siècle, cette lecture a été remise en cause par différents intellectuels ayant travaillé sur l'histoire des religions.
En 1757, David Hume va prendre le contrepied de cette théorie en proposant non pas un monothéisme originel mais un polythéisme originel[17]. Cette hypothèse est complétée avec une nouvelle lecture de l'évolution de l'Humanité : à une perfection originelle qui aurait été corrompue par les hommes, passant du monothéisme originel au polythéisme, Hume propose a contrario une humanité qui serait née sauvage avec le chamanisme/animisme puis serait devenue barbare avec les religions polythéistes puis civilisée avec les monothéismes pour devenir moderne avec la philosophie qui est perçue comme l'étape supérieure dans ce processus d'évolution de la religion. Cette thèse d'opposition entre la religion et la philosophie était l'une des pierres angulaires du siècle des Lumières.
L'Église catholique rejetait alors cette théorie, préférant rester sur l'idée d'un monothéisme originel[3].
Au début du XIXe siècle, Benjamin Constant propose trois grandes évolutions de la nature des religions : le fétichisme, le polythéisme et le théisme[3].
Edward Tylor qui vécut au XIXe siècle, pensait que les différentes religions évoluaient naturellement, comme si un processus d'amélioration était continuellement en cours, permettant de regrouper les religions de la manière suivante :
Robert Bellah, lui, distinguait cinq types principaux de religions :
- Les religions primitives (totémisme des Aborigènes australiens)
- Les religions archaïques (autres religions orales et antiques)
- Les religions historiques (les religions du Salut comme le Christianisme et l'Islam)
- La religion primo-moderne (principalement le Protestantisme)
- La religion moderne (nouveaux courants des religions du Salut)
Remove ads
Annexes
Bibliographie
- (en) Benjamin Beit-Hallahmi (trad. de l'anglais), The Illustrated Encyclopedia of Active New Religions, Sects, and Cults (Revised Edition), New York, Rosen Publishing Group, , 488 p. (ISBN 978-0-8239-2586-5, LCCN 93018928)
- (en) Walter Brueggemann (trad. de l'anglais), Reverberations of Faith : A Theological Handbook of Old Testament Themes, Louisville, Westminster John Knox Press, , 1re éd., 256 p. (ISBN 978-0-664-22231-4, LCCN 2002016869, lire en ligne)
- (en) George D. Chryssides (trad. de l'anglais), Historical dictionary of new religious movements, Lanham, The Scarecrow Press, Inc., , 515 p. (ISBN 978-0-8108-4095-9, LCCN 2001034196)
- (en) Phyllis G. Jestice (trad. de l'anglais), Holy People of the World : A Cross-cultural Encyclopedia (Volume 3), Santa Barbara, ABC-CLIO, Inc., , 999 p., relié (ISBN 978-1-57607-355-1, LCCN 2004022606, lire en ligne)
- (en) J. Gordon Melton (trad. de l'anglais), Encyclopedia of American Religions (Seventh edition), Détroit (Michigan), The Gale Group, Inc., , 7e éd. (ISBN 978-0-7876-6384-1).
- (en) Christian Smith et Joshua Prokopy (trad. de l'anglais), Latin American Religion in Motion, New York, New York, Routledge, , 303 p., poche (ISBN 978-0-415-92106-0, LCCN 98028932, lire en ligne)
- Yves Lambert, La naissance des religions : De la préhistoire aux religions universalistes, Paris, Armand Colin, , 508 p. (ISBN 978-2-200-26346-1)
Articles connexes
Notes et références
Wikiwand - on
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Remove ads