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étude par la méthode scientifique et l'esprit critique d'affirmations manquant de preuves empiriques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le scepticisme scientifique, nommé aussi scepticisme rationnel ou scepticisme contemporain, est l'étude par la méthode scientifique et l'esprit critique de phénomènes dits « paranormaux » (notamment ceux étudiés par l'ufologie, la parapsychologie et la cryptozoologie), « surnaturels » (réincarnation, résurrection) et plus généralement, de toute affirmation surprenante ou manquant de preuves empiriques. Philosophiquement, elle est identifiée comme une position épistémologique ; éthiquement, elle est considérée comme une déontologie circonspecte ; pratiquement, elle est une attitude de doute cartésien vis-à-vis des allégations non étayées par des preuves reproductibles. Outre les phénomènes paranormaux, les sceptiques soumettent au doute les théories du complot, les pseudo-sciences (médecines non conventionnelles, etc), les dérives idéologiques...
D'après l'historien sceptique Daniel Loxton, « le scepticisme est une histoire sans début ni fin », affirmant que le fait de douter et d'examiner les revendications sortant de l'ordinaire est aussi vieux que l'humanité elle-même[1]. À travers l'histoire, il y a des exemples de personnes adeptes de l'analyse critique, écrivant des livres ou organisant publiquement des expériences à l'encontre de fraudes particulières ou de superstitions populaires. Parmi ceux-ci, on peut citer Lucien de Samosate (IIe siècle), Michel de Montaigne (XVIe siècle), Thomas Ady (en) et Thomas Browne (XVIIe siècle), Antoine Lavoisier et Benjamin Franklin (XVIIIe siècle), de nombreux philosophes, scientifiques et magiciens à travers le XIXe et au début du XXe, jusqu'à Harry Houdini. Cependant, le regroupement de sceptiques au sein de sociétés qui étudient le paranormal et la pseudoscience est un phénomène moderne[1] .
Le Comité Para a été créé en 1948 en Belgique[2], et peut être considéré comme l'organisation sceptique généraliste la plus vieille. Cela étant, il a été précédé par le Vereniging tegen de Kwakzalverij (nl) néerlandais (1881), qui est de ce fait considéré comme étant l'organisation sceptique la plus vieille par certains[3],[4]. Néanmoins, le VtdK (nl) ne se concentre que sur la lutte contre le charlatanisme, et donc a une vocation plus spécifique. Le Comité para a été formé en partie en réponse à une industrie opportuniste de faux voyants exploitant les proches en deuil de personnes ayant disparu pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle joua un rôle important dans l'affaire Gauquelin et donna à Paul Kurtz l'idée de créer une organisation similaire américaine. Cela amena à la création du Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal.
En 1952, Martin Gardner publie son premier ouvrage, In the Name of Science[5],[6], réédité sous le titre Fads and Fallacies in the name of Science[7]. Michael Shermer retrace les origines du mouvement sceptique moderne à la publication de ce livre. En France, l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) a été créée en 1968. Elle publie la revue Science et pseudo-sciences.
Dans les années 1970, aux États-Unis, le philosophe Paul Kurtz crée le Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal ou CSICOP, plus tard renommé Committee for Skeptical Inquiry[8], et l'illusionniste James Randi, qui dénonce Uri Geller et ses méthodes, feront connaître le mouvement en en médiatisant les défis[6]. La plupart des sceptiques du monde anglo-saxon voient dans la création du CSICOP la « naissance du scepticisme moderne »[1], bien que son fondateur Paul Kurtz mentionne l'influence du Comité Para dans sa formation, y compris son nom[1].
En 1991, Michael Shermer cofonde la Skeptics Society et le Skeptic magazine. Depuis 1970, de nombreux groupes se désignant comme sceptiques se sont formés, organisant des colloques, conduisant des recherches et médiatisant les explications sceptiques des phénomènes apparemment surnaturels[6].
Dans les années 2000, un renouveau du mouvement sceptique s'est observé dans le monde francophone au travers du mouvement zététique, entendu comme l'étude rationnelle des phénomènes paranormaux.
Actuellement le développement des infox (informations truquées, fake news), lié aux réseaux sociaux, contribue à faciliter la propagation d'informations non scientifiquement démontrées. Ces infox résistent bien aux discours rationnels et modifient les modes de communication que devraient adopter les sceptiques et les scientifiques pour en atténuer les effets[9].
Le scepticisme scientifique s'appuie sur l'esprit critique et la méthode scientifique, privilégiant l'évaluation des théories selon leur réfutabilité, la répétabilité des expériences et le principe de parcimonie (Rasoir d'Ockham) plutôt que d'accepter des déclarations ou des preuves anecdotiques, des théories irréfutables ou fondées sur la foi. Le scepticisme fait partie du cadre de la méthode scientifique, par exemple un résultat expérimental n'est pas considéré comme établi tant qu'il n'a pas été reproduit de façon indépendante. Les sceptiques concentrent souvent leurs critiques sur des affirmations jugées non plausibles, douteuses ou clairement en opposition avec les connaissances scientifiques établies. Les sujets généralement critiqués comprennent par exemple la parapsychologie, la voyance, l'astrologie, l'homéopathie, l'ufologie, la radiesthésie.
Les sceptiques considèrent que les phénomènes dits paranormaux devraient pouvoir être examinés de façon critique et objective et que les déclarations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires avant de pouvoir être validées.[réf. souhaitée]
Le scepticisme scientifique se distingue du mouvement Fortéen[10], très populaire dans le monde anglophone, particulièrement en Angleterre, même s'il s'intéresse plus ou moins aux mêmes sujets.
Le scepticisme scientifique est différent du scepticisme philosophique tel qu'on le trouve chez Pyrrhon d'Élis par exemple, qui consiste à dire qu'on ne peut se déterminer sur la possibilité d'une accession à un savoir certain. Il s'agit plutôt d'une forme dérivée du doute méthodique de René Descartes ou encore du « scepticisme modéré » de David Hume.[réf. souhaitée]
Différentes approches existent, dont :
Le rapport à la croyance : Il varie selon les individus, et sans doute selon les époques ;
En 1948, une des premières organisations sceptiques à avoir vu le jour est le Comité pour l'investigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux, dit Comité Para, en Belgique.
En 2006, le CSICOP change de nom et devient le Committee for Skeptical Inquiry (CSI) afin de souligner que le groupe ne s'intéresse pas uniquement au paranormal, mais aussi aux pseudo-sciences, aux théories de la conspiration ou encore aux religions.
L'association sceptique la plus importante à l'heure actuelle est le Committee for Skeptical Inquiry, qui publie le magazine Skeptical Inquirer. D'autres organisations anglophones importantes sont la Skeptics Society et la James Randi Educational Foundation[16]. Michael Shermer, fondateur de la Skeptics Society, tient la rubrique sceptique du prestigieux journal Scientific American.
En France et au Québec, diverses organisations incarnent ce courant de pensée, parmi lesquelles les Sceptiques du Québec, l'Union rationaliste ainsi que l'Association française pour l'information scientifique. L'association pour la Science et la Transmission de l'Esprit Critique (ASTEC) regroupe des vulgarisateurs sceptiques, dont Thomas C. Durand et Vled Tapas, produisant notamment du contenu sur internet, visant à promouvoir l'esprit critique au grand public[17].
Marcello Truzzi, premier codirigeant avec Paul Kurtz du CSICOP, s'est distancié du CSICOP et de certaines formes de critiques du courant sceptique qui, selon lui, auraient dérivé vers ce qu'il appela le « pseudoscepticisme ». Ce concept caractériserait le fait de formuler des affirmations négatives sans accepter la charge de la preuve[18] et, dans le champ du paranormal, la position selon laquelle toute donnée soutenant l'existence de phénomènes paranormaux est nécessairement frauduleuse ou mensongère[19]. Truzzi décrit des chercheurs et des démystificateurs qui selon lui se prononçaient sur la validité d'affirmations avant de les avoir expérimentées. Il accusa le CSICOP d'avoir adopté un comportement de plus en plus antiscientifique.
« En science, la charge de la preuve revient à celui qui affirme et plus une affirmation est extraordinaire, plus la charge de la preuve exigée est lourde. Le vrai sceptique a une attitude agnostique, c'est-à-dire qu'il considère une affirmation non prouvée plutôt que démontrée fausse. Il prétend que l'affirmation n'a pas été prouvée et que la science doit continuer à construire ses cartes conceptuelles cognitives d'analyse de la réalité sans tenir compte de l'affirmation. Tant que le vrai sceptique ne fait pas d'affirmation, il n'a rien à prouver. Il ne fait que continuer à utiliser les théories scientifiques établies par les sciences conventionnelles. Cependant, si le critique affirme que l'affirmation a été démontrée fausse, qu'il a une hypothèse négative — disons, par exemple, qu'un résultat d'un test psi est dû à un artefact —, il fait une affirmation et doit alors fournir la preuve de son assertion[20],[18]. »
Le parapsychologue Rupert Sheldrake critique également les sceptiques, il a créé une organisation « sceptiques des sceptiques » Skeptical Investigations.
Liste d'ouvrages considérés comme des classiques de la littérature sceptique (par ordre croissant d'année de publication) :
The Skeptic's Dictionary[28] est un site dont l'auteur est Robert Todd Caroll et qui fournit des informations sceptiques sur les divers sujets critiqués par le mouvement sceptique contemporain (ufologie, parapsychologie, cryptozoologie, médecines non-conventionnelles et, de manière plus générale, les pseudo-sciences). Le Dictionnaire Sceptique[29] en est la version francophone, réalisée par les Sceptiques du Québec[30].
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