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prestidigitateur hongro-américain (1874–1926) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Harry Houdini, de son vrai nom Ehrich Weisz, né le à Budapest alors en Autriche-Hongrie et mort le à Détroit aux États-Unis, est un illusionniste américain d'origine hongroise. Au début de la décennie 1890, il adopte le pseudonyme « Houdini », en hommage à l'illusionniste français Robert Houdin.
Ehrich Weisz est né le à Budapest, en Hongrie[2],[3]. À partir de 1909 et d'un article autobiographique paru dans The Magician Annual, il prétend être né le ou 1874 à Appleton dans le Wisconsin[4].
Le père d’Ehrich est Mayer Samuel Weisz (1829–1892), un rabbin[5] ; sa mère est Cecilia Steiner (1841–1913). Ehrich a cinq frères et une sœur, qui s'appellent respectivement Herman M. Weisz (1863–1885), Nathan J. Weisz (1870-1927), Gottfried William Weisz (1872-1925), Theodore Weisz (1876–1945), Leopold D. Weisz (1879–1962) et Gladys Carrie Weisz (1882–1915)[6].
Il émigre avec sa famille aux États-Unis le [7], à l’âge de 4 ans, sur le SS Fresia avec sa mère, alors enceinte, et ses quatre frères, rejoignant le père qui s'y est installé deux ans auparavant[4].
La famille vécut tout d’abord à Appleton dans le Wisconsin, où le père est rabbin de la communauté juive réformée de Sion. Le , le rabbin Weiss devient citoyen américain[8]. Après avoir perdu sa charge de rabbin, il s'installe à New York avec Ehrich en 1887. Ils vivent dans une pension de famille située sur East 79th Street. Le reste de la famille les rejoint lorsqu’il trouve un logement plus stable[9].
Enfant, Ehrich a plusieurs emplois (vendeur de cravates, messager et apprenti serrurier[10]) avant de devenir champion de cross country. Il fait ses premières apparitions publiques dès l’âge de 9 ans, en tant que trapéziste, se surnommant lui-même « Ehrich, le prince des airs ». Il devient magicien professionnel et commence à se faire appeler « Harry Houdini », nom choisi parce qu'il admire le magicien français Jean-Eugène Robert-Houdin[11].
Il commence sa carrière comme magicien dans les foires, accompagné de son frère Théodore, dont le nom d'artiste est Théo Hardeen.
En 1893, il rencontre sa femme Wilhelmina Béatrice Rahner (Bess Raymond) (1876-1943), qu'il surnomme Bessie. Elle rejoint le duo Houdini et ils se marient la même année.
Avant de devenir célèbre, il est le compagnon de tournée des Trois Keaton dans un « Medecine show ». Le troisième Keaton est Joseph Frank « Buster » Keaton. Selon la légende, celui-ci tiendrait son nom d'artiste de Houdini lui-même : après une chute du jeune garçon, Houdini se serait écrié « That was a real buster » (qu'on pourrait traduire par « Ça, c'était une vraie bonne chute ! »). Le nom lui serait resté[12].
Harry Houdini acquiert une grande notoriété médiatique en 1898 lorsqu'il lance un défi à la police de Chicago, affirmant qu'il pourrait se libérer d'une cellule de leur prison en moins de 30 minutes. Il y parvient en trois minutes grâce à un passe-partout dissimulé dans son œsophage, technique qu'il avait apprise d'un avaleur de sabre rencontré sur les foires[10].
Ses meilleurs tours consistent à s'évader d'une malle remplie d'eau, fermée et enchaînée, ou d'un bidon en métal.
Au moment où le spiritisme acquiert une popularité grandissante, il cherche à démasquer les médiums en parcourant le pays, en exposant publiquement les trucs d'illusionnistes qu'ils utilisent. Il présente les résultats de ses enquêtes dans des ouvrages tels que Miracle Mongers and their Methods ou A Magician Among the Spirits. Il est impliqué dans le débat scientifique avec les tenants de la métapsychique concernant la question de savoir si certains médiums auraient d'authentiques dons paranormaux ou si tout peut au contraire s'expliquer par ce qui est aujourd'hui qualifié de mentalisme. Harry Houdini est, même bien après sa mort, un modèle pour d'autres magiciens impliqués dans le scepticisme scientifique, tels que James Randi ou Gérard Majax.
Cette activité lui valut l'amitié de Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes. Doyle était un adepte du spiritisme depuis 1887, mais l'importance de cette croyance dans sa vie s'accroît à l'époque de la Première Guerre mondiale (non pas, comme on le dit souvent, en raison de la mort de son fils, mais parce que le spiritisme, garant d'une vie après la mort, donne la meilleure justification pour mener une vie morale, alors que la guerre lui apparaît comme la preuve que le progrès scientifique s'accompagne d'une perte de valeurs[13]). Doyle croyait ainsi que Houdini possédait de véritables pouvoirs paranormaux, qu'il utilisait pour bloquer ceux des médiums qu'il confondait. Bien qu'Houdini insistât sur le fait que les médiums spiritualistes utilisaient des supercheries (et en révélât continuellement les tricheries), Conan Doyle se convainquit qu'Houdini possédait lui-même des pouvoirs surnaturels (il exprime ce point de vue dans son livre Les Frontières de l’inconnu).
Cette activité de démystification des médiums lui permet d'accroître sa notoriété. Il garde secrètes ses meilleures astuces mais prend soin de montrer qu’il y a toujours un truc dans ses tours, accessibles au commun des mortels, tout en recommandant au public non entraîné de ne pas les tenter, vu le danger qu’ils représentent.
En 1906, il publie le livre The Unmasking of Robert-Houdin (Robert-Houdin démasqué), où il s’attaque violemment à la réputation de Robert-Houdin, minimisant la révolution de la prestidigitation que celui-ci aurait apportée. La justification de cette attaque est toujours discutée entre les magiciens eux-mêmes : Houdini voulait avoir la réputation du plus grand magicien de tous les temps, et cela l’amena à des imprudences. Il affirmait par exemple pouvoir comprendre n’importe quel tour de prestidigitation s’il le voyait faire trois fois. Dai Vernon, qui fut consacré plus tard comme étant une des plus grandes figures de la prestidigitation, lui présenta un tour sept ou huit fois, et Houdini dut s’avouer vaincu. Vernon en profita pour ajouter dans ses publicités : « The Man Who Fooled Houdini », l’homme qui a trompé Houdini. Cela donne une idée de la réputation immense qu’Houdini avait à cette époque.
En 1920, Harry Houdini joue dans Houdini le maître du mystère, de Harry Grossman et Burton L. King. Cette série de 15 épisodes introduit l'un des premiers robots à l'écran. Il s'avère en fin de compte que c'est un homme qui se fait appeler « l'automate » et court dans un costume de robot.
Il est aussi le héros et coscénariste de L'Homme de l'au-delà[14], film de Burton L. King, en 1922, où il joue le rôle d'un homme qui était resté dans la glace pendant 100 ans et qui revient à la vie.
Le judaïsme d'Houdini fait l'objet d'un certain nombre d'études[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21]. Il est enterré dans un cimetière juif, contrairement à son épouse[réf. nécessaire].
Pour Houdini, le seul objectif de la pratique du spiritisme, même s'il n'y parvint jamais, est d'entrer en contact avec l'esprit de sa mère disparue en 1913, seule preuve pour lui que ces phénomènes psychiques puissent exister. Il déclare toutefois : « Je crois fermement, et cette croyance est fondée sur des recherches, des observations, et, en partie, sur mon expérience personnelle, que d'une quelconque manière, ailleurs et à une autre époque, nous revenons sous une autre forme humaine pour poursuivre notre tâche dans une autre vie, peut-être plusieurs autres vies, jusqu'à ce que quelque étrange destin ait trouvé son aboutissement. »[réf. nécessaire]
Le , au Princess Theatre de Montréal, Houdini, alors en train de se faire peindre par un jeune artiste, reçoit la visite de l'étudiant de l'Université McGill Joselyn Gordon Whitehead. Houdini avait l'habitude de demander à quelqu'un dans le public de lui infliger un coup de poing dans le ventre, pour prouver qu'il était invincible. Whitehead lui demande alors s'il pouvait effectivement endurer des coups au ventre, ce à quoi Houdini aurait répondu par l'affirmative. L'étudiant se précipite alors sur Houdini et le frappe violemment, sans avertissement, à de multiples reprises au bas-ventre. Dès l'après-midi, le magicien se plaint de douleurs[22].
Quelques jours plus tard, dans sa loge à Détroit, peu avant une de ses représentations, son médecin l'examine et mesure une fièvre à 40 °C. Houdini refuse toutefois d'annuler sa représentation qu'il effectue non sans difficultés. Le jour d'Halloween, Houdini meurt d'une péritonite consécutive à une rupture de l'appendice.
Le fait que les dommages à son appendice aient été ou non causés par les coups qu'il reçut de Whitehead lors de son voyage à Montréal fait aujourd'hui l'objet de controverses. Houdini souffrait en effet depuis plusieurs mois de douleurs au ventre. Ces faits ont été décrits et discutés notamment dans le premier chapitre du livre The Edge of the Unknown (Les frontières de l'inconnu) d'Arthur Conan Doyle, publié en 1930.
Houdini publia de nombreux livres durant sa carrière (dont certains furent écrits par son ami Walter B. Gibson, le créateur de The Shadow) :
Houdini possédait une collection de 3 988 livres, lettres, documents sur ses tours de magie. Cette collection fut léguée en 1927 à la bibliothèque du Congrès à Washington[25].
Le verbe anglais houdinize, inventé de son vivant, signifie « s'échapper, se libérer »[26].
Un musée (en) est consacré à l’œuvre et à la vie de Harry Houdini à Scranton (Pennsylvanie)[27].
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